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Notre système éducatif est-il obsolète ?

« L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. » Nelson Mandela

Il y a un peu plus d’un an, j’osais dire ouvertement pour la première fois ce que je pensais de certains diplômes. Je l’ai fait sur ce blog, grâce à l’aide d’Olivier. Les répercussions de l’article m’ont épatée. Des mois après le buzz, les gens continuaient à y laisser des commentaires ; et à me contacter au travers de réseaux sociaux pour me poser des questions sur leurs carrières. J’ai donc décidé de faire une recherche approfondie et d’écrire « Le MBA est-il un investissement rentable ? » publié par les Éditions Maxima. La version anglaise du livre, « The MBA Bubble », a retenu l’attention de CNN Money, du Financial Times, de Poets&Quants, du Business Insider, du Chicago Tribune et de Brazen Careerist, entre autres, et a été vendue dans plusieurs pays tels que les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, le Brésil, l’Inde, l’Italie et l’Espagne.

Mais alors pourquoi est-ce que les critiques envers les diplômes et le système éducatif attirent tellement l’attention et récoltent même une large approbation alors qu’il est indéniable que l’éducation est la base de la réussite des individus et des sociétés ? Peut-être parce qu’au fond, nous savons tous qu’il y a quelque chose qui ne va pas avec notre système éducatif.

Un changement de paradigme

Vous avez probablement entendu une plainte très fréquente chez quelques étudiants : ce qu’ils apprennent à l’université ne sert à rien. Chaque année, beaucoup d’étudiants sont de plus en plus démotivés à cause de leurs études. Beaucoup de ceux qui obtiennent leur diplôme passent des années à trouver un travail en concordance avec leurs qualifications ; lorsqu’ils décrochent ce job tant attendu, ils s’ennuient à mourir et ont du mal à trouver la motivation pour réussir. De plus, ce qu’ils ont appris ne correspond pas forcément aux connaissances dont ils ont besoin. Est-ce la faute aux professeurs ? En fait, ces derniers sont brillants, mais ils sont complètement débordés par les exigences bureaucratiques et le contenu du système éducatif.


Est-ce que les contenus ne sont pas au niveau ? Chaque année, des armées de « lumières » étudient la pertinence des contenus et du système d’évaluation, et essayent d’améliorer les programmes. Mais l’expérience éducative se répète année après année : ce qu’on vous apprend à l’école pendant des années a un impact très limité sur le monde professionnel et presque nul si vous voulez devenir entrepreneur. Par ailleurs, l’expérience éducative est vécue comme un supplice par beaucoup de jeunes.

Etudiante ennuyée

Il se peut que la solution à ce problème ne se trouve pas dans la répétition de ce qu’on fait depuis des siècles, mais en changeant complètement les règles du jeu. Cherchons donc quelques nouvelles pistes et quelles seraient les nouvelles règles qui en découleraient.

En France, le Centre de Recherche Interdisciplinaire (CRI) qui dépend de La Sorbonne à Paris est un cas extraordinaire d’expérience académique. En effet, durant 3 ans consécutifs les étudiants du CRI ont gagné la compétition iGEM en biologie synthétique. Ils ont battu les équipes des centres éducatifs technologiques les plus prestigieux des États-Unis tels qu’Oxford, MIT (le « Harvard » technologique) et Caltech. C’est du moins étonnant. Mais vous penserez que c’est normal que cette expérience soit conçue au sein de l’une des plus prestigieuses universités de France. Et bien… c’est normal que ce type d’institutions attire les étudiants les plus brillants, mais ce qui n’est pas normal c’est d’obtenir ces résultats en cassant toutes les règles académiques qui sont la base de la manière avec laquelle on juge la performance académique.

Au CRI, les étudiants suivent un seul cours obligatoire par semaine, loin des agendas hyper chargés auxquels les étudiants des centres éducatifs d’élite sont habitués. Qui choisit le programme de ce cours ? Eh bien, non, ce n’est pas le professeur, ce sont les étudiants. Qui donne le cours ? Les étudiants pour la plupart. Qui évalue les étudiants ? Personne. Au CRI, il n’y a pas de notes (bon, le système exige des notes, mais elles sont inventées et les étudiants ne sont jamais au courant de leurs notes).

Le fondateur du CRI est François Taddei, professeur à La Sorbonne, qui, malgré le fait d’avoir excellé dans le chemin académique traditionnel, a toujours cherché des moyens de « hacker » le système éducatif. Sa vision était simple, mais révolutionnaire : au XXIème siècle, les connaissances sont à la portée de tous et ce qui est le plus important c’est d’apprendre à apprendre dans une ambiance de collaboration et non pas de compétition. M. Taddei a profité du fait qu’il était déjà professeur confirmé et qu’on ne pouvait pas le virer de La Sorbonne pour créer une petite révolution qui a déclenché pas mal de résistance. Et même des étudiants américains ont quitté leurs prestigieux centres pour travailler dans ce laboratoire magique à Paris.

Que met en évidence cette expérience ? À mon avis, que les défis de l’ère de l‘information ne peuvent être relevés avec la « machine à vapeur » académique de l’ère industrielle. Mais aussi que la manière la plus efficace de générer l’apprentissage n’est pas celle d’imposer l’absorption arbitraire de connaissances. Et ce, pas seulement chez les étudiants adultes : certaines études tendent à montrer que les enfants éduqués avec des méthodologies dites « ouvertes », telles que la pédagogie Montesori, ont de meilleurs résultats scolaires et sociaux.

Classe du vingtième siècleJe vous invite à voir le brillant discours de Sir Ken Robinson sur les paradigmes de l’éducation (sous-titré en français). Notre système éducatif a été conçu pour faire face aux défis de l’ère industrielle, où il fallait former les gens pour travailler dans les usines. Les enfants entraient dans une « ligne de production académique » où on les regroupait par tranche d’âge, comme si ceci était leur point commun le plus important. On les évaluait avec des tests standardisés et s’ils n’étaient pas « conformes » on les renvoyait en arrière, pour qu’ils repassent encore et encore jusqu’à ce qu’ils soient dans la « norme ». Le modèle mental de la réussite pendant l’ère industrielle était : étudie beaucoup, obtiens de bonnes notes, travaille dur et tu réussiras.

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Mais les jeunes ne croient plus en ce modèle, car le monde ne fonctionne plus de cette manière.

On aimerait croire que le système éducatif prépare les enfants et les jeunes pour réussir dans la vie adulte. Mais si c’était le cas, il devrait y avoir une cohérence entre la réussite dans le monde académique et celle dans le monde professionnel. La clé pour réussir serait donc de mémoriser une quantité de connaissances définie arbitrairement et de répondre correctement à une personne qui vous questionne sur ce sujet en sachant déjà la réponse, sans vous focaliser sur la résolution d’aucun problème concret de la vie réelle. Par ailleurs, même si vous pouviez trouver ces réponses grâce à un clic sur Google, vous ne le feriez pas parce que ça, c’est « tricher ». Et vous ne demanderiez jamais à un collègue sinon vous risqueriez d’être viré.

Eh oui, c’est ridicule.
Bien évidemment, il y a encore des professions pour lesquelles une partie de ce système est pertinente, comme la médecine. Je n’aimerais pas que mon médecin ne sache pas analyser mes symptômes en salle d’urgences. Mais même lui pourrait s’appuyer sur des systèmes d’information bien actualisés du XXIème siècle pour faire un diagnostic, et pour la plupart des professions, c’est juste une absurdité.

Dans l’ère de l’information, la quantité d’informations se multiplie de façon exponentielle chaque année. La diversité des problèmes qui ont besoin d’une solution spécifique se multiplie, elle aussi. Les employeurs ont besoin de solutions à des problèmes très spécifiques et ne trouvent pas de gens qualifiés pour les résoudre, alors que les étudiants s’entourent de diplômes ronflants qui ne leur rapportent rien. Il est impossible de faire face aux enjeux du XXIème siècle avec l’actuel modèle académique.

C’est évident que même en courant après « les programmes pertinents », les étudiants ne seront jamais préparés pour faire face aux besoins aussi divers des entreprises. C’est impossible « d’avaler » toutes les connaissances dont vous aurez besoin pour résoudre tous les problèmes qui se présenteront à vous. Le passé ne sert plus à prédire l’avenir et donc il est très probable que les solutions aux problèmes que vous aurez n’existent pas encore. Quand j’ai fait mon MBA il y a 10 ans, j’ai payé une fortune que je pensais rentabiliser en plusieurs années. À cette époque, par exemple, n’existaient ni les réseaux sociaux, ni les Smartphones, ni les blogs. La plupart de mes efforts d’apprentissage en marketing sont aujourd’hui inutiles.

Et alors, quelle est la solution ?

J’aimerais qu’un article provocateur suffise à changer le système, mais ce dernier ne servira à rien : un diplôme continuera à être une condition pour décrocher un emploi dans les années à venir, car c’est une façon pour les entreprises de présélectionner des CV. Les gouvernements et les écoles n’auront aucune motivation pour mener un changement si radical du système, d’autant plus qu’ils ont des croyances non analysées et partagées par toute la société sur la valeur de l’éducation. Mais bon, si Mandela a osé rêver d’un changement si radical dans le monde, pourquoi n’oserions-nous pas rêver d’une éducation qui fasse augmenter la richesse et l’épanouissement des individus et de la société ?

Le rêve d’un nouveau système éducatif

Comment serait le système éducatif idéal pour faire face aux défis du XXIème siècle ? Il est certain que ce système remettrait en question beaucoup de piliers sur lesquels le « modèle académique industriel » se repose.

Finies les notes : les examens sont des défis réels

Les étudiants du CRI n’ont ni de bonnes notes, ni n’étudient plus que les étudiants d’autres centres. Mais ils ont surmonté des défis incroyables. On leur a permis d’utiliser leur génie pour choisir parmi la quantité infinie de connaissances à leur portée celles qui sont les plus pertinentes pour réaliser leur exploit. Ils n’ont pas été tentés de se lancer dans la compétition stimulée par les notes et ils ont collaboré entre eux pour innover et générer des résultats hors du commun. Aujourd’hui, les meilleures « notes » sont des résultats concrets, des problèmes résolus, des équipes qui vous veulent pour ce que vous apportez. C’est ce que cherchent les entreprises qui embauchent ou les clients qui achètent des produits ou services.

Quelqu’un qui a réussi à avoir 20 000 fans sur sa page Facebook aura moins de mal à trouver un travail en marketing ou à devenir entrepreneur que n’importe quel autre diplômé en marketing. Est-ce qu’Olivier Roland a besoin de montrer la note qu’il a eue dans son examen de blogging ou de ventes sur internet, pour savoir qu’il est qualifié, et pour montrer aux autres comment obtenir de bons résultats ? Sa plus grande qualification ce sont les résultats concrets qu’il a eus en tant qu’entrepreneur. J’imagine un examen de mathématiques comme l’explication d’un problème de la vie réelle au travers d’une équation ; ou un examen de langue comme la publication par les médias locaux d’un article d’opinion.

Ce système sans notes ne rendrait pas la vie plus facile aux paresseux : apporter une vraie valeur tangible demande beaucoup plus de responsabilité et d’études que de mémoriser quelques connaissances arbitraires pour passer un examen.

La fonction essentielle du professeur n’est plus celle de transmettre son savoir

Dans l’ère industrielle, le professeur qui savait le plus était le plus reconnu et il prenait plaisir à montrer tout ce qu’il savait dans des cours magistraux. Mais dans l’ère de l’information où il est impossible d’assimiler tout le savoir alors qu’il est disponible en un clic, aucun professeur ne peut se vanter de tout savoir ni d’être indispensable pour acquérir de nouvelles connaissances.

Les enseignants les plus brillants sont ceux qui aident les étudiants à penser et à identifier les connaissances les plus pertinentes pour résoudre des problèmes concrets en apportant de la valeur à la société ; ceux qui savent comment limiter les connaissances de culture générale à l’essentiel, pour optimiser les ressources et l’énergie des étudiants ; Et ceux qui respectent les intérêts personnels et les talents des étudiants en les aidant à se focaliser pour apporter de la valeur ; ceux qui utilisent les technologies de l’information ; Puis ceux qui enseignent à apprendre ; ceux qui stimulent la collaboration à la place de la compétitivité ; ceux qui animent leurs élèves pour produire des résultats concrets et tangibles. Malheureusement, notre système éducatif ne favorise pas l’épanouissement des enseignants brillants du XXIème siècle.

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Finie la hiérarchie des matières

« Tout le monde est un génie, mais si vous jugez un poisson pour sa capacité à grimper à un arbre, il passera toute sa vie à croire qu’il est stupide. » Albert Einstein

Dans l’ère industrielle, les mathématiques et une poignée de matières étaient au sommet. Cette hiérarchie s’est reflétée dans la création d’un système éducatif élitiste qui privilégie la pensée analytique et la compétition, et qui produit des managers qui ne savent pas collaborer, qui n’écoutent pas leurs équipes et qui essayent d’expliquer les suicides massifs de leur entreprise avec des diagrammes Excel. Ce système ignore que la valeur apportée par les êtres humains peut être très diverse, et que laisser fleurir cette diversité dans un contexte de collaboration peut faire exploser la richesse d’une société.

Il y a quelques mois, une jeune femme avec un art hors du commun gagnait 100 000 € dans le concours de « Top Chef ». Elle disait dans son discours triomphal qu’elle était la preuve que quelqu’un qui a été mauvais à l’école peut réussir dans la vie. Pour moi c’est aussi la preuve que notre système éducatif essaye de tuer les talents naturels et les intérêts des jeunes pour les forcer à entrer « dans la norme industrielle ».

En regardant l’art de cette femme, je ne pouvais pas m’empêcher de l’imaginer souffrir avec des exercices de trigonométrie qui ne lui ont servi à rien. À un moment donné, ses intérêts auraient dû être identifiés et développés. Elle aurait pu passer des « examens gastronomiques de la vraie vie » qui auraient bien prouvé qu’elle était qualifiée pour apporter de la valeur à la société et être dispensée de devoir étudier par la force certaines matières uniquement pour satisfaire le système. Les contenus du système devraient être au service de la valeur et de l’excellence et non pas à l’inverse. Notre société a besoin d’une diversité de talents et notre système éducatif devrait arrêter de convaincre des gens brillants qu’ils ne sont pas « bons ».

Les compétences-clés pour la réussite se discutent à l’école.

À l’époque de la « machine à vapeur », le système éducatif public ne s’intéressait pas à vous faire réfléchir sur comment gagner de l’argent : vous alliez travailler dans une usine et de ce fait, votre salaire était défini par votre patron. On ne vous apprenait pas les finances personnelles, car idéalement vous deviez dépenser tout votre salaire en achetant les produits qui sortaient des usines et en payant les impôts qu’on vous imposait. On ne vous parlait pas de comment vous trouver des mentors, ou comment développer votre habileté politique ou commerciale. L’intelligence émotionnelle n’a jamais été mentionnée à l’école. On ne vous apprenait rien sur les affaires, car vous étiez formé pour devenir un employé obéissant à qui l’on dit ce qu’il doit faire.

Mais le monde a changé et les gouvernements ne peuvent plus vous garantir un travail dès la sortie de l’école jusqu’à la retraite.

Une autre conséquence de ce système c’est que la plupart des gens ont une idée bien limitée de leurs choix de carrière. S’ils ne sont pas si mauvais à l’école ni si bons pour un métier comme la gagnante de « Top Chef », ils vont simplement suivre un chemin de carrière qu’ils détestent, car ils n’ont aucune idée de comment trouver un modèle économique (soit en tant qu’employés, soit en tant qu’entrepreneurs) pour s’appuyer sur leurs talents et leurs intérêts. La plupart d’entre eux renoncent à faire ce qui les intéresse ou les passionne, car ils pensent que s’ils le font, ils vivront dans la pauvreté. Et beaucoup de ceux qui se lancent dans leurs passions aveuglément vivent effectivement dans la pauvreté. Ainsi, les croyances s’autoconfirment.

Mais ce modèle mental, c’est-à-dire cette description de comment fonctionne le monde, est totalement imprécis : les gens qui ont osé ne pas suivre le chemin classique et qui ont trouvé un modèle économique en correspondance avec leurs intérêts et leurs talents existent, et c’est évident que c’est donc tout à fait possible d’en vivre.

Est-ce que les masters en business type MBA peuvent corriger ce problème ? Tout d’abord, les MBA sont un produit caractéristique de l’ère industrielle conçu pour continuer la formation d’un autre type d’employés de l’usine : les « cols blancs ». On apprend quelques concepts de business intéressants en MBA, mais leur prix exorbitant et la culture des écoles de commerce ne servent qu’à lancer leurs diplômés dans le monde salarié avec une optique bien industrielle : ils seront des esclaves encore plus serviles du système.

L’espoir pour un système éducatif adapté au XXIème siècle se trouve dans des programmes orientés vers l’action. Les enseignants devraient divulguer seulement des connaissances avec une application concrète ou orientées à résoudre un problème précis en guidant les élèves pour qu’ils apprennent à trouver les connaissances dont ils ont besoin selon leurs objectifs et leurs intérêts.

L’évidence de l’inadéquation du système éducatif aux besoins de notre société commence à intéresser beaucoup de gens. Il y a quelques mois, Peter Thiel, fondateur de Paypal et diplômé lui-même de la prestigieuse Stanford, a lancé un défi provocateur : il a payé 100 000 $ à 20 jeunes brillants pour qu’ils quittent l’école et créent leur start-up. Aussi, aux États-Unis, le mouvement des « Unschoolers » commence à prendre de l’ampleur. Ces jeunes intelligents ont décidé de quitter l’école très tôt et de s’auto-organiser pour créer leur propre système éducatif. Ils ont une discipline beaucoup plus exigeante que celle des élèves réguliers et certains d’entre eux ont même été embauchés dans de grandes entreprises et ont eu des promotions.

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En outre, de plus en plus de penseurs du XXIème siècle tels que Leo Babauta ou Josh Kaufman ont décidé de ne pas envoyer leurs enfants à l’école et de pratiquer le « Home Schooling », en apprenant à leurs enfants à apprendre par eux-mêmes.

Comme le dit Sir Ken Robinson dans son livre « The Element », notre système éducatif agit comme une chaîne de restaurants « fast food ». Tout est standardisé, la qualité est contrôlée et assurée, les frites sortent toujours à la même température et le hamburger a toujours le même poids. Oui, cette cuisine est grasse, fait monter le cholestérol et favorise l’obésité. Mais la qualité est garantie. Oui, le système éducatif provoque l’aliénation chez les jeunes, ignore ce qui les intéresse et ne leur garantit pas un emploi.

Mais il garantit qu’ils ont passé des examens sur un certain nombre de connaissances définies d’une façon arbitraire. Par contre, les restaurants étoilés, tout comme le CRI de la Sorbonne, sont jugés selon certains critères d’excellence qui ne sont ni spécifiques, ni détaillés. Chaque restaurant est unique, tout comme chaque expérience d’apprentissage d’un étudiant du CRI est unique ; mais le résultat est toujours fantastique. Où mettriez-vous la barre pour définir le niveau éducatif de vos enfants ?

La bulle éducative

Toute bulle financière appuie sa croissance sur quelques croyances non analysées sur la valeur d’un actif. En Espagne, en 2006, on entendait très souvent les gens dire que l’investissement immobilier résidentiel était bon et qu’il ne portait pas de risques. Mais la réalité de nos jours nous montre que ce modèle mental non analysé a mené beaucoup de familles à la ruine. De même, l’éducation, quant à elle, est considérée comme une « valeur sûre » que personne n’ose remettre en question.

Protégée par cette croyance, l’industrie de l’éducation privée a alimenté une bulle éducative monumentale. Chaque année, l’offre de masters se multiplie et, bien que certains de ces masters répondent à des besoins spécifiques et demandés par le marché en apportant une vraie valeur, beaucoup d’entre eux ne sont qu’une perte de temps. Aux États-Unis, par exemple, les dettes d’études ont dépassé pour la première fois de l’histoire les dettes de cartes de crédit et de l’automobile.

Pendant que les diplômés ont du mal à trouver un emploi, les présidents des universités ont des salaires de millionnaires. Il n’est pas étonnant que les écoles de commerce, dont les diplômés de MBA ont été les protagonistes des bulles financières récentes, aient contribué elles aussi à gonfler une bulle qui leur a été très rentable : depuis 2005 les frais de scolarité des MBA ont augmenté de 62 % en moyenne et les écoles continuent à utiliser des statistiques de salaires manipulées et des techniques de marketing trompeuses pour justifier de tels prix alors que la rentabilité de ces études est très difficile à démontrer.

Ballon MBA

Je ne doute pas de l’importance de l’éducation. Néanmoins, nous sommes à un moment où il faudra remettre en question la valeur apportée par le système éducatif au-delà des manipulations du lobby de grandes écoles.

Une lettre ouverte à mon fils

Mon fils n’est qu’un bébé et je ne sais pas ce que sera le monde quand il commencera sa vie adulte. Mais si ce jour arrivait aujourd’hui, voici ce que je lui dirais :

Tu vis dans un monde plein d’incohérences. Une des capacités que tu dois développer pour réussir et être heureux, c’est donc de vivre d’une façon cohérente malgré l’incohérence qui t’entoure. Ce n’est la faute de personne, car personne n’a la possibilité de changer le monde aussi vite qu’il en aurait besoin. On exige de toi un diplôme pour décrocher un travail qualifié ; alors que le temps et l’effort pour l’obtenir ne se justifient pas par rapport à la valeur qu’il t’apportera. Mais ne renonce pas pour autant à ton diplôme sans avoir démontré que tu peux vraiment t’en passer. Réussir dans le système n’est peut-être pas la meilleure récompense à ton effort ; mais en être exclu sans avoir de quoi mieux le remplacer peut ruiner ta vie.

À l’université, sois respectueux envers tes professeurs; car malgré le fait qu’ils veulent vraiment t’aider, la plupart d’entre eux sont impuissants face au système. Concentre-toi donc à réussir. Oublie les notes. Cherche désespérément à apporter de la valeur en respectant tes intérêts ; et à créer ton propre chemin aussi vite que tu le pourras. Si on t’impose d’apprendre quelque chose qui ne t’apporte rien, n’y investis qu’un minimum d’efforts. Tu pourras mieux l’apprendre plus tard si tu en as vraiment besoin. En revanche, concentre tes efforts à comprendre le fonctionnement du monde et à y trouver ta place.

Ne fais pas confiance au système. Il n’est pas vrai qu’en faisant simplement ce qu’on te dit de faire, en étudiant et en travaillant beaucoup, tu réussiras. Ta réussite professionnelle dépendra de ta capacité à résoudre des problèmes concrets de gens en apportant une valeur économique (soit pour des employeurs, soit pour des clients), et du fait de pouvoir les convaincre que tu es le meilleur pour le faire. Ce n’est pas forcément facile, mais tu dois assumer cette responsabilité pour ta vie, car ni l’État, ni l’Université, ni ton employeur ne te garantiront avec leurs « formules » la vie que tu mérites. Et surtout, sache que rien de ce que tu feras n’aura de sens si tu ne fêtes pas avec bonheur ce merveilleux cadeau qu’est la vie. Je t’aime. Maman.

Note : Cet article est un article invité écrit par Mariana Zanetti du blog La Carrière ou La vie et auteur du livre Le MBA est-il un investissement rentable ?.

Crédits Photos : hvaldez1, Christine Rondeau, Mariana Zanetti.

54 commentaires
  1. Bonjour Marianna.

    Très bon article de fond.

    Il devient effectivement urgent de mettre en place un nouveau paradigme en ce qui concerne l’éducation…
    Pour les plus jeunes des écoles « différentes » existent déjà (voir les pédagogies Montessori et Frénet) mais ces dernières sont souvent chères et par conséquent élitistes!

    Pour citer un exemple personnel, mon fils est plutôt précoce en matière scolaire et nous avions dû le placer à grand frais dans une petite école privée en région parisienne pour qu’il puisse apprendre à son rythme.
    Il en garde un excellent souvenir… avec des cours de musique médiévale, de théatre, d’anglais, d’allemand, de dessin, etc…
    Aujourd’hui nous sommes sur Nantes et à sa demande il a fini son primaire à l’école Diwan de Nantes (école bilingue français-breton). Les professeurs y appliquent une pédagogie « différente ». Classe de triple niveau, les plus avancés aident les plus jeunes, pas de note mais un système de couleur pour valider la bonne acquisition des connaissances, pas de devoir à la maison le soir, responsabilisation des enfants avec la mise en place de « métiers » attribués au enfants, etc…

    Merci encore pour ce très bon article.
    Cyril du blog Apprendre Vite et Bien

  2. Merci Mariana pour cette brillante analyse du système actuel.

    Bravo également pour la sincérité et la pertinence de ta lettre. J’espère que ton garçon le lira plus tard car il verra que sa maman se précoccupe de son bonheur.

    Pour ma part, je rêve d’un système éducatif qui ne soit plus basé sur la norme (avoir 10/20…), mais qui soit basé sur la découverte et le renforcement des talents de chacun. Dès le début de la scolarité, on pourrait aider les enfants à découvrir en quoi ils sont naturellement bons. Et ensuite encadrer leur éducation pour qu’ils développent au maximum ces talents pour vraiment acquérir leur individualité.

    Mais pour cela, comme tu le dis si bien, il faudrait pouvoir changer tout un système. Et cela prend beaucoup de temps et d’énergie.

    Et pour mes enfants, je les mettrai certainement dans des écoles plus respectueuse d’eux, du style Montesori ou Steiner.

  3. Merci Rémi 
    J’adhère à ton rêve ! Et je pense que l’impact d’un tel changement se verrait non seulement sur le bonheur et l’épanouissement mais aussi dans l’économie, si tous les gens brillants qui se sont aujourd’hui résignés à être médiocres osaient s’appuyer sur leurs talents et briller. En effet, cela prendra du temps, mais il vaut le coût de le faire avancer 😉

  4. Bonjour,
    Nous avons essayé en tant que parents de trouver une école « libre » à côté de chez nous. Mais les trajets quotidiens, le coût nous ont arrêté… L’école actuelle ne répond pas à nos attentes ? d’accord. Alors jouons notre rôle nous parents : ne laissons pas à l’école seule le soin d’éduquer nos enfants, donnons leur d’autres clés, d’autres richesses, et travaillons en relation étroites avec le corps enseignant, les enseignants sont souvent preneurs d’outils qui va les aider dans le rôle… dans l’école de mes enfants, les enseignants se prêtent « la pédagogie positive », associent les parents à des actions (pas seulement en accompagnateurs), viennent avec nous à des conférences…. prenons le temps de l’écoute et proposons des outils concrets, et nous serons agréablement surpris. C’est à nous de préparer le monde de demain.

  5. Excellente réflexion Laurence ! En effet, le système est en retard, mais pas forcément les êtres humains. Beaucoup d’enseignants sont sensibilisés aux besoins personnalisés des enfants et s’adaptent à eux. Sir Ken Robinson affirme que l’enseignement est un métier créatif et que nous devons faire plus de confiance aux professeurs et moins à un système rigide. Cela est valide aussi pour nous, les parents : on peut collaborer avec les enseignants pour répondre aux besoins de nos enfants.

  6. Le problème n’est pas tout à fait nouveau…

    J’avais 20 ans en 1995 et je ne savais même pas remplir un chèque de banque…

    En 1998, j’étais complètement larguée lorsque j’ai fais mon 1er stage en entreprise. Et je ne vous parle pas du reste. J’ai du tout apprendre au fil des années par moi-même.

    Qu’est-ce qu’on se fout de savoir combien fait la racine carrée de tel nombre ou de savoir que les égyptiens ont fait-ci ou ça il y a 3 millénaires !

    Ce que l’on apprend à l’école ne reflète en rien la réalité de la vie et il est grand temps d’y remédier

  7. Merci pour ce partage d’expériences et bravo aux écoles qui prennent ces initiatives innovantes et personnalisées. J’espère que bientôt les pédagogies « différentes » ne soient pas un privilège des élites, c’est-à-dire que j’aimerais qu’elles ne soient plus différentes mais assez normales !

  8. Bonjour Mariana,

    Super article. Très complet.

    J’avais eu l’idée plus jeune (trop jeune) de créer un mouvement pour l’éducation PRATIQUE où on pourrait choisir ses matières en fonction de ses forces. J’étais ok sur le fait de faire ça via internet mais je voulais créer des sessions PRATIQUES entre élèves pour créer la sociabilité (qui reste selon moi un point fondamentale).

    Bref, j’espère que ce futur se construira.
    Cela dit, je pense que le mouvement est en cours et qu’il n’y aura pas le choix quand on voit ce qui se fait déjà ailleurs.

    Jérémy,

  9. Je suis ravie pour toi Neil! De mon côté, j’ai « excellé » dans le chemin classique (toujours les meilleures notes, major de promotion à la fac, etc, etc) et j’ai un sentiment qui n’est pas très éloigné du tien, bizarrement. J’ai était applaudie parce que je tombais tout en haut de l’échelle dans un norme arbitraire, mais personne se faisait du soucis pour savoir si j’étais en train de épanouir ou d’apporter de la valeur. Je trouve que j’aurais pu faire beaucoup plus de ma vie professionnelle si je n’avais été incitée à me comparer avec une norme. J’ai aussi connu des gens qui étaient considérés comme des « ratés » à l’école mais qui ont mieux réussi que moi en s’épanouissant davantage. Quelle a été leur chance? Ne pas croire l’étiquette que le système les avait collée.

  10. Merci Jérémy! C’est une super idée, dans la ligne du mouvement fondé par Dale Stephen, les « unschoolers ». Si tu parles anglais, je te recommande vivement son livre : Hacking your éducation. J’y ai trouvé énormément d’inspiration pour guider mon fils dans son éducation.

  11. Bonjour Mariana,

    Excellent article comme toujours. 🙂 J’ai réalisé une année d’étude à l’école de commerce Euromed Management à Marseille après un BTS Assurance. A titre d’infos, il disait que le salaire moyen était de 32 000 euros Brut en sortant de l’école. Toutefois, comment peut-on donner des chiffres alors qu’il ne te recontacte jamais les étudiant de la promotion…? Comment peut-on dire de tel chiffres ?

    Bref, tout cela pour dire qu’il ne faut pas s’attendre à gagner beaucoup en sortant d’une école(c’est souvent le salaire qui motivait les étudiants) SAUF si vous avez eu l’intelligence de vous construire un réseau en Béton à l’intérieur de ce genre d’école.

    Bravo pour tout ce que tu fais en tout cas ! 🙂

  12. Vraiment passionnant cet article, bravo à toi Mariana !
    J’ai moi même mes enfants en école Montessori et j’adhère complètement à ce que tu écris. D’ailleurs je ne savais pas qu’il existait des alternatives au système traditionnel pour les études supérieures.
    J’espère que nous arriverons à les accompagner vers leur vie d’adulte le plus harmonieusement possible !

  13. Bonjour,

    Article que j’ai pris le temps de lire, étant moi-même impliqué dans le système éducatif et… ressentant le besoin de réformes en profondeur.

    Je suis d’accord avec vous sur une idée forte : le système éducatif ne répond pas aux besoins particuliers des jeunes, mais obéit à un modèle globalisant effaçant toute singularité.
    Des élèves se retrouvent à souffrir sur des choses qui ne leur sont pas adaptées et se sentent mauvais alors qu’ils sont certainement bons pour d’autres choses.

    Cependant…

    J’ai le sentiment que votre réflexion est biaisée par le concept d’entreprenariat : en effet, tout jeune qui se lance dans des études supérieures n’a pas nécessairement cette ambition, et, dans ce cas, ce qu’il étudie peut être tout à fait adapté à ce qu’il attend.
    Les traumatisés de l’enseignement ne se souviennent peut-être pas que le non-sens qu’ils percevaient venaient tout autant de leur désoeuvrement, de la belle vie d’étudiant que d’une réelle méditation sur les tenants et aboutissants de l’enseignement supérieur.
    Vous évoquez une cuisinière qui gagne beaucoup d’argent. C’est merveilleux pour elle, mais, entre nous, personne ne l’obligeait à faire de la trigonométrie : cette spécialité des mathématiques ne s’étudie réellement qu’au lycée général et on peut bifurquer vers un parcours professionnalisant bien avant.

    L’ennui, c’est l’orientation : s’il est vrai que certains cursus sont mal adaptés, les choix faits par la majorité des jeunes le sont encore plus. Et dramatiquement.

    C’est louable de votre part que de chercher à guider votre fils au mieux et de conseiller les gens. Mais il me semble que vous perdez de vue que l’objectif d’une vie n’est pas nécessairement de réussir dans la vie, mais de réussir sa vie, et ça ne se mesure pas en kilo-euros par an.

    Merci pour vos réflexions.

  14. Merci Gilles! Il n’y as pas trop d’alternatives pour les études supérieures à ma connaissance, mais je trouve que il y a des expériences qui démontrent que quelque chose devrait bientôt changer.

  15. Merci de nous faire participer. Bénévole dans diverses associations, je fais de l’aide aux devoirs et j’ai constaté, comme j’ai un fils qui aura 32 ans dans 2 jours, les GRANDES LACUNES de l’apprentissage de la lecture et donc de l’écriture. En plus, l’utilisation du langage SMS n’arrange pas les choses ! Mon fils a appris à lire et à écrire avec 2 méthodes différentes ! Du grand n’importe quoi ! Quand j’étais en primaire, dans les années 60, nous avions des rédactions à rédiger chaque semaine. Maintenant, rien, néant total ! Quand aux dictées, elles sont préparées … Alors, je ne vois pas l’avantage d’apprendre « par coeur » ! C’est du « bourrage de crâne » sans réel but, à mon avis … Pour ma part, je pense que l’on apprend mieux en lisant, en écrivant et en vivant sa vie à fond ! Pour améliorer mes petits élèves, j’ai dû me mettre à leurs niveaux et j’ai constaté que, la plupart du temps, arrivé en 6ème, les élèves ne savent qu’à peine, pour ceux qui ne lisent pas en dehors de la classe, ou qui ne sont pas stimulés par leurs parentss, échouent plus facilement… Dommage, car ces enfants-là sont réellement attachants ! Dommage aussi que le système scolaire français actuel ne soit plus à la hauteur.

  16. Simple, explicite et tellement vrai! Merci Mariana pour cet article.

    Depuis le début de l’année, j’ai le plaisir d’enseigner quelques heures de cours à des étudiants qui paradoxalement ne pensent qu’à leur note (pression de la famille, de l’entourage, des profs et des amis). Avec une conviction que celles ou celles qui obtiendrons les meilleurs résultats auront les meilleurs jobs! Bizarrement, je pense le contraire où rien n’est encore joué. Je les encourage à travailler d’avantage leur savoir-être et ne se concentrer sur leur savoir-faire que lorsque c’est nécessaire (la dose est 80/20). Car en tant que Manager, je leur explique que je n’ai jamais demandé des notes d’examens lors d’un entretien d’embauche (je m’en fous…) et que la différence ce fera sur ce qu’ils sont et leur potentiel à exploiter.Le chemin est encore long mais nécessaire.

    Je suis convaincu que votre démarche aura de plus en plus d’écho.

    Encore merci et très belle journée à vous

    Socheat
    Home Conseil

  17. Salut Mariana,

    Bravo pour cet article inspirant et très instructif.

    Après une formation spécialisée en maintenance et Administration des systèmes informatiques qui ne m’a pris que deux années de ma vie comparativement aux plusieurs autres années dans des écoles classiques, j’ai tout de suite compris combien notre système éducatif ne savait pas à grand chose dans la vie professionnelle.

    En deux ans de spécialisation, j’ai appris plus que je n’ai fait en 8 ans en suivant le système éducatif classique.

    Je suis du même avis que vous, notre système éducatif est dépassé et il faut vite y remédier pour limiter les dégâts sociaux auxquelles le monde fait face aujourd’hui.

    Aujourd’hui, les meilleures « notes » sont des résultats concrets, des problèmes résolus, des équipes qui vous veulent pour ce que vous apportez. C’est ce que cherchent les entreprises qui embauchent ou les clients qui achètent des produits ou services.

    dans l’ère de l’information où il est impossible d’assimiler tout le savoir alors qu’il est disponible en un clic, aucun professeur ne peut se vanter de tout savoir ni d’être indispensable pour acquérir de nouvelles connaissances.
    Les enseignants les plus brillants sont ceux qui aident les étudiants à penser et à identifier les connaissances les plus pertinentes pour résoudre des problèmes concrets en apportant de la valeur à la société ; ceux qui savent comment limiter les connaissances de culture générale à l’essentiel, pour optimiser les ressources et l’énergie des étudiants ; ceux qui respectent les intérêts personnels et les talents des étudiants en les aidant à se focaliser pour apporter de la valeur ;

    Je suis tout à fait d’accord avec vous. Toutes ces années passée à suivre des cours préformatés ne nous servent à pas grand chose dans la vie.

    Il faut plutôt aider les jeunes dès la bas à développer leur passion.

    Merci pour cet excellent article.

    Xavier

  18. Bonjour Mariana,
    merci pour ce superbe article riche en vérités.

    Je suis un « produit » comme la plupart des gens de mon âge (la quarantaine) du système éducatif tel que tu le décris et, la réalité m’a vite rattrapée lorsque j’ai cherché mon 1er emploi il y a quelques années et que je suis, un peu comme lorsqu’on joue à la marelle, repartie de la case départ avec des connaissances proches de zéro quant au domaine que j’intégrais.

    Pour illustrer tes propos, après plus de 14 ans de cours d’anglais, je n’étais pas une « bille » parce que j’aimais ça, mais bien loin de parler couramment. Seule l’année que j’ai passé aux Etats-unis à la fin de mes études a porté ses fruits.

    j’ai mis par ailleurs quelques années à intégrer le fait qu’apprendre ne doit pas s’arrêter après avoir quitté l’école. Depuis je me suis bien rattrapée en lisant ou en écoutant de livres tous les jours, et c’est ce que j’essaie de faire passer à ma fille pour lui donner le goût d’apprendre et développer sa curiosité d’esprit.

    J’ai beaucoup aimé la lettre ouverte à ton fils et le fait qu’il faut qu’il soit en quelque sorte plus intelligent que le système notamment quand tu dis : »Si on t’impose d’apprendre quelque chose qui ne t’apporte rien, n’y investis qu’un minimum d’efforts ».

    Aujourd’hui, nous avons une chance extra-ordinaire: l’information est comme tu le dis accessible en un clic. Il faut « simplement » savoir la trier, l’analyser pour la digérer sans ballonements;) Et, malgré tout, si je devais reconnaître une qualité commune à tous les profs que j’ai eu, c’est leur volonté de faire en sorte de nous faire réfléchir et donc de nous aider en ce sens.
    A nous de trouver d’autres méthodes d’enseignement pour aider nos enfants à s’intégrer dans ce bas monde:)
    Merci encore,

    Cecile

  19. Bonjour à tous,

    Je suis sensiblement dans le même état d’esprit que toi Mariana.
    J’ai également bien « épousé » le système éducatif standard: Bac, Fac, Maitrise, mention, etc.

    Tout ça ne m’a pas franchement « servi ». Mais il n’est jamais trop tard. 😉

    Et aujourd’hui, je suis en passe de quitter mon emploi de fonctionnaire pour faire véritablement ce que j’aime et devenir indépendant financièrement. 🙂

    Et ça, on ne nous l’apprend pas à l’école ou à l’université. Je suis entièrement d’accord avec cet article.

    Notre système est tellement vérolé par une poignée qui a intérêt à le maintenir qu’il semble impossible à changer.

    On va droit dans le mur à vitesse grand V.

    Alors celles et ceux qui en ont pris conscience doivent quitter les rails et faire le contraire de ce que 90 % font.

    Formez-vous véritablement grâce à des vecteurs comme ce blog. Vous en retirerez 100 fois plus de bénéfices que dans le système standard. 🙂

    Amicalement,
    Bernard

  20. Merci pour avoir pris le temps de lire et commenter mon article. En effet, je trouve que l’attitude entrepreneuriale est la clé de la réussite dans le monde professionnel de nos jours et c’est ce qui m’a permis réussir dans les situations les plus inespérées… dans le monde corporatif : j’ai pris ma carrière en main et j’ai « marketé » mon offre des services comme si j’étais une entrepreneure, car j’ai vite compris que je ne pouvais pas faire confiance au système. Je pense que ceux qui espèrent qu’un diplôme par lui-même ouvre des portes auront du mal à trouver du succès dans la vie (et à réussir leur vie).
    Je suis complètement d’accord avec vous : l’important c’est de réussir sa vie… et les « kilo-euros » son très nécessaires pour ce faire. Si on ne trouve pas un moyen de gagner sa vie de façon de contrôler le style de vie qu’on en tire, on ne peut pas réussir sa vie. Le modèle économique de notre vie est aussi important pour le bonheur qu’un modèle pour nous épanouir, mais dans notre culture ces deux éléments sont généralement confrontés et à chaque fois que quelqu’un parle de la nécessité d’apprendre à gagner de l’argent on lui traite de « matérialiste ». Le problème, c’est clair, arrive quand l’argent devient l’objectif de notre vie et nous nous retrouvons à vivre une vie vide et privée de sens, mais en tout cas je ne parle pas de transformer l’argent en l’objectif de sa vie mais de reconnaître que c’est un moyen incontournable pour réussir sa vie.
    J’ai fait mes études dans mon pays de naissance et la trigonométrie était traitée dans les dernières années de primaire, donc je m’excuse si à cause de cette imprécision vous n’êtes pas arrivé à comprendre le message que je voulais transmettre. J’ai fait passer cet article à des experts en éducation avant de le publier et apparemment ils n’ont pas détecté cette imprécision non plus.
    C’est clair que ces idées ne plaisent pas à tout le monde et ce n’étais pas mon objectif. Je voulais juste lancer une réflexion, et je crois que nous sommes tous d’accord que ces réflexions sont nécessaires. Je crois qu’il ne s’agit pas de trouver qui a « raison », mais d’échanger et oser mettre en question certaines piller que nous savons tous qui ne marchent plus comme avant.

  21. Merci Marie-Claire :)A l’exception de quelques pays nordiques, le problème est bien international car le système est conçu de la même façon partout dans le monde. Il s’appui sur des paradigmes très enracinés qui prendront du temps à changer. Eh oui, c’est dommage…

  22. « Si vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de s’arrêter et de réfléchir » Mark Twain… Je crois que cela exprime très bien notre état de esprit Bernard 🙂

  23. Merci Cecile, au plaisir de te lire 🙂 Je me sens très confortée de savoir que d’autres parents ont le même sentiment que moi.
    Je partage ton expérience aussi : les connaissances que j’ai tirées de mon éducation formelle ont eu très peu d’application dans ma vie professionnelle et à chaque fois j’ai du tout apprendre. C’est bien d’en être sensibilisés quand même et de pouvoir accompagner nos enfants dans la recherche de leur place dans le monde.

  24. Je crois que certains connaissances telles que l’histoire, bien qu’elles n’ont pas forcément une application pratique, font partie de la richesse intellectuelle de l’être humain. Mais je trouve aussi que le fait de les mémoriser ne peut pas être l’objectif de l’éducation en soit même. Les enfants peuvent prendre plaisir à les découvrir, et à comprendre ce qu’elles impliquent dans le monde qui les entoure. Et je pense aussi, comme tu le dis, que l’école devrait se focaliser plus sur la vie réelle.

  25. MERCI pour ce commentaire! En effet, le problème de se focaliser que sur les notes est une inertie que nous accumulons depuis des siècles de culture industrielle. Vous êtes en train de faire un travail extraordinaire en enseignant vos étudiants les compétences clés pour réussir dans le monde professionnel. Je trouve cela extraordinaire! Eh oui, j’espère que ce type d’initiatives aient encore plus d’écho. Bien à vous.

  26. Merci Xavier! Votre cas me fait penser à celui d’un ami qui a suivi une formation en corrosion pour répondre aux besoins de son marché. Pendant que des gens qui ont dépensé une fortune pour suivre des masters ronflants et ont du mal à décrocher un emploi, cet ami reçoit des offres d’emploi en permanence et pense même partir aux US où son savoir faire est rémunéré à « six chiffres ». Voilà, comme vous le dîtes, il faut se concentrer à comprendre les besoins du marché. Merci encore.

  27. Bonsoir,

    Merci de votre réponse. Je ne vous faisais pas de reproche, je relevais quelques « légèretés » dans votre argumentation, par ailleurs fort bien renseignée.
    Pour l’histoire de la trigonométrie, n’en prenez pas ombrage, il me semble que vos experts n’ont pas vu non plus où ce souci mathématique s’inscrivait. Ce n’est pas crucial.
    Pour clarification, je suis professeur de philosophie et suis impliqué dans une pédagogie avant tout utile aux élèves. Je suis très heureux de lire dans vos lignes que vous voyez l’argent comme un moyen et non comme une fin.
    La dernière partie de votre réponse me comble d’aise : « Je crois qu’il ne s’agit pas de trouver qui a « raison », mais d’échanger et oser mettre en question certaines piller que nous savons tous qui ne marchent plus comme avant. »

    Même si je suis réticent sur le modèle proposé, je ne peux qu’être d’accord sur le fond.

    Merci pour avoir enrichi ma réflexion sur la pédagogie à adopter avec mes p’tits chéris d’élèves.

  28. Merci Mariana pour cet excellent article qui fait écho à celui qui prends forme actuellement dans le creuset de mes réflexions sur le système et où est mis en évidence le phénomène aussi conditionnant de la culture , un véhicule important de valeurs et de références de notre société .Je dirais que tous les grands piliers qui font une civilisation, la philosophie , l’art, la science et la spiritualité doivent être mis au service d’une éducation fondamentale ,en table d’orientation précise, en remède universel basée sur la Connaissance de la véritable nature de l’homme vérifiée par l’expérience de ce qui le porte aux sommet de ses possibilités.Tout doit être mis à profit de manière convergente pour la réalisation de ses possibles…
    là réside la résolutions des problèmes concrets des gens , qui sont bien sur aussi les nÔtres…

    Nous y avons tous un rôle à jouer;
    Nous apprenons,quel que soit le niveau, à y mettre les formes adaptées, et se mettre à la place des autres pour mieux les servir et les aider. C’est dire qu’il y faut d’abord s’aider soi même , incarner autant que possible les valeurs d’une conscience nouvelle, d’une vision se sculpter avec continuité de propos et cohérence à la mesure du monde dont nous rêvons et co-créons dès à présent l’émergence ….

  29. Bravo pour ce très bon article ! Merci, Mariana 🙂

    Je suis actuellement en 2ème année de psychologie, mais je sais pertinemment que la fac ne peut pas tout m’apporter, et que son système archaïque n’est pas assez adapté à notre monde, et pousse excessivement au conformisme… !

    Alors d’une part j’apprends des choses par moi-même et pour moi-même: le blogging, l’argent, l’écriture, le piano, la prise de parole en public, la participation à des projets associatifs…

    Et d’autre part, je me passionne pour ces questions d’éducation/d’apprentissage (notamment à travers mon blog; et donc je connais évidemment les personnes citées ici 🙂 ), avec la ferme conviction que nous avons tous une responsabilité par rapport l’état actuel du système éducatif (parents, politiques, enseignants, étudiants…) et que nous pouvons tous agir, à notre échelle, pour faire amorcer des progrès !

    « C’est quand chacun d’entre nous attend que l’autre commence que rien ne se passe » Abbé Pierre

    Pourquoi tant d’échecs scolaires ? Pourquoi on ne souvient plus de ce qu’on apprend quelques mois après un examen ? Pourquoi avoir un « beau métier » (=bien payé) ne garantie pas d’être heureux ? Pourquoi il est parfois si difficile de savoir ce qu’on veut faire de sa vie ?

    A mon sens, c’est parce que le système éducatif de masse étouffe peu à peu notre singularité, et nous bourre le crâne avec des connaissances sur le monde, au lieu de nous inviter à nous poser AUSSI des questions sur nous-même.

    Ainsi, il devient souvent très difficile de prendre conscience de notre véritable richesse, de notre véritable potentiel: nos forces, nos talents et nos capacités tendent à être inhibés; au lieu d’être valorisés et exploités…!

    L’éducation ne doit pas être du « formatage ». L’éducation est ce qui doit permettre à l’individu de se déployer, au lieu de se conformer !

    François Taddéi (cf interview http://youtu.be/1JvoleZmfyQ) évoque par exemple qu’une hiérarchie horizontale est davantage source progrès qu’une hiérarchie verticale comme c’est le cas actuellement.
    Car dans cette dernière, ceux qui sont en haut ne peuvent percevoir toutes les véritables problématiques ! D’où la nécessité d’une hiérarchie horizontale qui favorise la collaboration et l’échange d’idées, pour évoluer beaucoup plus rapidement et dans la meilleure direction possible !

    Bien sûr, cela demande beaucoup de remises en question de la part de ceux qui sont en haut; qu’ils ne sont malheureusement pas toujours capables d’accepter…

    Merci pour cet article forcément source de réactions ! Au plaisir d’échanger !!! 🙂

  30. Merci Marina! En effet, nous devons créer le monde dont nous rêvons dès aujourd’hui, et je crois que c’est notre responsabilité en tant que membres de la société de participer à cette réflexion.

  31. Kevin, merci!J’ai adoré la vidéo de Fraçois Tadei, quel visionnaire, quel homme extraordinaire! Je suis d’accord avec toi, il ne faut pas attendre que les solutions tombent du ciel, mais nous devons apporter tous les solutions en collaborant avec les enseignants. Ceux qui sont « en haut » ne veulent peut être pas perdre leur pouvoir, mais je pense qu’ils vont vote comprendre que pour le garder ils doivent s’adapter aussi aux besoins de la société. Merci encore!

  32. Dans un monde où le changement s’acélère il serait essentiel que les enseignements aient pour but d’apprendre à apprendre et surtout d’avoir la curiosité d’apprendre, et je dirais plus avoir du plaisir à apprendre. Il est illusoire de penser qu’une formation quelle qu’elle soit pourra préparer des jeunes femmes et des jeunes hommes à entrer dans la vie professionnelle si ces personnes ne sont pas prêtes à continuer d’apprendre. Il est tout aussi illusoire de la part des entreprises que des formation vont leur fournir des personnes déjà prêtes à l’emploi et immédiatement capables de répondre à leurs besoins. Il y a quelques années un groupe de jeunes enseignants ont créé une présentation du style Powerpoint qui vaut la peine d’être vue  »
    Did you Know
    http://www.dailymotion.com/video/x7p9el_did-you-know-french-francais_news
    Elle présente bien les défis auxquelles l’éducation va devoir faire face.
    Permettez moi de rajouter que j’ai pu faire une carrière passionnante tout en travaillant dans un grand groupe informatique international bien que sortant d’une modeste formation universitaire en sciences économiques. J’ai aussi été professeur associé dans une école supérieure de commerce mes étudiants en 3ème année ne comprenaient pas que je leur suggère de se tenir informés des évolutions scientifiques et technologiques en lisant régulièrement des revues telles que « La recherche » « Scientific American », ou au moins des revues de vulgarisations scientifiques. Quand je leur ai proposé de leur faire quelques cours en anglais ils ont étés horrifiés.

    Votre article m’a fait penser à la vision de Montaigne « une tête bien faîte plutôt qu’une tête bien pleine  » ou encore son idée fondamentale « Former le jugement »

    Il faut continuer d’avoir le plaisir d’apprendre quand bien même la retraite est arrivée
    Un de mes professeurs de fac nous avait dit qu’il fallait comprendre au moins un nouveau mot chaque jour. à 18 ans ça nous emblait d’une banalité totale. A bientôt 68 ans je me suis rendu compte au cours des années que c’était au contraire très important.
    Paul

  33. Désolé pour les fautes de frappe: en l’état actuel encore primitif de la reconnaissance vocale il y a un apprentissage que j’aurais aimé qu’on me propose: l’utilisation d’une clavier.
    Cela me fait penser à une idée : certains apprentissages se font plus aisément quand on est plus jeune…

  34. Merci Julien, c’est très intéressant. En effet, c’est ce « complexe » industriel qui des fois nous pousse vers un chemin qui s’éloigne de l’épanouissement. Le système peut nous transformer en pion car il a été conçu dans l’ère industrielle.

  35. Merci Paul pour ce commentaire. Je ne suis pas forcément d’accord sur le fait qu’il est illusoire de s’attendre qu’une formation prépare les étudiants pour le monde professionnel. Avec le modèle actuel,si, c’est clair, parce qu’on ne peut pas courir après des programmes actualisés qui conviennent à tous les étudiants. Mais imaginez un système éducatif ou les étudiants ont la liberté de choisir leur programme d’études, ou ils peuvent collaborer entre eux et partager des connaissances et l’obligation de résoudre des problèmes professionnels de la vraie vie pour obtenir leur diplôme… ils seraient bien prêts à trouver leur place dès qu’ils sortent de l’université, et ils seront entraînés à s’autoformer vite pour trouver des solutions aux nouveaux problèmes des employeurs à fur et à mesure. Je crois que c’est la façon de faire à ces défis dont parle la vidéo.

  36. A le CRI… Du peu que je le connais c’est un endroit vraiment génial. Ou les étudiants peuvent se lancer dans des projets fous (comme faire un jeu vidéo sur la biologie synthétique) et être soutenu à 100%. Je vais depuis peu au club biologie synhtétique du CRI, on arrive dans une ambiance détendue, on discute (en anglais) en mangeant des chips et buvant une bière puis un étudiant fait (volontairement) un exposé sur un sujet scientifique très pointu. Et le mieux c’est que l’ambiance reste détendue.

    Ça me fait presque regretté d’être en école d’ingénieur (en bio), les méthodes d’enseignement sont plutôt aberrantes, les cours peu intéressants et on nous évalue sur du par cœur débile (souvent QCM) poussant au bachotage. Et en plus au lieu de favoriser les initiatives des étudiants administration les regarde d’un mauvais œil et aimerait bien les étouffer. Heureusement qu’il y a des passerelles pour aller au CRI 😉

    Et ce n’est pas spécifique à ma grande école, de ce que j’en sais c’est un peu partout pareil. Après notre administration est particulièrement rétrograde.

    Enfin tout n’est pas à jeter dans les grandes écoles mais s’impliquer dans la vie étudiante est plus formateur que les cours…

  37. Merci Antoine de partager ton expérience! Wow, le CRI semble encore plus magique de ce que je l’imaginais! Mais aussi le contraste avec le reste des écoles doit être trop important et j’imagine que les résistances à rependre ce système sont très fortes. J’aimerais que des leaders avec une habilité politique spéciale fasse évoluer notre système éducatif en réduisant les résistances des différents secteurs de l’éducation.

  38. La proposition que vous faites d’un système éducatif ou les étudiants ont la liberté de choisir leur programme d’études, ou ils peuvent collaborer entre eux et partager des connaissances et l’obligation de résoudre des problèmes professionnels de la vraie vie pour obtenir leur diplôme… ils seraient bien prêts à trouver leur place dès qu’ils sortent de l’université, et ils seront entraînés à s’autoformer vite pour trouver des solutions aux nouveaux problèmes des employeurs à fur et à mesure.

    Toutefois en sachant que la plurart des outils et méthodologies dont les jeunes auront besoin lors de leur sortie de formation, ne sont même pas encore dans les programmes de R&D (j’allais dire sur les tables à dessin 🙂 ), il faudra que ces jeunes aient acquis des bases fondamentales qui leur permettront de continuer à apprendre,bases qu’il vaut mieux apprendre quand on est jeune, c’est un peu comme l’apprentissage d’une langue étrangère, passé un certain âge les automatismes de l’élocution, n’arrivent plus à se mettre en place.lors de ma carrière j’ai souvent eu à piloter des stagiaires, j’ai souvent pu constater que celles et ceux qui savaient apprendre étaient plus rapidement « dans le coup » que celles et ceux auxquels on avait fait croire qu’ils « savaient » et ne pensaient pas qu’ils pouvaient trouver l’information qui leur manquait: j’ai entendu dans une entreprise un chef de service dire à un employé « Si tu as du temps à perdre à la documentation je vais devoir te donner plus de travail à faire » (sic) Avoir du plaisir à apprendre et a partager ce qu’on a appris me semble indispensable au développement des compétences qui seront nécessaires dans l’entreprise qu’on y soit employé ou qu’on l’ai créée soi même.
    Voici une citation extraite de la série de science-fiction « Dunes » Le personnage principal s’appelle Muad Dib

    “Muad’Dib apprenait rapidement car sa formation initiale fût “comment apprendre”.
    Et la première de toutes ses leçons fût de lui donner la croyance fondamentale qu’il pouvait apprendre.
    Il est choquant de découvrir combien de gens ne croient pas qu’ils puissent apprendre, et combien d’autres croient qu’apprendre soit difficile.
    Muad’Dib savait que chaque expérience apporte sa leçon.”

    ― Frank Herbert, Dune

    Il est vrai qu’on peut apprendre en dehors des circuits académiques. Voir aussi l’excellent livre au titre provocateur « L’éloge du carburateur »(Matthew B Crawford, traduit en français par Marc Saint-Upéry) parlant entre autre du développement intellectuel qui peut être acquis par la pratique de travaux manuels.

  39. Antoine votre remarque à propos des QCM est tout à fait pertinente.Les QCM ne permettent pas de savoir si l’élève a vraiment compris le pourquoi de sa réponse. Il y a quelques années un article mentionnait le cas d’un jeune enfant doué en mathématique qui s’était aperçu que l’un des exercices du QCM était un cas particulier et que donc la réponse « officielle » attendue n’était pas correcte, il en a donc donné une autre qui correspondait au cas particulier de la figure géométrique proposée dans l’exercice. Les parents ont du faire appel devant les autorités scolaires pour obtenir une révision de la note, laquelle conditionnait l’accès dans le cycle scolaire supérieur.
    De ce côté les formes plus traditionnelles de démonstrations logiques des résultats ont au moins l’avantage de permettre à l’examinateur de suivre le raisonnement de l’enfant. Mais aussi d’apprendre à l’enfant à expliquer la démarche intellectuelle qui l’a conduit au résultat final.

    Il faut toutefois éviter l’erreur suivante: « le résultat est faux mais la démarche est correcte: plus tard dans l’entreprise, si on a fait les plans pour un pont, il vaut mieux que les résultats soient corrects si on ne veut pas que le pont s’éfondre.

  40. Merci Maxence, les statistiques de salaire sont des outils marketing, ce qui est tout à fait légitime, mais que malheureusement a été utilisé par beaucoup d’écoles d’une façon trompeuse : d’abord, certaines d’entre elles s’investissent à les manipuler (subtilement, et pas si subtilement que ça)et à les utiliser pour annoncer la rentabilité des études, alors qu’elles savent qu’elles ne peuvent pas prouver que les diplômes sont la cause de ces revenus. En fin, il faut être vigilants absolument, même s’il s’agit d’institutions éducatives prestigieuses.

  41. Salut Mariana
    Pour ma part,je m’intéresse beaucoup à une nouvelle éducation,une approche positive ,qui donne la couleur ,à la fois à l’enseignant et à l’apprenant.aussi parceque je suis un inspecteur de l’enseignement de base,et je viens tt juste de constituer une association éducative ayant pour tendance de participer positivement à une innovation réelle..

  42. J’ai de quoi illustrer le paragraphe « La fonction essentielle du professeur n’est plus celle de transmettre son savoir » avec un prof de philo fantastique que j’ai découvert par le net.
    S’ils pouvaient tous être comme ça, les profs, on n’aurait jamais envie d’arrêter d’étudier!
    Voici son fabuleux blog:
    http://profjourde.wordpress.com/

  43. Article très enrichissant. Moi-même enseignant, je vous invite à consulter mon blog sur le système scolaire français.

  44. Bonjour Mariana,

    D’abord, je tenais à vous féliciter pour cet article très complet et plein de vérités, et ensuite vous remercier car, petite élève de terminale que je suis ^^, je me retrouve et me reconnaît tellement dans presque chacun de vos mots, et cela me rassure de savoir que mon mal-être vis-à-vis de l’école, de l’étude, de l’apprentissage, de l’éducation et de ma scolarité en général est fondé et légitime…

    Pour réussir et être heureuse à l’école, j’ai vraiment fait des efforts, je me suis constamment remise en question, je me suis dit que c’était ma personnalité et ma façon de penser qui constituaient des obstacles à ma réussite et mon épanouissement à l’école. J’ai essayé de me changer même, en faisant de la visualisation, de l’auto-suggestion, de l’auto-hypnose et ce genre de chose, et je suis même aller voir une psychologue. Sans résultats. Car avec du recul, je me suis rendue compte que j’étais très hypocrite avec moi-même, je me niais moi-même. Bien sûr, je reconnais et admets que l’éducation est d’une importance plus que capitale, mais la façon dont on nous éduque aussi est importante, et la façon dont l’école m’a éduquée n’a fait que développer en moi un dégoût de l’étude et de l’apprentissage. C’est regrettable.

    Je suis parfaitement d’accord lorsque l’on dit que ce système aliène les élèves, car je me sens moi-même aliénée. Pendant toute ma scolarité, on (mes parents, mes amis, les enseignants, la société en général) m’a fait croire que l’intelligence, la vrai !, se résume à l’intelligence académique, alors qu’il existe bel et bien d’autres intelligences, comme l’intelligence émotionnelle, et une façon de penser et de faire propre à chacun (que l’on nie et méprise dans ce système), et lorsque l’on arrive pas  »coller » à l’intelligence académique, on culpabilise, on se sent nulle, bonne à rien, écrasée par les autres, on stress, on fait de la phobie scolaire etc. Je trouve que c’est tellement bête et décalé de la réalité de nous faire apprendre des connaissances arbitrairement pour pouvoir passer un examen, j’ai l’impression de perdre un temps fou et de gâcher ma vie à apprendre par cœur des leçons qui ne m’intéressent pas et dans lesquelles je n’arrive pas à m’investir émotionnellement (je suis indifférente à de nombreuses leçons quand j’y réfléchis). J’aimerais apprendre ce que je veux, apprendre des leçons qui trouveraient un écho en moi et qui auraient un sens pour moi. D’ailleurs, en regardant une brève interview de la jeune fille qui a eu plus de 20/20 à son bac je ne sais plus quelle année et qui a été nommée meilleure bachelière de France (je l’admire beaucoup !), la chose qui m’a semblé la plus importante dans cette interview c’est bien la réponse qu’elle a apporté à la question : « Vous pensez que vous avez quelque chose de plus que les autres ? – Non, je ne pense pas. Je ne pense pas que j’ai travaillé plus que les autres, mais je pense que j’ai peut-être été plus passionnée par ce que j’apprenais que les autres » (Chanceuse !) Voilà… Tout est dit (ou presque 😉 )… Quand on aime ce que l’on fait, on s’épanouit, on a des apprentissages de qualité, et on réussit ! Quand on aime pas ce l’on fait, quand on nous force à faire des choses qui ne nous plaisent pas (sur le [très] long terme qui plus est), on est malheureux, on ne progresse et ne se développe pas ou peu. Je suis pour la liberté d’apprentissage, d’enseignement et de recherche.

    J’ai également l’impression qu’à l’école on a plus stimulé ma compétitivité, mon envie d’être toujours la plus forte et la meilleure et d’écraser les autres (à tel point qu’à présent je me compare sans arrêt aux autres, et c’est devenu une habitude qui détruit ma confiance et mon estime de moi), que mon goût de la collaboration, du travail en groupe et du partage. J’aimerais qu’il y ait plus de travail en groupe tout au long de l’année, car je trouve qu’il y en a assez peu, voire très peu (d’ailleurs, je bénis les TPE de première). J’ai vraiment l’impression que l’école nie l’individu et la singularité de chacun et, au final, méconnaît profondément ses élèves… Pourquoi y a-t-il autant d’enfants et d’adolescents qui n’apprécient pas l’école ? Pourquoi y a-t-il autant d’élèves en difficulté scolaire, et même en échec scolaire ? Bref, à force de ce genre réflexion sur notre système scolaire, à deux mois du bac ou presque, j’ai juste envie de décrocher, de partir, de  »démissionner » de ce système. J’ai envie de profiter de mon autonomie, de devenir autodidacte, de m’auto-organiser et créer moi aussi mon propre système éducatif. J’ai envie de faire des bibliothèques, des musées, des cinémas, des parcs, bref de tous les lieux de culture, mes nouvelles salles de classes, et d’apprendre ce que j’ai envie d’apprendre (je suis désolée, mais le socialisme, le communisme et le syndicalisme en Allemagne depuis 1875, ça ne m’intéresse que très peu et je ne vois pas l’usage que je pourrais en faire dans ma vie à part répondre à un éventuel sujet du bac, ce fameux  »sésame » qui n’a que peu de valeur à mes yeux mais qu’on continue à vénérer).

    Au passage, j’en profiterais aussi pour m’instruire un minimum en politique, car dans quelques mois j’aurai 18 ans et pourrai voter, et si l’un des buts de l’école est de former de bons citoyens de la république, alors c’est raté pour moi car les cours d’ECJS au lycée, je n’en ai que de vagues souvenirs, qui correspondent aux quelques heures de cours vite balayées en fin d’année s’il reste du temps, mais j’attends de voir ce qu’on va étudier d’ici la fin de l’année avant d’en dire plus (si je suis pas déjà partie du système 😉 ), et mes quelques souvenirs d’Éducation Civique du collège sont encore plus flous, car à l’époque je ne m’intéressais pas du tout à la vie politique.

    Par contre, je bénis les cours de philosophie de terminale, j’ai l’impression qu’en un an ils m’ont apporté tellement plus que tout le reste de ma scolarité, et je n’ai jamais connu un tel plaisir du raisonnement et de la réflexion avec une matière (à tel point que j’aimerais faire des études de philo et devenir professeure, mais une professeure d’un nouveau système bien sûre ! ! 😀 ), et je ne comprends pas pourquoi on ne nous met pas des cours de philo dès la seconde. Car c’est bien grâce à la philo que j’ai appris à me reposer des questions (comme quand j’étais petite ! ^^ ) et en arrive aujourd’hui à me poser de telles questions et à réfléchir de la sorte.

    Bref, tout ça pour dire que je suis en vacances, que j’attaque ma deuxième semaine de vacances et ai à peine commencé mes révisions de tout le programme depuis le début de l’année et à peine fais mes dossiers en langue, car au final je n’y vois pas l’intérêt ni le sens, et à la rentrée je vais me retrouver bête devant mes professeurs et j’ai l’impression d’aller droit dans le mur, et croyez-moi quand on tombe sur des articles comme celui-ci on juste envie de faire une révolution ! ! ! ;D Mais plus sérieusement, quelqu’un aurait une solution pour moi ? Je me sens mal. 🙁

    PS : Désolée pour le pavé, et encore ça représente une petite partie de ce que je voulais dire, mais qu’est-ce que ça fait du bien de vider son sac ! ^^’

  45. Salut,

    J’ai dû passer le BAC en même temps que toi, j’éspère que ça c’est bien passé de ton côté.

    Dans mon cas, je suis sur la même longueur d’onde que toi : peu importe le travail que je fournissais, c’était couramment insuffisant pour les corps d’enseignants que j’ai fréquenté, parfois allant jusqu’à inconsidérer mes efforts. Mais au lieu de rentrer dans le jeu de l’école et me ronger les ongles, j’ai décidé d’ignorer l’importance des notes et échapper à ce phénomène de pression du résultat (des fois pour le meilleur et des fois pour le pire).

    Je suis d’ailleurs, parfaitement d’accord avec la thèse de cet article qui décrit une école archaïque et usine à gaz du primaire jusqu’au Master qui nous fait ingurgiter une dose déraisonnable de connaissances et juge notre valeur dans notre capacité à les recracher sur une feuille. Ce qu’ils appellent « programme » correspond exactement aux faits :de la théorie sur papier qu’il faut inscrire dans la mémoire vive de chaque sujets pour les conditionner à l’asservissement. Ceux qui ne sont pas bien moulés, on ne prend pas le temps de les rectifier (ben oui, c’est une perte de temps avec tous les autres qui arrivent derrière) : on les jettes. On est totalement « expendable ».

    De ce fait, ça n’a jamais été le but de l’école de nous faire découvrir nos capacités et nos potentiels (et on est d’accord que ça devrait l’être) ou à peine au travers de quelques vagues cours d’orientation ou d’un pauvre stage découverte d’une semaine en 3ème. Si on ne correspond pas aux critères de l’enseignement secondaire, on nous dirige vers des « voies professionnalisantes » du jour au lendemain, ça réussit pour certains, mais pas du tout pour d’autres. Et ceux qui continuent au lycée se voit juste de temps en temps rappeler »pensez à votre orientation ! » et quelques salons trois/quatre mois avant de passer un BAC beaucoup trop sacralisé pour ce qu’il est. Les conseillères d’orientation ne font que consulter une liste de formations en fonction de « ce qu’on veut faire » (ça on peut parfaitement le faire soi-même) : rien sur les perspectives d’emploi, rien sur le contenu concret des formations, pas de contacts dans le métier, très difficilement la possibilité de faire un stage comme débutant, … Les CEO et les Missions Locales sont à peine connus et sont souvent considérés comme une mesure de dernier recours. Bref, c’est catastrophique.

    Pour ce qui est des cours de philosophie, je te rejoins là-dessus également (même si ils restent encore trop dirigistes et abstraits, selon moi) c’est un des rares moment où un élève est amené à purement Réfléchir : on est moins soumis aux distractions extérieures, de ce fait, l’élève est plus susceptible d’ouvrir son esprit (pour la première fois dans sa scolarité), de penser, de poser des questions fondamentales.

    Les problèmes majeurs de la société actuelle (terrorisme, chômage, racisme …) sont liées à l’éducation, c’est ça la clé. Mais ne compte pas sur les politiques (qui ne savent que « polémiquer ») pour considérer l’importance de l’école à sa juste mesure. Ce sont des problèmes qui datent déjà de Mitterand (je te laisse voir le temps qui s’est écoulé depuis). Donc, voter ne te serviras à rien : ce ne sont pas les pièces qu’il faut changer mais carrément l’échiquier. Et comme tu le dis ironiquement, je pense qu’il faut bel et bien passer par une révolution (et une abolition de la République et des pratiques Gaullistes) pour voir les choses changer, afin que des gens comme nous, qui connaissons ce monde et ses problèmes, ayons l’opportunité de rectifier le désastre causé par ces individus qui ont des diplômes et de l’influence plein les poches.

    En attendant ce jour bénit, comme le dit cet article : passe quand même des diplômes, car les entreprises étant tout aussi stupide que le système éducatif, tu seras difficilement considéré sans.
    Autre chose importante, si ton année actuel est un échec, que c’est pas ce que tu voulais faire : ne dramatise pas. Trouver une profession ou rien qu’une discipline où l’on est compétent (et où l’on trouvera
    des opportunités d’emplois) est des fois un long chemin qui peut demander un certain temps, chemin dans lequel je suis encore si ça peut te rassurer. Les échecs, ont en fait ce qu’on en fait : pour l’école, c’est un signe de ton incapacité
    et de ton manque de mérite (point de vu de merde); Mais même si ça chagrine, ça nous permet de nous remettre en question et ça, peu importe l’issue (si tu retentes ou recherche ailleurs ou te dis « fuck l’école,
    je vais me former autrement ») çe sera quasiment toujours positif. N’importe quel virtuose te diras que l’échec n’est pas un mal en soi, mais c’est l’occasion d’apprendre ou entreprendre une nouvelle aventure.
    J’insiste là-dessus, la majorité des gens te diront que « tu as perdu une année » : il n’y a que celui qui ne fait rien qui perd son temps, autrement, quand on est dans l’action, on a raison.
    Cependant, faut aussi relativiser, faut pas non plus se laisser vivre, faut se prendre en main : si tu n’y arrives pas dans quelque chose et que tu stagnes sans conviction dedans, là c’est pas bon, faut changer ou prendre des résolutions drastiques.
    Ne vas pas non plus trop te comparer avec les autres : il y a surement quelques uns de tes amis qui savaient d’amblé ce qu’ils voulaient faire et qui trusteront les diplômes et auront un super taff directement en sortant de l’école. C’est comme ça, ils ont de la chance, c’est pas toi qui fais mal les choses. Donc concentre-toi avant tout sur toi même et dis-toi que même tes amis qui ont eu un super parcours peuvent être amenés à changer plus tard : Aujourd’hui, on doit se former professionnellement tout au long d’une vie car les perspectives changent avec les années. Au final, le meilleur est parfois à venir, c’est plus forcément à 18 ans que le monde est fait pour nous, qu’on prend nos valises, qu’on s’installe et qu’à 28 ans ça nous fait déjà 5-6 ans d’expériences dans une grande boîte, rêve à l’américaine, si on n’a « bien fait les choses ». C’est un cliché qui persiste, l’essentiel c’est qu’on profite de la vie. Après tout, on a qu’une seule, ça serait bête de la gâcher au prétexte de quelques pressions sociales ou

    Au final, moi je te dis, tant que tu passes des bon moments avec les gens que tu veux voir, que t’es en bonne santé, que t’es dans un quotidien convenable (en vivant chez les parents). Les études, les diplômes, les partiels, les dossiers, les stages, … :
    C’est secondaire, c’est pas une fin en soi.
    Bonne chance pour la suite.

  46. Merci beaucoup Mariana. Je suis vraiment édifié par ce très bon article. Je suis hors du système éducatif français, mais le système d’Haïti est fortement influencé par celui-ci. C’est une très importante remise en question qui devrait interpeller tous les hommes concernés, conscients que tout ne va pas de soi, et qu’il faut un véritable changement adapté a notre réalité, l’évolution que subit notre generation dans ces derniers temps.

  47. Ping : “Tout Le Monde N’a Pas Eu La Chance De Rater Ses Etudes” – Résumé et Impressions – cedricdaz
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