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Les modèles mentaux

les modèles mentaux Peter Hollins

Résumé de « Les modèles mentaux : 30 outils de la pensée qui séparent le commun de l’exceptionnel » de Peter Hollins : un livre qui vous aidera à penser mieux, plus rapidement et plus justement — le tout en utilisant les trucs et astuces des meilleurs intellectuels et hommes d’actions.

Par Peter Hollins, 2023.

Titre original : « Mental Models: 30 Thinking Tools that Separate the Average From the Exceptional. Improved Decision-Making, Logical Analysis, and Problem-Solving« , 2019.

Chronique et résumé de « Les modèles mentaux : 30 outils de la pensée qui séparent le commun de l’exceptionnel« de Peter Hollins

Qui est Peter Hollins ?

Peter Hollins (ou Pete Hollins pour les plus intimes) est un auteur de développement personnel qui a eu quelques succès notables avec ses ouvrages antérieurs, comme :

  • Le pouvoir de l’autodiscipline (The Power of Self-Discipline) ;
  • Comment faire les choses que vous détestez (How to Do What You Hate) ;
  • Ou encore Finissez ce que vous avez commencé (Finish What you Start).

Dans ce nouveau livre, Peter Hollins, spécialiste de la psychologie humaine et cognitive, résume pour nous les principaux principes et tactiques mis en évidence par cette discipline et utilisés par les plus grands intellectuels, sportifs ou encore P.D.-G. d’entreprises.

Chapitre 1 — Prise de décision rapide en fonction du contexte

Prise de décision rapide

Peter Hollins commence par rendre à César ce qui lui appartient. En l’occurrence, il trouve en Charlie Munger — l’associé peu connu du célèbre investisseur milliardaire Warren Buffet — l’inventeur du concept de « modèle mental ».

Il cite de façon extensive le discours de celui-ci, prononcé lors d’une remise de diplôme à la USC (University of Southern California) Business School. En voici le dernier passage :

« Vous devez connaître les idées principales des grandes disciplines et les utiliser régulièrement — toutes, et pas seulement quelques-unes d’entre elles. La plupart des gens sont formés à un seul modèle — l’économie, par exemple — et essaient de résoudre tous les problèmes par le même prisme. Vous connaissez le vieux dicton : pour l’homme qui a un marteau, le monde ressemble à un clou. C’est une manière insensée de traiter les problèmes. »

(Citation du discours de Charlie Munger, cité dans Les modèles mentaux, Introduction)

Ce que Charlie Munger et, après lui, Peter Hollins tentent de dire, c’est qu’il est capital de se doter des principaux « modèles mentaux », des principaux « outils » intellectuels développés dans les disciplines les plus diverses. C’est ce que l’auteur nomme plus loin un « treillis de modèles » pour traiter les problèmes.

Un modèle mental est « un plan qui attire votre attention sur les éléments importants de ce à quoi vous faites face et qui définit un contexte, un arrière-plan et une direction à prendre ». En ayant à l’esprit, et même intégré complètement en vous différents modèles mentaux, vous comprendrez le monde plus rapidement et agirez plus efficacement.

1 : concentrez-vous sur ce qui est « important », ignorez les tâches « urgentes »

Séparer les tâches urgentes des tâches importantes est capital pour éviter de perdre du temps et d’avoir l’esprit perpétuellement encombré. Pour rappel :

  • Tâches urgentes = exigences d’une action immédiate et rapide, venant la plupart du temps de l’extérieur.
  • Tâches importantes = exigences qui contribue à un objectif à court ou long terme, souvent venant de l’intérieur (de vous-même).

Pour vous aider à distinguer l’important de l’urgent, il existe une matrice nommée Matrice d’Eisenhower, du nom du célèbre général des Armées, puis président des États-Unis.

Elle croise l’urgence et l’importance pour former 4 cases :

  1. Urgent et important = à faire aujourd’hui ;
  2. Urgent et non important = à déléguer ;
  3. Pas urgent et important = à inscrire dans le planning ;
  4. Pas urgent et pas important = à éliminer.

Peter Hollins soutient que le plus original, dans cette matrice, consiste à déléguer à quelqu’un d’autre les tâches urgentes non importantes. En effet, nous avons tendance à réaliser celles-ci en premier lieu. Problème : elles finissent pas nous pomper tout notre temps !

Solution : déléguer. Comment ? Cela peut être de façon automatisée (via des programmes informatiques) ou en embauchant des gens pour le faire.

2 : visualisez tous les dominos

Le psychologue nomme « raisonnement de premier ordre » la pensée qui consiste à agir en fonction des objectifs immédiats, sans penser aux conséquences de l’action. C’est souvent ce qui se passe, d’ailleurs, lorsque nous agissons selon les urgences du moment.

À la place, il prône le « raisonnement de second ordre« , qui cherche à prendre en compte les conséquences prévisibles de l’action à plus long terme :

« Il s’agit simplement d’essayer de se projeter dans l’avenir et d’imaginer une suite de conséquences que vous pouvez utiliser pour effectuer une analyse coûts-avantages de vos décisions ou solutions. »

(Les modèles mentaux, Chapitre 1)

Autrement dit, il s’agit d’y « penser à deux fois », comme le dit l’expression. Certes, ce n’est pas si facile au quotidien. Cela engage des chaînes causales complexes que nous ne voulons pas toujours voir ou auxquelles nous pensons ne pas avoir le temps de penser.

L’investisseur Howard Marks suggère de se poser les questions suivantes pour raisonner de cette façon sans se perdre dans l’indécision :

  • Dans quelle mesure cette décision affectera-t-elle les événements dans le futur ?
  • Quel résultat cette décision aura-t-elle ?
  • Quelles sont les chances que je réussisse ou que j’aie raison ?
  • Qu’en pensent les autres ?
  • En quoi ce que je pense est-il si différent de ce que pensent les autres ?
  • Quels dominos, que les autres personnes visualisent, sont-ils en train de tomber ? (Se mettre à la place des autres pour voir comment ils imaginent les conséquences)

3 : prendre des décisions réversibles

L’une des façons de s’autoriser à décider rapidement (et non pas seulement de façon judicieuse) consiste à prendre des décisions réversibles. N’ayez pas peur de revenir sur ce que vous avez décidé !

« Ajoutez ceci à votre analyse : comment puis-je prendre une décision réversible, et que faudrait-il faire ? Est-ce que je peux le faire ? Puis passez à l’action. »

(Les modèles mentaux, Chapitre 1)

Revenir sur une décision ne signifie pas se déshonorer ou perdre sa parole, mais c’est s’ajuster en fonction de la situation et des nouvelles informations disponibles.

À noter : dans son livre Les lettres de Jeff Bezos, les auteurs Steve et Karen Anderson montrent que le milliardaire américain utilise cette distinction entre décisions réversibles et irréversibles.

4 : cherchez la « satisfiction »

Herbert Simon, un grand économiste, sociologue et père de la systémique (qui influença le développement de l’informatique dans les années 1950), a développé l’idée que les individus ne prenaient pas des décisions optimales mais des décisions suffisamment satisfaisantes.

C’est ce que ce terme de « satisfiction » veut signifier. Prenez des décisions réversibles et suffisamment bonnes sur le moment. Nous avons tous beaucoup trop tendance à réfléchir et à optimiser nos choix, dans des situations où rien ne l’exige.

« La plupart de nos décisions sont prises de manière adéquate en choisissant simplement une option qui est fiable et honnête.

dit encore Peter Hollins dans Les modèles mentaux.

5 : restez dans une fourchette de 40 à 70 %

La fourchette d’information nécessaire pour prendre une décision éclairée se situe entre 40 et 70 % (estimés).

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Vous ne pouvez certainement pas avoir toute l’information nécessaire au moment X pour prendre une décision complètement rationnelle. Dans ce cas, vous devrez vous contenter d’une information partielle et c’est bien ainsi.

Vous pouvez spécifier ce modèle mental, voire l’élargir, en remplaçant « information » par :

  • Lectures/apprentissage ;
  • Confiance (pas besoin d’avoir 100 % confiance en soi pour agir) ;
  • Planification (vous pouvez agir avec un taux raisonnable d’incertitude) ;
  • Etc.

Si vous êtes aux alentours de 70 %, cela signifie que vous êtes bien préparés pour décider et agir. En outre, considérez que cette information est suffisante et ignorez volontairement la zone grise.

6 : minimisez les regrets

Autre truc du célèbre Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon : le cadre de minimisation des regrets. Celui-ci se découpe en 3 directives simples :

  • Imaginez-vous à 80 ans ;
  • Considérez que vous voulez avoir le moins de regrets possible ;
  • Demandez-vous : « est-ce que, à cet âge, je regretterai d’avoir décidé/choisi/agi de cette façon ? ».

À noter : c’est un test qui ressemble fort à certains préceptes des stoïciens. Il nous oblige à penser à ce que nous voulons vraiment, plutôt qu’à ce qui est bon maintenant. Allié aux autres modèles mentaux, il nous aide à agir à la fois justement et rapidement.

Chapitre 2 — Voir plus clairement

Voir plus clairement grâce aux modèles mentaux

Bien que nous n’ayons pas toujours toutes les informations en main pour nous décider (et que nous puissions nous décider quand même !), il est utile de maximiser nos chances d’obtenir les bonnes informations au bon moment.

En d’autres termes, il est utile d’avoir des stratégies et des tactiques pour mieux appréhender les problèmes et obtenir l’information dont nous avons besoin. Pour ce faire, nous devons dépasser notre vision primaire, subjective, du monde.

7 : ignorez les « cygnes noirs »

Peter Hollins reprend ici la théorie du cygne noir de Nassim Nicholas Taleb. Selon cet auteur, des événements imprévisibles (cygnes noirs) ne manquent pas de survenir et de bouleverser nos façons de voir le monde, mais cela ne signifie pas pour autant que nous devrions les considérer comme significatifs pour nos prises de décision.

Pourquoi ? Car ils ne sont pas la norme et que, si nous leur donnons trop d’importance, nous créerons peut-être plus de conséquences négatives que celles qu’ils ont déjà occasionnées.

« Ce modèle mental consiste à aller au-delà de la gravité d’un événement de type cygne noir, à faire un pas en arrière et observer l’ensemble du tableau. »

(Les modèles mentaux, Chapitre 2)

8 : recherchez les points d’équilibre

Connaissez-vous les rendements décroissants ? C’est un concept venu de l’économie. Pour le dire vite et en se plaçant du point de vue du consommateur, votre satisfaction diminue au fil de l’utilisation d’un produit ou d’un service.

Nous pensons généralement que nous aurons le même avantage, réparti équitablement dans le temps. Or nous avons d’abord plus, puis de moins en moins d’avantages au cours du temps. Par exemple, vous pouvez faire de rapides progrès en anglais, mais pour aller plus loin dans cette langue, vous devrez y consacrer chaque fois plus de temps et d’énergie.

Reconnaître la loi des rendements décroissants, c’est simplement être honnête avec soi-même. Peter Hollins donne quelques exemples parlants adaptés au quotidien :

  • Si vous cherchez à lire 900 mots à la minute, il est possible que vous n’y compreniez plus rien ;
  • Quand vous travaillez 9 heures d’affilée, vous devenez de moins en moins productif ;
  • Lorsque vous forcez l’apprentissage du piano, vous risquez de vous dégoûter de cet instrument ;
  • Etc.

9 : guettez la régression à la moyenne

L’idée de régression à la moyenne est liée à ces deux premiers modèles mentaux. La moyenne, pour rappel, est « l’entre-deux » de deux valeurs. Allons au plus simple : si vous avez deux chiffres — disons 5 et 7 —, alors leur moyenne sera 6.

Au-delà des mathématiques, nous pouvons dire que la moyenne est la « routine », l’habitude prise par quelque chose ou quelqu’un. Par définition, nous en changeons peu. Qu’est-ce qu’alors que la régression ? Eh bien, c’est simplement le passage d’un événement étonnant à la routine.

Par exemple : vous êtes fou amoureux pendant un (deux ou trois !) an de votre nouvelle compagne, puis vous « régressez à la moyenne », c’est-à-dire que vous en arrivez à un « niveau » d’amour plus stable et plus durable (une routine, une moyenne qui vous convient à tous les deux).

Qu’est-ce que cela signifie ? Eh bien, allié au modèle mental sur le cygne noir, il indique que nous ne devrions pas changer d’attitude ou prendre une décision risquée après un événement trop perturbant ou sortant de la moyenne/routine.

Il est préférable de « laisser le cycle entier se dérouler et [d’évaluer] toutes les informations auxquelles vous aurez accès pendant cette période », prévient Peter Hollis.

10 : que ferait Bayes (What Would Bayes Do) ?

Thomas Bayes est un mathématicien du XVIIIe siècle qui a donné son nom à un théorème mathématique très employé en probabilités. Il s’agit d’une formule mathématique simple (voir p. 67).

Son objectif : « prédire ce qu’il pourrait se produire si d’autres événements significatifs se sont produits ». Disons-le en utilisant un langage plus formel et abstrait : « si A se produit, et qu’il est lié à B, alors vous pouvez générer une probabilité tangible ».

Peter Hollins l’explique clairement et montre comment vous pouvez l’utiliser dans votre vie de tous les jours pour calculer rapidement la probabilité d’occurrence d’un événement donné.

11 : faites comme Darwin

C’est-à-dire ? Soyez ouvert aux idées contradictoires ou opposées aux vôtres !

Le célèbre biologiste était un passionné de l’apprentissage. Il voulait devenir incollable sur son domaine d’étude et ne rechignait pas devant la difficulté. Même quand la science était incertaine et que des avis divergents s’exprimaient, il les prenait tous en compte.

C’est ainsi qu’il a réussi à composer une théorie scientifique solide. Tous les détails et les incohérences qu’il apercevait, il cherchait à les expliquer et à les intégrer peu à peu à sa propre recherche.

Prendre en compte les avis opposés ou contradictoires ne suffit pas. Vous devez également suivre les preuves lorsque celles-ci sont irréfutables, et voir où elles vous amènent.

Ce goût puissant pour la recherche de la vérité peut générer un grand inconfort psychologique, malgré sa simplicité apparente. Mais en tant que modèle mental, il vous aidera à vous ouvrir l’esprit et à considérer avec plus d’attention vos problèmes.

12 : pensez avec le système 2

Ici, Peter Hollins utilise la théorie de Daniel Kahneman, présentée dans Système 1 / Système 2.

Selon le psychologue et économiste américain, prix Nobel d’économie, nous aurions deux « systèmes » de pensée l’un rapide (mais biaisé), et l’autre plus lent (mais plus susceptible d’atteindre la vérité).

Le système 1 est pratique et peut être utilisé dans bien des situations ordinaires. Il se base sur des « heuristiques » (biais) qui aident à prendre des décisions rapidement.

Le système 2 est idéal pour les situations de travail et d’effort mental. Il est l’outil à utiliser pour toute réflexion lucide et posée. Lorsque vous le pouvez, passez donc au système 2 !

Chapitre 3 — Résolution de problèmes révélateurs

Résolution de problème

Dans ce chapitre, Peter Hollins s’intéresse aux meilleures manières de résoudre les problèmes qui se posent dans la vie de tous les jours aussi bien qu’en situation particulière — dans le cours de votre travail ou de votre vie privée.

13 : contrôle de vos perspectives par les pairs

Ce type d’examen par les pairs — c’est-à-dire d’évaluation par des personnes aux mêmes compétences et au même statut que vous — est bénéfique, car il vous permet d’avancer considérablement dans votre perception des problèmes.

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En fait, même une critique dévastatrice ou vicieuse et mal intentionnée peut vous être utile, dans la mesure où elles vous forceront à répondre et à trouver (ou à réaffirmer) ce qui est positif dans votre travail.

Toutefois, normalement, une évaluation par les pairs est une critique constructive et approfondie. Ce regard analytique et — si tout va bien — bienveillant sur votre travail ne peut que vous aider à aller plus loin.

Peter Hollins expose aussi le principe dit de la « triangulation », qui vise à croiser des sources d’origines différentes afin de solidifier une affirmation ou un propos.

14 : trouvez vos propres défauts

Vous pouvez également vous forcer vous-même à l’autocritique. Dans ce cas, partez de la question suivante : « si vous vouliez que votre point de vue ou votre opinion échoue, quel est le meilleur moyen pour que cela se produise facilement ? ».

Autre façon d’opérer : imaginer un tiers objectif. Cela fonctionne bien pour analyser les relations et tout particulièrement les relations de couple, par exemple. Cherchez à vous placer successivement dans les 3 positions suivantes :

  1. La vôtre ;
  2. Celle de l’autre personne (votre partenaire, par exemple) ;
  3. Un observateur neutre de la scène ou de la situation.

15 : séparer la corrélation de la causalité

C’est une « tarte à la crème » de beaucoup de statisticiens et de scientifiques : il faut éviter de confondre causalité et corrélation. D’accord, mais rappelons ce que désignent ces deux termes au juste !

  • Corrélation : terme statistique qui montre une similitude (caractéristique, comportement, etc.) entre deux éléments ou variables.
  • Causalité : rapport logique d’une chose à une autre, qui établit la raison d’une transformation (rapport de cause à effet).

Souvent, nous prenons l’un pour l’autre, sans nous en rendre clairement compte. Nous voyons deux choses qui se ressemblent et nous en inférons un rapport de causalité (ceci a créé/produit cela).

Exemple : si les ventes de lunettes de soleil augmentent en même temps que les ventes de crèmes glacées, ce n’est pas parce que les premières causent les secondes, mais seulement car il y a une corrélation entre ces deux types de vente en raison… de l’arrivée de l’été (qui elle, est la cause !).

Un conseil de Peter Hollins : posez-vous au moins 5 fois la question « pourquoi » et cherchez à y répondre avec de plus en plus de finesse, en passant des causes immédiates aux causes profondes.

16 : raconter à l’envers

Maintenant que vous connaissez la différence entre les corrélations et les causes, vous pouvez vous essayer à cet autre modèle mental. Concrètement, il s’agit d’un schéma à dessiner, dit « en arête de poisson ».

Expliquons-nous :

  • À la droite de la surface d’écriture (tableau, feuille, etc.), vous écrirez un thème ou une observation et vous l’entourerez par un carré (ou pourquoi pas une tête de poisson dessinée !).
  • Vous tracerez une ligne partant du bord gauche de votre « tête de poisson » vers la gauche de la surface d’écriture pour créer son « corps » (sa « colonne vertébrale »).
  • À partir de là, vous créerez les « arêtes », partant du corps et se prolongeant en verticale. Vous indiquerez pour chaque arête une cause possible de votre thème/observation.
Raconter à l’envers (Source, Les modèles mentaux, Chapitre 3, p. 99)

Sous chaque catégorie, vous viendrez placer des causes plus précises. Par exemple, si une catégorie est « politiques locales », vous spécifierez par « pas de parking gratuit » ou encore « mauvaise gestion du réseau des transports en commun ».

17 : la méthode SCAMPER

Voici une méthode pour stimuler votre créativité.

Cet acronyme désigne :

  • S comme substituer ;
  • C comme combiner ;
  • A comme adapter ;
  • M comme maximiser/minimiser ;
  • P comme passer à un autre usage ;
  • E comme éliminer ;
  • R comme renverser.

L’objectif est de résoudre un problème en manipulant ces 7 outils logiques (expliqués en détail dans le livre) et en alliant leurs forces. De cette façon, vous êtes sûr d’explorer l’éventail le plus large possible d’options.

18 : revenir aux principes de base

Quelles sont les données de base de votre problème ? Prenez le temps d’enlever tout ce qui ne fait pas réellement partie du problème, mais qui est là pour des raisons plus conventionnelles (habitude de passer par tel outil, façon de faire, etc.).

Qu’obtenez-vous ? Une vision neuve du problème ! Et c’est déjà beaucoup. Revenir aux principes de base permet de sortir des habitudes prises et dont nous ne nous rendons même plus compte.

« Cette méthode élimine les opinions et les interprétations d’autres personnes et vous amène aux éléments essentiels qui existent. À partir de là, vous pouvez ensuite remonter vers une solution, souvent avec une approche entièrement nouvelle fondée sur des vérités irréfutables et indiscutables, car vous ne vous reposez plus sur des hypothèses. »

(Les modèles mentaux, Chapitre 3)

Chapitre 4 — Modèles Anti-Mentaux : comment l’évitement engendre le succès

évitement et succès

Peter Hollins qualifie de modèles anti-mentaux les conseils et formules qui suivent car elles visent non pas à se rapprocher d’un objectif, comme c’était le cas jusqu’ici, mais plutôt à s’éloigner de ce que nous ne voulons pas. Ils nous orientent en nous évitant de faire telle ou telle chose qui nuit à notre objectif.

Voyons cela de plus près.

19 : évitez les objectifs directs

Par exemple, vous pouvez commencer par inverser votre objectif. Au lieu de vous demander ce que vous voulez, vous pouvez poser la question : « Qu’est-ce que je veux (à tout prix) éviter ? »

Les avantages de cette méthode :

  • Vous découvrirez ce qui risque de faire obstacle à votre réussite ;
  • Sur cette base, vous pourrez trouver des moyens de les contourner.

20 : évitez de penser comme un expert

Parfois, il est bon d’avoir une vue d’ensemble, et un regard frais sur un problème. L’expert est celui qui est accoutumé à un type de problème et qui regarde dans le détail. Mais vous pouvez résister à cette pensée experte — et c’est parfois une très bonne chose !

En fait, l’erreur est parfois tellement « grosse » que seul un débutant peut la remarquer. Les spécialistes, le nez dans le guidon », ne la voient tout simplement plus. Si vous arrivez avec une approche naïve, il se pourrait bien que vous fassiez mouche.

21 : évitez vos zones de non-génie

Le modèle mentaux vous dirait : « restez dans votre zone de génie ». Le modèle anti-mental vous invite simplement à éviter les activités qui sont en dehors de cette zone. Autrement dit, si vous remarquez que vous n’êtes pas très bon en chant, mais excellent en danse, privilégiez plutôt la seconde discipline !

« Ne vous condamnez pas à l’échec en opérant en dehors de votre zone de génie. Préparez-vous à un succès constant et fiable en opérant dans ce secteur. Déterminez vos avantages stratégiques et exploitez-les au maximum. »

(Les modèles mentaux, Chapitre 4)

22 : évitez les listes de tâches à faire

Rédigez plutôt des listes « à ne pas faire » ! Vous verrez comme cela vous libèrera l’esprit… Cela peut paraître étrange, et pourtant ça fonctionne souvent. Oui, écrivez tout ce que vous avez déjà fait, et qui n’est plus à faire. Ou tout simplement des choses que vous ne voulez pas — et n’avez pas à — faire.

Un sentiment de plus grande légèreté vous envahira. Nous pensons tellement à ce que nous devons faire et aux fardeaux qui écrasent nos épaules que nous en oublions qu’il est bon, si bon, de laisser des choses de côté.

Ces tâches « à ne pas faire » peuvent être temporaires (elles reviendront sur votre liste de tâches à faire plus tard) ou définitives. Il y a aussi les choses que vous avez déléguées (voir le chapitre 1). Vous pourriez également noter :

  • Les tâches terminées ;
  • Celles qui sont pur gaspillage d’énergie ;
  • Celles qui sont en cours mais ne nécessitent plus votre attention.
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23 : évitez le chemin de la moindre résistance

Prenez-vous les escaliers ou l’ascenseur ? Le second, c’est la voie de la moindre résistance. Pourtant, nous savons tous que ce sont les premiers qui nous conduisent à une meilleure santé physique. Nous nous laissons porter — et rien ne sert de culpabiliser — par la facilité.

Pour y échapper, c’est plutôt simple, du moins en paroles : être honnête avec soi-même, reconnaître le chemin de moindre résistance et prendre son courage à deux mains !

Pour ce faire, vous pouvez vous demander comment :

  • Vous serez dans 10 minutes ;
  • Et dans 10 heures ;
  • Puis dans 10 jours…

Si vous prenez tel ou tel chemin. Ne vous sentirez-vous pas mieux d’avoir pris l’escalier dans 10 jours (voir dans 10 semaines), si vous prenez l’escalier au lieu de l’ascenseur ?

Chapitre 5 — « Oldies but Goodies »

Voici quelques « lois » bien connues qui, sans pouvoir être classées clairement dans les chapitres qui précèdent, n’en demeurent pas moins des classiques à garder avec soi en cas de besoin !

Oldies but goodies : sagesse

24 : la loi de Murphy

« La tartine de confiture retombe toujours du mauvais côté ». Cette loi, vous la connaissez sans doute et vous l’avez certainement déjà expérimentée !

Pour le dire de façon plus générale : « Tout ce qui peut tourner mal tournera mal ». Ce qui doit être complété par deux corollaires qui explicitent la loi :

  1. « Laissées à elles-mêmes, les choses ont tendance à aller de mal en pis ».
  2. « Il est impossible de rendre quoi que ce soit infaillible, car les failles sont sournoises ».

Et connaissiez-vous l’observation d’Etorre ? Je suis sûr que vous avez expérimenté celle-là aussi au supermarché : « L’autre file va toujours plus vite » !

C’est sans doute une exagération. Mis qu’importe, gardez bien à l’esprit ce qui pourrait mal tourner et cherchez à l’éviter.

25 : le rasoir d’Occam

Ce philosophe médiéval a forgé un principe simple : « plus c’est simple, plus la probabilité de vérité est élevée ». Autrement dit, en situation d’incertitude, préférez les explications simples et fuyez les théories qui coupent les cheveux en quatre.

Attention, il s’agit d’un principe, pas d’une règle absolue. Parfois, des situations sont le fruit de causes complexes et enchevêtrées. Mais il est néanmoins bon de commencer par le simple et d’avancer progressivement, en ajoutant de la complexité petit à petit.

« Une élaboration excessive ou des éléments inutiles ne feront que vous détourner du problème initial. Ne laissez pas vos instincts créatifs jouer un rôle trop important lorsque vous essayez de comprendre une situation — le plus souvent, la solution la plus élémentaire et basique est la plus précise. »

(Les modèles mentaux, Chapitre 5)

26 : le rasoir de Hanlon

Ici, le rasoir d’Occam prend une tournure plus morale ou plus directement liée au comportement humain. Plutôt que de considérer une mauvaise intention derrière un phénomène, préférez d’abord l’explication par l’incompétence ou l’insouciance.

Les personnes qui vous posent problème n’agissent probablement pas, le plus souvent, dans le but avéré de vous nuire. Soit ils ne connaissent pas votre propre objectif, soit ils ne sont pas parvenus à vous aider, mais ils ont essayé de bonne foi.

Mais attention ! Ici encore, cela ne signifie pas que cela soit tout le temps le cas. Il est important de rester attentif à la malveillance et, par exemple, à la manipulation.

27 : le principe de Pareto

Voici un principe que les rebelles intelligents connaissent bien ! Le principe de Pareto, dit aussi principe 80/20, s’applique à un grand nombre de situations. Citons ici Peter Hollins pour nous aider à le décrire :

« Ce modèle mental repose sur une proposition simple : identifiez les 20 % d’intrants qui génèrent les 80 % de résultats dans un domaine que vous cherchez à améliorer et concentrez-vous ces intrants. N’essayez pas de faire tout en même temps : concentrez-vous sur ce qui fait bouger l’aiguille et sur ce que contribue à façonner le résultat que vous souhaitez. »

(Les modèles mentaux, Chapitre 5)

Cette méthode fonctionne très bien dans les domaines de la productivité et du travail. Cela dit, vous pouvez également chercher à le mettre en place ailleurs, et notamment dans votre vie privée.

28 : la loi de Sturgeon

Il y a deux manières de le dire :

  • 10 % des informations sont de qualité ;
  • 90 % des informations sont à jeter.

Concentrez-vous sur la meilleure information possible ! Mais aussi sur les meilleurs produits ou services. Oubliez les propositions douteuses qui ne vous mèneront nulle part. Optez pour ce qu’il y a de meilleur et partez de cette bonne base pour vous décider ou agir.

29-30 : les lois de Parkinson

L’historien Cyril Parkinson a beaucoup écrit. Mais ici, nous nous intéressons à deux « lois » qu’il a formulées et qui concernent directement la productivité et l’efficacité :

  1. L’effet « abri » à vélo » : si vous construisez une centrale nucléaire, la question de l’abri à vélo n’est sans doute pas votre plus grande priorité. Concentrez-vous sur l’essentiel et gardez votre objectif principal en vue.
  2. « Le travail s’étend de manière à remplir tout le temps disponible pour son achèvement ». Si vous vous donnez la journée pour faire un travail que vous auriez pu faire en 4 heures, vous gaspillerez à coup sûr toute la journée pour terminer ce travail. Donnez-vous des dates limites ambitieuses et des créneaux de travail précis pour mener à bien vos tâches !
Ampoule : éclairer ses décisions et raisonnements grâce aux modèles mentaux

Conclusion sur « Les modèles mentaux : 30 outils de la pensée qui séparent le commun de l’exceptionnel » de Peter Hollins :

Ce qu’il faut retenir de « Les modèles mentaux : 30 outils de la pensée qui séparent le commun de l’exceptionnel » de Peter Hollins :

Peter Hollins propose ici un petit vade-mecum de stratégies et d’outils conceptuels à conserver avec soi et à tester au jour le jour. Ses usages sont multiples :

  • Être plus créatif ;
  • Plus efficace ;
  • Mais aussi plus malin !

Vous y trouverez les influences de certains des plus grands psychologues, économistes et statisticiens actuels — notamment—, comme Daniel Kahneman ou Nassim Nicholas Taleb. Mais vous retrouverez aussi l’influence de penseurs plus anciens, comme Guillaume d’Occam.

Le livre se lit très facilement et son format « portable » (court et léger) en fera le compagnon de route préféré de votre sac à dos ou de votre attaché-case !

Points forts :

  • Des chapitres courts et bien écrits, avec beaucoup d’exemples ;
  • Un résumé des modèles mentaux en fin de chapitre et en fin d’ouvrage ;
  • Un manuel facile à prendre en main (au sens propre et figuré) et à emporter partout avec soi !

Point faible :

  • Le livre s’inspire surtout d’auteurs qui ont développé une pensée originale et dont nous pouvons d’ailleurs consulter les chroniques sur ce site ;). Cela dit, ce petit ouvrage forme une introduction précieuse et concise si vous ne voulez pas lire (tout de suite !) les classiques…

Ma note :

★★★★☆

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