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Mets-toi ça dans la tête

Mets-toi ça dans la tête ! Les stratégies d'apprentissage à la lumière des sciences cognitives de Peter C. Brown, Mark A. McDaniel, et Henry L. Roediger III

Résumé de « Mets-toi ça dans la tête » : Pendant nos études, de nombreuses méthodes d’apprentissage ont été proposées par le système éducatif, malheureusement, aucune d’entre elles ne sont réellement efficaces : la seule méthode qui fonctionne, prouvée par les avancées en sciences cognitives, est la récupération en mémoire ; les auteurs, psychologues et experts en sciences cognitives, nous expliquent comment l’appliquer et réussir à comprendre et à apprendre plus rapidement.

Par Peter C. Brown, Mark A. McDaniel, Henry L. Roediger III, 2016, 340 pages.

Titre original : Make It Stick

Note : Cette chronique est une chronique invitée écrite par Guilhem Delachapelle du blog delachpl.com, traitant d’autodidaxie, de stoïcisme et de productivité.

Chronique et résumé de « Mets-toi ça dans la tête, les stratégies d’apprentissage à la lumière des sciences cognitives. » :

Une mauvaise compréhension de l’apprentissage

Les auteurs commencent le premier chapitre de l’ouvrage par une présentation concrète de ce qu’est l’apprentissage à leurs yeux. Apprendre revient à acquérir de la connaissance et des compétences dans le but de les avoir à disposition lorsque nous affronterons nos problèmes futurs.

L’apprentissage se fait tout au long de la vie, dès la naissance à travers les savoirs fondamentaux, pendant l’accomplissement d’une carrière par la maîtrise d’une compétence et jusqu’à la retraite par la découverte de nouveaux hobbies.

Savoir apprendre est une compétence à part entière. Et, les stratégies d’apprentissage qui fonctionnent le mieux paraissent contre-intuitives en première instance.

Les concepts clés d’un bon apprentissage

La plupart des personnes pensent que leurs capacités intellectuelles sont créées à la naissance. Ces derniers croient que leurs échecs dans la compréhension ou l’étude d’un nouveau sujet sont directement liés à leurs dispositions intellectuelles. Ils oublient pourtant leur principe de plasticité cérébrale, à chaque nouvel apprentissage, notre cerveau change. Physiquement.

La plupart des vérités que nous croyons concernant l’apprentissage sont en réalité des croyances établies sur l’intuition, qui ne sont pas démontrables via les recherches empiriques. Pire encore, notre soumission perpétuelle à l’illusion de connaissance et de maîtrise nous incite à choisir les mauvaises stratégies d’apprentissage. 

Nous connaissons aujourd’hui les méthodes qui fonctionnent, reposant sur les différentes formes de la récupération en mémoire : quizz, évaluation personnelle de compétence, espacement de la pratique, entrelacement des différentes formes d’entraînement ou sujets d’apprentissage, tentative de résolution de problème avant d’avoir obtenu le cours nécessaire. 

Les auteurs commencent en proposant des faits qu’ils nous invitent à croire. La lecture de l’ouvrage permettra de mieux comprendre ces principes, de mieux les appréhender pour une application concrète. Voici les postulats du livre :

  1. Apprendre est plus efficace et plus durable lorsque l’acte demande un effort mental intense.
  2. La relecture et la pratique massée, c’est-à-dire une pratique intense livrée sur un court laps de temps, sont les méthodes d’apprentissage les moins efficaces.
  3. Se remémorer et même tenter de se remémorer des faits ou des concepts, au travers d’un quizz, par exemple, est bien plus efficace qu’une relecture intensive.
  4. L’espacement temporel entre deux sessions d’apprentissage ou l’espacement par l’exercice de plusieurs matières en succession est plus difficile. Il donne l’impression d’une moins bonne mémorisation, mais garantit un apprentissage plus fort, plus durable et plus plastique à long terme.
  5. Les formes d’apprentissages visuelles ou auditives n’ont jamais été démontrées par une étude empirique sérieuse.
  6. Nous sommes soumis à l’illusion de maîtrise et de connaissance, d’autant plus lorsque nous apprenons de manière intensive et sur une courte période.

Pour apprendre, récupère

apprendre récupération

Le concept le plus important de l’ouvrage est la récupération en mémoire. Cette technique est la plus redoutable forme d’apprentissage, elle consiste à apprendre par la récupération de l’information depuis notre esprit. Elle s’oppose aux pratiques classiques comme la relecture. Voyons ses différentes formes d’application.

La réflexion

Les auteurs nous présentent l’exemple d’un chirurgien nommé Ebersold. Ce chirurgien, chaque soir, s’installe à son bureau pour penser. Il pense à sa journée, annote un carnet et liste les opérations du jour. Que s’est-il mal passé ? Qu’aurait-il pu améliorer ? Des situations auraient-elles pu être évitées ?

La pratique réflective ainsi réalisée vous invite à récupérer en mémoire l’information que vous avez apprise : comment suturer une plaie, par exemple ? Lorsque vous allez activement réfléchir à la manière dont vous avez suturé la plaie, vous revoyez votre cours, vous le récupérez en mémoire. 

En appliquant cette information à votre expérience passée, vous la projetez dans un nouveau cadre. En connectant ces informations à une nouvelle expérience, vous renforcez votre capacité à appliquer cette information : vous apprenez.

Les auteurs citant Ebersold préviennent que la pratique réflective est aussi une belle opportunité pour identifier de nouvelles formes d’exercices de votre métier. En repensant à une situation d’urgence, vous pourrez trouver de meilleures manières de faire. En officialisant sur papier cette nouvelle action, vous pouvez vous entraîner, la mémoriser, la pratiquer pour la transformer en automatisme.

Les effets du test

Les études empiriques le prouvent : pratiquer la récupération en mémoire améliore bien plus la mémorisation qu’une simple exposition répétée au matériau pédagogique. Or, la plus puissante forme de récupération en mémoire est le test, l’évaluation. Les effets du test sont décuplés lorsque nous le répétons plusieurs fois dans le temps en espaçant de plus en plus les répétitions.

Des études réalisées en 1917 puis en 1939 montrent que les tests marquent l’arrêt de l’oubli naturel chez les étudiants. En 2006, les auteurs de l’ouvrage ont mené une enquête pour tenter de confirmer ces analyses dans une école de Columbia, Illinois. [1] 

Les résultats furent sans appel : le simple fait d’instaurer des tests réguliers en classe augmentent considérablement les résultats des étudiants aux examens de fin d’année. Le test régulier offre également l’avantage d’offrir du feedback, empêchant la mémorisation d’une information incomprise.

Qu’est-ce qu’un test ? 

Toute pratique ou activité demandant un effort pour générer une réponse quelle qu’elle soit. La forme des tests est donc large. Les auteurs mettent en évidence les résultats des études empiriques du dernier siècle. Depuis les textes à trou jusqu’aux évaluations plus sophistiquées, impliquant l’application de concepts complexes, de techniques de résolution de problème ou encore des compétences motrices, toutes ces formes d’évaluations fonctionnent.

Mieux, plus nous espaçons les tests et plus nous ressentons des difficultés à résoudre le problème et meilleure sera la rétention de l’information. C’est pourquoi il vaut mieux se tester une fois puis attendre. Attendre d’oublier pour se retester. La répétition espacée de la récupération en mémoire rend la mémorisation plus durable et facilite la projection de l’information apprise dans différents contextes.

Mixer les pratiques

Mixer les pratiques

Les auteurs de Mets-toi ça dans la tête opposent les pratiques sportives et l’apprentissage cognitif. En sport, la pratique répétée et identique est reine : vous souhaitez courir plus longtemps ? Exercez-vous suffisamment, sur une longue période et de manière répétée : vous progresserez. Nous allons intuitivement appliquer cette réalité à l’apprentissage mémoriel, alors que ce n’est pas une technique optimale.

Le mythe de la pratique massée

La pratique massée rend le matériau pédagogique plus facile à appréhender sur le moment. Après avoir répété cent fois d’affilée, il nous est plus familier, nous parvenons à réciter plus facilement. Nous percevons aisément notre progression et privilégions cette méthode. Malheureusement, la courbe d’oubli de cette information est tout aussi fulgurante, mais moins visible.

Interchanger et espacer les pratiques

Dans une étude, D. Rohrer et K. Taylor ont invité deux groupes d’élèves de collège à résoudre des problèmes géométriques. L’un des groupes travaillait intensivement sur chaque problème alors que l’autre variait les exercices avant de les maîtriser. Ces experts en sciences cognitives ont identifié une amélioration de l’apprentissage grâce à la variation et à l’espacement des pratiques.

Une pratique espacée, interchangée par d’autres formes de pratique ou de sujets d’apprentissage propose une bien meilleure rétention de l’information sur le long terme ainsi qu’une meilleure versatilité d’application. 

Pourtant, cette pratique vient avec le prix de la difficulté : apprendre ainsi ne donne aucun sentiment d’aisance face au matériau pédagogique. L’apprentissage est toujours difficile, frustrant.

Nous marquons ici les bases d’un concept abordé ultérieurement dans cette chronique : l’insertion de la difficulté dans l’apprentissage est toujours vertueuse.

Les différentes formes d’alternance des pratiques 

Les auteurs proposent trois solutions pour espacer les pratiques. Nous avons d’abord l’espacement temporel puis l’espacement par l’entrelacement des pratiques et enfin l’espacement par la variation du type d’exercice. 

  • L’espacement temporel, dans Mets-toi ça dans la tête, les auteurs nous présentent une étude menée sur des étudiants en médecine. Une partie des étudiants recevait le cursus classique : quatre cours de chirurgie en un jour. Les autres recevaient ces quatre cours avec une semaine d’intervalle. Les seconds ont complètement surpassé les premiers. Les expositions espacées dans le temps renforcent l’apprentissage, car elles reposent sur la consolidation mémorielle. Chaque nouvelle information mémorisée entre dans la mémoire à court terme pour ensuite tracer des sillons neuronaux reliés aux informations connues. Ce processus demande du temps. À chaque répétition, nous tentons de « récupérer » les sillons précédemment construits puis les consolidons.
  • L’entrelacement consiste à faire alterner nos séances d’apprentissage entre plusieurs compétences ou sujets. Cette forme d’apprentissage est délaissée par les étudiants et leurs professeurs parce qu’elle les incite à quitter un matériau pédagogique lorsqu’ils commencent enfin à le saisir. De fait, l’entrelacement est beaucoup plus lent. Pourtant, les études en sciences cognitives l’ont démontré : travailler plusieurs sujets en alternance va grandement renforcer leur apprentissage sur le long terme.
  • La variation du type d’exercice est extrêmement intéressante, car elle va permettre de mieux appréhender le sujet dans sa globalité. Plus encore, l’alternance des exercices va faciliter une composante essentielle à la maîtrise d’un sujet : sa projection. En variant les pratiques, nous améliorons notre capacité à projeter la connaissance dans différents cadres. Cette variation propose une certaine versatilité à notre apprentissage et nous développons des compétences voisines comme répondre à ce type de question : « quel genre de problème est-ce ? ». Ensuite, nous pouvons sélectionner la meilleure solution présente dans notre esprit.
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Les sciences cognitives différencient la connaissance factuelle de la connaissance conceptuelle.

  • La connaissance factuelle est souvent limitée à un cadre, elle consiste à se rappeler des informations et les reconnaître.
  • La connaissance conceptuelle est dite de plus haut niveau : elle consiste à comprendre les relations entre chaque élément de l’information apprise et son intégration avec l’ensemble des autres structures d’information. Quand vous développez votre connaissance conceptuelle d’un sujet, vous progressez dans son application future, en particulier dans des cadres encore inconnus.

C’est pour cela que la maîtrise s’obtient dans le temps. Un médecin ne peut pas être un maître tant qu’il n’a pas rencontré des milliers de patients. Chaque rencontre avec l’un d’entre eux est une forme de pratique. Les sujets abordés sont variés. Les types de consultations sont entrelacés. Les rendez-vous sont plus ou moins espacés dans le temps. Ce processus est long, mais représente la meilleure voie vers la maîtrise : c’est l’apprentissage par l’expérience.

Embrasser la difficulté

embrasser la difficulté

Remettre les idées en place

Les auteurs nous présentent deux concepts à travers cette citation : c’est une chose de se sentir confiant quant à nos connaissances ; c’en est une autre de démontrer une réelle maîtrise.

Cette phrase explique la force de la récupération en mémoire et de son application sous forme de test : elle masque les illusions de connaissance. Nous pouvons nous sous-estimer ou nous surestimer, mais grâce à la récupération, la vérité éclate et devient un indicateur de niveau. En se testant régulièrement, nous sommes certains d’éviter les illusions de connaissance. Nous avons une idée de notre véritable niveau et obtenons des clés pour nous améliorer.

Le fonctionnement de l’apprentissage

Pour bien comprendre l’importance de la difficulté dans un processus d’apprentissage, comprenons le fonctionnement du cerveau lors de l’assimilation d’une nouvelle information.

Notre cerveau traduit une perception sensorielle en un mélange chimique et électrique construisant des schémas mentaux parmi nos neurones et synapses. Pour faire simple, chaque élément appris et compris crée des sillons mentaux. On appelle cela le processus d’encodage.

Vient ensuite la phase de consolidation. L’image mentale a la forme de légers sillons, aisément modifiables et pouvant disparaître au profit de nouvelles informations. En récupérant en mémoire lors d’une nouvelle répétition, quelques heures après l’encodage des premiers sillons, nous consolidons les liaisons : notre cerveau reconnaît la forme précédemment construite et la renforce, il creuse des sillons plus profonds.

La science pense que le cerveau est incapable de créer des modèles mentaux, il peut simplement les reconnaître. Les hypothèses les plus probables indiquent que le cerveau tente de raccorder les nouvelles informations à des savoirs passés. Le cerveau tente de leur donner du sens par rapport à ce qu’il connaît déjà : les sillons passés sont essentiels à la construction solide de nouveaux.

La consolidation, en renforçant les sillons, en créant de nouvelles liaisons avec d’anciennes connaissances, va permettre au cerveau de retrouver plus facilement l’information nécessaire. En créant ces nouvelles liaisons, le cerveau rend l’information préalablement enregistrée de nouveau malléable.

Qu’est-ce que la difficulté dans l’apprentissage ?

Avoir des difficultés à se remémorer une information indique son manque de découvrabilité de la part du cerveau. En répétant rapidement, comme dans l’apprentissage classique, vous travaillez exclusivement votre sillon récemment tracé. 

En permettant au cerveau d’oublier légèrement, en ré-instaurant la difficulté, vous laissez le cerveau créer de nouvelles routes vers l’information.

L’apprentissage optimal repose sur un processus en trois étapes formant une boucle : exposition à l’information, récupération, oubli. En apprenant grâce à la récupération en mémoire, nous permettons à l’information de transiter depuis la mémoire court terme vers la mémoire long terme en toute sécurité. En répétant intelligemment ce processus, nous semons des indices pour que notre cerveau retrouve plus facilement l’information.

L’importance du contexte dans l’apprentissage

Nous pouvons tout mémoriser. Toutes les informations auxquelles nous avons été confrontées dans notre vie peuvent être stockées dans notre esprit. C’est notre capacité à les récupérer qui n’est pas illimité.

La possibilité de récupérer en mémoire l’information au bon moment dépend de son contexte d’utilisation. Le contexte représente la toile de fond de votre carte mentale. Chaque information est liée à une autre, formant un gigantesque réseau de neurones. Chaque partie de ce réseau est marquée par son contexte global.

Ce n’est pas la connaissance elle-même qui est oubliée, mais les indices nous permettant de la retrouver puis de la récupérer. 

Pour mieux appréhender ce concept, les auteurs proposent l’exemple de vos différentes adresses passées. Si vous avez souvent déménagé, vous ne pourrez surement pas vous rappeler du numéro et du nom de la rue de votre maison d’il y a 20 ans. Cependant, si l’on vous donne cette adresse dans un QCM, vous trouverez directement la bonne réponse : vous n’avez donc pas oublié votre adresse, vous ne parvenez tout simplement pas à aller la chercher dans votre mémoire. Vous avez oublié les indices qui vous y mènent.

Si l’on vous demande de raconter votre histoire, de vous plonger dans une époque donnée de votre vie, vous pourriez être surpris par le nombre d’anecdotes, de lieux et d’émotions qui resurgissent : en plaçant un contexte autour d’une connaissance, vous récupérez les indices de votre cartographie mentale.

Le contexte peut débrider les souvenirs, comme quand la bonne clé fonctionne pour ouvrir une vieille serrure.

Comment la difficulté vous aide à mieux apprendre ?

Si vous avez bien compris les explications neurologiques passées, vous comprenez mieux l’importance de la difficulté. En effet, les psychologues ont mis en évidence un fait intéressant : plus il est facile pour vous de récupérer en mémoire une connaissance ou une compétence et moins l’exercice de la récupération en mémoire vous sera utile pour la rétention de l’information. L’inverse est vrai également.

C’est ce que les auteurs appellent le paradoxe de l’apprentissage. Plus la récupération est difficile, plus votre sensation d’oubli est forte et plus, vous aurez perdu de vue les indices menant au lieu de stockage de l’information. Paradoxalement, c’est à cet instant précis que la séance de récupération en mémoire est la plus efficace. Vous redécouvrez vos indices passés et en créez de nouveaux.

Quels avantages offre la difficulté lors de la récupération en mémoire ?

La difficulté induite par la récupération en mémoire offre deux capacités : la reconsolidation de la mémoire et la création de modèles mentaux.

  • Reconsolider la mémoire : en variant, en espaçant et en entrelaçant les pratiques, vos répétitions demandent un effort supplémentaire. Cet effort provient de la récupération de l’information depuis la mémoire à long terme. Ce procédé vous permet de rendre l’information stockée à nouveau malléable. Cette malléabilité vous offre l’opportunité de renforcer votre compréhension du sujet, de créer de nouvelles liaisons avec d’anciennes informations, puis de créer de nouveaux indices de récupération. En répétant rapidement, sans réinstaurer la difficulté, nous créons une illusion de connaissance et de maîtrise par la facilité d’accès à la mémoire à court terme.
  • La création de modèles mentaux : vous pouvez voir les modèles mentaux comme l’ultime forme de l’apprentissage. C’est une modélisation mentale d’une connaissance ou d’une compétence motrice appelée par les auteurs une « app du cerveau ». Un logiciel que vous lancez au besoin et parfaitement maîtrisé : le coup droit de Rafael Nadal par exemple. Les modèles mentaux sont une représentation mentale d’une compétence ou d’une connaissance profondément enracinée. Ils peuvent être adaptés et réutilisés dans plusieurs contextes différents.

Pourquoi ne désire-t-on pas la difficulté ?

Les théories psychologiques des années 50 et la culture du monde occidental prônant le succès comme marqueur social expliquent que l’erreur n’ait pas sa place. Surtout lors de l’apprentissage. Cette culture a intégré dans l’esprit des enseignants que si l’étudiant commet des erreurs, il apprendra l’erreur.

Cette peur de l’erreur ruisselle sur l’étudiant. Une étude française portée sur des élèves de sixième le démontre. Tous devaient résoudre des anagrames d’un niveau trop élevé pour leur âge. Les élèves auxquels les scientifiques ont expliqué que l’erreur faisait partie de l’apprentissage ont mieux utilisé leur mémoire de travail. [2] 

Les psychologues à l’origine de cette analyse ont fini par conclure que cette peur, que cette pensée obsédante paralyse l’élève et freine ses capacités cognitives. Ils utilisent une large partie de leur mémoire de travail pour mesurer leur performance : suis-je bon ? Suis-je en train de commettre des erreurs ? Ils n’utilisent pas leur plein potentiel dans l’apprentissage.

Cette réalité est mise en exergue par les travaux de Carol Dweck, chercheuse en psychologie à New-York. Les auteurs nous présentent ses travaux concernant le Growth Mindset. Dweck a démontré que certaines personnes pensent que leurs compétences, que leurs capacités intellectuelles sont déterminées à la naissance. D’autres, en revanche, pensent que leurs compétences évoluent, qu’ils peuvent tout apprendre et s’améliorer continuellement. Sur ces derniers, la difficulté est vertueuse et renforce la soif d’étudier.

Éviter les illusions de connaissance

éviter les illusions de connaissance

Les auteurs commencent ce nouveau chapitre par la présentation de deux systèmes de pensée. Leur introduction repose sur les travaux du psychologue nobélisé en économie comportementale : Daniel Kahneman. Ce dernier atteste que le cerveau humain fonctionne suivant deux systèmes de pensée : le système 1 et le système 2. (Le livre « Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée » de Daniel Kahneman est une véritable bible de psychologie comportementale abordée ici.)

  • Le système 1 est notre mode de pensée fondamental et automatique. Nous l’utilisons la majeure partie du temps, il est facile, intuitif, mais nous conduit à commettre des erreurs d’interprétation.
  • Le système 2 est un système de contrôle conscient. Il survient quand nous prenons le temps de réfléchir à quelque chose. Il est plus lent et repose sur nos capacités d’analyse ou de raisonnement.
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Le système 1 est puissant, car il repose sur nos années d’expérience pour identifier les informations extérieures provenant de nos sens et y répondre physiquement, intellectuellement ou émotionnellement. C’est le système 1 qui nous permet de nous enfuir spontanément en cas de danger. 

Malheureusement, le système 1 peut se tromper s’il n’a pas été suffisamment nourri par le passé. Notre système 2 peut convenablement le nourrir. C’est en mettant conscience et réflexion sur un sujet, de manière répétée, que nous réagissons plus rapidement sans y penser. Rappelez-vous vos premières fois à vélo à deux roues. C’était difficile. C’est maintenant un automatisme : vous ne réfléchissez plus lorsque vous pédalez.

La malléabilité de la mémoire et nos biais cognitifs

Notre appétence pour les récits logiques et causaux, le fonctionnement de notre mémoire et la règle des deux systèmes expliquent le conditionnement de nos réactions futures par notre apprentissage passé.

Mieux. Les psychologues Larry Jacoby, Bob Bjork et Colleen Kelley ont démontré certaines illusions de compréhension intrinsèquement liées au fonctionnement de la mémoire.

La mémoire peut être distordue. Nous interprétons une histoire, une information relativement à nos connaissances personnelles, à notre intérêt pour les histoires causales et au poids émotionnel des informations. 

Ces principes nous conduisent à certaines illusions de compréhension pouvant handicaper notre apprentissage. Les auteurs en présentent une liste non exhaustive :

  • L’inflation de l’imagination ou notre tendance à penser qu’un événement imaginaire peut être vrai quelque temps plus tard.
  • La malédiction de l’apprentissage : quand nous connaissons une matière ou un sujet, nous sous-estimons quasi systématiquement le temps qu’il faudra pour une autre personne d’apprendre. C’est ce biais qui nous conduit souvent à surestimer la prédictibilité d’un événement à postériori.
  • L’illusion de fluidité : particulièrement néfaste pour l’apprentissage, cette illusion nous incite à penser que nous maîtrisons un sujet, même complexe, si nous maîtrisons bien sa forme. Travailler ou tenter de mémoriser un texte de manière répétée nous donne un sentiment de familiarité et d’aisance cognitive. Cette aisance nous pousse à croire que nous maîtrisons le sujet alors qu’un nouveau texte ou une forme de pratique différente prouverait notre erreur.
  • L’influence sociale : lorsque notre entourage pense qu’une information est juste, nous tendrons plus facilement à penser qu’il est vrai. C’est tout le problème des théories complotistes des réseaux sociaux et l’exposition répétée à celles-ci.
  • Effet du faux consensus, nous échouons généralement à reconnaître le caractère personnel de notre compréhension du monde et pensons détenir la vérité, partagée par tous.

L’effet dunning Kruger

Biais cognitif de renom lié au fonctionnement de notre système 1, l’effet Dunning-Kruger dit que plus nous manquons de compétences et moins nous sommes capables de discerner notre compétence réelle. Ce problème s’explique par la méconnaissance du sujet et du niveau de compétence potentiel. Nous pensons être bons alors qu’il n’en est rien. Nous ne parvenons pas à percevoir la route à parcourir. Pire, l’effet Dunning-Kruger montre que les personnes incompétentes tendent à surestimer leurs compétences.

Pour vaincre cet effet qui nous touche tous, les psychologues Dunning et Kruger ont identifié l’enseignement des techniques de metacognition et d’obtention de feedback comme solution.

Le problème vient des arguments avancés au chapitre 3 de cette chronique : les formes d’apprentissages classiques ne sont pas efficaces et mènent à des illusions de connaissance. Selon des études présentées par les auteurs, les étudiants qui apprennent avec ce genre de pratique tendent à succomber à l’effet Dunning-Kruger, surestimer leurs compétences réelles et s’installer dans cette forme d’apprentissage rassurante et agréable.

Éviter les erreurs de jugement

Les auteurs nous présentent ensuite une liste de techniques efficaces pour éviter les illusions de connaissance et de compréhension. D’abord, les auteurs de l’ouvrage nous rappellent d’analyser les signaux nous permettant de porter un jugement. 

La sensation de familiarité ou de facilité, induite par le système 1, ne sont pas de bons indicateurs. Les auteurs nous invitent à construire des inférences établies sur nos modèles mentaux existants. L’inférence est un procédé consistant à relier vos modèles mentaux existants avec les nouvelles idées présentées ou à relier les différentes idées nouvelles entre elles. 

Un bon signal de maîtrise est la capacité à récupérer en mémoire les informations clés, expliquer leur concept et leur liaison avec le sujet global. 

Voici différentes méthodes permettant d’éviter les erreurs d’appréciation de nos compétences réelles :

  • Le test : une seule méthode est réellement efficace pour dissiper toute ambiguïté concernant nos compétences réelles : le test. Le test aide à différencier ce que nous pensons connaître de ce que nous connaissons exactement. 
  • L’instruction par ses pairs : l’objectif ici est de recevoir un contrôle par une personne extérieure, plus ou moins avancée que nous. En échangeant, en confrontant les idées, en débattant sur la marche à suivre, les boucles de feedbacks sont rapides. C’est essentiellement une méthode de travail utilisée par les professions techniques telles que le droit.
  • L’instruction par le mentorat : le mentorat est une technique d’apprentissage redoutable. En apprenant avec un mentor, un guide, vous êtes certain d’éviter l’illusion de connaissance. Lui-même a fait face à vos problématiques, il peut vous mettre à l’épreuve et tester votre compréhension et vos compétences réelles. Le mentorat est particulièrement utilisé pour des professions à haute technicité, telles que les pilotes d’avion.

Dépasser les styles d’apprentissages

dépasser les styles d'apprentissage

Les auteurs de l’ouvrage nous rappellent les dires de Francis Bacon, cousin de Darwin, concernant les différents styles d’apprentissage. Cette idée existe depuis si longtemps et est tellement ancrée dans notre société que chaque enseignant y croit. Pourtant, nous ne sommes ni auditifs, ni visuels. 

Les auteurs ne nous interdisent pas d’y croire, ils rappellent simplement qu’aucune étude empirique en science cognitive n’a trouvé de preuves en ce sens.

Le seul style d’apprentissage qui présente des preuves scientifiques est l’apprentissage établi sur la construction de structure. Certaines personnes ont développé l’habitude d’extraire les principes clés d’une nouvelle idée lorsqu’elles y sont confrontées. Ces personnes sont capables de séparer plus facilement le bon grain de l’ivraie, de connecter les nouvelles informations avec un ensemble plus large : ils apprennent bien plus efficacement.

L’apprentissage par la construction de structure

Le marqueur d’une facilité d’apprentissage est la capacité d’apprendre par la construction de structures informationnelles : pouvoir extraire les idées clés pour modéliser l’information en framework solide et utilisable.

Cette forme d’apprentissage permet aux étudiants de trier les entrants, d’alimenter leur modèle mental avec les informations intéressantes et d’omettre les autres. Les structures peuvent être multiples, un modèle mental, une histoire concise allant droit au but, etc.

Lorsque l’on revient à l’exemple du chirurgien réfléchissant quotidiennement à sa pratique médicale, on retrouve la construction d’une structure narrative autour de l’acte chirurgical. Réfléchir en histoire est un exemple de « structure building » permettant d’isoler les points clés des éléments peu importants.

Apprentissage par l’exemple

L’alternative à l’apprentissage par structure est celui par l’exemple. Tout le monde n’est pas capable d’identifier les éléments essentiels d’une information. Les auteurs proposent à ces derniers l’apprentissage par l’exemple.

En prenant plusieurs exemples et cas concrets, en les mémorisant, vous pourrez relever les différences et similitudes entre chaque itération. Ces points identifiés sont les éléments fondamentaux pour comprendre la structure d’une connaissance.

Les formes d’intelligence

Les psychologues s’entendent aujourd’hui sur deux formes d’intelligence que tout le monde possède constituant notre capacité d’apprentissage : l’intelligence fluide et l’intelligence cristallisée.

  • L’intelligence fluide est présentée comme une capacité à raisonner, à voir des relations entre les choses, penser de manière abstraite et continuer à retenir l’information en mémoire pendant que nous travaillons à la résolution d’un problème.
  • L’intelligence cristallisée est quant à elle la capacité à retenir des informations pour créer des représentations mentales d’un sujet à partir d’apprentissages et d’expériences passés.

Si le QI a eu son heure de gloire, il est aujourd’hui remis en cause. Certains psychologues estiment que quoi que le QI mesure, ce n’est pas la capacité à raisonner dans des environnements à multiples variables, le raisonnement dans le monde réel. 

Les auteurs poursuivent et nous présentent les travaux du psychologue Robert Sternberg sur la « successful intelligence ». Selon lui, nous sommes tous en développement permanent. N’importe quel test, QI, partiel, évaluation ne sont qu’une mesure à un instant T. Ces mesures n’indiquent jamais le potentiel.

Dans ses travaux, Sternberg va plus loin que l’intelligence fluide et l’intelligence cristallisée pour proposer trois versions de l’intelligence que vous découvrirez ci-après. Chacun d’entre nous dispose d’un certain niveau dans chacune de ces formes d’intelligence.

  • Tout d’abord l’intelligence analytique ou la capacité à résoudre des problèmes 
  • Ensuite, l’intelligence créative ou la capacité à s’adapter à un nouvel environnement en appliquant les informations dans un nouveau contexte
  • Enfin, l’intelligence pratique ou la capacité à s’adapter à la vie quotidienne, à notre environnement direct.

Nous avons tous des forces et des faiblesses dans notre capacité d’apprentissage. Ces caractéristiques sont liées à notre histoire de vie, à la connaissance que nous avons réussi à accumuler, à nos automatismes d’apprentissage ou à l’histoire que nous nous sommes inventés compte tenu de nos croyances.

Les tests dynamiques, la seule vraie mesure de l’intelligence

Robert Sternberg et Elena Grigorenko ont proposé le concept de test dynamique permettant, non pas de mesurer une compétence à un instant T, mais plutôt le progrès : nous partons toujours d’un plus bas niveau de compétence pour un niveau plus élevé.

Le test dynamique consiste à se concentrer sur les points faibles d’une personne. Le test les identifie puis propose des axes de développement. Ensuite, de futurs tests établis sur le concept de récupération en mémoire vont suivre pour augmenter les compétences plus basses. L’objectif est de suivre la progression plutôt que marquer un état général. Contrairement au test habituel, le test dynamique met en lumière les faiblesses pour les corriger et observer un progrès potentiel.

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À retenir 

Il faut s’extirper de la notion de style d’intelligence, et de capacité à apprendre tel ou tel sujet. Fixez-vous un objectif, un élément à apprendre et décomposez la connaissance globale puis allez chercher chaque compétence qui la compose. Utilisez vos aptitudes en travaillant sur des exemples ou en tentant d’identifier vos capacités de visualisation en structure.

Adoptez des méthodes d’apprentissage actives, la réflexion, la récupération en mémoire, le test dynamique. Il faut éviter ce qui nous fait du bien et nous rassure pour aller chercher l’échec, aller identifier nos lacunes via des tests, via l’analyse par un pair ou un mentor. Brisez vos erreurs de jugement et faites face à la réalité de vos compétences actuelles.

Cherchez la vision générale. Même si nous ne sommes pas un structure builder, il faut s’essayer à aller chercher des principes sous-jacents à l’information. Prenez des exemples et identifiez des similitudes, les différences. Si vous deviez vous tester, comment les décririez-vous ?

Améliorer ses capacités

Améliorer ses capacités

Dans ce chapitre, les auteurs abordent les principaux concepts de l’amélioration des capacités mentales. Dans cette partie, nous abordons les dernières avancées en neurosciences concernant les possibilités d’évolution du cerveau grâce à des principes cognitifs, la plasticité cérébrale et la curiosité ; puis grâce à des techniques, le growth mindset, la pratique délibérée et les moyens mnémotechniques.

Plasticité cérébrale

La structure brute de notre cerveau est largement déterminée par nos gènes. En revanche, les structures fines, les relations neuronales, sont construites par l’expérience et sont susceptibles de changer substantiellement dans le temps.

L’un des principaux éléments susceptibles de changer est la myéline. La myéline est une substance entourant les axones. Cette substance serait responsable de la vitesse de transmission de l’information : la myéline s’épaissit ou désépaissit à mesure de la pratique. Par exemple, chez des pianistes, on retrouve une forte myélinisation des fibres nerveuses responsables du mouvement des doigts et des processus cognitifs chargés de « faire de la musique ».

Mieux, les actions que nous prenons par habitude, à force de pratique, empruntent différents circuits que les actions classiques. Ces actions prennent naissance dans les ganglions de la base, ancré profondément dans notre cerveau.

Le cerveau créé des espèces de « macro » que l’on peut retrouver dans des logiciels comme Excel. Le cerveau enregistre des séquences d’actions physiques ou cognitives pour mieux les appliquer à l’avenir. Imaginez ces macros comme la série de mouvements corporels nécessaires au coup droit de Nadal ou encore les séries d’actions à mener dans une partie d’échecs selon le positionnement des pièces.

La plasticité cérébrale est également appuyée par la neurogenèse, ou la capacité de notre hippocampe, zone de consolidation mémorielle, à créer de nouveaux neurones au fil de notre vie. La neurogénèse commence lorsque le cerveau a l’intention d’apprendre et continue après l’apprentissage. Cela peut expliquer l’implication de la neurogenèse dans la consolidation mémorielle. Le concept de neurogénèse justifie les résultats obtenus grâce à la récupération en mémoire difficile obtenue par l’espacement.

QI et curiosité

Les auteurs présentent successivement les travaux de James R. Flynn et de Richard Nisbett. Le premier explique que le QI n’a fait qu’augmenter depuis les 60 dernières années. Le second explique que cette hausse du QI proviendrait de notre société, notamment de notre environnement extérieur. Nisbett explique donc qu’un enfant curieux finira par obtenir un QI supérieur à un enfant doté des mêmes aptitudes qui n’a pas eu la curiosité nécessaire à l’amélioration de ses aptitudes.

Un autre élément extérieur est la classe sociale. Les enfants issus de familles aisées sont plus susceptibles de recevoir des stimuli extérieurs riches, un accès plus facile aux informations expliquant un QI plus élevé. 

Cependant, la myélinisation est exclusive à une compétence et ne se transfère pas à une autre, contrairement au sport. Le cerveau n’est pas un muscle. 

Bien que vous ne puissiez pas augmenter votre QI demain matin, vous pouvez créer des habitudes de travail que les auteurs appellent des multiplicateurs cognitifs : embrasser le growth mindset, pratiquer comme un expert, construire des indices mémoriels.

Le growth mindset

Concept abordé précédemment dans ce résumé, le growth mindset explique la force de nos convictions concernant nos propres aptitudes à apprendre. Carol Dweck, la créatrice du Growth Mindset explique ce concept : « sont dotés du growth mindset les personnes convaincues que leur apprentissage se trouve entre leurs mains ». Dweck oppose le growth mindset au fixed mindset, c’est-à-dire, les personnes persuadées que leurs aptitudes sont dessinées à la naissance.

Ce concept est essentiel pour l’apprentissage, car il détermine notre réponse à l’échec. Le fixed mindset va souvent trouver des excuses à un échec et se cacher derrière des phrases telles que « Je ne suis pas intelligent ». Le Growth Mindset va plutôt attribuer à l’échec un manque d’effort, un manque de travail ou une mauvaise méthodologie.

Pratique délibérée

La pratique délibérée est un concept d’apprentissage reposant sur la mesure de performance. On l’oppose à la pratique classique, hasardeuse et intuitive. La pratique délibérée demande force mentale pour poursuivre ses objectifs. En effet, l’individu qui s’exerce à cette forme de pratique doit systématiquement mesurer sa performance. Identifier ses échecs, réfléchir à un moyen de s’améliorer. Se tester à nouveau et effectuer de nouvelles mesures. C’est l’exemple du sportif qui visionne son match à postériori pour déceler des axes d’améliorations.

Indices mémoriels

Pour faciliter la rétention mémorielle, les auteurs nous proposent certaines techniques pouvant nous aider à améliorer nos performances.

  • Palais mémoriel : ce concept permet de retenir facilement un grand nombre d’informations en structurant visuellement la pensée. Vous imaginez un lieu où vous pouvez habiter, un palais, une maison, un appartement. Ensuite, vous imaginez un scénario dans lequel vous déambulez dans les pièces de la maison : chaque information à retenir est rangée, dans un meuble d’une pièce ou un tiroir, etc. Cette technique fonctionne, car elle repose sur la capacité de l’Homme à retenir plus aisément des images que des sons ou des textes. En rangeant visuellement les informations, vous facilitez leur redécouverte par la suite.
  • Rimes : Cette technique permet de retenir simplement de longues listes d’informations. Vous faites rimer le chiffre dans la liste avec l’élément à retenir. Les auteurs nous donnent l’exemple du chiffre 4 en anglais, « four » qui rime avec le mot « store ». Cette technique permet aux champions en mémoire de mémoriser des nombres à plus de 10 chiffres. Ces derniers vont même plus loin et associent des nombres à des images mentales. Les auteurs nous partagent l’exemple de Patterson, champion du monde de mémoire, qui associe chaque nombre de 000 à 999 à une image, il peut donc mémoriser sans souci de grandes listes de nombre.

Toutefois, les auteurs préviennent : les moyens mnémotechniques permettent de retenir une information plus facilement, pas de la maîtriser. La maîtrise d’un domaine provient de la pratique délibérée et répétée pendant des centaines, voire des milliers d’heures.

Apprendre un sujet puis le maîtriser ne signifie pas d’être capable de le restituer après son visionnage, mais d’être capable de l’appliquer dans une situation aux facteurs inconnus. 

Conclusion sur « Mets-toi ça dans la tête » de Peter C. Brown, Mark A. McDaniel, Henry L. Roediger III

Ce livre a été une révélation pour moi. En effet, lu en plein apprentissage autodidacte du développement informatique, j’ai souvent fait face à la difficulté. Parfois même l’impossibilité de réussir un exercice. Je me sentais idiot, incapable de réussir là où d’autres le pouvaient. Grâce à ce livre, j’ai compris l’importance de la difficulté et j’ai pu changer d’opinion à ce sujet : la difficulté n’est que l’indicateur d’un progrès possible. J’ai aussi pu restructurer mon apprentissage et appliquer les différentes méthodes d’apprentissages présentées dans le livre. Je suis allé beaucoup plus vite grâce au test et à la recherche de difficultés systématiques. Cette méthode était bien plus frustrante, mais tellement plus efficace. J’ai pu observer les résultats en seulement quelques semaines.

Aussi, en démystifiant les mythes du monde professoral concernant l’apprentissage, cet ouvrage permet de gagner du temps. S’établissant sur les dernières avancées en sciences cognitives, ce livre nous permet d’appliquer directement les meilleures méthodes d’apprentissage et de gagner du temps pour se concentrer sur l’essentiel : apprendre la matière que l’on a décidé d’apprendre.

En revanche, ce livre, bien que fourmillant d’exemples, manque d’application concrète des différentes méthodes d’apprentissage. Je le recommande donc à quiconque souhaite apprendre un nouveau sujet, aux autodidactes, aux entrepreneurs se lançant dans un secteur qui leur est inconnu ou encore à n’importe quel étudiant ou professeur. N’importe quelle personne déjà au fait du fonctionnement du cerveau et des techniques d’apprentissage ne trouvera que des redits d’autres concepts. Ce livre est le Personal MBA de l’apprentissage et du fonctionnement de notre cerveau.

Guilhem Delachapelle du blog delachpl.com,

Ma note :

Points forts :

  • Permet d’appréhender le concept de Growth Mindset et son importance dans l’apprentissage
  • Identifier l’illusion de connaissance et sa nuisance quant à notre propre apprentissage
  • Le livre aide à mieux comprendre l’importance et la nécessité de la difficulté dans l’apprentissage et tue l’idée reçue sur les génies.
  • Livre didactique très simple d’approche

Points faibles :

  • Le livre manque parfois d’application pratique et repose sur des exemples très précis
  • Le plan du livre n’est pas construit autour des méthodes d’apprentissage, mais plutôt des points essentiels de l’apprentissage : il peut être difficile d’en créer une note de lecture efficace pour réutiliser son contenu dans l’avenir.

Avez-vous lu le livre « Mets-toi ça dans la tête » ? Combien le notez-vous ?

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