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Résumé du livre TROP VITE ! Comment nous sommes prisonniers du court terme
Le livre Trop vite décrit comment la vitesse et son corollaire, le court-termisme, ont envahi tous les aspects de notre vie, de la finance à l’environnement en passant par les relations humaines, et à quel point ils ont modifié l’humanité et son devenir.
Trop vite par Jean-Louis Servan-Schreiber, auteur du livre Trop Vite, 2010, 199 pages
Note : Cette chronique du livre Trop Vite a été rédigée par Elisabeth Boullot
Chronique et résumé de : « TROP VITE ! Pourquoi nous sommes prisonniers du court terme »
Introduction : Les caprices du progrès
A l’origine de l’ouvrage, ces questions qui taraudent l’auteur depuis plus de 30 ans : comment expliquer qu’avec le progrès et tous les outils modernes accessibles à tous, nous ayons raccourci le temps de nos tâches quotidiennes (travail, transport, communication…) et que nous continuions à manquer de temps ? Quels résultats si nos quêtes se résument à gérer un présent obsessionnel ? Quels bénéfices si ce temps gagné, nous devons le vivre dans un milieu économique, financier, environnemental détérioré ?
Chapitre 1 de Trop vite : l’accélération
Comment la vitesse a engendré le court-termisme
Pendant des centaines de milliers d’années avant l’avènement de la technologie moderne, le temps s’écoulait paisiblement. Et même tardivement, la vitesse la plus notable était celle des chevaux.
Nous sommes tous des tachysanthropes
Puis à partir du milieu du XIXe siècle et en l’espace de quelques générations, elle a changé d’allure : elle a modifié en profondeur l’existence de chacun, faisant de nous des « tachysanthropes » (Gil Delannoi, politologue) car plus personne ne veut ralentir. Avoir doublé sa durée de vie et diminué son temps de travail par deux : deux bénéfices de l’ère moderne auxquels personne ne veut renoncer même au prix de se plaindre constamment de manquer de temps.
La seule nouvelle extase
Si nous tenons tant à la vitesse, c’est d’abord parce qu’elle est inscrite dans notre génome pour compenser nos piètres capacités physiques. Mais ce que nous avons, grâce à elle, gagné en productivité, nous l’avons perdu en endurance, en résistance.
Heureusement, nos découvertes nous ont permis de compenser cette perte et nous vivons plus longtemps que nos ancêtres et dans de moindres souffrances physiques.
Le règne de l’instantanéité
Au service de la vitesse, nous avons mobilisé toute notre créativité. Dans un premier temps pour réduire notre monde extérieur. Puis lorsque les progrès des transports ont plafonné, pour atteindre l’instantanéité, nous avons inventé l’électronique, prothèse de notre cerveau qui pallie ses capacités limitées de stockage et de transmission.
Le corps devient accessoire dans notre quête de partage, de communication et de connaissance.
Grisés par nos prouesses techniques et avides de les multiplier, nous laissons de côté le questionnement sur leur impact moral et philosophique. Ecartée également la question de leur intégration dans notre conscience et effacées les inquiétudes que devrait faire naître cette nouvelle addiction.
La vitesse est idéologiquement neutre
Si nous tenons tant à la vitesse c’est aussi parce qu’elle n’est rattachée à aucun système traditionnel de valeurs, aujourd’hui objet d’une méfiance systématique. Elle est factuelle, pratique, elle se mesure, elle est accessible à tous, elle ne laisse aucune place au doute : une nouvelle certitude bienvenue dans un monde où elles se font de plus en plus rares.
L’imaginaire et les jeux des enfants sont peuplés de super héros super rapide tandis que les adolescents expérimentent l’accélération. A l’âge adulte éclot la conscience des inconvénients de cette poursuite effrénée. Et seulement quand vient la maturité, de nouvelles priorités prennent le relais.
La mère du court-termisme
Nous avons oublié les rythmes anciens et intégré que la vitesse donnait un avantage concurrentiel. Nathan de Rothschild en a fait l’instrument de sa fortune : connaître l’issue de Waterloo avant tous les autres lui a permis de prendre à contre-pied les investisseurs et de s’emparer de l’économie anglaise.
Aujourd’hui, 2 siècles plus tard, la rapidité des communications et son accessibilité à tous remettent en cause cette stratégie : d’autres doivent être imaginées.
Nous avons appris qu’à faire tout plus vite, nous pouvions en faire « plus ». Et dans notre soif de « plus », nous nous sommes retrouvés à vouloir gagner plus de temps… jusqu’à finir prisonniers de la vitesse et de ses instruments.
La technologie ne suffit plus à faire la différence : une occasion de réhabiliter l’humain et ses neurones pour se réapproprier notre temps et nous libérer de cette addiction ?
Nos cerveaux sont dépassés
La vitesse est telle aujourd’hui que nos esprits n’en peuvent plus mesurer les conséquences, impasses ou absurdités. Obsédante, elle occulte la conscience du temps qui passe et de la finitude de l’humain. Contagieuse, elle impose son tempo sauf pour qui ne craint pas de se marginaliser. Impérieuse, elle est réclamée par ceux qui en attendent les progrès sociaux déjà détenus par d’autres.
Il est difficile de changer le rythme du monde, mais cela ne doit pas nous dispenser de repenser notre rapport au temps, de déjouer la contradiction entre nos rythmes et notre capacité à en appréhender les impacts sur notre vie personnelle et notre monde. Ce que nous avons gagné des progrès de la vitesse, nous l’avons perdu en prévoyance et en anticipation.
L’horizon temporel s’est rétréci
En conséquence, le court-termisme est devenu la règle. Dans le mode économique, établir un plan à 5 ans n’est plus un objectif, la crise n’arrangeant pas les choses. Dans la vie privée, la vie amoureuse est régie par les sites de rencontre et plus généralement, développements et explications intensives se sont plus tolérés.
Le passé est de même raccourci : son enseignement a été sacrifié dans les programmes scolaires. Le présent occupe tout l’espace avec ses montagnes d’informations difficiles à intégrer mentalement.
Un nouveau mot d’ordre : le présentéisme
Cinéma ou télévision dictent la vision historique de chacun et accaparés par le présent, nous ne creusons pas nos références historiques perdant ainsi toute possibilité de mettre en perspective nos sociétés.
Les pensées orientales clament les vertus du moment présent et contribuent ainsi à renforcer ce présentéisme. Mais si la méditation est une pratique d’une grande valeur, elle est insuffisante pour gérer les problèmes quotidiens de la vie et de la société : ceux qui tirent leur épingle du jeu sont ceux qui anticipent l’avenir.
Il nous faut recenser les conséquences dramatiques de l’accélération et du court-termisme de nos sociétés : en les identifiant dans chaque domaine, les chances de les amoindrir s’améliorent. Les crises financières et écologiques actuelles ne laissent pas d’autre alternative.
Chapitre 2 de Trop vite : la politique
La démocratie inadaptée à la frénésie des médias
Nicolas Sarkozy illustre dans sa pratique la prise du pouvoir du court-termisme : l’Elysée remporté grâce à sa vitesse de réaction, des voyages à l’étranger ou en province à cadence infernale, une omniprésence audiovisuelle pour de multiples annonces.
Jusqu’à ce que les Français lui signalent dans les sondages leur lassitude et qu’immédiatement, il réagisse, freine, prenne de la distance et l’affiche.
Le président seul maître du temps
En démocratie moderne, un mandat long met en position de force le président même si le pouvoir a tendance à affaiblir son détenteur.
En France, le raccourcissement du mandat pour éviter les périodes de cohabitation met en lumière l’usure du pouvoir dont la légitimité est rongée par le court-termisme. L’abondance de l’information, des débats, des transformations de l’environnement use le crédit politique des dirigeants qu’ils regonflent alors temporairement par un passage aux urnes.
Mais ce raccourcissement, conséquence de la démocratie d’opinion, rend plus fréquentes les élections, rétrécit les périodes de calme propices au travail et à la mise en place de réformes sur le long terme et au final affaiblit le pouvoir. D’autant que les élections ne se gagnent pas sur des projets à long terme…
Dans les démocraties plus récentes, la manipulation par le président (Hugo Chabez, Poutine…) de la durée du mandat illustre l’importance du temps dans la préservation du pouvoir.
Mais cette durée à elle seule n’en garantit pas la maîtrise : il faut aussi savoir négocier avec des contre-pouvoirs difficiles à maîtriser : médias et de plus en plus opinion publique.
Les contestations relayées par les nouvelles technologies sont aujourd’hui prises en compte par les dirigeants, soucieux des résultats des futures élections. Cette prise en compte détourne du programme fixé et menace ses résultats.
Gouverner en direct live
Sous la pression des manifestations, le Président répond hors cadre constitutionnel ou législatif : il court-circuite le pouvoir exécutif et gouverne en direct. Il ne se pose pas la question de savoir si la loi régule déjà le problème qui a soulevé la réaction de l’opinion ou si même elle doit s’en occuper.
L’annonce d’une nouvelle loi satisfait la rue qui se soucie peu de savoir si sa formulation rédigée en hâte la rendra applicable ou si son décret d’application suivra. En découlent une inflation législative, une désacralisation de la loi et la colère et l’épuisement du pouvoir législatif.
La procédure « accélérée » est devenue la procédure normale et l’urgence sert l’exécutif qui, maître de sa communication, passe le message : on ne perd pas de temps, la question est traitée !
La « fast democracy», ça n’existe pas !
Démocratie suppose négociations et discussions collectives et ces dernières n’existent pas sans temps. L’opinion les réclame également et sans relever la contradiction, exige des solutions rapides.
Cependant, la démocratie consultative implique la consultation directe des citoyens, démarche qui s’ajoute au travail législatif et en allonge la durée : c’est la crise de la démocratie représentative telle qu’elle a été définie à l’ère d’avant l’accélération actuelle.
L’idéal des démocraties directes où chacun exprime sa voix reste un idéal dans des sociétés désormais surpeuplées, et ce, même si l’accessibilité à tous à l’information donne un accès à chacun aux sujets qui les concernent.
10 % de bonnes nouvelles, 90 % de mauvaises
Au plus haut niveau hiérarchique, les dirigeants sont amenés à prendre de nombreuses décisions sensibles chaque jour dans une tempête de bonnes et surtout de mauvaises nouvelles.
Dans le même temps, ils doivent satisfaire les médias et traiter sur-le-champ les imprévus. Comment alors trouver le calme d’envisager le long terme ?
Le court-termisme s’observe aussi chez les citoyens dont les engagements dans la durée auprès de telles ou telles familles politiques n’existent quasiment plus : chacun choisit sa cause, la défend un temps et passe à une autre.
Il nous reste le pragmatisme
Ce désengagement s’explique à la fois par l’individualisme et par l’effondrement des idéologies. Les syndicats ne parviennent plus à mobiliser que pour des causes ponctuelles. L’engagement politique est devenu volatil à l’image des marchés.
Au temps des calèches
Depuis les années 80, le temps des grands travaux et des institutions qui les régissaient est révolu : les exigences participatives contemporaines et le niveau actuel à la fois d’éducation et de technologie empêchent d’exercer l’autorité comme alors.
Alain Juppé lors de sa dernière campagne municipale accordait son attention en priorité aux visiteurs de son site pour élaborer son discours. Mais de son aveu même, la transparence interfère avec l’élaboration de projets et l’examen de leurs conséquences à long terme.
Nos institutions démodées par leur lenteur
Prendre du temps pour réunir un consensus sur la planification de l’avenir n’est plus compatible ni avec la gestion des urgences ni avec la publicité faite autour des différents échanges qui jalonnent l’établissement de ce consensus : les politiques y renoncent.
Et la crainte de ne pouvoir réunir des fonds pour affronter l’opinion publique si son accueil était défavorable les conforte dans ce renoncement.
La démocratie survivra-t-elle au court-termisme ?
Le pouvoir législatif est fragilisé par une époque obsédée par le moment présent : traiter l’urgence nuit aux débats. C’est sans son intervention que les plans de sauvetage des banques ont été réalisés lors de la crise financière de 2007-2008.
Les hommes politiques ont pris le relais et agissent par réflexe. Quelle confiance alors continuer à mettre dans la démocratie parlementaire ? Quel avenir lui imaginer ? Vers quoi la faire évoluer ?
Un passage au « leadership personnel » comme le préconise Jacques Julliard ? Ou une « oligarchie d’expertise » qui résisterait plus facilement aux pressions du court-termisme comme l’envisage Guy Hermet ? Mais pris par le temps, quels politiques se posent réellement la question ?
Chapitre 3 de Trop vite : la finance
Quand le court-termisme financier fait vaciller la planète
« IBG, YBG » « I’ll be gone, you will be gone » « Je ne serai plus là et toi non plus » : est-ce la seule manifestation du court-termisme à l’origine de la crise des subprimes ? Et dans la foulée, de l’effondrement du système financier international ?
L’ampleur des dégâts laisse à penser que la crise des subprimes n’a fait que mettre à jour des défaillances plus profondes et plus vastes.
Ça tourne à la frénésie
L’innovation est passée du monde de l’industrie à celui de la finance où les produits sont beaucoup plus rapides à mettre en place. La spéculation du milieu financier et l’avidité des actionnaires, des fonds de pension et des particuliers ont alimenté la transition. Les prêts sans apport qui se remboursent tout seuls ont fleuri.
Mais en 2007 les événements se sont chargés de ramener à la réalité les esprits tout comme l’avait fait l’éclatement de la bulle internet en 2001.
Il vaut mieux se tromper avec tout le monde
Le principe de la spéculation est simple : se positionner sur un produit dont le prix suit une pente ascendante et s’en débarrasser quand la tendance s’inverse… ou pour les moins confiants, s’employer à ne pas être le dernier à sortir quand cela se produit.
Mais dans tous les cas, à leurs yeux, il est préférable de faire comme tout le monde. Cette pratique est nourrie par la mémoire courte des investisseurs qui s’appliquent à oublier que toute bulle spéculative éclate un jour.
L’évolution des cours de bourse sur des plateformes financières interconnectées dépend des informations régulières données par les entreprises soumises à la dictature des analystes financiers et des stock-options.
Or par cette soumission, elles ont fait d’une partie de leurs employés des spéculateurs à court terme. Ces derniers, plutôt qu’envisager la gestion de leur entreprise dans une optique pérenne pour tous ces acteurs, l’utilisent pour maximiser la valeur qu’ils pourront en retirer dans l’immédiat et ne communiquent plus que dans cette optique.
La plus-value plutôt que la transmission
Pour que les managers en arrivent là, les actionnaires ont modifié leur comportement. De l’objectif de transmission aux générations suivantes d’une entreprise-projet de vie, ils sont passés à une logique de rendement. L’actionnaire bourgeois a été remplacé par des fonds de pension ou spéculatifs et par les fonds souverains des Etats.
Ce nouveau « capitalisme mafieux » selon l’expression du philosophe Bernard Stiegler ne se soucie pas de rentabilité, ignore les contraintes – légitimité morale et rôle social – de l’entreprise et dans son avidité ne se rend pas compte qu’il court à sa propre mort.
L’avidité des actionnaires est flagrante dans l’exemple du rachat forcé d’Arcelor, la firme la plus profitable du monde par Mittal : c’est sous la pression des hedge funds que le management d’Arcelor a dû céder.
L’Etat s’est privé des moyens d’intervenir
Dans le dernier quart du vingtième siècle, le désengagement de l’état mis en place pour booster la croissance a non seulement sonné le glas des grands équipements, efficaces dans la lutte contre le chômage, mais a également donné carte blanche à la mondialisation et aux multinationales au détriment des redistributions sociales.
La croyance dans l’autorégulation des marchés, typiquement court-termiste, a remplacé la pensée politique et toute prétention idéologique. Face aux crises actuelles, les Etats se trouvent donc désemparés et ne répondent que par le seul outil que le monétarisme dominant leur a laissé : l’injection de flux financiers.
La question de réinvestir l’état de pouvoirs pour contrer la vision courte des acteurs de l’économie redevient légitime. Mais l’Etat français a perdu la compétence alors qui réinventera ces outils ? Quant aux Etats-Unis où les banques ont noyauté tous les niveaux de l’Etat, comment restaurer une culture du service public détachée des intérêts financiers ?
Les X préfèrent le court-termisme
Aujourd’hui, Internet et la finance sont les deux secteurs préférés des diplômés des meilleures écoles, car c’est là que l’innovation est la plus dynamique (et les rémunérations les plus élevées).
Qui dit innovation dit audace : les subprimes misaient sur la hausse du marché immobilier et sur le remboursement des emprunts par la plus-value sur la vente des maisons. Une confiance en la nature inflationniste du marché de l’immobilier partagée par tous, Alan Greenspan, ex-patron de la FED, compris se souvient Michel Cicurel, patron de la compagnie Financière Rothschild.
De plus, un autre outil financier encourageait les subprimes : la titrisation qui répartissait dans les portefeuilles d’investisseurs partout dans le monde ces dettes risquées transformées en instruments financiers au taux de rémunération élevée.
Comment les meilleurs issus des meilleures écoles se laissent-il convaincre que la croissance est infinie ? Par la même déformation de l’esprit : le court-termisme.
Manger son gâteau tout de suite
Les économistes ont constaté que la préférence pour le présent est dominante dans les comportements, préférence spontanée déjà présente chez les enfants. Pour gérer sa consommation, on déploie ensuite des stratégies personnelles que la société s’emploie à déjouer systématiquement.
Au début de l’ère industrielle, les entreprises épargnaient pour investir, mais cela prenait trop de temps. Alors, le crédit a été inventé et l’endettement élevé au rang de vertu, les analystes financiers se chargeant de signaler lorsqu’il était insuffisant.
Mais poussé à l’extrême, cela se retourne contre ceux qui l’utilisent et parfois contre les générations suivantes.
Ainsi dans le cas de la crise de 2007, l’injection de liquidité qui a sauvé provisoirement le système est une dette qu’elles devront honorer. Cette attitude est appuyée par la croyance que seul le présent est certain et qu’en conséquence il ne doit pas être pénalisé par la mise en place de mesures visant à assurer l’avenir surtout quand l’avenir est particulièrement inquiétant. Et économie et finance n’échappent pas à cette croyance.
Seule la finance est vraiment mondialisée
Suite au plan de sauvetage des banques, l’opinion a cru qu’elles seraient mises sous tutelle des Etats et qu’ainsi ces derniers recouvriraient une part du pouvoir. Mais peu de temps après, ces mêmes banques sauvées par l’endettement supplémentaire des Etats recouvraient des profits énormes, revenaient au principe des bonus et attaquaient l’euro sur les marchés au moment de la crise grecque début 2010.
La perte de compétence de l’état dans le métier de banquier explique leur impuissance à réguler des fonctionnements dangereux.
De plus, la mondialisation profite au système financier qui facilement délocalise des activités contrariées par de nouvelles règles mises en place dans un Etat. Imaginer que tous les Etats puissent s’accorder et se coordonner est utopique : quand bien même ils en auraient la volonté, ce qui n’est pas apparu clairement pendant la crise, où trouveraient-ils les moyens financiers capables de rivaliser avec ceux de leurs adversaires ?
Chapitre 4 de Trop vite : l’entreprise
L’obligation de résultat raccourcit les horizons stratégiques
Les rapports trimestriels, censés améliorer la transparence, détournent l’attention des acteurs du moyen et long terme. Vouloir présenter de « bons » résultats incite à lisser les résultats pour éviter les à-coups du cours de l’action, repousser les dépenses utiles sur le long terme, jouer sur les provisions… en résumé à maquiller les comptes pour qu’ils plaisent aux analystes financiers, souvent de jeunes gens de moins de 30 ans sans expérience du business.
Conséquence désastreuse : le management des entreprises focalise son attention sur l’échéance 3 mois quitte à réduire les budgets de recherche et de développement.
En 2010, la société Axa lassée de ce jeu de séduction, quittait la cote de Wall Street et se libérait de cette contrainte artificielle. C’était aussi l’attitude d’Arcelor avant que Mittal ne débarque.
La productivité dévore ceux qui la servent
Après la Seconde Guerre mondiale, les entreprises se sont focalisées sur la hausse de la productivité avec trois leviers : progrès techniques, développement des ventes et réduction des charges. Mais bientôt, la progression a plafonné puis s’est inversée ; le troisième levier et en particulier la hausse régulière des salaires en Europe en réduisant la compétitivité des entreprises a contraint aux délocalisations et conduit à l’agonie du tissu économique local.
Dans les pays développés, les profits d’origine financière ont alors pris le relais : General Electrique, pourtant dans l’industrie lourde, réalise maintenant un tiers de son chiffre d’affaires dans sa division financière.
De nombreuses entreprises sont dans ce cas et détournent leur attention première de l’économie classique : la faillite d’Enron en 2001, victime de l’ « asset light strategy » l’illustre. A trop vouloir se débarrasser d’actifs (objectif : entreprise sans usine et sans ouvriers), l’entreprise s’est effondrée.
Quelle est la vraie finalité de l’entreprise ?
Dans l’idéal et historiquement, satisfaire l’ensemble des protagonistes : la société, les dirigeants, la région, les salariés, les actionnaires.
Cependant depuis quelques années, on observe un déséquilibre au profit des derniers et au détriment du monde qui les entoure. La réalisation d’objectifs immédiats a remplacé la vision à long terme. Les profits financiers sont les plus rapides, l’argent doit tourner plus vite.
Le management s’est adapté à ce nouvel objectif : les patrons des grandes entreprises sont désormais des experts en marketing. Les X sont remplacés par des proctériens (Procter & Gamble). Objectif : fabriquer des désirs.
Les profits comptent plus que les produits
Tout au sommet de la hiérarchie, se trouvent désormais des dirigeants sans états d’âme qui ne s’intéressent qu’à l’impact financier sur la ligne de profit dans le compte d’exploitation. Les hommes et les produits sont relégués au second plan. D’autant que ces managers savent que la durée de leur mandat est chevillée à la satisfaction des actionnaires.
On ne rencontre que dans les groupes où l’actionnariat est stable et le groupe prospère des exemples de passation de pouvoir entre dirigeants qui se déroulent encore « à l’ancienne » (l’actuel prépare le suivant) comme chez Renault ou L’Oréal.
Le dirigeant reporte sa contrainte sur ses subordonnés et toute la hiérarchie, dans une atmosphère de peur et de pression ne concentre plus ses efforts que sur la réduction des coûts. Or les profits obtenus par pression ne se maintiennent pas plus que ceux des mesures à court terme.
L’obsession du low cost
L’obsession des coûts, traduite par les nouvelles compagnies aériennes par low cost, remet en cause les structures et procédures trop lourdes : la compagnie Ryanair, lancée en 1985, concurrence Air France née en 1933, la fourniture d’information par Internet menace l’industrie du papier.
Il est évident que le long terme passe par le web et par toutes les inventions qui en sortiront pour modifier nos habitudes de vie. Le grand commerce a du souci à se faire face à l émergence du hard discount et du e-commerce.
Dans tous les secteurs où la productibilité baisse et où des restructurations s’imposent, l’inquiétude face à l’avenir renforce le court-termisme : les plans à 5 ans ont été réduits à trois ans, la communication des entreprises ne porte que sur les trimestres à venir, le discours stratégique s’affaiblit.
Le CDD ou le travail court-termisé
La masse salariale est devenue une variable d’ajustement composée d’une proportion conséquente d’intérimaires et de CDD et convertie pour partie en prestations extérieures avec délocalisation si nécessaire. Cette proportion croît avec la crise : les « frais fixes » sont fuis comme la peste.
Ces contrats précaires ont pour conséquence de transmettre la même attente anxieuse du futur à leur titulaire. Comment ensuite s’attendre à ce qu’ils s’attachent à leur employeur et s’investissent dans leur poste avec une optique à moyen ou long terme ? Contaminés, ils n’en viennent à penser qu’à leur seule carrière.
Chapitre 5 de Trop vite : la consommation
Acheter trop, tout de suite, trop souvent
En 2007, Apple lance l’iPhone : 4Go de mémoire, 399 dollars. 2 ans plus tard, le troisième modèle de la gamme sort : 16 Go, 119 dollars. Le premier modèle ne vaut plus que 99 dollars. Les premiers acheteurs ont déjà changé au moins une fois. Tous les ingrédients d’un marketing réussi sont au rendez-vous.
Fini le temps où l’on achetait pour une vie et pour transmettre à la génération d’après ses meubles, ses bijoux ou sa voiture. Avec l’avènement de la société de consommation, la valeur patrimoniale des objets, l’immobilier mis à part, est un bien lointain souvenir.
Acheter plus vite et plus souvent
La croissance de la consommation est érigée en valeur centrale de l’économie. Tous les efforts sont mobilisés pour la soutenir. Les valeurs religieuses d’austérité et de frugalité sont balayées, la recherche spirituelle remplacée par le culte des objets.
Une fois les besoins de base satisfaits, l’envie prend le relais pour soutenir les ventes. Le marketing se perfectionne, l’obsolescence des objets est programmée, tout est mis en place pour maintenir la vitesse qui est au cœur de ce fonctionnement.
Donner l’impression de renouvellement
Les nouveautés foisonnement dans les rayons des supermarchés, les nouveaux modèles se succèdent dans les concessions automobiles… un objectif commun : stimuler l’acte d’achat et survivre face aux concurrents. Un combat difficile, habitués que nous sommes à cette abondance depuis notre naissance.
La démonstration que cela appauvrit la planète nous incitera peut-être à nous poser de nouvelles questions.
Le mimétisme est à la base de nos comportements d’achat, et les publicitaires le savent : les produits sont rarement mis en scène seuls, quelqu’un, qui pourrait être vous ou moi, les utilise ou les consomme.
La mode crée l’obsolescence psychologique
Le but du jeu est d’accélérer, par la mode, le renouvellement psychologie des besoins. La haute couture a initié le mouvement : 2 collections par an, été et hiver, pour une clientèle privilégiée. Tous les niveaux de l’industrie de l’habillement ensuite se sont mis au diapason. Aujourd’hui, les saisons durent 6 semaines, les collections sont renouvelées à la même fréquence.
Les points de vente s’ingénient à susciter la curiosité en plaçant judicieusement les produits, et profitent des ristournes consenties par les producteurs pour avoir droit à ces emplacements. Les délais entre conception et livraison sont réduits au maximum : les ventes n’attendent pas. Brigitte Liberman directrice de la cosmétique chez L’Oréal parle de « turbo-consommation ».
Soldes permanents
Pour suivre la mode, le rythme des soldes s’est également accéléré. Par le jeu des offres spéciales et autres remises de dernière minute, le sentiment d’éphémère pousse à la consommation, faisant du shopping un jeu de hasard, dérivatif des soucis de la vie.
Pour assurer le renouvellement rapide des achats, l’obsolescence du désir et de la fonction sont programmés : la première par la mode et le stylisme, la seconde lors de la conception du produit.
Dans l’industrie informatique, championne de l’obsolescence programmée, l’ajout constant de nouvelles fonctionnalités plus ou moins utiles assure le processus : ceux qui y résistent sont contraints à brève échéance de remplacer leur matériel dont la mémoire devient insuffisante à intégrer les évolutions.
Personne ne reprise ses chaussettes
Mais la soumission à l’éphémère est en nous-mêmes. Dans les années 50, on condamnait les Américains qui jetaient au lieu de réparer. 10 ans après, nous étions comme eux et changions de voiture tous les 2 ou 3 ans quelque soit son niveau d’usure.
Et pourtant, les voitures de l’époque étaient encore conçues pour durer : à Cuba, l’art du rafistolage les faisait vivre des dizaines d’années. Aujourd’hui, des monceaux de téléviseurs, ordinateurs ou portables s’accumulent déclarés hors d’usage et qui, à part les écologistes, aurait eu envie de prolonger leur durée de vie ?
La publicité, bouc émissaire et fou du roi
Nous sommes bombardés par la publicité et même si nous parvenons à nous en défendre, elle entretient parfaitement le culte de la nouveauté. Les publicitaires ont deux idoles auxquelles ils consacrent tout leur talent : le présent et l’éphémère. La pérennité de la société de consommation dépend de la vitesse de remplacement : la publicité permet de l’accroître.
Mais au-delà de ce rôle d’outil, elle est aussi un amplificateur de tendances. Elle modèle nos mentalités et nos réflexes. Son talent créatif réintroduit l’humour, fait trembler les leaderships, renouvelle les codes.
Payez toujours plus tard !
Le produit créé, le désir suscité, restait un seul obstacle à l’achat : la capacité de financement de l’acheteur. C’est alors que sont nés les crédits fournis par des intermédiaires financiers qui dans leurs débuts vérifiaient la solvabilité de leurs emprunteurs.
Puis le système s’est perfectionné, automatisé jusqu’à ce que la question de la capacité de remboursement soit parfois éliminée. Dans l’affaire des subprimes, l’emprunt se rembourserait seul par la plus-value à la revente. Au final, les emprunteurs se trouvent coincés dans le court terme : la prochaine échéance.
De futur, il n’est plus question : il est hypothéqué.
Internet pousse au crime !
Internet, le nouveau vecteur de promotion et de distribution, est aussi le maître dans l’art d’organiser la rareté et les occasions exceptionnelles.
En ajoutant l’excitation de l’enchère à celle de l’achat, les sites comme « Ventes privées » en France ou « Gilt » aux Etats-Unis réalisent des ventes records. Internet, par sa souplesse, renforce la tendance à acheter au dernier moment. Les produits « Vacances » et « Loisirs » en sont les premiers bénéficiaires.
Plus besoin de se déplacer pour acheter, plus besoin de programmer à l’avance et même plus besoin de rechercher ce dont on a besoin : nos goûts sont enregistrés, les offres adaptées à nos préférences arrivent à nous spontanément.
Cette accélération de la consommation est heureusement modérée par la crise de 2007 qui incite à revoir notre relation aux objets : une majorité d’Européens se posent désormais la question « en ai-je vraiment besoin ? ».
Certaines firmes l’ont même intégré : l’abonnement « Mu » de PSA permet d’utiliser différents types de véhicule en fonction de ses besoins, un acte d’intelligence à long terme.
Chapitre 6 de Trop vite : les rythmes de la vie
Une profonde révolution culturelle
Les évolutions technologiques modifient notre relation au temps, à l’espace, à la connaissance, à l’action, et aux éléments dont se nourrit notre vie personnelle : urgences, tensions, accélération et fragmentation des rythmes, ubiquité, péremption, improvisation… de quoi consolider notre enfermement dans le court-termisme.
L’urgence comme modalité dominante
Ce qui n’est pas urgent sera probablement oublié alors pour qu’un malade, une offre ou un dossier soit traité, il est déclaré « urgent ». Ce qui n’est qu’« important » passe au second plan, même s’il est déterminant pour l’action entreprise.
La sociologue Nicole Aubert explique que la régulation par les marchés financiers et « la logique de l’instantanéité » ont transformé la gestion de l’urgence en mode de traitement normal. De plus, obtenir un résultat dans un temps anormalement court, quelle satisfaction ! Ce besoin de reconnaissance immédiate est le carburant des adeptes des jeux vidéo.
Nous redevenons des enfants pour qui une seule chose compte : obtenir ce qu’ils veulent dans l’instant. Et c’est possible : l’objet est à disposition immédiate et le financement une formalité. L’urgence nous cloue au présent : inutile de se préoccuper de l’avenir. Nous sommes libérés de cette préoccupation comme les enfants que nous étions : nous rajeunissons !
Et comme des enfants, nous redevenons impatients : un ordinateur qui ne répond pas immédiatement est nécessairement défectueux. Les plus jeunes le sont encore plus, car ayant grandi avec elle, la vitesse est une évidence pour eux et ils perdent patience si les hommes ne réagissent pas aussi vite que les machines, explique Don Tapscott dans son livre « Grown up digital : How the Net Generation is Changing the World. »
Le fantasme sous-jacent est celui de l’immédiateté : tout doit être à un clic, nos envies, nos interlocuteurs, nos recherches.
Sur un rythme syncopé
Les activités et sollicitations de notre vie moderne sont démultipliées alors que la durée de nos journées est toujours de 24 h. Pour qu’elles en puissent contenir le maximum, il a donc fallu les raccourcir : speed dating, fast food, spots publicitaires de quelques secondes…
Au cinéma, les scènes ne font plus que suggérer l’intrigue et malgré cela, la touche avance rapide manque à bien des jeunes.
Notre capacité à saisir immédiatement tout message s’est développée, de même que nos formulations : A Davos, chaque orateur doit délivrer son message avant que le flash rouge ne se mette à clignoter et impose la conclusion. Dans ces conditions, et comme dans les SMS ou sur Twitter, ne peut être dit que l’essentiel.
Un mode de vie morcelé
Au travail comme dans la vie personnelle, les plages de calme propices à la réflexion sont rares ; nous passons d’une tâche peu significative à une autre et avons des difficultés à la fin de la journée à nous en remémorer le cours.
La numérisation de notre environnement y est pour beaucoup. Les portables et le web, deux équipements inconnus jusqu’à nos jours, ont révolutionné nos journées en volant et fractionnant notre temps.
La dispersion et le zapping s’accentuent encore avec le multitasking (l’utilisation simultanée de plusieurs de ces médias).
Le syndrome de la péremption
Le culte de la nouveauté réduit notre perspective : les références vieilles de plus de quelques années n’inspirent plus confiance. Les pensées, comme les objets, sont menacées de péremption rapide. Nos racines psychologiques, sources de notre équilibre, se recroquevillent. Préserver une vision long terme et garder notre cohérence au milieu de tant de morcellements devient un véritable défi !
Nos neurones « démusclés »
A l’image de nos corps ramollis par le confort moderne, nos cerveaux dispensés par les machines, de calculs et d’effort de mémorisation se « démusclent ».
A l’heure où l’accessibilité de l’information est démultipliée, quel intérêt de la stocker dans nos neurones ? Ne suffit-il pas de savoir la chercher ?
Mais saurons-nous le faire si nous ne sommes plus entraînés à l’effort ? Avons-nous intérêt à négliger notre mémoire ? Avec des facultés intellectuelles moins sollicitées, saurons-nous devenir disponible, réactif, intuitif pour trier le vrai du faux, le superflu de l’indispensable, le toxique du bénéfique dans ces montagnes d’informations ?
Notre attention change de nature
Selon Maggie Jackson, journaliste et sociologue, l’attention a trois dimensions.
La première, la capacité à se concentrer sur une tâche ou une pensée, s’est atrophiée avec les interruptions incessantes qui font notre lot quotidien.
La seconde est la faculté de repérer les changements dans notre environnement et la troisième la capacité à adapter notre comportement à ces changements. Malheureusement, trop de sollicitations et trop d’informations nous ont conduits par saturation à une paresse mentale associée à un relâchement de nos exigences : plus assez de recul, plus assez de doutes (les informations du Web sont loin d’être systématiquement fiables), nous comprenons de plus en plus mal notre environnement et sommes de moins en moins capables de nous y adapter.
Après s’être rendu compte que la qualité de sa propre attention déclinait, Nicholas Carr, écrivain américain, s’interroge : Google nous rend-il bête ? Ce qui est certain c’est qu’Internet modifie notre cerveau, répond James Olds, professeur de neuroscience. Une reprogrammation de nos connexions neuronales pour faire du court-terme la norme ? Question qu’il serait intéressant d’approfondir par la recherche.
En tout cas, une dépendance inquiétante à l’outil : qu’adviendra-t-il en cas de panne réseau ? Tous muets ? Tous ignorants ?
En réaction à la turbulence Internet, l’apparition du mouvement slow, Slow Food mais aussi Slow Travel, Slow Fashion, Slow Money, donne un bol d’air salutaire : bientôt adepte ?
Chapitre 7 de Trop vite : les relations aux autres
Peut-on avoir mille amis et vivre l’amour comme un jeu vidéo ?
Après la Première Guerre mondiale, la vitesse a modifié, de façon radicale, l’environnement et par ricochet les relations interpersonnelles. De la stabilité absolue du cercle social restreint à la famille et au village, on est passé à la dispersion, au mélange culturel et à l’autonomie individuelle.
Et ce passage s’est accompagné d’un bousculement des valeurs associées : remise en cause de l’autorité du patriarche et de la hiérarchie, ouverture à d’autres façons de vivre, libération de la parole et des choix relationnels… autant de changements qui bouleversent en profondeur la vie de chacun.
Puis sont apparus la toile et les téléphones portables et les relations ont gagné en quantitatif, ludique, virtuel et éphémère. Tandis que nous continuons à rechercher du durable, nous vivons dans l’instant et l’incertitude.
Couple ou RGV (Relation à Grande Vitesse)
Après Woodstock et l’abrogation de la loi interdisant toute contraception, le rapport au corps se détend : l’accouplement est dissocié de la conception comme le sexe de l’amour, la honte née des relations extraconjugales disparaît, le divorce est banalisé, la jouissance légitimée. C’est l’amour qui est la raison d’être des couples, et le désamour, celle des ruptures qu’il y ait ou non des enfants.
L’institution familiale chancelle, les lois entérinent les « couples en CDD » comme les qualifie Pascal Lardellier. Internet et ses sites de rencontre trouvent là un terrain propice à leur croissance d’autant que la multitude des rencontres possibles concilie le besoin de jeu et de badinage et l’exigence accrue à l’égard des partenaires. Qui plus est, elle permet de garder des solutions de rechange à disposition immédiate en cas de déception ou seulement de doute sur la nouvelle relation.
Nous ne serions programmés que pour des amours de trois ans affirme la biologiste Lucie Vincent, c’est donc parfait : inutile de chercher à faire durer l’amour, d’autant qu’il n’y a ni carte ni GPS pour nous aider dans ce voyage, et puis cela prend trop de temps : allons sur Meetic !
Les collectionneurs d’amis
Les amis sont en troisième position de nos priorités relationnelles après la famille et le couple, le développement de Facebook est là pour l’attester. Mais avoir des amis requiert un investissement fort en temps.
Selon le sociologue Peter Mardsen, un américain n’échange de manière approfondie qu’avec 3 personnes en moyenne. La question du temps est encore une fois centrale et bien que les réseaux sociaux élargissent notre choix d’amis et rendent plus ludiques les interactions, ils ne peuvent modifier cette contrainte.
Elargir notre cercle d’amis revient à abaisser la qualité des relations avec chacun d’entre eux. Ce que personne ne souhaite au fond : un petit cercle d’amis suffit à nous combler.
Familles choisies ou subies
La structure de la famille s’est métamorphosée : de ruptures en recompositions, ses membres sont souvent amenés à évoluer dans des cadres de vie mouvants. Quand les enfants grandissent, les repas familiaux hebdomadaires, longtemps la norme, sont rarement encore d’actualité. Le couple se reconstruit alors sur de nouvelles bases qui sous-tendent souvent plus de solitude et moins de stabilité.
La décision d’enfanter est à ce point court-termiste que, selon une expérience réalisée par la journaliste Ann Landers à Chicago dans les années 70, 70 % des parents ne referaient pas le choix de procréer s’ils savaient en amont à quoi s’attendre. Maintenant qu’information et éducation sont plus largement répandues, la décision de mettre au monde un enfant est plus mûrement réfléchie et souvent différée. Dans certains pays, le seuil de renouvellement de la population n’en est même plus assuré.
Faut-il y voir le seul domaine qui échapperait à l’expansion de la vision court terme ? Ou est-ce seulement une autre de ses manifestations qui fait préférer le confort immédiat en écartant les tracas de la parentalité ?
La relation la plus intime
C’est, bien sûr, celle que nous entretenons avec nous même. Depuis la fin du siècle dernier, nous nous sommes autorisés à nous pencher sur nos états d’âme. Nous sommes même encouragés à nous comprendre et à nous occuper de notre bien-être intérieur puisqu’il conditionne la qualité de nos relations aux autres… à condition cependant que cette préoccupation ne passe qu’après l’attention qu’ils sont en droit d’attendre.
En pratique, cela revient souvent à lui consacrer bien peu de temps. Triste constat quand parallèlement chacun prend conscience qu’il est maître de son destin et doit donc s’atteler à le prendre en main. Souvent, une thérapie permet alors de se redonner le temps d’une écoute bienveillante.
Dans la même optique, prendre soin de son corps tient à distance le court-termisme que nous impose la dictature de la consommation.
Au-delà, ces deux préoccupations pourraient être les signes d’une prise de conscience essentielle : le bonheur ne dépendrait de rien d’autre que de nous, à nous de changer la donne en commençant par nous changer nous-mêmes.
L’engouement pour la méditation, pratique qui suspend, le temps de l’écoute de soi, l’agitation du monde extérieur, marque bien la volonté de relâcher la prise du court-termisme sur nos vies avec pour bénéfice collatéral de remuscler notre cerveau, comme en atteste une étude réalisée au MIT de Boston sur des moines bouddhistes, tel Matthieu Ricard.
Et si nous devenions tellement nombreux à reprendre le contrôle de nos corps et de nos esprits, ne serait-ce pas la solution pour redonner au long terme la place qu’il n’aurait jamais dû perdre ?
Chapitre 8 de Trop vite : L’environnement
Et le long terme devient l’urgence…
Il est trop tard pour éviter le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources naturelles et des sols, la raréfaction de l’eau dans les zones surpeuplées. Les conséquences de l’attitude insouciante de l’homme étaient jusqu’à peu absorbées par la Terre. Aujourd’hui, elle arrive à saturation, notre insouciance est devenue irresponsabilité : la survie de l’espèce est menacée.
Prise de conscience très tardive
Les alertes n’ont été prises au sérieux qu’en ce début de XXIe siècle et maintenant plus personne ne doute de l’urgence.
Les négociations internationales de Rio, Kyoto, Copenhague n’ont pas permis d’amorcer le moindre revirement : les humains ont réussi à mettre en péril l’avenir de leurs enfants. L’explosion démographique planétaire rend la Terre exsangue : combien de temps reste-t-il avant que la situation soit irréversible ? Reste-t-il du temps d’ailleurs ?
Les négociations internationales, entre espoirs et fiasco
La sensibilisation des opinions publiques est un signe encourageant bien qu’il faille encore la mettre à l’épreuve des mesures drastiques qui devront être mises en œuvre. Les pessimistes relèvent que les hommes, même prévenus, se sont, par le passé, laissé surprendre par la plupart des catastrophes. L’heure est aux discussions certes fournies, mais peu suivies d’effet : les mesures, telles que la réduction des gaz à effet de serre, sont timides et à horizon lointain. La gouvernance mondiale ne fonctionne pas plus là que pour la sphère financière.
D’abord réduire, ensuite réduire, enfin réduire…
Jean-Marc Jancovici, dans son livre « C’est maintenant ! Trois ans pour changer le monde », évoque le rationnement parmi les mesures drastiques à mettre en place et s’interroge sur la compatibilité entre démocratie et solutions à envisager pour faire face aux enjeux environnementaux.
En effet, ces mesures exigeraient que nous nous comportions comme en état de guerre et que l’ensemble des partis ait à leur sujet un programme commun et s’y tiennent. Au lieu de cela, les priorités ne sont pas bien identifiées.
Pendant ce temps, le réchauffement lui est bien présent et ses manifestations sont en avance sur les pires prévisions des scientifiques. De même, l’épuisement des réserves de pétrole menace chaque jour davantage de déstabiliser un marché décisif pour le fonctionnement de nos sociétés.
L’égoïsme barricadé, nouvel horizon ?
Alors que les discours se perdent sur le temps qu’il nous reste pour réagir, que les Etats fixent des échéances si lointaines qu’il est facile d’en conclure que l’on a encore du temps, d’autres sont plus alarmistes : dans « L’Hypothèse Gaia », James Lovelock, une des principales figures de l’écologie moderne, avance qu’il est impossible d’enrayer le réchauffement.
Les efforts doivent porter sur la façon dont on en supportera les conséquences : comment gèrera-t-on les flux migratoires colossaux induits par la désertification des régions continentales ? Il faudra faire un choix : les accueillir et signer la fin de l’espèce humaine ou les laisser mourir. Dans la deuxième hypothèse, les états des zones épargnées devront développer leurs forces armées… Terrifiante perspective !
Revenir aux besoins élémentaires de l’espèce
Se nourrir, se loger et selon l’habitat se chauffer sont les trois priorités qui devraient guider la recherche de solutions. Au vu de l’évolution galopante des cours des matières premières et du nombre de terriens mal nourris, la question de l’alimentation est déjà revenue sur le devant de la scène.
Mais les leaders actuels n’ont pas le charisme pour porter des projets sur le long terme : la tâche en incombe déjà aux nouvelles générations. Et ce d’autant plus que personne au niveau individuel ne se sent concerné par le changement climatique : la notion est trop abstraite.
Les individus abordent les risques environnementaux ou en termes de bénéfices/coûts ou de façon passionnelle et dans aucune des deux approches, n’est envisagée l’option « Sacrifier leur mode de vie pour protéger l’avenir ».
Sortir du “ business as usual”
Le département Développement durable qui fleurit dans bon nombre d’entreprises répond davantage à une logique de mode qu’à un revirement vers une gestion long terme : il cohabite bon an mal an avec le business as usual, lequel prime dans tous les cas.
Les dirigeants, englués dans leurs prévisions à court terme, continuent de croire que les innovations à venir sauveront leurs entreprises et avec de la chance la Terre également : c’est le règne de la « pensée magique ».
Trois scénarios pour le salut de l’homme
Lester Brown entrevoit trois scénarios pour faire face à l’enjeu.
Dans le premier appelé “Pearl Harbor”, une catastrophe brutale et massive rendrait acceptables les mesures les plus extrêmes.
Le second baptisé “Mur de Berlin”, le plus probable, verrait une telle détérioration des conditions de vie que chacun en appellerait à des solutions radicales.
Dans le dernier dénommé “sandwich”, le moins vraisemblable, les opinions publiques et les cercles politiques avec l’appui des médias évolueraient naturellement vers la conviction que des mesures draconiennes sont l’unique issue.
La chance unique que nous pourrions avoir est, selon Pierre Radanne, expert mondial en ressources énergétiques, que la moitié des gaz à effets de serre sont émis en France par les individus : une action individuelle a donc du sens et elle ne dépend que de la générosité de chacun.
Pour la réveiller, ne reste qu’à ranimer le sens de l’intérêt général et le sentiment d’appartenance à l’humanité.
Conclusion
Voulons-nous vraiment sortir du court-termisme ?
Il est omniprésent : les politiques, dans leur optique électorale, réagissent aux faits divers. Ces derniers ont la réputation de plaire à l’opinion publique, raison pour laquelle les médias les relaient, mais concernent rarement le long terme.
L’avenir de l’espèce est en jeu. Les acteurs de ce jeu : la vitesse des avancées technologiques d’un côté, nos comportements individuels de l’autre. Les premières selon Ray Kurzweil, futurologue informaticien, auteur de « Humanité 2.0 » vont s’accélérer de façon exponentielle.
Pourtant, elles ne seront rien sans les seconds, à savoir sans notre capacité à en faire bon usage. Nous ne pouvons nous contenter d’attendre tout d’elles et de ne rien faire dans l’intervalle. Mais en sommes-nous capables ? Pourrons-nous vaincre notre penchant pour le statu quo, la vitesse, la performance et mobiliser concentration, imagination et confiance pour nous projeter dans l’avenir ?
Rien ne l’indique : le futur nous inquiète alors nous nous contentons de satisfactions immédiates répétées quotidiennement qui nous font oublier angoisse et ennui. Pourtant, nous avons été capables par le passé, sous l’impulsion de quelques-uns, d’efforts tels que l’humanité a pu progresser.
Aussi c’est à chacun de prendre conscience de ses actes sur le long terme et d’agir en conséquence.
D’un point de vue collectif, les transformations à mettre en œuvre sont colossales : oublier les querelles d’intérêt, les égos, les préjugés, ne plus attendre des autres pays l’impulsion initiale, renoncer à la cupidité… Mais comment les mettre en œuvre ? Comment gérer tant de complexité ?
Nous sommes de plus en plus nombreux, dirigeants compris, à avoir pris conscience que c’est l’action individuelle qui nous sortira de l’ornière. Il nous reste à dépasser le nombre suffisant pour faire basculer les événements dans la bonne direction. Combien de temps cela prendra-t-il ? Impossible à dire.
Agir sur notre vie, notre environnement de sorte à prendre en compte les conséquences futures est notre seul moyen d’action, le seul qui dépende de nous, le seul qui puisse entretenir l’espoir.
Conclusion sur « TROP VITE ! » par Elisabeth Boullot
Les trois enseignements personnels que j’ai retirés du livre Trop Vite :
– Une meilleure compréhension des spécificités de notre société : il met en lumière l’origine de bon nombre de nos fonctionnements actuels et souligne à quel point ils sont différents de ceux de nos aïeux. Il m’a donné un regard nouveau sur les deux générations qui précèdent la mienne et un nouvel angle pour comprendre nos interactions.
– Un nouvel éclairage sur la vie professionnelle classique : Il m’a permis de comprendre aussi le malaise et l’incompréhension que je ressentais fréquemment lorsque j’évoluais dans une entreprise qui affichait tous les symptômes du court-termisme et s’employait à m’y soumettre. Je me suis tout à fait reconnue dans le chapitre 4 quand il évoque l’incompatibilité entre motivation et management des hommes tel qu’il est pratiqué aujourd’hui dans de nombreuses entreprises.
– Un nouvel espoir ? Il m’a à la fois découragée et rassurée : découragée, car le portrait accablant qu’il tire de notre société et de ses acteurs offre peu d’espoir quant à son devenir et rassurée parce qu’il remet au final, entre les mains de chacun d’entre nous, le pouvoir de changer le monde. En relevant au fil des chapitres, les incohérences de notre civilisation moderne, l’auteur donne des pistes d’outils avec lesquels travailler.
Points forts du livre Trop vite :
- Les comparaisons répétées entre la période actuelle et celles qui l’ont précédée qui permettent de mesurer l’ampleur des modifications survenues dans nos vies en très peu de temps.
- La démonstration réussie que l’accélération a pris possession de toutes les facettes de nos vies.
- L’enchaînement des chapitres (du plus général au plus personnel) qui fait grimper l’intérêt au fur et à mesure de la lecture.
- L’écriture de Trop Vite au ton proche d’une conversation, étayée d’exemples très concrets et illustrée de mini-BD à l’humour cynique de Xavier Gorce.
- Le prolongement de la réflexion sur le site Tropvite.fr.
Points faibles du livre Trop vite :
- Il est difficile de lire un portrait si noir de notre société, mais il n’y a que la vérité qui blesse dit le bon sens populaire.
- Un chapitre supplémentaire sur le court-termisme dans l’éducation, volet fondamental de notre civilisation et de son évolution, aurait pu renforcer son propos.
- Impression finale inconfortable : par quoi vais-je commencer ?
La note d’Elisabeth Boullot pour le livre Trop vite :
Le petit guide pratique du livre TROP VITE ! de Jean-Louis Servan-Schreiber.
Les trois questions fondamentales qui sont à l’origine de la rédaction du livre TROP VITE ! de Jean-Louis Servan-Schreiber.
- Comment expliquer qu’avec le progrès et tous les outils modernes accessibles à tous, nous ayons raccourci le temps de nos tâches quotidiennes (travail, transport, communication…) et que nous continuions à manquer de temps ?
- Quels résultats si nos quêtes se résument à gérer un présent obsessionnel ?
- Quels bénéfices si ce temps gagné, nous devons le vivre dans un milieu économique, financier, environnemental détérioré ?
Foire Aux Questions (FAQ) du livre TROP VITE ! de Jean-Louis Servan-Schreiber.
1. Comment le public a-t-il accueilli le livre TROP VITE ! de Jean-Louis Servan-Schreiber?
Paru le 5 mai 2010 aux éditions Albin Michel, le livre ‘’Trop vite’’ a été accueilli avec enthousiasme par le grand public avec plusieurs milliers d’exemplaires vendus à travers le monde jusqu’à devenir un best-seller international.
2. Quel est l’impact du livre TROP VITE ! de Jean-Louis Servan-Schreiber?
Cet ouvrage a permis au commun des mortels de prendre conscience et de se libérer du nouveau syndrome du ‘’court-termisme’’ qui affecte tous les aspects de notre vie, de la finance à l’environnement en passant par les relations humaines.
3. À qui le livre TROP VITE ! s’adresse-t-il ?
Ce livre s’adresse à tout le monde.
4. Quels sont les trois scénarios pour faire face à l’enjeu d’après Jean-Louis Servan-Schreiber?
Selon Jean-Louis Servan-Schreiber, les trois scénarios pour faire face à l’enjeu sont : Pearl Harbor, Mur de Berlin et le sandwich.
5. Quels sont les deux bénéfices de l’ère moderne révélés par Jean-Louis dans son ouvrage ?
Avoir doublé sa durée de vie et diminué son temps de travail par deux sont les deux bénéfices de l’ère moderne.
Bienfaits du court-termisme versus les inconvénients du court-termisme
Les bienfaits du court-termisme | Les inconvénients du court-termisme |
Plus de productivité et de créativité | Le court-termisme est devenu la règle |
L’innovation est passée de l’industrie à la finance | La vie amoureuse est régie par les sites de rencontre |
L’autorégulation des marchés | Le passé est raccourci. |
Une rémunération élevée grâce à l’internet | Le présent occupe tout l’espace |
Lutte contre le chômage | Le désengagement de l’état |
Qui est Jean-Louis Servan-Schreiber ?
Né le 31 octobre 1937 à Boulogne-Billancourt, Jean-Louis Servan-Schreiber est un journaliste, patron de presse et essayiste d’origine française. Suite à ses études secondaires chez les jésuites de Saint-Louis-De- Gonzague et l’obtention de son diplôme à Sciences Po, il rentre en 1960 au quotidien économique Les Echos crée par son père et son oncle en 1908. Il a lancé et présidé le comité de soutien de Human Rights Watch (HRW) en France, qui alerte le gouvernement et les médias sur les atteintes aux droits humains.
Il est l’auteur de nombreux best-sellers dont : TROP VITE ! à travers lequel, il a permis au commun des mortels de prendre conscience et de se libérer du nouveau syndrome du ‘’court-termisme’’ qui affecte tous les aspects de notre vie, que ça soit la finance, l’environnement, les relations humaines, etc. Outre cet ouvrage, il est aussi auteur d’autres livres, à savoir : Pourquoi les riches ont gagné, Vivre content en 2002, Fragments de lucidité en 2016, etc.
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Crédits Photos : woodleywonderworks, Tighten up!, paperjam, weelakeo
Merci à Elisabeth pour cette chronique très riche! Quand on lit cet article, on se dit que cela vaut le coup de prendre du recul et de voir plus loin que le court-terme. Les entreprises qui durent sont justement celles qui adoptent une logique rentabilité sur le long terme. Il y a des boîtes, comme Securitas (fondée en 1907) par exemple, qui ont été fondées à l’aube du XXème siècle et qui existent toujours de nos jours.
Et en tant que blogueuse, je me demande si cet été, je ne vais pas me mettre à faire du « slow blogging ». D’ailleurs, je vais commencer par aller diner dans un « slow food ».
Voilà un article qui invite à réfléchir. Le sentiment de malaise qu’il nous laisse est sans doute nécessaire pour nous faire accepter qu’il est « urgent » de passer à des rythmes (personnels, collectifs) plus lents, en accord avec notre nature, avec la Nature.
Bravo Elisabeth pour cette chronique , Comme beaucoup, je partage l’analyse de JLS sur le monde comme il va (« dans le mur ») et sur la part de la responsabilité individuelle dans l’avenir de la planète (car nous ne sommes pas les seuls concernés dans les décisions que nous prenons).
Le « fast life » est tellement tendance que tout ce qui n’est pas immédiatement productif est considéré comme inutile, penser devient ringard. Pourtant prendre le temps de réfléchir à ce que l’on fait, ce que l’on lit , ce que l’on voit nous aide à prendre les bonnes décisions et a se poser les bonnes questions. Le temps de la vie ce n’est pas simplement des secondes qui se poursuivent dans une course effrénée vers la mort, le temps de la vie est fait pour être vécu pleinement, rempli de sens, ou du moins d’une quête de sens. Sinon autant être un robot ou une amibe.
Catherine
Bjr, le titre avec une faute d’orthographe, ça n’est pas très classe : « TROP VITE ! Pourquoi nous sommes prisonnier du court therme ». « terme », ce serait mieux. Si vous avez besoin d’une relecture, contactez-moi. C’est mon métier ! 😉 🙂
Salut Marie,
Merci pour ton feedback ! C’est corrigé 🙂
Younes, assistant d’Olivier Roland.