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La boîte à outils pour prendre la parole en public

Couverture de La boite à outils pour prendre la parole en public

Résumé de « La boîte à outils pour prendre la parole en public » de Annie Leibovitz : un manuel exhaustif pour savoir comment mesurer vos actions de communication et trouver les indicateurs pertinents dans le nouveau monde numérique.

Par Annie Leibovitz, 2023, 194 pages.

Chronique et résumé de « La boîte à outils pour prendre la parole en public » de Annie Leibovitz 

Préface d’Oscar Sisto

Pour parler en public, il n’est pas seulement nécessaire de bien connaître son sujet, il faut aussi se connaître soi-même. Convaincre sans savoir qui vous êtes et ce que vous voulez ? Impossible !

Pas de solution miracle ; seulement de la pratique, de l’entraînement. Vous excellerez si vous vous exercez. L’art de communiquer s’acquiert avec le temps ; heureusement, il existe des méthodes sérieuses et accessibles pour nous aider à gravir la montagne.

Ce livre en est un parfait exemple.

Prendre la parole en public – Avant-propos

« Pouvons-nous, dans notre monde actuel, échapper à la prise de parole en public ? », demande Annie Leibovitz. Il semble bien que non. Nous sommes toutes et tous des acteurs ou des actrices à un moment donné au moins de notre existence professionnelle ou privée.

Pour oser nous avancer sur la scène de la vie sociale et jouer notre rôle, nous devons vaincre certaines peurs profondément ancrées.

« La peur de parler en public est une des phobies les plus répandues avec 55 % de la population qui se disent concernés. » (Extrait de la revue Science Humaine de mars 2019, cité dans Prendre la parole en public, Avant-propos)

Le remède est en quelque sorte identique au mal : plus vous oserez vous exposer aux regards et vous exprimer en public, et plus votre peur sera maîtrisée. Plus vous vous transformerez et vous étonnerez vous-même !

Pour réussir dans cet exercice, il faut compter non seulement avec la mémoire, mais aussi avec l’ensemble du corps. Prendre la parole en public est un sport… Êtes-vous prêt à vous lancer ?

Dossier 1 : Prendre la parole en public – Quel type d’intervention ?

Vous êtes en « représentation », et cela quel que soit le type d’intervention :

  • Vidéo YouTube ;
  • Workshop;
  • Discours officiel ;
  • Etc.

Tout d’abord, Annie Leitbovits insiste sur 2 prérequis de base pour interpréter son rôle :

  • La réflexion (vous devez réfléchir à ce que vous allez dire, comment, etc.) ;
  • La création de lien avec le public (votre but est d’intégrer le public comme s’il était une personne qui vous est proche).

Outil 1 — Le discours

Ce terme est très général, puisqu’il désigne toutes « les paroles prononcées avec une certaine méthode, un but déterminé, et adressées à une assemblée » (Prendre la parole en public, Outil 1). Il peut s’agir d’une remise de prix, d’un discours politique, d’un cours magistral, etc.

Il vise à faire passer un message, une information à une assemblée relativement captive. Comment s’y prendre ? Tout d’abord, vous devrez vous poser des questions du genre :

  • Qu’est-ce que je veux transmettre ?
  • Est-ce que je veux motiver, rassurer, convaincre, faire agir, etc. (objectif) ?
  • Si le public devait retenir une seule phrase de mon discours, quelle serait-elle ?
  • Que sait le public de ce que je vais lui raconter ?
  • Comment organiser ma pensée ?
  • Etc.

Pensez aux éléments qui cadrent votre discours, comme le temps disponible, par exemple. À partir de ces informations, vous pouvez commencer à rédiger votre intervention.

Les métaphores (outil 48) pourront vous aider à donner de la couleur et à imager votre propos. C’est un élément particulièrement important pour se faire comprendre et permettre à l’auditoire de mémoriser le message.

Outil 2 — La conférence

Ici, nous sommes clairement dans le discours d’expert. Vous transmettez votre savoir à un auditoire qui est également expert ou qui, a minima, est intéressé par le sujet.

Vous êtes en position de surplomb puisque vous délivrez votre message avec autorité, en vous tenant sur une estrade ou un pupitre. Toutefois, un temps de questions/réponses peut être prévu, ce qui crée une dimension plus horizontale et participative.

Les conférences TED sont un bon exemple de ce type d’intervention. À nouveau, vous devrez réfléchir aux raisons qui vous amènent à prendre la parole, ainsi qu’au fil rouge que vous voulez développer. L’orateur doit sécuriser le cheminement de son intervention, pour lui et pour son public.

Vous pouvez, par exemple, rédiger votre conclusion dès que vous commencez à rédiger. Cela vous permettra de savoir où vous allez. Utilisez également le storytelling pour donner vie à votre récit.

Outil 3 — L’exposé

Celui-ci se rapproche des deux premiers, mais en diffère sur plusieurs points :

  • Ici, vous passez le plus souvent d’un travail écrit (un travail universitaire, par exemple) à une présentation orale, où vous allez hiérarchiser l’information à conserver et à délivrer selon ce mode de transmission ;
  • L’assistance est souvent plus restreinte que dans les deux premiers cas.

Il vise à informer, expliciter, voire à argumenter afin de convaincre votre public ou à l’amener à prendre une position par rapport à ce que vous dites.

Attention au hors-sujet : votre exposé doit être clairement lié au thème de la réunion (ou du séminaire, par exemple). Veillez également à indiquer vos sources et à exposer clairement ce qui relève des faits et ce qui relève de vos opinions ou de vos hypothèses.

Pour aller plus loin, consultez le tableau étape par étape proposé par l’auteure à la fin de cette section.

Outil 4 — Le workshop

« Un workshop est un atelier à la fois convivial et professionnel lors duquel un travail collectif est mené sur un sujet. » (Prendre la parole en public, Outil 4)

Ce format est plus participatif que les autres, puisque vous intervenez ici chacun à tour de rôle. En général, les workshops ont une fonction créative (trouver de nouvelles idées sur un thème donné) et impliquent une dimension ludique qui est absente ou quasi absente des autres types d’intervention.

Le workshop peut également servir à former des personnes en les faisant participer activement au processus de formation. Il s’agit d’un véritable travail de groupe et de co-construction de l’apprentissage.

Pour le mettre en place, vous veillerez à :

  • En définir les objectifs ;
  • Déterminer la cible et le nombre de participants.

Soignez le début du workshop, puisqu’il s’agit d’un moment clé de prise de contact où vous allez réchauffer l’atmosphère et mettre tout le monde en confiance. Annie Leibovitz propose un exercice « icebreaker » (pour briser la glace) : le bâton d’hélium.

Dossier 2 : Prendre la parole en publicPréparer son intervention

Dans ce dossier, nous allons construire peu à peu les fondations de votre prise de parole, en abordant chaque point important l’un après l’autre. Il n’y a pas de succès sans petit progrès : avancez pas à pas en suivant ces conseils et vous commencerez à mettre toutes les chances de votre côté pour faire mouche lors de votre prochaine intervention orale !

Outil 5 — Déterminer son objectif et ses intentions

« Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va ! » (Sénèque, cité dans Prendre la parole en public, Outil 5)

C’est le b.a.-ba de la prise de parole en public. Sans but, sans volonté de vous exprimer, à quoi bon le faire ? Si vous ne savez pas clairement pourquoi vous parlez, autant vous taire ! L’intervention publique, quelle qu’elle soit, diffère ici fondamentalement d’une simple conversation privée, au cours de laquelle on « parle » sans savoir précisément où l’on va en le faisant.

En bornant clairement votre prise de parole, en lui donnant une finalité clairement exprimée, vous rassurerez votre auditoire et l’inciterez à vous suivre.

Pour ce faire, réfléchissez à votre objectif. Voulez-vous :

  • Convaincre ?
  • Informer ?
  • Sensibiliser ?
  • Persuader ?
  • Entraîner à l’action ?

Attention : Si vous n’êtes pas vous-même habité par votre parole, vous aurez beaucoup plus de mal à faire passer votre message. Ce n’est certes pas impossible, mais plus compliqué.

Outil 6 — Structurer son intervention

Une fois l’objectif établi, vous devrez construire votre intervention en vous appuyant sur les contraintes qui vous sont données (en particulier de temps). Il n’y a pas de plan tout fait, mais il existe quelques « points de passage obligés » et quelques modèles qui peuvent vous aider à structurer vos idées.

Les points de passage obligés sont l’introduction et la conclusion. Vous ne pouvez y échapper. Pourquoi ? Parce qu’ils vous permettent de créer le fil rouge de toute votre prise de parole et de le rappeler à la mémoire de votre public.

Le développement suit quant à lui des chemins variés, mais doit toujours être construit de façon cohérente en fonction de vos différentes idées (dans l’idéal, pas plus de trois). Vous pourrez préparer un argumentaire précis grâce à l’outil 42. Les visuels, les citations et les métaphores renforcent votre point de vue et clarifient votre propos tout au long du développement.

À la fin de cette section, Annie Leibovitz fournit une « fiche conducteur » ou « synopsis » très utile qui reprend et détaille, en un seul tableau exhaustif, les trois parties de votre intervention :

  1. Introduction ;
  2. Développement ;
  3. Conclusion.

Outil 7 — Éviter les pièges de langage

Attention à la « propreté » de votre langage ! Vous ne voulez pas créer des réflexes négatifs qui nuisent à la transmission de votre message. Adapter son langage, créer un discours dynamique et aéré : voilà une bonne manière de fluidifier l’échange.

Commencez donc par supprimer les mots inutiles de votre intervention, tels que les habituels :

  • « Pour le coup » ou « du coup’ (très à la mode) ;
  • « En fait » ;
  • « Voilà » ;
  • « Genre » ;
  • « En vrai » ;
  • « Après » ;
  • Etc.

Mais aussi les expressions négatives et les mots malheureux, tels que (pêle-mêle) :

  • « Pas du tout » ;
  • « Vous n’y êtes pas » ;
  • « Vous n’avez pas d’autres questions ? » (et toutes les interrogations négatives) ;
  • « Toujours/Jamais/Ils sont tous… » ;
  • « On » (manque d’affirmation de soi).

Pour nettoyer vos propos et ne pas retomber dans l’erreur, pensez à vous entraîner en répétant les mots les plus importants de votre intervention.

Souvent, l’usage de la première personne du pluriel (« nous ») est également indiqué pour créer un sentiment de proximité avec le public ; utilisez le « vous » lorsque vous voulez vous adresser directement à l’auditoire.

De façon générale, visez plutôt :

  • La compréhension et la tolérance ;
  • L’optimisme ;
  • L’adaptation et la personnalisation des propos ;
  • La valorisation et l’affirmation ;
  • La confiance en vous ;
  • L’effet de certitude ;
  • La concision et le concret.

Outil 8 — Anticiper la logistique

Les détails d’organisation ne doivent pas être laissés pour la fin. L’anticipation des contraintes est essentiel pour ne pas être perdu et surpris en dernière minute. Vous serez plus confiant si vous avez pris le temps de vous adapter aux conditions particulières de votre prise de parole publique.

Par exemple, il est bon de pouvoir visiter la salle où vous allez vous exprimer. Il est également utile de vous assurer que les dispositifs numériques ou autres que vous utiliserez pour prendre la parole sont en bon état de marche. Le son est-il correct ? Vérifiez ce point si possible également.

Enfin, configurez les sièges et réfléchissez votre position dans l’espace en fonction du type d’intervention.

Outil 9 — Façonner sa mémoire

Il est possible d’améliorer sa mémoire. Et c’est fondamental pour prendre la parole en public ! Pourquoi ? Car cela vous garantit :

  • Une meilleure transmission de l’information ;
  • Une baisse du niveau de stress ;
  • L’augmentation de votre confiance en vous.

Il existe différentes méthodes d’apprentissage et de mémorisation. L’auteure propose une méthode 8 temps. La voici !

  1. Se détendre et se concentrer ;
  2. Réfléchir à son objectif et aux idées clés ;
  3. Recopier son texte ;
  4. Se déplacer dans l’espace au moment de le mémoriser ;
  5. Répéter, répéter… et répéter encore ;
  6. Enregistrer son texte et l’écouter de temps à autre ;
  7. Visualiser votre performance en mode « réussite » (la PNL aide beaucoup pour cela) ;
  8. S’autoriser à improviser (voir l’outil 44).

Dossier 3 : Apprivoiser son trac

Le trac est « un sentiment d’insécurité qui résulte de la prise de conscience d’une situation inconnue, ressentie comme dangereuse » (cité dans Prendre la parole en public, Dossier 3). Bref, dans ces moments, peur et incertitude nous étreignent.

Il y a toutefois des outils pour le contrôler et maîtriser ses effets. Sachez toutefois que vous ne vous en libérerez pas complètement. En fait, il est beaucoup plus utile de « vivre avec » et de le transformer en énergie positive.

Eh oui, le trac peut vous servir, puisqu’il vous procure l’énergie intellectuelle et physique dont vous avez justement besoin !

Avant la prestation

Outil 10 — L’acceptation de soi

Être soi-même, c’est-à-dire être conscient de qui vous êtes, vous aidera à aller de l’avant. Regardez-vous avec honnêteté et bienveillance. C’est le meilleur moyen de vous calmer et de reprendre confiance en vous.

Pour vous accepter, pensez à :

  • Avoir conscience de votre insatisfaction et la ressentir ;
  • Apprendre à dire « oui, c’est OK » ;
  • Se focaliser sur l’instant présent ;
  • Apprivoiser le pire ;
  • Vous détacher du poids du passé (d’après Christophe André, repris dans Prendre la parole en public, Outil 10)
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Pour aller plus loin sur le chemin de la bienveillance, Annie Leibovitz vous propose une auto-évaluation en fin de section.

Outil 11 — Les leviers de motivation

Repérer ce qui vous motive à prendre la parole en public va vous aider à fournir une meilleure prestation. Il y a, quelque part, quelque chose qui vous « fait envie » dans le fait de prendre la parole. Quel est votre besoin ? Trouvez-le !

Pour partir à la recherche de votre motivation :

  • Lancez-vous des défis et fixez-vous des objectifs ;
  • Positivez ;
  • Allez-y étape par étape, sans procrastiner ;
  • Échangez avec d’autres au sujet de vos doutes.

La motivation est intrinsèquement liée à l’idée que nous sommes capables de faire les choses et que nous avons prise sur elles. En sachant que nous pouvons agir, nous retrouvons le plaisir de nous développer et de nous mouvoir dans le monde.

Outil 12 — Relativiser

La pensée positive invite les individus à modifier leurs « croyances » ou leur « système de pensées » pour renouveler leur monde intérieur. Nous pouvons changer de regard sur nous-mêmes et sur le monde qui nous entoure.

L’auteure propose plusieurs pistes pour y parvenir. Si ce thème vous intéresse, il serait également très pertinent de vous reportez à la chronique de ce guide pratique : Exercices de PNL pour les Nuls, un ouvrage beaucoup plus complet sur le sujet.

Outil 13 — Éviter le scénario « catastrophe »

Le scénario catastrophe est l’enchaînement de pensées négatives qui vous place dans une situation d’échec prévisible. C’est comme une boule de neige… Ou une prophétie autoréalisatrice.

Pour y échapper, la pensée positive et la relativisation sont nécessaires (outil 12). Annie Leibovitz suggère aussi de pratiquer le dessin projectif, qui consiste à travailler la partie droite du cerveau (créativité, symbole, etc.) afin d’ouvrir votre imagination vers le futur en parcourant différents possibles.

Une méthode de dessin projectif est proposée dans la section. L’auteure prévient : si vous vous trouvez ridicule au début, c’est normal ! Mais ne perdez pas patience ni espoir : « plus vous pratiquerez, plus cela vous paraîtra naturel et efficace », rassure-t-elle.

À la fin du chapitre, vous retrouverez également l’expérience de Florence, Cheffe de projet informatique, professeure d’université et infopreneuse, qui a réussi à vaincre sa peur « catastrophique » de parler en public grâce à un travail sur ses émotions.

Outil 14 — Visualiser son succès

Cette technique largement utilisée par les sportifs de haut niveau et par les artistes peut vous aider à vaincre l’immobilité causée par le trac. Elle vous permet d’améliorer vos chances de réussite et de mémorisation grâce à la projection — via l’imagination — de ce qui va se passer.

« La visualisation est une présence à soi dans un espace-temps riche en “possibles”. Lorsque vous visualisez, votre inconscient vous envoie vers ce que vous imaginez et reçoit cette vision comme une réalité, comme si vous l’aviez vécue, avec tous vos sens, et que vous aviez créé des images positives de réussite. » (Prendre la parole en public, Outil 14)

Vous pouvez pratiquer la visualisation plusieurs fois avant la prise de parole en public. Pensez également à écrire ce que vous imaginez durant les sessions, afin de l’ancrer encore davantage dans la mémoire.

Un exercice vous est proposé en fin de section : « Inventer le film de sa victoire ». Une présentation stressante ? Une audition pour le job de vos rêves ? Passez-vous le film de votre intervention en mode « réussite » pour gagner en confiance !

Outil 15 — Ses points forts et ses ressources

Être honnête envers soi-même et s’accepter (outil 10), cela passe aussi par la reconnaissance et l’acceptation de ses points forts et de ses ressources internes. Vous avez des qualités, des compétences, des talents qui vous rendent unique et capable de réaliser vos objectifs.

Commencez par en faire une liste. Quelles sont vos 10 réussites majeures en matière de vie personnelle et professionnelle ? Fiez-vous à votre jugement et aux émotions positives ressenties et vécues lors de ces événements.

Ensuite, prenez le temps de créer des phrases affirmatives qui vous correspondent. Par exemple : « Je suis déterminée (parce que + expérience passée) ».

Vous pouvez aussi recueillir les opinions de personnes proches et de confiance. Mais surtout, évitez à tout prix les manipulateurs pour ce genre d’exercice !

Outil 16 — Apprivoiser ses émotions

« Les émotions sont des indicateurs qui servent notre intérêt, même si elles nous procurent parfois un sentiment désagréable. » (Prendre la parole en public, Outil 16)

Pour apprendre à apprivoiser les émotions, vous devez d’abord apprendre à les reconnaître dans leur singularité. La peur n’est pas la colère, et la joie — bien sûr — n’est pas la tristesse. Ces deux-là s’opposent plutôt et, pourtant, elles sont toutes nécessaires à notre bon fonctionnement.

Vous pouvez autoévaluer vos émotions en vous immergeant dans une situation passée et en analysant les causes de l’émotion, souvent cachées dans des besoins non satisfaits et des pensées/croyances particulières.

Outil 17 — Dépasser ses peurs

« J’ai appris que le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité à la vaincre. » (Nelson Mandela, cité dans Prendre la parole en public, Outil 17)

À nouveau, le meilleur conseil à donner face à la peur de parler en public est de comprendre le mécanisme de cette émotion et d’apprendre à l’accueillir (et à la dépasser) avec bienveillance, patience et curiosité.

Voici les étapes proposées par Annie Leibovitz pour en finir avec la peur (de monter sur scène, par exemple !) :

  1. Accepter la peur ;
  2. La vivre en pleine conscience ;
  3. Engendrer des émotions positives ;
  4. Imaginer physiquement la peur et — surtout — son contraire pour que cette nouvelle émotion remplace la précédente.

Outil 18 — Faire face au syndrome de l’imposteur

Le syndrome de l’imposteur se décompose en 3 impressions principales :

  1. Incapacité à s’attribuer sa réussite ;
  2. Sentiment de tromper son entourage ;
  3. Peur d’être démasqué.

Voici quelques exemples de pensées parasites qui signalent la présence du syndrome de l’imposteur :

  • « Suis-je vraiment légitime pour accomplir ce travail ? »
  • « Je ne vais pas y arriver, ça me stresse ! »
  • « Tout le monde va se rendre compte que je suis plein de vide… »
  • « Il va falloir que je renonce à faire autre chose en ce moment, il faut d’abord que je termine ce travail à tout prix… »
  • « J’ai vraiment eu de la chance. »
  • « Finalement, j’ai réussi, mais je ne sais vraiment pas comment j’ai fait ! »
  • Etc.

Pour vaincre ce dérangeant complexe, il est utile de dissocier la réalité objective et vos impressions. Il est également utile de travailler sur ses points forts (outil 15) et, pourquoi pas, tenir un « journal des attributions » (voir p. 75).

Outil 19 — Expérimenter un nouveau « soi » !

Sortir de sa zone de confort est un grand thème du développement personnel qui peut être utile ici encore. En effet, prendre la parole en public est souvent synonyme de grand saut dans l’inconnu pour beaucoup d’entre nous.

La routine a, bien sûr, de grandes qualités. Mais en sortir aussi ! Tester de nouvelles choses est certes plus risqué que de ne rien faire, mais cela a aussi l’avantage de :

  • Faire grandir la liste de vos succès ;
  • Découvrir de nouvelles facettes de vous-même ;
  • Changer d’habitudes, si nécessaire.

Relever des défis, puis passer à l’action, sont les premières étapes pour sortir de sa zone de confort. Une fois l’action passée, il sera également utile de réaliser un feedback pour voir ce que vous avez appris. Est-ce que vous avez le sentiment d’avoir échoué ? Rappelez-vous, dans ce cas, qu’il n’y a pas d’échec, mais seulement un apprentissage. Ce n’est pas grave, vous ferez mieux la prochaine fois !

Outil 20 — L’assertivité 

L’assertivité est l’autre nom de l’affirmation de soi. Ici, il s’agit d’oser dire ce que vous pensez ou, plus généralement, de prendre votre place au sein de l’environnement extérieur. L’assertivité :

  • Garantit une meilleure santé mentale ;
  • Favorise les rapports francs ;
  • Réduit le niveau d’anxiété.

Il n’est pas question de marcher sur les pieds des autres, mais simplement de défendre ses droits et sa présence de façon honnête et courageuse, en restant toujours dans le dialogue.

Une liste de 60 questions vous est proposée en fin de section pour mesurer votre niveau d’assertivité. Faites le test !

Outil 21 — Les fiches mémo

« Avant une présentation, vous pouvez parfois avoir l’impression que vous ne savez plus rien. Il vous faut alors un moyen rapide et efficace de vous guider en quelques secondes vers la réussite. » (Prendre la parole en public, Outil 21)

Les fiches mémo sont là pour ça. Elles vous aideront à mémoriser et vous apporteront un sentiment de sécurité bienvenu. Par ailleurs, elles vous soulageront d’un poids. Une fois le contenu connu et reproduit dans vos fiches, vous pourrez en effet vous concentrer sur toutes les autres dimensions de votre intervention : posture, gestuelle, intonation, etc.

L’auteure vous propose d’ailleurs quelques fiches mémo utiles pour mémoriser certains éléments de la prise de parole en public :

  1. Mettre en valeur une idée et faire des silences ;
  2. Donner du rythme ;
  3. Articuler ;
  4. Regarder ;
  5. Susciter l’intérêt.

Ces points seront développés dans la quatrième et la cinquième parties. Un exercice d’échauffement est également proposé à la fin de cette section.

Pendant la prestation

Outil 22 — La posture du leadership personnel

Si l’esprit influence le corps, l’inverse est également vrai. Une posture particulière peut influencer votre état d’esprit : c’est le concept de Power Posture développé par Amy Cuddy.

En vous plaçant, par exemple, dans la posture de Wonder Woman, bras légèrement pliés fermement appuyés sur les hanches, vous augmenterez votre énergie et votre confiance en vous.

Lors d’une intervention publique, veillez notamment à assurer votre posture de leadership personnel en :

  • Souriant ;
  • Vous ancrant au sol ;
  • Ayant des gestes « ouverts » (voir outil 40) ;
  • Respirant calmement.

Vous pouvez pratiquer ces exercices au quotidien. Le corps retient les gestes et les postures que vous lui faites faire et saura, par lui-même, les reproduire au moment le plus opportun.

Outil 23 — Voix et corps en cohérence avec le discours

« Une incohérence peut parfois advenir entre ce que nous ressentons et les actions que nous menons, les idées que nous avons et les paroles que nous formulons. Ce décalage entre l’interne (notre vie intérieure) et l’externe (ce que nous montrons à l’extérieur) revient à se sentir “débordé(e)”. » (Prendre la parole en public, Outil 23)

À l’inverse, nous nous sentons centrés ou alignés lorsque nos actions sont en phase avec nos paroles et nos pensées (ainsi que nos émotions et notre personnalité profonde). Cet état à un nom : la congruence.

Lorsque vous prenez la parole en public, cette congruence — ou son absence — se sent. Pour « incarner votre personnage » de façon la plus authentique qui soit, vous devrez notamment travailler votre posture (Outil 22 et outils des dossiers 4 et 5).

Le corps et la voix en accord avec le discours

Dossier 4 : Prendre la parole en publicSe décontracter et s’entraîner

Dans les deux dossiers qui viennent (dossier 4 et dossier 5), nous allons approfondir les notions vues dans le dossier précédent en nous concentrant tout particulièrement sur les façons de préparer le corps — gestes, posture, rythme cardiaque, respiration, voix — et le mental à la prise de parole en public.

Outil 24 — Préparer son mental comme un(e) sportif (-ve)

Pour surmonter la peur du regard d’autrui, il faut apprendre à « muscler son mental ». C’est également ce que tout sportif ou toute sportive doit faire, ainsi que d’autres personnalités qui sont constamment « sur scène » (politiciens, acteurs, etc.).

La technique des ancres, tirée elle aussi de la programmation neurolinguistique (PNL), peut être utile à ce type d’entraînement.

Pour vous relaxez tout en apprenant à faire confiance à votre corps, fiez-vous également aux enseignements du Jeu intérieur du tennis, le best-seller du coaching sportif.

Outil 25 — Préparer son physique comme un(e) sportif (-ve)

Se préparer physiquement est tout aussi important que se préparer mentalement, car vous engagez tout votre corps dans votre présentation publique. Au moment de parler, vous devez avoir confiance en votre corps et être suffisamment détendu, malgré le trac. Pas de panique, cela se prépare !

Commencez par réduire les tensions en jouant avec une balle de tennis quelques minutes, en la plaçant simplement sous un pied, puis sous l’autre. Faites-la rouler pour détendre toute la chaîne musculaire.

Pour aller encore plus loin, faites des exercices de relaxation en contractant, puis en décontractant le haut du corps, plusieurs fois d’affilée.

Instaurez un rituel de « rassemblement » de vous-même qui fait suite aux exercices précédents : prenez le temps de respirer, de vous retrouver, de répéter éventuellement la première phrase de votre intervention que vous connaissez par cœur.

En plus de ces exercices, veillez bien sûr à entretenir votre physique de façon régulière, à vous hydrater, à manger et à dormir correctement.

Outil 26 — Gérer le stress

Pour éviter le surmenage et le stress face à la préparation de votre allocution, prenez le temps de vous organiser. Pour ce faire, apprenez à repérer votre rythme et à hiérarchiser les tâches en fonction de leur complexité ou de leur urgence. Une chose à la fois ! Les tâches plus difficiles seront faites aux heures où vous êtes le plus productif.

Encore une fois, veillez également à bien vous reposer : c’est essentiel pour votre mémoire et votre corps tout entier. Un sommeil « réparateur » vous protège du stress et vous rend plus résistant en cas d’attaque de panique.

De façon générale, l’amélioration de la résistance au stress vient aussi de :

  • Notre capacité à relativiser (outil 12) ;
  • La qualité de vie (voir l’outil précédent) ;
  • L’équilibre vie privée et vie professionnelle (ainsi que les relations sociales).
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Annie Leibovitz vous invite également à faire la distinction entre :

  1. La pression interne qu’on se donne à soi-même ;
  2. Celle, externe, qui nous est transmise par les autres.

Analysez d’où viennent vos tensions et mettez en place des solutions là où vous le pouvez.

Outil 27 — La relaxation

La relaxation ou la connexion à soi vient de :

  • La posture ;
  • La respiration ;
  • L’énergie.

Un exercice de relaxation connu consiste à se coucher sur le sol (ou un tapis de yoga) et de sentir sa connexion au sol, en cherchant à peser le plus lourd possible. Vous contractez chaque partie du corps une à une, puis vous la laissez se « fondre » complètement dans le sol, en ne faisant plus qu’un avec lui.

Outil 28 — La respiration

La respiration n’est pas seulement nécessaire à la vie, elle est utile dans la vie de tous les jours pour modifier nos états de conscience : grâce à la respiration, nous pouvons devenir plus énergiques ou plus relaxés, par exemple.

Cette « prise de conscience du souffle » est essentielle lors de toute bonne préparation de prise de parole en public. Vous pouvez expérimenter la respiration abdominale 5 à 10 minutes par jour (voir p. 107-108).

Outil 29 — La cohérence cardiaque

La cohérence cardiaque permet de faire le lien entre le cœur et le cerveau par la respiration. Vous pouvez pratiquer 2 types d’exercices :

  1. Respiration cohérente ;
  2. Récupération des ressources.

Le principe est un peu semblable à la récupération après un effort : vous cherchez à mettre au diapason votre respiration et votre rythme cardiaque. Lorsque nous subissons une émotion forte (le trac, par exemple), notre cœur bat plus vite et notre respiration devient incohérente. L’objectif de ces exercices : retrouver la sérénité simplement en utilisant la respiration pour remettre la cohérence au niveau cardiaque.

Outil 30 — Se connecter à soi-même au quotidien

La méditation est une pratique qui a fait ses preuves. Après 2 ou 3 semaines de pratique régulière, vous devriez commencer à en ressentir les bienfaits. Est-il compliqué de commencer ? Pas du tout. Au fond, la méditation est un « rappel à soi » et une attention guidée par la respiration (outil 28).

Vous pouvez méditer partout où vous le souhaitez une fois que la technique de base est apprise. Avec un peu d’entraînement, la pleine conscience (ou mindfulness) est accessible non seulement dans les endroits de calme, mais aussi dans des situations plus troublées. Découvrez les exercices proposés dans le livre et dans les nombreuses autres chroniques du blog !

Outil 31 — Répéter, répéter, répéter

Vous pensiez que les grands orateurs avaient ça dans le sang et débitaient de longs discours sans en avoir répété un traître mot ? Détrompez-vous : s’ils sont si bons, c’est parce qu’ils savent ce qu’ils ont à dire sur le bout des doigts !

Il a été démontré que la répétition et l’imitation jouent un rôle au niveau neuronal : certaines connexions se consolident, fortifiant notre mémoire et notre aisance à parler en public.

Bien sûr, vous allez d’abord apprendre votre texte. Mais pas seulement. Vous pouvez également vous entraîner en répétant vos postures, vos intonations, vos silences, etc. Lorsque vous vous sentez prêt, demandez à quelqu’un de confiance de vous écouter et de vous faire un feedback honnête et bienveillant.

En fait, en répétant, vous allez vous corriger, mais aussi penser à de nouvelles choses et constamment améliorer votre prestation. Répéter, ce n’est donc jamais dire (ou faire) deux fois la même chose !

Dossier 5 : Prendre la parole en publicSe mettre en scène

Outil 32 — Éviter les mauvaises habitudes

Une habitude est une action que nous effectuons régulièrement de façon presque mécanique, sans y penser. Pour en changer, il faut un effort conscient. Il faut une vingtaine de jours pour modifier une mauvaise habitude, à condition de répéter la nouvelle action (la bonne habitude) et de l’ancrer pour que celle-ci remplace définitivement celle-là.

Voici certaines mauvaises habitudes de prise de parole en public que vous pouvez modifier grâce aux outils proposés dans ce manuel :

  • Absence de préparation du texte (structure, etc.) ;
  • Absence de répétition ;
  • Gestes parasites ;
  • Caractère brouillon de l’entrée en scène ;
  • Etc.

Outil 33 — L’« entrée en scène »

« L’entrée en scène, c’est marquer les esprits dès le début ! Réussir une intervention, un exposé, une conférence, c’est intéresser vos auditeurs et laisser une trace durable dans leur mémoire. » (Prendre la parole en public, Outil 33)

Pour créer cet effet sur votre auditoire, vous devez le capter dès le début. Or, le contenu ne fait pas tout. Prendre la parole au bon moment, avec la bonne intonation et les bons gestes : voilà le secret pour envouter celles et ceux qui vous écoutent !

Voici 3 conseils d’Annie Leibovitz :

  1. Prendre place et accueillir l’auditoire (attendre quelques secondes avant de parler, être souriant, etc.) ;
  2. Jouer votre rôle dès le début (en fonction d’un personnage que vous vous serez choisi) ;
  3. Créer du suspens grâce à un effet visuel (image, slide), une métaphore ou une question (utilisez le silence à votre avantage).

Outil 34 — Le lien avec l’auditoire

Nous avons dit qu’il faut jouer un personnage. Mais ce personnage doit coller avec votre personnalité. Autrement dit : vous recherchez le naturel et l’authenticité tout en vous préparant du mieux possible. C’est comme cela qu’un lien solide s’établira avec votre auditoire.

Pour approfondir ce lien, vous pourrez, selon les circonstances :

  • Vous adresser directement au public ;
  • Parier sur l’effet « miroir » (regarder dans les yeux pour transmettre les émotions) ;
  • Raconter des anecdotes ;
  • Faire vibrer la corde sensible ;
  • Vous exprimer avec enthousiasme.

Outil 35 — Trouver sa voix

Votre voix est « l’ambassadrice de votre état » émotionnel. Nous avons vu plus haut des techniques pour contrôler vos émotions, via la respiration notamment. La voix se travaille aussi pour elle-même, par une sorte de gymnastique musicale. Pensez à votre voix comme à une « palette de couleurs » avec laquelle vous pouvez peindre votre intervention dans les tons de votre choix.

Le timbre (ou spectre vocal) ne varie pas et vous caractérise en tant qu’individu. Il rend votre voix unique. Vous pouvez par contre en modifier :

  • L’intensité ou volume ;
  • L’intonation (du grave à l’aigu) ;
  • Le débit (rapidité) ;
  • Le rythme (silences, succession de phrases courtes et longues, etc.) ;
  • L’articulation (clarté des sons).

Anne Leibovitz vous propose quelques exercices pratiques en fin de section pour soigner votre articulation et jouer avec les « résonateurs ».

Outil 36 — Le rythme et la mélodie

Le rythme et la mélodie vous aideront à garder votre auditoire attentif. À éviter : le ton monocorde qui endort tout le monde ! Donner de la vie et du relief à vos messages est possible en jouant sur :

  • Le phrasé (découpage du discours) ;
  • La bonne vitesse ;
  • La ponctuation (écrite et orale) ;
  • L’utilisation du silence ;
  • La répétition ;
  • Le découpage des mots ;
  • Etc.

Outil 37 — Les silences

Les silences vous permettent de respirer, mais aussi de donner du rythme à votre intervention ou à insister sur une idée. Contrairement à ce que l’on croit souvent, il n’y a donc aucune raison de les bannir !

Lorsque vous inspirez, n’ayez pas peur de prendre 3 secondes de pause. Cela permet à votre public d’intégrer l’information que vous venez de lui transmettre.

Choisissez aussi des silences plus longs lorsque vous voulez créer une rupture ou insister sur une idée. Pensez enfin à garder un bref moment de silence après une question du public, si ce que vous allez répondre vous semble particulièrement important.

Et souvenez-vous :

« Le but n’est pas de remplir l’espace par des mots mais d’établir un lien, d’intéresser et de convaincre vos auditeurs. » (Prendre la parole en public, Outil 37)

Outil 38 — L’impact par le regard

Regarder son public permet d’en faire un partenaire : la parole devient plus interactive et empathique. De plus, en vous mettant au contact des autres, vous pouvez « prendre le pouls » de la situation en direct.

À contrario, ne pas regarder peut être mal interprété par votre auditoire : manque de confiance, indifférence, absence de préparation, etc.).

Agissez en ce sens dès le début de votre intervention : regardez de façon bienveillante et souriante pour souhaiter la bienvenue. Au moment de parler, trouvez une personne accessible et regardez-la. Mais pas trop longtemps ! Changez en alternant les distances (premier rang, troisième, etc.).

Si la salle est grande, alors décomposez le public en 3 parties que vous considérerez comme trois personnes :

  1. Côté droit ;
  2. Milieu ;
  3. Côté gauche.

Apprenez également à manier le regard avec le silence (outil 37), par exemple lorsque vous changez de sujet ou que vous voulez marquer une idée forte.

Outil 39 — La posture et l’espace

Pour soigner votre posture et maîtriser l’espace, vous devrez être ancré dans le sol et ne pas avoir peur d’occuper les lieux. Pour vous enraciner, imaginez un arbre et descendez votre centre de gravité. Le haut du corps doit être souple pour laisser passer le souffle.

Vos pieds seront légèrement espacés l’un de l’autre pour vous donner de la stabilité. Si vous devez vous déplacer, veillez à conserver tout l’auditoire dans votre champ de vision. Conservez également le pouvoir sur votre corps en anticipant le mouvement. Pour cela, utilisez le regard et le silence.

Un test d’auto-évaluation vous est proposé en fin de section : 12 questions vous aideront à déceler les axes d’amélioration de votre posture.

Outil 40 — La gestuelle

Pour compléter l’outil précédent, vous devrez apprendre à contrôler vos gestes. Les mains, surtout, disent beaucoup ! Et les bras suivront, si vous les laissez faire…

Il n’y a pas vraiment de règles précises, même s’il existe quelques codes ou types de gestes :

  • Énumératif : vos doigts indiquent le chiffre ou le nombre que vous évoquez ;
  • Indicatif : lorsque vous voulez montrer quelque chose au public (via un visuel, notamment) ;
  • Métaphorique : quand vous voulez donner de la force à une idée (en ouvrant les bras).

Les gestes dits « parasites » manifestent un blocage. Ils doivent être évités au maximum. Souvenez-vous : donnez la liberté au haut du corps, tout en vous ancrant avec vos pieds dans le sol. Progressivement, vous apprendrez à doser vos gestes de façon naturelle. Le tour sera joué !

Être capable de répondre aux questions du pubilc

Dossier 6 : Vitaliser sa communication

Dans ce dossier, l’auteure nous donne une foule d’astuces pour donner encore plus de cachet à nos prestations orales. Elle décompose ses conseils en 2 temps :

  1. Ceux qui concernent la structure de la prestation ;
  2. Ceux qui concernent le déroulé de notre intervention.

La structure

Outil 41 — Planter le décor

La rédaction de l’introduction compte, mais ce n’est pas tout. Vous devez au préalable gérer votre entrée en scène (voir plus haut) afin de donner le ton de votre intervention et en poser le cadre. C’est cela, planter le décor : faire savoir à votre public que vous êtes là, confiant et enthousiaste, et que vous allez commencer.

Il conviendra peut-être de commencer par quelques mots de bienvenue ou de remerciement, avant de vous présenter (cela dépend du contexte).

Vous devrez ensuite veiller à présenter votre sujet de façon claire, avec une phrase d’accroche qui l’interpelle, tout en expliquant ce qui vous a amené à parler de ce thème : c’est l’introduction. Vous la terminerez en présentant les éléments que vous allez développer dans la suite en titillant leur curiosité.

Pour être plus efficace, vous pouvez utiliser un visuel de type slide, vidéo ou même un objet que vous transportez avec vous. Plus le visuel est fort et en rapport avec le sujet, plus il accrochera l’intérêt de votre auditoire.

Dans les situations de réunions en groupes restreints de 20 à 30 personnes environ, vous pourrez jouer sur les effets d’annonce pour créer un fil rouge et ainsi aider les participants à s’y retrouver et à rester concentrés.

De nombreux exemples d’accroches sont proposés à la fin de la section.

Outil 42 — Développer son sujet

Lorsque vous développez votre sujet, vous avez tout intérêt à faire usage de la rhétorique. Pourquoi ? Pour argumenter de façon percutante et mettre toutes les chances de votre côté. Parmi les conseils donnés par Annie Leibovitz au sujet des arguments, retenez en particulier :

  • Qu’il vaut (beaucoup) mieux peu de bons arguments qu’une litanie d’arguments faibles, ou pire, inutiles ;
  • Que vous devez toujours viser la clarté ;
  • Et le plus important, que vos arguments soient sélectionnés en fonction de votre auditoire.

Vous gagnerez notamment à transformer les caractéristiques techniques de votre argumentation en avantages pour votre public. Il doit ressentir ce que vous lui proposez comme un bénéfice. C’est, en tout cas, une marche à suivre si vous voulez emporter son adhésion.

Outil 43 — Répondre aux questions de l’assemblée

C’est souvent un moment redouté. Vous avez peur de tomber dans un piège, de manquer de répartie ou de vous emberlificoter les pinceaux. Comment se sortir de l’épreuve des questions posées par le public ?

Rappelez-vous les 5 C de la performance réussie :

  1. Calme ;
  2. Concentration ;
  3. Confiance ;
  4. Créativité ;
  5. Combativité.

Concrètement, il y a plusieurs façons de procéder. Vous pouvez par exemple répondre aux questions une à une ou répertorier toutes les questions par thèmes, puis répondre en une fois. Cela dépend souvent de la situation (conférence de presse, défense de thèse, etc.).

Veillez à laisser la personne poser sa question jusqu’au bout et incitez-le même à vous en dire davantage si nécessaire. Ensuite, dirigez votre réponse à l’ensemble du public.

Les lecteurs de cet article ont également lu :  Lead the Field

Dans tous les cas, montrez-vous confiant et n’hésitez pas à reformuler une question ou à demander un éclaircissement lorsque vous ne comprenez pas ce qui vous est demandé.

Outil 44 — Gérer les imprévus et improviser

« Et si gérer les imprévus était… un jeu ? Accepter de ne pas tout contrôler et de laisser cette place à l’imprévu, c’est déjà ne pas résister et être prêt(e) à l’affronter. » (Prendre la parole en public, Outil 44)

Étrangement, l’improvisation nécessite beaucoup de préparation. C’est comme pour la sérendipité. Il faut mettre en place les conditions propices à l’étonnement et à la créativité.

En fait, ce sont vos connaissances, de vos expériences et vos compétences qui, associées à de petites astuces, vous permettront de faire mouche !

Vous pouvez donc vous exercer à l’improvisation. Comment ? En profitant de chaque occasion de la vie quotidienne pour prendre la parole et expérimenter ce qui se passe de façon ouverte, curieuse. Tentez des recettes proposées dans ce manuel et voyez ce que ça donne !

Annie Leibovitz vous propose également quelques jeux d’improvisation en fin de section et dans les annexes de l’ouvrage.

Outil 45 — La sortie de scène

La conclusion est « le » moment où vous pouvez marquer durablement les esprits et apparaître comme un bon (voire un excellent) orateur. Cette partie — elle — ne s’improvise donc pas ! Pour une prise de parole en public, apprenez-la par cœur.

Marquez par votre gestuelle, votre posture et un silence que vous allez conclure. Au niveau du contenu, revenez sur les points principaux et incitez votre audience à l’action. Enfin, pensez également à remercier votre auditoire.

À éviter :

  • Traîner en longueur ;
  • Utiliser des phrases négatives ou passéistes ;
  • Douter ;
  • Faire un « plat » (« voilà ») ;
  • Remercier de façon personnelle (si cela doit être fait, ce sera au début) ;
  • Oublier le timing de l’intervention et devoir écourter votre conclusion.

Outil 46 — Analyser sa prestation

« Pour progresser, capitaliser sur ses acquis et avoir conscience de ses ressources est indispensable. Évoluer, c’est à la fois s’entraîner et analyser puis évaluer sa prestation, avec des critères objectifs, c’est-à-dire prendre de la distance avec le rôle joué en prise de parole. » (Prendre la parole en public, Outil 46)

Pour vous aider à progresser, l’auteure propose une check list pour s’autoanalyser et préparer ses prochaines interventions. Celle-ci comprend tous les éléments (outils) vus jusqu’à présent et les regroupe en un tableau très utile.

Un point important : ne restez pas insatisfait de vos performances passées ; servez-vous vraiment de ces analyses pour orienter de futures interventions en vous focalisation sur des objectifs clairs et précis.

Le déroulé

Outil 47 — L’accroche narrative

Le storytelling sert la prise de parole. En mettant l’émotion au service de votre message, vous augmentez vos chances de succès. Pour raconter une histoire percutante à l’oral, pensez à :

  • Entrer dans le vif du sujet ;
  • Parler au présent ;
  • Tirer une leçon qui élève le débat ;
  • Inciter à l’action.

Votre histoire doit être crédible, cohérente avec le reste de votre intervention et bien préparée. Faites des essais et des répétitions pour la connaître sur le bout des doigts et la raconter en y mettant toute l’émotion, comme si vous y étiez.

Outil 48 — Les métaphores

Il en va à peu près de même avec les métaphores ou les analogies. Elles servent votre propos en créant des images qui « parlent » d’elles-mêmes à votre public. La métaphore crée du lien en dehors du raisonnement logique et s’adresse directement à nos émotions.

Pour trouver une métaphore qui corresponde à votre concept, commencez par écrire toutes les options qui vous viennent à l’esprit, puis prenez le temps de laisser aller votre créativité pour trouver des liens inattendus.

La métaphore adéquate est celle qui « résonne » dans l’imaginaire collectif que vous partagez avec votre auditoire. Sans cela, elle tombera à plat.

Outil 49 — Oser interpréter

Si nous avons peur de monter sur scène, nous avons encore plus souvent peur de « jouer un personnage ». Pourquoi ? Eh bien, car le paradoxe du jeu d’acteur est que mettre un masque nous met à nu !

Pourtant, cet exercice peut vraiment faire la différence dans une intervention orale. Entre un interlocuteur complètement cérébral et un acteur qui donne vie à ce qu’il raconte, il y a tout un monde. L’engagement du corps, surtout, est complètement différent. Et l’impact sur le public est bien plus grand.

Ici encore, gardez à l’esprit que rien n’est donné à l’avance. Vous devrez sans doute vous y reprendre plusieurs fois pour trouver le rôle qui vous convient ou la manière d’aborder un personnage précis. Il n’est par ailleurs pas question de vous transformer en comédien ! Simplement de faire passer votre vérité à un instant T.

Outil 50 — Transformer un monologue en lecture vivante

« Lire en public est tout un art. Une lecture vivante demande à jouer sur les rythmes, la voix, l’interprétation… Nous sommes nombreux à avoir tendance à nous “accrocher” au texte et parler à notre feuille plutôt qu’à notre public. » (Prendre la parole en public, Outil 50)

Il existe un code de ponctuation spécial pour la lecture vivante qui permet de savoir quand faire des pauses, élever la voix ou accélérer le rythme. Ces signes principaux sont présentés dans la section.

Si vous avez à lire un texte en public, prenez le temps de vous entraîner à voix haute en utilisant ce code.

Gardez toujours à l’esprit qu’un monologue doit être pensé comme un dialogue : agissez comme si vous vouliez discuter avec l’auditoire, afin de lui faire une confidence.

Dossier 7 : Prendre la parole en publicGérer un workshop

Dans ce dernier dossier, Annie Leibovitz s’intéresse aux animateurs et aux animatrices de workshops. C’est un exercice particulier qui requiert une bonne connaissance du fonctionnement des groupes. Voici quelques clés pour commencer à agir.

Outil 51 — Le rôle d’animateur(-trice) workshop

L’animateur(-trice) de workshop doit être vigilant(e) à :

  • Ses propres attitudes ;
  • La dynamique du groupe ;
  • Les conditions de réussite du workshop ;
  • Les personnes dans le groupe ;
  • Et enfin les objectifs.

Si vous êtes animateur(-trice), vous devrez guider l’atelier en suivant une série d’étapes que vous aurez préparées à l’avance. En général, on distingue les phases suivantes :

  1. Introduction (accueil, explications et règles) ;
  2. Production (stimulation du groupe, prises de parole, etc.) ;
  3. Conclusion (« débriefer » et délivrer la synthèse des travaux).
  4. Après (envoi de la synthèse, d’un questionnaire de satisfaction).

Dans la suite de la section, l’auteure évoque une technique d’animation assez connue : la méthode Post-it.

Outil 52 — Le fonctionnement d’un groupe

Un groupe a son rythme, son existence propre. Les raisonnements qui sont tenus en groupe ne sont pas les mêmes que ceux qui sont tenus individuellement. L’individu en groupe, par ailleurs, doit être plus rapidement stimulé, sous peine de voir chuter sa créativité et son implication.

Le groupe se compose peu à peu à force des échanges et du temps passé ensemble. Le groupe s’organise à partir des premières prises de parole, et devient de plus en plus productif au fur et à mesure que le workshop se développe (si tout se passe bien).

L’animateur(-trice) supervise le travail pour s’assurer que l’énergie du groupe va dans le bon sens (bienveillance et réalisation des objectifs, notamment). Pour cela, il fait usage de techniques différentes et joue avec les contrastes : moments ludiques et moments sérieux, moments intenses et moments plus calmes, moments d’action en mouvement et moments assis, etc.

Outil 53 — Faire face aux situations critiques

Certains participants peuvent devenir agressifs, ou certains peuvent parler trop. Il faut encore compter avec les apartés qui nuisent à l’ambiance et cassent l’effet de groupe, ou encore avec les perturbations diverses qui font que vous avez un trou, que vous perdez le fil et que le workshop se disloque.

Mais il ne faut pas céder devant ces difficultés ! Relativisation, objectivation et réactivité seront vos meilleures amies pour faire face aux situations difficiles.

Faites le silence pendant au moins 3 secondes pour mettre un peu de distance avec ce qui vient de se passer et répondre calmement. Rappelez-vous aussi que vous n’êtes pas attaqué(e) en tant que personne. C’est le rôle que vous jouez qui sert de défouloir à la personne !

Parler devant un public

Conclusion sur « La boîte à outils pour prendre la parole en public » de Annie Leibovitz

Ce qu’il faut retenir de « La boîte à outils pour prendre la parole en public » de Annie Leibovitz :

 Ce livre de la collection « La boîte à outils » répond à sa promesse : donner de nombreuses pistes pour améliorer sa prise de parole en public. L’acquéreur de l’ouvrage ne sera donc pas déçu, car il y a vraiment de quoi s’amuser et travailler en parcourant les pages et les dossiers qui le composent !

Si vous n’êtes pas familier du développement personnel et de la PNL, vous découvrirez aussi certains de leurs concepts essentiels (congruence, assertivité, visualisation, etc.). Toutefois, il sera préférable de compléter votre apprentissage par d’autres lectures pour avoir une compréhension plus globale de ces domaines.

Annie Leibovitz les applique avec beaucoup de justesse pour vous aider à prendre la parole en public et devenir plus confiant lors de vos interventions. Par ailleurs, elle s’intéresse de près à la forme du discours en empruntant à d’autres courants, tels que la rhétorique, le copywriting ou le storytelling.

Finalement, c’est votre identité et votre créativité qui trouvent, dans l’exercice du discours ou de la conférence, par exemple, une manière de s’exprimer. Ne laissez pas ces occasions vous échapper… Vous n’en serez que plus fort et plus fier, une fois le moment de trac passé !

Les points fort et les points faibles du livre

Points forts :

  • Une foule d’outils pour vaincre sa peur et commencer à pratiquer la prise de parole  ;
  • Des exemples, des tableaux, des schémas pour compléter l’information  ;
  • De nombreuses annexes.

Points faibles :

  • Le livre n’aborde pas la spécificité de la prise de parole publique en « virtuel » (webinaires, vidéos YouTube, etc.). Toutefois, lire l’ouvrage ne pourra pas faire de tort à celles et ceux qui voudraient se lancer dans ce type d’aventure.

Ma note :

Le petit guide pratique du livre La boîte à outils pour prendre la parole en public de Annie Leibovitz

Ce qu’il faut essentiellement pour bien parler en public dans le livre La boîte à outils pour prendre la parole en public :

  1. Se connaître soi-même
  2. La pratique et l’entraînement au quotidien

Foire Aux Questions (FAQ) du livre La boîte à outils pour prendre la parole en public de Annie Leibovitz

1. Comment le public a accueilli le livre La boîte à outils pour prendre la parole en public de Annie Leibovitz ?

Le livre a été très bien accueilli par le public. Car, il s’est rapidement imposé comme la collection business numéro des ventes avec plus d’un million d’exemplaires

2. Quel fut l’impact du livre La boîte à outils pour prendre la parole en public de Annie Leibovitz ?

Le livre La boîte à outils pour prendre la parole en public livre des outils concrets, explicites et applicables tout de suite, Il s’agit d’un condensé de concept simple pour permettre à tous de prendre la parole en public

3. À qui s’adresse le livre La boîte à outils pour prendre la parole en public de Annie Leibovitz ?

Ce livre s’adresse à tout le monde sans exception, tout le monde peut être confronté à la prise de parole en public.

4. Quels sont les avantages de l’assertivité ?

  1. Garantit une meilleure santé mentale
  2. Favorise les rapports francs
  3. Réduit le niveau d’anxiété

5. Quel est le rôle de la cohérence cardiaque ?

La cohérence cardiaque permet de faire le lien entre le cœur et le cerveau par la respiration

Les 5 C de la performance réussie vs Le rôle d’animateur workshop

Les 5 C de la performance réussieLe rôle d’animateur workshop
CalmeSes propres attitudes
ConcentrationLa dynamique du groupe
ConfianceLes conditions de réussite du workshop
CréativitéLes personnes dans le groupe 
CombativitéLes objectifs

Qui est Annie Leibovitz ?

Annie Leibovitz : Auteur du livre La boîte à outils pour prendre la parole en public

Annie Leibovitz, auteur, photographe américaine contemporaine, est connue pour ses photos de célébrités. Ses photos capturent la personnalité et la vie privée de ses sujets avec un mélange de comédie et d’expressivité. Elles représentent des célébrités nues dans de somptueuses robes, recouvertes de peinture, dans des réservoirs d’eau ou des bains de lait. Elle a commencé sa carrière dans les années 1970 avec Rolling Stone et continue à contribuer régulièrement à des magazines prestigieux tels que Vanity Fair et Vogue. Influencée par Richard Avedon et Henri Cartier-Bresson, ses premières expériences photographiques pendant les vacances de son enfance ont éveillé son intérêt pour la photographie. Leibovitz, née le 2 octobre 1949 à Waterbury dans le Connecticut, a pris la dernière photo de John Lennon et Yoko Ono avant leur mort.

Avez-vous lu le livre de Annie Leibovitz « La boîte à outils pour prendre la parole en public »? Combien le notez-vous ?

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2 commentaires
  1. Merci infiniment Annie, pour le résumé de votre ouvrage. Je partage avec vous deux grandes appréhensions que j’ai dans la vie : celle de l’avion et celle de prendre la parole en public. En tant qu’ancien militaire,et ayant vécu de nombreux conflits armés et de guerres, je pensais que cette expérience serait suffisamment forte pour atténuer ma crainte de m’exprimer en public. Mais il n’en est rien. Il n’existe pas de solution miraculeuse ; il faut oser sortir de sa zone de confort et se confronter régulièrement à l’exercice de la prise de parole en public. C’est un peu similaire à l’apprentissage d’une nouvelle langue : la pratique, la pratique et encore la pratique…

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