Une sélection de livres rares et exigeants pour changer de vie.

Test de vitesse de lecture

J’ai déjà proposé un test de lecture dans la chronique de 10 Days to Faster Reading, mais la courte longueur du test ne le rend pas aussi fiable qu’il le devrait.

Savoir lire rapidement et efficacement (retenir et comprendre) est un atout important dans la vie. Plus de 400 lecteurs ayant déjà passés le premier test de lecture, il semble que beaucoup en soient conscient, c’est pourquoi je vous propose aujourd’hui un test plus fiable pour savoir où vous vous situez,avec cet extrait du livre De la brièveté de la vie de Sénèque (écrit en 49). J’ai délibérément évité de faciliter la lecture en mettant en gras les passages clés, afin de ne pas fausser le test. Cliquez sur « start » quand vous commencez votre lecture et sur « stop » à la fin du texte quand vous avez fini. Répondez ensuite au questionnaire de compréhension pour déterminer votre efficacité de lecture.

session_start();

if(isset($_POST[Start]))
{
$_SESSION[‘debut’] = time();
}
?>

Pourquoi récriminerions-nous contre la nature ? Celle-ci s’est montrée plutôt généreuse : la vie, si tu sais en user, est longue. Hélas ! l’un est tenu par une avarice insatiable : un autre par une application forcenée à des travaux d’une insigne inutilité ; tel est imbibé de vin, tel autre abruti par l’indolence ; celui-ci est harassé par une ambition constamment à l’affût des jugements d’autrui, celui-là précipité par sa convoitise de négociant dans un périple dicté, à travers tout ce que le monde compte de terres et de mers, par l’appât du gain ; certains, qu’obsède la passion militaire jamais ne sont distraits des dangers qui guettent les autres ou de leur anxiété pour eux-mêmes ; il y en a que le culte ingrat de leurs supérieurs consume dans une servitude volontaire ; beaucoup occupent le plus clair de leur temps à poursuivre la beauté d’autrui ou à s’inquiéter de la leur ; et la plupart ne se réglant sur rien de consistant, une légèreté vagabonde, volage et mécontente d’elle-même, les relance indéfiniment vers de nouveaux projets ; car certains ne trouvent rien qui les intéresse assez pour orienter leur course, et c’est désœuvrés, déprimés que la fatalité vient les cueillir, si bien que je ne doute pas que le plus grand des poètes, en une manière d’oracle, ait dit vrai :  » Mince est la part de la vie que nous vivons.  »
Quant à tout l’intervalle restant, au fond il n’est pas vie mais seulement temps. Les vices pressent et assaillent de tous côtés, sans permettre ni qu’on relève la tête ni qu’on applique ses yeux au discernement du vrai. Ils tiennent leurs victimes enlisées et noyées dans la passion, jamais elles n’ont le loisir de revenir à elles. Quand par hasard un peu de paix les atteint, comme en haute mer, où même après le vent un certain clapot demeure, elles balancent sans que jamais pour elles, du fait de leurs passions, le calme ne s’installe. Tu penses que je parle de malheureux dont les maux sont patents ? Considère alors ceux dont le bonheur fascine les gens : leurs possessions les étouffent. Combien ne sont-ils pas, à se sentir accablés par leurs richesses ! Et tous ceux que l’éloquence et l’incitation quotidienne à démontrer leur talent amène à se ronger les sangs ! Tous ceux qui s’étiolent dans des voluptés continuelles ! Tous ceux qu’assiègent, sans leur laisser la moindre liberté, une multitude de protégés ! Autant qu’ils sont, en définitive, du plus modeste au plus important, prends-les un par un : tel demande assistance, tel prête assistance, celui-ci est en fâcheuse posture, celui-là le défend, celui-là juge, personne ne se réclame uniquement de soi, chacun se démène pour quelqu’un.
Renseigne-toi sur ceux dont les noms sont sur toutes les lèvres, tu verras qu’ils se caractérisent par ceci : l’un est le courtisan de l’autre, qui l’est d’un troisième : aucun ne l’est de soi. Dès lors, l’indignation de certains n’est-elle pas folie pure : ils se plaignent d’être méprisés de leurs supérieurs, parce que ceux-ci n’ont pas eu le temps de leur accorder l’entrevue qu’ils voulaient ! On aurait le front de se plaindre de l’arrogance d’autrui, quand on n’a jamais de temps pour soi ? Car enfin ce personnage t’a, qui que tu sois, montré un visage insolent sans doute mais témoigné des égards par le passé, il a prêté l’oreille à tes paroles, il t’a accepté à ses côtés : toi, tu ne t’es jamais fait l’honneur de te regarder ni de t’écouter. Il n’y a donc pas lieu d’investir quiconque d’un devoir de politesse à ton égard, puisque ma foi, si tu t’es trouvé en prodiguer à quelqu’un, ce n’était point par désir d’être avec lui, mais par incapacité à être avec toi-même.

Libre à tous les génies qui ont jamais éclairé le monde de s’entendre sur ce seul point, il y a une obscurité qu’ils n’admireront jamais assez dans la mentalité des humains : ceux-ci ne supportent pas que quiconque occupe leur territoire et, s’il surgit le moindre contentieux de frontières, chacun court aux pierres et aux armes ; dans leur vie cependant ils se laissent envahir par les autres, mieux encore, ils vont jusqu’à y introduire d’eux-mêmes leurs futurs maîtres ; si l’on ne trouve personne qui veuille partager son argent, entre combien de gens chacun ne distribue-t-il pas sa vie ! Strict dès lors qu’il s’agit de conserver son patrimoine, pour ce qui est de perdre son temps, on est inconsidérément prodigue dans le seul domaine où l’avarice n’a rien de déshonorant.

C’est pourquoi j’aime, dans une assemblée de gens âgés, à prendre à partie l’un des plus vieux : ‘‘ Te voici parvenu à la limite de la vie humaine, cent ans ou plus t’accablent : vas-y, récapitule le compte de ton existence. Fais la soustraction : combien de ce temps pour un créancier, pour une amie, pour un personnage important, pour un subalterne, pour une scène de ménage, pour la réprimande des esclaves, pour toutes sortes de démarches de complaisance ; ajoute les maladies qu’on se fabrique, ajoute aussi les heures inemployées : tu verras que tu as moins d’années que tu n’en comptes.

 » Repasse dans ta mémoire à quelle occasion tu as réussi à t’en tenir à ce qui était décidé, les rares journées qui se sont réalisées comme tu l’avais escompté les moments où tu as pu disposer de toi-même, où ton visage est resté serein, ton esprit impavide, quelles œuvres dans une si longue vie tu as réussi à réaliser, le nombre de gens qui ont pillé ta vie à ton insu sans que tu aies mesuré la perte, ce qu’une vaine douleur, une joie idiote, une passion, une conversation flatteuse, ont pu te voler, combien est étriqué le peu de ton bien qui t’est resté : tu comprendras que tu meurs prématurément. »

Qu’y a-t-il donc à l’origine de cet état de choses ? Vous vivez comme si vous alliez vivre toujours, jamais votre fragilité ne vous vient à l’esprit, vous n’observez pas combien de temps est déjà passé ; vous le perdez comme si vous en aviez tant et plus, quand – pour ce qu’on en sait – peut-être celui-là même que vous donnez à quelqu’un ou à quelque chose est votre dernier jour. Autant vos désirs incessants sont ceux de mortels, autant vos désirs incessants sont ceux d’immortels.

On entendra la plupart des gens dire :  » À cinquante ans je me retirerai pour prendre du bon temps, la soixantaine me verra démis de toute charge officielle.  » Mais quel gage as-tu reçu d’une vie particulièrement longue ? Qui permettra qu’elle se déroule conformément à tes plans ? N’as-tu pas honte de te réserver les restes de ta vie, et de ne destiner aux pensées, de valeur qu’un temps qui, pour quelque activité que ce soit, ne vaut plus rien ? N’est-ce pas un étrange retard que de commencer à vivre juste quand on doit finir ? Quel oubli imbécile de la condition de mortel que de repousser à la cinquantième et à la soixantième année les saines résolutions, et partant, de vouloir commencer une vie à un âge où peu de gens sont parvenus !

[…]

Or, je place en tête de liste ceux qui ne s’intéressent à rien hormis le vin et le sexe ; car personne n’est plus bassement préoccupé. Les autres, même s’ils sont hantés d’un creux songe de gloire, du moins se trompent honorablement ; on pourra me citer les avares, les coléreux, les gens qui passent leur temps en haines ou en guerres injustes, tous ceux-là pèchent plutôt virilement : chez les obsédés de la panse et de la libido, une gangrène déshonorante est à l’œuvre. Dissèque toutes les journées de cette sorte de gens ; considère le temps qu’ils passent à calculer, à intriguer, à craindre, à flatter, à être flattés, combien leurs avocasseries et celles des autres les accaparent, leurs banquets, qui désormais sont des obligations en soi : tu verras à quel point leurs maux et leurs biens ne les laissent pas souffler.

D’ailleurs, tout le monde en convient, il n’est pas d’activité qui puisse être convenablement pratiquée par un homme préoccupé, ni l’éloquence ni les disciplines libérales, dans la mesure où un esprit affairé ne saurait rien accueillir de très élevé, et vomit tout comme si on l’avait gavé de force. Rien n’est moins l’affaire des gens affairés que de vivre : rien n’est d’une science plus difficile. Les professeurs capables d’enseigner les autres sciences sont partout, et nombreux, on a même vu des enfants briller si bien dans certaines d’entre elles, qu’ils ont pu les enseigner à leur tour : on doit apprendre à vivre toute la vie et, ce qui est peut-être plus surprenant, toute la vie on doit apprendre à mourir. Tant d’hommes supérieurs, rejetant systématiquement les entraves, ayant renoncé aux richesses, aux responsabilités, aux plaisirs, ont épuisé amitié, mais pour rehausser son image mondaine ? Fais le bilan, te dis-je, et recense les jours de ta vie : tu verras justement qu’il ne t’en est resté qu’une poignée, le rebut qui plus est.

Voici quelqu’un qui rêve de quitter un pouvoir longtemps souhaité, en soupirant régulièrement : « Quand cette année sera-t-elle enfin passée ?  » Un autre organise des jeux, pour lesquels il estimait que c’était une grande chance d’avoir été désigné :  » Quand, dit-il, échapperai-je enfin à cette galère ?  » Le forum entier s’arrache tel avocat réputé pour attirer des foules si vastes qu’elles excèdent la zone d’où l’on peut l’entendre :  » Quand, dit-il, les affaires me laisseront-elles en paix un moment ?  » Chacun précipite le rythme de sa vie, malade de désir pour le futur, de dégoût pour le présent.

Mais quelqu’un qui garde tout son temps pour son usage personnel, qui organise toutes ses journées à l’instar d’une vie, ne souhaite ni ne redoute le lendemain. Quel nouveau plaisir en effet l’heure à venir pourrait bien apporter ? Tous lui sont connus, tous ont été ressentis à satiété. Que la fortune dispose comme elle l’entend du sort des heures qui restent : désormais sa vie est en sûreté. S’il peut y être ajouté, on n’en pourra rien retrancher, et, entendons-nous bien, ajouté à la façon d’aliments à un homme gavé et repu : c’est sans les désirer qu’il consent à en prendre.

Ce n’est donc pas aux cheveux blancs et aux rides que l’on appréciera si quelqu’un a longtemps vécu : il n’a pas vécu longtemps, il a longtemps existé. Penserait-on de la même personne qu’elle a beaucoup navigué parce qu’une tempête épouvantable l’a arrachée au port, emportée de-ci, de-là, tandis qu’une furieuse alternance de vents divers la faisait, dans les mêmes parages, tourner en rond ? Elle n’aura guère navigué, elle aura surtout été beaucoup secouée.

Temps écoulé :

{
$fin = time();
$temps = $fin – $_SESSION[‘debut’];

echo $temps. » secondes »;
}
?>

Nombre de mots entre « Start » et « Stop » : 1810
Nombre de mots par minutes : if(isset($_POST[Stop]))
{
$minutes = $temps / 60;
$_SESSION[‘nbremots ‘] = 1810/$minutes;
echo $_SESSION[‘nbremots ‘];
}
?>
Quelle est votre vitesse de lecture ? Répondez au sondage et Partagez-la avec nous dans les commentaires !

 


Voici un tableau permettant de vous situer :
(source : 10 Days to Faster Reading)

Mots par minute Type de lecteur
100-200 lecteur lent
200-300 lecteur moyen
300-400 bon lecteur
400-500 excellent lecteur

Pour déterminer votre compréhension du texte, allez au test de compréhension.

Recherches utilisées pour trouver cet article :
vitesse de lecture, test de vitesse de lecture, test vitesse lecture, test vitesse de lecture, vitesse lecture