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Résumé du livre « Le Monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique« : Cette bande dessinée, best-seller de 2022 avec 514 000 exemplaires écoulés, explore avec humour et clarté pédagogique les mécanismes d’un monde en contraction énergétique et présente comment décarboner en douceur les activités humaines — et si l’écologie n’était pas une affaire de morale, mais une question de lois physiques ?
Par Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain, octobre 2021, 196 pages.
Note : Cette chronique est une chronique invitée écrite par Emilie du blog Vivre Low-Tech.
Chronique et résumé Le Monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique :
Prologue
Christophe Blain, l’illustrateur de ce roman graphique, ouvre la BD Le Monde sans fin sur son souvenir de l’été 2018. C’est alors la première fois que les médias grand public relient la canicule au sujet du réchauffement climatique.
La presse partage le fait qu’il pourrait faire 50°C à Paris en 2050. Mais 2050 est une échéance lointaine et on s’attend à une hausse très lente et progressive des températures.
Pourtant, avec la canicule de 2018, les choses deviennent plus réelles et immédiates dans l’opinion publique.
Le sujet du réchauffement climatique continue de questionner Christophe Blain et son frère lui suggère alors, à l’été 2019, de faire une BD avec Jean-Marc Jancovici.
Qui est Jean-Marc Jancovici ?
Polytechnicien, il est spécialiste du lien entre les gaz à effet de serre et le réchauffement climatique. Au début des années 2000, il crée la méthode de calcul du bilan carbone. Cette méthode a donné naissance à une norme mondiale pour compter les émissions de gaz à effet de serre des entreprises.
Il est fondateur du Shift Project (un think tank qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone) et cofondateur de Carbone4 (un cabinet de conseil dans la stratégie bas-carbone et le changement climatique).
Mais au-delà de sa posture d’ingénieur et d’auteur, Jean-Marc Jancovici est devenu une figure emblématique de la décarbonation de nos sociétés. Sa capacité à vulgariser des informations scientifiques et ses talents rhétoriques en font une personne influente auprès des décideurs économiques et de l’opinion publique sur les enjeux climatiques.
Partie 1. Histoire de l’énergie dans les sociétés humaines
L’histoire de nos civilisations est celle de la croissance démographique qui se traduit par l’expansion des villes. Ces dernières concentrent désormais l’essentiel de la population.
Mais c’est un système qui réclame un flux titanesque d’énergie pour fonctionner.
1.1. Qu’est-ce que l’énergie ?
L’énergie nous permet de porter de lourdes charges, de creuser le sol, de ne jamais avoir trop chaud ou trop froid, de détruire des choses, de communiquer sur de longues distances…
Toute notre économie et notre création de richesses dépendent de l’énergie. Pourtant les dépenses en énergie (fioul, gaz, électricité, essence) ne représentent que 5 à 7% des revenus des ménages en France. À l’échelle mondiale, l’énergie (pétrole, charbon, gaz) ne représente que 5% du PIB.
1.2. Il y a 300 ans, toutes les énergies étaient renouvelables
La marine marchande se déplaçait à la voile et les humains à pied ou grâce à la traction animale.
Mais aujourd’hui, c’est quand même beaucoup plus pratique et rapide d’utiliser du pétrole pour déplacer des marchandises en bateau ou en camion, nourrir la population, construire des bâtiments…
Il a fallu 200 ans pour construire Notre-Dame de Paris, grâce aux énergies fossiles il faut 1 an pour construire une tour à la Défense.
Depuis 200 ans, nous remplaçons des énergies renouvelables (moulins à vent, bateaux à voiles…) par des énergies fossiles.
Mais parce qu’elle est invisible, nous oublions ce qu’est l’énergie : un flux physique.
1.3. Les lois immuables de la physique
Une des premières lois de l’énergie (la loi de la conservation énergétique) est la suivante : à l’intérieur d’un système isolé, l’énergie ne peut pas être créée ou détruite, mais seulement transformée d’une forme à une autre.
Expliqué plus simplement, cela signifie que si nous, en tant qu’êtres humains, désirons davantage d’énergie que celle que notre corps peut générer, nous sommes contraints de l’extraire dans notre environnement.
Consommer de l’énergie revient à utiliser des machines. Il y a notre usage visible (voiture, ordinateur, métro, avion, ascenseur…), mais il y a aussi tout ce qu’on ne voit pas. Il y a, par exemple, la moissonneuse à coton, des camions de transport de marchandises, des usines pour la teinture… pour pouvoir, au bout de la chaîne, avoir des vêtements et s’habiller chaque matin. Et l’histoire de répète pour tous nos objets du quotidien.
En bref, tout notre monde moderne dépend de l’énergie.
1.4. Comment mesure-t-on l’énergie ?
On utilise pour cela les joules. 1 joule c’est 100 g qui montent d’1 mètre environ.
Quand on brûle 1 litre d’essence, la chaleur dégagée vaut 36 000 000 joules. Cette énergie thermique est plus souvent exprimée en kilowattheures (10 kWh dans le cas du litre d’essence).
Avec 1 litre d’essence, on peut alimenter une machine d’une puissance de 10 kilowatts pendant 1 heure ou une machine d’une puissance de 100 watts pendant 100 heures.
La puissance, c’est l’énergie (en watts) par unité de temps (en heure).
Plus une machine est puissante, plus elle demande de l’énergie pour chaque minute où elle fonctionne.
C’est, en quelque sorte, la transformation du monde par unité de temps. Plus une machine est puissante, plus elle transforme le monde en peu de temps. Exemple : plus un radiateur est puissant, plus il va réchauffer la pièce rapidement.
1.5. Énergie humaine Vs 1 litre d’essence
L’énergie mécanique produite par un humain qui monte 2 000 mètres de dénivelé avec un sac de 10 kg sur le dos représente 0,5 kWh.
1 litre d’essence qu’on fait passer dans un moteur produit 3 à 4 kWh d’énergie mécanique.
Ainsi, 1 litre d’essence a la même capacité à transformer ou transporter la matière que 10 à 100 jours de travail de force d’un humain.
L’essence mise dans un moteur produit une énergie mécanique 500 à 5000 fois moins chère que l’énergie mécanique produite par un humain payé au SMIC.
C’est la première chose à retenir de la BD Le Monde sans fin : le pétrole est une énergie très peu chère par rapport au gain qu’elle apporte.
Conclusion partie 1 :
Il n’y a pas d’énergie propre dans l’absolu. Choisir une énergie (renouvelable ou fossile), c’est choisir un type de transformation avec des avantages (prix, stockage, usage…) et des contreparties (type d’extraction ou de production, disponibilité, émissions de CO₂…).
Partie 2. Quelle énergie utilisons-nous ?
Utilisée en petite quantité, l’énergie pose peu de problèmes. Mais dès qu’on l’utilise de manière massive, les choses se compliquent.
Choisir une énergie revient à faire un arbitrage entre ses avantages et ses inconvénients.
2.1. L’énergie est “gratuite”
Lorsqu’on paye pour de l’énergie, on paye en réalité le travail humain et les machines nécessaires à son extraction. On ne paye pas de facture à mère Nature pour avoir mis le pétrole ou le vent à disposition.
Ainsi, ce qui fixe le prix d’une énergie, ce n’est pas l’abondance de sa présence dans l’environnement, mais sa facilité à être exploitée et sa concentration.
Par exemple, l’énergie solaire est très abondante, mais trop diffuse et donc peu propice à faire fonctionner des machines puissantes. En prime, on doit y ajouter un système de stockage coûteux pour pouvoir l’utiliser même quand il n’y a pas de soleil.
A contrario, le pétrole est le meilleur exemple d’une énergie très concentrée, très facile à extraire de l’environnement et très facile à stocker.
2.2. Évolution de l’énergie utilisée dans le monde depuis 1850
En 1850, la première source d’énergie utilisée est le bois. Elle servait à se chauffer, à alimenter les machines à vapeur, les forges… L’utilisation du bois a diminué au fil du temps, c’est la seule source d’énergie qui a suivi cette évolution.
La seconde source d’énergie à faire son apparition est le charbon. Le charbon a toujours alimenté des machines à vapeur. Aujourd’hui, les ⅔ du charbon alimentent des centrales électriques (qui sont en réalité de très grosses machines à vapeur). Contrairement aux idées reçues, le charbon n’est pas l’énergie du passé. Son utilisation annuelle n’a jamais baissé depuis 1850. Or, le charbon est l’énergie qui produit le plus de CO₂ par kWh, le principal gaz à effet de serre produit par l’activité humaine.
Ensuite, à partir de 1900, le pétrole fait son apparition. Il ne remplace pas le charbon, mais vient s’ajouter à la consommation énergétique globale, car il sert d’autres usages que le charbon. Le pétrole est l’énergie par excellence de la mobilité, car c’est une énergie qu’on peut stocker et transporter facilement.
Puis, vient le gaz. Il n’a remplacé aucune énergie, il s’ajoute aux autres. Le nucléaire c’est la même histoire.
Et enfin, il y a les énergies renouvelables (hydroélectrique, éolien, solaire…). On en parle beaucoup et elles occupent une grande place sur la scène médiatique, mais elles ne représentent qu’une infime partie de l’énergie consommée à l’échelle mondiale.
Source : Production de l’auteur à partir des données de Etemad & Luciani (1991) numérisées par The Shift Project (2019), Smil (2016), et British Petroleum (2020).
2.3. Chaque terrien consomme en moyenne 22 000 kWh / an
Si on convertit ce chiffre (22 000 kWh / an) en énergie humaine, c’est comme si chaque terrien avait 200 esclaves en permanence qui bossaient pour lui. Si on le dit autrement, l’ensemble des machines qui travaillent pour nous en permanence sont comme un exosquelette qui nous permet de décupler notre force mécanique par 200.
On comprend ainsi pourquoi l’accès à une énergie abondante et peu chère nous a permis de devenir infiniment plus riches et de vivre plus confortablement que nos ancêtres.
2.4. Quelle vie aurions-nous sans énergie fossile ?
L’essentiel de cette énergie est fossile (parce que ce sont des restes de vie ancienne).
Sans cette énergie, nous aurions une tout autre vie. 30 ans d’espérance de vie et des journées de dur labeur sans aucun espoir d’évolution de notre qualité de vie.
Si un terrien a, à sa disposition, 200 esclaves en moyenne. En France, c’est plutôt 600, contre 50 en Inde ou 1100 au Canada.
À titre d’exemple, sur 1 année, l’ensemble des appareils électroménagers d’un foyer représente (en puissance) le travail de 5000 jours esclaves. Le chauffage d’une maison de 100m2 représente entre 20 000 et 40 000 jours esclaves. C’est d’ailleurs ce travail ménager qu’on a pu sous-traiter aux machines qui a permis aux femmes d’entrer sur le marché du travail et de sortir du rôle domestique qui leur était assigné.
2.5. L’explosion de la population
Sans énergie abondante, nous n’aurions pas pu :
- augmenter les rendements céréaliers ;
- apporter l’eau potable et assainir les villes ;
- transporter et conserver la nourriture d’un bout à l’autre du globe…
Depuis 2 siècles, l’augmentation de la population est exponentielle. Grâce à l’énergie dont nous disposons, les progrès de la médecine et de l’agriculture nous ont permis d’être presque 8 milliards d’individus sur la planète.
2.6. Des machines plus performantes mais aussi plus nombreuses
Entre 1930 et 2020, les machines nous fournissent 5 à 10 fois plus de mouvements pour une même quantité d’énergie absorbée. Mais cela ne nous fait pas faire d’économie d’énergie puisque, dans le même temps, nous avons augmenté le nombre de machines.
Conclusion de la partie 2 :
Ainsi, jusqu’à la révolution industrielle, les limites physiques de la planète ne sont pas un problème. Mais l’explosion de la population multipliée par l’augmentation de la consommation énergétique par individu commence à soulever un problème de taille.
Partie 3. Notre économie après les 30 Glorieuses
Actuellement, nous consommons principalement des énergies fossiles. Les 2 énergies renouvelables les plus utilisées sont l’hydroélectrique et le bois.
3.1. Évolution de notre mode de production
On pourrait penser que la raréfaction des ressources fossiles va naturellement créer une augmentation du prix de l’énergie et une baisse de la consommation. Mais en réalité, la part des revenus que nous consacrons à l’énergie ne fait que baisser depuis 1850.
Comment expliquer ce phénomène ? L’énergie abondante nous a permis d’augmenter le revenu / habitant et de :
- Ne plus avoir à travailler dans les champs pour nous nourrir. Il y a 2 siècles, les ⅔ de la population travaillaient dans les champs.
- voir l’essor de l’industrie et l’augmentation du nombre d’ouvriers (jusqu’au pic pétrolier de 1973), augmentant ainsi la production mondiale.
- Vivre l’explosion des emplois de service, ce sont les seuls emplois qui continuent d’augmenter depuis la fin des 30 Glorieuses.
Mais un monde riche en emplois de service n’est pas un monde sobre en énergie. Au contraire, les emplois de service dépendent de la production matérielle pour exister (exemple : métier de la vente ou de l’entretien) ou pour fonctionner (exemple : métier dans l’enseignement ou la médecine…).
La production (agricole et industrielle) est désormais majoritairement assurée par les machines, permettant aux humains de se consacrer à d’autres tâches et d’accroître la quantité de richesse produite.
3.2. Évolution de notre mode de consommation
3 grands domaines de nos vies ont été impactés par l’accès à une énergie peu chère :
- L’alimentation. L’abondance énergétique a changé notre façon de manger. Cela a permis à notre régime alimentaire de se diversifier et de devenir plus carné. Grâce aux machines, le rendement des surfaces cultivées augmente et il est alors possible d’en dédier une partie à la nourriture des animaux. Cette alimentation de plus en plus carnée coûte également de moins en moins cher.
- La mobilité. Jusqu’en 1952, on parcourait en moyenne par jour autant de kilomètres à pied qu’en voiture. On aurait pu penser que des moyens de transport rapides nous permettent simplement de faire les mêmes distances en moins de temps, mais en réalité nous passons le même temps à nous déplacer et nous allongeons la distance parcourue.
- Les logements. Les humains vivent désormais majoritairement en ville. Et plus l’étalement urbain augmente, plus les flux de déplacements augmentent pour permettre aux habitants d’aller travailler, se soigner, étudier, s’amuser…. Dans le même temps, la taille des logements a augmenté sans que le nombre de personnes par foyer augmente.
3.3. L’ère du temps libre
À l’époque où il n’y avait pas de machines qui travaillaient pour nous, il n’y avait ni études longues, ni retraite, ni vacances, ni week-end…
Et comme pour le reste, plus nos loisirs sont récents, plus ils sont énergivores.
1 semaine de camping en France pour 4 personnes émet 80 kg de CO₂. Contre 980 kg de CO₂ pour 1 semaine pour 4 personnes dans un hôtel au Maroc.
Conclusion de la partie 3 :
L’énergie abondante a changé nos modes de vie.
Augmentation de l’espérance de vie, réduction du temps de travail, augmentation des revenus individuels, avènement des classes moyennes… à cela s’ajoutent une augmentation des possessions matérielles et des flux d’information.
Partie 4. L’épuisement des ressources fossiles
Pendant longtemps, la question de l’épuisement des ressources ne s’est pas posée. On postule que les ressources naturelles sont illimitées et que c’est plutôt la quantité de travail humain qui limite la quantité de richesses produites. Sauf que depuis la révolution industrielle, la production économique varie au rythme de l’énergie. C’est-à-dire au rythme du parc de machines en fonctionnement.
Pétrole, charbon et gaz sont des énergies qui se renouvellent sur une échelle de temps très, très longue (entre 30 et 350 millions d’années).
4.1. Le pétrole
Les premiers puits de pétrole découverts aux États-Unis au milieu du XIXème siècle ne nécessitaient quasiment aucun forage. La pression du gaz les rendait éruptifs et de simples pompes à eau suffisaient pour récupérer le pétrole.
Au fil des années, le pétrole est devenu de plus en plus difficile et donc coûteux à extraire (pétrole marin profond, gaz de schiste, sables bitumineux…). Selon l’Agence internationale de l’énergie, la production mondiale de pétrole a atteint son pic en 2008 (source : https://www.iea.org/data-and-statistics).
Il sert principalement pour le transport. Or, toute notre économie dépend des transports (pour déplacer les marchandises ou pour que les individus puissent se rendre au travail).
4.2. Le gaz
Le gaz se transporte et se stocke mal. Il faut soit un tuyau (c’est-à-dire un gazoduc avec des coûts élevés d’installation) soit un méthanier (c’est-à-dire un bateau qui transporte le gaz entre une usine de liquéfaction du gaz à la source et une usine de regazéification à l’arrivée).
Il sert principalement au chauffage (30%), aux fours industriels (30%) et à la production électrique (40%).
Le pic de production du gaz arrivera avec un décalage de 10 à 20 ans sur le pétrole.
4.3. Le charbon
⅔ du charbon sert à la production électrique et 40% de l’électricité mondiale est faite avec du charbon.
Le charbon est très lourd pour la quantité d’énergie fournie. Puisque son utilisation est principalement électrique, les centrales électriques sont donc proches des mines de charbon.
Le pic de production n’est pas le plus préoccupant, la vraie limite est la quantité de CO₂ qu’il émet. C’est l’énergie la plus carbonée.
Conclusion de la partie 4 :
64% de la production électrique mondiale provient des énergies fossiles.
Partie 5. Le climat
5.1. C’est quoi les gaz à effet de serre ?
Les gaz à effet de serre sont invisibles, mais bloquent les rayonnements infrarouges émis par la terre, confinant ainsi l’énergie (donc la chaleur) près du sol.
Ces gaz à effet de serre sont très anciens et indispensables. C’est eux qui permettent de maintenir une température minimale sur terre nécessaire au développement de la vie.
Mais, si leur concentration est trop forte, alors ils modifient le climat trop rapidement pour qu’on puisse s’y adapter.
L’utilisation de combustibles fossiles (comme nous l’avons vu dans les précédentes parties) libère des stocks de CO₂ qui étaient prisonniers sous terre depuis des dizaines ou des centaines de millions d’années.
Les humains agissent principalement sur 3 gaz à effet de serre:
- le dioxyde de carbone (CO₂) dont 86% viennent de l’utilisation de combustibles fossiles,
- le méthane (CH₄) qui provient principalement de l’agriculture,
- le protoxyde d’azote (N₂0) qui provient principalement de l’épandage d’engrais.
En 2019, le CO₂ représentait 69% des émissions de gaz à effet de serre.
5.2. Effets indirects et l’amplification des effets du carbone
L’océan et les plantes absorbent une partie du CO₂ émis. Ce sont des puits naturels de carbone.
Mais à une concentration trop importante, cela entraîne plusieurs problèmes. :
- À commencer par l’augmentation de la température et donc de la quantité de vapeur d’eau présente naturellement autour du globe, ce qui entraîne une accélération du réchauffement et donc de la vapeur d’eau… Plus il fera chaud, plus il fera chaud.
- Les feux de forêt accidentels dus au réchauffement ou la déforestation organisée par les humains entraînent une augmentation du CO₂ de l’atmosphère (car le CO₂ contenu dans les arbres est alors rejeté) tout en réduisant la quantité de puits naturels de carbone.
- L’augmentation de la température réduit également la capacité des océans à absorber du CO₂.
En un mot : le réchauffement climatique appelle le réchauffement climatique.
5.3. Réchauffement climatique : de combien de degrés parle-t-on ?
Avec la quantité de CO₂ déjà émise et celle qu’on pourrait émettre jusqu’à 2100, la température moyenne devrait augmenter de 2°C à 5°C par rapport à 1900. Cela semble peu, mais pour être compris, il faut savoir que la température augmente 2 fois plus vite sur les continents que dans les océans. Ainsi, le réchauffement global sur les continents sera plutôt entre 5°C et 10°C.
2, 3 ou 4°C entre 1900 et 2100, ça paraît peu, mais ce n’est pas un chiffre qu’on peut appréhender avec nos sens. 5°C de réchauffement global au niveau de la terre, c’est ce qui nous sépare de la dernière ère glaciaire, il y a 20 000 ans. 3 km d’épaisseur de glace recouvraient alors le nord de l’Europe, l’Ecosse et une bonne partie de l’Allemagne. Ces 5°C de différence résultent d’un réchauffement naturel de la planète en raison de son changement d’orbite et d’inclinaison. Cela a pris 10 000 ans (soit 0,05°C / siècle).
Ainsi, 2, 3 ou 5° entre 1900 et 2100 représentent un réchauffement 50 à 100 fois plus rapide que le réchauffement naturel de la dernière ère glaciaire.
Ce réchauffement rapide a de nombreuses conséquences sur les populations actuelles. Certaines régions deviendront trop chaudes pour assurer la survie des populations. Les rendements agricoles baisseront* sous l’effet de la sécheresse (le pourtour méditerranéen fait partie des premiers concernés). Les réfugiés climatiques seront de plus en plus nombreux…
*Le rapport du GIEC “changement climatique et terre” suggère qu’à partir de 3°C de réchauffement, l’insécurité alimentaire devient généralisée sur la planète.
5.4. De nombreux effets en chaîne
Acidification des océans et destruction de la chaîne alimentaire sous-marine, augmentation du niveau des eaux, augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements extrêmes comme les tempêtes ou les ouragans, fonte du permafrost qui libère du CO₂ et des virus en sommeil… Le réchauffement rapide de la température aura de nombreuses conséquences sur la vie des humains.
Conclusion partie 5 :
Dans un monde en contraction énergétique (de moins en moins de ressources fossiles) et de déstabilisations liées à l’augmentation des températures, comment ferons-nous pour continuer de nourrir, loger, soigner, déplacer 8 milliards de personnes ?
Partie 6. Que signifie réduire les émissions de CO₂ à la bonne vitesse ?
L’intensité du réchauffement climatique dépend de la quantité cumulée de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Selon l’Accord de Paris (adopté lors de la COP21 en 2015), pour rester sous un réchauffement bien en dessous de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, nous devons réduire de 5% par an nos émissions de gaz à effet de serre.
Pour comprendre les ordres de grandeur, – 5% d’émissions de gaz à effet de serre c’est ce qu’a provoqué la pandémie de covid-19 en 2020.
Fin 2018, nous avons émis dans l’atmosphère 2 250 milliards de tonnes de CO₂. Ce qui signifie que nous avons déjà signé pour 1,3°C de réchauffement.
6.1. L’épineuse question de la population
Les gaz à effet de serre sont directement liés à : la population, le PIB par habitant, l’intensité énergétique et le contenu en CO₂ de l’énergie consommée.
Ceci est détaillé dans la formule élaborée par l’économiste japonais Yoichi Kaya. (source : Yoichi Kaya et Keiichi Yokobori, Environment, energy, and economy : strategies for sustainability : Tokyo conference on Global Environment, Energy and Economic Development (1993), United Nations Univ. Press, Tokyo, 1997, 381 p.)
Pour rester sous 2°C de réchauffement, nous devons diviser les gaz à effet de serre par 3 d’ici 2050.
Mais diviser par 3 la population ou la richesse produite ne sont pas des scénarios très attrayants.
Évidemment, l’efficacité énergétique et l’utilisation d’énergies peu carbonées aideront un peu. Mais elles ne seront pas du tout suffisantes pour diviser par 3 les GES.
Cela soulève une question épineuse mais incontournable. Peut-on continuer à avoir une abondance de biens et de services avec une population croissante ?
6.2. Sobriété Vs Pauvreté
Consommer moins peut se traduire de 2 manières :
- de manière subie, on parle alors de pauvreté ;
- de manière choisie et organisée, on parle alors de sobriété.
6.3. Les énergies non carbonées (plus connues sous le nom d’énergies renouvelables)
L’éolien ne représente que 2,3% de l’énergie produite et le solaire 1,3%.
L’exploitation des énergies renouvelables s’est énormément perfectionnée depuis les 30 Glorieuses, mais elles posent quelques problèmes :
- Elles demandent beaucoup de place (exemple : si l’éolien devait fournir la totalité de l’énergie en France, il faudrait quadriller le territoire avec une éolienne tous les kilomètres)
- Pour les énergies renouvelables non pilotables (exemple : c’est le cas de l’éolien qui ne produit pas d’électricité s’il n’y a pas de vent), elles nécessitent d’être complétées par une énergie renouvelable pilotable (comprendre “à la demande”, comme les barrages hydroélectriques) ou des systèmes de stockage (comme des batteries, mais cela implique une perte de 20 à 40% de la production).
- Elles consomment beaucoup de ressources minières pour être fabriquées.
6.4. Et le nucléaire dans tout ça ?
Bien que très décriée dans le débat public, pour Jean-Marc Jancovici nous ne pourrons pas nous passer de l’énergie nucléaire pour produire l’énergie nécessaire à nos sociétés modernes. Il rappelle que l’énergie nucléaire est :
- peu carbonée (elle émet 6 g de CO₂ / kWh produit contrairement à 800 à 1000 g de CO₂ / kWh pour une centrale à charbon);
- très concentrée (une petite quantité de matière produit une grande quantité d’énergie) ;
- pilotable (contrairement à l’éolien et au solaire) ;
- et elle occupe peu de place sur le territoire par rapport à sa production (contrairement à l’éolien et au solaire).
1 g d’uranium (permettant la fission nucléaire) produit autant de chaleur que 1 tonne de pétrole.
Pour Jean Marc Jancovici, la peur autour des centrales nucléaires n’est pas justifiée. À titre d’exemple, la pollution aux particules fines* des usines électriques au charbon provoque beaucoup plus de maladies respiratoires et de morts que les centrales nucléaires.
*238 000 personnes en sont décédées prématurément dans l’UE en 2020. (Source European Environment Agency)
Jean-Marc Jancovici associe la peur des centrales nucléaires à la peur de l’avion. Les accidents sont rares mais frappent les esprits.
Pour lui, les déchets nucléaires sont un problème qu’on est techniquement capable de maîtriser. Et, ils ne justifie pas cette défiance vis-à-vis de l’énergie nucléaire.
Toutes les technologies modernes font des morts (voiture, piscine individuelle, accident domestique…). Le nucléaire est une de celles qui en font le moins.
Les militants écologistes sont plutôt antinucléaires. Il est alors difficile d’admettre que nous en avons désormais besoin pour réduire les émissions.
6.5. Comment l’électricité est-elle produite en France ?
Historiquement, c’est un monopole étatique qui gérait la production d’électricité en France. Cela permettait une planification et une vision long terme des investissements (un barrage hydroélectrique ou une centrale nucléaire sont des infrastructures lourdes qui demandent d’énormes moyens) tout en permettant de produire une énergie peu chère pour les utilisateurs finaux.
Mais la mise en conformité de la réglementation européenne a conduit à un démantèlement progressif d’EDF, affaiblissant dans le même temps la capacité de l’État à porter une vision ambitieuse de l’indépendance énergétique de la France.
Conclusion partie 6 :
Ne compter que sur l’éolien et le solaire pour remplacer les énergies fossiles semble très utopique quand on prend en compte le coût économique et l’empreinte écologique des batteries. On pense souvent que “renouvelable” signifie sans défaut, mais aucune énergie n’est parfaite. Chaque manière de produire de l’énergie présente des avantages et des inconvénients.
À ce stade, on découvre une des idées phare de l’ouvrage Le Monde sans fin : le nucléaire ne pourra pas remplacer toutes les énergies fossiles, mais c’est un peu comme un parachute de secours pour amortir la chute parce que le parachute fossile principal est en train de brûler. Pour Jean-Marc Jancovici, être antinucléaire aujourd’hui, c’est comme se débarrasser du parachute de secours et se dire qu’on aura le temps d’en tricoter un autre avant de toucher le sol. Mais l’urgence du réchauffement climatique ne nous offre pas ce luxe.
Partie 7. L’humanité face à un défi de taille
7.1. La culpabilité
Face à ce constat, on peut tomber dans une anxiété extrême.
Mais la culpabilité ne sert à rien, elle inhibe l’action. L’utilisation des énergies fossiles a permis à l’humanité de sortir d’une grande pauvreté et d’améliorer considérablement ses connaissances scientifiques dans des domaines essentiels : médecine, physique, construction…
Tant qu’on n’avait pas conscience des conséquences du CO₂ sur le climat, utiliser des énergies fossiles était un choix logique.
7.2. Tout est affaire de quantité
Plutôt que d’essayer de passer de 300 km/h à 0 km/h en quelques secondes, il faut réduire progressivement nos émissions.
Concernant l’alimentation par exemple, il faudrait diviser la consommation de viande et de laitage par 2 à 3 en moyenne par Français. Il faut surtout consommer des produits de meilleure qualité, moins transformés et en moins grandes quantités. Sur de nombreux points, on réalise que ces recommandations rejoignent celles de santé publique concernant l’obésité et la sédentarité.
Le problème climatique est une affaire de quantité, la solution est aussi une affaire de quantité.
7.3. Limite des actions individuelles, exemple de l’alimentation
La question climatique entraîne des changements de comportements individuels, mais aussi des changements structurels dans nos manières de produire. Et à ce titre, l’État a un rôle majeur à jouer, notamment dans le domaine de l’agriculture si nous ne voulons pas perdre notre autonomie alimentaire.
Pour rendre notre système plus résistant à la contraction énergétique, il faut relocaliser l’agriculture. C’est l’organisation agricole qu’on avait avant le pétrole, beaucoup de choses se faisaient sur la même exploitation permettant une synergie entre les productions.
7.4. L’épineuse question de la liberté de se déplacer dans la question des transports
Les transports et la mobilité sont fortement liés à la liberté. Ce sont souvent des questions difficiles à aborder. La réaction émotionnelle est intense. Pourtant, de nombreux gains en découlent.
Ne pas prendre l’avion par exemple, c’est renoncer aux voyages lointains, car il n’y a pas d’autres alternatives pour s’y rendre. Mais encore une fois, c’est une question de quantité. Prendre l’avion plusieurs fois par an est une possibilité récente. Cette banalisation de l’avion a aussi conduit à réduire le dépaysement qu’il permet (au début de l’aviation, le dépaysement offert par les longs courriers était bien plus important qu’aujourd’hui). Ainsi, ceux en quête de dépaysement se tournent désormais vers des voyages au long court et/ou des déplacements en ferry, train, bus ou vélo. À noter d’ailleurs que prendre l’avion nous semble banal, mais il est bon de se rappeler que 50% des déplacements en avion sont faits par 5% de la population mondiale.
En ce qui concerne la voiture individuelle, de nombreuses pistes sont à développer : augmentation du nombre de trains, télétravail, vélo pour les courtes distances… Mais la facilité à changer n’est pas la même pour tous et ceux qui quittent leur voiture en premier sont ceux pour qui cela apporte un autre avantage (meilleure santé grâce au vélo, réduction des dépenses contraintes avec la location ponctuelle de voiture plutôt que l’achat, charge mentale réduite avec les longs trajets en train plutôt qu’en voiture, travail en distanciel et asynchrone…).
7.5. Le logement
La performance énergétique des bâtiments nécessite des investissements conséquents, mais c’est relativement facile à mettre en place (meilleure isolation, changement du mode de chauffage…) pour un gain majeur.
7.6. Rendre la sobriété énergétique acceptable
Consommer moins d’énergie n’est pas une proposition très alléchante. Cela semble se faire au détriment du confort et de la mobilité. Le nucléaire rend la décroissance plus acceptable. Il permet de réduire notre consommation à un rythme qui respecte une certaine liberté de mouvement.
Dans les pays occidentaux (principaux émetteurs de gaz à effet de serre), le minimaliste (c’est-à-dire rompre avec l’idée que bonheur et possession matérielle vont de pair) et la santé (à travers la consommation d’une alimentation moins transformée et une mobilité active) montrent que décarboner notre économie devient petit à petit désirable.
Dans les pays qui n’ont pas encore accès à notre niveau de confort, c’est plus la question du contrôle des naissances qui se pose que de réduire la consommation. Pour cela, 3 mesures sont essentielles : l’éducation pour les femmes, l’accès à la contraception, l’accès à un système de retraite pour rendre les personnes âgées moins dépendantes de leurs enfants.
7.7. Le striatum
À la fin de la BD Le monde sans fin, arrive enfin la définition du striatum, concept évoqué tout au long du récit. Le striatum est présenté par Sébastien Bohler dans son livre Bug humain . Selon cet auteur, le striatum est une partie de notre cerveau qui produit de la motivation en libérant de la dopamine et en créant ainsi un circuit de la récompense.
Ce fonctionnement aurait permis à l’espèce humaine de survivre et de se développer pendant des millions d’années. Ainsi, chaque fois qu’on mange, qu’on a une relation sexuelle, ou qu’on gravit un échelon dans la hiérarchie sociale, le striatum nous récompense avec de la dopamine. Cela fonctionne aussi pour minimiser nos efforts et avoir de nouvelles informations. Ces deux actions sont également nécessaires à la survie de l’espèce.
Mais lorsqu’on passe d’un univers de rareté à un univers d’abondance, le striatum nous pousse à vouloir toujours plus alors que notre survie n’en dépend pas.
Selon l’OMC, on meurt plus d’obésité aujourd’hui que de la faim dans le monde.
Ainsi, tout est fait pour nous pousser au moindre effort (prendre sa voiture pour faire 1 km, temps passé à scroller sur les réseaux sociaux…).
7.8. Tout est foutu ?
Non. Notre cerveau n’aime pas non plus l’imprévu menaçant. Le cortex cingulaire nous pousse à avoir des habitudes, car face à une situation inconnue il nous envoie une hormone de stress.
Aujourd’hui, nous avons un sentiment d’insécurité très présent (dérive climatique, crise économique, surpopulation…).
Pour calmer le cortex cingulaire, certains tombent dans le déni “le réchauffement climatique n’existe pas” ou la foi “la science va nous sauver”.
Ainsi le striatum nous pousse à consommer toujours plus, et le cortex cingulaire cherche à retrouver du sens et de la cohésion. C’est la dissonance cognitive.
L’ancien système est en fin de course. Nous pouvons affronter ensemble ces problèmes si nous voulons permettre à presque 8 milliards de personnes de continuer à vivre sur cette planète.
Christophe Blain : “C’est la fin du monde Jean-Marc ?”
Jean-Marc Jancovici : “Idéalement par tout de suite.”
Conclusion sur « Le Monde sans fin » de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain :
Ce qu’il faut retenir de la BD Le Monde sans fin
Le Monde sans fin propose une explication peu commune du fonctionnement de l’économie. En abordant les choses par le prisme de l’énergie, ce livre bouscule nos idées préconçues sur le fonctionnement de nos sociétés. Les auteurs nous invitent ainsi à comprendre le ralentissement de la croissance depuis la fin des Trente Glorieuses ou la crise de 2008 sous l’angle énergétique, plutôt que par le spectre habituel de l’emploi ou de la finance.
Ce livre met également en lumière le rôle vital de l’énergie dans nos vies et l’imminence de la contraction énergétique. Cela ouvre un vaste champ de réflexion sur l’avenir du travail, du logement, de l’alimentation, des loisirs… C’est une prédiction puissante : tous les aspects de nos vies sont sur le point d’être impactés.
Enfin, Jancovici et Blain nous permettent de comprendre les mécanismes physiques qui lient l’énergie au réchauffement climatique. Ils n’ont jamais un discours moralisateur et ils dépassent les jugements manichéens du bien et du mal en matière d’écologie. Ils présentent ainsi une image plus nuancée et non binaire des défis écologiques.
Le Monde sans fin est bien plus qu’une bande dessinée : c’est une invitation à comprendre les bouleversements du monde et à réagir de manière plus informée et plus nuancée à la question du changement climatique.
Points forts:
- Le style de dessin de Christophe Blain rend la BD Le Monde sans fin compréhensible et accessible à un large public. Cela permet de prendre conscience des ordres de grandeur (et on ne peut améliorer que ce qu’on mesure !).
- Les sujets sont traités avec humour et autodérision, ce qui est très agréable à lire et les auteurs ne tombent pas dans l’écueil de faire un ouvrage moralisateur, idéologique ou résigné.
- Cet ouvrage offre un bon résumé du travail de Jancovici. Ainsi, Le Monde sans fin vulgarise des questions énergétiques et scientifiques complexes, mais incontournables pour comprendre la crise climatique.
Points faibles:
- Ce livre est très orienté en faveur de l’énergie nucléaire. L’auteur n’aborde pas en profondeur les autres avancées scientifiques (car il les juge trop peu matures) dans le domaine de la captation du carbone, de nouvelles manières de stocker l’énergie ou de nouvelles manières d’en produire.
- La BD Le Monde sans fin développe très peu les aspects désirables et émancipateurs de la sobriété. Je développe cette idée sur mon blog dans un article intitulé Pourquoi la maison autonome est-elle le nouveau luxe ?
La note de Émilie du blog Vivre Low-Tech :
Le petit guide pratique du livre Le Monde sans fin de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain
3 grands domaines de nos vies ont été impactés par l’accès à une énergie peu chère :
- L’alimentation. L’abondance énergétique a changé notre façon de manger.
- La mobilité. Jusqu’en 1952, on parcourait en moyenne par jour autant de kilomètres à pied qu’en voiture.
- Les logements. Les humains vivent désormais majoritairement en ville.
Foire Aux Questions (FAQ) du livre Le Monde sans fin de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain
1. Comment le public a accueilli le livre Le Monde sans fin de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain ?
Cette bande dessinée a été très bien accueilli et rapidement devient le best-seller de 2022 avec 514 000 exemplaires écoulés.
2. Quel fut l’impact du livre Le Monde sans fin de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain ?
Ce livre a permis au public d’explorer avec humour et clarté pédagogique les mécanismes d’un monde en contraction énergétique et de savoir comment décarboner en douceur les activités humaines.
3. À qui s’adresse le livre Le Monde sans fin de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain ?
Cet ouvrage s’adresse à toute personne qui veut être sensibilisé.
4. Qu’est-ce que l’énergie ?
L’énergie nous permet de porter de lourdes charges, de creuser le sol, de ne jamais avoir trop chaud ou trop froid, de détruire des choses, de communiquer sur de longues distances…
5. À quoi sont liés les gaz à effet de serre ?
Les gaz à effet de serre sont directement liés à : la population, le PIB par habitant, l’intensité énergétique et le contenu en CO₂ de l’énergie consommée.
Les humains agissent principalement sur 3 gaz à effet de serre vs Effets indirects et l’amplification des effets du carbone
Les humains agissent principalement sur 3 gaz à effet de serre | Effets indirects et l’amplification des effets du carbone |
Le dioxyde de carbone (CO₂) dont 86% viennent de l’utilisation de combustibles fossiles, | À commencer par l’augmentation de la température et donc de la quantité de vapeur d’eau présente naturellement autour du globe, ce qui entraîne une accélération du réchauffement et donc de la vapeur d’eau… Plus il fera chaud, plus il fera chaud. |
Le méthane (CH₄) qui provient principalement de l’agriculture, | Les feux de forêt accidentels dus au réchauffement ou la déforestation organisée par les humains entraînent une augmentation du CO₂ de l’atmosphère (car le CO₂ contenu dans les arbres est alors rejeté) tout en réduisant la quantité de puits naturels de carbone. |
Le protoxyde d’azote (N₂0) qui provient principalement de l’épandage d’engrais. | L’augmentation de la température réduit également la capacité des océans à absorber du CO₂. |
Qui sont Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain ?
Christophe Blain est né en 1970. Trois semaines de fac de droit, deux ans d’école de graphisme et une brève initiation à l’art contemporain aux Beaux-Arts de Cherbourg ne lui font heureusement pas oublier sa vocation : le dessin en général et la bande dessinée en particulier. En 2010 paraît le premier volet du diptyque « Quai d’Orsay, chroniques diplomatiques » (Dargaud), dans lequel le coauteur Abel Lanzac lui a raconté son expérience au ministère français des Affaires étrangères sous Villepin ; Blain la retranscrit avec humour et perspicacité dans cet ouvrage original. « Quai d’Orsay » est devenu un best-seller (plus de 500 000 exemplaires vendus !) et a été adapté au cinéma par Bertrand Tavernier en 2013. Christophe Blain est également l’auteur des albums « La Fille » et « En cuisine avec Alain Pass », coproduits avec la chanteuse Barbara Carlotti.
Jean-Marc Jancovici est cofondateur de Carbone 4, une société de conseil et d’information sur le changement climatique, et président du groupe de réflexion The Shift Project. Il est également enseignant à Mines ParisTech, membre du Haut conseil pour le climat et intervenant dans des conférences. Il est diplômé de l’École Polytechnique et de l’École Nationale Supérieure des Télécommunications. Jean-Marc Jancovici est reconnu comme l’un des meilleurs experts en matière d’énergie et de climat. « Le Monde sans fin (Dargaud) est son premier roman graphique, coécrit avec Christophe Blain, l’un des plus grands noms de l’art du XIXe siècle.
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