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Résumé de « Les nouveaux nomades » de Maxime Brousse : à travers une enquête approfondie, cet ouvrage décrypte l’essor des nouveaux nomades – vanlifers, habitants de tiny houses et digital nomads pour la majorité – qui choisissent une vie mobile entre liberté et connexion. Il analyse comment ce mouvement questionne notre rapport au travail, à l’habitat et à la société et nous aide à comprendre comment ces modes de vie alternatifs reflètent finalement les aspirations et les contradictions de notre époque.
Par Maxime Brousse, 2020, 260 pages.
Chronique et résumé de « Les nouveaux nomades | Toujours ailleurs, partout chez eux » de Maxime Brousse
Définition et prologue
L’auteur, Maxime Brousse, débute son ouvrage « Les nouveaux nomades » en étudiant l’évolution du concept de nomadisme dans notre société contemporaine.
Il observe ainsi une prolifération du terme « nomade » dans notre quotidien. Des enseignes commerciales aux collections de mode, le mot « nomade » est largement employé et contraste, dit-il, de façon paradoxale avec la disparition progressive des peuples nomades traditionnels.
En mai 2019, Maxime Brousse entreprend un voyage pour mieux comprendre ce phénomène émergent. Il part alors à la rencontre de trois catégories de « nouveaux nomades » :
- Les vanlifers, qui vivent dans des fourgons aménagés,
- Les habitants de tiny houses, ces micromaisons sur roues,
- Les digital nomads, ces travailleurs du numérique qui parcourent le monde.
Pour Maxime Brousse, l’essor de ces nouvelles formes de nomadisme (particulièrement depuis la crise économique de 2008) a favorisé la remise en question des modèles de vie traditionnels.
Il pose alors la question : que peuvent nous apprendre ces « nouveaux nomades » sur nos vies sédentaires ?
Chapitre I – Pourquoi nous rêvons tous de nomadisme
Maxime Brousse commence le premier chapitre de son livre « Les nouveaux nomades » en évoquant une série d’images évocatrices : des yourtes mongoles, un van vintage sur les routes du Montana, ou encore une tiny house nomade.

Ces représentations, note-t-il, font écho à notre imaginaire collectif. Elles nous fascinent et nourrissent un rêve de liberté et de simplicité.
L’auteur observe ensuite que notre attrait pour le voyage se manifeste partout dans notre quotidien, que ce soit dans les noms de magazines, les enseignes commerciales ou encore les réseaux sociaux. Selon lui, cette soif de nomadisme touche une part essentielle de notre humanité, un désir enraciné tout autant dans notre héritage ancestral que dans les aspirations de notre époque moderne.
1.1 – Nomades depuis toujours
Le nomadisme : un lien qui nous vient de loin
Dans le chapitre 1 de son livre « Les nouveaux nomades« , Maxime Brousse s’intéresse d’abord à notre lien ancestral avec le nomadisme. Il s’appuie notamment sur les travaux du sociologue Noël Cannat pour nous faire remarquer que tout homme naît nomade, et que c’est la société qui le sédentarise. Il rappelle d’ailleurs que la sédentarisation est un phénomène récent dans l’histoire de l’humanité.
L’auteur détaille ensuite trois points clés de notre histoire nomade.
Nos ancêtres nomades
Pendant 3 millions d’années, l’être humain a vécu en petits groupes mobiles de chasseurs-cueilleurs. Ce n’est qu’avec l’apparition de l’agriculture, il y a environ 15 000 ans, que les humains ont commencé à se sédentariser, amorçant une transformation majeure de leur mode de vie.
Les peuples nomades actuels
Maxime Brousse présente les trois grandes catégories de sociétés nomades identifiées par l’ethnologue Pierre Bonte : les pasteurs nomades, les chasseurs-collecteurs et les nomades de la mer.
Ces modes de vie traditionnels existent toujours mais, sous la pression de la modernité et de l’urbanisation, ils sont aujourd’hui en fort déclin, indique l’auteur.
Le « gène du voyageur »
« Homo sapiens est un voyageur exceptionnel. « On est le seul mammifère à se déplacer ainsi, explique le chercheur en paléogénétique Svante Pääbo dans le National Geographic. On franchit des frontières. On explore de nouveaux territoires, même quand on a suffisamment de ressources là où on est. Les autres animaux ne font pas ça. Les autres humains non plus. Les hommes de Néandertal ont vécu pendant des centaines de milliers d’années mais ils ne se sont jamais répandus sur la planète. En à peine 50 000 ans, on était partout. C’est un peu fou. On a pris la mer sans savoir ce qu’il y avait de l’autre côté. Et maintenant, on va sur Mars. On ne s’arrête jamais. Pourquoi ? » Peut-être parce que le voyage est inscrit dans nos gènes. »
L’auteur partage une découverte scientifique fascinante : celle du gène DRD4-7R. Cette variante génétique est présente chez environ 20 % de la population. Elle est associée à la curiosité, à l’envie d’explorer et à une tendance à prendre des risques, suggérant que notre propension au voyage pourrait être profondément inscrite dans notre ADN.
Maxime Brousse conclut cette partie en établissant des parallèles entre les aspirations des nouveaux nomades et les modes de vie de nos ancêtres. Recherche d’autonomie, minimalisme, mobilité et vie en petites communautés sont autant de points communs.
Celui-ci précise toutefois que les motivations des nomades modernes diffèrent : elles ne relèvent plus de la survie mais plutôt d’un choix de vie face aux exigences et aux limites du monde contemporain.
1.2 – Changer son rapport au monde
Une décision consciente
Maxime Brousse souligne que, bien que des facteurs génétiques et philosophiques puissent nous inciter à voyager, le passage à une vie nomade est avant tout une décision réfléchie. Selon lui, ce choix naît souvent d’une insatisfaction envers les contraintes et les limites de la vie sédentaire.
Pour illustrer ce désir de changement, l’auteur raconte l’histoire de Paul Salopek, journaliste et lauréat du prix Pulitzer. En 2013, ce reporter expérimenté lance le projet Out of Eden Walk, une aventure extraordinaire : traverser le monde à pied sur 34 000 kilomètres, en suivant les traces des premiers Homo sapiens.
Bien plus qu’un défi personnel, ce périple, pour l’auteur, reflète une philosophie de vie. Car pour Salopek, c’est la sédentarité qui semble absurde, pas le choix de marcher sur les traces de l’humanité.
« Le nomadisme de Salopek, comme celui de nombreux nouveaux nomades, est un dispositif, plutôt qu’une fin en soi. Son but n’est pas le déplacement. C’est de décentrer le regard, de vivre autrement, de décrypter le monde.«
Les inspirations derrière le nomadisme moderne
Maxime Brousse analyse ensuite les principales motivations derrière le nomadisme moderne :
- Le rétrécissement du quotidien
L’auteur nous fait observer que, malgré les avancées technologiques et sociales, de nombreux jeunes ressentent un sentiment d’étouffement. Les défis environnementaux, les crises économiques et le manque de perspectives contribuent à cette impression d’un monde devenu trop étriqué.
- La quête de sens
Dans une époque où les « grandes utopies » collectives semblent s’être éteintes, le nomadisme se présente comme un moyen de retrouver un sens et une direction à sa vie.

- L’alignement avec ses valeurs
Face aux contradictions de notre société et de notre époque (surconsommation, impact environnemental, inégalités), certains choisissent le nomadisme pour vivre en accord avec leurs convictions et mettre leurs actions en harmonie avec leurs principes.
- Le fantasme de la fuite
L’auteur aborde le fantasme universel de la fuite qui traverse parfois les esprits :
« Se tirer sans prévenir. Dans la liste de nos fantasmes, celui de disparaître tient une place à part, car fuir c’est abandonner, en un battement de cils, toutes ses responsabilités, couper tous les ponts et se donner l’opportunité de commencer une nouvelle vie. C’est une décision violente, impulsive, qui traverse l’esprit de milliers de gens. Et que certains mettent à exécution.«
Pour lui, les nouveaux nomades ont réinventé cette envie d’échapper à la routine : leur mode de vie nomade n’est pas un abandon, mais une version « socialement acceptable » de cette impulsion. Car ils restent connectés, joignables, tout en conservant leur liberté de mouvement et d’exploration.
- Le dépassement de soi
Maxime Brousse réfute l’idée que les jeunes générations seraient moins motivées que leurs aînées. Il souligne que le goût du dépassement de soi s’exprime différemment aujourd’hui, notamment à travers le nomadisme qui représente une forme de challenge personnel et de test de sa capacité à se débrouiller.
- La fin de la carrière
Maxime Brousse observe la fin du modèle traditionnel de la carrière linéaire. Il explique en effet que l’augmentation des CDD courts et du travail indépendant (hausse de 120 % en dix ans) crée une nouvelle flexibilité professionnelle qui offre désormais des opportunités pour expérimenter le nomadisme entre deux emplois ou projets.
1.3 – L’air du temps
Maxime Brousse explique ensuite comment le nomadisme moderne s’est transformé en une véritable tendance culturelle. Il constate que ce phénomène, en plein essor depuis une décennie, est visible partout : des campagnes publicitaires aux réseaux sociaux, en passant par la mode et les médias.
L’auteur identifie plusieurs facteurs qui alimentent cet engouement.
L’omniprésence du voyage
Maxime Brousse souligne que nous vivons dans une société qui valorise constamment le voyage, bien que 40 % des Français ne partent pas en vacances. Cette contradiction témoigne de notre désir grandissant de « voyager autrement », de sortir des sentiers battus et d’échapper au tourisme de masse pour explorer des destinations moins conventionnelles.
L’influence des réseaux sociaux
L’auteur décrit l’impact majeur d’Instagram et de son célèbre hashtag #vanlife, qui rencontre un succès phénoménal. Il explique comment ce mouvement prônant la vie dans des vans aménagés, a pris de l’ampleur, donné naissance à une multitude de blogs, de comptes, de photos et documentaires, et influencé profondément les imaginaires de liberté et d’aventure.
« Au fil du temps, le nombre de hashtags utilisés sur Instagram pour qualifier ces photos a lui aussi explosé. À #vanlife ont succédé vanlifediaries, #vanlifemovement ou même #rvlife. D’autres mots-dièse sont utilisés aussi bien par les vanlifers que par les adeptes de tiny houses, comme #homeiswhereyouparkit, #homeonwheels, #theroadismyhome… D’autres, enfin, se retrouvent chez tous les nouveaux nomades : #travellife, nomadiclife, #travelwithus ou le plus générique #lifegoal. Que nous dit cette liste non exhaustive ? Que le nomadisme est une tendance, qu’il se répand à grande vitesse sur les réseaux sociaux, qu’il génère des « likes », de la dopamine et du désir.«
L’impact des lectures et médias traditionnels
La multiplication des magazines de voyage et des livres célébrant l’aventure et l’évasion renforce cette tendance. À noter également le regain d’intérêt pour les récits d’aventure qui inspirent de plus en plus de personnes à réinventer leur rapport au quotidien.
Le libéralisme
Maxime Brousse analyse la convergence entre l’idéologie libérale et les valeurs des nouveaux nomades. L’auteur observe que les aspirations des nomades d’aujourd’hui – flexibilité, indépendance, mobilité – correspondent parfaitement aux besoins du capitalisme moderne, ce qui explique leur meilleure acceptation sociale par rapport à leurs prédécesseurs. Attention toutefois, finit-il, cette liberté s’accompagne souvent de précarité, notamment dans les métiers créatifs, largement privilégiés par ces nomades.
Le marketing du nomadisme, y compris dans l’éducation
Maxime Brousse termine en analysant comment le capitalisme et le marketing se sont emparés de l’imaginaire du nomadisme.
En effet, les entreprises exploitent l’attrait pour le nomadisme pour promouvoir leurs produits, tandis que le monde académique développe de nouveaux concepts tels que les « knowmads » (nomades de la connaissance) qui valorisent la mobilité intellectuelle et professionnelle.
La mystification du nomadisme
L’auteur du livre « Les nouveaux nomades » conclut en mettant en garde contre une certaine « mystification du nomadisme« . Il rappelle que cette glorification du mode de vie nomade contribue, en fin de compte, à renforcer les logiques capitalistes en valorisant l’individu mobile et autonome. Et en cela, sert les intérêts du capitalisme au détriment de véritables remises en question structurelles.
Chapitre II – Sur la route
2.1 – La vanlife
La vanlife : éloge du mouvement permanent
Dans ce chapitre, le chapitre 2 de son livre « Les nouveaux nomades« , Maxime Brousse retrace la genèse puis l’essor du mouvement « vanlife », né sur les réseaux sociaux. Il raconte l’histoire de Foster Huntington, un jeune designer de 23 ans qui, en 2011, décide de quitter son poste chez Ralph Lauren pour acheter un van Volkswagen et parcourir les États-Unis.
Foster Huntington crée alors le hashtag #vanlife pour partager ses photos de voyage. Ce simple mot-clé prend une ampleur considérable sur internet et se transforme en un phénomène culturel mondial. Au moment de l’écriture de son ouvrage, indique l’auteur, #vanlife compte près de 7 millions d’occurrences sur Instagram, accompagné de nombreuses variantes telles que #vanlifediaries ou #homeiswhereyouparkit.
Pour mieux comprendre et dresser un portrait de cette communauté, Maxime Brousse explique avoir interrogé une dizaine d’ »équipages ». Il observe alors que leurs profils présentent une certaine homogénéité : il s’agit majoritairement de couples blancs, hétérosexuels, âgés de 27 à 36 ans, et très actifs sur les réseaux sociaux.
L’auteur s’interroge sur cette uniformité. Il suggère que le mode de vie nomade en van pourrait attirer davantage les hommes blancs en raison de questions liées à la sécurité et à la légitimité perçue dans le voyage. Ce constat soulève des réflexions sur les inégalités et les barrières invisibles qui persistent, même dans un mouvement prônant liberté et égalité.
Comment choisir son van

Dans cette section, Maxime Brousse passe en revue les différents critères qui guident le choix d’un véhicule chez les vanlifers. À travers plusieurs témoignages, il montre que ces choix sont souvent un mélange de considérations pratiques et émotionnelles.
Il rapporte notamment l’expérience de plusieurs couples :
- Clémence et Thomas, qui ont privilégié un van adapté à leur grande taille.
- Joana et Éric, qui cherchaient spécifiquement un Volkswagen Combi pour son symbolisme.
- Gaëtan et sa famille, qui ont opté pour un ancien camion de pompiers pour voyager à cinq.
L’auteur présente également des projets plus atypiques, comme celui de Pierre, qui a transformé un ancien bus scolaire en auberge de surf mobile. Ce projet illustre parfaitement comment le choix d’un véhicule peut être façonné par un projet professionnel, fait-il remarquer.
Maxime Brousse aborde enfin un aspect plus technique mais crucial : la question du VASP (Véhicule Automoteur Spécialisé). Il explique que cette homologation, obligatoire depuis 2018, représente un véritable défi pour les vanlifers français. Certains, comme Clémence et Thomas, choisissent d’ailleurs de limiter leurs aménagements pour éviter cette contrainte administrative.
L’auteur conclut que si les critères de choix d’un véhicule varient grandement, l’essentiel pour ces nouveaux nomades est avant tout d’être en mouvement, de vivre sur la route.
L’écosystème vanlife
Maxime Brousse décrit ensuite comment la communauté des vanlifers s’organise et se structure, en grande partie grâce aux réseaux sociaux.
Il partage des initiatives, comme celle de Clémence, qui a créé le collectif @nouveauxnomades sur Instagram. Ce collectif sert de plateforme d’échange pour partager expériences, conseils et bons plans entre adeptes de la vanlife. L’auteur insiste sur le rôle majeur des réseaux sociaux, qui favorisent l’entraide et maintiennent un lien social malgré le mode de vie itinérant.
Maxime Brousse évoque également l’émergence d’un véritable écosystème commercial autour de ce mode de vie : magazines spécialisés, festivals comme le « Vanlifest« , entreprises de location de vans aménagés, et même une revue britannique dédiée à l’art de vivre en van, « The Rolling Home Journal« . Toute cette effervescence témoigne de l’engouement grandissant pour ce style de vie. Elle illustre aussi la manière dont ce mouvement s’est professionnalisé et a ainsi rendu la vanlife accessible tout en renforçant son image culturelle.
Les difficultés et l’envers du décor de la vanlife
Cette partie du livre « Les nouveaux nomades » dévoile l’envers du décor de la vanlife, au-delà des images idylliques d’Instagram.
À travers plusieurs témoignages, Maxime Brousse dépeint, en effet, les difficultés quotidiennes de ce mode de vie. Il mentionne :
- La météo capricieuse,
- Les contraintes du travail en freelance,
- Les pannes mécaniques,
- Les problèmes de santé, particulièrement complexes à gérer sur la route,
- Le manque d’intimité,
- Les défis administratifs.
Il cite également Luce, du Van migrateur, qui met en garde contre une vision idéalisée de la vie nomade : « Ce n’est pas que du rêve.« Cependant, l’auteur souligne que, pour de nombreux vanlifers, ces difficultés sont davantage perçues comme des défis à surmonter que comme des obstacles insurmontables.
Le prix du désir
- Le coût de la vanlife
Maxime Brousse aborde ici l’aspect financier de la vanlife.
Il déconstruit d’abord l’idée qu’il faudrait un important capital de départ, expliquant qu’on peut s’initier à ce mode de vie avec des moyens modestes.
Il partage sa propre expérience, reconnaissant avoir utilisé le prétexte financier pour justifier son immobilisme, alors que des solutions plus accessibles existent, comme débuter avec une voiture simple aménagée.
À travers plusieurs témoignages, l’auteur détaille les aspects budgétaires concrets de la vanlife :
- L’investissement initial : l’investissement peut varier considérablement, de quelques milliers d’euros pour un véhicule basique à plus de 20 000€ pour un van tout équipé.
- Les dépenses mensuelles : il cite notamment le cas de Greg, un youtubeur qui dépense environ 1100€ par mois, répartis entre carburant, nourriture, assurance et réparations. Ainsi, d’après les témoignages récoltés, on peut donc compter 1,100€ pour un voyageur solo, et environ 1,600€ pour un couple (soit 800€ par personne).
- Méfiance et stéréotypes
L’auteur aborde également la dimension sociale et psychologique du rapport à l’argent dans le monde nomade.
Il évoque aussi la méfiance que suscite parfois ce mode de vie. Certains :
- Soupçonnent les vanlifers d’être des « profiteurs du système« .
- Fantasment sur l’origine des ressources des vanlifers.
- Entretiennent un rapport ambivalent avec ces modes de vie alternatifs.
L’auteur souligne enfin que selon l’INSEE, la vie nomade s’avère souvent moins coûteuse que la vie sédentaire : un couple sédentaire sans enfants dépense en moyenne 2 393€ par mois, soit nettement plus que la plupart des vanlifers qui estiment leurs dépenses entre 800 et 1 000€ par personne.
L’auteur conclut que si la vie en van permet de vivre différemment et en même temps de réduire certaines dépenses (les charges fixes notamment), les vanlifers restent dans des schémas financiers comparables à ceux des travailleurs indépendants de classe moyenne, alternant périodes confortables et moments plus précaires (revenus entre 1,252€ et 3,420€/mois).
La symbolique derrière la vanlife
La partie suivante du livre « Les nouveaux nomades » aborde la dimension symbolique de la vanlife.
Il commence par observer une pratique courante : donner un nom à son van. Ce geste, selon lui, reflète bien le lien intime qui unit les vanlifers à leur véhicule alors perçu comme un véritable « compagnon de route« .
L’auteur établit ensuite un parallèle avec le roman « Siddhartha » d’Hermann Hesse, comparant les vanlifers à des chercheurs spirituels contemporains. Tout comme le personnage du roman, ils abandonnent leur confort pour tracer leur propre chemin.
Cependant, Maxime Brousse nuance cette analogie. Contrairement à Siddhartha, les vanlifers aspirent davantage au bonheur qu’à un éveil spirituel profond. Enfin, il rappelle que cette quête reste largement facilitée par un filet de sécurité social, la plupart des vanlifers étant issus de la classe moyenne supérieure.
2.2 – Les Tiny houses

De doux micro-foyers
Dans cette partie, Maxime Brousse nous emmène à Yvoy-le-Marron, un village de Sologne, pour nous faire découvrir l’univers des « tiny houses ». Il y rencontre Yann et Charlotte, un couple de trentenaires vivant dans une micromaison de moins de 20 m² montée sur une remorque.
L’auteur du livre « Les nouveaux nomades » dépeint leur habitat comme paradoxal : à la fois minuscule pour un logement permanent et imposant pour une structure mobile.
Il explique que le concept des tiny houses est apparu aux États-Unis à la fin des années 1990, sous l’impulsion de Jay Shafer. Ce dernier rêvait de pouvoir « s’endormir n’importe où dès qu’on se sent fatigué« .
Si l’habitat léger existe depuis toujours, note l’auteur, Jay Shafer a réussi à le rendre socialement acceptable : « Vivre dans un mobile-home fait de vous un marginal, habiter une tiny house, non.«
Des maisons faites maison
Maxime Brousse explore ensuite la dimension de l’auto-construction dans l’univers des tiny houses, une étape fondamentale pour de nombreux adeptes, appelés « tinistes ».
Il présente deux approches distinctes :
- L’approche classique
L’auteur relate l’expérience de Yann et Charlotte qui ont construit leur tiny house, baptisée « Couledouce », en seulement trois mois. Respectant les dimensions standard : 2,5 m de large, 8 m de long, 4,30 m de hauteur pour 17 m² habitables. Malgré cette taille modeste, l’aménagement ingénieux crée une impression d’espace.
- L’approche écologique
Pour illustrer cette approche, Maxime Brousse présente le projet audacieux de Martin et Audrey, deux designers qui construisent leur tiny house exclusivement à partir de matériaux de récupération. Leur démarche, inspirée du mouvement low-tech, mise sur des solutions simples, durables et respectueuses de l’environnement.
L’auteur conclut que si l’auto-construction permet de réduire les coûts et d’avoir un habitat parfaitement adapté à ses besoins, des versions clé en main existent pour ceux qui ne sont pas bricoleurs.
Combien ça coûte

Maxime Brousse détaille les aspects financiers liés à l’acquisition d’une tiny house.
L’investissement initial, précise-t-il, comporte deux éléments essentiels :
- La remorque : un coût incontournable, oscillant entre 4 000 à 8 000€.
- Le véhicule tracteur : un modèle capable de tracter 3,5 tonnes coûte environ 13 000€.
Il compare ensuite différentes approches budgétaires :
- L’auto-construction classique : comme Yann et Charlotte qui ont investi 27 000€ au total (matériaux et équipements compris).
- L’auto-construction écologique : comme Martin et Audrey qui minimisent leurs coûts grâce aux matériaux de récupération.
Enfin, l’auteur mentionne les tiny houses clé en main, dont les prix varient de 60 000 à plus de 100 000€. Il précise qu’une option intermédiaire existe : acheter une structure « hors d’eau hors d’air » (40 000€) et réaliser soi-même l’aménagement intérieur.
La vie normale
Contrairement aux vanlifers, les adeptes de tiny houses, ou « tinistes », mènent une existence généralement plus sédentaire.
L’auteur illustre cette réalité avec deux exemples :
- Yann et Charlotte, qui n’ont déménagé que quatre fois en deux ans et mènent une vie de salariés classique.
- Audrey et Martin, qui envisagent un « nomadisme relatif » en restant principalement autour de Nantes.
Pour ces couples, souligne l’auteur, la tiny house représente moins une aspiration au nomadisme qu’une recherche de liberté financière et professionnelle. Ce mode de vie leur permet notamment d’éviter les crédits immobiliers et de pouvoir changer facilement d’emploi si nécessaire.
Galères de « tinistes »
Dans une section intitulée « Galères de tinistes », Maxime Brousse s’attache à démystifier la vie en tiny house. Il commence par rappeler l’histoire de Jay Shafer, l’inventeur des tiny houses, qui a conçu sa première micromaison davantage par nécessité financière que par idéalisme.
L’auteur passe ensuite en revue les défis auxquels les tinistes doivent faire face au quotidien :
- Les conditions climatiques : gérer la pluie ou le froid peut être particulièrement difficile.
- Les contraintes d’autonomie énergétique, nécessitant une gestion minutieuse des ressources.
- Le manque d’espace pour recevoir des invités, rendant la vie sociale plus complexe.
- Les problèmes d’intimité, notamment dans un espace aussi réduit.
Mais l’auteur affirme toutefois que pour la plupart des tinistes, comme Yann et Charlotte, ces inconvénients sont largement compensés par les bénéfices d’indépendance, de simplicité et de liberté qu’offre ce mode de vie.
Pourquoi voulons-nous vivre dans des micromaisons ?
Maxime Brousse analyse ici les motivations des tinistes tout en répondant aux critiques souvent émises à l’encontre de ce mode de vie.
Il cite notamment la journaliste Mona Chollet, qui considère ce mouvement comme une forme de soumission au système, dans laquelle les tinistes accepteraient, en fait, de vivre avec le strict minimum qui leur est laissé.
Mais Maxime Brousse nuance cette interprétation en donnant la parole à des acteurs du mouvement, comme Yann et Charlotte. Pour eux, le choix d’une tiny house est une décision consciente et libératrice, motivée par plusieurs objectifs :
- Maintenir un bon niveau de vie tout en réduisant les dépenses.
- Alléger la pression liée au travail.
- Gagner en liberté de mouvement.
- S’émanciper des contraintes immobilières sans tomber dans la précarité.
Tiny partout, tiny nulle part ?
Cette partie du livre « Les nouveaux nomades » s’intéresse au paradoxe entre la médiatisation forte concernant les tiny houses et leur présence encore limitée dans la réalité.
Les chiffres pour illustrer cette contradiction sont éloquents :
- Aux États-Unis, on compte moins de 10 000 tiny houses.
- En France, le leader du marché n’a construit que 80 maisons depuis 2013.
Toutefois, Maxime Brousse remarque une évolution prometteuse grâce à des initiatives publiques et privées :
- Des villages étudiants à Pau et Saint-Brieuc.
- Des projets d’hébergement social en Écosse.
- Des solutions innovantes à San Francisco pour lutter contre la crise du logement.
L’auteur conclut que la tiny house dépasse le simple effet de mode. Elle offre, dit-il, des solutions concrètes et adaptées aux défis actuels. Elle devient ainsi un outil d’émancipation, autant pour les couples en quête de liberté que pour les personnes précaires.
Les tiny et la loi
Cette section porte sur les aspects légaux de la tiny house. Maxime Brousse expose les deux contraintes principales qui encadrent ce mode d’habitat :
- Le transport : limitation à 3,5 tonnes, nécessité d’un permis BE, et respect des normes de poids (PTAC et PTRA). L’auteur précise que la tiny house est considérée légalement comme une « charge démontable ».
- L‘installation : soumise à une réglementation stricte limitant le stationnement à trois mois sur un même terrain, sauf dérogations spécifiques. Toutefois, l’auteur note que la loi ALUR de 2014 a apporté une reconnaissance juridique à l’habitat léger, facilitant potentiellement l’installation des tiny houses à l’avenir.
2.3 – Les digital nomads

Le monde entier est un bureau
Maxime Brousse raconte ensuite l’histoire de Max, un entrepreneur nomade digital de 33 ans qui incarne parfaitement ce mode de vie.
Ce Français sillonne le globe, choisissant ses destinations en fonction de critères précis : une bonne connexion internet, un climat agréable, et un coût de la vie abordable. Ses voyages l’ont conduit de l’Australie à la Thaïlande, en passant par l’Amérique du Nord.
L’auteur souligne que Max est l’archétype du digital nomad : il voyage en permanence, gère ses entreprises à distance, dispose de revenus passifs et fait partie d’une communauté internationale d’entrepreneurs nomades. Selon Max, cette vie présente peu d’inconvénients, hormis la difficulté à maintenir des relations stables et le risque de vouloir trop en faire. Mais ici encore, pour lui, ces « problèmes » sont mineurs comparés à la liberté dont il jouit.
La semaine de quatre heures
Maxime Brousse retrace l’histoire du concept de « digital nomad ». Il explique que ce terme a été utilisé pour la première fois en 1997 dans un livre de Tsugio Makimoto et David Manners, qui prédisaient une révolution du travail rendue possible par les nouvelles technologies.
Cependant, pour l’auteur, c’est Tim Ferriss qui a véritablement popularisé ce mode de vie avec son best-seller « The 4-Hour Workweek« (2007), ou « La semaine de 4 heures » en français.
Aussi, Maxime Brousse présente deux figures emblématiques de ce mouvement :
- Tim Ferriss : entrepreneur controversé, il prône un style de vie libéré des contraintes du bureau grâce à l’automatisation et à la délocalisation des tâches.
- Steven K. Roberts : pionnier plus discret, il parcourait les États-Unis à vélo dès 1983, équipé d’un ordinateur portable alimenté à l’énergie solaire pour travailler à distance.
L’auteur du livre « Les nouveaux nomades » note que, bien que la démarche de Roberts soit davantage empreinte d’éthique, c’est le modèle proposé par Ferriss qui a séduit la majorité des digital nomads actuels. Ils choisissent de continuer leur travail habituel mais depuis n’importe où dans le monde, avec une préférence marquée pour des destinations populaires qui offre un cadre favorable à leur mode de vie.
Chiang Maï : nomadland
Maxime Brousse présente Chiang Maï, en Thaïlande, comme la capitale mondiale des digital nomads.
Il retrace son évolution depuis 2011, où la ville est passée d’un lieu prisé par les retraités expatriés à un hub incontournable pour les travailleurs nomades. Cette transformation s’explique par des atouts majeurs : un faible coût de la vie et une excellente connexion internet.
Toutefois, l’auteur souligne l’émergence de tensions au sein de la communauté, notamment autour du « Nomad Summit« , une conférence annuelle organisée par Johnny FD. Ce type d’évènement est accusé par certains de promouvoir des systèmes pyramidaux où des « gourous » vendent une vision idéalisée du mode de vie nomade aux nouveaux arrivants.
Maxime Brousse détaille également les aspects pratiques de la vie à Chiang Maï :
- Le budget mensuel varie de 500€ à 2300€ pour un couple.
- La question des visas est une préoccupation majeure : nécessite de quitter le pays tous les 60 jours.
- Des infrastructures dédiées aux nomades numériques sont nombreuses : espaces de coworking, cafés…
L’auteur conclut en soulignant le décalage frappant entre le mode de vie des nomades digitaux et celui des habitants locaux, dont le revenu médian est d’environ 188€ par mois.
Bali, paradis
Maxime Brousse nous plonge au cœur d’une autre destination phare des digital nomads : Bali.
Il décrit les paradoxes et contrastes de cette île qui compte deux principaux hubs pour les travailleurs nomades:
À travers le témoignage de Sophie, une entrepreneuse qui passe entre 6 et 9 mois par an à Bali, l’auteur met en avant les avantages de la vie balinaise :
- Un cadre de vie idyllique.
- Un coût de vie abordable, entre 1 200 et 1 500 € par mois.
- Une infrastructure pensée pour les nomades numériques.
- Une communauté internationale active et dynamique.
Cependant, il note également des défis :
- Les contraintes liées aux visas, qui nécessitent des sorties régulières du territoire.
- Le fait que seule une minorité de nomades numériques parvienne à générer des revenus suffisants pour financer ce mode de vie.
Lisbonne, capitale européenne
Maxime Brousse présente Lisbonne, la capitale portugaise, comme une alternative européenne aux destinations asiatiques pour les digital nomads.
Et l’on comprend pourquoi : plusieurs atouts font de Lisbonne une destination privilégiée. La ville bénéficie de :
- Une communauté active et importante, avec 5 900 membres dans le groupe Meetup local.
- De nombreux espaces de coworking.
- Un mode de vie agréable : climat, gastronomie et ambiance décontractée.
- Une position géographique stratégique en Europe.
À travers les témoignages d’Olivia et Kat, deux nomades digitales, l’auteur met en avant un aspect unique de Lisbonne : l’émergence des slow nomads, qui choisissent de s’installer pour des périodes plus longues, allant de 3 mois à 1 an.
Cependant, note Maxime Brousse, ce succès a aussi ses revers : la hausse des prix immobiliers (+ 55 % depuis 2016), même si la ville reste plus abordable que d’autres capitales européennes comme Paris ou Londres.
À l’ambassade du Perche
L’auteur du livre « Les nouveaux nomades » nous fait découvrir une alternative française atypique aux destinations nomades traditionnelles : La Mutinerie Village, un petit village de 511 habitants dans le Perche, situé à Saint-Victor-de-Buthon.
L’auteur décrit ce lieu unique :
- Un domaine de 40 hectares comprenant une maison, des granges et un potager.
- Un concept de coliving rural, créé en 2014 par trois frères et un ami.
- Un projet né de la reconversion d’un espace de coworking parisien.
À travers le témoignage de Raphaël, un développeur qui a décidé de s’y installer définitivement, Maxime Brousse met en lumière les spécificités de cet espace :
- Une approche alternative et éthique du nomadisme digital.
- Un fonctionnement axé sur la collaboration, le partage, et la vie en communauté.
- Le projet d’une « Ambassade du Perche » qui vise à encourager et faciliter l’installation durable en milieu rural.
L’auteur conclut que La Mutinerie Village incarne une forme hybride de nomadisme digital. Elle se situe à mi-chemin entre l’entrepreneuriat classique et un « contre-modèle » plus radical, en cherchant à concilier capitalisme et éthique.
Les futures destinations préférées des nomades digitaux
Maxime Brousse identifie enfin trois destinations émergentes qui attirent de plus en plus de digital nomads :
- Medellín (Colombie) : ville en pleine transformation, Medellín est devenue un hub technologique avec une trentaine d’espaces de coworking et une communauté croissante de nomades digitaux.
- Budapest (Hongrie) : connue comme la « Silicon Valley de l’Est », Budapest séduit par ses coûts de vie attractifs et son écosystème de startups dynamique, propice aux entrepreneurs nomades.
- L’Estonie : ce pays pionnier a su se positionner comme un leader technologique grâce à son programme d’e-résidence et son visa spécial pour nomades digitaux. Ces initiatives font de l’Estonie une destination innovante et accueillante pour les travailleurs mobiles.
Mise en garde quant à l’évolution du nomadisme digital
En conclusion, Maxime Brousse revient sur l’évolution du phénomène des digital nomads.
Il identifie les facteurs communs qui font le succès des destinations prisées par ces travailleurs nomades : un coût de vie attractif, un climat agréable, une bonne nourriture et surtout la présence d’une communauté active et dynamique.
Cependant, l’auteur met en garde contre les dangers d’une commercialisation excessive de ce mode de vie nomade.
En établissant un parallèle avec le surf, il souligne que cette communauté, autrefois discrète et authentique, pourrait être dénaturée par des acteurs opportunistes, motivés uniquement par des gains financiers.
2.4 – Tous les mêmes
Génération nomade
Maxime Brousse analyse ici l’émergence synchronisée des différents mouvements nomades modernes entre 2007 et 2015.
Il identifie plusieurs moments clés dans cette évolution :
- 2007 : publication du livre « La semaine de quatre heures » de Tim Ferriss et début de la médiatisation des tiny houses.
- 2011 : création du hashtag #vanlife par Foster Huntington, marquant l’essor de la communauté vanlifer.
- 2013-2015 : développement de ces phénomènes en France.
Maxime Brousse nous fait également remarquer que cette période coïncide avec deux événements déterminants :
- La crise des subprimes, qui a bouleversé l’accès au logement et les modes de vie.
- L’essor des réseaux sociaux et des smartphones, facilitant la diffusion et la popularisation de ces mouvements.
Il en conclut que ces circonstances ont créé un terrain fertile pour l’émergence de ces nouveaux modes de vie nomades.
La fraternité des nomades blancs
Maxime Brousse observe une forte homogénéité sociologique chez les nouveaux nomades : il s’agit majoritairement de trentenaires blancs, hétérosexuels et issus des classes moyennes supérieures.
Cependant, il remarque une plus grande diversité parmi les digital nomads, qu’il attribue à leur mobilité internationale plus importante.
Tout le monde aime les nouveaux nomades
L’auteur souligne la perception positive dont bénéficient ces nouveaux nomades par la société, contrairement aux nomades traditionnels.
Il explique que leur mode de vie est souvent considéré comme une alternative « cool » et « bobo » et perçu comme inspirant et innovant, plutôt qu’une menace pour l’ordre établi.
Appellations, catégories et caractéristiques des nouveaux nomades
Dans une partie intitulée « Nomades sans frontières« , Maxime Brousse analyse la fluidité entre les différentes catégories de nouveaux nomades.
Les appellations, explique-t-il, telles que « vanlifer », « tiniste » ou « digital nomad » ne sont pas figées : beaucoup de personnes naviguent entre ces modes de vie selon leurs besoins ou envies.
Il illustre son propos à travers plusieurs exemples, comme Jakob, développeur chez GitHub, qui travaille à distance depuis son van, ou Greg « Gregsway », un nomade hybride qui combine les trois styles de vie.
S’appuyant sur l’analyse de l’anthropologue Jean Duvignaud, Maxime Brousse identifie 4 caractéristiques clés du nomadisme moderne :
- Une quête de sens plutôt que de simples ressources matérielles.
- Une capacité à s’adapter aux contraintes sociales.
- Une réponse à l’immobilisme de la société actuelle.
- La création de communautés fluides et non institutionnalisées.
Pour Maxime Brousse, ces identités nomades modernes vont probablement continuer à évoluer et à s’hybrider et ainsi créer de nouvelles formes de mobilité adaptées aux défis et aspirations de notre époque.
Cahier photos
Au milieu de l’ouvrage « Les nouveaux nomades« , 16 pages sont consacrées à des photographies illustrant les multiples facettes du nouveau nomadisme.
Ces clichés mettent en scène :
- Des vans aménagés, symboles de la liberté sur la route.
- Des tiny houses, incarnant le minimalisme et l’ingéniosité architecturale.
- Des digital nomads dans des espaces de coworking aux quatre coins du monde, reflétant leur connexion globale.
Cette dimension visuelle vient grandement compléter et enrichir les propos de l’auteur : les images nous permettent, en effet, de visualiser concrètement les espaces et environnements décrits et de nous immerger ainsi dans ces atmosphères propres au nomadisme moderne.
Chapitre III – Nomades, mode d’emploi

3.1 – Nomadisme moderne : motivations, paradoxes et privilèges
Dans cette partie, Maxime Brousse se penche sur les différentes motivations qui animent les nouveaux nomades.
Une insatisfaction de leur vie antérieure
Le 3ème chapitre du livre « Les nouveaux nomades » commence par nous présenter Florent, un vanlifer québécois de 29 ans.
Florent partage son expérience de vie nomade à travers des vidéos YouTube et un livre intitulé « Ma vie en van« .
Lors d’un échange téléphonique, l’auteur s’étonne d’un contraste frappant entre la personnalité chaleureuse du jeune homme au téléphone et le ton amer de son livre.
À travers ce portrait, Maxime Brousse met ainsi un paradoxe fréquent chez les nouveaux nomades : leur décision de tout quitter résulte souvent d’une profonde insatisfaction face à leur vie antérieure. Il rapporte les mots révélateurs de Florent : « Je m’étais mis tout seul dans une situation qui ne me correspondait pas, mais c’était le seul modèle. » Cette confidence ouvre une réflexion plus large sur les motivations qui poussent ces individus à embrasser ce mode de vie radicalement différent.
L’appel sauvage
La quête de paysages est également centrale pour ces voyageurs.
Qu’il s’agisse des plages de Bali pour les digital nomads ou des grands espaces pour les vanlifers, tous cherchent à collectionner des lieux exceptionnels.
Si cette quête peut paraître superficielle, l’auteur y voit un désir plus profond : celui de se réinventer à travers de nouveaux environnements.
« La liberté, mec«
La notion de liberté apparaît comme une valeur fondamentale dans le discours des nomades.
Selon Maxime Brousse, elle est souvent associée à l’absence de contraintes, même si cette vision peut sembler simpliste. En fait, pour les nouveaux nomades, être libre signifie avant tout maîtriser son temps, son espace et ses choix de vie.
Les hédonistes angoissés
Paradoxalement, l’auteur observe une anxiété latente chez ces nouveaux nomades supposément affranchis.
À travers divers témoignages, il pointe du doigt des peurs profondes, telles que celle de rater sa vie, de perdre son statut social, ou de ne pas tirer pleinement parti de sa liberté. Ces inquiétudes expriment une tension constante entre le désir de liberté et les attentes personnelles ou sociétales.
L’élite de la mobilité
En s’appuyant sur les travaux du géographe Tim Cresswell, Maxime Brousse conclut que les nouveaux nomades forment une véritable « élite de la mobilité« . Ils jouissent, en effet, de privilèges rares : une liberté de circulation accrue et la possibilité de choisir leur rythme de vie, en s’émancipant des contraintes temporelles imposées par la société traditionnelle. Une position privilégiée qui reflète autant les opportunités que les limites du nomadisme moderne.
3.2 – Comment vit-on sur la route ?
La préparation financière
Dans cette partie du livre « Les nouveaux nomades« , Maxime Brousse s’intéresse aux aspects pratiques de la vie nomade.
La première étape, pour de nombreux nomades, est de mettre de l’argent de côté, affirme-t-il. C’est d’ailleurs ce qu’ont fait Joana et Éric : en couple, ils ont, avant de partir, travaillé d’arrache-pied et vendu tous leurs biens pour se constituer une solide « cagnotte de voyage » raconte l’auteur.
Vivre du nomadisme
Maxime Brousse montre comment certains nomades parviennent à monétiser leur mode de vie. Il détaille plusieurs stratégies :
- La création de contenu (photographie, écriture) pour des magazines,
- Des partenariats avec des marques,
- L’écriture de livres ou de guides pratiques,
- La création de plateformes spécialisées comme Vansity,
- L’organisation d’événements tels que le Vanlifest.
Ces activités permettent à certains de faire de leur vie nomade un véritable modèle économique.
D’autres manières de gagner de l’argent
L’auteur observe qu’en fait, la plupart des nomades diversifient leurs sources de revenus.
Il identifie alors différentes approches :
- Le travail freelance à distance (graphisme, traduction, développement web…),
- L’entrepreneuriat en ligne,
- La vente via Amazon FBA,
- Le coaching et les formations (bien que certaines pratiques soient éthiquement discutables).
La logistique
Cette partie aborde les aspects logistiques du quotidien nomade, souvent méconnus ou sous-estimés :
- La connexion Internet : bibliothèques publiques, cafés ou fast-foods sont des points d’accès fréquents pour se connecter.
- La sécurité du matériel : les nomades multiplient les cachettes dans leurs véhicules pour protéger leurs biens de valeur.
- L’approvisionnement en eau : les cimetières, stations-service ou particuliers sont des ressources fréquentes.
- La gestion des besoins naturels : de nombreuses solutions écologiques sont utilisées pour les sanitaires, en pleine nature comme dans les véhicules.
Maxime Brousse conclut en soulignant que si ces aspects pratiques peuvent sembler contraignants, les nomades trouvent toujours des solutions créatives pour les gérer. Il montre ainsi que la vie nomade nécessite une adaptation constante mais reste parfaitement viable avec de l’organisation et de la débrouillardise.
3.3 – Radical nomads ?
Le caractère subversif du nomadisme
Dans cette dernière partie du chapitre 3, Maxime Brousse s’interroge sur le caractère réellement subversif des nouveaux nomades.
Si ces modes de vie semblent au premier abord remettre en question le système dominant, peuvent-ils vraiment être considérés comme une véritable rupture ou finalement comme une continuité du modèle qu’ils critiquent.
En s’appuyant sur les travaux de l’ethnologue Pierre Bonte, l’auteur rappelle que le nomadisme, historiquement, symbolise une « rupture radicale dans le destin de l’humanité« , une vision du monde en opposition fondamentale avec celle des sédentaires.
Il pose alors la question : les nouveaux nomades incarnent-ils réellement cette rupture ou ne font-ils qu’adopter une version adaptée du système existant ?
Les nomades changent de monde…
« Être nomade, ce n’est pas seulement se déplacer, c’est avoir une vision du monde, un rapport à l’existence, fondamentalement différents de celui des sédentaires. »
Maxime Brousse observe que ces nouveaux nomades opèrent effectivement plusieurs ruptures significatives :
- Un rejet des valeurs dominantes : ils critiquent le consumérisme et l’importance démesurée accordée au travail.
- Une occupation des marges et interstices de la société : ces nomades investissent des espaces non conventionnels, comme des terrains non constructibles, des zones de transit ou des forêts.
- La création de réseaux alternatifs et décentralisés : ils bâtissent des communautés décentralisées grâce aux réseaux sociaux et aux événements communautaires.
- Le développement de compétences d’autonomie et de débrouillardise : le bricolage, la mécanique et les technologies low-tech deviennent des savoir-faire essentiels pour eux.
Pour l’auteur, ces caractéristiques pourraient les préparer et s’avérer utiles face à deux scénarios futurs possibles :
- Un effondrement sociétal : leurs compétences d’autonomie et leurs réseaux seraient précieux pour leur survie.
- Un monde hyperglobalisé : leur adaptabilité et leur aisance dans différents systèmes culturels constitueraient un avantage stratégique.
… Sans changer le monde
Toutefois, l’auteur fait aussi ressortir les limites de cette radicalité apparente :
- Un refus de politiser leur démarche : les nouveaux nomades privilégient des solutions individualistes plutôt qu’un changement systémique.
- Des valeurs finalement très alignées avec celles de leur classe sociale d’origine : le bien-être, l’alimentation saine et l’écologie qu’ils promeuvent restent des préoccupations de classes moyennes supérieures.
- Une consommation reconfigurée plutôt qu’abandonnée : les nouveaux nomades adoptent un modèle de « moins mais mieux » sans finalement remettre en question les bases de la consommation.
- Une dépendance aux réseaux sociaux : malgré leur rejet du système dominant, leur utilisation intensive des plateformes numériques les réintègre paradoxalement dans le système de surveillance global qu’ils cherchent à fuir.
- Une mise en scène de leur mode de vie stéréotypée : sur Instagram, les nouveaux nomades reproduisent souvent les codes dominants, avec des images normées et idéalisées, loin d’une réelle diversité.
Maxime Brousse conclut que ces nouveaux nomades sont finalement victimes du « hipster effect » : en cherchant à se distinguer, ils finissent par tous se ressembler.
Il termine sur une note critique mais constructive. S’il reconnait la pertinence du discours et point de vue de ces nouveaux nomades sur la société sédentaire (impasse écologique, dégradation des conditions de vie en Occident), leur réponse reste, selon lui, trop individualiste pour provoquer un véritable changement systémique.
Maxime Brousse invite alors ces communautés à dépasser la simple mise en scène de leur mode de vie pour développer une vision plus collective et théorique du « monde nomade du futur« , et capable de répondre de manière plus globale aux défis de notre époque.
Chapitre IV – Chez soi, et avec les autres

4.1 – Qu’est ce que “chez soi” signifie quand notre maison bouge ou qu’on décide de ne pas en avoir
Le nouveau nomadisme ou l’art de faire coexister mobilité et ancrage
Le chapitre 4 du livre « Les nouveaux nomades » traite de la notion de « chez soi » chez les nouveaux nomades, et de la façon dont elle redéfinit notre conception traditionnelle de l’habitat.
L’auteur part d’une réflexion de Mona Chollet sur l’opposition classique entre casaniers et explorateurs. Selon lui, les nouveaux nomades transcendent cette dichotomie : ils sont simultanément « chez eux » tout en restant en exploration constante. Cette dualité crée une nouvelle manière d’habiter le monde, où mobilité et ancrage coexistent.
Qu’est-ce qu’être « chez soi » pour les nouveaux nomades ?
Dès lors, pour les nouveaux nomades, explique l’auteur, le « chez soi » prend une forme particulière.
Ce n’est plus habitat fixe avec de simples murs, c’est un espace hybride et étendu.
En effet, les vanlifers et tinistes considèrent leur environnement immédiat (nature, espaces publics) comme une extension de leur domicile. Les digital nomads, quant à eux, développent un réseau de lieux familiers (cafés, coworkings ou logements temporaires) qui deviennent leurs repères.
Malgré leur mobilité, cette conception du « chez soi » s’accompagne chez les nouveaux nomades d’un fort sentiment de propriété et de maîtrise sur leur espace, aussi réduit soit-il.
« Pour les nouveaux nomades, le « chez-soi », c’est donc à la fois le cocon minuscule et ce dans quoi ce cocon s’inscrit. Soutenus par des philosophies différentes, ils proclament tous « je suis chez moi partout« . Vanlifers et « tinistes » avec une approche post-hippie, inconsciemment libertaire ; digital nomads avec une approche davantage néocoloniale, confortée par leur passport privilege et leurs ressources économiques.«
L’intérêt d’un chez-soi
Pour l’auteur, ces habitats nomades jouent un rôle crucial en tant que base de projection vers l’avenir :
« L’espace domestique, c’est un lieu qui doit nous permettre de développer notre pensée. De se poser, de réfléchir, de rêver. On peut l’imaginer comme une base, solide, d’où l’on peut se projeter dans l’avenir et se le réapproprier.«
Il observe que les nomades habitent et investissent paradoxalement leurs espaces de manière plus intense que beaucoup de sédentaires, notamment parce qu’ils les ont souvent construits ou aménagés eux-mêmes.
Maxime Brousse évoque aussi l’influence du concept japonais du wabi-sabi, qui valorise la simplicité, l’imperfection et la beauté dans l’éphémère : un concept, dit-il, particulièrement pertinent avec ce mode de vie.
L’arrivée d’Internet et le « recul des possibilités d’autarcie »
Maxime Brousse analyse ensuite comment Internet a impacté la notion d’espace privé chez les nomades.
Le numérique, commence-t-il, permet une forme d’ancrage immatériel, qui permet de maintenir des liens sociaux et professionnels tout en étant mobile.
Mais par ailleurs, il met en évidence une espèce de fusion croissante entre vies réelle et virtuelle chez les nouveaux nomades. Selon lui, cette connexion permanente questionne leur désir initial d’échapper au système.
Les nouveaux nomades face aux problèmes de logement
Face à la crise mondiale du logement, les nouveaux nomades, selon Maxime Brousse, apportent une réponse individuelle plutôt que politique.
Ainsi, plutôt que de s’engager sur les questions du droit au logement, ceux-ci trouvent des solutions alternatives pour contourner les contraintes immobilières traditionnelles. Tout en reconnaissant les limites de cette approche, l’auteur conclut que leur démarche, bien que pas explicitement militante, propose un modèle alternatif d’habitation et en cela, constitue une forme de résistance passive au système établi :
« « Vous ne nous permettez pas de mener la vie qu’on veut, mais on va le faire quand même », disent-ils aux sédentaires, leurs parents, leurs anciens collègues, l’administration… pas question d’attendre la retraite.«
4.2 – Les communautés de nouveaux nomades
L’importance de la communauté
Maxime Brousse poursuit dans ce chapitre en analysant les différentes formes de communautés créées par les nouveaux nomades.
Il souligne d’abord que, même s’ils sont mobiles et souvent perçus comme solitaires, les nouveaux nomades sont, en réalité, profondément sociaux.
Ils créent et maintiennent, en effet, des communautés dynamiques et diversifiées. Les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans la création et le maintien de ces communautés, en facilitant à la fois l’échange d’informations pratiques et le tissage de liens sociaux plus profonds.
La communauté des vanlifers
La communauté des vanlifers repose sur deux médias « papier » principaux qui structurent son identité :
- Van Life Magazine : un trimestriel français axé sur les aspects pratiques du quotidien en van.
- The Rolling Home : un magazine britannique qui célèbre le style de vie, la culture et l’esthétique de la vanlife.
Ces publications, admet l’auteur, contribuent à forger une véritable identité culturelle aux vanlifers, en leur offrant une plateforme pour partager expériences et inspirations.
La communauté des tinistes
La communauté des « tinistes » se distingue par son approche plus orientée vers la collaboration et la praticité.
Elle s’organise autour de trois sites web principaux :
- Collectif Tiny House
- Ma Tiny House
- Tiny House France
Ces plateformes mettent l’accent sur :
- Le partage d’informations techniques pour construire ou optimiser une tiny house.
- La collaboration étroite entre habitants et constructeurs.
- L’utilisation de cartes interactives permettant aux tinistes de localiser d’autres membres, facilitant ainsi le lien social et l’entraide.
La communauté des digital nomads
La communauté des digital nomads se caractérise par une approche plus commerciale et entrepreneuriale, qui correspond à leurs aspirations professionnelles.
Elle se manifeste à travers :
- Des groupes exclusifs payants, comme le Dynamite Circle, qui réunit des entrepreneurs numériques.
- Des événements onéreux, tels que la Nomad Cruise, une croisière qui réunit des nomades pour qu’ils puissent réseauter et partager des idées.
- Des applications spécialisées, comme Nomad List qui fournit des informations sur les meilleures destinations pour les digital nomads.
Ces outils et initiatives reflètent la vision entrepreneuriale du nomadisme des nomades digitaux, communauté dans laquelle le réseautage et la rentabilité occupent une place centrale.
Ainsi, chaque groupe développe des communautés qui reflètent ses valeurs et aspirations distinctes : culturelles pour les vanlifers, pratiques pour les tinistes, et entrepreneuriales pour les digital nomads.
Chapitre V – La mise en mouvement du monde

5.1 – La société du voyage
Les voyageurs d’aujourd’hui : backpackers, begpackers et camping-caristes
Maxime Brousse débute le 5ème chapitre de son ouvrage « Les nouveaux nomades » en étudiant l’évolution de la société du voyage, marquée par une explosion du tourisme mondial.
En effet, depuis les années 1950, le nombre de voyageurs est passé de 25 millions à 1,4 milliard en 2018. « Aujourd’hui, un humain sur cinq parcourt la planète parce qu’il le souhaite » ajoute Maxime Brousse.
L’auteur constate d’abord que les aspirations des touristes modernes – quête d’authenticité, partage sur les réseaux sociaux, recherche de bien-être – se rapprochent finalement aujourd’hui de celles des nouveaux nomades.
Il dresse ensuite un panorama des différents profils de voyageurs contemporains, parmi lesquels :
- Les backpackers, adeptes des voyages économiques et indépendants.
- Les begpackers, qui voyagent en sollicitant la charité locale pour financer leur périple.
- Les tourdumondistes, qui munis souvent d’un billet d’avion tour du monde rêve de tout voir, d’accumuler et de cocher des destinations.
- Les camping-caristes, qui allient confort et mobilité dans leurs déplacements.
Les gens du voyage
Maxime Brousse s’intéresse ensuite au statut administratif des « gens du voyage », révélateur des tensions et de la relation complexe de la société française avec le nomadisme.
Le terme de « gens du voyage« , apparu en 1972, désigne diverses populations roms et non roms vivant en « résidences mobiles ». Jusqu’en 2017, ces citoyens français étaient soumis à une obligation de posséder un livret de circulation spécial, une contrainte administrative discriminatoire qui témoigne de la réticence de notre société à accepter le nomadisme comme un mode de vie légitime.
Maxime Brousse laisse entendre que cette méfiance envers les « gens du voyage » contraste avec la valorisation des nouveaux nomades modernes : un double standard qui met en lumière les inégalités dans la manière dont les différentes formes de nomadisme sont accueillies par la société.
Les migrants, les forçats du voyage
Une autre catégorie de voyageurs concerne les migrations forcées. En effet, plus de 70 millions de personnes dans le monde ont été contraintes de quitter leur domicile pour fuir des violences ou échapper à des conflits.
Maxime Brousse analyse ici la complexité terminologique utilisée pour décrire ces populations (réfugiés, migrants, exilés) et les enjeux politiques et sociaux qui en découlent. Il met en garde contre l’amplification probable de ce phénomène, citant les prévisions de la Banque mondiale qui estime que le dérèglement climatique pourrait provoquer le déplacement de 250 millions de personnes d’ici 2050.
Les travailleurs en mouvement, précurseurs du renouveau nomadique
L’auteur passe enfin en revue diverses catégories de travailleurs nomades, qui prennent des formes variées de mobilité :
- Les « expatriés », estimés à 66,2 millions dans le monde, représentant une migration économique choisie.
- Les « élites cosmopolites« , constamment en déplacement entre les grandes métropoles mondiales, incarnent un nomadisme de privilège.
- Les « travellers » ou « punks à chien« , vivant dans des camions et exerçant des emplois saisonniers, adoptent une vie en communauté et une posture souvent radicale face à la société dominante.
Maxime Brousse identifie les travellers comme les véritables précurseurs des vanlifers actuels. Cependant, il pointe des différences significatives :
- Les travellers privilégient une vie communautaire et rejettent activement les normes sociétales.
- Les vanlifers, en revanche, restent plus individualistes et mieux intégrés socialement, souvent grâce à leur capacité à monétiser leur style de vie.
L’auteur conclut que, malgré leurs différences, ces divers mouvements nomadiques partagent, au final, une quête commune : celle de trouver leur place dans un monde en mutation.
Qu’il s’agisse de migrants forcés, de travailleurs en mouvement ou de nomades volontaires, tous incarnent à leur manière une adaptation aux défis du XXIe siècle, entre contraintes subies et aspirations choisies.
5.2 – Nous sédentaires, face aux nouveaux nomades
Dans cette dernière partie, Maxime Brousse analyse la relation complexe entre nomades et sédentaires, ainsi que les perspectives d’avenir du nomadisme.
Une dépendance au monde sédentaire
Malgré leur mobilité, les nouveaux nomades restent profondément dépendants du monde sédentaire, déclare l’auteur.
Ces nomades, précise-t-il, évoluent principalement dans des zones « rurbaines », utilisant les infrastructures urbaines pour leurs besoins (routes, Internet, points de ravitaillement) tout en habitant des espaces périphériques. Cette interdépendance génère parfois des tensions, notamment sur des questions fiscales ou l’utilisation des ressources locales.
Pourtant, conclut l’auteur, nomades et sédentaires partagent les mêmes préoccupations contemporaines : le stress, notre rapport aux réseaux sociaux omniprésents ou encore des inquiétudes écologiques.
Demain, tous nomades ?
Maxime Brousse revient ensuite sur la prédiction audacieuse du développeur Pieter Levels, qui anticipe 1 milliard de digital nomads d’ici 2035.
Plusieurs arguments soutiennent cette vision :
- L’essor du travail indépendant.
- Le développement constant des infrastructures numériques.
- Les évolutions sociétales et des modes de vie, comme la baisse des mariages et une plus grande mobilité.
Toutefois, l’auteur exprime des réserves sur cette projection, qu’il juge élitiste et peu attentive aux enjeux sociaux et environnementaux. Il met en garde contre un modèle de nomadisme numérique qui exclurait les populations moins favorisées et qui aggraverait l’impact écologique, notamment à travers les voyages aériens. Il suggère plutôt d’imaginer un futur nomadique plus équilibré, qui réconcilierait mobilité et respect de l’environnement.
Déjà tous nomades
Au terme de son ouvrage « Les nouveaux nomades« , Maxime Brousse partage une réflexion personnelle sur l’omniprésence du nomadisme dans notre société contemporaine.
En observant son propre entourage, l’auteur réalise que le mouvement est devenu la norme plutôt que l’exception : nos amis partent régulièrement en voyage, les familles sont de plus en plus dispersées aux quatre coins du monde, les Français déménagent fréquemment (en moyenne 4,6 fois au cours de leur vie).
L’auteur conclut sur une note à la fois optimiste et prudente : si les modes de vie nomades sont séduisants et plus accessibles que jamais, il rappelle l’importance d’en considérer l’impact écologique, problématique majeure, notamment pour les digital nomads, grands consommateurs de vols internationaux :
« Partir n’a jamais été aussi facile. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Forcément, un peu des deux : plus les voyages sont longs, plus ils valent le coup, et les modes de vie des nomades sont incroyablement romantiques. Mais ils ont un coût pour l’environnement – surtout celui des digital nomads, grands consommateurs de voyages en avion – et les nouveaux nomades doivent en prendre conscience.«
Le nomadisme, suggère-t-il enfin, ne se limite pas à une mobilité physique. Il peut aussi être un état d’esprit, une façon de découvrir et d’explorer le monde, avec une posture curieuse et ouverte, sans nécessairement partir loin.
Conclusion de « Les nouveaux nomades – Toujours ailleurs, partout chez eux » de Maxime Brousse

Trois idées clés du livre « Les nouveaux nomades«
Idée clé n°1 : Les nouveaux nomades réinventent notre rapport à l’habitat et au travail
Le travail de Maxime Brousse décrypte brillamment la manière dont les trois figures majeures du nomadisme moderne – que sont les vanlifers, habitants de tiny houses et digital nomads – redéfinissent notre rapport à l’espace et au travail.
L’auteur démontre notamment comment, par leur démarche, ces nouveaux nomades interrogent notre dépendance aux structures traditionnelles. Et comment ces pionniers proposent, par leurs modes de vie innovants, des modèles économiques hybrides qui mêlent entreprenariat digital, minimalisme assumé et création de contenus.
Idée clé n°2 : Le nomadisme moderne révèle les contradictions de notre époque
Pour l’auteur, les nouveaux nomades incarnent à la fois une critique de la société de consommation et une adaptation au capitalisme moderne.
En effet, l’ouvrage met en lumière une contradiction frappante : ces nouveaux nomades, tout en rejetant le consumérisme et la vie sédentaire, créent de nouvelles formes de dépendance. Leur quête d’autonomie et de sens s’accompagne paradoxalement d’une forte présence sur les réseaux sociaux transformant souvent leur lifestyle alternatif en produit marketing.
Maxime Brousse analyse finement comment ce paradoxe reflète, en fait, les tensions de notre époque entre désir d’émancipation et nouvelles formes de contrôle social.
Idée clé n°3 : Le mouvement incarné par les nouveaux nomades questionne l’avenir de nos sociétés
À travers ce phénomène, Maxime Brousse interroge plus largement notre rapport à l’habitat, au travail et à la communauté dans un monde en mutation.
En effet, plus qu’un simple phénomène de mode, l’auteur démontre que ces nouvelles formes de nomadisme constituent un véritable laboratoire social.
Face aux crises du logement, du travail et de l’environnement, ces explorateurs inventent des solutions concrètes, entre débrouillardise technologique et retour à l’essentiel. Leur exemple vient alors titiller notre capacité collective à repenser nos modes de vie face aux défis du XXIe siècle.
Pourquoi devriez-vous lire « Les nouveaux nomades » ?
La découverte d’un mode de vie alternatif
En lisant « Les nouveaux nomades« , vous comprendrez comment concrètement les modes de vie alternatifs des nomades d’aujourd’hui fonctionnent au quotidien : les aspects financiers (budgets détaillés, sources de revenus), les défis pratiques (aménagement, logistique, connexion internet) et les enjeux humains (communauté, intimité, rapport aux autres).
Maxime Brousse passe en revue les différentes options qui s’offrent à vous si vous souhaitez vous lancer à votre tour dans l’aventure du nomadisme : de la simple escapade en van aménagé au nomadisme digital complet, en passant par la tiny house.
Vous découvrirez également les écueils à éviter et les questions essentielles à vous poser avant de vous jeter à l’eau.
L’analyse approfondie d’un phénomène sociétal qui questionne et bouleverse notre rapport au travail et à l’habitat
Je recommande aussi vivement la lecture du livre « Les nouveaux nomades » pour la réflexion que partage l’auteur sur ce phénomène sociétal, au-delà de la description pragmatique du mode de vie nomade.
En effet, Maxime Brousse ne se contente pas de décrire un style de vie à la mode : il examine aussi en profondeur ses implications sociales, économiques et environnementales.
Il analyse le nomadisme actuel comme une façon d’habiter et de travailler qui redessine complètement notre rapport au travail et à l’habitat. En cela, « Les nouveaux nomades » est un ouvrage qui vous aidera aussi à mieux comprendre les mutations profondes de notre société.
La fine analyse de ces nouveaux modes de vie et de leur impact sur le monde
Ensuite, ce livre propose une analyse pertinente, nuancée et lucide sur le nomadisme d’aujourd’hui :
- Il nous épargne la critique systématique de ces modes de vie alternatifs tout comme son idéalisation naïve.
- Nourrie de nombreux témoignages et observations de terrain, l’enquête minutieuse de Maxime Brousse dissèque très bien les modèles économiques que les nouveaux nomades font émerger.
- L’auteur réussit particulièrement bien à montrer comment ces nouveaux nomades, tout en critiquant la société de consommation, participent paradoxalement à la réinvention du capitalisme moderne à travers leur présence sur les réseaux sociaux et leur création de nouvelles niches économiques.
Vous réaliserez ainsi que, loin d’être de simples échappatoires, ces modes de vie constituent des réponses créatives aux défis de notre époque : crise du logement, quête de sens au travail, urgence environnementale.
Aussi, que vous soyez entrepreneur aspirant au nomadisme digital, curieux des tiny houses, ou simplement intéressé par les alternatives au mode de vie traditionnel, cet ouvrage vous permettra de comprendre les motivations, les défis et les implications de ces choix de vie, tout en questionnant vos propres aspirations à la mobilité et à la liberté.
Un guide précieux pour quiconque envisage de repenser sa façon de vivre et de travailler dans notre monde en mutation !
Points forts :
- Une enquête approfondie et documentée sur un phénomène sociétal majeur.
- De nombreux témoignages qui donnent vie au sujet.
- Une analyse nuancée qui évite les clichés.
- Une réflexion pertinente sur l’évolution de nos modes de vie.
Points faibles :
- Je n’en vois pas.
Ma note :
★★★★★
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