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Résumé de « L’éloge de la lenteur » de Carl Honoré : ce livre révèle comment notre société, malade du culte de la vitesse, redécouvre progressivement les vertus du ralentissement dans tous les domaines de la vie, non pour rejeter la rapidité, mais pour trouver le tempo giusto – cette juste mesure qui réconcilie l’homme moderne avec sa nature profonde. Carl Honoré y présente ainsi le mouvement « Slow » qui, de l’alimentation à l’éducation, prône un rééquilibrage des rythmes pour une vie plus heureuse.
Par Carl Honoré, 2019, 288 pages.
Titre anglophone : « In Praise of Slow: How a Worldwide Movement is Challenging the Cult of Speed« , 2005, 288 pages.
Chronique et résumé de « L’éloge de la lenteur » de Carl Honoré
Avant-propos – La fureur de vivre
Du banc romain à la course effrénée
Carl Honoré commence son livre « L’éloge de la lenteur » par un parallèle pour le moins évocateur entre deux moments de sa vie :
- En 1985 : jeune voyageur à Rome, ce dernier profite paisiblement d’un retard de bus, allongé sur un banc à écouter Simon and Garfunkel.
- Quinze ans plus tard : devenu correspondant étranger, il se retrouve à courir dans l’aéroport de Fiumicino, maudissant quiconque qui ralentirait sa course.
L’histoire-minute : le déclic
C’est justement lors de cette course effrénée que l’auteur raconte avoir fait une découverte qui va le troubler : il tombe sur un article qui vante les mérites d’histoires-minute pour enfants.
Sa première réaction est enthousiaste : lui qui accélère systématiquement les histoires du soir de son fils de deux ans pour passer à autre chose, en voilà une bonne idée !
Mais une question jaillit soudain : « Suis-je devenu complètement fou ? »
Cette prise de conscience l’amène au fil du temps à s’interroger sur notre obsession collective de la vitesse.
La maladie du temps et les ravages de l’accélération
Carl Honoré revient d’abord sur le concept de « maladie du temps » inventé par le médecin Larry Dossey en 1982 : cette croyance obsessionnelle que « le temps s’enfuit, qu’il n’y en a pas assez et qu’il nous faut pédaler pour le rattraper« . Une maladie dont souffre désormais le monde entier.
L’auteur détaille ensuite les conséquences désastreuses de ce culte de la vitesse.
- Sur le plan économique, il mène à une consommation effrénée des ressources naturelles.
- Sur le plan humain, il génère stress, insomnie, dépression et maladies diverses. Au Japon, le karoshi (mort par surmenage) fait des ravages. Notre santé mentale, nos relations familiales et amicales en pâtissent également. Même nos enfants, de plus en plus occupés, perdent le temps nécessaire au rêve et au jeu libre.
Les rebelles de la lenteur
Face à ce constat alarmant, Carl Honoré observe qu’une minorité grandissante de rebelles refuse le diktat de la vitesse. Dans tous les domaines – alimentation, travail, sexualité, urbanisme – ces pionniers font de la place à la lenteur. Et paradoxalement, ralentir conduit souvent à faire mieux.
Le mouvement Slow Food, fondé par l’Italien Carlo Petrini, incarne cette philosophie. Comme l’explique Petrini à l’auteur : « Aller lentement revient à contrôler les rythmes de sa propre vie« . Il ne s’agit pas de tout faire au ralenti, mais de trouver le bon équilibre, ce que les musiciens appellent le « tempo giusto« .
À la recherche du temps maîtrisé
Pour conclure cet avant-propos, Carl Honoré précise que son livre « L’éloge de la lenteur » vise à faire connaître ce mouvement naissant, mais représente aussi une quête personnelle : retrouver la sérénité perdue et être capable de lire une histoire à son fils sans regarder sa montre. Comme beaucoup d’entre nous, il cherche simplement à vivre mieux en trouvant un équilibre entre vitesse et lenteur.
Chapitre 1 – Toujours plus vite
1.1 – Sous l’emprise des aiguilles
Dans le premier chapitre de « L’éloge de la lenteur« , Carl Honoré examine notre relation obsessionnelle au temps et à la vitesse.
En effet, dès le réveil, notre journée est dictée par l’horloge, note-t-il :
« Dès le tout premier moment de la journée, le réveil mène le jeu. Et il en ira de même jusqu’au soir, tandis que nous courons d’un rendez-vous, d’une échéance à l’autre. Chaque moment s’inscrit dans un emploi du temps général et, où que nous regardions, qu’il s’agisse de la table de nuit, de la cantine du bureau, de l’écran de notre ordinateur ou de notre propre poignet, l’heure tourne, suivant nos progrès, nous enjoignant de ne pas prendre de retard.«
Ainsi, nous vivons dans un monde où le temps nous paraît comme un train sur le point de partir, nous laissant toujours avec l’impression de manquer d’heures dans la journée.
1.2 – De la lune aux horloges : la mesure qui nous mesure

L’auteur retrace ici l’histoire de notre rapport au temps.
De tout temps, observe-t-il, l’humanité a cherché à mesurer son passage : des chasseurs de l’âge glaciaire comptant les phases lunaires aux premières horloges mécaniques du XIIIe siècle.
Mais Carl Honoré fait remarquer que cette mesure du temps est une arme à double tranchant : si elle nous rend plus efficaces, elle nous asservit également. Comme le dit le proverbe italien qu’il cite : « L’homme mesure le temps, le temps mesure l’homme« .
1.3 – Quand les machines dictent le tempo
Dans cette histoire de notre rapport au temps, la révolution industrielle représente un tournant décisif.
Car soudain, avec l’avènement des machines, la vitesse devient possible et souhaitable. Le capitalisme, explique Carl Honoré, se nourrit littéralement de cette accélération. Benjamin Franklin consacre cette union avec son célèbre aphorisme : « Le temps, c’est de l’argent« . Dès lors, l’efficacité devient une vertu cardinale et la lenteur un péché capital.
1.4 – L’accélérateur urbain et le chronomètre de Taylor
L’auteur décrit comment l’urbanisation va alors amplifier cette tendance. Les villes agissent comme de véritables accélérateurs de particules humaines.
À la fin du XIXe siècle, Frederick Taylor pousse cette logique à l’extrême avec son « management scientifique » qui mesure chaque tâche au chronomètre. Sa devise – « le système en premier, l’homme en second« – marque durablement notre psyché.
1.5 – Le mirage du temps gagné
Mais Carl Honoré pointe du doigt le paradoxe de la technologie : censée nous faire gagner du temps, elle crée en réalité de nouvelles obligations.
L’exemple de la machine à laver est révélateur : elle a libéré les femmes de longues heures de corvée, mais les standards d’hygiène ont tellement évolué que le linge sale reste omniprésent dans nos foyers modernes.
1.6 – La vitesse, cette drogue
Carl Honoré constate aussi que notre rapport à la vitesse présente toutes les caractéristiques d’une addiction. Nous nous habituons, en effet, à la vitesse et en réclamons toujours davantage, comme le suggère le nom de cette voiture de course de 1899 : « La Jamais Contente« .
1.7 – Le temps désorienté
Pour conclure, Carl Honoré observe que notre monde 24/7 a brouillé les frontières temporelles traditionnelles. Contrairement à la sagesse biblique selon laquelle « il y a une saison pour chaque chose« , nous vivons désormais dans un présent perpétuel où tous les temps se confondent.
Mais il n’est pas trop tard pour changer ! lance l’auteur. Car paradoxalement, « le mouvement pour la lenteur se développe à toute allure« .
Chapitre 2 – Vive la lenteur !
Dans le chapitre 2 de « L’éloge de la lenteur« , Carl Honoré nous présente différents mouvements qui résistent activement au culte de la vitesse.

2.1 – Les gardiens du temps propre
L’auteur commence par nous faire découvrir la Société pour la décélération du temps, basée en Autriche, qui compte plus de mille membres à travers l’Europe centrale.
Ces activistes prônent l’eigenzeit – le « temps propre » à chaque être ou événement – et militent pour que chacun trouve son tempo giusto, sa juste mesure.
L’auteur décrit avec humour leurs actions ludiques, comme les « pièges à vitesse » où les passants trop pressés doivent manipuler une marionnette de tortue, ou leur conférence annuelle à Wagrain dont le slogan est « On commence quand c’est le bon moment« . Il nous présente également le projet d’un hôtel de la Lenteur, où toute technologie serait bannie pour permettre de réellement décélérer.
2.2 – La résistance mondiale à l’accélération
Carl Honoré souligne que ce mouvement n’est pas isolé. Au Japon, le Sloth Club promeut un mode de vie plus calme, tandis qu’à San Francisco, la Fondation du temps maintenant crée d’imposantes horloges qui ne sonnent qu’une fois par an pour nous inciter à penser à long terme.
2.3 – Des cadrans solaires aux syndicats : histoire d’une rébellion
L’auteur retrace ensuite l’histoire de cette résistance à la vitesse.
Il rappelle ainsi qu’à l’Antiquité déjà, l’on s’insurgeait contre la tyrannie de la ponctualité.
Que durant la révolution industrielle, les syndicats luttaient pour la réduction du temps de travail, tandis que des intellectuels comme Thoreau prônaient un retour à la simplicité. Et que les médecins de l’époque établissaient déjà des liens entre vitesse et problèmes de santé.
2.4 – L’oasis spirituelle dans la tempête du temps
Carl Honoré fait ensuite remarquer que, pour beaucoup aujourd’hui, la spiritualité offre un refuge contre la frénésie moderne. En effet, toutes les religions, signale-t-il, enseignent la nécessité de ralentir pour se connecter à soi-même et aux autres.
2.5 – Revaloriser la lenteur
Autre point abordé par Carl Honoré : la connotation du mot « lenteur ». En effet, un des défis majeurs pour les partisans de la lenteur, explique-t-il, est de changer notre perception de ce mot, encore souvent synonyme d’ennui ou d’incompétence.
2.6 – Se réapproprier son temps
L’auteur conclut en évoquant notre relation névrotique au temps, que certains tentent de modifier. Il raconte l’exemple de ce conservateur de musée qui, conscient de son comportement malsain avec l’excès de précision de l’heure, finit par troquer sa montre ultra-précise et source d’angoisse, pour une simple montre mécanique des années 60.
D’autres décident de ne plus porter de montre du tout. C’est le cas de son interprète qui se sert de l’horloge de son téléphone mobile pour être à l’heure :
« Le fait de ne plus porter de montre au poignet me donne vraiment une relation au temps plus apaisée, confiait-il. Il m’est plus facile de ralentir le rythme, parce que le temps n’est plus constamment dans ma ligne de mire, m’intimant l’obligation de ne pas ralentir, de ne pas le gaspiller, de me dépêcher.«
Chapitre 3 – Le temps contre le goût
Dans le troisième chapitre de « L’éloge de la lenteur« , Carl Honoré s’intéresse à notre relation à la nourriture dans un monde obsédé par la vitesse.

Il commence par évoquer le dessin animé « Les Jetsons« , où une famille du futur se nourrit de pilules et de repas instantanés, fantasme prévisible d’une société cherchant à accélérer toutes les tâches. En fait, l’auteur constate que la nourriture, comme tant d’autres aspects de nos vies, est devenue otage de la précipitation.
3.1 – L’accélération de notre rapport à l’alimentation
C’est la révolution industrielle qui a marqué le début de l’accélération de nos habitudes alimentaires.
D’ailleurs, dès le XIXe siècle, un observateur résumait déjà l’art de la table américain comme « engloutir, déglutir et courir« , stipule Carl Honoré.
Aujourd’hui, poursuit-il :
- Nos repas excèdent rarement la durée d’un plein d’essence.
- Près de la moitié des Britanniques mangent devant la télévision.
- Une famille anglaise type passe plus de temps en voiture qu’autour d’une table.
3.2 – Les conséquences de cette accélération sur la production alimentaire
Cette précipitation affecte également la production alimentaire.
L’auteur nous rappelle par exemple qu’autrefois, il fallait cinq ans pour qu’un cochon atteigne 58 kg ; aujourd’hui, il fait son quintal en six mois.
Fertilisants chimiques, pesticides, hormones de croissance et modifications génétiques sont utilisés pour réduire les coûts et accélérer les rendements.
L’industrie agroalimentaire a accompagné cette tendance avec l’essor des plats préparés. Des plateaux-télé au riz « prêt en cinq minutes », en passant par les fours à micro-ondes, tout est conçu pour minimiser le temps consacré à la cuisine.
Carl Honoré observe que même dans les pays de tradition gastronomique comme la France, les restaurants rapides gagnent du terrain face aux bistros traditionnels.
3.3 – Les conséquences de cette accélération sur notre santé et l’environnement
Cette obsession de la vitesse dans notre alimentation a des effets délétères.
L’auteur cite le légendaire gastronome Brillat-Savarin qui affirmait que « la destinée des nations dépend de la façon dont elles se nourrissent« . Dans notre précipitation, nous consommons des aliments industriels saturés de sucres et de graisses, ce qui contribue à l’augmentation de l’obésité.
L’agriculture intensive nuit aux ressources naturelles et à l’environnement. Carl Honoré mentionne une étude de l’université de l’Essex qui a calculé que les contribuables britanniques dépensent jusqu’à 2,3 milliards de livres par an pour réparer les dégâts environnementaux et sanitaires causés par l’agriculture industrielle.
3.4 – Le mouvement Slow Food en réponse
Face à cette situation, Carl Honoré présente le mouvement Slow Food, né en Italie en 1986 lorsque McDonald’s a ouvert une succursale près de la place d’Espagne à Rome. Fondé par le critique gastronomique Carlo Petrini, ce mouvement promeut tout ce qu’on ne trouve pas chez McDonald’s : des produits frais, locaux et de saison, des recettes traditionnelles, une agriculture viable et des repas tranquilles entre amis ou en famille.
Avec l’escargot comme symbole, Slow Food compte désormais plus de 78 000 membres dans plus de cinquante pays. L’association s’organise autour de trois axes principaux :
- L’éducation au goût, avec notamment l’ouverture d’une université des sciences gastronomiques,
- La sauvegarde des produits artisanaux en voie de disparition,
- La promotion d’une agriculture respectueuse de l’environnement.
L’auteur nous explique comment le mouvement a sauvé plus de 130 produits rares en Italie, de la lentille des Abruzzes à l’asperge violette d’Albenga. Des initiatives similaires se développent en Grèce, en France et même aux États-Unis, où l’association compte déjà 8 000 membres.
3.5 – Des initiatives qui se multiplient
Parallèlement à Slow Food, d’autres initiatives se développent dans le même esprit.
Honoré observe la renaissance des marchés fermiers traditionnels, où les producteurs vendent directement aux consommateurs. Aux États-Unis, ces marchés génèrent plus d’un milliard de dollars de revenus annuels.
Des exploitants de tous types prouvent qu’il est possible de produire sans précipitation tout en restant rentables. L’auteur évoque le renouveau des brasseries artisanales, des boulangeries traditionnelles et des élevages extensifs. Il constate que même dans les villes, de nombreuses personnes se mettent à cultiver leurs propres légumes.
Carl Honoré nous emmène ensuite chez Matthew et Catherine, un couple new-yorkais converti à la philosophie Slow Food après un voyage en Europe. Pour eux, cuisiner est devenu « une petite oasis de calme » qui les aide à « endiguer la superficialité de la vie urbaine« . Le couple témoigne que cette approche a également renforcé leur relation.
3.6 – Les bénéfices de ralentir à table
L’auteur souligne les multiples avantages de prendre son temps pour cuisiner et manger.
Des études montrent que les enfants issus de familles prenant régulièrement leurs repas ensemble ont plus de chances de réussir leur scolarité et moins de risques de souffrir du stress.
Sur le plan professionnel, Carl Honoré nous raconte l’expérience de Jessie, qui a constaté qu’en s’accordant une vraie pause déjeuner loin de son bureau, elle travaillait « bien plus efficacement l’après-midi« qu’auparavant.
Du côté de la santé, le Dr Patrick Serog rappelle que « le cerveau met quinze minutes à enregistrer un signal de satiété« , d’où l’importance de manger lentement.
Pour illustrer pleinement cette philosophie, l’auteur nous fait vivre son expérience au restaurant Da Casetta en Italie, où il passe quatre heures à table sans jamais ressentir « ni ennui ni fatigue« . Le repas devient une expérience mémorable, riche en saveurs et en conversations.
3.7 – Un équilibre à trouver
Carl Honoré reconnaît que le mouvement Slow Food doit surmonter d’importants obstacles.
L’industrie agroalimentaire mondiale est structurée pour favoriser une production à faibles coûts et à rotation rapide, et le système de subventions et de distribution fait souvent barrage aux producteurs artisanaux.
Cependant, l’auteur reste optimiste. Il note que l’Union européenne récompense désormais davantage la qualité que la quantité de production agricole. Carl Honoré souligne aussi que les attentes de Slow Food sont réalistes : il ne s’agit pas de transformer chaque repas en banquet de quatre heures, mais d’appliquer quelques principes simples.
Carl Honoré conclut en proposant des conseils pratiques pour intégrer cette philosophie dans nos vies modernes : choisir des produits de qualité, cuisiner plus souvent (même simplement), prendre le temps de savourer les repas et, surtout, les partager avec d’autres.
Comme l’écrivait Brillat-Savarin, « le plaisir de la table est de tous les âges, de toutes les conditions, de tous les pays et de tous les jours« , et peut « s’associer à tous les autres plaisirs« .
L’auteur nous rappelle que peu d’entre nous disposent des ressources nécessaires pour être des adeptes modèles du Slow Food. Toutefois, nous sommes de plus en plus nombreux à comprendre l’importance de ralentir notre rythme alimentaire, car bien manger nous rend plus heureux et en meilleure santé : une aspiration profondément humaine qui explique le succès grandissant du mouvement.
Chapitre 4 – La ville entre tradition et modernité
Dans le chapitre 4 de « L’éloge de la lenteur« , Carl Honoré nous emmène explorer le mouvement Citta Slow, né en Italie.

4.1 – La dolce vita par décret
Après avoir rencontré Carlo Petrini à Bra, l’auteur découvre une ville où la dolce vita est devenue règle par décret local. Sous l’impulsion de Slow Food, Bra et trois autres cités italiennes se sont officiellement engagées en 1999 à devenir des havres contre la frénésie moderne. Ce mouvement des « Villes de la lenteur » compte désormais plus de trente villes membres en Italie et au-delà.
4.2 – Les cinquante-cinq engagements pour ralentir
Carl Honoré rapporte ensuite sa rencontre avec Bruna Sibille, députée-maire de Bra, qui explique que le but du mouvement n’est pas seulement de ralentir, mais de créer « une façon entièrement nouvelle de voir la vie« .
Le manifeste de Citta Slow comprend 55 engagements. Ceux-ci incluent notamment :
- La réduction du bruit et de la circulation,
- L’augmentation des espaces verts et zones piétonnes,
- Le soutien aux commerces locaux,
- La promotion d’une technologie respectueuse de l’environnement,
- L’adoption d’un esprit d’hospitalité et de bon voisinage,
- La préservation des traditions.
4.3 – Moderne sans être pressé
L’auteur précise que ce mouvement ne prône pas un retour nostalgique au passé.
Selon Bruna Sibille : « Être une ville de la lenteur ne signifie pas refuser tout et arrêter le temps. » Il s’agit plutôt de trouver un équilibre entre modernité et tradition.
À Bra, cela se traduit concrètement par l’interdiction de circulation dans certaines rues, le bannissement des chaînes de supermarchés, la promotion des commerces familiaux et l’utilisation de produits locaux dans les cantines.
4.4 – Quand lenteur rime avec prospérité
Carl Honoré souligne que l’adhésion à Citta Slow aide les villes à réduire le chômage et à revitaliser leur économie.
Les festivals gastronomiques et les boutiques artisanales attirent les touristes, et le mouvement commence même à inverser l’exode rural.
Cependant, des obstacles demeurent : le travail reste intense pour beaucoup de commerçants, et les Italiens peinent à renoncer à leur passion pour la conduite rapide.
4.5 – La lenteur urbaine, une tendance qui s’est construite à travers les décennies
L’auteur replace cette tendance dans un contexte historique.
Au XIXe siècle déjà, les urbanistes tentaient d’importer en ville le calme de la nature à travers des jardins publics. Le mouvement des cités-jardins d’Ebenezer Howard en Grande-Bretagne visait à créer des villes entourées de ceintures vertes. Aujourd’hui, la fuite vers la campagne continue : chaque semaine, 1500 Britanniques quittent la ville pour s’installer à la campagne.
Pourtant, nous ne pouvons pas tous fuir les grandes villes, et la plupart d’entre nous n’en ont pas vraiment envie. C’est pourquoi les principes de Citta Slow essaiment dans le monde entier.
Même à Tokyo, centre de l’agitation urbaine, les architectes conçoivent désormais des bâtiments pour aider les gens à ralentir. Carl Honoré nous présente Tetsuro et Yuko Saito, qui ont participé à une coopérative immobilière prônant une construction « lente » et de qualité, à l’opposé de l’approche standardisée typique au Japon.
L’auteur évoque ensuite les « politiques du temps urbain » apparues en Italie dans les années 1980, qui visent à harmoniser les horaires des services publics pour rendre le quotidien moins stressant. De même, la lutte contre le bruit et les nuisances sonores gagne du terrain en Europe.
4.6 – Freiner l’addiction à la voiture
Carl Honoré identifie l’automobile comme « l’ennemi numéro un« des défenseurs de la lenteur urbaine.
Paradoxalement, même lors du Salon du goût 2002, un constructeur automobile présentait une berline turbo ultrarapide, illustrant notre rapport ambivalent à la vitesse. Pour combattre cette addiction, des programmes comme celui du comté du Lancashire proposent aux contrevenants des sessions de sensibilisation plutôt que des amendes.
En parallèle, des urbanistes reconfigurent les quartiers résidentiels pour favoriser les piétons. Carl Honoré décrit la woonerf néerlandaise (la « rue vivante« ) et les zones protégées britanniques, conçues pour ralentir la circulation et encourager les interactions sociales.
4.7 – La banlieue qui prend son temps
Pour terminer, l’auteur nous fait découvrir le mouvement du « Nouvel Urbanisme« en Amérique du Nord, qui s’inspire des banlieues du début du XXe siècle desservies par le tramway.
À Kentlands, Maryland, l’un des joyaux de ce mouvement, chaque détail est calculé pour ralentir le rythme des riverains et favoriser les rencontres. Les résidents peuvent faire leurs courses à pied, et les enfants vont à l’école sans voiture.
4.8 – Suspect de marche à pied
Une anecdote révélatrice clôt le chapitre : lors d’une promenade dans une banlieue traditionnelle voisine de Kentlands, Carl Honoré est interpellé par la police, simplement parce qu’il marchait : cette activité y est, en effet, si inhabituelle qu’elle éveille les soupçons.
Quand de retour à Kentlands, il croise des piétons qui se saluent amicalement, l’auteur prend parfaitement la mesure du contraste entre ces deux visions de la vie urbaine.
Chapitre 5 – Un esprit sain dans un corps sain
Le chapitre 5 du livre « L’éloge de la lenteur » aborde la dimension mentale et physique de la lenteur.
Carl Honoré commence par observer que la ligne de front contre le culte de la vitesse se situe d’abord dans notre tête. Pour que la philosophie de la lenteur s’enracine véritablement, nous devons alors, soutient-il, modifier notre façon de penser.

5.1 – Les deux visages de la pensée
L’auteur fait référence aux travaux du psychologue Guy Claxton qui identifie deux modes de fonctionnement cérébral :
- La pensée rapide => rationnelle et analytique
- La pensée lente => intuitive et créative.
Cette dernière émerge quand la pression disparaît, permettant aux idées de mûrir à leur propre rythme.
Des études montrent que les personnes sont plus créatives quand elles sont calmes, alors que la pression du temps limite leur vision.
5.2 – Méditer pour décélérer
Pour accéder à cette pensée lente, Carl Honoré évoque d’abord la méditation.
Il partage son expérience lors d’une retraite de trois jours au Centre international de méditation dans le Wiltshire rural.
Malgré ses appréhensions initiales, il constate rapidement les effets positifs : « Au fur et à mesure du week-end, je commence à ralentir, sans même y penser.« À la fin de son séjour, il se sent plus détendu et créatif, avec des idées de travail qui « jaillissent de son subconscient tels des poissons à la surface d’un lac.«
Carl Honoré partage ici les témoignages qu’il a recueilli de pratiquants réguliers comme Neil Pavitt, rédacteur publicitaire, pour qui la méditation représente « une base solide où prendre racine« , ou Mike Rodriguez, consultant en management, qui se décrit comme « un îlot de calme dans un océan de folie.«
5.3 – Le corps qui calme l’esprit
L’auteur passe ensuite au lien entre corps et esprit.
Il souligne que certains exercices physiques peuvent également favoriser cette tranquillité mentale.
- Le yoga
Carl Honoré présente le yoga comme un régime combinant exercices physiques et calme mental. Mark Cohen, un courtier de Wall Street, témoigne : « Lorsque j’accomplis mes postures, tout s’apaise à l’intérieur de moi. » Cette pratique l’aide même à trouver des solutions à ses problèmes professionnels.
- Le qi gong
Le qi gong est une autre discipline orientale que l’auteur explore, notamment à travers l’expérience de Mike Hall, professeur de squash et de golf à Édimbourg. Ce dernier affirme que les mouvements lents et contrôlés du qi gong permettent d’éviter les gestes brusques et d’acquérir une tranquillité d’esprit, avec ce paradoxe d’être « en même temps immobile et en mouvement.«
- La marche
Honoré s’intéresse également à la marche, qu’il qualifie « d’art oublié » selon l’Organisation mondiale de la santé. Non seulement elle améliore la forme physique, mais elle favorise aussi la méditation. Edward Abbey, écrivain environnementaliste, cité par l’auteur, constate que « la marche rend le monde plus grand et donc plus intéressant. On a le temps d’observer les détails.«
- La musculation SuperSlow
Pour clore ce chapitre, Honoré présente la méthode SuperSlow, une technique de musculation où les mouvements sont exécutés très lentement. Selon son fondateur Ken Hutchins, « c’est sa lenteur qui rend l’exercice si productif. » En visitant un club à New York, l’auteur découvre que cette méthode procure non seulement des bénéfices physiques, mais aussi mentaux. Jack Osborn, avocat et pratiquant, explique : « J’arrive à une sorte de calme méditatif qui dure jusqu’au soir.«
Au fil de ces différentes pratiques, Carl Honoré démontre qu’un rythme plus lent permet souvent de meilleurs résultats, tant sur le plan physique que mental. Comme le résume une femme aperçue dans la rue à la fin du chapitre : « La lenteur, c’est la nouvelle vitesse. »
Chapitre 6 – La santé : médecine et patience
Dans le 6ème chapitre de « L’éloge de la lenteur« , Carl Honoré aborde la problématique du temps dans le domaine médical.
6.1 – « Docteur Speed » et la course contre la montre médicale
Il commence par relater sa propre expérience avec un spécialiste qu’il surnomme « Docteur Speed« , qui cherche à expédier la consultation en demandant des réponses rapides et concises.
L’auteur fait remarquer que dans les hôpitaux du monde entier, les médecins subissent la pression de devoir gérer leurs patients rapidement. En Grande-Bretagne par exemple, une consultation moyenne ne dure que six minutes.
6.2 – Quand la patience redevient une vertu médicale
Carl Honoré reconnaît que la rapidité est souvent primordiale en médecine, notamment dans les situations d’urgence.
Cependant, il souligne qu’elle n’est pas toujours la meilleure approche. En réaction, un mouvement de retour à une médecine plus patiente prend de l’ampleur, avec des médecins qui réclament plus de temps avec leurs patients.
6.3 – Les médecines alternatives : naturellement lentes

L’auteur s’intéresse ensuite aux médecines alternatives et complémentaires (MAC), qui séduisent des millions de personnes déçues par la médecine conventionnelle. Il note que ces approches sont naturellement d’obédience Slow, agissant en harmonie avec le corps et l’esprit.
Les MAC constituent un vaste mouvement incluant l’homéopathie, la phytothérapie, l’acupuncture, le massage et les thérapies énergétiques.
Carl Honoré présente ici la clinique Hale à Londres, autrefois considérée comme un refuge pour adeptes du New Age, mais qui attire aujourd’hui toutes sortes de patients, des chefs d’entreprise aux professeurs. Il explique que les praticiens des MAC passent beaucoup plus de temps avec leurs patients, certains accordant jusqu’à deux heures de consultation.
6.4 – La médecine conventionnelle à l’école de la lenteur
L’auteur observe que la médecine conventionnelle s’ouvre toutefois progressivement à la lenteur.
En effet, les hôpitaux intègrent désormais la relaxation thérapeutique, aménagent des jardins et reconnaissent les bienfaits de la nature. Par ailleurs, de nombreux médecins traditionnels recommandent maintenant le yoga, la méditation ou dirigent leurs patients vers des praticiens alternatifs.
Pour illustrer l’efficacité de ces approches, Carl Honoré partage plusieurs témoignages, dont celui de Nik Stoker, qui a trouvé dans l’acupuncture et la phytothérapie un soulagement à ses douleurs menstruelles après des années d’échec de la médecine conventionnelle.
6.5 – Rendez-vous avec le reiki : une expérience personnelle
Le chapitre s’achève sur l’expérience personnelle de l’auteur avec le reiki.
Intrigué par les témoignages enthousiastes et déçu par les traitements conventionnels pour sa jambe douloureuse, il décide d’essayer cette thérapie énergétique. Après une consultation d’une heure où la thérapeute prend le temps de l’écouter et de le traiter, il constate avec surprise une amélioration de sa condition.
Carl Honoré conclut : « Quelle que soit l’explication, le reiki semble fonctionner pour moi » et illustre parfaitement le proverbe anglais qui donne son titre au chapitre : « Le temps est un grand médecin.«
Chapitre 7 – Quand l’amour prend son temps
7.1 – Le paradoxe de notre sexualité
Carl Honoré débute le chapitre 7 de « L’éloge de la lenteur » par une anecdote sur le chanteur Sting, devenu la risée publique après avoir évoqué sa pratique du tantrisme.
Pour l’auteur, cette histoire illustre notre rapport paradoxal à la sexualité : bien que notre société soit saturée d’images érotiques, nous consacrons peu de temps à l’acte lui-même. Il cite une étude révélant que l’adulte américain moyen passe à peine une demi-heure par semaine à faire l’amour.
7.2 – Pourquoi nous précipitons-nous au lit ?

Le sexe expéditif n’est pas une invention moderne. Du besoin de survie préhistorique aux conceptions religieuses limitant la sexualité à la procréation, les raisons de se presser ont évolué avec le temps.
Aujourd’hui, Carl Honoré identifie plusieurs facteurs à cela : notre biologie, la fatigue, le manque de temps, mais surtout notre culture de la vitesse qui valorise davantage la destination que le voyage, réduisant le sexe à la recherche d’un orgasme.
7.3 – La révolution du Slow Sex : des initiatives inspirantes
L’auteur nous présente ensuite différentes initiatives prônant une sexualité plus lente.
Au Japon, par exemple, un magazine masculin a publié une série d’articles sur le « sexe au ralenti » polynésien. En Italie, Alberto Vitale a fondé le mouvement Slow Sex pour sauver les rapports amoureux de « la frénésie insensée de notre monde fou et vulgaire« . Carl Honoré explique que loin d’être confinée aux hippies, cette philosophie du ralentissement séducteur séduit désormais des couples ordinaires.
7.4 – Le tantrisme : 5000 ans d’expertise en lenteur érotique
Le tantrisme représente l’exemple parfait de cette sexualité lente.
Cette discipline indienne, vieille de 5000 ans, combine méditation, yoga et techniques respiratoires pour transformer l’acte sexuel en expérience spirituelle. L’auteur partage sa propre expérience lors d’un atelier tantrique à Londres. Malgré son scepticisme initial, il découvre les bienfaits de pratiques comme l’éveil des sens (bandés) ou le « relâchement du flux« qui permet de faire circuler l’énergie sexuelle dans tout le corps.
Des témoignages viennent appuyer ces observations. Les Kimber, mariés depuis trente ans, racontent comment le tantrisme a métamorphosé leur relation. Roger affirme : « Notre sexualité est aujourd’hui davantage empreinte de cœur et de spiritualité« . Sa femme Cathy ajoute : « À travers le tantrisme, nous sommes vraiment parvenus à nous connaître en profondeur« .
Carl Honoré souligne néanmoins que cette approche lente peut aussi révéler les failles d’une relation, comme l’a vécu Tim Dyer dont le couple n’a pas survécu à l’expérience.
7.5 – Au-delà du plaisir : quand la lenteur sexuelle transforme tout
L’auteur conclut par un parallèle entre vie intime et professionnelle : Roger Kimber, désormais moins obsédé par les délais au travail, a décidé de moins travailler : « Avec tant d’amour et d’orgasmes fabuleux qui l’attendent à la maison, il n’est pas étonnant qu’il soit moins enclin à passer de longues heures enchaîné à son bureau » glisse l’auteur.
Pour Roger, le travail ne compte plus autant. Il constate, en plus, une amélioration de la qualité des produits qu’il vend et un nombre de commandes qui ne faiblit absolument pas pour autant.
« Ralentir le rythme n’a pas les effets désastreux auxquels les gens s’attendent« , confirme-t-il, illustrant ainsi comment la lenteur peut avoir un impact positif sur tous les domaines de notre existence.
Chapitre 8 – Travailler moins dur, vivre plus heureux
8.1 – Le mirage de l’ère du loisir
Dans ce nouveau chapitre de « L’éloge de la lenteur« , Carl Honoré confronte le mythe de « l’ère du loisir » à notre réalité contemporaine.
Il rappelle que tout au long des XIXe et XXe siècles, des visionnaires comme Benjamin Franklin ou George Bernard Shaw prédisaient que les progrès technologiques nous libéreraient du fardeau du travail.
Or, loin de travailler 14 heures par semaine comme le prévoyaient certains pour l’an 2000, en réalité, beaucoup d’entre nous approchent plutôt de la journée de 14 heures.
8.2 – Amérique vs Europe : deux continents, deux cadences
L’auteur observe qu’en fait, deux tendances contraires se dessinent : tandis que les Américains travaillent davantage qu’il y a vingt ans, les Européens, eux, ont réduit leurs heures de travail.
En effet, un Américain moyen, indique-t-il, travaille désormais 350 heures de plus par an que son homologue européen. Cette addiction au travail résulte de multiples facteurs : notre soif de consommation, la technologie qui rend chacun corvéable en permanence, et la peur du chômage qui pousse à prouver sa valeur par une présence excessive.
8.3 – Travailler jusqu’à l’épuisement : le prix caché
Carl Honoré démontre que cette culture du surmenage nuit tant à notre santé qu’à l’économie.
Il cite en effet une étude japonaise révélant que les hommes travaillant 60 heures par semaine doublent leur risque de crise cardiaque.
Aussi, les pays où l’on travaille moins, comme la Belgique ou la France, affichent paradoxalement une meilleure productivité horaire que les États-Unis.
8.4 – La révolution silencieuse du temps choisi
Face à ce constat, l’auteur décrit l’émergence d’un mouvement mondial en faveur d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
En France, la semaine de 35 heures a révolutionné le rapport au temps libre. Émilie Guimard, économiste parisienne, témoigne : « J’ai désormais du temps pour des activités qui enrichissent ma vie – ce qui est bon pour moi comme pour mes employeurs« . Aux Pays-Bas, le « modèle hollandais » permet à un tiers des salariés de travailler à temps partiel.
8.5 – Quand les entreprises s’adaptent : job-sharing et flexibilité
Ce rééquilibrage s’opère aussi dans les entreprises, comme à la Banque royale du Canada où jusqu’à 40 % des employés peuvent aménager leur temps de travail. Karen Domaratzki et Susan Lieberman, cadres qui partagent un poste, expliquent que cette organisation leur apporte non seulement plus de temps pour leur famille, mais aussi une meilleure productivité grâce à la « pensée lente« qui s’exprime durant leurs jours libres.
Mais l’auteur souligne toutefois les obstacles à cette révolution du temps : la résistance des mentalités, particulièrement chez les hommes, et la pression économique dans un monde globalisé.
La Marriott Hotel Chain a trouvé une solution en combattant la culture du « présentéisme » : en autorisant ses employés à partir dès que le travail est terminé, elle a constaté que ses cadres travaillent cinq heures de moins par semaine tout en étant plus productifs.
8.6 – La qualité plutôt que la quantité : ralentir même au bureau
Carl Honoré observe également l’importance de ralentir le rythme même pendant les heures de travail.
L’avocat Erwin Heller consacre désormais deux heures à ses premiers rendez-vous clients, au lieu de dix minutes, ce qui lui permet d’identifier les besoins profonds de ses clients et de travailler plus efficacement.
Certaines entreprises, comme Oracle à Tokyo, ont même créé des espaces de méditation pour permettre à leurs employés de « se déconnecter et se reconnecter« .
8.7 – Éloge de la sieste : le nouveau luxe professionnel

Le chapitre se conclut sur le retour en grâce de la sieste, ce « dernier tabou » du monde du travail. De Yarde Metals, qui a construit des salles de sommeil dans ses usines américaines, aux « salons de sieste » espagnols, le petit somme au bureau gagne ses lettres de noblesse. Et confirme la sagesse de Winston Churchill qui affirmait qu’on pouvait ainsi accomplir « deux journées en une« .
Chapitre 9 – Pour un art du temps libre
Dans l’avant-dernier chapitre de son livre « L’éloge de la lenteur« , Carl Honoré explore notre relation au temps libre, ce droit que les Nations Unies ont reconnu comme fondamental en 1948.
9.1 – Des loisirs aristocratiques aux divertissements de masse
L’auteur rappelle d’abord que cette préoccupation n’est pas nouvelle : Aristote considérait déjà l’occupation judicieuse du temps libre comme l’un des défis essentiels de l’existence humaine.
Carl Honoré retrace alors l’évolution des loisirs à travers l’histoire.
D’abord réservés aux élites, les loisirs se sont progressivement démocratisés après la révolution industrielle. Ainsi, le XIXe siècle a vu naître de nombreux sports-spectacles et l’aménagement d’espaces dédiés au divertissement des masses.
L’auteur relève que, dès cette époque, deux visions du loisir s’opposaient déjà : celle qui y voyait une simple évasion du travail, et celle qui le considérait comme donnant sens à notre existence.
9.2 – Le paradoxe du temps libre moderne : la hâte de se détendre
Malgré les prédictions de nombreux penseurs comme Bertrand Russell, qui imaginait que le progrès technique nous offrirait une abondance de temps libre propice à l’épanouissement personnel, la réalité est toute autre.
Carl Honoré constate notamment qu’aujourd’hui, loin de profiter paisiblement de nos moments de liberté, nous nous précipitons pour les remplir d’activités, fidèles à l’esprit tayloriste qui domine notre époque.
9.3 – Un retour, malgré tout, aux activités lentes
L’auteur observe néanmoins une tendance croissante à redécouvrir des loisirs plus lents et contemplatifs.
- Le tricot
Il s’attarde d’abord sur le tricot, autrefois considéré comme une activité désuète, maintenant adopté par des millions d’Américains, dont de nombreuses célébrités.
Bernadette Murphy, auteure de « Zen et Art du tricot« , explique pourquoi cette activité séduit tant : « Le tricot est un moyen de prendre le temps d’apprécier la vie, de trouver du sens et de créer des liens« . Carl Honoré souligne que cette pratique devient un antidote au stress, permettant d’atteindre un état proche de la méditation.
- Le jardinage
Le jardinage représente une autre forme de loisir lent en plein essor.
L’auteur nous présente Matt James, présentateur britannique de l’émission « The City Gardener« , pour qui le jardinage permet de « déconnecter, être avec soi-même, laisser son esprit vagabonder« . Dominique Pearson, courtier londonien vivant à cent à l’heure, témoigne également que jardiner l’aide à apaiser son esprit et améliore même ses performances professionnelles.
- La lecture
Carl Honoré aborde ensuite la lecture, cette pratique qui, selon Paul Virilio, « suppose un temps de réflexion, une décélération qui détruit l’efficacité d’une dynamique de masse« . Il évoque la renaissance de cette activité, illustrée par le phénomène Harry Potter et la multiplication des clubs de lecture.
Paula Dembowski, professionnelle du recrutement, confie avoir redécouvert « la relaxation totale que procure le fait de s’asseoir et de passer une soirée entière avec un bon roman« .
9.4 – Tempo Giusto : redécouvrir la juste mesure en musique
Une partie importante du chapitre est consacrée à la musique et au mouvement Tempo Giusto, qui défend l’idée que nous jouons aujourd’hui la musique classique beaucoup trop rapidement.
L’auteur nous fait vivre un concert du pianiste allemand Uwe Kliemt, fervent défenseur de cette approche. Ce dernier démontre comment un tempo plus lent permet de révéler la richesse et les nuances des œuvres de Mozart et Beethoven. Kliemt explique : « Lorsque l’on joue trop vite, la musique perd son charme, ses nuances les plus fines et son caractère« .
9.5 – Longplayer et ASLSP : quand la musique défie le temps
Pour conclure, Carl Honoré présente deux projets musicaux défiant radicalement notre rapport au temps :
- Longplayer, une composition destinée à être jouée pendant mille ans,
- Une interprétation de l’œuvre ASLSP, « Aussi lentement que possible« , de John Cage, qui durera 639 ans à Halberstadt en Allemagne.
Ces initiatives offrent, selon Norbert Kleist, l’un des organisateurs, « un défi au rythme de vie haletant et bousculé du monde moderne« .
Ainsi, à travers ces différents exemples, Carl Honoré montre comment nos loisirs peuvent devenir des espaces de résistance au culte de la vitesse, et ainsi nous permettre de retrouver un rythme plus humain et plus épanouissant.
Chapitre 10 – Épargner nos enfants
10.1 – La rébellion du doyen : quand Harvard prône le ralentissement
Carl Honoré ouvre le dernier chapitre de « L’éloge de la lenteur » avec l’histoire d’Harry Lewis, doyen d’Harvard, qui, confronté à un étudiant obsédé par l’efficacité, réalise que les jeunes sont devenus des « disciples de l’urgence« .
Cette prise de conscience l’amène à rédiger une lettre intitulée « Ralentissez« dans laquelle il plaide pour une approche plus modérée des études, où faire moins permet d’obtenir davantage.
10.2 – L’enfance accélérée : grandir trop vite, trop tôt

L’auteur constate que le virus de la vitesse contamine désormais l’enfance.
Les jeunes grandissent plus vite, les fillettes atteignent la puberté plus tôt, et les emplois du temps surchargés sont devenus la norme.
Il partage le cas d’un père furieux qu’une enseignante suggère de réduire les activités de son fils de quatre ans : « Il doit apprendre à travailler dix heures par jour, comme moi« , avait-il rétorqué…
10.3 – Les coupables de la course : entre anxiété parentale et société de performance
Carl Honoré identifie plusieurs responsables de cette accélération : les parents anxieux, les publicitaires qui transforment les enfants en consommateurs précoces, et un système scolaire obsédé par la performance.
Il souligne que la compétition pousse de nombreux parents à l’hyper-parentalité, cette « conduite compulsive tendant à vouloir rendre son enfant parfait« .
10.4 – Le coût caché du stress infantile : corps et esprits sous pression
Cette pression constante a des conséquences désastreuses.
L’auteur rapporte que des enfants de cinq ans souffrent désormais de problèmes digestifs, d’insomnies et de dépressions liés au stress.
La psychologue Kathy Hirsch-Pasek démontre que les enfants éduqués dans un environnement plus tranquille sont « moins inquiets, plus curieux d’apprendre et plus aptes à penser de façon autonome« .
10.5 – Les pionniers de l’éducation lente
Face à cette situation, Carl Honoré présente plusieurs alternatives émergeant à travers le monde.
Il évoque le manifeste de Maurice Holt pour une « scolarité lente » qui valorise la pensée plutôt que les examens. Il fait remarquer que la Finlande, qui applique ces principes, est régulièrement en tête des classements éducatifs internationaux.
Les écoles Steiner, qui évitent l’apprentissage précoce de la lecture, ou l’Institut d’étude de l’enfant de Toronto, qui privilégie « l’apprentissage pour le plaisir« , obtiennent d’excellents résultats académiques.
Au Japon, terre du bachotage intensif, des établissements comme Apple Tree abandonnent les tests et les horaires rigides. Hiromi Koike, une élève de 17 ans, témoigne : « Ici, ce n’est pas un crime d’être lente« .
10.6 – L’école à la maison : reprendre le contrôle du temps
L’auteur rapporte comment certains parents choisissent plutôt, dans ces conditions, de déscolariser leurs enfants.
Aux États-Unis, plus d’un million d’enfants étudient à domicile, ce qui leur permet de contrôler leur emploi du temps et d’éviter « le réflexe de la hâte« . Beth Wood, 13 ans, scolarisée chez elle en Angleterre, confie : « Mes amis sont toujours pressés et stressés à l’école… Moi, je n’ai jamais ce sentiment« .
10.7 – Éloge du jeu libre : laisser les enfants être des enfants
Carl Honoré plaide également pour la réhabilitation du jeu libre et non structuré.
Il raconte comment la famille Barnes, à Londres, a réduit les activités extrascolaires de leur fils Jack, qui s’est épanoui avec des horaires allégés.
L’auteur mentionne aussi l’initiative « À vos marques, prêts, détendez-vous ! » au New Jersey, où pendant une journée, les devoirs et activités sont annulés.
10.8 – Éteindre les écrans : retrouver le calme et l’imaginaire
La limitation du temps d’écran représente une autre stratégie efficace.
Les Clarke, à Toronto, ont constaté qu’après avoir rangé leur télévision, leurs enfants se sont mis à lire davantage et à pratiquer des activités plus épanouissantes. « Il règne aujourd’hui un calme que nous ne connaissions pas chez nous« , confie la mère.
10.9 – Le défi du ralentissement : contre-courant dans un monde de compétition
Pour conclure, l’auteur reconnaît que « réinventer notre approche de l’enfance » n’est pas facile dans un monde obsédé par la compétition. Mais comme le souligne Mme Barnes : « La vie est bien plus agréable quand on sait aller lentement« .
Conclusion – À la recherche du tempo giusto

Le Titan et le Titanic : prémonition ignorée
Carl Honoré ouvre sa conclusion par une étonnante coïncidence historique : en 1898, l’écrivain Morgan Robertson imagina dans « Le Naufrage du Titan » un paquebot « pratiquement insubmersible » qui coule après une collision avec un iceberg « au nom de la vitesse« . Quatorze ans plus tard, le Titanic connaissait le même sort dans la vie réelle, incarnant de manière frappante les risques inhérents à cette course effrénée vers le progrès et la vitesse.
L’auteur constate que, malgré cette tragédie, l’humanité n’a pas ralenti, continuant à tout faire toujours plus vite, au prix de lourdes conséquences sur nos vies : « Nous manquons tellement de temps, nous entretenons avec lui une relation si pathologique que nous négligeons nos amis, nos familles, nos conjoints« , déplore-t-il.
La révolution silencieuse : petits actes, grand mouvement
Pourtant, Carl Honoré perçoit l’émergence d’un puissant contre-courant.
Le mouvement Slow prend de l’ampleur, même s’il n’a pas de structure formelle. Chaque petit acte de décélération contribue à cette révolution silencieuse.
L’Italie, par sa culture méditerranéenne traditionnellement tournée vers les plaisirs et les loisirs, en constitue le sanctuaire spirituel.
La troisième voie : ni tout vite, ni tout lent
L’auteur précise que ce mouvement ne vise pas à remplacer le culte de la vitesse par celui de la lenteur. Il propose plutôt une troisième voie, un équilibre : « Au lieu de faire tout plus vite, faire tout à la bonne vitesse. Quelquefois vite, quelquefois lentement, quelquefois un peu des deux« .
Cette philosophie s’incarne dans le concept de « tempo giusto« – le tempo juste – qui reconnaît que chaque personne, chaque acte et chaque moment appelle son propre rythme (eigenzeit).
Contre vents et préjugés : les obstacles au changement
Mais Carl Honoré identifie plusieurs obstacles à ce changement, au ralentissement : nos propres préjugés notamment, et l’inertie d’un monde configuré pour la vitesse.
Il répond aux critiques et sceptiques qui considèrent cette tendance comme un simple effet de mode en soulignant que notre époque a davantage conscience des dangers de l’accélération permanente et affiche une volonté plus affirmée de s’en libérer.
L’effet domino : quand la lenteur devient contagieuse
La force du mouvement Slow réside aussi dans sa force contagieuse.
En effet, quand les gens goûtent aux bienfaits de la lenteur dans un domaine, ils sont naturellement tentés de l’appliquer ailleurs : « une fois que vous remettez en question l’injonction de foncer au travail sans se retourner, vous commencez à le faire dans tous les domaines de votre vie« , témoigne une banquière.
Ralentir sans se ruiner : une philosophie pour tous
L’auteur souligne que cette philosophie est accessible à tous, contrairement aux idées reçues. Si certaines pratiques comme les médecines alternatives ou les aliments bio peuvent coûter cher, la plupart des gestes essentiels sont gratuits : méditer, marcher, cuisiner ou tout simplement résister à l’injonction d’aller toujours plus vite.
Confession d’un converti : le parcours personnel de Carl Honoré
Pour conclure, Carl Honoré partage sa propre évolution.
Il décrit comment il a progressivement vaincu son addiction à la vitesse en laissant sa montre dans un tiroir, en cuisinant davantage, et en pratiquant la méditation.
Le test ultime ? Sa capacité désormais à lire tranquillement des histoires à son fils sans regarder l’heure ni sauter de pages.
L’histoire du soir : l’ultime victoire sur l’urgence
Ainsi, dans une touchante anecdote finale, l’auteur raconte comment, après avoir pris tout son temps pour lire et discuter avec son fils, c’est ce dernier qui, de lui-même, annonce avoir eu assez d’histoires pour la soirée.
« J’ai mis la lampe de chevet en veilleuse avant de quitter la chambre. Puis, le sourire aux lèvres, j’ai descendu tout doucement l’escalier« , conclut-il, symbole parfait de la sérénité retrouvée grâce à l’art de ralentir.
Conclusion de « L’éloge de la lenteur » de Carl Honoré
Quatre idées phares du livre « L’éloge de la lenteur » à se rappeler !

Idée n°1 : Nous souffrons collectivement d’une « maladie du temps » qui dégrade notre qualité de vie
La première force de l’ouvrage de Carl Honoré consiste à mettre un nom sur notre malaise contemporain : la « maladie du temps« .
Ce syndrome, identifié par le médecin Larry Dossey, désigne cette croyance obsessionnelle que « le temps s’enfuit, qu’il n’y en a pas assez et qu’il nous faut pédaler pour le rattraper« .
L’auteur démontre alors comment cette course perpétuelle est responsable de dommages considérables : stress chronique, problèmes de santé, relations familiales détériorées, épuisement professionnel et destruction des ressources naturelles.
Cette prise de conscience, que Carl Honoré illustre par sa propre expérience – il réalise qu’il est un père pressé qui en vient à considérer les « histoires-minute » pour enfants comme une solution – constitue le point de départ d’une réflexion plus large sur notre rapport malsain à la vitesse.
Idée n°2 : Le mouvement Slow ne rejette pas la vitesse mais recherche le « tempo giusto« , la juste mesure
Contrairement aux idées reçues, la philosophie de la lenteur ne prône pas l’abolition de toute forme de rapidité. Elle propose plutôt de trouver ce que les musiciens appellent le « tempo giusto » – la juste mesure, adaptée à chaque situation.
Comme l’explique Carlo Petrini, fondateur du mouvement Slow Food : « Aller lentement revient à contrôler les rythmes de sa propre vie« . Il s’agit de distinguer quand la vitesse est nécessaire et quand elle devient contre-productive.
L’auteur démontre, exemples à l’appui, que ralentir conduit souvent à faire mieux – que ce soit en cuisine, au travail, en amour ou dans l’éducation des enfants. Cette recherche d’équilibre représente une véritable révolution face à notre tendance moderne à valoriser la vitesse en toutes circonstances.
Idée n°3 : Les bénéfices du ralentissement se manifestent dans tous les domaines de notre existence
Carl Honoré présente un panorama complet des applications concrètes de la philosophie Slow à travers dix chapitres thématiques. De l’alimentation (Slow Food) à l’urbanisme (Citta Slow), en passant par la médecine, la sexualité (Slow Sex), le travail et l’éducation des enfants, l’auteur décrit comment le mouvement pour la lenteur transforme déjà nos sociétés.
Ces initiatives ne sont pas de simples lubies marginales mais des réponses cohérentes aux limites du modèle d’accélération perpétuelle. Les témoignages qu’il recueille – du courtier qui découvre la méditation au couple qui redonne vie à sa relation grâce au tantrisme, de l’avocat qui consacre plus de temps à ses consultations aux villes qui limitent la circulation automobile – montrent que la décélération n’est pas synonyme d’inefficacité, bien au contraire.
Idée n°4 : La lenteur est contagieuse et accessible à tous, quels que soient nos moyens
L’une des découvertes les plus encourageantes de ce livre est l’effet « domino » de la lenteur.
En effet, lorsqu’une personne commence à ralentir dans un domaine de sa vie, elle tend naturellement à appliquer cette philosophie ailleurs. Ainsi, comme le témoigne une banquière citée par l’auteur : « Une fois que vous remettez en question l’injonction de foncer au travail sans se retourner, vous commencez à le faire dans tous les domaines de votre vie« .
Carl Honoré insiste également sur l’accessibilité de cette philosophie : si certaines manifestations du mouvement Slow peuvent sembler élitistes (aliments bio, médecines alternatives), la plupart des pratiques sont gratuites – méditer, marcher, cuisiner, lire, simplement prendre son temps ou, comme l’auteur l’a lui-même expérimenté, lire une histoire complète à son enfant sans regarder sa montre.
Qu’est-ce que la lecture de « L’éloge de la lenteur » vous apportera ?
« L’éloge de la lenteur » ne se contente pas de critiquer notre société où tout va toujours plus vite : il vous tend aussi un miroir, vous invite à questionner votre propre rapport au temps et à la vitesse.
Puis, en proposant des alternatives concrètes et accessibles, il vous montre comment adopter la slowlife au quotidien. En parcourant les différents domaines où la lenteur peut s’exprimer, vous découvrirez ainsi certainement au moins un aspect de votre vie pour lequel ralentir serait bon pour vous. Que vous soyez un parent débordé, un professionnel sous pression ou simplement curieux d’un mode de vie plus équilibré, ce livre vous apportera à la fois l’inspiration et des outils pratiques pour amorcer le changement.
Le récit personnel de Carl Honoré, qui partage son cheminement vers la philosophie Slow, ajoute une dimension authentique et captivante. Son témoignage rend le propos particulièrement touchant et crédible.
Ce qui est sûr, c’est qu’après cette lecture, vous ne verrez plus jamais une file d’attente, un repas partagé ou une simple promenade de la même manière !
Pourquoi lire « L’éloge de la lenteur » de Carl Honoré ?
« L’éloge de la lenteur » est une invitation réjouissante à repenser notre rapport au temps dans un monde qui semble ne jamais s’arrêter.
C’est un livre qui mérite d’être lu pour deux raisons principales :
- D’abord parce qu’il met des mots sur un malaise diffus que beaucoup d’entre nous ressentons sans parvenir à l’identifier clairement, à le nommer.
- Ensuite parce qu’il propose une voie médiane, raisonnable et accessible pour retrouver une vie plus harmonieuse sans renoncer aux avantages de la modernité.
En effet, Carl Honoré ne nous demande pas de rejeter la vitesse, mais simplement de lui redonner sa juste place. Dans une époque où le burnout et l’anxiété deviennent des maux courants, cette lecture s’impose comme un antidote précieux à la « maladie du temps ».
Ainsi, si vous vous sentez parfois épuisé par le rythme effréné de ce monde pressé, que vous aspirez à un quotidien plus serein, à une vie moins dictée par l’urgence, ou que vous êtes simplement curieux de connaître les bienfaits de la lenteur dans les divers aspects de votre vie (travail, alimentation, éducation, loisirs, amour), alors je ne peux que vous recommander de lire « L’éloge de la lenteur« . Car, à mi-chemin entre réflexion et solutions concrètes, ce livre vous aidera à redonner du sens au temps, sans renoncer aux avantages de la modernité.
Points forts :
- Une analyse lucide et pertinente de notre rapport pathologique au temps et de ses conséquences sur notre santé physique et mentale.
- Une exploration riche et documentée des alternatives concrètes à la frénésie moderne dans tous les domaines de la vie.
- Des témoignages authentiques et variés qui illustrent parfaitement l’universalité du propos.
- Un message nuancé qui ne rejette pas entièrement la vitesse mais prône un équilibre réaliste et accessible à tous.
Points faibles :
- L’ouvrage, écrit avant l’explosion des réseaux sociaux et des smartphones, mériterait une mise à jour pour intégrer ces nouveaux accélérateurs de notre vie quotidienne.
- Comme l’auteur le stipule, certaines solutions proposées, notamment en matière d’alimentation ou de médecine alternative, peuvent sembler élitistes ou peu accessibles à tous les budgets. Toutefois, il ne s’agit là que d’une partie des alternatives présentées.
Ma note :
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