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Pourquoi écrire va vous rendre heureux

pourquoi écrire va vous rendre heureux Natalie Goldberg

Résumé de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » de Natalie Goldberg : ce livre nous invite à découvrir le pouvoir transformateur de l’écriture. En osant régulièrement coucher nos pensées sur le papier, nous donnons vie à notre créativité, apprivoisons nos parts d’ombre et, au-delà du résultat, nous reconnectons à nous-mêmes et au monde.

Par Natalie Goldberg, 2021, 284 pages.

Titre original : « Writing Down the Bones« 

Chronique et résumé de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » de Natalie Goldberg

Introduction

Dans l’introduction de son livre « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , l’auteure, Natalie Goldberg nous raconte comment elle est passée d’une élève modèle écrivant des dissertations fades à une écrivaine authentique et passionnée.

En fait, un déclic s’est produit quand, après ses études, elle a découvert un recueil de poésie. Un recueil qui parlait de sujets ordinaires comme la façon de cuire une aubergine.

L’auteure confie que c’est cette lecture qui va alors lui faire réaliser à Natalie Goldberg qu’elle peut écrire aussi sur sa propre vie et ses expériences. Et c’est cela qui l’amène aussi à animer des ateliers d’écriture, en parallèle de sa pratique de la méditation zen.

Natalie Goldberg explique que son livre « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » vise à nous faire découvrir l’écriture comme une pratique personnelle pour explorer sa vie et sa sagesse intérieure. Elle prévient qu’il n’y a pas une seule vérité ou méthode mais différentes approches selon les moments. L’essentiel est de faire confiance à son esprit, d’écrire avec honnêteté et de trouver sa propre voie.

1. Esprit de débutant, papier et stylo

Dans le premier chapitre de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , Natalie Goldberg nous rappelle combien il est important de garder un esprit de débutant à chaque séance d’écriture, comme si c’était la première fois.

Elle insiste sur le choix du bon stylo : il doit être suffisamment rapide pour suivre le fil de la pensée. Et du bon cahier, pas trop intimidant pour pouvoir y écrire librement.

L’auteure évoque aussi l’impact des outils, comme la machine à écrire ou l’ordinateur, sur notre façon d’écrire. L’essentiel est de trouver ce qui nous convient, sans pour autant passer plus de temps à choisir son matériel qu’à écrire.

2. Les premières pensées

séquence chronométrée écrire rend heureux

Natalie Goldberg présente ici un élément clé de sa pratique : la séquence chronométrée. Pendant un temps défini, il s’agit d’écrire sans s’arrêter, sans se censurer, en se laissant complètement aller.

Le but est d’accéder aux premières pensées, celles qui ont une énergie incroyable avant d’être filtrées par notre censeur intérieur.

Comme dans la méditation zen, la discipline consiste à rester présent malgré les émotions qui surgissent. C’est en écrivant à partir de cet endroit brut et spontané qu’on touche quelque chose de vrai et de vibrant.

3. La pratique de l’écriture

Écrire, c’est comme la course à pied, écrit ici l’auteure de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » : plus on pratique, meilleur on devient. Il faut écrire régulièrement, sans attendre l’inspiration, juste pour créer une habitude et dépasser la résistance initiale.

Natalie Goldberg s’impose de remplir un cahier par mois, sans se soucier des marges ou de l’orthographe, pour s’autoriser une totale liberté.

« Ne te dis pas avant d’écrire  : « Je vais écrire un poème. » Cette attitude te bloquera tout de suite. Assieds-toi devant ton cahier avec le moins d’attente possible envers toi-même. Dis  : « Je suis libre d’écrire les pires âneries au monde. » Il faut se donner assez d’espace pour pouvoir écrire longtemps sans but.« 

Pour elle, quand nous sommes vraiment plongé dans l’écriture, corps et esprit sont complètement unifiés. Cette pratique régulière vise à développer la confiance en soi et en sa propre voix, un entraînement essentiel quelle que soit la forme d’écriture finale visée.

« Cette pratique de l’écriture embrasse toute la vie et ne demande aucune forme logique (…). C’est un endroit où tu peux venir dans un état sauvage et débridé, mêler le rêve de la soupe de ta grand-mère aux nuages merveilleux qui passent devant ta fenêtre. C’est une activité sans itinéraire, reliée à tout ce que tu es dans ton moment présent. Considère cette pratique de l’écriture comme des bras aimants dans lesquels tu te jettes de manière illogique et désordonnée. C’est notre forêt sauvage où nous rassemblons nos énergies (…). Assieds-toi là où tu es. Livre-moi ce moment. Écris sur tout ce qui te traverse en ce moment. (…) N’essaie pas de maîtriser ce qui se passe. Reste attentif à tout ce qui surgit et garde la main en mouvement. »

4. Faire du compost

Dans le 4ème chapitre de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , Natalie Goldberg compare le processus d’écriture à celui du compost.

En effet, nos expériences ont besoin de temps pour être digérées et fertiliser notre écriture, observe-t-elle. C’est pourquoi, quand on vit quelque chose d’intense, il est difficile d’en écrire immédiatement quelque chose, il faut du recul.

En écrivant régulièrement, même si tout n’est pas bon, on laboure son esprit pour en tirer une riche matière ensuite. L’auteure confie avoir ainsi écrit plusieurs fois sur son père mourant avant qu’un long poème jaillisse, comme une « tulipe d’un rouge flamboyant« .

Cette compréhension développe notre patience et notre acceptation : l’écriture ne se maîtrise pas totalement, il faut faire confiance au processus.

5. La stabilité artistique

Natalie Goldberg évoque ses vieux cahiers d’écriture, témoins de son cheminement.

Une amie les a lus et y a vu comment, à travers les pages d’angoisse et de banalité, l’auteure a construit son identité d’écrivain.

Ainsi, entamer une pratique d’écriture implique d’affronter ses résistances et ses peurs. En osant écrire le pire, en reconnaissant ses parts d’ombre, on gagne en stabilité. Dès lors, pour l’auteure, nous ne fuyons plus la beauté mais nous l’embrassons, ancré dans sa vérité.

6. Une liste de sujets pour une pratique de l’écriture

L’auteure suggère de tenir une liste de sujets d’écriture, inspirés de phrases entendues, de souvenirs, de sensations, pour démarrer facilement une séance sans être bloqué par la page blanche.

Selon elle, cette démarche nous habituera à repérer dans le quotidien une matière à écrire.

Natalie Goldberg propose ici plusieurs sujets en guise d’exemples : parler de la lumière, écrire « Je me souviens« , choisir une couleur et la chercher en se promenant, s’installer dans des lieux insolites, raconter sa matinée, un endroit aimé, un départ, son premier souvenir…

L’essentiel, résume l’auteure, est d’ancrer son écriture dans une expérience concrète et honnête.

7. Se battre avec le tofu

Natalie Goldberg compare la discipline d’écriture à un « combat stérile contre du tofu » ( il est inutile, indique-t-elle, de se battre contre ce genre de fromage fade car cela nous mène finalement nulle part).

« La discipline a toujours été pour moi un mot cruel. Je l’imagine toujours en train de frapper mon côté paresseux jusqu’à la soumission, et, du coup, cela ne fonctionne jamais. Le dictateur et le résistant continuent tout simplement à se battre : « Je ne veux pas écrire. – Tu vas écrire. – J’écrirai plus tard. Je suis fatiguée. – Tu écriras maintenant. » Pendant ce temps, mon cahier reste vide.« 

D’après l’auteure, mieux vaut donc laisser ces voix contradictoires s’exprimer brièvement sur la page. Après cette lutte intérieure, on pourra passer à l’écriture véritable. Mais il faut aussi mettre au point ses propres techniques pour se mettre à écrire et cesser de procrastiner.

Dans cette partie du livre « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , Natalie Goldberg partage alors ses propres astuces pour déjouer la résistance : convenir d’un rendez-vous pour montrer son travail, animer des ateliers, se donner une limite de temps, s’offrir une récompense, remplir un quota de pages…

Ce qui compte, finit-elle, c’est de ne pas se laisser paralyser par la culpabilité et d’écrire quand c’est le moment.

8. Des ennuis avec le rédacteur chef

Pour libérer sa créativité, il est crucial de faire taire son critique intérieur (ou rédacteur en chef). Pour cela, une méthode consiste à écrire tout ce que celui-ci nous susurre, afin de le démasquer et de moins y prêter attention. « Au bout d’un certain temps, comme celle d’un vieux soûlard qui baragouine dans son coin, elle devient un murmure en arrière-plan » s’amuse l’auteure. L’écouter renforcerait son pouvoir.

Mieux vaut continuer à écrire comme si ses commentaires négatifs n’étaient qu’un lointain bruit de fond.

9. Tout ce qui est devant ton nez

Dans cette partie de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , Natalie Goldberg revient sur le déroulement d’un atelier d’écriture qu’elle a donné dans le Minnesota. Elle veut nous montrer, à travers cet exemple, que la matière de l’écriture est toujours là, devant elle : l’environnement rural, les élèves spontanés, les circonstances… Ainsi, nul besoin de plans préétablis si l’on reste présent et le cœur ouvert.

L’auteure se remémore également un cours de littérature anglaise qu’elle a enseigné à des lycéens noirs de Detroit. Elle raconte comment elle y avait partagé son amour de la poésie avec authenticité. « Un écrivain doit toujours aborder l’écriture comme si c’était sa première fois« , nous dit-elle.

Finalement, le conseil de Natalie Goldberg ici est de s’approprier tout ce qui nous entoure et nous habite pour nourrir notre écriture.

10. Puise dans la nappe phréatique

Dans ce 10ème chapitre de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , Natalie Goldberg nous exhorte de ne pas douter de notre talent. Sans compter que celui-ci grandira, précise-t-elle, avec la pratique.

En cela, inutile de chercher des réponses à l’extérieur.

puiser son énergie créative pour écrire

L’aptitude à écrire est comme une nappe phréatique dans laquelle chacun peut puiser par ses efforts :

« Très souvent (…), les gens commencent à écrire avec une mentalité de pauvre. Ils se sentent vides et courent voir des maîtres et faire des stages pour apprendre à écrire. Or, on apprend à écrire en écrivant. C’est aussi simple que ça.« 

Ainsi, il faut simplement commencer à écrire, sans chercher à intellectualiser comme on le fait trop souvent à l’école. Rester au plus proche des mots, de leur chaleur et leur puissance évocatrice, voilà la clé pour apprendre.

11. Nous ne sommes pas le poème

Ici, Natalie Goldberg nous rappelle que nous ne sommes pas nos écrits. Les poèmes reflètent notre état d’esprit au moment de l’écriture, mais ne nous définissent pas.

Se détacher de ses textes permet de rester libre et fluide.

L’auteure évoque l’exemple du poète Galway Kinnell qui, après avoir lu son recueil de poèmes pendant des années, a fini par en avoir assez. La vraie vie est dans l’acte d’écrire, pas dans la relecture répétée des mêmes textes, souligne l’auteure. Il faut sans cesse chercher de nouvelles perspectives pour ne pas se figer.

Puis, elle termine :

Alors ne t’identifie pas trop fortement à ton travail. Reste fluide derrière le noir et le blanc de tes mots. Ils ne sont pas toi. Ils sont le résultat d’un grand moment qui t’a traversé, un moment que toi, suffisamment réveillé, tu as su capter et mettre sur papier.

12. Homme mange voiture

Une histoire absurde, celle d’un yogi ayant mangé une voiture en un an, inspire ici à Natalie Goldberg une réflexion sur l’écriture :

« Dans un sens, c’est de cette manière qu’il nous faut écrire : non pas en se demandant « Pourquoi ? », non pas en picorant délicatement des bonbons (ou des bougies d’allumage), mais avec voracité, en laissant notre esprit tout avaler et puis tout régurgiter sur le papier avec une énergie débordante. On ne doit pas se dire : « Voilà un bon sujet sur lequel écrire » ou « C’est impossible de parler de ça ». L’écriture, c’est tout, c’est inconditionnel. Il n’y a pas de séparation entre écriture, vie et esprit. Si on peut voir grand au point d’admettre que des hommes en arrivent à manger des voitures, alors on verra que les fourmis sont des éléphants, et que les hommes sont des femmes. Alors on verra la transparence de toutes les formes et on verra disparaître toutes les séparations.« 

Pour l’auteure, c’est ainsi que nous devrions écrire. Pas de censure ni de logique, juste suivre le flux des pensées. C’est comme cela que naissent les vraies métaphores, non pas artificielles mais révélatrices de l’unité profonde des choses.

L’écriture nous connecte à cette vision du monde sans séparations.

13. L’écriture n’est pas un Big Mac

Quand on écrit, l’auteure de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » nous invite à nous libérer de toute idée préconçue. Et laisser le texte naître de l’intérieur, même maladroitement.

C’est un processus d’ouverture et de mise à nu, pas une production calibrée comme un Big Mac :

« Relâche tout au moment d’écrire, et tente un début simple avec des mots simples pour exprimer ce que tu as à l’intérieur. Le démarrage n’est sans accrocs. Permets-toi d’être maladroit. Tu es en train de te mettre à nu. Tu es en train d’exhiber ta vie et ta personne, non pas telles que ton ego aimerait les voir représentées, mais telles que tu es en tant qu’être humain.« 

Natalie Goldberg met aussi en garde ici contre la précipitation à vouloir écrire un livre. Elle conseille de prendre le temps d’écrire librement, de trouver sa voix, avant de se lancer dans un grand projet. L’écriture est un art qui se cultive lentement, dont la direction émerge naturellement.

14. Obsessions

Les écrivains écrivent sur leurs obsessions, les choses qui les hantent. Natalie Goldberg conseille alors d’en faire la liste pour y puiser des sujets.

En effet, inutile de les fuir, elles finiront toujours par ressurgir, prévient l’auteure. Pour elle, mieux vaut leur faire une place, avec douceur, car les obsessions recèlent un pouvoir qu’il faut exploiter.

Celle de l’auteure pour sa famille juive nourrit son écriture. Même si tous les artistes souffrent, écrire reste, selon elle, une liberté et une mission à accomplir. Et transformer ses obsessions profondes en écriture engagée permet de les transcender.

15. Le détail original

Dans ce court mais crucial chapitre de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , Natalie Goldberg insiste sur l’importance des détails originaux en écriture.

Puiser dans la richesse de notre vécu, de nos souvenirs précis, même transposés dans un autre contexte, donne une authenticité incomparable au texte. Nul besoin d’être rigide, l’imagination peut greffer les détails, mais partir d’une base réelle solidifie l’écrit.

Dans cet objectif, l’auteure conseille de nous imprégner de notre environnement avec tous nos sens, sans trop d’auto-conscience, pour pouvoir restituer plus tard la texture du réel.

16. La puissance du détail

Pour Natalie Golberg, nos vies sont à la fois ordinaires et mythiques. Chaque détail compte et mérite d’être rapporté.

Pour mieux comprendre, l’auteure évoque le mémorial de l’Holocauste Yad Vashem et le monument aux victimes du Vietnam, qui listent les noms des disparus : derrière les chiffres, il y a des individus uniques.

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C’est pourquoi, pour l’auteure, l’écrivain doit dire oui à la vie dans ses moindres détails. Il doit incarner ce oui sacré face à la menace d’anonymat et d’anéantissement :

« Nous sommes importants et nos vies sont importantes, à vrai dire magnifiques, et tous leurs détails sont dignes d’être rapportés. Voilà comment les écrivains doivent penser, voilà comment nous devons nous asseoir, stylo à la main. Nous étions là, des êtres humains ; voici comment nous vivions. Que tous le sachent : la Terre nous a connus. Les détails de nos vies sont importants.« 

Finalement, écrire, c’est une forme de résistance, pour que plus aucun non ne puisse interrompre le flux précieux du réel.

17. Faire cuire un gâteau

Dans ce chapitre de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , Natalie Goldberg compare l’écriture à la préparation d’un gâteau.

Selon cette analogie, les ingrédients sont, dit-elle, les détails de nos vies. Mais il nous faut, continue l’auteure, y ajouter la chaleur du cœur pour que la mixture prenne.

En somme, quand on écrit, on doit s’abandonner complètement, que l’écriture seule écrive à travers nous.

« On a toutes sortes d’ingrédients, c’est-à-dire les détails qui constituent notre vie, mais il n’est
pas suffisant d’en faire une liste : « Je suis née à Brooklyn. J’ai une mère et un père, je suis une femme. » Non, il faut ajouter la chaleur et l’énergie de ton cœur. Ce n’est pas n’importe quel père ; c’est ton père à toi. Le type qui fumait des cigares et qui mettait trop de ketchup sur son steak. Celui que tu aimais et détestais à la fois. Il ne suffit pas de mélanger simplement tous les ingrédients dans un bol ; tout seuls, ils n’ont pas de vie. Ils doivent fusionner et ne plus faire qu’un avec tous ces détails, que ce soit de l’amour ou de la haine, pour qu’ils deviennent un prolongement de notre corps.
« 

Plus loin dans cette partie du livre, l’auteure précise :

« Il y a des gens qui essaient d’utiliser uniquement de la chaleur pour faire un gâteau, sans aucun ingrédient. La chaleur réconforte et nous fait du bien, mais quand c’est fini, il n’y a rien à manger. En général, le résultat est une écriture abstraite : on a un sentiment de grande générosité, mais rien à se mettre sous la dent. C’est par l’utilisation de détails qu’on améliore sa capacité à faire sentir son extase ou son chagrin.(…) En écrivant avec des détails, tu te tournes face au monde. C’est un geste profondément politique, parce que tu ne te contentes pas de rester dans la chaleur de tes propres émotions.« 

Même sans garantie sur le résultat, l’essentiel est d’offrir une matière consistante où le lecteur puisse goûter nos émotions.  

18. Vivre deux fois

Ce chapitre de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » fait remarquer que les écrivains vivent deux fois : ils mènent leur vie ordinaire mais ont aussi entraîné une partie d’eux à tout revivre une seconde fois, en observant les détails et la texture du réel.

prendre le temps d'observer et vivre

Là où les autres se mettent à l’abri, eux sortent leur cahier sous la pluie pour contempler les flaques. Cette attitude un peu « bête » leur permet de préserver leur ressource la plus précieuse : le temps. Ils savent qu’en le vendant entièrement contre un salaire, ils perdraient cet espace intérieur où rêver et créer.

19. Écrire, c’est soigner sa ligne

L’écriture n’est pas qu’une activité mentale, c’est aussi très physique.

D’abord, garder la main en mouvement est un moyen concret de briser les résistances de l’esprit. Ensuite, quand on écrit vraiment, le corps tout entier est engagé, détendu, prêt à courir des kilomètres sur le papier.

Mais les grands écrivains nous lèguent aussi leur souffle. Un souffle puissant au moment de l’inspiration, un souffle grisant qu’on peut réveiller en soi des années plus tard en lisant leurs textes à voix haute.

20. Écouter

Natalie Goldberg raconte comment enfant, on lui a dit qu’elle chantait faux. Et comment elle a appris, bien plus tard, qu’il n’y avait, en réalité pas de fausses notes, mais juste une écoute à développer.

De même, l’écriture est à 90 % de l’écoute. En étant totalement réceptif à ce qui nous entoure, nous pouvons le restituer fidèlement. Il s’agit d’accueillir la réalité sans jugement et d’en refléter la vérité, comme un miroir.

C’est pourquoi, lire de la poésie avec tout son corps, entrer dans sa musique, permet de trouver peu à peu sa propre voix.

21. N’épouse pas la mouche

Quand un texte perd l’attention du lecteur, c’est souvent que l’auteur s’est laissé distraire par un détail (comme une mouche au restaurant) en oubliant son propos initial.

Mieux vaut rester précis, garder son but en tête et y ramener doucement son esprit s’il s’en écarte. On peut s’intéresser à la mouche, mais pas l’épouser ! Le rôle de l’écrivain est de rendre le lecteur plus présent et vivant, pas de le perdre dans des digressions, rappelle l’auteure !

22. N’utilise pas l’écriture pour obtenir de l’amour

Natalie Goldberg met ici en garde contre la tentation d’utiliser l’écriture pour obtenir de l’attention et de l’amour.

Être écrivain ne devrait pas servir d’excuse pour exister, déclare l’auteure de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« . Car la vie et l’écriture sont deux entités bien distinctes. Pour illustrer son propos, Natalie Goldberg raconte comment, lors d’une période difficile, elle a confondu le besoin de soutien pour ses poèmes et pour elle-même.

Il est crucial, note-elle, de constater qu’on est déjà soutenu à chaque instant par la terre sous nos pieds, l’air que l’on respire… Mieux vaut donc partir de là avant de chercher une validation extérieure.

Et quand quelqu’un nous complimente sincèrement sur notre travail, apprenons à l’accueillir et à y croire, même si c’est inconfortable au début.

23. Quels sont tes rêves profonds ?

L’auteure raconte avoir, un jour, demandé à son groupe d’écriture où ils voulaient aller maintenant qu’ils avaient trouvé leur voix créatrice. Elle leur propose alors d’écrire cinq minutes sur leurs rêves profonds.

« Beaucoup d’entre nous ne savent pas, ne reconnaissent pas, évitent leurs rêves profonds. Quand on écrit sur ce sujet pendant cinq, dix minutes, on est obligé de fixer les désirs qui flottent dans notre cerveau et dont on n’aurait peut-être jamais pris conscience. C’est l’occasion de coucher sur le papier, sans réfléchir, les désirs à la périphérie de notre conscience.« 

Ainsi, écrire quelques minutes sur ses rêves profonds permet d’en prendre conscience et de les prendre au sérieux. Si l’on ne sait pas encore, on peut déjà désirer qu’une direction apparaisse.

Natalie Goldberg raconte son propre questionnement après son deuxième recueil de poèmes, quand elle a réalisé qu’elle ne voulait pas écrire de roman. Un ami lui suggère alors d’écrire « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , une idée qu’elle avait déjà eue des années plus tôt. Nos rêves reviennent, admet l’auteure, autant les écouter.

Puis elle conclut : une fois qu’on a confiance en sa voix, nous pouvons la canaliser dans différentes formes d’écriture pour réaliser nos aspirations. Mais attention, cela révèle aussi nos autres rêves de vie, qu’on ne pourra plus éviter

24. La syntaxe

Dans cette partie de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , Natalie Goldberg nous suggère d’essayer un exercice.

Cet exercice consiste à choisir quelques phrases, à en mélanger tous les mots comme des blocs en bois, sans chercher à construire du sens. Puis à y ajouter arbitrairement de la ponctuation et à lire le résultat à voix haute de façon expressive.

Faire cela permet de briser notre syntaxe habituelle sujet-verbe-complément qui place le « je » au centre, informe l’auteure. Et en cassant cette structure, on ouvre de nouvelles perspectives où l’on n’est plus « maître » mais en interaction avec le monde.

Même si l’on revient ensuite à des phrases classiques, quelque chose a bougé. Nous nous rapprochons de la vérité en libérant la langue de sa prison grammaticale, comme le montrent les poèmes surprenants écrits par des femmes handicapées mentales n’ayant jamais appris les règles.

25. En sirotant du vin timidement

Dans ce chapitre 25 de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , l’auteure évoque le poète Russell Edson qui écrit des textes absurdes et décalés à partir de premières phrases fortes.

Elle nous invite à faire de même, à nous détendre pour laisser libre cours à notre imagination, en piochant par exemple le début d’une phrase dans un journal et la fin dans un livre de cuisine.

L’essentiel, fait remarquer Natalie Goldberg, est de prendre des risques, de plonger dans le non-sens sans avoir peur de l’échec. C’est en osant sortir de notre zone de confort que l’on peut toucher une forme de vérité.

26. N’explique pas, mais montre !

Voici un conseil clé en écriture : n’expliquez pas les émotions mais faites-les ressentir au lecteur à travers une situation.

montrer les émotions dans l'écriture

Ainsi, nul besoin de mentionner la colère ou la joie, il suffit de décrire un accouchement par exemple pour transmettre l’intensité de l’instant. En écrivant à partir des premières pensées, celles qui reflètent directement l’expérience avant tout jugement, on montre sans avoir besoin d’expliquer.

Par ailleurs, il faut sauter les phrases généralistes du type « cette histoire parle de… » et plonger dans le vif du sujet pour y entraîner le lecteur avec soi. Même pour une dissertation, des images concrètes rendent les idées plus vivantes.

27. Sois précis

Nommer précisément les choses, c’est leur rendre leur dignité, écrit l’auteure.

Dès lors, mieux vaut parler d’un « géranium » que d’une « fleur ». Cela donne tout de suite une image plus nette.

Natalie Goldberg raconte ici avoir appris le nom des plantes autour d’elle comme une façon de prendre conscience de son environnement. Car en étant précis, en citant la variété exacte d’une marguerite comme le fait William Carlos Williams, on s’ancre dans l’instant présent. On pénètre l’essence des choses au lieu de rester dans le vague.

« Apprends le nom de tout ce qui existe : oiseaux, fromages, tracteurs, voitures, bâtiments. Un écrivain est tout – architecte, cuisinier, fermier et, en même temps, il n’est rien de tout cela.« 

28. La grande concentration

Quand on écrit sur un sujet précis, comme une cuillère en bois sculptée dans un bloc de cèdre, nous devons toujours rester conscient de ce qui nous entoure. Il est bon, par exemple, de mentionner aussi en une phrase la couleur du ciel ou le bruit de tondeuse au loin.

Cela rappelle que l’univers continue d’exister autour de notre tâche.

En méditation zen, la marche très lente entre deux assises permet de réaliser à quel point chaque pas est relié au sol, à l’air, à tout le reste. De même, l’écriture demande une grande concentration mais sans se couper du monde, en le laissant respirer à travers les mots.

29. L’ordinaire et l’extraordinaire

Après avoir visité des lieux grandioses – comme quand Natalie Goldberg est allée dans les paysages lunaires du territoire hopi – nous pouvons nous demander comment les décrire.

À ce sujet, l’auteure indique d’abord que les détails ne se limitent pas aux petites choses banales. Même un paysage immense ou une danse rituelle sont faits d’éléments ordinaires pour ceux qui y vivent, affirme-t-elle. En fait, tout est à la fois ordinaire et extraordinaire : c’est notre regard qui fait la différence.

Pour saisir cette dualité, il faut pénétrer le cœur de son sujet et réaliser que tout est interconnecté, comme nos destins individuels tissent une toile commune. Les détails deviennent alors des reflets de cette unité.

« Ainsi, le fondement de l’écriture n’est pas le simple remaniement matérialiste des objets, mais l’utilisation de détails pour appréhender le monde et parvenir à l’autre rive, au grand vide derrière le tout.« 

30. Parler, c’est le terrain d’entraînement

Natalie Goldberg explique ici que raconter des histoires à des amis est un excellent entraînement pour l’écriture. Pour les rendre captivantes, nous devons les remplir de détails et de couleurs.

Écouter les ragots est aussi un moyen d’apprendre la vie, non par jugement mais par curiosité. Une conversation peut révéler une histoire à écrire ou une phrase qui deviendra l’amorce d’un poème.

Enfin, parler aide à trouver de nouvelles directions et à transformer sa vie en matériau littéraire. Pour l’auteure, c’est un échauffement avant les heures solitaires passées à écrire…

31. Écrire, c’est un acte communautaire

On s’inquiète souvent de trop imiter un auteur qu’on admire, mais c’est pourtant ainsi qu’on apprend, affirme ici l’auteure.

Lire avec passion permet de s’imprégner du style de l’autre puis de l’intégrer naturellement à sa propre voix.

Ainsi, l’écriture n’est pas un acte solitaire mais un dialogue avec les écrivains passés et présents. Il est bon de se lier à d’autres auteurs locaux pour s’encourager mutuellement plutôt que de souffrir seul. Et de nous considérer comme des écrivains « tribaux » portant une multitude de voix.

32. Un plus un égalent une Mercedes

Dans ces ateliers d’écriture, Natalie Goldberg encourage toujours ses élèves à débrancher leur esprit logique pour s’ouvrir à l’irrationnel et devenir ce qu’ils observent.

Elle dit, par exemple, à ces élèves de 10-11 ans :

« Débranche ton esprit logique qui pense que 1 + 1 = 2. Ouvre ton esprit à la possibilité que 1 + 1 = 48, ou une Mercedes-Benz, une tarte aux pommes, un cheval bleu. Ne raconte pas
ton autobiographie avec des faits : “J’ai 11 ans. Je suis un garçon. J’habite à Owatonna. J’ai une mère et un père.” Dis-moi qui tu es vraiment : “Je suis le givre sur la vitre, le cri d’un jeune loup, un frêle brin d’herbe.”
« 

Il s’agit de saisir une émotion ou une vision par les mots au moment où l’on ne fait plus qu’un avec elle :

« Oublie qui tu es. Disparais dans tout ce que tu regardes – une rue, un verre d’eau, un champ de maïs. Deviens entièrement chaque émotion que tu ressens, brûle en entier avec elle. N’aie pas peur – rapidement, ton ego deviendra anxieux et mettra fin à cette extase. Mais si tu peux saisir le sentiment, l’odeur ou la vision par des mots au moment où tu es un avec lui, tu auras vraisemblablement un très bon poème.« 

En effet, pour Natalie Goldberg, c’est ainsi que naissent les meilleurs poèmes. Ceux qui nous reconnectent à une conscience plus vaste de qui nous sommes. Et la lecture de grands livres ranime sans cesse cette vision.

33. Soyez un animal

L’auteure de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » affirme que même hors des moments d’écriture, l’écrivain reste aux aguets, tous les sens en éveil, comme un félin guettant sa proie.

« Observe un chat quand il voit quelque chose bouger dans une pièce. Il reste parfaitement immobile et, en même temps, chacun de ses sens est en éveil, scrutant, écoutant, sentant.
Voilà comment tu dois être quand tu marches dans la rue.
« 

Il s’agit d’être présent à son environnement, de faire taire les pensées pour mieux capter les détails :

« L’esprit du chat n’est pas en train de se demander combien d’argent il lui faudra, ou à qui envoyer une carte postale quand il sera à Venise ; il ne fait que regarder : la souris, la bille qui roule par terre, la lumière qui se reflète dans le cristal. Il est prêt, de tout son être de chat, à leur sauter dessus.« 

Juste avant d’écrire, cette attitude de traque silencieuse est une bonne préparation. Puis, à l’heure dite, on bondit sur le papier en écrivant sans s’arrêter pendant la durée prévue.

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L’essentiel est de rester connecté à son être profond, à son « écrivain intérieur« , dans l’écriture comme dans la vie.

34. Écris des affirmations et réponds aux questions

Suite à une étude montrant que les femmes utilisent souvent un langage hésitant, interrogatif ou imprécis (comme « peut-être », « quelque part », « un peu », « un  petit  peu »), Natalie Goldberg explique avoir pris conscience de l’importance d’écrire des phrases affirmatives.

« Après avoir lu les conclusions de cette étude, je suis rentrée chez moi et j’ai lu un poème que je venais d’écrire. Je me suis forcée à enlever tous les mots et les phrases vagues et imprécis. C’était comme si je me dépouillais de mes vêtements, pour me retrouver nue comme après une douche, m’exhibant telle que je suis vraiment avec mes vrais sentiments. La première fois, ça m’a fait peur, mais ça m’a fait aussi du bien. Le poème en a été bien amélioré.« 

Selon l’auteure, même si la vie n’est pas toujours clairement tranchée, s’entraîner à des affirmations nettes aide à faire confiance à son esprit. De même, au lieu de laisser les questions en suspens, mieux vaut tenter d’y répondre, en puisant dans ses ressources intérieures.

Elle conclut :

35. L’action de la phrase

Natalie Goldberg nous propose ici un exercice d’écriture ludique.

Celui-ci consiste à créer de nouvelles combinaisons en accouplant une liste de noms à une liste de verbes liés à un métier de façon complètement arbitraire. Puis à compléter les phrases obtenues en les mettant au passé si nécessaire. Cela permet de prendre conscience de ses verbes et de leur puissance quand on les utilise de manière originale. Cela dynamise notre écriture. Car finalement, « plus on est éveillé à tous les aspects de la langue, plus l’écriture sera vibrante » nous fait remarquer l’auteur.

36. Écrire au restaurant

Pour Natalie Goldberg, écrire au restaurant est un bon moyen de s’évader, de changer de décor et d’éviter les distractions domestiques. Elle conseille de choisir un endroit à l’ambiance humaine, d’y établir une relation en consommant régulièrement et en laissant un bon pourboire.

L’activité du lieu peut soit nous aider à nous concentrer en occupant la partie sensorielle de notre esprit, soit stimuler l’écriture par un jeu d’échanges entre intérieur et extérieur.

Contrairement à la France, écrire en public est peu courant aux États-Unis, mais cela permet généralement d’être tranquille, les gens étant intrigués mais n’osant pas déranger.

37. Un studio pour écrire

dédier un espace studio écriture

Dédier un espace – comme un studio – à l’écriture est le signe d’un engagement croissant. Pour autant, il ne faut pas en faire une obsession en le décorant à outrance, signale Natalie Goldberg.

Un léger désordre est normal, reflet d’un esprit créatif qui a lâché prise. L’essentiel est d’avoir un endroit chauffé, éclairé, avec un bureau et des étagères, et de s’y mettre au travail.

Après tout, certains écrivains comme Meridel le Sueur écrivent en nomade, en changeant sans cesse de lieu. Le studio ne fait pas l’écrivain !

38. Un vaste sujet : l’érotisme

Pour aborder un grand thème comme celui de l’amour ou de l’érotisme sans tomber dans l’abstraction ennuyeuse, Natalie Goldberg nous conseille ici d’y entrer par un détail concret (une tranche de pomme, une miette sur les lèvres). Et de s’en approcher progressivement, comme par une danse de côté. En effet, inutile de se jeter à l’eau d’un coup. Mieux vaut prendre son temps.

On peut aussi traiter le sujet sous différents angles en se posant des questions plus précises : qu’est-ce qui nous excite ? Quelle est notre partie du corps la plus érotique ? L’auteure nous suggère d’écrire comme si nous savions, en étant précis et sans nous censurer.

39. Touriste dans ta propre ville

Un écrivain remarque ce à quoi les autres ne prêtent pas attention. Il fait revivre l’ordinaire.

Quand nous vivons trop longtemps au même endroit, le regard s’émousse, alors que voyager permet de tout voir d’un œil neuf.

Pour Natalie Goldberg, nous devrions donc être comme un touriste dans notre propre ville, notre propre vie. Nous devrions nous émerveiller des choses simples, comme la couleur d’une carotte qu’on coupe.

Alors, tenir une liste de détails banals à mentionner dans ses textes est une façon de leur rendre hommage et d’aiguiser sa capacité d’observation.

40. Écrire n’importe où

Natalie Goldberg nous encourage à écrire en toutes circonstances, même quand la vie semble chaotique.

Selon elle, il n’existe pas de conditions parfaites. Il faut donc s’entraîner à la souplesse en écrivant dans des lieux et situations variés : dans la rue, au cimetière, à l’aéroport…

Ce qui compte, c’est de savoir qu’on peut le faire n’importe où. Cela procure un grand sentiment de liberté. D’ailleurs, quand on est plongé dans l’écriture, l’endroit importe peu :  nous sommes au cœur de l’acte créatif.

41. Va plus loin

Souvent, nous nous arrêtons d’écrire au moment où cela devient fort et réel, par peur, fait remarquer Natalie Goldberg dans ce chapitre de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« .

L’auteure nous invite alors à aller au-delà de ce point, à surfer sur la vague émotionnelle même si le cœur se brise. Car c’est en osant dire jusqu’au bout que l’écriture nous libère. Sinon, nous traînons ses non-dits comme un cauchemar. Et cet instant ne se reproduira pas, alors autant l’exploiter à fond tant qu’on y est.

42. Éprouver de la compassion

Dans ce chapitre de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , nous retrouvons Natalie Goldberg sur une île grecque avec une amie. En prenant des moments seule pour écrire, Natalie Goldberg raconte comment elle doit affronter sa peur de la solitude.

Sans sa compagne de voyage, elle perçoit son environnement plus intensément et essaie de s’y relier par l’écriture. Accepter l’inconfort sans paniquer lui permet de toucher un sentiment d’unité avec le monde.

De même, nous dit-elle, en osant écrire à partir de notre douleur et de nos doutes, on finit par éprouver de la compassion pour notre condition humaine. On arrive à aimer la vie telle qu’elle est, dans toutes ses imperfections :

43. Douter, c’est une torture

Le doute est une torture pour l’écrivain, qu’il faut apprendre à ignorer, confie l’auteure.

Ainsi, si un manuscrit est refusé, il faut continuer et en écrire un autre, encore meilleur grâce à la pratique acquise. La persévérance est sans cesse testée mais il faut garder foi en son chemin, avec humour et patience, sans se laisser ronger par les pensées négatives. Car l’immensité de la vie va bien au-delà des doutes mesquins :

44. Un petit bonbon

Natalie Goldberg raconte qu’une tradition juive veut qu’on donne un bonbon à un enfant lisant la Torah pour la première fois, afin qu’il associe l’étude à la douceur.

Selon elle, il devrait alors en être de même pour l’écriture : en faire une amie fidèle et agréable, une source de vie qui nous reconnecte à nous-mêmes. Comme le dit Gore Vidal, écrire est la meilleure des drogues !

45. Un nouveau moment

En méditation zen, on dit « Perché sur un poteau de trente mètres, fais un pas dans le vide » : cela signifie qu’on ne peut pas se reposer sur ses acquis, qu’il faut continuer à avancer vers l’inconnu.

Pour l’auteure de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , il en va de même pour l’écriture : après un succès ou un échec, c’est un nouveau moment pour écrire autre chose. Sans garantie certes, mais il faut malgré cela persévérer. Nous pouvons toujours recommencer à écrire. Et c’est une chance extraordinaire de pouvoir à tout instant faire table rase du passé et se lancer dans une nouvelle direction créative.

46. Pourquoi j’écris ?

Se demander pourquoi on écrit est une question obsédante à explorer. Non pour trouver une réponse définitive mais plutôt pour réaliser que l’écriture imprègne, en fait, nos vies pour de multiples raisons.

« L’écriture n’est pas une thérapie, même s’il peut y avoir un effet thérapeutique » lance l’auteure. Non, poursuit-elle, « l’écriture, c’est plus profond« . Elle « contient une énergie très puissante » : on écrit à travers la souffrance pour la transformer en mots et en beauté.

Natalie Goldberg souligne ensuite que chaque raison d’écrire ravive notre élan et « donne finalement plus d’éclat à notre écriture« .

Elle partage enfin ses propres motivations : laisser une trace, faire face à la solitude, la folie, s’affirmer, se réveiller à la vie, faire partir la douleur… Ces motivations évoluent avec le temps mais sont toutes vraies sur le moment. Inutile de se justifier, il suffit d’écrire, tout simplement.

47. Tous les lundis

Dans le chapitre 47 de son livre « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , Natalie Goldberg évoque les lundis d’hiver passés à écrire avec son amie Kate, toute la journée, dans différents cafés. Consacrer du temps à l’écriture et à l’amitié au début de chaque semaine était essentiel pour elles.

Elle rappelle alors l’importance des rapports humains au-delà de l’efficacité pure :

En tant qu’écrivains, il faut se rappeler de « faire un pas hors de soi-même aux moments où l’on est trop profondément recroquevillé en soi-même« .

48. Davantage à propos des lundis

L’auteure revient plus en détail sur ces lundis partagés (ceux évoqués dans le chapitre précédent). Ils étaient, décrit-elle, faits de longues discussions, de quelques temps d’écriture, de poésie, d’amitié et de petits détails ordinaires.

Elle partage le souvenir d’une de ces journées :

« On a parlé de nos voix d’écrivains – de leur force et de leur courage, comparées aux vraies mauviettes que nous sommes en tant qu’êtres humains. Voilà ce qui crée notre folie : le gouffre entre l’immense amour qu’on ressent pour le monde quand on s’installe pour écrire sur lui, et l’indifférence qu’on lui porte dans nos vies humaines. On a parlé d’Hemingway, qui pouvait écrire sur la grande patience de Santiago dans son bateau de pêche, et, en sortant de son studio, maltraiter sa femme et se saouler. Il faut commencer à rapprocher ces deux mondes. L’art, c’est l’acte de dépasser l’agressivité. Nous devons vivre notre art dans nos vies de tous les jours.« 

Un maître zen disait que notre but est de ressentir de la bienveillance pour tous les êtres à chaque instant. L’enjeu est donc d’insuffler à notre quotidien la bienveillance présente dans nos écrits. D’amener l’état d’esprit de l’écriture dans notre cuisine, notre vie : ‘il ne s’agit pas de pondre un bon poème pour ensuite cracher sur notre vie, maudire nos voitures et faire une queue de poisson à quelqu’un sur l’autoroute » écrit Natalie Goldberg.

Puisque notre secret est que nous écrivons par amour du monde, alors pourquoi ne pas le chérir en toutes circonstances ? Être toujours plein de gentillesse. Pour l’auteure, c’est ainsi qu’on survit en tant qu’artiste, au-delà des considérations matérielles.

49. Des stands d’écriture spontanée

Natalie Goldberg propose, dans cette partie de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« ,  d’installer un stand de « poèmes sur commande » lors de fêtes ou ventes de charité. C’est ce qu’elle fait depuis plusieurs années lors d’un festival d’été : contre une petite somme, elle écrit un poème d’une page sur un thème choisi par le client, sans ratures ni relecture.

C’est un véritable exercice de lâcher-prise et de générosité ! Comme ces poètes zen japonais qui, autrefois, écrivaient des haïkus et les jetaient dans une rivière !

Certes, il faut du courage pour se livrer sans filet et se détacher de son texte. Mais les gens sont touchés, car ils ont soif de vérité et de poésie. « Ils ont envie du tranchant de ta vérité« .

Même un ancien propriétaire de l’auteure, qui, pourtant la dédaignait, lui a, un jour envoyé ses propres poèmes après avoir eu vent, dans le journal local, de ses activités autour de l’écriture et de la poésie. Un client lui a aussi écrit qu’un poème rédigé pour lui des années auparavant l’avait aidé dans une passe difficile. Preuve que l’écriture spontanée n’est pas vaine. Alors lâchons prise et osons pleinement être écrivain !

50. Une sensation d’espace

Pour maîtriser une certaine forme d’écriture comme le roman ou la poésie, il faut beaucoup en lire. Ces lectures permettent, en effet, de s’imprégner de son rythme et de sa structure.  Car des exercices comme écrire dix poèmes de trois vers en trois minutes permettent certes d’intégrer un format. Mais la forme seule ne suffit pas. Il faut aussi la remplir de vie.

expérience de plénitude écrire et lire

Ainsi, un vrai haïku ne se résume pas à 17 syllabes, il crée surtout un saut, un espace qui fait ressentir une expérience de plénitude.

Seule la pratique permet d’insuffler cette énergie vitale au cœur des contraintes formelles.

51. Un vaste champ où errer

L’auteure de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » évoque ici un stagiaire, David, qui écrivait de façon très décousue et provocante. Malgré son non-respect apparent des règles, elle avait confiance en son énergie créatrice et en sa détermination.

Elle explique qu’à l’inverse, des participants plus sages produisaient des textes cohérents mais plats, sans oser sortir de leur zone de confort.

Or, pour progresser, il faut parfois oser la folie, repousser ses limites, voir le monde autrement : « à un moment de notre vie il faut être fou, il faut délirer, se décaler de son point de vue ordinaire et voir que le monde n’est pas ce qu’on pense, qu’il n’est pas solide, structuré et éternel ».

S’accorder un vaste espace intérieur permet ensuite de revenir toucher la cible avec la force d’un maître archer.

« Pendant tout le temps où David écrivait en planant dans les hauteurs, j’ai gardé confiance dans le fait qu’un jour il atterrirait pour nous transmettre sa vision, à nous qui habitions la terre solide du Minnesota. Il descendrait alors en spirale pour toucher la cible en plein cœur, comme un maître de tir à l’arc. Il s’était donné beaucoup d’espace.  Par contre, en commençant et en poursuivant de façon trop précise, on risque de ne jamais toucher ce nerf qui fait que les mots vibrent d’une vérité qui traverse présent, passé et futur.« 

Suzuki Roshi disait que la meilleure façon de contrôler quelqu’un est de l’encourager à être incontrôlable dans une prairie spacieuse. Il en va de même avec l’écriture !

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52. Les élèves modèles

Pour améliorer son écriture, la pratique régulière est essentielle mais pas suffisante, poursuit Natalie Goldberg.

Il ne s’agit pas juste de remplir des pages en comptant les heures. Il faut aussi y mettre tout son cœur, être prêt à se donner à fond. Et si on écrit de façon trop scolaire, mieux vaut s’arrêter et attendre d’avoir vraiment envie de s’exprimer.

Nous avons aussi besoin de pauses régénératrices et de souplesse pour nous adapter à la vie. Parfois, un changement extérieur, comme quitter un travail ennuyeux, débloque l’écriture.

Finalement, l’essentiel pour l’auteure de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » est de cultiver une attitude amicale et non rigide. Et d’oser entrer dans les « champs de maïs » de l’écriture de tout son être. Finalement, le défi, écrit l’auteure, est de « laisser l’écriture nous en apprendre sur notre vie, et notre vie nous en apprendre sur l’écriture. Laisse aller ; dans les deux sens« .

53. Pas de limites

Même quand on a accepté l’écriture comme sa voie, la résistance ne disparaît jamais totalement. Il y aura toujours des hauts et des bas.

L’auteure de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » raconte avoir essayé maints rythmes d’écriture pendant un congé sabbatique, sans trouver de formule miracle à ce sujet. Ce qu’il faut alors, selon elle, c’est de ne jamais rompre le lien profond à l’écriture. Écriture qu’elle compare à la respiration : un processus vital qu’on ne peut arrêter sous aucun prétexte.

Par ce travail patient au cœur même des difficultés, nous nous ouvrons à plus de douceur envers soi-même et de compassion pour le monde. L’écriture efface les limites intérieures. Pour Natalie Goldberg, c’est une pratique profondément transformatrice à laquelle se vouer pour la vie.

54. Un repas que vous aimez

Quand on bloque sur l’écriture, un bon remède est, observe l’auteure, d’écrire sur la nourriture.

En effet, tout le monde s’anime en parlant d’un plat adoré, soutient-elle, avec moult détails savoureux. Même les poètes s’en inspirent, comme Diane di Prima dans son recueil « Dinners and Nightmares« .

Alors décrivons nos mets préférés sans censure, en précisant le contexte. Et si nous n’avons pas de bons souvenirs gastronomiques, parlons au moins de ce vieux sandwich au fromage englouti dans un appartement vide.

C’est un bon point de départ pour explorer sa vie et le monde.

55. Utiliser la solitude

La solitude est souvent le lot de l’écrivain. Un maître zen disait à Natalie Golberg qu’on ne s’y habitue jamais vraiment mais qu’on peut apprendre à l’endurer sans se laisser submerger.

En l’observant de près, l’auteure a donc fini par s’y intéresser plutôt que la fuir. Quand on écrit, il faut utiliser ce sentiment d’isolement pour tendre les bras vers un lecteur, exprimer son expérience de façon à être compris. Car la douleur de la solitude crée une urgence salvatrice, celle de se relier au monde par les mots.

56. Rouge à lèvres bleu, cigarette qui pend des lèvres

Natalie Goldberg explique ici que pour sortir de la banalité, un petit accessoire incongru peut doper la créativité : vernis à ongles violet, béret, bigoudis…

Il s’agit d’adopter une apparence inhabituelle pour voir le monde autrement. L’auteure, par exemple, garde souvent une cigarette éteinte aux lèvres en écrivant, juste pour se projeter dans un autre univers.

En fait, tout est bon pour court-circuiter nos automatismes : écrire dans un grand cahier à dessin, jouer un rôle, n’importe quoi qui nous fasse changer de point de vue.

57. Rentrer à la maison

Pour l’auteure de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , il est crucial de se réapproprier ses origines si nous voulons boucler la boucle en tant qu’écrivain.

Non pas pour y rester englué mais pour accepter d’où l’on vient. Si on fuit une part de soi, cela se voit dans nos textes, par l’évitement ou l’excès. Il faut donc trouver un équilibre et une aisance avec son histoire. Cela permet de partager notre expérience singulière avec le lecteur.

En nous ancrant ainsi dans notre identité, nous développons de la compassion pour la condition humaine au sens large. Les racines ne nourrissent-elles pas les branches qui s’étendent vers le ciel ?

58. Un cercle de conteurs d’histoires

Natalie Goldberg évoque ici des cercles de conteurs qui se réunissaient régulièrement chez elle à Taos.

Après avoir allumé une bougie, chacun devait répondre à une question comme « Racontez un moment où vous étiez vraiment heureux ». Ces histoires, tour à tour drôles ou émouvantes, sont restées gravées dans sa mémoire. Elles ont une force indéniable.

C’est pourquoi l’auteure nous encourage à créer nos propres cercles : la magie opère naturellement, sans artifice. Et ces récits pourront nourrir notre écriture par la suite, en commençant simplement par écrire comme on parle.

59. Le marathon d’écriture

marathon d'écriture

L’auteure de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » détaille ici le déroulement d’un marathon d’écriture qu’elle propose à la fin de ses stages.

Le groupe doit s’engager sur une durée. Il planifie des séquences de 10 à 30 minutes, écrit sans s’arrêter puis lit les textes sans aucun commentaire.

De cette façon, nous pouvons écrire, lire, recommencer en oubliant peu à peu notre timidité. Des sujets tirés au sort peuvent servir de déclencheurs.

Les stagiaires de Natalie Goldberg sont souvent étonnés de pouvoir écrire avec une telle intensité, confie-t-elle.

Mai après un tel dépouillement, on se sent à vif, sans masque. Il est alors conseillé de passer un moment seul ensuite, à faire une activité concrète, pour retrouver ses repères. Reste que c’est un état d’ouverture et de vulnérabilité précieux, à accueillir pleinement.

60. S’approprier son écriture

Natalie Goldberg constate qu’il est souvent arrivé qu’un stagiaire écrive un texte extraordinaire sans en avoir conscience.

En fait, même un écrivain expérimenté peut ne pas reconnaître la valeur de ce qu’il produit spontanément, indique l’auteure. Il y a un fossé entre la grandeur dont nous sommes capable et la façon dont nous nous percevons. Pourtant, nous avons tous une voix authentique pour exprimer notre vie.

En acceptant la qualité de nos écrits, nous réduisons peu à peu ce fossé, sans pour autant devenir prétentieux. Il s’agit simplement de faire le lien entre notre richesse intérieure, l’image de nous-mêmes et notre travail.

C’est ainsi la clé d’une paix profonde pour un artiste.

61. Fais-toi confiance

L’auteure explique, lors d’un de ces ateliers, avoir, un jour, demandé à des stagiaires d’extraire « le poème caché » de deux pages de son journal. Tous ont alors proposé des versions très différentes, avec une seule phrase en commun.

Cette anecdote montre à quel point les avis peuvent diverger à propos d’un texte. D’où l’importance, souligne l’auteure, de faire confiance à sa propre voix, d’écouter les retours mais de prendre ses propres décisions en fonction de ce que nous voulons vraiment dire. Et avec le temps, on discerne mieux ce qui nous correspond, même si certains textes nous plaisent à nous seuls.

L’essentiel, finalement, est de reconnaître qu’on est capable du meilleur, et de laisser cette bonté intérieure rayonner sur la page.

62. Le samouraï

Après des séances d’atelier passées à encourager sans jugement la créativité de ses élèves, Natalie Goldberg décide, un jour, de travailler un peu différemment. Elle choisit de faire appel à ce qu’elle appelle « l’esprit du samouraï dans l’écriture ».

Travailler un écrit avec le samouraï, poursuit-elle, consiste à traquer l’énergie, ne garder que les passages les plus vibrants d’un texte. Cette honnêteté est une forme de bienveillance :

« Quand on se met dans l’esprit du samouraï, il faut être dur. Pas avec méchanceté, mais avec la dureté de la vérité. Et la vérité, c’est qu’en fin de compte la vérité ne pourra jamais faire mal. Elle rend le monde plus clair et les poèmes beaucoup plus brillants.« 

Il est alors inutile de s’acharner sur un texte médiocre. Mieux vaut plutôt continuer à écrire jusqu’à toucher au but : un vrai poème ou une vraie prose doivent brûler, éblouir, nous réveiller.

Ainsi, le samouraï en nous tranche dans le vif pour ne conserver que l’essentiel, le plus vivant.

63. Relire et réécrire

Dans l’avant-dernier chapitre de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , Natalie Goldberg décrit comment le fait de relire ses carnets permet, avec le recul, d’y repérer les passages forts, ceux qui ressortent sur la page.

Ainsi, on y découvre parfois des textes dont on ignorait la valeur sur le moment, car notre inconscient œuvre en nous à notre insu. Pour les réviser, nous pouvons alors les retaper en supprimant juste les flous, fait observer l’auteure. Ou bien réécrire sur le même thème de façon chronométrée avant de réunir les meilleurs morceaux.

L’enjeu est de revoir notre matière brute avec un regard neuf et aiguisé de samouraï, pas avec un ego tatillon. Il s’agit de « re-voir » nos images mentales pour les préciser, pas de rationaliser.

64. Je ne veux pas mourir

Pour Natalie Goldberg, un artiste exprime sa vitalité, mais il doit aussi trouver la paix, « sinon il se brûlera les ailes » comme beaucoup d’artistes qui ont sombré dans l’alcoolisme, les idées suicidaires ou la folie.

De même, notre écriture brûlante doit jaillir d’un lieu paisible en nous, pour ne pas nous consumer. Cette acceptation tranquille de qui nous sommes, jusqu’au seuil de la mort, est, pour l’auteure, une force précieuse pour créer.

« Ainsi, toute cette vie brûlante qu’on meurt d’exprimer dans l’écriture doit venir d’un endroit en nous qui est en paix. Voilà ce qui nous aidera et nous évitera de sauter au plafond, tout excité, en plein milieu d’une histoire, pour ne jamais arriver tout à fait à nous réinstaller au bureau et à la terminer. Nous avons besoin d’une partie de nous qui connaisse la simplicité inébranlable de dire ce que nous ressentons au moment de mourir : « Je ne veux pas mourir. » Non pas emplis de colère, de reproches ou d’apitoiement sur soi, mais d’une acceptation de la vérité sur qui nous sommes. Parvenir à ce niveau-là dans l’écriture, c’est atteindre quelque chose qui sera toujours une force dans notre vie d’écrivain.« 

Épilogue

Natalie Goldberg raconte avoir terminé son livre « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , un dimanche à 23h, après un an et demi d’écriture intense, dont six semaines non-stop,

Soulagée mais désorientée, elle est alors allée dans un café, seule. Elle a savouré cet accomplissement, tout en réalisant en même temps, qu’il n’allait pas transformer sa vie quotidienne.

Le lendemain, les larmes sont venues. Puis à nouveau la joie.

Elle a alors confié à ses élèves que le plus dur n’était pas l’écriture mais la lutte contre ses peurs et résistances.

Si la réussite est source de bonheur, elle peut aussi apporter solitude et déception. Il faut accepter cette palette d’émotions sans s’y accrocher. Et continuer, tout simplement, à écrire.

Conclusion de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » de Natalie Goldberg

pourquoi écrire va vous rendre heureux conclusion

Les 3 idées force du livre « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » de Natalie Goldberg

Au fil des pages de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« , Natalie Goldberg nous livre un véritable manuel pratique et spirituel sur l’art de l’écriture.

Trois idées force se dégagent de son enseignement :

1.    L’écriture comme pratique quotidienne et engagée

Natalie Goldberg insiste sur l’importance d’écrire régulièrement, sans attendre l’inspiration, pour créer une habitude et dépasser nos résistances.

Il s’agit de s’engager pleinement dans chaque séance, en écrivant avec intensité pendant un temps défini, sans se censurer. C’est, dit-elle, en maintenant cet effort continu que notre voix authentique peut émerger.

2.    L’attention aux détails comme clé d’une écriture vivante

Pour l’auteure, un texte prend vie grâce aux détails concrets qui rendent une expérience singulière et permettent au lecteur de la partager.

Que ce soit un paysage, un repas ou une émotion, il s’agit de l’ancrer dans des perceptions sensorielles, de trouver les mots justes qui font mouche.

Pour Natalie Goldberg, cette attention aux détails du quotidien est un muscle à développer pour nourrir notre créativité.

3.    L’écriture comme voie de transformation intérieure

Au-delà des conseils techniques, Natalie Goldberg envisage l’écriture comme un cheminement spirituel.

En osant coucher sur le papier nos pensées et nos parts d’ombre, nous apprenons à nous accueillir pleinement et à éprouver de la compassion pour notre condition humaine.

Selon l’auteure, écrire avec sincérité nous relie à plus vaste que nous et donne un sens à notre existence.

Ce que vous apportera la lecture de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux« 

En lisant « Pourquoi écrire va vous rendre heureux », vous découvrirez une approche décomplexée et engagée de l’écriture. Que vous soyez débutant ou expérimenté, ce livre vous encouragera à ancrer une pratique régulière, à faire confiance en votre voix et à puiser votre inspiration dans votre vie quotidienne.

Vous apprendrez à déjouer les pièges du perfectionnisme pour toucher l’essentiel : un rapport direct et honnête au monde à travers les mots. Au fil des pages, l’écriture vous apparaîtra alors comme un formidable outil de connaissance de soi et d’ouverture aux autres.

Natalie Goldberg montre finalement comment l’écriture, en nous reconnectant à notre créativité et notre authenticité, nous aide à vivre en accord avec nous-mêmes et nos aspirations profondes. Elle propose un véritable art de vivre fondé sur l’attention, l’acceptation de soi et l’engagement dans une pratique exigeante et libératrice.

Je recommande la lecture de « Pourquoi écrire va vous rendre heureux » à tous ceux qui ont envie de découvrir les vertus thérapeutiques et spirituelles de l’écriture au quotidien, améliorer leur plume ou leur rapport à la vie.

Points forts :

  • Un guide inspirant et pratique pour ancrer une pratique régulière de l’écriture.
  • Des conseils concrets pour développer une écriture authentique et vivante.
  • Une approche de l’écriture comme outil de développement personnel et spirituel.
  • L’auteure partage généreusement son expérience et stimule notre créativité.

Point faible :

  • Certains passages peuvent paraître un peu répétitifs ou abstraits.

Ma note :

★★★★★

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