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Pour aller plus loin :
- Le site web sur lequel Gauthier raconte son aventure : Web Robinson
- Sa page Facebook
Transcription texte (littérale) de la vidéo :
Olivier Roland : Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle vidéo de « Des livres pour changer de vie ». Je suis actuellement avec Gauthier Toulemonde. Bonjour Gauthier.
Gauthier Toulemonde : Bonjour.
Olivier Roland : Alors Gauthier a fait récemment une aventure intéressante. Vous avez insisté sur le fait que ce n’est pas un exploit, tout le monde peut le faire.
Gauthier Toulemonde : Ce n’est pas du Koh-Lanta, surtout pas.
Olivier Roland : Voilà.
Je vous présente. Vous êtes entrepreneur, vous êtes chef d’entreprise, vous avez une maison d’édition en fait. Vous faites des magazines, un sur les timbres et un autre sur l’immobilier, le droit dans l’immobilier. Donc là, on se trouve d’ailleurs dans votre bureau près de Lille, avec des livres qui sont assez anciens sur les timbres postes. Et vous avez décidé de partir dans une île déserte avec un ordinateur, des panneaux solaires, une connexion satellite et de gérer votre entreprise à distance pendant 40 jours.
Gauthier Toulemonde : C’est exactement ça. En fait, l’idée m’est venue lorsque j’ai rejoint Jean-Louis Étienne à Clipperton, c’était en 2005. Il y avait des scientifiques qui étaient là, et je m’étais aperçu qu’ils travaillaient avec des panneaux solaires, une éolienne et qu’ils étaient en totale autarcie. Donc, ça m’a assez bluffé et mon rêve d’enfant qui était de partir sur une île déserte, tout d’un coup, a commencé à germer. Je me suis dit qu’en fait, c’était possible d’être sur une île déserte, travailler en autarcie. Et après, il y avait un petit peu de temps.
Donc, j’ai participé au tour du monde du PlanetSolar, donc le bateau solaire qui a fait le tour du monde sans consommer d’énergie autre que le soleil. Et donc, c’était durant l’étape entre Miami et Cancún, et là encore une fois, j’étais bluffé de voir que le solaire, ça fonctionnait très bien, que les nouvelles technologies, c’était parfait. Et donc là, je me suis dit : « Il faut vraiment y aller, c’est possible ».
Et en décembre 2012, j’étais à Gare Saint-Lazare. Il y a énormément de personnes, c’était un flot humain. C’était décembre. C’étaient les gens qui étaient avec des cadeaux, etc. Ils avaient tous l’air extrêmement triste, oppressé, et j’ai trouvé ça absolument redoutable.
Olivier Roland : Oui.
Gauthier Toulemonde : Ça m’a fait penser au film « L’œuf du serpent ». On voyait des gens qui ont l’air très triste, les images en noir et blanc qui sont terrifiantes. Et j’ai pensé à ça et je me suis dit : c’est quand même absurde. La plupart de ces gens-là qui travaillent dans les services pourraient peut-être travailler un petit peu à distance de chez eux. Ce serait possible. Et donc, je me suis dit : OK, on va faire une opération un peu spectaculaire, et c’est comme ça qu’est né Web Robinson.
Lorsque j’ai pris le métro, je me suis dit : ce serait Web Robinson. Je me souviens, c’était entre Pigalle et Lamarck-Caulaincourt et voilà. C’est né comme ça.
Olivier Roland : C’est là où vous avez eu l’idée du titre ? Le nom de l’aventure, du site web ?
Gauthier Toulemonde : C’est là où j’ai eu l’idée du titre, où me sont revenus le bruit des oiseaux, des chants d’oiseaux à Clipperton, le bruit du ressac et tout ça.
Olivier Roland : Juste Clipperton, parce que je ne pense pas que tout le monde connaît, c’est une petite île française.
Gauthier Toulemonde : Alors c’est un petit îlot de terre française qui flotte en plein milieu du Pacifique, il n’y a rien autour et elle n’est peuplée que d’oiseaux et de crabes.
Olivier Roland : Et c’est à peu près à 2 000 kilomètres à l’ouest du Mexique, si je me rappelle bien ?
Gauthier Toulemonde : Très exactement à 1 200 kilomètres d’Acapulco.
Olivier Roland : Donc, c’est au milieu de rien.
Gauthier Toulemonde : C’est au milieu de rien.
Olivier Roland : La France a ça.
Gauthier Toulemonde : La France a ça, c’est quand même une zone…
Olivier Roland : De pêche.
Gauthier Toulemonde : qui permet d’avoir des droits de pêche qui sont assez considérables. C’est une zone qu’elle n’exploite pas beaucoup et que par contre, les Mexicains ne se privent pas pour exploiter.
Olivier Roland : D’accord. Vous êtes allé là-bas. C’est là que vous aviez eu le premier déclic, deuxième déclic sur le bateau solaire. Et dans le métro donc, l’idée du titre. C’est là où vous vous êtes dit : « je me lance vraiment, on y va. »
Gauthier Toulemonde : Voilà.
Olivier Roland : Donc, c’était en décembre 2012. C’est ça ?
Gauthier Toulemonde : Absolument.
Olivier Roland : D’accord. Et donc, vous avez mis combien de temps à préparer tout ça ? À trouver l’île ?
Gauthier Toulemonde : Il a fallu 6 mois pour trouver l’île qui n’était pas mal, où les gens m’accepteraient parce que l’administration indonésienne a un droit de regard. Quand vous êtes dans la presse, un patron de presse plus un journaliste doublé de tout ça, ben les gens se disent : « Oulà, il va faire de l’espionnage. » Donc, on m’a refusé pas mal d’îles. Et puis finalement, grâce à quelqu’un qui s’appelle Alvaro Cerezo qui est un Espagnol, qui a le site Docastaway, quelqu’un avec qui j’ai correspondu par le net, et puis il m’a dit : « j’ai trouvé une île, etc. » C’est comme ça que j’ai pu trouver cette île au large de Sumatra.
Olivier Roland : Waouh ! OK. Donc, vous avez trouvé l’île. C’est bien.
Comment vous avez fait les préparations ? Comment vous avez pu savoir tout ce dont vous avez besoin sans vous tromper ? Parce qu’il ne faut pas se tromper, c’étaient 40 jours sans voir personne.
Gauthier Toulemonde : Il ne faut pas oublier un ouvre-boîte ou ce genre de choses.
Olivier Roland : C’est ça.
Gauthier Toulemonde : Mais ça tombe bien, je n’avais pas de boîtes. Il fallait surtout des panneaux solaires.
Donc là, j’ai bénéficié de l’infrastructure de PlanetSolar. Raphaël Domjan, qui était initiateur du projet, avait pas mal d’idées sur ce que je pouvais faire. Donc on a pris 4 panneaux solaires, 2 batteries, 2 ordinateurs, un de sécurité, puisqu’il faut toujours tout doubler sur une île déserte. Et puis, un téléphone satellitaire et une thuraya pour avoir la connexion au satellite.
Olivier Roland : Donc, le téléphone satellitaire, c’est pour appeler. Le thuraya, c’est pour avoir la connexion Internet.
Gauthier Toulemonde : Tout à fait.
Olivier Roland : D’accord. OK.
Gauthier Toulemonde : Donc, voilà. Raphaël Domjan m’a accompagné pendant 2 jours parce que je n’étais pas très bon en technique et le pari, c’était vraiment que ça fonctionne. Donc, il fallait vraiment qu’on soit certains que tout fonctionne bien avant son départ. Deux jours plus tard, il est parti et puis après c’était le début de l’aventure.
Olivier Roland : D’accord. Vous êtes arrivés à deux sur l’île.
Gauthier Toulemonde : Voilà.
Olivier Roland : OK. Donc, vous avez volé jusqu’en Indonésie. Vous êtes arrivés là-bas. Deux jours de préparation, et après c’est le grand saut.
Gauthier Toulemonde : Voilà. Tout à fait.
Olivier Roland : OK. Et vous avez d’ailleurs raconté tout, enfin, pas tout, mais vous avez partagé énormément sur votre page Facebook de là-bas. Sur votre blog aussi, on pouvait suivre. Il y a des gens qui ont pu suivre. Il y a les médias qui ont beaucoup relayé l’information. C’est comme ça que je vous avais découvert d’ailleurs.
Alors, racontez-nous un petit peu comment ça s’est passé sur place. C’était donc une petite île du genre de…
Gauthier Toulemonde : Oh ! C’est une île de 700 mètres de long, 500 de large, donc c’est…
Olivier Roland : Waouh ! C’est vraiment…
Gauthier Toulemonde : C’est petit. Voilà. Avec une jungle extrêmement dense au milieu, qui était peuplée de serpents, de varans, d’oiseaux aussi un peu sympathiques. Et puis sur le pourtour, une plage qui était toujours recouverte à marée haute parce que vraiment, c’était un petit halo de terre qui flottait sur pas grand-chose.
Olivier Roland : Zéro être humain ?
Gauthier Toulemonde : Zéro être humain, ce qui était vraiment la condition pour aller sur place. Il fallait vraiment que je n’aie aucun contact avec la civilisation.
Dans Web Robinson, il y a à la fois Web, les nouvelles technos. Et puis, il y a aussi Robinson qui est resté quand même pas mal de temps tout seul, donc je voulais vraiment être seul. Voilà.
Olivier Roland : D’accord. Donc comment ça s’est passé les premiers jours ?
Gauthier Toulemonde : Affreusement mal.
Olivier Roland : C’est vrai ?
Gauthier Toulemonde : Parce qu’en fait, j’étais parti au moment de la pire saison. C’était la saison des pluies. Et donc, j’ai eu des orages absolument monstrueux tous les soirs, une partie de la journée. Et quand vous devez travailler face à l’océan puisqu’il n’y a que là où j’avais la connexion Internet, là vous vous rendez compte que ça devient très compliqué de travailler. Donc, je travaillais en partie dans la tente qui logeait le matériel technique. J’avais un hamac pour dormir. Et puis, c’était tout. Mais quand il pleut beaucoup, qu’il y a des orages qui sont très forts. Les orages ici, même dans les Alpes par exemple, ça paraît monstrueux. Mais là, en Asie, c’est parfois prodigieusement terrible. Donc, il a fallu s’acclimater pendant 15 jours à une nature qui était carrément hostile. Et après, on s’aperçoit qu’on s’habitue à tout. Et à la fin, je n’avais pas peur. Il y a des gros orages, des pluies torrentielles, ça ne me faisait pas grand-chose.
Olivier Roland : Et puis, il y avait aussi peut-être la crainte que votre matériel en souffre parce que sans votre matériel, vous ne pouvez plus faire votre challenge.
Gauthier Toulemonde : Certaines nuits, j’ai dû me lever, sortir du hamac, reprendre mes panneaux solaires, remettre des bouts pour bien les ficeler. C’était assez sportif. Donc j’étais occupé de 5 heures du matin, avant le lever du soleil, jusqu’à 11 heures du soir.
Olivier Roland : Ça, c’était votre journée typique ?
Gauthier Toulemonde : C’était une journée typique avec juste deux heures pour moi le temps de déjeuner, dîner, m’occuper des animaux également puisqu’en fait, il y avait des rats sur cette île. Donc lorsqu’Alvaro Cerezo a fait la reconnaissance de l’île, il m’a dit : tout est très bien, mais pendant toute la nuit, j’ai des rats qui me grimpaient dessus. C’est un peu spécial.
Donc ma grande crainte, ce n’étaient pas les rats en tant que tels. J’étais vacciné contre la rage, tout allait bien. Mais c’était surtout qu’ils viennent grignoter les fils électriques. Et à ce moment-là, toute l’opération tombait. Donc, on a décidé de louer un chien, un gros, et des chats. Ils ont fait leur travail magnifiquement puisqu’en fait, je n’ai pas vu un seul rat.
Olivier Roland : Donc, voilà. Cette expérience, c’était aussi une manière de vivre un petit peu à l’ancienne, alors avec les nouvelles technologies, mais je veux dire, on voit que les animaux comme les chats et les chiens, c’étaient les premiers domestiqués, ce n’était pas pour rien. C’est parce que ça aidait vraiment les êtres humains dans une nature qui était hostile et vous avez pu revivre ça en partie et voir à quel point ce sont des compagnons utiles pour l’homme.
Gauthier Toulemonde : Pas seul avec des animaux, je leur parlais tout le temps.
Olivier Roland : Oui. Ça, c’est intéressant.
Gauthier Toulemonde : Donc de ce point de vue là, c’était très bien. Il n’y a pas eu de vrai moment de solitude sauf peut-être au moment des grandes tempêtes parce qu’il y avait eu de très grosses tempêtes et c’était l’île qui était quand même potentiellement peut-être submersible, donc vous ne vous sentez pas forcément très à l’aise. Donc, il y a eu ces peurs-là, mais jamais vraiment de sentiment de solitude. D’isolement, oui, mais de solitude, sûrement pas.
Et en fait, quand vous êtes sur une île déserte, si vous ne travaillez pas, c’est relativement facile de s’en sortir. Vous pouvez pêcher, vous pouvez manger des plantes. Donc, tout va bien. Quand vous devez travailler et être sur une île déserte, assurer une partie de votre subsistance, c’est là où les choses se compliquent singulièrement. Donc, Alvaro m’avait dit : c’est quasiment mission impossible et bon courage.
Olivier Roland : Encourageant.
Gauthier Toulemonde : Du courage, il en a fallu. Il en a fallu parce que lorsque vous passez trois heures à pêcher les poissons, c’est-à-dire que vous prenez du retard sur trois heures, deux-trois heures, sur votre emploi du temps.
Olivier Roland : Travail classique, oui.
Gauthier Toulemonde : C’est comme ça que vous travaillez très tard et à ce moment-là, ça devient très pénible. Donc, j’ai fait une impasse sur la nourriture et j’ai quasiment mangé que du riz et des pâtes pendant 40 jours.
Olivier Roland : Donc, c’étaient le riz et les pâtes que vous aviez amenés ?
Gauthier Toulemonde : Tout à fait.
Olivier Roland : Et vous me disiez aussi quand on discutait un petit peu pour préparer l’interview que vous n’étiez pas éduqué suffisamment sur le type de poissons qui étaient comestibles, le type de plantes qui étaient comestibles.
Gauthier Toulemonde : Absolument. Lorsqu’on part sur une île déserte, et vous faites l’impasse de quelque chose, vous savez que vous allez le payer très cher. Donc, j’avais tout préparé sur le plan technique, sur le plan du boulot, mais par contre la nourriture, effectivement, j’ai perdu 14 kilos, je suis revenu avec des grosses carences alimentaires. On le paie « cash », pas de problème.
Olivier Roland : Mais, bon, vous avez survécu en tout cas.
Gauthier Toulemonde : J’ai survécu, tout à fait.
Olivier Roland : Alors, est-ce qu’il y a eu des moments où vous avez eu vraiment peur, un moment pendant votre séjour ?
Gauthier Toulemonde : Au départ oui. Il y a les serpents qui sont potentiellement mortels. Mais on ne cherche pas les rencontres, ni le serpent ni vous, donc après tout, tout va bien. Donc les animaux, tels les varans, sauf si vous avez un petit coup de langue sur une plaie, là effectivement, il est temps de partir en urgence à l’hôpital.
Olivier Roland : Parce qu’ils ont la langue qui est venimeuse.
Gauthier Toulemonde : La langue est venimeuse donc c’est très dangereux, mais le varan non plus ne cherche pas trop la compagnie. La nourriture, oui. Ça, c’est certain. Les autres animaux, oui, les varans ont tué plus de onze chats. J’ai des chatons qui sont nés à ce moment-là. Donc, ils les ont tous tués. J’avais une poule pour pondre des œufs, malheureusement…
Olivier Roland : Elle n’a pas eu le temps ?
Gauthier Toulemonde : Oui. Puis elle était un peu stressée la pauvre. Donc après, elle a été mangée par un varan.
Olivier Roland : Oui.
Gauthier Toulemonde : Il y avait un coq qui était là pour lui tenir compagnie, il a été également mangé. Donc, les animaux ont payé.
J’avoue que je ne pensais pas qu’on aurait trouvé des varans sur l’île. Effectivement, on est revenus moins nombreux qu’on était partis.
Olivier Roland : D’accord, c’était plus dangereux pour les animaux que pour vous ?
Gauthier Toulemonde : Oui. Tout à fait.
Olivier Roland : Alors, qu’est-ce qui s’est passé au niveau de la gestion de votre entreprise ? Est-ce que vous avez réussi sans problème à assurer le service minimum ou il y a eu des petits problèmes par rapport à ça ?
Gauthier Toulemonde : On n’a strictement rien changé à nos habitudes de travail. Donc, j’ai numérisé énormément de choses. J’avais une connexion possible par Skype, par téléphone et beaucoup par mail. Donc, on a bouclé les trois magazines normalement avec la pagination. J’ai écrit le même nombre d’articles, etc. sauf que c’était parfois difficile de travailler quand il fait 35° à l’ombre.
Olivier Roland : On peut l’imaginer, oui.
Gauthier Toulemonde : Que parfois il fait beau et que ça peut être tentant de faire autre chose. Donc, il faut s’imposer une grande discipline de travail. Et puis lorsque vous commencez à avoir des carences alimentaires, c’est là que vous vous apercevez que ça devient très compliqué de travailler normalement et ce pour quoi on peut mettre une heure en temps normal, on va mettre cinq heures, ou trois heures, ou deux heures pour le faire. Alors, c’est là où ça devient un peu compliqué pour celui qui est sur l’île.
Au niveau des relations avec la société, on avait bien préparé le projet. C’est un projet vraiment collectif. Personne ne voulait ma place quand je suis parti. Et donc, on a bien fonctionné. Il y a une bonne fluidité. On a eu de très bons rapports par mail. Il y a souvent des mails le week-end : « Alors est-ce que tout va bien, tu tiens bien ? » C’était vraiment très sympathique et ça a bien soudé l’équipe. Voilà.
Donc, le travail est censé être extraordinaire dans ces conditions-là. On l’a voulu extrême parce qu’il fallait vraiment que ça passe dans les médias et qu’on le popularise. En revanche, 40 jours, lorsqu’on est responsable de sa société, c’est un peu un maximum. Au-delà, ça devient plus compliqué.
Olivier Roland : D’accord. Vous n’auriez pas pu rester 90 jours par exemple.
Gauthier Toulemonde : Déjà, j’avais un conseil d’administration un peu plus tard. Donc, je ne pense pas que mes actionnaires avaient très envie d’aller sur l’île. On aurait pu faire par Skype, mais il y a quand même des choses à signer. Et là aussi quand on parle de signature, lorsqu’on part comme ça, on est obligé de déléguer et notamment pour tout ce qui est chèque. Je signe tous les chèques de la société. Là, j’ai dû déléguer auprès de deux personnes. Donc, ça veut dire que vous faites confiance.
Et tout le problème du travail à distance c’est que beaucoup de patrons de sociétés ne font pas confiance. Ils sont persuadés que lorsque vous n’êtes pas derrière le dos des gens, ben, ils ne foutent rien. Voilà. Ça tombe bien, j’étais à 10 000 kilomètres donc j’avais peu de chances de savoir si ça marchait bien. Sauf que dans la presse, on voit vite si un magazine tient la route ou pas, s’il est bien fait, s’il est bien maquetté, s’il est dense. Donc, on ne peut pas non plus trop tricher à ce niveau-là.
Olivier Roland : Votre équipe vous envoyait la maquette au format PDF, je suppose ? Donc, ça vous permettait de vérifier que tout était OK ?
Gauthier Toulemonde : Absolument.
Olivier Roland : D’accord. Waouh ! Donc, il n’y a pas eu de souci au niveau du matériel, de la connexion, tout ça. Tout s’est passé comme vous vouliez, sauf que vous ne pouviez pas vous connecter de la jungle, mais sur la plage, c’est ce que vous disiez ?
Gauthier Toulemonde : La thuraya a fonctionné très bien. Le téléphone iridium, c’était parfois un peu compliqué. Ça ne marche pas à chaque fois.
Olivier Roland : D’accord. Et quel budget vous avez eu de communication à peu près ? Sur ces 40 jours ?
Gauthier Toulemonde : J’ai eu la chance d’être sponsorisé donc je n’ai pas eu un budget normal de communication, je ne payais pas grand-chose. Pour les panneaux solaires, c’est un peu la même chose. On me les prêtait. Donc au niveau coût pour la société, il n’y en a pas eu.
Olivier Roland : D’accord.
Gauthier Toulemonde : Ça, c’était aussi le but. Pour une petite société, on n’allait pas dépenser beaucoup d’argent dans ce genre de projet puisqu’il fallait quand même préserver les équilibres économiques, donc on les a totalement préservés.
Olivier Roland : Waouh ! OK. Votre productivité, elle, s’en est ressentie, ce que vous disiez, au fur et à mesure avec les carences alimentaires, etc. Donc au final, au bout de ces 40 jours, vous avez l’impression que vous avez loupé des opportunités au niveau de votre entreprise ? Il y a des choses qui se sont moins bien passées que ça aurait dû ou finalement ce n’était pas si grave ?
Gauthier Toulemonde : Aucune. Tout s’est très bien passé.
Au contraire, même nos clients étaient contents. Nos fournisseurs aussi m’envoyaient des mails : « Est-ce que vous tenez ? Ça va ? Tout va bien ? Etc. » Donc, les relations étaient extraordinaires à ce niveau-là. Extraordinaires.
Olivier Roland : Waouh. Alors, vous avez fait ça pour promouvoir le travail à distance ?
Gauthier Toulemonde : Oui.
Olivier Roland : Bon, c’était un peu des conditions extrêmes. Je ne pense pas qu’il y a beaucoup de gens qui auront envie de partir vivre dans une île déserte comme ça. Par contre, dans une île avec une infrastructure normale, une connexion WiFi, de l’électricité, sans doute que oui. Est-ce que vous avez déjà eu des retours de personnes qui ont été inspirées par votre exemple ? C’était il n’y a pas longtemps, il y a juste trois mois que vous êtes revenu là ?
Gauthier Toulemonde : Même lorsque j’étais sur place, j’ai eu quelques mails surtout d’Anglo-saxons, qui étaient parfois… il y en a un qui, je crois, était au Darfour dans des conditions qui n’étaient pas très faciles.
Olivier Roland : Oui.
Gauthier Toulemonde : Un autre qui était en Éthiopie, qui vivait un peu la même chose, mais c’étaient des gens qui n’étaient pas responsables de sociétés. C’étaient en général des journalistes, des autoentrepreneurs donc ils n’avaient pas la responsabilité d’une société. Et on avait échangé pas mal. Oui, c’était très intéressant. C’est vraiment quelque chose qui est en train de se développer. Ces espèces de bureaux nomades, c’est quelque chose de fascinant.
Olivier Roland : Comme vous dites, aujourd’hui, il y a beaucoup de personnes qui pourraient travailler à distance, au moins partiellement, ne serait-ce que par exemple un jour par semaine. Et elles ne se rendent pas compte, elles n’ont pas encore vu qu’on pouvait faire ça. Donc, c’est pour ça aussi que je voulais vous interviewer, c’est parce que c’est un merveilleux exemple de ce que les nouvelles technologies permettent de faire.
Gauthier Toulemonde : Oui, absolument.
Olivier Roland : Et j’espère que cette interview va vous inspirer à voyager un peu plus. Vous n’êtes pas obligés d’avoir une entreprise qui est conçue pour fonctionner sur Internet. Votre entreprise est classique. Elle n’a pas du tout été conçue pour ça à la base.
Gauthier Toulemonde : Tout à fait.
Olivier Roland : Et vous avez juste adapté ça pour votre projet.
Est-ce que vous ne pourriez pas du coup vous dire, je ne sais pas moi, peut-être pour un prochain défi : « je vais partir vivre trois mois ou six mois quelque part sans forcément être dans une île déserte, mais juste dans un pays pour apprécier un petit peu un autre style de vie » ?
Gauthier Toulemonde : C’est compliqué pour moi.
Olivier Roland : Par rapport au conseil d’administration ? Ce genre de choses ?
Gauthier Toulemonde : Je n’ai pas les conseils d’administration tous les jours, mais il y a quand même une nécessité d’avoir des contacts physiques. Donc trois mois, c’est trop long. Par contre…
Olivier Roland : Ce serait quoi votre maximum, vous pensez ?
Gauthier Toulemonde : 40 jours, c’est un max pour ça.
Olivier Roland : Mais est-ce que, vous, si on vous avait dit là il y a quelques années : « tu peux partir 40 jours dans une île déserte », vous auriez dit c’est possible ? C’est peut-être juste une limite à dépasser.
Gauthier Toulemonde : Non. Déjà, il n’y avait pas de nouvelles technologies il y a quelque temps.
Olivier Roland : C’est vrai. Je suis d’accord.
Gauthier Toulemonde : Le solar ne fonctionnait pas très bien. Donc c’était quelque chose, c’était un rêve impossible au départ. Il l’est devenu, mais il n’était pas du tout au départ.
Olivier Roland : Il y a beaucoup de chefs d’entreprises qui peuvent voir ce genre de choses et se dire : « Non, ce n’est pas pour moi ! Ce gars-là devait avoir quelque chose de spécial, ou son entreprise a…
Gauthier Toulemonde : Il faut avoir la bougeotte. Il faut aimer les conditions… je n’aurais pas aimé partir sur une île trop, avec une grosse infrastructure. Je voulais vraiment des conditions très sommaires, plus heureuses.
Olivier Roland : C’était votre rêve, oui.
Gauthier Toulemonde : Et je pense qu’en janvier de l’année prochaine, je partirai dans le désert d’Oman, avec cette fois-ci un dromadaire.
Olivier Roland : C’est dans quel pays ça ?
Gauthier Toulemonde : Oman, je serai au sud de Mascate qui est la capitale.
Olivier Roland : D’accord.
Gauthier Toulemonde : Et je vais partir avec un dromadaire, mes 4 panneaux solaires, le téléphone satellitaire, deux ordinateurs, et donc là, ce sera un bureau qui sera un petit peu itinérant en Oman. Mais toujours avec le but de ne voir personne. Donc, on évitera les oasis, etc., et voilà.
Le désert, c’est plus dur. Il fait très chaud la journée, très froid la nuit. Il y a beaucoup de serpents, beaucoup de scorpions. Donc là aussi, on se met en danger, mais c’est ça qui met un peu de piment dans la vie.
Olivier Roland : Et vous devez prévoir l’eau là du coup.
Gauthier Toulemonde : Là, je vais prendre de l’eau oui.
Olivier Roland : Alors vous devez prévoir de l’eau pour 40 jours, c’est 40 jours aussi ?
Gauthier Toulemonde : Oui.
Olivier Roland : Ça représente beaucoup d’eau, je ne sais pas.
Gauthier Toulemonde : Il faut, dans ces conditions-là, en gros, deux litres d’eau par jour.
Olivier Roland : Donc, il faut 80 kilos d’eau.
Gauthier Toulemonde : Oui.
Olivier Roland : Voilà. Ben, il faut prévoir. Avec le dromadaire, ça devrait aller.
Gauthier Toulemonde : Avec le dromadaire, ça devrait aller.
Olivier Roland : Donc, ça y est, vous avez chopé le virus là.
Gauthier Toulemonde : Il n’y a pas de problème. Non, au contraire. Ce sera toujours la promotion du travail à distance. Je pense que ça peut aider notamment des gens qui sont handicapés, qui aimeraient bien travailler de chez eux.
Olivier Roland : C’est vrai.
Gauthier Toulemonde : Ça peut aider des femmes qui élèvent des enfants, qui parfois ont besoin d’arriver tôt chez elles. Et puis aussi, des gens qui pourraient travailler dans des endroits un peu plus près de la France, au centre de la France par exemple, et puis se dire : « OK, terminés les embouteillages, le métro, etc., et je travaille de chez moi dans un cadre agréable. »
Olivier Roland : Ça peut vraiment beaucoup améliorer la qualité de vie.
Gauthier Toulemonde : Ça peut complètement la transformer.
Olivier Roland : Sans qu’on ait besoin de demander une augmentation, ou de changer de boulot. Tout simplement, en travaillant différemment.
Gauthier Toulemonde : Ce sera une question d’évolution de mentalité, à la fois chez les salariés, mais aussi chez les gens qui ont la responsabilité d’eux. Donc, il y a vraiment une évolution à faire de part et d’autre.
Olivier Roland : Oui. Ça a beaucoup d’avantages et aussi ses inconvénients. Notamment, on perd cette socialisation, on va dire, avec le personnel de l’entreprise. Vous ne pourriez pas faire plus tard un jour… Enfin, je pense qu’il y a des gens qui sont faits pour ça, et d’autres pas. Est-ce que vous pensez qu’on va plutôt s’acheminer vers une manière de fonctionner mixte c’est-à-dire peut-être deux jours par semaine en entreprise, et le reste à distance ?
Gauthier Toulemonde : J’y crois beaucoup à ça.
Olivier Roland : Oui.
Gauthier Toulemonde : Ou éventuellement à des centres où il y a des gens…
Olivier Roland : D’espèce de co-travail.
Gauthier Toulemonde : Voilà, exactement.
Olivier Roland : Oui, ça se développe beaucoup.
Gauthier Toulemonde : Ça permet de se retrouver devant une machine à café le matin, de discuter. On ne peut pas non plus vivre en Robinson. Ça n’a pas de sens.
Olivier Roland : Oui, voilà, c’est ça. Donc, l’avenir serait peut-être beaucoup de personnes qui travaillent de chez elles pour des entreprises différentes, mais qui se retrouvent dans des endroits spécifiques pour avoir cette socialisation, échanger des blagues devant la machine à café, enfin tout ce qu’on fait dans une entreprise classique. Sauf que là, ce seront des gens qui ne seront pas dans la même entreprise.
Gauthier Toulemonde : Oui. Sur une île déserte, parfois, on peut aussi lorsqu’on est seul avoir des réactions un peu curieuses. Il n’y a plus personne pour vous parler, etc. j’utilisais très peu Internet. Donc c’était un jour après beaucoup de pluie et pas mal de fatigue, j’ai une poule qui est venue manger dans la casserole de riz, je n’ai pas du tout apprécié et je me suis aperçu que je courrais derrière elle avec une machette. À ce moment-là, oui, effectivement la trop grande solitude parfois peut créer des…
Olivier Roland : Des comportements un peu bizarres.
Gauthier Toulemonde : Des comportements extrêmement étonnants, oui.
Bon, c’est arrivé une seule fois, mais imaginez quelqu’un qui reste deux ans sur une île déserte.
Olivier Roland : Il y a de quoi devenir fou, oui.
Gauthier Toulemonde : Ça peut rendre cinglé. Donc, il faut un très grand mental. Il ne faut surtout pas que des gens aient cette tentation-là, en se disant : « j’ai des problèmes, je vais les régler là-bas ». Si on en a, il ne faut surtout pas partir. Il faut être bien dans sa tête et il faut éviter de courir après les poules.
Olivier Roland : D’accord, il ne faut pas être, c’est ce que vous disiez : aller dans une île pour régler ses problèmes, c’est une mauvaise solution parce que…
Gauthier Toulemonde : Surtout pas.
Olivier Roland : En fait, les problèmes vont apparaître encore de manière encore pire.
Gauthier Toulemonde : Ils s’amplifient et vous n’avez personne pour vous raisonner. Non, c’est dangereux.
Olivier Roland : OK, waouh ! Je pense qu’on a eu un bon aperçu de votre aventure, de tout ce que vous avez fait. Donc, vous êtes content aujourd’hui d’avoir fait ça ?
Gauthier Toulemonde : Très. Si c’était à refaire, je referais exactement la même chose.
Olivier Roland : C’est vrai, il n’y a pas des erreurs que vous aviez faites que vous…
Gauthier Toulemonde : À part la nourriture, non.
Olivier Roland : Donc pour le désert, il n’y aura plus de pâtes et de riz. Ça sera un peu plus varié, c’est ça ?
Gauthier Toulemonde : J’aime bien toujours le riz donc, il y aura du riz, mais il y aura peut-être autre chose. Il y aura peut-être des fruits par exemple pour éviter les carences alimentaires.
Olivier Roland : Alors pendant 40 jours, il faudra les conserver. Ça va aussi être un défi intéressant.
Gauthier Toulemonde : C’est tout l’objet de la préparation. C’est compliqué.
Olivier Roland : Donc pour janvier 2015, c’est prévu ?
Gauthier Toulemonde : Janvier 2015.
Olivier Roland : Et là, vous me disiez que vous êtes en train de préparer un livre qui va raconter cette expérience.
Gauthier Toulemonde : Sur l’île déserte oui.
Olivier Roland : Il n’a pas encore de titre, mais il est prévu pour cette année, 2014 ?
Gauthier Toulemonde : Il est prêt pour cette année, il sera publié chez Arthaud.
Olivier Roland : Date de publication prévue ?
Gauthier Toulemonde : Novembre, décembre, je pense.
Olivier Roland : Novembre, décembre. On va regarder ça avec attention.
En tout cas, pour ceux qui veulent revoir ce défi à l’envers puisque tout a déjà été publié, donc ils peuvent aller voir Web Robinson, le blog. Il y a aussi le groupe Facebook sur lequel vous avez tout partagé. Il y a les photos, les commentaires au jour le jour, c’est vraiment passionnant à lire. Moi, j’ai tout relu pour cette interview et c’était vraiment très intéressant. Donc, je vous encourage à aller voir.
Donc merci, Gauthier, d’avoir partagé ça avec nous.
Bravo pour ce défi ! C’est génial, moi j’adore les entrepreneurs comme ça qui font des choses qui sortent un petit peu de l’ordinaire et qui essaient de promouvoir comment on peut utiliser les nouvelles technologies de manière intelligente pour faire quelque chose de différent. Donc, merci d’avoir fait ça et à bientôt pour de nouvelles aventures.
Gauthier Toulemonde : À bientôt. Au revoir.
bonjour olivier et Gauthier,
merci d’avoir partager votre histoire elle est assez bluffante.
merci olivier de nous faire s’avoir quand le livre de Gauthier vas sortir.
bonne journée
Jérôme
Impressionnante cette histoire!
Bonjour Olivier et Gauthier !
Vivre sur une île déserte avec des rats et des varans… il y a de quoi ne pas être très à l’aise.
Je trouve que c’est une aventure passionnante, mais vraiment à risque et très dangereuse.
Vous avez quand même survécu tout ça, Gauthier. Et c’est ce qui compte.
Alors, Bravo à vous !
Bien amicalement,
Giresse
Oui c’est clair, merci pour cette interview ! On a du mal à se trouver des excuses pour ne pas travailler après ça 🙂
Interview très intéressante. Bravo Olivier pour ce contenu de qualité ! 😉
Merci Olivier pour ces interviews fabuleux,merci Gauthier pour montrer la voie au public,
je suis moi-même occupée à préparer un challenge personnel « créer une clinique internationale indépendante à Bali » avec un balinais connu Ratubagus je vis actuellement en Belgique.Je fais partie du secteur médical;mon challenge est de construire un pont entre 2 endroits l’Asie et l’Europe,d’établir un nouveau concept de soins de santé : les nantis parrainent les moins nantis, il y a de l’entraide, un partage de toutes les connaissances des acteurs et un scénario économique indépendant qui soutient tous les thérapeutes actifs au sein du projet.Le but de ce projet est d’accélérer tous les processus d’adaptation des gens à notre société en respectant l’être spirituel qu’ils sont aussi; ce que j’ai en commun avec vous est ce côté novateur pour le public qui va dire « oui c’est possible! » Yes we can do it! j’applaudis du fond du coeur à vos initiatives encore bravo et merci pour moi et pour tous
Bonjour,
Quelle aventure ! C’est vraiment motivant de voir des personnes pleine de courage et de volonté à accomplir des choses extraordinaires !
Un grand bravo, et merci pour cette interview et de ce partage !
Merci pour cette belle initiative qui va participer au changement des mentalités au travail, et dans les rapports employeurs-employés et vice-versa…Le besoin de changement est urgent!
Merci pour avoir partager cette interview hyper inspirante !
C’est une expérience fascinante…
Quelle belle aventure! je pense que nous devrions tous partir vivre une autre vie meme si c´est pendant quelques jours ou quelques semaines! encore bravo!!!
Beaucoup de risques, de sponsors, d’aides! cela n’a rien d’une aventure.
Il y a de nombreux points du globe et d’iles désertes sans animaux dangereux où il est possible de vivre à la fois une vie de Robinson, se baigner et se nourrir sans pratiquement ne rien amener avec soi, à part des allumettes, tout en travaillant sur internet avec des moyens modernes mais coûteux.
A Oman ce n’est pas 2 litres dont il aura besoin mais de bien plus. Et qu’adviendra-t-il si le dromadaire se barre?
Merci Olivier pour cette vidéo, Merci Gauthier pour ce partage d’expériences.
Pourvu que cette initiative influe positivement sur les possibilités de travail à distance ! 😉
Isolée dans le centre de la France avec mes poules et mes chats, mais sans les varans, alors je ne me plains pas !!! 🙂
Merci pour tout.
G.
Bonjour Olivier,
Je viens d’écouter plus que regarder cette interview. Un petit mot pour dire qu’il existe, même si elles sont encore peu nombreuses, des entreprises françaises, qui acceptent le télétravail.
Dans mon entreprise, nous sommes deux à être en télétravail. Mon collègue l’est à plein temps. Pour ma part, je le suis un jour par semaine, les trois autres jours je suis dans l’entreprise. Ah oui ! je suis aussi au 4/5. Je suis vraiment une chanceuse. Et tout ça depuis 2010.
J’ai beaucoup de chance de faire partie d’une entreprise qui m’a accordé le télétravail pour que je puisse mieux m’occuper de ma fille.
Juste un petit retour d’expérience.
Marine