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L’esprit critique pour les Nuls

L'esprit critique pour les nuls de Thomas C. Durand

Résumé du livre « L’Esprit critique pour les Nuls » de Thomas C. Durand : un livre clé pour apprendre à réfléchir correctement en se débarrassant peu à peu de nos nombreux biais et préjugés — un enjeu de taille à l’heure des fausses informations et autres théories du complot !

Par Thomas C. Durand, 2023, 425 pages.

Chronique et résumé de « L’Esprit critique pour les Nuls » de Thomas C. Durand

Introduction

L’humanité, persuadée de tendre vers un progrès continu, demeure néanmoins entravée par un cerveau archaïque, inadapté aux défis contemporains. Les progrès éducatifs mondiaux n’enrayent pas la vague de désinformation.

La pandémie de Covid-19, la propagation du complotisme, la remise en cause électorale par Donald Trump ou encore la guerre en Ukraine illustrent clairement ce déficit d’esprit critique. Les flux médiatiques saturés de contenus fallacieux attisent les tensions. La raison se fait rare.

Pourtant, prendre conscience de cette fragilité cognitive pourrait déclencher une réaction salvatrice. Thomas C. Durand veut développer l’esprit critique de chacun. Il estime que la première étape consiste à admettre ce manque.

Sans cette lucidité, impossible de progresser.

Cela dit, l’auteur, qui est biologiste, ne prétend pas offrir une vérité absolue. Il propose une réflexion nourrie par son expérience, ses lectures, son travail de vulgarisateur et ses références scientifiques. Ce livre encourage le doute constructif, l’autonomie intellectuelle et la mobilisation de l’intelligence collective.

L’auteur souligne enfin l’importance des sources fiables, le besoin de comprendre leur usage, leur présentation et leurs origines. L’objectif est clair : donner au lecteur les outils pour affiner son esprit critique, questionner ses certitudes et s’engager sur le chemin d’une compréhension plus nuancée du monde.

Partie 1 : C’est quoi l’esprit critique ?

Chapitre 1 : De l’humilité épistémique

Thomas C. Durand souligne l’importance de reconnaître l’immensité de notre ignorance. Cette humilité épistémique fonde l’esprit critique. Selon l’auteur, la zététique, « art du doute », n’engendre ni cynisme ni amertume. Au contraire, elle pousse vers plus de tolérance. Elle vient de la tradition sceptique et vise à distinguer la science de la croyance, les faits des illusions, notamment face au paranormal et aux pseudo-sciences.

L’auteur rappelle que l’existence elle-même demeure un mystère. Nous découvrons le monde sans guide clair. Rien ne garantit une compréhension totale de la réalité. Pourtant, cette ignorance peut susciter un émerveillement constant. Même sans réponse définitive, l’univers reste stupéfiant, que la vie continue après la mort ou qu’elle s’éteigne à jamais.

Thomas C. Durand met en garde contre l’arrogance de ceux qui prétendent détenir la vérité. L’esprit critique ne consiste pas à humilier les croyances d’autrui. Il exige de l’indulgence et de la modestie, mais aussi du discernement dans le choix des sujets à questionner.

Personne n’est exemplaire en permanence. Le penseur critique s’efforce d’améliorer sa propre pensée, tout en acceptant l’incomplétude comme levier de progrès intellectuel.

Chapitre 2 : Définir l’esprit critique

Thomas C. Durand souligne d’abord l’ironie de vouloir définir l’esprit critique alors que sa nature reste floue. Il distingue « esprit critique », notion courante, et « pensée critique », plus juste, évoquant un processus actif et dynamique. L’auteur rappelle que, tout comme en biologie, l’absence de définition parfaite n’empêche pas les progrès ni la compréhension.

Il admet ses biais : ses références, son angle de biologiste et les limites de son livre ne couvrent pas toute la complexité. Il insiste sur l’idée que chaque approche, partielle, peut éclairer une facette de la réalité. Cette diversité de perspectives aide à cerner l’objet complexe de la pensée critique.

Il souligne que l’esprit critique n’est pas réservé aux érudits. Ce n’est pas non plus une simple question d’intelligence : une personne très intelligente peut se laisser piéger par ses croyances. Robert Ennis, spécialiste du domaine, propose des définitions qui insistent sur des compétences et des dispositions à exercer la pensée critique, sans fixer une essence figée.

Chapitre 3 : La posture du penseur sceptique

Thomas C. Durand invite chacun à faire preuve de scepticisme, c’est-à-dire, pour l’essentiel, à « rappeler que l’on n’est pas forcé d’avoir un avis sur tout, et encore moins de se tenir à une opinion éternellement une fois qu’on l’a énoncée ou défendue ».

L’auteur rappelle les origines anciennes (grecques et romaines) de cette philosophie. Et il insiste sur son intérêt aujourd’hui :

L’opposé du scepticisme est le dogmatisme. Pour le dire simplement, le sceptique est quelqu’un qui pratique l’art du doute. Il n’a pas peur de se confronter aux incertitudes, alors que le dogmatique prétend définir une vérité ultime et s’y accroche coûte que coûte.

Cette attitude peut, bien sûr, être dérangeante, parce qu’elle remet en question certains ordres établis et peut nous faire sortir des groupes auxquels nous appartenons. D’où l’importance aussi, pour l’auteur, de faire son « coming out sceptique », afin de recevoir le soutien d’autres personnes dans la même situation et ainsi faire de nouvelles connaissances.

Chapitre 4 : Nos croyances épistémiques

Nous avons tous besoins de repères pour juger et prendre des décisions. L’erreur serait de croire que ceux-ci sont inamovibles et définitifs. Ces « croyances épistémiques » peuvent être modifiées. Le premier travail du penseur critique consiste à réaliser une « hygiène d’actualisation de ses représentations » (les croyances épistémiques) lorsque celles-ci sont inadaptées.

En des termes un peu plus savants, le zététicien cherchera à éviter :

  • Le réalisme naïf (l’idée selon laquelle la science a un accès plein à la vérité et donc au réel) ;
  • Le relativisme épistémique qui nous amène à douter du caractère objectif et efficace des sciences ;
  • L’individualisme épistémique qui nous fait croire que nous pouvons tout connaître tout seul, sans l’aide d’autrui.

Thomas C. Durand prône un « évaluativisme » à la suite des travaux de Deanna Kuhn, qui considère l’esprit critique comme ce qui « permet de valoriser les assertions justes et améliore la compréhension », étant donné que nos connaissances sont toujours précaires et que nous n’avons pas d’accès direct à la réalité. Nous retrouvons ici l’humilité énoncée au premier chapitre.

Chapitre 5 : Rationalité vs irrationalité ?

Il existe plusieurs définitions, ou plutôt sous-définitions, de la rationalité. On parle par exemple de rationalité :

  • Épistémique (liée à la connaissance, qui répond à la question « Que faut-il tenir pour vrai ? ») ;
  • Instrumentale (liée aux moyens mis en œuvre pour faire quelque chose, qui répond à la question « Que faut-il faire ? »).

Par ailleurs, il ne faudrait pas confondre rationalité et intelligence. Ainsi, pour l’auteur :

Nous pouvons faire usage de notre rationalité à mauvais escient, notamment pour marquer notre identité à tel ou tel groupe. C’est le cas lorsque nous nions le changement climatique à tout prix, afin de nous ajuster à nos convictions politiques, par exemple.

💡 L’auteur cite également Système 1/Système 2 de Daniel Kahneman qui sert souvent de modèle pour penser l’esprit critique et la réflexivité. Il propose même — en s’appuyant sur des recherches très sérieuses — de développer l’idée d’un « système 3 » (voir p. 76-78) !

Partie 2 : La pensée face à elle-même

Chapitre 6 : Connais-toi toi-même

Connais-toi toi-même est le célèbre précepte du temple de Delphes (dans la Grèce antique), repris par Socrate. En termes contemporains, on parle de « méta-cognition« .

Il s’agit, pour le dire encore autrement, de penser « contre son cerveau » ou contre les biais et les obstacles de nos raisonnements les plus courants (fruits du système 1, si on suit la terminologie de Daniel Kahenman).

Sans aucun doute, il s’agit là de la démarche de base, la plus importante, pour tout penseur critique, selon Thomas C. Durand. C’est « le superpouvoir du penseur critique » selon l’auteur, mais c’est aussi l’aspect le moins spectaculaire de la zététique.

🧠 Pour vous remettre en mémoire tous les biais auxquels nous sommes sujets, tournez-vous par exemple vers la chronique du livre Vous n’êtes pas si malin !

Thomas C. Durand, quant à lui, rappelle quelques effets (ou biais) connus liés à la survalorisation de nos compétences :

  • Illusion de profondeur explicative ;
  • Effet gourou ;
  • Effet Dunning-Kruger (qui conduit à un biais d’autocomplaisance) ;
  • Biais d’internalité ou d’attribution.

Chapitre 7 : Les rois de l’acrasie

Qu’est-ce que l’acrasie et quel est le rapport avec l’esprit critique et l’action ? L’acrasie, c’est l’absence de contrôle (c’est le sens même de l’étymologie du terme, a- crasos en grec).

Quelques formes courantes d’acrasie :

  • Les addictions et abus (alcool, tabac, nourriture, excès de vitesse, etc.) ;
  • La procrastination ;
  • Le laisser-aller à la mauvaise humeur ou à d’autres mauvaises habitudes ;
  • La facillité avec laquelle on clique et on like au lieu d’y penser à deux fois ;
  • Etc.

C’est particulièrement net aujourd’hui, avec notre inaction commune face au changement climatique. Thomas C. Durand rapporte son expérience et son avis sur le sujet. Nous avons beaucoup de mal à agir car nous préférons croire ce qui nous arrange (c’est-à-dire ce qui nous permet de conserver nos vieilles habitudes, même si elles sont mauvaises).

Nous générons des justifications à nos actes ; nous rationalisons, c’est-à-dire nous « réduisons la dissonance cognitive » générée par les situations désagréables.

🧐 Faut-il pour autant mettre en place des méthodes d’ingénierie sociale, voire de marketing social, pour nous faire agir presque « malgré nous » ? L’auteur pose la question sérieusement, tout en pointant les limites éthiques de ces pratiques.

Chapitre 8 : Question de motivation

Nous voulons penser que certaines informations sont vraies pour telle ou telle raison (ou intérêt) ; il y a donc une question de volonté et de motivation dans la recherche et l’adhésion à certaines vérités. Or, plus je veux trouver une information, plus je vais me trouver en sa présence, même si elle est fausse.

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Ici surgit le risque ou le biais de simple exposition, qui stipule que notre attention est dirigée vers ce qui nous intéresse et que nous allons donc, in fine, nous trouver de façon répétée en face des mêmes informations — que nous aurons tendance à prendre pour une confirmation.

Face à tous ces risques, et à tous ces tours que nous joue notre cerveau, pouvons-nous conserver un certain degré d’optimisme vis-à-vis de l’esprit critique ? Thomas C. Durand fait état de deux tendances principales :

  1. La première, plus pessimiste, considère que « la plupart des adultes ne disposent pas de compétences de raisonnement de base » (c’est l’avis du psychologue Richard E. Nisbett notamment, cité par l’auteur) ;
  2. La seconde, plus optimiste, considère que « les humains sont très bien équipés » (c’est l’avis des psychologues Hugo Mercier et Gerd Gigerenzer, notamment).

Thomas C. Durand affirme qu’il est difficile de trancher objectivement, mais il plaide pour l’optimisme.

Chapitre 9 : Et si les émotions étaient « rationnelles » ?

Traditionnellement, nous opposons raison et émotion. Le plus souvent pour dévaloriser la seconde. Mais aussi, de plus en plus aujourd’hui, pour déligitimer la première. Raison et émotion (ou passion, affectivité) sont en guerre !

Pourtant, les deux vont le plus souvent main dans la main. Et il serait irrationnel de ne pas tenir compte de nos émotions dans nos raisonnements. D’ailleurs, pensez simplement à l’expression de libido sciendi : c’est bien par amour (une passion, donc) de la connaissance que les scientifiques s’engagent envers la raison !

Thomas C. Durand passe en revue les théories scientifiques qui nous permettent de relativiser l’opposition raison vs. émotion, qui implique également de se pencher sur l’opposition corps/esprit.

Il en vient à plaider, après d’autres, pour le concept de cognition incarnée. « Dans ces conditions », dit-il, « on peut dire que le jugement rationnel contient les émotions, dans les deux sens du mot contenir : englober et endiguer. »

🥰 Pour aller plus loin sur ce sujet, jetez donc un œil au best seller d’Antonio Damasio, L’erreur de Descartes.

Passer à la loupe nos croyances

Partie 3 : Des connaissances et des croyances

Chapitre 10 : Une brève esquisse de l’histoire des sciences

Il n’est pas inutile de s’intéresser aux sciences et aux techniques dans la société contemporaine. Davantage, même : cela est essentiel, car nos sociétés sont intimement liées au développement de la science et de la technique.

La philosophie et l’histoire des sciences regorgent de théories et de courants. Il n’est pas question pour Thomas C. Durand d’en dresser un panorama dans son ouvrage, qui reste un livre de vulgarisation. Néanmoins, il est plus qu’utile de se faire une idée de ce qu’est la science.

De façon basique, il s’agit d’une exploration collective du réel fondée sur une méthodologie à la fois précise, mais lente et évolutive. Elle est née d’un processus de pensée et d’expérimentation qui remonte loin dans l’histoire. Elle est notamment, dit-on, la fille de la philosophie, à qui elle reprend son goût pour la recherche de la vérité.

Mais la science, aujourd’hui, c’est aussi une pratique et elle est même étudiée par d’autres (sociologues et épistémologues). Et il est même possible — et souhaitable — de rappeler, comme le fait l’auteur, que c’est une institution avec ces jeux de pouvoir, ses « ogres mandarins » et ses « sales cons » (voir p. 164) !

Nul besoin, donc, d’idéaliser la science pour être un zététicien. Au contraire ! En tant que citoyens, nous devrions entretenir un rapport sain et réaliste avec la science.

Chapitre 11 : Savez-vous ce que vous croyez ?

Le penseur critique et le zététicien ne sont pas des gens hors du monde commun. Comme tout un chacun, ils ont des croyances et des opinions. Ils ne délivrent pas leur savoir du haut d’une tour d’ivoire, mais font un travail au sein de leurs semblables.

Cela nous impose de différencier entre croyance et connaissance. « Savoir quelque chose, c’est savoir comment on le sait », dit Thomas C. Durand. Par contraste, une croyance ou une opinion sont des adhésions à un énoncé que je ne suis pas vraiment en mesure de prouver.

Bien sûr, c’est un peu plus compliqué que ça, et l’auteur prend soin de bien distinguer entre différents types de croyances (quelque chose qui nous paraît vrai) et même de pseudo-croyances, catégorie dans laquelle il range entre autres choses les théories du complot.

Or, il remarque que nous pouvons être critiques vis-à-vis de nos pseudo-croyances et que c’est justement l’une des tâches principales de la zététique auquel il attache l’esprit critique :

Chapitre 12 : Aux frontières de la science

La science n’est pas une activité coupée des réalités sociales et politiques. Elle est aujourd’hui au cœur de nos questionnements, lorsque nous voulons savoir quels sont les effets de l’activité humaine sur la qualité de l’air, par exemple, ou que nous avons besoin de comprendre l’effet de sanctions économiques sur la géopolitique, etc.

Si l’institution scientifique demeure prestigieuse pour bon nombre d’entre nous, ce n’est pas le cas de la politique et des « experts » qui font la navette entre les deux mondes. Le grand public est parfois perdu et c’est pourquoi il est si important de développer l’esprit critique et la culture scientifique.

Il est crucial, pour avancer sur ce point, de se donner les moyens de reconnaître entre les sciences et les pseudo-sciences. Pour Thomas C. Durand :

Les négationnismes scientifiques (rejet du changement climatique, négation de la réalité des chambres à gaz, etc.) sont une sous-catégorie des pseudo-sciences.

👉 il existe une série d’indices pour distinguer l’une (la science) de l’autre (une pseudo-science). L’auteur fournit un tableau complet pour s’orienter p. 190-193. Il serait trop long de les énumérer tous ici.

Les pseudo-sciences peuvent avoir des conséquences désastreuses, que ce soit au niveau personnel (si vous vous fiez à des informations erronées au niveau médical, par exemple) ou au niveau politique, voire géopolitique (si vous niez le réchauffement climatique, notamment).

Bien sûr, les sciences n’ont pas réponse à tout. Et c’est justement ce qui les honore ! Il ne s’agira jamais d’une religion dogmatique, mais d’un long processus d’accès à la vérité.

Cela dit, ce progrès même apporte avec lui son lot de « pseudo-sciences », qui utilisent son langage pour le dévier et le retourner contre la vérité même. « Il en ressort le paradoxe suivant », dit l’auteur : « plus les humains ont de connaissances, plus il existe de moyens de les tromper« .

Chapitre 13 : La magie existe-t-elle ?

Quand nous ne parvenons pas à établir un lien causal entre telle et telle chose, nous pouvons avoir tendance à les attribuer à un phénomène « magique ». Dans ce type de pensée, nous mettons en scène un invisible censé échapper à la rationalité humaine et à la science.

Nous y sommes tous soumis peu ou prou. L’auteur prend l’exemple de notre réticence profonde, par exemple, à affirmer tout haut que quelqu’un que nous connaissons bien va mourir. Pourquoi ? Car nous avons peur que le langage puisse avoir des effets directs sur la matière (en l’occurrence sur une personne vivante).

Pour expliquer ce phénomène Thomas C. Durand recourt à la notion de confusion ontologique. Pour faire simple, disons que c’est le fait de confondre les propriétés de deux entités de nature différente. Par exemple : prendre une peluche pour un être vivant, avec des émotions, des souvenirs, etc.

Pour autant, il ne s’agit pas d’affirmer que les rituels et même la magie ne remplissent pas des fonctions importantes dans la société. Nous avons parfois — et même souvent — besoin de nous sentir en sécurité et en contrôle de la situation. La pensée magique « apporte un certain réconfort« , dit ainsi l’auteur.

Mais elle peut s’avérer dangereuse. L’auteur donne de nombreux exemples, dont le développement de comportements risqués ou la radicalisation. Finalement, « la magie et la superstition peuvent nuire à la cohésion sociale, à la santé individuelle et collective, ainsi qu’à la recherche de la vérité et de la compréhension rationnelle du monde », souligne l’auteur.

Il n’est donc pas question de mépriser la tendance à la magie et à la supertition, mais de se tenir aux aguets lorsqu’elle apparaît, en la considérant toujours comme une part de nous-même.

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Chapitre 14 : La science et la santé

Thomas C. Durand ne cache pas son enthousiasme face à la médecine contemporaine : nous vivons mieux et en meilleure santé. Certes, le soin (au sens de la préoccupation bienveillante envers le patient) est essentiel à cette pratique, mais il ne suffit pas : la science et la technique lui viennent en aide.

Les prétentions des « médecines alternatives » doivent être, selon lui, impitoyablement démasquées et dénoncées. Nous avons donc besoin d’un « moyen pour séparer ce qui marche (…) de tout le reste ».

Attention : il est important de dire, avant toute chose, que celles et ceux qui adoptent ces pratiques et ces types de soin, soit en qualité de patient, soit en qualité de prescripteur, ne sont ni nécessairement des « ignorants » ni des « escrocs ».

Thomas C. Durand étudie deux cas :

  1. L’homéopathie ;
  2. L’ostéopathie.

L’auteur rappelle l’intérêt de la médecine actuelle, qualifiée usuellement d’evidence-based medecine (médecine basée sur des preuves), ainsi que de l’éthique médicale, qui s’appuie sur 4 piliers :

  1. L’autonomie ;
  2. La bienfaisance ;
  3. La non-malfaisance ;
  4. La justice.

Il importe de mettre en évidence les dangers des médecines parallèles, tout en insistant sur la responsabilité personnelle et le concept de bénéfice/risque (avantages espérés/risques acceptables), si important en médecine.

Chapitre 15 : Les complots et le complotisme

Manque d’esprit critique et complotisme vont main dans les main. Mais il s’agit un peu du problème de l’œuf et la poule : il est difficile de dire qui provoque qui. Est-ce le manque d’esprit critique qui conduit au complotisme ou l’inverse ? Pas facile de répondre à cette question !

Certes, on peut tenter de définir le complotisme en caractérisant certains traits individuels qui amèneraient à se porter davantage vers cette forme de croyance (comme la perception exagérée des menaces, par exemple). Toutefois, ces études ne nous donnent qu’une « silhouette », sans nous expliquer les mécanismes concrets.

Sous couvert de curiosité et d’ouverture d’esprit, les complotistes ne cherchent qu’à atteindre le but qu’ils se donnent, à savoir défendre une thèse qui les intéresse. Ils utilisent le scepticisme contre lui-même.

Pour autant, on ne peut en faire de la bêtise ou de la folie, ni même la réduire à de la simple crédulité. En revanche, ils seraient peut-être plus cyniques que les autres.

D’autre part, il semble que les complotistes utilisent une rhétorique et des méthodes qui les rapprochent d’une certaine forme de spiritualité (parcours initiatique, éveil, forces tutélaires, etc.) qualifiée parfois de « conspiritualité« .

C’est aussi une culture qui permet une certaine représentation de soi : celui qui ne s’en laisse pas compter, et qui ne transige pas avec le système. Il peut alors se sentir fort et immunisé contre tous les reproches.

En conclusion, l’auteur considère que le complotisme est un phénomène éminemment difficile à saisir, mais que cela fait partie du travail du penseur critique. Celui-ci doit s’habituer à l’imperfection de sa tentative pour saisir le monde, y compris celui des complotistes.

Néanmoins, Thomas C. Durand invite à « s’entraîner à reconnaître ce qui distingue une démarche critique de la mécanique complotiste ».

Esprit critique, pour quoi faire ?

Partie 4 : Un esprit critique… pour quoi faire ?

Chapitre 16 : De l’esprit critique pour AGIR

Dans ce court chapitre introductif à la suite du livre, Thomas C. Durand insiste sur le caractère pratique de l’esprit critique. Celui-ci a bel et bien pour enjeu de nous aider à prendre des décisions et à agir. Toutefois, il faut reconnaître que ce n’est pas toujours gagné d’avance.

Le changement climatique, par exemple, est bien réel. Pourtant, nous avons beaucoup de difficultés à changer nos habitudes, même en faisant preuve d’une certaine dose d’esprit critique. Il est difficile de transformer nos modes de vie, surtout quand cela doit être fait collectivement.

En second lieu, le penseur critique doit faire preuve d’ouverture d’esprit afin de ne pas rejeter les comportements des autres comme irrationnels. Au quotidien, nous aurions vite fait de dire que les joueurs de loto sont irrationnels. Mais si nous cherchons un peu, nous pouvons leur trouver des raisons valables de faire ce qu’ils font.

Enfin, il faut se rendre compte de l’efficacité sociale des rites et autres mythes populaires. Il est souvent plus profitable de ne pas les remettre en question. Cela dit, il vaut mieux baser une société sur la recherche du vrai plutôt que sur la conformité à quelques croyances non fondées.

Chapitre 17 : L’empire des balivernes dans le monde professionnel

Que ce soit dans le monde du travail ou à l’école, il faut malheureusement reconnaître que les pseudo-sciences se portent bien. L’auteur mentionne même l’usage, plutôt loufoque, de l’astrologie et de la graphologie dans les procédures de recrutement.

Thomas C. Durand met en garde contre certaines théories qui fleurissent, notamment dans le domaine du management… et du coaching.

Chapitre 18 : Autodéfense intellectuelle

Pour apprendre à détecter les balivernes, vous pouvez prendre appui sur les quatre règles très générales suivantes :

  • « Se croire immunisé contre l’erreur est la première des erreurs ».
  • « Les idées qui me plaisent le plus, les informations qui suscitent les plus fortes émotions (…) sont celles qui risquent le plus de me tromper ».
  • « La pensée groupale, les instincts tribaux, les mouvements de réflexion de foule sont tels des vortex qui peuvent m’aspirer. Mais me dresser contre toute idée qui me semblerait trop populaire n’est pas bien plus brillant ».
  • « La personne qui peut le plus facilement m’abuser, c’est moi-même. » (L’Esprit critique pour les Nuls, Chapitre 18)

Pour vous renseigner sur des informations, plusieurs moyens sont à votre disposition. Avec Internet, il est assez aisé de vérifier des recherches ciblées pour se rendre compte si une théorie, une discipline ou un auteur à prétention scientifique en est véritable un ou une.

Il est aussi important de s’interroger sur le contexte dans lequel l’information est donnée. Thomas C. Durand donne quelques exemples significatifs. Il paraît en effet étrange que des découvertes phénoménales soient annoncées dans des canaux de communication alternatifs, voire ésotériques.

Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il faut prendre pour argent comptant ce que vous voyez à la télévision ou dans les médias mainstream ! Là aussi, il faut utiliser son esprit critique et dissocier le bon grain de l’ivraie. Thomas C. Durand se prête à un petit exercice dans lequel il « débunke », comme on dit chez les zététiciens, les principaux arnaqueurs du PAF depuis les années 1970.

Chapitre 19 : La remise en question

Thomas C. Durand prend un risque assumé dans ce chapitre : critiquer la théorie des hauts potentiels intellectuels (HPI). L’erreur, selon lui, serait d’utiliser ce « label » (ainsi que celui d’hypersensible, par exemple) à tour de bras pour faire en sorte de « justifier » ou de nous « rassurer » par rapport à nos échecs et nos difficultés.

Pourtant, il a conscience qu’une partie du lectorat de ce livre se reconnaît dans un diagnostic HPI et trouvera ces propos choquants. Mais il les invite à réfléchir en fournissant des données empiriques et en invoquant l’effet d’influence continue, qui veut qu’on n’abandonne pas une croyance directement après avoir reçu un ou deux contre-exemples.

La remise en question est toujours un processus intime et complexe, et le penseur critique ne saurait le nier ou simplement affirmer que les autres devraient changer un point c’est tout ! En fait, la zététique peut elle-même devenir une forme de militance nocive si elle devient intolérante (voire agressive) vis-à-vis d’autrui.

Hésitation vaccinale

Partie 5 : L’esprit critique dans la vie — Mise en pratique

Chapitre 20 : Étude de cas #1 — Nous avons retrouvé l’Atlantide ?

Thomas C. Durand aborde la question de l’Atlantide. Ce mythe remonte aux dialogues de Platon, le célèbre philosophe grec. dans le Timée et le Critias, il parle d’une cité de Poséidon engloutie par la mer. il utilise cet exemple pour mettre en évidence les défauts de cette cité « punie » par son désir de conquête.

Mais certains ont voulu y voir une réalité. Beaucoup ont cherché de façon très peu rigoureuse, voire n’ont fait que stimuler leur imagination. Mais des chercheurs réels ont aussi fait des recherches. Sans grand succès jusqu’à présent.

Le plus probable est que cette cité n’ait jamais existé. Jusqu’à preuve (sérieuse et argumentée) du contraire !

Chapitre 21 : Étude de cas #2 — La logique derrière l’hésitation vaccinale

Les mouvements anti-vaccins qui ont fleuri pendant la pandémie de Covid-19 sont liés à ce que Thomas C. Durand nomme le phénomène plus général d’hésitation vaccinale. Sans entrer dans les détails de son analyse, nous pouvons retenir les points généraux de l’auteur :

  • Les arguments défendus par la parole antivax et l’hésitation vaccinale sont favorisés par la structure des réseaux sociaux ;
  • L’effet positif des vaccins est difficile à appréhender sur un plan temporel ;
  • Le sentiment contestataire et de résistance attire davantage que la défense des données scientifiques ;
  • Les connaissances en médecine et sur le corps humains sont limitées dans le grand public ;
  • La rhétorique en « mille-feuille » contre les vaccins tourne à plein et se nourrit d’elle-même.

✅ Pour aller plus loin sur ce sujet et notamment sur l’aspect proliférant des discours et des justifications pseudo-scientifiques à l’heure des réseaux sociaux, voir le livre de Gérald Bronner, Apocalypse cognitive.

Chapitre 22 : Comment sortir une idée dangereuse de la tête de quelqu’un ?

« Nous avons tous un ami, un collègue, un parent, une voisine qu’il faudrait débarrasser de quelques idées à la con », dit l’auteur. Comment faire ? Il y a plusieurs méthodes ou stratégies :

  • L’éducation ;
  • Le ridicule ;
  • Le debunkage ;
  • L’entretien épistémique.

Mais une autre mérite aussi d’être approfondie : l’auto-critique. Autrement dit, « charité bien ordonnée commence par soi-même ». C’est le thème de l’humilité épistémique qui revient également ici.

Parmi les autres stratégies évoquées, Thomas C. Durand aborde un peu plus longuement la satire (le ridicule) et la debunkage. Concernant cette dernière pratique, il s’agit en réalité de « démystifier » un certain nombre de croyance à l’aide des médias contemporains (blogs, essais, vidéos, etc.).

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Mais attention ! Il peut y avoir des effets négatifs à ce type de pratique, notamment :

  • Effet boomerang (efforts contreproductifs) ;
  • Effet Streisand (quand ce que vous critiquez devient plus célèbre grâce à vous) ;
  • Réactance (réaction de réaffirmation de sa croyance par ceux qui sont critiqués).

Finalement, Thomas C. Durand aborde la notion d’entretien épistémique, qui est un héritage de la maïeutique socratique. L’auteur donne un guide en 20 points pour pratiquer un entretien de ce type.

Partie 6 : La partie des Dix

Chapitre 23 : Dix qualités du penseur critique

  1. Adopter une ouverture d’esprit pour accueillir des perspectives diverses.
  2. Apprendre à trier efficacement les informations recueillies pour distinguer le vrai du faux.
  3. Penser contre son cerveau en remettant en question ses biais et automatismes.
  4. Garder à l’esprit que certaines priorités (ex. : humilité) surpassent d’autres aspects dans certaines situations.
  5. Développer une humilité épistémique en reconnaissant les limites de ses connaissances.
  6. Pratiquer une communication non violente pour favoriser des échanges respectueux.
  7. Considérer les émotions et affects des autres dans ses interactions.
  8. Reconnaître et gérer ses propres émotions et affects pour mieux se comprendre.
  9. Prendre du recul face aux situations pour réfléchir objectivement.
  10. S’efforcer de ne pas adopter des comportements nuisibles ou irrespectueux.

Chapitre 24 : Neuf mots-clés de la pensée critique

  1. Contexte
  2. Temps
  3. Confiance
  4. Humilité
  5. Inhibition
  6. Doute
  7. Dosage (dans le doute)
  8. Épochè
  9. « Sisyphe heureux » » (L’Esprit critique pour les Nuls, Chapitre 24)

Chapitre 25 : Neuf erreurs à ne plus commettre

  1. Faire preuve d’un manque d’humilité face à des situations ou des connaissances.
  2. Prendre position publiquement sans prendre le temps d’approfondir sa réflexion.
  3. Se croire à l’abri des biais cognitifs et ignorer leur influence.
  4. Supposer avoir compris les pensées d’un interlocuteur sans lui demander de clarification.
  5. Considérer ses propres propos comme explicitement clairs sans vérifier leur compréhension.
  6. Confondre les émotions ressenties envers un interlocuteur avec ses intentions ou objectifs réels.
  7. Penser que les autres sont systématiquement plus crédules ou influençables que soi-même.
  8. Croire qu’un désaccord est forcément dû à une mauvaise compréhension de son propos.
  9. Attendre une certitude absolue avant d’agir, parler ou défendre un argument.

Chapitre 26 : Huit questions à se poser face à une pensée attrayante

  1. Pourquoi cette idée m’attire-t-elle particulièrement ?
  2. Est-il essentiel pour moi d’avoir un avis sur ce sujet ?
  3. D’où me vient cette idée ? Dans quelles circonstances l’ai-je entendue ? Quels biais peuvent affecter l’information que j’ai retenue ?
  4. Quelles informations importantes pourrais-je ignorer et qui influenceraient mon jugement ?
  5. Où puis-je trouver des sources fiables pour approfondir ou mettre à jour mes connaissances ?
  6. Ai-je pris le temps d’écouter et de considérer les arguments contraires ?
  7. Les arguments que j’utilise pour défendre mon point de vue seraient-ils convaincants si je n’y adhérais pas ?
  8. Quels éléments ou faits pourraient me faire changer d’avis ?

Chapitre 27 : Huit questions utiles lors d’une polémique

  1. « Les affirmations sont-elles étayées par des preuves, une démonstration claire, ou simplement un récit ?
  2. Les experts du domaine concerné ont-ils pris position ? Existe-t-il un consensus ou sont-ils divisés ?
  3. La communauté défendant cette idée utilise-t-elle des arguments solides ou des injures et attaques personnelles ?
  4. Une confrontation directe, où l’orateur le plus habile triomphe, est-elle appropriée pour départager deux points de vue scientifiques ?
  5. Suis-je convaincu par cette thèse en raison de mes sentiments, de mon appartenance à une communauté, ou de sources fiables ?
  6. La personne ou les personnes soutenant cette idée ont-elles déjà été démontrées comme mensongères à plusieurs reprises ?
  7. Quels faits ou arguments pourraient me conduire à changer d’avis ?
  8. Face aux contradicteurs, est-ce que je les insulte ou cherche réellement à comprendre leur perspective ?

Chapitre 28 : Dix indices qu’une pratique de soin est peut-être une ineptie

  1. La pratique où le thérapeute a une page dédiée sur des sites référençant les pseudo-médecines, comme psiram.com ou quackwatch.org.
  2. Une recherche associant le nom de cette pratique à des termes comme « dérive sectaire », « pseudo-science » ou « sceptique » mène à des critiques sourcées.
  3. La pratique est une marque déposée ou fait souvent référence à son inventeur, ou elle est présentée comme ancestrale ou millénaire.
  4. L’utilisation du terme « énergie », sans lien médical clair en dehors du concept de calorie, est fréquente.
  5. Les premiers résultats Google mènent majoritairement à des sites de formation.
  6. La preuve d’efficacité repose sur un livre d’or où des témoignages anonymes ou invérifiables sont particulièrement élogieux.
  7. Des propos conspirationnistes sont associés à la pratique ou à ses promoteurs.
  8. Aucune référence à cette pratique n’existe dans la littérature scientifique reconnue.
  9. Il n’y a pas de page Wikipédia dédiée à cette méthode de soin.
  10. Cette pratique n’a pas d’équivalent ou de reconnaissance dans d’autres langues.

Chapitre 29 : Dix interrogations face à un documentaire qui révolutionne tout un champ de connaissance

  1. L’auteur est-il un spécialiste reconnu dans le domaine concerné ?
  2. L’auteur exprime-t-il un avis personnel ou s’appuie-t-il sur des connaissances établies ?
  3. Les sources citées permettent-elles de vérifier les faits et leur interprétation par des experts du domaine ?
  4. Que pensent les experts de ce travail ou de ces affirmations ?
  5. Le récit présente-t-il une résonance idéologique claire ?
  6. S’agit-il d’une démonstration rigoureuse ou d’un scénario basé sur des éléments disparates ?
  7. Le récit est-il cohérent et les éléments choisis pour appuyer la démonstration sont-ils justifiés ?
  8. L’interprétation des faits prend-elle en compte des hypothèses alternatives et explique-t-elle pourquoi elles sont écartées ?
  9. La méthode utilisée pour tester ou critiquer le récit est-elle mise en avant ou disqualifiée ?
  10. L’auteur a-t-il un intérêt personnel, qu’il soit financier, idéologique ou symbolique, à défendre son récit ?

Chapitre 30 : Dix notions utiles pour une plus grande autonomie mentale

  1. « Le fardeau de la preuve
  2. Le rasoir d’Ockham
  3. Le rasoir de Hanlon
  4. La triade sététique
  5. L’ignorance pluralistique
  6. Le principe de Sagan
  7. La guillotine de Hume
  8. La fixité fonctionnelle
  9. La négligence du contexte
  10. L’interprétation des faits » (L’Esprit critique pour les Nuls, Chapitre 30)

Chapitre 31 : Dix conseils pour améliorer ma pensée critique

  1. Lire régulièrement des textes traitant de sujets variés et explorant différentes perspectives.
  2. Écouter des opinions et arguments contraires aux miens, en apprenant à les comprendre et à les évaluer objectivement.
  3. Éviter la pensée tribale qui favorise une indulgence envers les idées de mon groupe au détriment des autres.
  4. Participer à des débats d’idées avec des personnes ayant des perspectives divergentes.
  5. Développer ma capacité à distinguer clairement les faits des opinions.
  6. Identifier les biais et les fallacies dans les arguments présentés.
  7. Poser des questions et chercher des preuves pour confirmer ou remettre en question mes opinions et croyances.
  8. Utiliser des outils de vérification pour évaluer la crédibilité des informations avant de les partager ou de les utiliser.
  9. Pratiquer la pensée divergente pour générer de nouvelles idées, développer ma créativité et enrichir mes perspectives.
  10. Reconnaître qu’une liste de conseils ne suffit pas à transformer ma réflexion sans un effort constant et appliqué.

Chapitre 32 : Dix critères pour reconnaître une secte dangereuse

  1. « L’emprise mentale
  2. La rupture avec l’environnement
  3. Les exigences financières exorbitantes
  4. L’existence d’atteintes à l’intégrité physique et psychique
  5. L’embrigadement des enfants
  6. L’existence et l’importance de démêlés judiciaires
  7. Le discours antisocial avec la diabolisation du monde extérieur
  8. Les troubles à l’ordre public
  9. L’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels
  10. Les tentatives d’infiltration des pouvoirs publics et des milieux économiques » (L’Esprit critique pour les Nuls, Chapitre 32)

Chapitre 33 : Dix questions à me poser avant d’écrire un commentaire sur Internet (en réaction à un propos qui me choque, m’irrite, me dérange)

  1. Ai-je bien lu et compris le contenu avant de formuler un commentaire ?
  2. Le contexte est-il suffisant pour saisir le sens du message et l’intention de l’auteur ?
  3. Suis-je assez informé sur le sujet pour apporter une contribution pertinente ?
  4. Vais-je donner une leçon à quelqu’un qui en sait potentiellement plus que moi ?
  5. Ai-je envie de consacrer du temps précieux à échanger sur cette question ?
  6. Mon sentiment d’irritation est-il justifié par le contenu ou influencé par des facteurs externes ?
  7. L’expression de mon irritation rendra-t-elle mon commentaire plus pertinent ou utile ?
  8. Si c’est mon énième commentaire dans cet échange, ai-je encore quelque chose de constructif à ajouter ?
  9. Si je me répète ou si la discussion s’écarte du sujet initial, ai-je envie de poursuivre l’échange ?
  10. Mon ton ou mon propos me permettra-t-il de reconnaître une erreur si je découvre que je me suis trompé ? Ai-je assez de respect pour mon futur moi qui devra assumer ce commentaire ?
Se poser des questions pour faire fonctionner son esprit critique

Conclusion sur « L’Esprit critique pour les Nuls » de Thomas C. Durand :

Ce qu’il faut retenir de « L’Esprit critique pour les Nuls » de Thomas C. Durand :

Nous sommes bombardés d’informations de toutes natures au point que certains parlent d’indigestion informationnelle.

Que faire face à cette situation ? Développer son esprit et sa pensée critique, affirme Thomas C. Durand, spécialiste en zététique connu notamment pour sa chaîne YouTube aux 300 000 abonnés, La Tronche en biais.

Grâce à cet ouvrage, vous découvrirez de nombreux témoignages, références scientifiques et analyses éclairantes pour ne plus vous laisser berner par les discours loufoques ou dangereux… bref, pratiquer le debunkage comme un pro !

Le tout, en restant humble et conscient que vous pourrez toujours vous tromper.

Points forts :

  • 11 entretiens supplémentaires avec des spécialistes de la question (philosophes et scientifiques) ;
  • Des définitions complètes de tous les termes importants ;
  • De très nombreux exemples et analyses ;
  • Toutes les références scientifiques en bas de page.

Point faible :

  • Je n’en ai pas trouvé.

Ma note :

★★★★★

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Médiocre - Aucun intérêtPassable - Un ou deux passages intéressantsMoyen - Quelques bonnes idéesBon - A changé ma vie sur un aspect bien précis !Très bon - A complètement changé ma vie ! (Pas encore de Note)

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