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Résumé de « Maintenant ou jamais! La vie commence après quarante ans » du Dr Christophe Fauré : Plutôt qu’une crise, le psychiatre Christophe Fauré voit dans la période du milieu de vie, entre 40 et 55 ans, une chance de se connecter à notre vraie nature profonde. Et bien que déstabilisante, cette transition naturelle vers plus d’authenticité recèle, selon lui, un fort potentiel d’épanouissement à condition toutefois d’être bien appréhendée.
Par Christophe Fauré, 2020, 336 pages.
Chronique et résumé de « Maintenant ou jamais! La vie commence après 40 ans » du Dr Christophe Fauré
Introduction: Le territoire méconnu du milieu de la vie
Le Dr Christophe Fauré est un psychiatre et psychothérapeute français. Il commence son livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans » en nous plongeant dans le quotidien d’Isabelle, 47 ans, venue le voir en consultation. La patiente raconte connaître un sentiment de vide intérieur persistant. Pourtant, Isabelle semble avoir tous les ingrédients du bonheur : un mari aimant, des enfants épanouis, un travail passionnant. Mais alors, d’où vient donc ce trouble existentiel ?
En fait, l’auteur explique qu’Isabelle traverse – comme beaucoup d’entre nous – ce qu’il appelle « la transition du milieu de vie« . Ainsi, dit-il, entre 40 et 55 ans, nous entrons dans une phase naturelle de remise en question, imperceptible de l’extérieur. Notre identité construite durant la première moitié de notre vie ne nous correspond plus. Et cela, bien sûr, interroge: qui sommes-nous en train de devenir ?
Le Dr Christophe Fauré entend d’abord briser les clichés de la fameuse « crise de la quarantaine ». Selon lui, loin d’être une crise, cette période recèle, au contraire, des opportunités d’accomplissement personnel. Certes déstabilisante, la transition du milieu de vie est avant tout, affirme-t-il, une période de transformation intérieure profonde.
Aussi, à travers le livre »Maintenant ou jamais! La vie commence après quarante ans », l’auteur nous propose une feuille de route. Une feuille de route pour traverser sereinement ce passage turbulent. Couple, enfants, travail, parents âgés… il explore toutes les facettes touchées de notre quotidien.
Son objectif ? Nous révéler à nous-même, à notre authenticité. Car bien négociée, notre « midlife crisis » a le pouvoir de nous connecter à notre lumière intérieure. Et ainsi, peut-être trouverons-nous des réponses qui nous échappaient depuis longtemps…
Chapitre 1: Une « crise » au milieu de la vie ?
Le Dr Christophe Fauré commence le premier chapitre de « Maintenant ou jamais. La vie commence après quarante ans » en expliquant l’origine du mythe tenace de la « crise de la quarantaine« .
Celui-ci, indique-t-il, prend sa source dans un article de 1965 du psychologue Elliot Jaques. Il est ensuite repris par Daniel Levinson et Roger Gould, deux chercheurs alors en plein questionnement existentiel. Le concept finit par se populariser dans les années 70, via le best-seller « Passages : Predictable Crises of Adult Life » de la journaliste Gail Sheehy.
Mais récemment, des études ont battus en brèche cette notion, observe l’auteur.
En effet, pour le Dr George Vaillant par exemple, ces « crises » correspondent simplement aux aléas de la vie d’adulte. Aussi, la vaste enquête « MacArthur Foundation » vient confirmer que la fameuse crise de la quarantaine/cinquantaine ne toucherait en fait que… 8 % des quadragénaires !
Finalement, 50 ans après son apparition, le concept de « crise du milieu de vie » s’avère scientifiquement infondé, lance l’auteur. Les difficultés vécues ne sont pas liées à l’âge, mais bel et bien liées aux épreuves de l’existence.
1.1 – Une transition, pas une crise
Une étape de croissance
Ainsi, contrairement aux idées reçues, la période du milieu de vie n’est pas une « crise », insiste le Dr Christophe Fauré. C’est un processus naturel de développement. Au même titre que l’adolescence: tout comme le corps de l’adolescent change, l’adulte traverse des transformations sur les plans physique, psychologique et spirituel.
Résister, source de difficultés
De plus, ce n’est pas cette transition en elle-même qui pose problème, mais le refus conscient ou inconscient de la reconnaître et de l’accueillir. Et selon l’auteur de « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans », c’est cette résistance, et non le processus, qui peut générer des complications.
Toutefois, ajoute l’auteur, quand elle est bien appréhendée, cette période recèle, en fait, un fort potentiel d’épanouissement.
Vers plus d’authenticité
L’auteur liste ensuite, avec détail, les nombreuses caractéristiques de cette transition du milieu de vie.
En voici cinq majeures :
- Le questionnement existentiel: ces questions génèrent une certaine confusion, qui peuvent, même quand on est très entouré, provoquer un sentiment de grande solitude intérieure.
- L’insatisfaction vis-à-vis de sa vie actuelle: « De façon plus ou moins consciente, on commence à remettre en question ce qu’on a vécu jusque-là, en réévaluant parfois la pertinence des valeurs ou des principes de vie qui ont guidé notre existence. Tout en reconnaissant objectivement que ces « boussoles » ont été bénéfiques, on a parfois l’impression que certaines ne sont plus tout à fait adaptées à la personne qu’on est en train de devenir » écrit l’auteur.
- Le désir de changement: vers quelque chose de neuf, nouveau, voire plus excitant, l’envie de découvrir une autre façon de vivre, « avec la conscience d’un temps désormais compté pour s’ouvrir à ces nouveaux horizons« .
- Une forme d’ennui et de perte d’identité.
- Un sentiment d’urgence à laisser notre empreinte dans ce monde et l’envie de consacrer plus de temps à ce qui fait sens.
En somme, l’adulte aspire à plus d’authenticité, à donner davantage de sens à son existence.
Mais, encore une fois, termine l’auteur, même si le chemin est parsemé d’embûches, le milieu de vie est une promesse d’accomplissement.
1.2 – Le processus d’individuation
Dans cette partie du livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans« , le Dr Christophe Fauré explique que, selon le psychanalyste Carl Jung, le milieu de vie correspond à l’émergence d’un processus psychique naturel appelé « l’individuation ».
Il s’agit là d’une dynamique intérieure qui nous pousse à redevenir aligné avec notre véritable essence.
Il indique que l’individuation est un processus en 5 étapes. Au fur et à mesure de ces étapes, nous allons lâcher notre « personnage social » pour révéler la personne authentique tapie au fond de nous.
Et si nous l’accueillons consciemment, ce processus, bien que déstabilisant, est extrêmement positif. Il nous rend acteur de notre propre transformation et nous confronte à nos peurs pour mieux les dépasser. Car l’individuation est une promesse : celle de devenir pleinement nous-même.
1.3 – Les cinq étapes du processus d’individuation
Première étape : s’accommoder au monde
Le Dr Christophe Fauré explique ici que, durant l’enfance et l’adolescence, nous développons ce qu’on appelle une « Persona », autrement dit une sorte de masque social qui nous permet de nous intégrer à notre environnement. Ainsi, nous sélectionnons certains comportements et en écartons d’autres. Et ceci, dans le but d’obtenir l’amour et la reconnaissance dont nous avons besoin.
Nous sommes alors dans la phase « d’accommodation » au monde extérieur. Cette étape est nécessaire mais nous conduit parfois à refouler des parts de nous-mêmes jugées socialement inadaptées.
Ces parties de soi refoulées forment notre « Ombre ». Cette dernière se compose à la fois d’éléments sombres et de potentiels créatifs non exploités.
Et pour le Dr Christophe Fauré :
« Même si l’Ombre est le réceptacle de nos pulsions les plus dangereuses ou les plus viles, il s’y trouve également nos rêves à peine ébauchés, nos projets pas assez nourris, nos aspirations abandonnées ou étouffées sous l’emprise de la peur, de la négligence, de la raison, des contraintes extérieures, de l’absence d’encouragements… Ce qui n’a jamais pu trouver sa place dans notre vie, à quoi on n’a pas laissé sa chance, attend dans l’Ombre, patiemment, en silence… Mais tout cela dort d’un sommeil léger : le « non-choisi », la « vie non vécue », cherche toujours à se faire entendre.
Au milieu de notre vie, nous commençons à en percevoir plus distinctement le murmure. L’Ombre commence à montrer le bout de son nez. De ce lieu intérieur nous arrivent des vagues de nostalgie qui résonnent parfois douloureusement, comme un appel lointain de ce que nous sommes et que nous n’avons pas encore choisi d’être…«
Deuxième étape : la prise de conscience
Vers 40-50 ans, survient une remise en question de notre Persona, devenue trop étriquée. On pressent qu’elle n’est qu’un masque derrière lequel se cache notre véritable essence.
Ce temps de doutes est le signal que notre processus d' »individuation » vers plus d’authenticité est en marche.
Troisième étape : le face-à-face avec le réel
« Un jour, on se retrouve dans une sorte de no man’s land psychologique. La troisième étape est un temps de confrontation à ce qui s’élève en soi – la confrontation à un réel qu’il devient impossible de nier » fait observer l’auteur.
S’installe alors une période de fragilité et de confusion. On ne sait plus qui l’on est vraiment. C’est un peu comme un deuil de la personne que l’on a cru être. Heureusement, ce trouble annonce, sans que nous le sachions, l’émergence de dimensions plus profondes de notre être.
« Ce qu’il y a de troublant dans le vécu de cette troisième étape, c’est le parfum de deuil qui s’en dégage – comme si cette inquiétude latente, cette sourde et indéfinissable angoisse ou cette insécurité préfigurait une mort à venir. En vérité, quelque chose est bien en train de mourir. Comme nous avons dû mourir à nous-même, lorsque nous étions enfant, pour devenir adolescent, nous devons aujourd’hui mourir à la personne que nous avons été : ce qui meurt est cette partie de nous si puissamment identifiée à cette Persona que nous nous sommes construite autrefois. Nous sommes réellement touchés et affectés par ce « décès ». […]
Mais ce n’est qu’une impression, si effrayante soit-elle. Il est beaucoup plus juste de dire que c’est une illusion qui est en train de mourir – une illusion de soi – et cela va libérer de la place pour que s’installe en nous davantage d’authenticité. Cette « mort » symbolique va rendre possible le déploiement d’autres dimensions de notre être. Ainsi, ce qui nous déprime lors de la transition du milieu de la vie est moins le deuil de notre jeunesse (comme on le croit trop souvent) que celui de la personne que nous avons cru être.«
Quatrième étape : s’ajuster à soi-même
Les interrogations commencent à s’apaiser. On accepte mieux ce processus et l’on s’ajuste en douceur via de subtils changements. C’est le temps des prises de conscience, du recentrage sur l’essentiel et de la reconquête de notre liberté intérieure.
Cinquième étape : devenir soi-même
Dernière étape : l' »individuation », autrement dit l’intégration apaisée, pleine et entière de toutes les dimensions de notre être.
Nous devenons plus souple, plus nuancé et l’on assume mieux les différentes facettes de notre personne. Le but ? Permettre l’émergence de notre « Soi » fondamental, cette part divine enfouie en nous. En le révélant à lui-même, nous nous révélons aussi à nous-même, confie l’auteur.
Viennent ensuite les concepts-clés de Soi et Moi définis par le psychanalyste Carl Jung : « La première moitié de la vie pourrait donc se comprendre comme un mouvement du Soi « intérieur » inconscient vers un Moi « extérieur » conscient » énonce le psychiatre.
Puis, le docteur précise :
« La transition du milieu de la vie est donc le point charnière entre les deux mouvements (de l’intérieur vers l’extérieur, puis de l’extérieur vers l’intérieur) : c’est le moment où s’articulent deux aspects différents de notre vie, par l’inversion de deux puissants mouvements psychiques. C’est pour cette raison qu’il est parfois si chaotique et source d’instabilité intérieure : des forces d’une incroyable puissance sont en jeu. Ces forces modifient en profondeur la vision que nous avons de nous-même, en faisant surgir dans notre conscience des dimensions que nous ne soupçonnions pas.
Cela induit immanquablement un déséquilibre dans notre identité, qui doit se déstructurer partiellement et se reformer pour intégrer ces nouvelles composantes. En définitive, c’est le moment de notre existence où nous commençons à sortir d’un état psychique fragmenté pour tendre vers un état psychique plus unifié. »
Le premier chapitre de « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans » conclut par une réflexion sur la dimension universelle de cette quête intérieure au cœur des grandes traditions spirituelles de l’humanité.
Puis, l’auteur termine en résumant : loin d’être une crise, le trouble du milieu de vie est en fait le signe heureux que nous entrons en contact avec l’essence lumineuse de notre être. Le mieux est donc de l’accueillir pour cheminer vers plus de plénitude :
« Le mal-être que nous pouvons ressentir au milieu de notre vie est paradoxalement la meilleure chose qui puisse nous arriver : il signe le fait que nous sommes en relation directe avec une partie extrêmement saine de nous-même – une dimension de notre être qui nous convie à plus de complétude. Ce trouble intérieur est la salutaire expression de cette nostalgie de nous-même où nous nous languissons de nous retrouver et où nous percevons, sans l’ombre d’un doute, notre besoin de « rentrer à la maison ». Ne commettons pas l’erreur d’y être sourd – ou, pire encore, de chercher à l’étouffer.«
Chapitre 2 : Accueillir en soi le meilleur de soi-même
Nous venons de l’observer dans le premier chapitre, au milieu de notre vie émerge souvent une impérieuse quête de soi. Par ailleurs, note l’auteur, c’est fréquent que nous n’ayons pris que très peu soin de nous-mêmes depuis des années.
La transition que nous traversons nous offre alors une chance, assure l’auteur : cesser cette auto-négligence devenue source de tensions insidieuses et comprendre le processus à l’œuvre pour tendre vers l’apaisement.
2.1 – Trois conseils pour bien vivre ce temps d’intégration
L’auteur de « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans » développe ici en quoi la transition du milieu représente un temps d’intégration. Il partage 3 conseils pour respecter et bien traverser cette étape.
Prendre son temps
La transition du milieu de vie demande patience. Car elle n’est pas « l’affaire de quelques semaines » mais dure, en général, plusieurs années.
Avant de changer radicalement de vie, il est primordial de prendre le temps de la réflexion. Au minimum 6 mois à 1 an. Céder à l’urgence engendre souvent des décisions hâtives aux conséquences fâcheuses.
« Il est donc capital, prévient l’auteur, de ne pas brûler tous les ponts derrière soi, de ne pas tout dynamiter, en se ménageant des solutions de repli si on réalise soudain qu’on fait fausse route. […] Ne l’oublions pas : nous avons affaire à un processus intérieur naturel qui a son propre rythme : il n’est pas linéaire ; il ne peut être ni raccourci ni accéléré.«
Accepter sa vulnérabilité
L’auteur de « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans » nous met ensuite en garde : le processus d’individuation est un processus de métamorphose intérieure qui nous rend plus fragile.
À l’image du crabe qui mute, un temps de retrait est nécessaire pour consolider sa nouvelle identité naissante, loin des prédateurs.
Quelques jours de solitude, de l’écriture ou un suivi psychologique peuvent y aider.
« Quels que soient les moyens utilisés, ils ont la même finalité : prendre un temps de pause et de réflexion pour laisser mûrir le processus. C’est ce que traverse la chenille quand elle s’apprête à devenir un papillon : elle a besoin d’entrer dans le silence de sa chrysalide et de se retirer du monde ; c’est dans l’obscurité, la solitude et la protection de son cocon que s’effectue sa métamorphose ; elle respecte le rythme naturel qui préside à sa croissance.«
Identifier ses résistances
Le Dr Christophe Fauré décrit ici les mécanismes inconscients qui, malgré notre désir de changement, freinent notre élan :
- La projection de la responsabilité sur autrui : « ce n’est pas moi le problème, c’est l’autre !«
- L’évitement des problèmes : « je slalome entre les obstacles, je n’ai même pas mal« .
- L’anesthésie par diverses addictions : « je me déconnecte pour ne pas penser« .
- La passivité : « je n’ai pas envie de me prendre la tête« .
Prendre conscience de ces résistances est un préalable pour avancer.
2.2 – La peur, moteur de la résistance au changement | 3 points clés
À mi-chemin de notre vie, nous hésitons à remettre en question ce que nous avons construit. Par crainte d’ouvrir la « boîte de Pandore » et de faire face à l’inconnu.
Pour le psychiatre Christophe Fauré, il est alors important de reconnaître et de comprendre ce qui se joue dans ces peurs pour évoluer.
Voici les 3 points clés développés dans cette partie du livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans » à ce sujet :
Redouter de quitter sa zone de confort
Le connu est rassurant, le prévisible sécurisant. Normal donc d’aspirer à la stabilité. Mais, poussé à l’extrême, nous devons savoir que cela bloque toute évolution.
L’auteur nous fait observer à ce propos que, par peur de l’inconnu, certains s’opposent au mouvement naturel de transformation intérieure à l’œuvre. Or, en agissant ainsi, ils restent prisonniers de leur zone de confort, au risque de le regretter amèrement plus tard.
Appréhender le regard des autres
Le regard des autres pèse lourd lorsque l’on s’apprête à changer. Craignant incompréhension et jugement, nous redoutons de déplaire à nos proches ou de les froisser si nous opérons des transformations qui les affectent.
Cette peur sournoise du conflit avec ceux qui comptent dans notre vie peut totalement tétaniser nos élans de changement, aussi légitimes soient-ils. Combien de rêves ou d’aspirations avons-nous étouffés dans l’œuf par crainte des réactions de notre entourage ?
Heureusement, le Dr Christophe Fauré nous rassure : gagnant en maturité et en assurance au milieu de notre existence, nous devenons moins dépendants du regard des autres. Leur approbation n’est plus ce sésame vital qui conditionne chacun de nos pas.
Cet affranchissement progressif peut nous rendre plus audacieux pour explorer de nouveaux territoires, même si cela dérange nos proches. Bien sûr, leur ressenti mérite considération. Mais ce surcroît de liberté psychique autorise désormais des prises de risque inédites.
Osons donc cultiver ce précieux détachement.
Identifier ses fausses croyances
Nos peurs se nourrissent de nos convictions erronées, intégrées depuis l’enfance.
La transition qui s’opère en milieu de vie est alors l’occasion de réexaminer ces croyances limitantes sur nous-mêmes. Car sans cette remise en question courageuse, nos peurs et nos blocages perdureront. Prenons donc la décision de faire ce « nécessaire retour » sur nous-même, invite l’auteur.
2.3 – Toute résistance est-elle négative ?
L’auteur de « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans » révèle ici pourquoi la résistance au changement n’est pas nécessairement négative. Elle a même parfois, affirme-t-il, « toute sa raison d’être« .
En effet, parfois, elle :
- Protège des décisions trop hâtives :
En freinant nos élans, la résistance au changement nous invite à examiner plus posément ce qui doit vraiment être transformé dans notre vie.
« Si vous sentez que quelque chose « frotte » intérieurement, alors que vous vous apprêtez à prendre une décision importante, n’adoptez pas nécessairement une attitude de défiance vis-à-vis de ce signal intérieur ; n’y voyez pas systématiquement l’expression d’une peur à dépasser : ce n’est pas toujours le cas. Il peut y avoir une forme de sagesse dans la résistance à céder […]. Toute la difficulté est de rester le plus lucide possible, afin de faire la distinction entre peur et sagesse, car force est de constater que, trop souvent, c’est la peur qui nous gouverne quand s’impose à nous la nécessité du changement.«
- Aide à prendre le temps d’intégrer :
Opérer des changements signifie renier ou abandonner une facette de soi à laquelle on s’est identifié pendant longtemps. Il est donc normal que cela ne puisse se faire du jour au lendemain.
Le psychiatre prend ici l’exemple de Nadine, une patiente. Dire « non » quand on le lui demandait était impensable durant son enfance, sous peine de ne plus exister aux yeux de sa mère et de perdre son amour. Nadine s’est ainsi construite avec l’idée qu’elle devait se plier aux exigences d’autrui pour être aimée.
Aujourd’hui, il lui faut réapprendre à faire des choix libres et éclairés dans son propre intérêt. Mais désapprendre des réflexes acquis pendant des décennies et se défaire de croyances aussi enracinées demande beaucoup de temps. Et cette transition vers plus d’authenticité suit rarement une trajectoire linéaire. Des allers-retours sont inévitables. Il est donc bon de respecter le rythme de cette intégration progressive pour la rendre sereine et pérenne.
2.4 – Agir malgré la peur
La transition du milieu de vie génère des bouleversements qui peuvent légitimement faire peur. On quitte nos repères et notre zone de confort pour s’aventurer vers l’inconnu.
Face à ce vertige, la tentation est grande de reculer et de renoncer à évoluer, observe le Dr Christophe Fauré. Pourtant, le psychiatre nous encourage à faire preuve de courage. Autrement dit, à avancer malgré la peur, à faire ce qui nous effraie, agir en dépit de l’angoisse qui nous tenaille.
Ce n’est pas facile, mais contrairement à ce que croient beaucoup de personnes, il ne faut pas nécessairement avoir confiance en soi pour sauter le pas. En réalité, lance l’auteur, c’est tout le contraire : la confiance en soi nait de nos actes courageux. Plus nous affrontons nos peurs et nous prouvons que l’on peut y arriver, plus nous gagnons en assurance.
Ainsi, en cultivant petit à petit notre courage et notre témérité face à l’adversité, nous construisons les bases d’une estime de nous-mêmes durable. Et nous nous garantissons par la même occasion une seconde partie de vie sans regret, où nous n’aurons pas à nous reprocher notre lâcheté.
Le message, dans cette partie du livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans » est donc le suivant : même terrifié, fonçons ! Notre audace sera récompensée.
2.5 – L’intégrité
Au milieu de notre parcours de vie, assure le Dr Christophe Fauré, nous prenons conscience que les différentes sphères de notre existence (vie professionnelle, familiale, relations amicales, épanouissement personnel, etc.) sont intimement liées et s’influencent mutuellement. Mais nous réalisons aussi que nous avons souvent négligé l’une de ces dimensions et que cela nous a appauvri.
La bonne nouvelle, c’est que, pour le psychiatre, la période de transition vers la maturité est idéale pour pallier à cela. Pour révéler les zones d’ombre de notre vie, ces pans que nous avons délaissés, et leur redonner vie. Elle est plus précisément « une invitation à prendre en compte toutes les dimensions de notre être, afin de les réunir en un tout cohérent » écrit le Dr Christophe Fauré.
Et en prenant soin de nourrir harmonieusement tous les aspects de notre personne, les efforts entrepris dans un domaine auront des répercussions positives partout ailleurs, assure l’auteur.
Chapitre 3 : Le corps et ses messages
Le troisième chapitre de « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans » porte sur le corps vieillissant, comme miroir du temps qui passe, et sur la difficulté que cela peut représenter.
Car en effet, nous dit le Dr Christophe Fauré, au milieu de la vie, le corps change et ne répond plus tout à fait à nos attentes. Les exemples qu’il mentionne racontent les ravages du temps que nous constatons, non sans dépit, à ce moment-là : perte de performances physiques, relâchement cutané, prise de poids.
Autrefois allié fiable et séducteur, le corps devient le témoin impitoyable de notre avancée en âge. Un miroir dans lequel il est parfois difficile de soutenir notre propre regard.
Alors comment apprivoiser ce vieillissement ?
3.1 – Un support d’identité
Le Dr Christophe Fauré commence par expliquer comment, quand notre corps se transforme avec l’âge, notre perception de nous-mêmes est ébranlée.
Notre corps est, en effet, le support de notre identité depuis l’enfance. Vers 50 ans, ses transformations peuvent alors être vécues comme une mort sociale douloureuse. Et plus notre persona s’est construite autour de l’apparence physique, plus ce déclin est difficile. Dans ce cas, perdre ses attributs de séduction fracture l’estime de soi. On peut aussi avoir l’impression de se « dématérialiser » sous les regards indifférents.
3.2 – Comment réagissons-nous ?
L’auteur de « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans » décrit alors les différentes attitudes que l’on peut observer face à ce corps qui vieillit.
La quête d’authenticité
Heureusement, le vieillissement nous pousse souvent à explorer d’autres aspects de soi, longtemps délaissés. En apprenant à exister au-delà des attributs physiques, nous gagnons en profondeur et en authenticité. Nos proches sont alors touchés par l’émergence de notre vraie nature.
L’abandon de soi
À l’inverse, d’autres délaissent leur corps avec excès, par manque d’estime d’eux-mêmes ou dans la reproduction de schémas parentaux négligents. Incapables de compenser la perte de leur principal support narcissique, ils sombrent alors dans « l’auto-abandon« . Mais le corps finit toujours par présenter l’addition, stipule l’auteur. Il faudra alors renouer le dialogue avec lui et panser nos blessures intérieures.
Le refuge dans la maladie
Au milieu de la vie, il arrive aussi que des personnes acculées par une pression psychologique ou affective insoutenable, ou le sentiment de ne plus trouver de sens à leur existence se réfugient dans la maladie. Ne sachant comment faire face à l’effondrement de leur Persona et à l’émergence de pans refoulés, ces personnes s’enferment dans une pathologie, physique ou psychique.
C’est ce que le Dr Françoise Millet-Bartoli appelle la « maladie refuge« .
Des maux ou des symptômes physiques comme des migraines, crises de coliques néphrétiques, troubles digestifs, spasmophilie surviennent alors. Ce sont des manifestations d’un trop-plein intérieur que le mental n’arrive plus à contenir.
Ces syndromes ont souvent une origine psychogène : la douleur physique facilite l’expression d’émotions bloquées. En effet, il est socialement plus acceptable de se plaindre d’une rage de dents que d’avouer sa colère rentrée. C’est en fait le corps qui exprime à notre place ce que nous n’osons formuler autrement, indique le Dr Christophe Fauré.
Par ailleurs, le statut protecteur de « malade » peut également combler un vide identitaire. Le problème, c’est que cela empêche souvent tout travail sur soi. Heureusement, parfois, ces maux finissent par livrer leur message ! La maladie devient, dans ce cas, une voie d’accès à notre for intérieur et encourage à l’introspection. Comme ce patient, Richard, qui découvre après un cancer la personne orgueilleuse et fermée aux autres qu’il était devenu. Si la prise de conscience n’induit pas toujours une guérison, concède le Dr Fauré, elle ouvre la porte à une paix intérieure libératrice.
La fuite en avant
Ceux qui n’existent que par leur enveloppe charnelle peuvent surinvestir désespérément leur corps pour contrer les outrages du temps, quitte à opter pour de lourds sacrifices.
Le Dr Christophe Fauré racontent ici le récit de plusieurs femmes. C’est le cas de Caroline qui multiplient les opérations de chirurgie esthétique. Selon lui, derrière ce leurre se cache souvent un manque d’estime de soi abyssal, hérité d’une enfance douloureuse.
Avant de changer notre apparence, l’auteur nous invite alors à examiner nos motivations : par exemple, la perte de désir de notre conjoint révèle-t-elle un problème dans notre couple ? Il est crucial d’être lucide sur nos intentions profondes, insiste l’auteur.
Car certes, l’arsenal médical peut atténuer les marques de l’âge. Mais sans recul, ces gestes superficiels peuvent nous éloigner de notre quête d’authenticité, affirme le psychiatre. À l’inverse, pratiquer une activité sportive peut traduire un réel désir de se prendre en main.
L’essentiel finalement est d’être au clair sur ses intentions.
3.3 – Se mettre à nu
Observons notre reflet dans le miroir avec bienveillance, conclue ici le psychiatre : trop souvent négligé ou maltraité, notre corps mérite respect ! Et s’il envoie des signaux de détresse via la douleur, sachons les écouter !
« La prochaine fois que vous serez dans votre salle de bains, regardez-vous nu dans le miroir. Ne détournez pas les yeux, même si un peu de gêne s’élève en vous. Réalisez que, trop souvent, vous n’avez pour votre corps que peu de considération, même si, en apparence, vous faites attention à lui. Vous l’avez facilement contrôlé durant la première moitié de votre vie, en le pliant à votre volonté pour qu’il vous serve sans broncher. Désormais, c’est une autre histoire : si vous ne lui accordez pas suffisamment de soin, d’attention et de respect, c’est lui qui va commencer à prendre le contrôle de votre vie. Il risque de vous imposer ses limites, en réponse à la négligence ou aux agressions multiples que vous lui avez peut-être fait subir.«
Notre corps est le fidèle allié qui nous accompagnera pendant plusieurs décennies encore, alors prenons-en soin avec une alimentation saine et du sport. Et en apprenant à l’aimer, à reconnaître sa beauté unique, c’est également notre estime de nous-mêmes qui grandira.
Alors adressons-lui, chaque jour, notre gratitude.Il n’est jamais trop tard pour commencer ! termine l’auteur.
Chapitre 4 : Le couple et l’amour
Le quatrième chapitre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans » revient sur les changements qui se produisent dans notre couple et les relations amoureuses au milieu de vie.
Car plus âgés, les partenaires ne sont plus ceux qu’ils étaient à leur rencontre. « L’amour a mis des lunettes » écrit joliment le Dr Christophe Fauché. Plus mûrs, plus lucides sur eux-mêmes, de puissants changements intérieurs s’opèrent. Même célibataire, le processus d’individuation transforme nos aspirations : et si la relation de couple n’était plus la clé du bonheur ?
4.1 – Vivre à deux la transition du milieu de vie
Un processus pas toujours synchrone
L’auteur commence par nous rappeler qu’au milieu de la vie, les partenaires ont évolué ; leur relation repose moins sur la passion que sur la complicité.
Un vaste ensemble de repères conscients et inconscients en fait [l’auteur parle de la relation de couple] un pilier essentiel de votre existence. L’amour-passion n’est peut-être plus au rendez-vous, mais une douce affection et un profond attachement l’un envers l’autre ont pris le relais. Pour nombre de couples parvenus au milieu de la vie, l’intensité émotionnelle s’est souvent estompée pour laisser place à plus d’intimité et de sécurité relationnelle, source d’une calme complicité.
On découvre aujourd’hui d’autres facettes du mot « aimer », d’autres façons de communiquer, dans une meilleure compréhension et une meilleure acceptation de qui est l’autre. De même, sans vous le formuler explicitement ou sans même en avoir pleinement conscience, vous percevez votre conjoint comme celui ou celle qui va, avec un peu de chance, vous accompagner jusqu’à votre dernier souffle. C’est également en cela que la relation est vécue comme importante et précieuse, car elle a le pouvoir de mettre à distance la peur de vieillir… et de mourir… seul.
Pour autant, le processus d’individuation qui s’amorce peut déstabiliser le couple. Chacun mute à son rythme. Si l’on ne saisit pas que ces mouvements intérieurs sont simultanés mais pas synchrones, des incompréhensions peuvent alors naître.
Attention aux projections
Facile alors de vouloir rendre l’autre responsable de notre mal-être, fait remarquer le Dr Christophe Fauré. Pourtant, continue-t-il, ce sentiment diffus préexistait souvent à la relation.
Il est alors important de réaliser que notre partenaire ne peut combler tous nos manques. Une part du travail nous revient.
Redéfinir le projet conjugal
Le milieu de vie, c’est, pour beaucoup d’entre nous, la période où le couple parental s’efface. Il est alors temps d’investir la dimension conjugale.
Sans tout chambouler, l’auteur nous invite à échanger sur nos aspirations respectives avec notre conjoint. Car selon lui, cela donne un nouvel élan à la relation. Et nous possédons déjà un socle solide pour le faire.
« L’enjeu est de définir ou de redéfinir ensemble un projet de couple. […]. Les ajustements se font spontanément si votre relation a été jusque-là harmonieuse. Il est même possible que la transition du milieu de la vie soit l’occasion de vous retrouver l’un l’autre, alors que vous vous étiez un peu perdus de vue. De fait, vous pouvez compter sur de solides acquis ; vous n’en êtes plus aux premiers temps de votre relation où les fondations de votre couple étaient encore fragiles : vous avez construit ensemble tellement de choses, noué tellement de liens avec vos proches et vos amis, traversé tellement de crises ou de périodes houleuses que vous disposez aujourd’hui d’un capital humain et relationnel qui constitue un socle de qualité.«
Le psychiatre poursuit :
« La transition du milieu de la vie invite à rechercher une nouvelle authenticité dans la relation, une nouvelle intimité, une nouvelle raison de se choisir : se choisir par rapport à ce qui émerge de nouveau chez l’un et chez l’autre, mais aussi se rechoisir par rapport à ce qui existe et que l’on souhaite préserver. En effet, les raisons qui ont poussé à se choisir autrefois ne sont plus tout à fait les mêmes que celles qui poussent à se re-choisir aujourd’hui. Il y a des attitudes ou des comportements de votre conjoint dont vous ne voulez plus. Il y a des compromis que vous n’avez plus envie de faire.
Le Dr Christophe Fauré conclut alors :
« Il est alors grand temps de mettre cartes sur table et d’en parler le plus constructivement possible.«
De l’art de la conciliation
Le Dr Christophe Fauré souligne que des changements intérieurs s’opèrent aussi chez notre partenaire simultanément aux nôtres. Il est alors essentiel de les accueillir tout en restant disponible à nous-même.
Selon le psychiatre, l’enjeu est de cultiver une relation intime, sans pour autant tomber dans une dépendance affective malsaine. Plutôt que d’attendre passivement que nos besoins soient devinés, affirmons-les avec assertivité ! Ne laissons plus nos frustrations putréfier le terreau conjugal.
Faire une place aux désirs émergents
Revendiquer plus fort nos aspirations personnelles (liées au processus d’individuation), peut engendrer des tensions au sein du couple, reconnaît le Dr Fauré. Son conseil pour les apaiser ? Cultiver des projets communs fédérateurs, tout en aménageant des espaces d’épanouissement individuel pour chaque partenaire.
À l’image du funambule qui avance en oscillant, l’auteur préconise d’instaurer une saine alternance entre rapprochement et prise de distance, entre intimité partagée et liberté revendiquée. Selon lui, ce subtil jeu de balancier serait la clé d’une relation équilibrée et épanouie.
4.2 – Un temps pour se rechoisir
Le Dr Fauré explique ici que nous sommes attirés par des partenaires exprimant des qualités refoulées en nous. Ils incarnent nos pans de vie « non choisis » et répondent à notre quête de complétude.
Mais en réintégrant ces dimensions via le processus d’individuation, ils nous paraissent, à présent, moins « nécessaires ». D’où des tensions.
Alors, au lieu de reprocher à l’autre de ne plus nous combler, l’auteur nous encourage à accepter qu’il ne puisse pas répondre à tous nos besoins. Débarrassé du poids de nos attentes déçues, notre partenaire apparaît différemment. Et de là peut naître un nouvel élan :
« C’est là que pointe un nouvel enjeu de la transition du milieu de la vie : dégager la relation de la charge de nous rendre « entier » et la laisser exister pour ce qu’elle est, comme la cerise sur le gâteau de notre vie. La relation devient alors un « plus » qui embellit notre existence, en l’affranchissant de la lourdeur de notre besoin d’exister via notre conjoint(e). Elle cesse d’être perçue comme une béquille à nos (supposées) défaillances personnelles. Libérée de ce fardeau et de ces écrasantes attentes, la relation peut véritablement prendre son envol et nous enseigner le véritable sens du mot « amour ».«
4.3 – La relation extraconjugale au milieu de la vie
Pour le Dr Christophe Fauré, la conjonction entre une relation déjà en souffrance et le questionnement existentiel propre à cette transition qu’est le milieu de vie peut favoriser l’infidélité. Et plus particulièrement, le fameux « démon de midi« , terme pour qualifier dans le langage populaire, « une relation amoureuse entre une personne d’un certain âge et une autre souvent plus jeune« .
Avant de tirer des conclusions hâtives et de tout remettre en cause, le psychiatre nous suggère plutôt de comprendre ce qui se joue dans ce type de relation.
Car pour lui, derrière la différence d’âge séduisante, se cachent, en réalité, des aspirations plus profondes, communes à beaucoup, chez l’homme comme chez la femme. Celles-ci peuvent être, par la quête de sens face à la prise de conscience du temps qui passe, la peur panique de vieillir, un besoin viscéral de continuer à plaire et séduire, etc.
Toutefois, concède l’auteur, si la différence d’âge est propice au fantasme, le décalage générationnel, grisant au départ, devient vite un obstacle. La personne infidèle finit le plus souvent par réaliser qu’elle ne pourra jamais combler par procuration ce vide intérieur et ces aspirations inassouvies.
Une douloureuse mais salutaire prise de conscience ! Car après la déflagration de cette « bombe » relationnelle, de nombreux couples parviennent à se reconstruire sur des bases plus saines, autour d’une compréhension approfondie de leur fonctionnement singulier.
4.4 – Divorcer au milieu de la vie
Malgré les difficultés, nombreux sont ceux qui franchissent le pas du divorce à 45-55 ans, las d’une relation qui s’est essoufflée.
Outre l’angoisse de ne plus plaire, il faut accepter de quitter un confort matériel et émotionnel durement acquis sans savoir ce qui nous attend. Et sans compter le coût financier ou la culpabilité de faire souffrir ses proches.
Pourtant, le Dr Christophe Fauré voit dans cette rupture une opportunité de rebondir et de s’accomplir. Comme le suggère l’idéogramme chinois « crise », le danger côtoie ici l’opportunité. À nous de savoir la saisir.
Le ressentiment ou l’incompréhension sont souvent au rendez-vous. Aussi, le psychiatre nous invite à considérer ce temps du célibat comme un sas de retour à soi, où panser nos blessures avant d’explorer de nouveaux possibles. Rien ne sert de brûler les étapes par peur panique de la solitude. Une relation épanouie avec soi-même est la garantie d’une rencontre réussie, souffle l’auteur.
4.5 – Commencer une relation au milieu de la vie
Nombre de célibataires rêvent, après plusieurs années de solitude ou une relation brisée, de vivre à nouveau une belle histoire. Mais passé 50 ans, la peur de ne plus plaire, avec un physique moins avantageux et le fardeau des désillusions vécues, sape bien des élans.
Sans compter le poids du passé : après des années de vie commune, il n’est pas aisé de se lancer dans une nouvelle histoire.
Alors, comment raviver la flamme de l’espoir ?
Selon le Dr Christophe Fauré, la clé, c’est la confiance en soi.
Selon lui, en apprenant à s’aimer pleinement, avec nos forces et nos fragilités, nous devenons rayonnants ! Un travail psychothérapeutique, mais aussi une remise en question de nos habitudes de vie, peuvent y aider. Car il n’est jamais trop tard pour devenir la plus belle version de nous-mêmes, rappelle l’auteur de « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans« .
Mais alors où rencontrer l’âme sœur ?
Si la famille ou les amis restent de formidables intermédiaires, Internet s’est imposé pour des millions de gens.
Certes, la magie opère rarement derrière un écran. Mais accepter ce pas, aussi artificiel soit-il, permet bien souvent une première rencontre déterminante.
Ainsi, en dépit des a priori, les sites ont le mérite de favoriser la mise en relation. Charge à nous, par la suite, de provoquer l’étincelle ! Et si cette persona virtuelle cachait l’être d’exception que nous cherchons depuis si longtemps ? La technologie moderne pourrait bien avoir le dernier mot sur le romantisme…
Chapitre 5 : Les relations avec les enfants et les parents
Dans le chapitre 5 de son livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans« , le Dr Christophe Fauré montre en quoi la transition du milieu de vie est une véritable rencontre avec notre for intérieur.
Il nous fait observer que, loin d’être un processus solitaire, celle-ci impacte et métamorphose aussi beaucoup nos relations avec nos proches, notamment nos enfants et nos parents.
5.1 – L’adolescence, une autre mutation
L’auteur constate d’abord que l’adolescence des enfants coïncide souvent avec notre propre remise en question existentielle de parents quadragénaires.
Or, durant ces années-là, les règles du jeu changent à une vitesse vertigineuse. On peine à suivre le tempo, le chaos s’installe ! Nos ados nous snobent et nous malmènent sans vergogne, quand nous-mêmes sommes fragilisés par nos mutations intérieures, et donc beaucoup plus vulnérables à leurs sautes d’humeur.
Difficile dans ce contexte de continuer à assumer sereinement notre rôle de parents, consent l’auteur. D’autant que derrière chaque crise d’adolescence perce la nostalgie de l’enfant câlin et obéissant que nous avons tant chéri.
Alors comment traverser l’orage ?
Pour le Dr Christophe Fauré, la réponse est claire : en maintenant coûte que coûte le dialogue, en osant la confidence sincère, pour rétablir une relation d’adulte à adulte empreinte de respect. Même si notre adolescent fait mine de ne pas écouter, il comprend plus qu’on ne l’imagine. Ces marques de considération pacifient bien des rapports explosifs !
5.2 – Quand les enfants quittent la maison
Et puis vient le moment tant redouté du départ définitif de nos petits. Si les mères sont culturellement préparées à ce « syndrome du nid vide« , ce serait finalement les pères qui souffriraient le plus de l’abandon.
Mais des études récentes dédramatisent ce passage obligé : en effet, investis dans d’autres sphères, finalement, il semblerait que, nous, pères et mères, vivions plutôt ce départ comme un soulagement. Et la relation avec nos grands enfants gagnerait même en maturité une fois le cordon coupé !
« Les enfants manquent à leurs parents, c’est indéniable – mais, sur la base des recherches que j’ai menées auprès de ces parents, ce qui se passe en réalité est à l’opposé du syndrome du nid vide. La majorité des parents font part d’une plus grande liberté, d’une reconnexion avec leur partenaire et de davantage de temps disponible pour se consacrer à leurs propres activités ou hobbies.«
Reste que, pour nous parents, cette séparation est porteuse d’un subtil deuil qu’il nous faut accueillir et panser avec douceur, confie l’auteur. Il nous faut composer avec le manque, tout en célébrant fièrement l’envol de nos oisillons vers leur vie d’adultes épanouis. Et parfois, la distance est trop douloureuse. Il est alors capital d’oser en parler et énoncer nos besoins.
« Son départ peut s’accompagner d’une réelle dépression ou d’un pénible sentiment de perte de
sens. Alors il faut se poser cette question : « Est-ce que le départ de mes enfants est la seule et unique raison de mon désarroi ? » Ce départ peut effectivement faire caisse de résonance avec d’autres pertes ou questions existentielles qui s’imposent à vous aujourd’hui.«
5.3 – Construire une autre relation avec vos parents
Inévitablement, la remise en question du milieu de vie réactive aussi notre histoire familiale. Le miroir aux alouettes de nos parents vole en éclats : derrière le vernis des souvenirs rejaillissent les blessures mal cicatrisées de notre enfance.
Le Dr Christophe Fauré nous invite alors à réévaluer nos parents avec compassion. À voir en eux des êtres cabossés, conditionnés par leur propre éducation. Des rêveurs contrariés qui ont fait de leur mieux, mais n’en ont pas moins reproduit auprès de nous leurs schémas limitants.
Pour l’auteur, identifier ces blocages hérités qui nous entravent encore est le premier pas vers la liberté. Nous pouvons choisir de ne pas répéter à notre tour ces schémas avec nos propres enfants. Et de vivre, pleinement, cette vie qui est la nôtre.
5.4 – Devenir le parent de son parent
Ironie de cette période de milieu de vie : il n’est pas rare, poursuit l’auteur, de devoir endosser un rôle de soutien auprès de nos parents, au moment même où nous sentons nos forces décliner. Or, rien ne nous a préparé à ce renversement des rôles, à devenir le parent de ce père ou de cette mère âgé.e ou dépendant.e autrefois si puissant.e. Outre la fatigue, ce renversement des rôles réactive souvent des rancœurs enfouies.
Pourtant, aussi exigeant soit-il, accompagner la vieillesse de nos parents est aussi une opportunité de leur rendre l’amour inconditionnel jadis reçu. Pour le Dr Christophe Fauré, ce dévouement guérit parfois les blessures.
Mais dans tous les cas, prévient-il, ne nous oublions pas : au sein de la « génération sandwich« , pensons à nous ressourcer !
5.5 – Perdre un parent au milieu de la vie
Entre 45 et 60 ans, la mort d’un parent n’a rien d’improbable, rappelle l’auteur.
Là-aussi, le deuil est l’occasion de revisiter le passé. Cette relecture parfois douloureuse que nous en faisons est une période propice pour tenter d’apaiser les blessures relationnelles, même si nous avons parfois le sentiment qu’il est trop tard.
Lorsqu’ils perdent leurs parents, certains ressentent même étrangement un certain soulagement à se libérer d’une emprise ou figure écrasante. Cela n’a rien d’incompatible avec le manque et la peine, précise l’auteur, comme dans cet exemple :
« Je peux enfin vivre ma vie, reconnaît Victor, 54 ans, après le décès de son père. Je l’aimais et je sais qu’il m’aimait, là n’est pas la question – mais je me sentais toujours soumis à son approbation. C’était très subtil, mais très présent en même temps. Aujourd’hui, même s’il me manque et que je pleure son départ, je me sens plus libre intérieurement que je ne l’ai jamais été.«
Quoi qu’il en soit, cette perte nous confronte à notre propre finitude. À nous désormais, d’y puiser de quoi donner un sens profond au temps qu’il nous reste à vivre…
Chapitre 6 : La vie professionnelle
Au sommet de leur carrière, de nombreux quadragénaires sont saisis par un profond questionnement existentiel.
Ce questionnement est à écouter avec discernement et courage. C’est ce que l’auteur de « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans » propose d’étudier dans ce nouveau chapitre.
6.1 – Au sommet… et au creux de la vague
Le Dr Christophe Fauré décrit ici un paradoxe courant : au zénith de leur carrière, de nombreux quadragénaires se sentent étouffés et insatisfaits dans leur travail. Une étude internationale pointe ce creux psychologique autour de 50 ans. Malaise d’autant plus fort que notre société valorise beaucoup le succès professionnel, en particulier chez les hommes.
Mais derrière les apparences, certains réalisent tardivement avoir trop investi leur travail, souvent pour combler un manque affectif. Forcés de constater que le Graal de la réussite sociale ne les transporte plus, la désillusion est là. Et ils sombrent.
De plus, cette transition est aussi le moment de faire le deuil de certains rêves professionnels irréalisables :
« Autant de deuils que nous devons bon gré mal gré intégrer : nous ne serons jamais membre du conseil d’administration de notre entreprise, nous ne serons pas reconnu comme le meilleur journaliste de notre rédaction, nous n’obtiendrons jamais telle promotion… Mais, au bout du compte, avons-nous toujours envie de cela ? Peut-être. Peut-être pas.«
Pour l’auteur de « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans« , heureusement, après un passage obligé dans la zone de turbulences, les choses finissent par s’apaiser. À condition d’avoir su écouter les appels intérieurs du processus d’individuation.
Nous réalisons alors que nous pouvons opérer des changements en douceur, sans tout bouleverser. L’essentiel étant de se recentrer sur l’authenticité et la quête de sens qui nous animent au plus profond.
6.2 – Redéfinir sa vie professionnelle au milieu de la vie
Heureusement, nous rassure l’auteur, il n’est pas trop tard pour opérer un virage à 180° et se réorienter vers des rivages qui chantent à notre âme. Les « quadras » disposent même de sérieux atouts : recul, connaissance de soi, vécu… Attention toutefois à ne pas céder aux sirènes de la précipitation et du fantasme, prévient le psychiatre.
Ainsi, nous devons identifier clairement la source de nos frustrations. C’est primordial ! lance le Dr Christophe Fauré. De même, nos aspirations profondes méritent que nous les examinions : quelles valeurs voulons-nous incarner ? Où puiser l’épanouissement ? Dans quel secteur nos talents apporteront-ils de la valeur au « collectif » ?
Une fois la direction fixée, il nous faut accepter l’exigeant travail de la maturation intérieure et extérieure. Rédaction du CV, formation complémentaire, gestion financière… Tout est affaire de planification, de patience et de détermination.
Mais le jeu en vaut la chandelle, promet le psychiatre : en domptant nos peurs archaïques, nous dessinerons peu à peu les contours du professionnel épanoui enfoui en nous. Et trouverons enfin notre juste place !
Chapitre 7 : Enrichir sa vie
Le chapitre 7 du livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans » évoque l’évolution de notre vie personnelle, de nos priorités.
Car si notre mode de vie fonctionnait hier, des ajustements s’imposent peut-être aujourd’hui :
« « Ce qui était vrai ou important au matin de notre vie peut cesser de l’être dans son après-midi », écrit Carl G. Jung. Certains aspects de votre vie qui fonctionnaient bien autrefois fonctionnent peut-être moins bien aujourd’hui. Cela ne veut pas dire que vous avez fait fausse route. Non, vous avez simplement évolué, mûri et modifié vos priorités et vos axes de vie. Il vous est demandé aujourd’hui de construire un pont sur l’avenir. D’un côté, il va s’appuyer fermement sur ce que vous avez construit de bon et de solide durant la première moitié de votre vie ; de l’autre, il va s’étayer sur ce que vous avez envie de faire de votre existence dans sa seconde moitié.«
Ainsi, notre quête sera de donner plus de sens et de saveur aux années restantes. Et pour y parvenir, ouvrons-nous avec confiance à tous les possibles qui s’offrent à nous, clame l’auteur.
7.1 – Les 4 axes de transformation personnelle
Dans la première partie du chapitre 7 du livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans« , le Dr Christophe Fauré nous propose quatre axes pour opérer une transformation personnelle positive.
1er axe : Continuer, ajuster, arrêter, initier
L’auteur suggère d’appliquer ces quatre actions dans sept domaines clés de notre vie, à savoir à :
- Notre relation au corps,
- Notre partenaire,
- Nos enfants,
- Nos parents,
- Notre travail,
- Nos loisirs,
- Notre vie spirituelle.
Cela offre 28 possibilités concrètes d’amélioration.
Par exemple, pour notre corps, on peut continuer à se faire masser pour s’apaiser, ajuster notre alimentation pour la rendre plus saine, arrêter de fumer et initier une nouvelle activité physique.
2ème axe : Se montrer le plus concret et le plus spécifique possible.
Le psychiatre souligne qu’il est essentiel d’être le plus concret et le plus spécifique possible dans nos objectifs pour leur donner une chance de se réaliser.
En effet, un objectif vague comme « Je veux être plus serein » a peu de chances d’aboutir. Il vaut mieux planifier précisément les étapes à franchir comme faire du yoga deux fois par semaine.
3ème axe : Hiérarchiser ses priorités et leur donner la primauté
Nous ne pouvons pas tout accomplir simultanément. Nous devons alors apprendre à ordonner nos désirs par ordre d’importance, même si renoncer à certains n’est pas aisé. Et assurons-nous que nos nouveaux choix reflètent nos aspirations actuelles, non celles d’autrefois.
4ème axe : Se fier à sa boussole intérieure
Enfin, le Dr Christophe Fauré indique que nous pouvons évaluer si nous sommes sur la bonne voie grâce à notre « boussole intérieure » : si on se sent plus heureux, apaisé, plein d’énergie positive ou de bien-être, c’est qu’on avance dans la bonne direction, en phase avec nos aspirations profondes. L’essentiel est de trouver la voie qui nous libère intérieurement.
7.2 – La créativité pour enrichir votre vie
Le psychiatre met ensuite l’accent sur l’importance de la créativité pour donner un nouvel élan à la seconde moitié de sa vie.
Il cite une étude démontrant que la créativité connait deux pics au cours de la vie : autour de 20 ans et autour de 50 ans. Contrairement aux idées reçues, la cinquantaine n’est donc pas trop tard pour exprimer sa créativité.
Le Dr Christophe Fauré partage de nombreux exemples inspirants de personnes qui se sont lancées dans une activité créative à mi-parcours : apprendre la musique, créer un blog, militer dans une association, cuisiner la gastronomie du monde, refaire la décoration de sa maison selon les principes du feng shui…
Il souligne qu’il ne faut pas se limiter et ne pas croire que seuls les artistes talentueux ont le droit de créer. Tout le monde peut laisser libre cours à son imagination, et ce, dans de multiples domaines.
L’auteur termine en nous invitant à répondre à un questionnaire très complet pour faire le point sur nous-mêmes. Quels sont nos rêves d’enfance abandonnés ? Nos aspirations actuelles ? Nos talents non exploités ? Quels sont nos projets ? Qu’aimerions-nous devenir ? Autant de pistes pour insuffler une nouvelle dynamique créative à cette deuxième partie de notre vie.
7.3 – Les apports de la psychologie positive pour enrichir la vie
Le Dr Christophe Fauré présente ici la « psychologie positive« . En gros, cette approche scientifique vise à étudier ce qui va bien chez un individu plutôt que ses difficultés.
Aussi, l’auteur du livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans » explique que selon cette théorie, une vie heureuse repose sur 3 piliers. Cette vie doit être :
- Plaisante : faite de loisirs et d’émotions positives.
- Engagée : avec un investissement dans un projet qui nous motive.
- Pleine de sens : en accord avec nos valeurs.
Les deux fondateurs de cette école ont aussi identifié 24 forces et vertus universelles comme, par exemple, la créativité, la curiosité, le courage, l’intelligence émotionnelle… Celles-ci sont développées en annexe du livre. Ici, l’idée est de repérer nos 5 forces dominantes pour les cultiver.
L’auteur présente ensuite une étude prouvant l’efficacité de méthodes issues de la psychologie positive contre la dépression. Parmi les exercices : noter chaque jour 3 événements positifs vécus et exprimer sa gratitude de façon précise pour certaines choses.
Il souligne que l’intérêt de la psychologie positive est qu’elle nous offre des outils concrets, validés scientifiquement, pour devenir acteur de notre propre bonheur et de notre accomplissement personnel.
7.4 – Vous faire accompagner pour enrichir votre vie
L’auteur fait part ici de l’intérêt que nous aurions à nous faire accompagner lors de notre transition du milieu de vie pour en retirer tous les bienfaits.
En effet, pour lui, le passage du milieu de vie est une occasion unique de grandir qu’il ne faut pas laisser passer. Mais il est aussi, souvent, solitaire car notre entourage ne vit pas forcément la même chose. L’idée est donc de trouver un espace de parole pour partager nos questionnements existentiels.
Dès lors, plusieurs options s’offrent à nous :
- La thérapie, individuelle ou de couple, peut aider à y voir plus clair. Attention cependant à choisir un thérapeute qui connaisse bien les enjeux du milieu de vie.
- Les groupes de parole entre pairs sont aussi très enrichissants pour confronter nos expériences.
- Des stages de développement personnel permettent d’explorer de nouvelles voies.
- Le mentorat ou le coaching apportent un regard extérieur précieux et stimulant.
Quelle que soit la formule, l’auteur insiste sur l’importance de ce processus pour nous ouvrir à ce qui était enfoui en nous et que nous n’osions pas regarder.
Chapitre 8 : Quête de soi, quête de sens | La spiritualité au milieu de la vie
Le dernier chapitre du livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans » commence par une histoire saisissante pour introduire le sujet de la quête spirituelle, étudiée dans cette dernière partie du livre :
Viktor Frankl, médecin, a 39 ans quand il est déporté à Auschwitz. Cette terrible expérience lui permet d’élaborer une théorie sur le sens de la vie : contrairement aux plus robustes, il observe que ce sont les plus faibles qui résistent le mieux. Pourquoi ? Parce que ces derniers savent développer une vie intérieure qui laisse la place à l’espoir et qui questionne le sens.
De retour des camps, le Dr Frankl fonde alors ce qu’on appelle la « logothérapie ». Cette thérapie se base sur l’idée que les troubles psychiques résultent d’un vide existentiel. Car, comme Carl Jung, Viktor Frankl pense que l’être humain est en quête constante de sens et transcendance.
Pour l’auteur, c’est bien ce désir profond d’une existence riche de sens, réponse à notre aspiration à la plénitude, qui s’éveille au milieu de notre vie. Et cette quête relève, dit-il, de notre dimension spirituelle.
8.1 – Qu’entend-on par « spiritualité » ?
Voici les idées principales que commence par exposer l’auteur du livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans » pour mieux comprendre ce qu’est cette dimension spirituelle.
Spiritualité Vs religion
L’auteur clarifie d’abord la différence entre « spiritualité » et « religion ».
L’étymologie du terme « spiritualité » renvoie à « spiritus« , le souffle : la spiritualité a donc trait à ce qui respire en nous, à cet espace de respiration intérieure. On le voit d’ailleurs très bien dans les pratiques méditatives qui utilisent la respiration comme ancrage corporel de cette dimension.
Ainsi, prendre soin de son corps revient à prendre soin de son esprit, rappelle l’auteur. Dans la même idée, se libérer psychologiquement de ses blocages émotionnels et schémas limitants crée un espace intérieur propice au développement spirituel.
La spiritualité, partie intégrante de l’être
Le psychiatre explique ensuite que, contrairement à Freud qui ne voyait pas cette dimension comme essentielle, Jung considérait la spiritualité comme partie intégrante de l’être. Il pensait qu’elle était indispensable à l’équilibre psychique d’un individu.
La spiritualité laïque
Le Dr Servan-Schreiber tentait, quant à lui, de définir ce qu’est une « spiritualité laïque », c’est-à-dire sans référence à une religion instituée. Pour lui, il s’agit de la quête d’un sentiment élevé en nous, celle d’un lien créateur à l’univers et au monde. C’est une aventure intérieure qui se nourrit de moments intenses, faits de beauté, de partage ou de solitude. Elle est accessible à tous.
La spiritualité au quotidien
L’auteur souligne enfin que la spiritualité s’ancre dans le quotidien. Elle nous permet alors de voir au-delà de la routine. Elle est spécifique à chacun d’entre nous et à notre propre perception du réel.
Qui dit spiritualité, dit nécessairement chemin intérieur
Si elle s’ouvre à autrui, la démarche spirituelle nécessite d’abord de faire un chemin intérieur, faute de quoi on risque de continuer à s’oublier soi-même, rappelle l’auteur. Un travail psychologique préalable peut alors préparer le terrain de cette quête de sens.
L’auteur raconte avoir lui-même expérimenté ce couplage psychologie + spiritualité pour répondre à ses questions existentielles en se retirant deux ans dans un monastère bouddhiste au mitan de son existence. Il explique ainsi avoir réaliser combien la spiritualité est essentielle à une authentique paix intérieure, et ce, quelle que soit la voie empruntée.
8.2 – Secrets de vie
Dans cette partie du livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans« , l’auteur est allé recueillir les paroles de personnes en fin de vie pour savoir ce qui avait donné sens à leur existence.
Ainsi, de cette enquête, plusieurs points reviennent de façon récurrente, comme par exemple, le fait d’avoir :
- Aimé et pris soin de ses proches,
- Créé des liens significatifs,
- Contribué au bien-être d’autrui,
- Fait la paix en soi.
Une autre étude a été menée auprès de 235 personnes jugées « sages » par leur entourage. Celle-ci fait ressortir 5 ingrédients d’une vie réussie, à savoir :
- Être intègre et honnête avec soi-même,
- Ne laisser aucun regret derrière soi sur ce qu’on a fait ou non de sa vie,
- Vivre dans l’instant présent,
- Apprendre à aimer et à agir avec bienveillance,
- Donner plus que recevoir.
Pour l’auteur de « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans« , ces thèmes universels indiquent autant de directions spirituelles à explorer, sans affiliation à une doctrine particulière.
Le Dr Christophe Fauré développe alors quelques-unes de ces pistes à travailler :
- Être honnête avec soi-même est le pilier du processus d’individuation à mi-parcours de sa vie. Cela passe par l’acceptation sereine de la réalité. Et nécessite de faire la paix avec son passé.
- La peur de la mort renvoie souvent à la peur d’une vie non vécue. D’où l’importance de saisir sa vie à pleines mains. Dans cette optique, « se poser« , à cette période de notre vie, permet de retrouver la clarté de notre être, masquée par l’agitation. Nous pouvons notamment pratiquer la méditation de pleine conscience : celle-ci apprend à vivre l’instant présent, dans une attention consciente à soi et au monde, confie l’auteur. Pour autant, elle ne suffit pas, continue-t-il : son but ultime est la réalisation de notre Nature profonde et de celle de toute chose. C’est ce qu’on appelle l’Éveil.
- Enfin, « aimer » procure un sentiment de sens. En prenant soin de nous dans ce mitan de l’existence, nous devenons plus disponibles aux autres et inspirants pour nos proches. C’est un acte d’amour que de cheminer vers notre meilleur potentiel.
Finalement, au milieu de la vie, la quête spirituelle nous tend la main pour donner corps et substance à notre recherche de sens. Pour le Dr Christophe Fauré, elle vient parfaire, par une dimension verticale, tout le travail horizontal de transformation de soi.
8.3 – Une recette du bonheur ?
Dans cette dernière partie du livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans« , l’auteur commence par partager deux études. Ces études ont pour but de comprendre ce qui procure le bonheur dans une vie. Ainsi :
- La première, menée à Harvard sur 780 hommes durant 75 ans, démontre que nos relations sociales sont la clé du bien-être, quel que soit notre milieu. Plus on entretient des liens affectifs riches, plus on est heureux et en bonne santé.
- La seconde étude révèle que le sentiment d’accomplissement provient des actions que nous réalisons au-delà de notre intérêt personnel, de notre investissement pour autrui via des projets éducatifs ou sociaux. Donner semble donc plus essentiel que recevoir.
Donner plus que recevoir
Notre quête de spiritualité au milieu de notre vie nous pousse justement à nous tourner vers le monde. Et au regard des études mentionnées, cet élan vers les autres est positif. En sortant de notre coquille ego, nous pouvons trouver, dans le don de nous-mêmes, ce supplément d’âme qui illuminera notre seconde vie.
Attention tout de même, servir autrui n’est pas une condition sine qua non pour être heureux. Et cela ne demande pas obligatoirement de réaliser des choses extraordinaires ou spectaculaire. Pour l’auteur, ce doit être une question de « vocation », d’appel intérieur qu’il faut assumer et qui doit être source de joie : s’occuper de ses proches, mener une action humanitaire, protéger l’environnement… peu importe.
Transmettre
« La première moitié de la vie est un temps d’acquisition et de construction. Au milieu de la vie, quelque chose s’inverse progressivement et l’idée de restitution ou de transmission prend de plus en plus d’importance. Cela concerne bien sûr la transmission de ce qui a été accumulé au niveau matériel, mais un mouvement beaucoup plus global s’initie souvent en soi, indépendamment d’un patrimoine que l’on pourrait transmettre.«
« Transmettre« , souligne l’auteur, permet de laisser une trace, d’offrir aux autres ce qu’on est. Et cette transmission de notre essence peut prendre des formes très simples au travers de nos expériences de vie :
« Vous n’avez pas besoin de livrer au monde un héritage d’exception pour y trouver du plaisir et un sentiment de plénitude. Votre héritage peut être le fruit naturel de votre expérience de vie, en tant que parent, en tant que conjoint, en tant que membre de votre communauté. Il peut être le fruit des circonstances, heureuses ou malheureuses, de votre existence. Là où elles peuvent prendre sens, c’est quand vous parvenez à en extraire l’essence.«
Conclusion : Un mot de la fin | Pour que tout commence
Dans la conclusion de son livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans« , le Dr Christophe Fauré s’adresse à nouveau à Isabelle, jeune femme perdue rencontrée au tout début du livre. Elle ne pleure plus désormais, car elle a fait le deuil de son passé. Certes, des questions demeurent mais elle sait à présent qu’une nouvelle chance de vie s’offre à elle, livre l’auteur. Les incertitudes de sa transition de vie ont laissé place à une certitude : « le temps qui lui reste à vivre sera à l’image de ce qu’elle décide d’en faire aujourd’hui« .
Certes la tâche est vaste et les doutes légitimes. Mais il s’agit d’avancer, pas à pas, sans exigence de perfection. Des trésors en elle ne demandent qu’à s’éveiller.
Et pour nous également !
C’est pourquoi, l’auteur nous invite, nous aussi, à oser être libre et maître de notre vie pour que, au milieu de notre existence, tout commence enfin à avoir un sens :
« Tout est entre vos mains désormais : prêter attention à votre corps comme vous ne l’avez peut-être jamais fait jusqu’à maintenant, revisiter votre couple avec un regard neuf et aimant, assumer votre solitude, si tel est votre destin ».
Pour l’auteur, il s’agit d' »accueillir les opportunités de croissance » que cette période nous offre. Tout comme :
« Construire une autre relation avec vos enfants en voie d’autonomie et vos parents en voie de dépendance, faire courageusement le point sur votre vie professionnelle et aller là où vous n’avez jamais osé aller, trouver comment la dimension spirituelle de votre être peut trouver sa place dans votre existence, oser l’engagement, la curiosité, aller au-devant du nouveau, de ce qui n’a pas encore été vécu ou exploré, pacifier le passé et libérer le présent, ouvrir des portes et en fermer d’autres, sortir des schémas et des croyances qui vous ont bridés ou ont limité votre champ de vie, dire « oui » quand auparavant vous disiez « non », embrasser l’avenir avec confiance, dans une conscience aiguë que cet avenir aura, un jour, une fin. »
Enfin, il nous invite à « prendre des risques qui n’apparaissent plus aujourd’hui aussi hasardeux » et à oser : « oser vivre avec courage, la peur au ventre mais la tête dans les étoiles, oser être heureux, oser être une force de changement et d’inspiration dans le monde : voilà à quoi vous invite la seconde moitié de votre vie » conclut-t-il !
Annexe : Les 24 forces en psychologie positive
En annexe de son ouvrage « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans« , le Dr Christophe Fauré partage 24 forces ou traits positifs de personnalité qui, cultivé(e)s, procurent un sentiment d’accomplissement. Elles se répartissent en 6 vertus.
- La sagesse et la connaissance : elles regroupent la créativité, la curiosité, l’ouverture d’esprit, l’amour d’apprendre, la sagesse.
- Le courage : il rassemble la bravoure face aux épreuves, la persévérance dans ses projets, l’authenticité dans ses actes et paroles, la vitalité.
- La justice : elle implique l’esprit d’équipe et d’entraide, le sens de l’équité et de la justice, les qualités de leader bienveillant.
- L’humanité : elle comprend la capacité d’aimer et nouer des liens forts, la gentillesse via des actions bienfaisantes, l’intelligence sociale pour comprendre les autres.
- La tempérance : elle exige de pardonner les torts subis, la modestie sans se mettre en avant, la prudence dans ses choix, la maîtrise de soi.
- La transcendance : elle nécessite de cultiver le sens du Beau, d’éprouver de la gratitude, d’être optimiste, d’avoir de l’humour, de trouver un sens spirituel à son existence.
Le psychiatre nous invite à identifier nos 5 forces-signatures parmi ces 24 pour orienter nos efforts et trouver l’épanouissement. En les mettant délibérément en pratique dans notre quotidien, nous renforcerons notre bien-être.
Selon l’auteur, cet outil issu de la psychologie positive permet de devenir acteur de son bonheur en développant le meilleur de soi-même.
Conclusion de « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans » du Dr Christophe Fauré
Les 3 grandes idées à retenir sur le milieu de vie, période entre 40 et 55 ans, selon le livre « Maintenant ou jamais !«
1. Une transition naturelle vers plus d’authenticité
Tout au long des chapitres du livre, le Dr Christophe Fauré développe l’idée clé suivante : loin d’être une crise comme on le dit souvent, la période de la quarantaine à la cinquantaine correspond en fait à une transition naturelle. Un processus psychique appelé « individuation » s’enclenche alors, qui nous pousse à retrouver notre authenticité. Même s’il peut nous déstabiliser, ce processus s’avère être, selon lui, très positif.
2. Une période pour redonner du sens à son existence
Pour l’auteur de « Maintenant ou jamais ! La vie commence après quarante ans« , cette période de remise en question existentielle est propice à une prise de recul, et à redonner du sens aux différentes facettes de notre vie. Dès lors, le Dr Christophe Fauré nous encourage à opérer des changements, même modestes, afin de recentrer notre vie sur ce qui compte vraiment désormais. L’idée est de se libérer de certains carcans pour être plus aligné avec soi-même.
3. L’occasion de se réaliser pleinement
Enfin, l’auteur voit dans cette transition du milieu de vie une chance unique de se réaliser pleinement, de révéler des pans de nous-mêmes restés dans l’ombre. En acceptant ce qui émerge en nous, en prenant soin des dimensions négligées, nous pouvons devenir, assure-t-il, la meilleure version de nous-même et trouver un sentiment d’accomplissement.
Ce que la lecture « Maintenant ou jamais ! » vous apportera
Le livre « Maintenant ou jamais ! La vie commence après 40 ans » partage de précieux éclairages sur cette période méconnue qu’est le milieu de vie.
Le Dr Christophe Fauré replace cette transition dans une perspective positive et épanouissante, à rebours des clichés anxiogènes de la « crise de la quarantaine« .
Aussi, ses conseils concrets nous aident à traverser les turbulences rencontrées tout en impulsant un nouvel élan à votre vie.
Qu’il s’agisse du couple, du travail ou de la spiritualité, cet ouvrage dissipe, en effet, les malentendus du mitan de la vie. On y voit alors plus clair. Et on apprend à aller vers cette aspiration qui nous appelle, à savoir plus d’authenticité.
Les nombreux témoignages et récits de vie et de patients relatés tout au long du livre donnent du rythme aux propos. Comme ils sont très réalistes et parlants, il est, de plus, très facile de s’y retrouver, de s’identifier.
En somme, cette lecture nous permet de comprendre les profonds changements intérieurs à l’œuvre pour les accueillir sereinement plutôt que de leur résister. Surtout, il redonne espoir et confiance pour la suite en montrant comment transformer chaque difficulté en tremplin d’accomplissement.
Points forts :
- Démystifie la « crise de la quarantaine » en montrant que c’est une transition naturelle et positive.
- Fournit des conseils concrets pour traverser sereinement cette période de changements et redonner du sens à sa vie en se recentrant sur l’essentiel.
- Très bien écrit, style parlant ; on sent l’expertise et la bienveillance de l’auteur.
- Les récits de vie distillés permettent de s’identifier très facilement et de se sentir moins seul.
Points faibles :
- Les propos et conseils sont très axés sur les familles qui suivent un schéma plutôt classique : si vous n’avez pas d’enfants adolescents ou que n’êtes pas en couple depuis des années à l’âge de 40 ou 50 ans, certaines parties ne vous parleront pas.
Ma note :
★★★★★
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