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Airbnb Story : Comment trois jeunes ont disrupté un secteur, gagné des millions

Airbnb Story de Leigh Gallagher : comment trois jeunes ont disputé un secteur, gagné des millions... et créé la polémique

Résumé de « Airbnb Story – Comment trois jeunes ont disrupté un secteur et créé la polémique » de Leigh Gallagher : « Airbnb Story » raconte l’épopée fascinante de trois jeunes innovateurs partis de rien – Brian Chesky, Joe Gebbia et Nathan Blecharczyk – qui ont disrupté l’industrie de l’hébergement et suscité alors autant d’admiration que de controverses.

Par Leigh Gallagher, 2018, 272 pages.

Titre original : « The Airbnb Story: How Three Guys Disrupted an Industry, Made Billions of Dollars … and Plenty of Enemies« , 2017, 256 pages.

Chronique et résumé de « Airbnb Story – Comment trois jeunes ont disrupté un secteur et créé la polémique » de Leigh Gallagher

Introduction

Une rencontre mémorable et la genèse d’une idée de livre

Le livre « Airbnb Story » commence au bar de l’hôtel Fairmont à San Francisco en novembre 2015.

C’est ici que l’auteure du livre, Leigh Gallagher, retrouve Brian Chesky, le co-fondateur d’Airbnb. Le but de la rencontre est de discuter de l’idée d’un livre sur l’histoire d’Airbnb, la célèbre plateforme d’hébergement. Ironie du sort : cette rencontre a lieu juste à côté de l’endroit où Brian Chesky avait présenté pour la première fois son concept révolutionnaire.

Au début, Brian Chesky se montre hésitant quant au projet de ce livre. En effet, malgré le succès phénoménal d’Airbnb, le fondateur de la plateforme craint que ce livre ne capture qu’une image figée de son entreprise en constante évolution.

Mais finalement, quand il réalise l’importance du projet, Brian Chesky accepte de collaborer. Il se lance avec beaucoup d’enthousiasme. Il partage également les détails d’un événement à venir à Paris, illustrant ainsi la portée mondiale d’Airbnb.

L’ascension fulgurante d’Airbnb

Leigh Gallagher revient ensuite plusieurs années en arrière. Elle se souvient de sa première rencontre avec Airbnb en 2008. À ce moment-là, la journaliste couvrait des histoires d’affaires pour le magazine Fortune.

Elle montre comment, en seulement quelques années, cette petite start-up est devenue un géant de l’hébergement.

Pourquoi ce succès ? Voici quelques éléments clés mentionnés dans cette introduction :

  • Malgré les scepticismes initiaux, l’entreprise a innové en proposant des hébergements uniques, de la maison dans un arbre au château.
  • Plébiscitée par la génération Y pour son approche abordable et authentique du voyage, la plateforme a connu une croissance fulgurante : de 1 million de réservations en 2011, elle est passée à 140 millions réservations fin 2016.
  • Airbnb a été valorisé à 30 milliards de dollars. Et malgré cette ascension, son potentiel de croissance demeure immense.
  • Après la Grande Récession, Airbnb a offert une bouée économique, permettant à chacun de monétiser son espace et de voyager économiquement. Si les premiers adeptes étaient majoritairement des Millennials, l’âge moyen des hôtes aux États-Unis s’établit aujourd’hui à 43 ans.
  • L’entreprise a su répondre à un désir profond de connexions humaines, offrant une expérience authentique et unique, loin des hôtels standardisés.

Les défis d’Airbnb

Mais malgré cette ascension, le succès d’Airbnb ne s’est pas passé sans embûches. Leigh Gallagher expose ici les deux principaux défis auxquels l’entreprise a été confrontée :

  • De nombreuses villes ont vu en Airbnb une menace pour le marché immobilier traditionnel. Elles ont alors mis en place des législations restrictives.
  • Plusieurs incidents isolés, tels que des saccages ou des discriminations, ont terni la réputation de la plateforme. Car souligne l’auteure, même si Airbnb prône l’accueil et la bienveillance, elle n’est pas à l’abri des dérives humaines de notre société.

Cependant, malgré ces controverses, Airbnb a su séduire un public large et diversifié, allant des baby-boomers aux célébrités comme Beyoncé. Certains pionniers de la plateforme regrettent même que le concept soit devenu trop « mainstream ».

Airbnb : un phénomène culturel

Dans l’introduction de son livre « Airbnb Story », Leigh Gallagher nous raconte également comment Airbnb est devenu bien plus qu’une plateforme d’hébergement.

C’est, affirme-t-elle, un phénomène culturel. Un phénomène  qui s’est inscrit dans l’air du temps, influençant même la pop culture. En témoignent les références dans des émissions populaires comme celle de « Saturday Night Live ».

Et même si l’idée d’hébergement partagé n’est pas nouvelle, ce qui a permis à Airbnb de se distinguer, c’est sa capacité à démocratiser cette pratique.

Grâce à une plateforme conviviale et accessible, Airbnb a supprimé les barrières traditionnelles à l’hébergement partagé. Contrairement à d’autres sites, la plateforme met l’accent sur la personnalité de l’hôte. Elle utilise des photographies professionnelles et offre une expérience utilisateur fluide.

Les autres forces d’Airbnb

Pour terminer cette conclusion, l’auteure du livre « Airbnb Story » présente les autres forces qui ont permis à la start-up de rapidement se distinguer :

  • D’abord, elle possède une infrastructure technologique impressionnante.
  • Ensuite, quand d’autres plateformes se sont spécialisées dans les résidences secondaires ou les destinations de vacances, Airbnb, elle, a eu l’idée de proposer des hébergements urbains. C’est un réel atout pour la plateforme. Cette spécificité a attiré les voyageurs et a posé un véritable défi  à l’industrie hôtelière.
  • Enfin, Airbnb a révolutionné notre façon de voir nos espaces de vie. Elle a rendu l’hébergement partagé accessible et en phase avec les tendances actuelles. Une fois qu’elle a atteint une certaine masse critique, sa position sur le marché est devenue presque inébranlable.

Chapitre 1 – La rage d’innover

Airbnb story la rage d'innover

Introduction

Si Airbnb est aujourd’hui légendaire dans la Silicon Valley, l’auteure nous explique ici que l’histoire de ce succès incroyable commence pourtant modestement et sans que personne ne l’ait vraiment attendu.

Ainsi, le début de l’aventure d’Airbnb remonte à 2007. Joe Gebbia et Brian Chesky, deux artistes fraîchement diplômés, sont à court d’argent à San Francisco. Pour payer leur loyer, ils ont alors l’idée de louer des matelas pneumatiques à des participants d’une conférence.

Les deux jeunes gens se sont rencontrés 3 ans auparavant, en 2004, à la Rhode Island School of Design (RISD).

Et c’est là, en collaborant pour la première fois ensemble sur un projet de design pour Conair Corporation que démarre vraiment l’histoire entrepreneuriale commune de Chesky et Gebbia. Leur synergie est évidente : leurs idées se complètent plutôt que de se contredire.

Joe Gebbia pressent déjà que lui et Brian Chesky sont destinés à faire quelque chose de grand ensemble. Il prédit même que tous deux créeraient une entreprise sur laquelle on écrirait un jour.

Mais Brian Chesky, bien qu’amusé par cette prédiction, avait d’autres préoccupations à l’époque : celle notamment de trouver un emploi stable après ses études. Après avoir obtenu son diplôme, il s’installe donc à Los Angeles pour travailler comme designer industriel, mais se rend compte rapidement que ce travail ne correspond pas à ses aspirations.

Pendant ce temps, Joe Gebbia emménage à San Francisco. Il lance à cette époque ses premiers produits : les « CritBuns », des coussins conçus pour les étudiants en art.

Malgré la distance, les deux amis restent en contact.

Joe essaye constamment de convaincre Brian de le rejoindre à San Francisco pour démarrer une entreprise ensemble.

Après plusieurs hésitations, Brian Chesky décide finalement de franchir le pas. Il déménage à San Francisco, laissant derrière lui sa vie à Los Angeles.

En conduisant vers sa nouvelle vie, le jeune Brian ressent alors que la route devant lui comme remplie de promesses :

« Il dit rapidement adieu à sa vie à Los Angeles – il rompit avec sa petite amie, prévint ses colocataires, laissa l’appartement et à peu près tout ce qu’il possédait et prit le chemin de San Francisco au volant de sa Honda un mardi dans la nuit. Tandis qu’il remontait la côte dans l’obscurité, voyant à peine devant lui, il songeait que cette route n’avait rien à voir avec celle qu’il empruntait tous les jours à l’époque où il se sentait prisonnier de son travail. Ce n’était pas la même. La route qui le menait vers San Francisco ressemblait à une promesse.« 

1.1 – « Comme Craiglist et couchsurfing.com, mais avec plus de classe »

À San Francisco, le loyer de nos deux colocataires ne cesse d’augmenter. Pour s’en acquitter, Brian Chesky et Joe Gebbia doivent chercher une solution.

Sachant qu’un grand congrès de design se tiendra bientôt en ville, les deux jeunes hommes ont alors l’idée d’héberger des participants de cette conférence dans leur appartement.

Avec trois matelas pneumatiques, ils décident de proposer la nuit avec petit-déjeuner. Pour promouvoir leur offre, ils créent un site web rudimentaire, AirBed&Breakfast, et en parlent sur des blogs de design.

L’expérience est un succès : elle semble parfaitement bien répondre aux besoins des designers à budget limité. Trois designers professionnels réservent un séjour chez eux.

1.2 – « Je me trouvais en même temps dans le salon et sur les diapositives »

Surve : l’invité devenu ambassadeur d’une idée naissante

Quand Surve, le premier designer invité, arrive dans le petit l’appartement de San Franciso, il est impressionné par le soin apporté par ses hôtes aux moindres détails : des petites attentions qui le font se sentir à l’aise.

Au fil de la conversation, Surve découvre qu’il a été inclus par Joe et Brian dans leur présentation destinée à promouvoir leur nouveau concept d’hébergement entre particuliers. Surpris et flatté d’apparaître déjà comme l’un des visages de ce projet naissant, Surve décide spontanément de s’impliquer. Il devient rapidement un ambassadeur enthousiaste, vantant partout l’accueil attentionné reçu.

Quand une idée improvisée se révèle prometteuse sans s’en rendre compte

Le jour de la conférence, Chesky et Gebbia débordent d’enthousiasme. Il font le tour de l’évènement pour parler de leur idée à tout le monde et attirer de nouveaux invités. Les gens sont intéressés et amusés par la vision des deux colocataires. Mais finalement, personne ne les prend vraiment au sérieux.

Leur week-end leur rapporte au total 1000 US$. Malgré ce premier soutien, Joe et Brian restent sceptiques sur l’avenir de leur idée :

« Le week-end leur rapporta 1 000 dollars. Mais malgré ce succès, ils ne pensaient pas
que leur idée était vouée à un grand avenir. Elle sortait trop de l’ordinaire. Il s’agissait juste d’une solution de fortune pour payer le loyer, garder la tête hors de l’eau et s’octroyer du temps pour réfléchir à une innovation géniale.
« 

1.3 – Airbed&Breakfast en version « allégée »

Après leur première expérience réussie à San Francisco, Brian Chesky et Joe Gebbia décident de relancer AirBed&Breakfast. Ils affinent leur projet et ciblent plusieurs évènements à travers le pays, notamment le festival South by Southwest à Austin.

Ils demandent à Nathan Blecharczyk, un ancien colocataire de Joe, de les aider. Blecharczyn est un ingénieur talentueux. Il posséde une expérience précoce en programmation et en entrepreneuriat. Le trio partage la même éthique de travail et les trois garçons ont déjà travailler ensemble sur une création d’entreprise.

Face à l’ampleur de leur projet, Nathan Blecharczyk hésite à se joindre à ses amis. Mais il finit par accepter de participer à une version simplifiée du projet de Joe et Brian.

Brian Chesky, initialement réticent à monétiser le service, se laisse convaincre par ses partenaires de bâtir, pour ce projet, un business model.

« À l’époque, Chesky estimait que le service devait être gratuit. « Je ne me sentais pas prêt à démarrer une entreprise au sens propre », admet-il. Ils voulaient qu’AirBed&Breakfast devienne plutôt un mode de vie et son idéalisme le poussait à prôner une solution reposant sur le partage. « J’étais très progressiste, au sens où je pensais qu’il pourrait s’agir d’un site web gratuit, comme Couchsurfing. Où l’argent n’entrait pas en ligne de compte. » Gebbia et Blecharczyk le convainquirent du contraire, et Chesky finit par se rendre à leurs arguments. « J’ai dit ok, vous avez raison. On devrait monétiser le concept. Il faut définir un business model ». »

Les trois jeunes amis améliorent leur site AirBed&Breakfast pour le festival. Mais malgré leurs efforts, ils n’obtiennent que deux clients, dont Chesky lui-même… Cette expérience leur permet néanmoins d’identifier des lacunes dans leur système, notamment en matière de paiement.

1.4 – Le Dieu fondateur

Au festival South by Southwest, Brian Chesky et Joe Gebbia rencontrent Michael Seibel, PDG de Justin.tv. Impressionné par l’idée de Chesky et Gebbia, ce dernier propose alors de les aider. Il les introduit au monde des business angels.

Après le festival, le site d’AirBed&Breakfast ne décolle pas. Blecharczyk, tiraillé entre ce projet et un autre, décide de s’éloigner et part pour Boston. Chesky et Gebbia se mettent à douter.

Mais bientôt, une nouvelle idée voit le jour : pourquoi ne pas créer un site où l’on pourrait louer un coin chez quelqu’un aussi simplement qu’une chambre d’hôtel ? Cette vision séduit Blecharczyk qui décide de revenir dans la course.

Cependant, trouver des investisseurs n’est pas une mince affaire. Beaucoup voient dans leur projet un pari risqué, et leur parcours artistique ne les aide pas.

Les jeunes entrepreneurs estiment la valeur de leur société à 1,5 million de dollars en échange de 10 % de parts. Pour beaucoup d’investisseurs, c’est trop. Pourtant, avec le temps et le recul, on se rend compte que cette estimation était plutôt humble.

1.5 – « Poursuivez votre effort »

Année 2008 : la Convention nationale démocrate de Denver approche. Les fondateurs d’AirBed&Breakfast, Chesky, Gebbia et Blecharczyk, sont à pied d’œuvre pour peaufiner leur produit. Ils lancent un nouveau slogan, profitent de l’engouement autour de la nomination de Barack Obama pour donner un coup de boost à leur site. Ils bénéficient d’une couverture médiatique massive.

Mais voilà, lors d’une présentation à un investisseur, des soucis techniques surgissent. Ils doivent par ailleurs faire face à un défi majeur : comment convaincre les propriétaires de mettre leurs biens sur le site ?

Pour se faire remarquer,  Chesky, Gebbia et Blecharczyk misent sur une diffusion via des blogs locaux. Bonne pioche, ça marche!

Pourtant, après un pic d’activité pendant la Convention, le nombre de visites sur le site retombe. Retour à la case départ.

1.6 – « Je ne me souviens pas de Mark Zuckerberg assemblant des boîtes de céréales »

De la vente de céréales au tournant Y Combinator

Chesky et Gebbia se retrouvent à ce moment-là dans une impasse pour financer leur entreprise. Ils ont alors une idée lumineuse : pourquoi ne pas vendre des céréales à l’effigie d’Obama et McCain ?

Enthousiasmés par cette idée, les jeunes créateurs lancent alors les « Obama O’s » et « Cap’n McCain’s ». Le succès est au rendez-vous, les médias en parlent, et les ventes décollent.

Mais un souci persiste : leur site manque cruellement de visiteurs. Un soir, lors d’un dîner, Seibel leur suggère de tenter leur chance chez Y Combinator, un incubateur renommé pour startups.

« Seibel leur asséna une vérité qu’au fond d’eux-mêmes ils connaissaient : « Regardez-vous », déclara-t-il. « Vous êtes en train de mourir. Postulez auprès d’Y Combinator ». Les délais d’inscription étaient dépassés, mais Seibel envoya un message à Graham qui accepta de prendre leur demande en considération si elle lui parvenait avant minuit. Ils appelèrent Blecharczyk à Boston, le réveillant à une heure du matin, pour lui demander l’autorisation de mentionner son nom sur le dossier d’inscription. Il se souvient à peine de la conversation, mais le fait est qu’il accepta.« 

Le tremplin inespéré
Tremplin lancement entreprise Airbnb Story

Voici un extrait du livre « Airbnb Story » raconté par Leigh Gallagher qui retrace cet épisode décisif pour nos jeunes startuppeurs :

« Ils furent convoqués pour des entretiens et convainquirent tant bien que mal Blecharczyk de revenir à San Francisco pour l’occasion. Le processus de sélection est implacable ; l’entrevue dure dix minutes exactement, au cours desquelles Graham et ses partenaires posent des questions exigeant une réponse rapide ; aucune présentation n’est autorisée. Après plusieurs heures passées à s’exercer et à simuler des entretiens, le trio était prêt à affronter l’épreuve. En quittant l’appartement, Gebbia saisit une boîte d’Obama O’s et de  Cap’n  McCain’s  pour  les  emporter,  mais  Chesky et Blecharczyk l’arrêtèrent. « As-tu perdu la tête ? », intervint Blecharczyk. « Laisse les céréales ici ». (Gebbia avoue « je me suis vraiment senti en minorité à ce moment-là ».). Ils montèrent dans la Jeep de Gebbia et prirent la direction de Mountain View où Y Combinator a son siège social.« 

Personne ne se doutait alors de ce qui se jouait dans cette anecdote. L’auteure poursuit l’histoire :

« Le rendez-vous ne se passa pas très bien. […] Chesky sentit que Graham était impressionné par leur connaissance du marché et de la clientèle, mais que le concept dépassait son entendement. […] Alors qu’ils rassemblaient leurs effets pour partir, Gebbia sortit les boîtes de céréales : contre l’avis de Blecharczyk, il les avait enfournées dans son sac. Il se dirigea vers l’endroit où Graham et ses partenaires discutaient et lui en tendit une. Graham le remercia d’un air embarrassé  –  il pensait que les trois amis avaient acheté des céréales pour les lui offrir… un cadeau peu conventionnel et inattendu. Les fondateurs expliquèrent qu’ils avaient  eux-mêmes  fabriqué  et  vendu  les  boîtes  et  financé  ainsi  leur entreprise. Ils racontèrent l’histoire des Obama O’s. Graham s’assit et écouta. « Incroyable », s’étonna-t-il. « Vous êtes comme les cafards. Vous vous accrochez, vous ne voulez pas disparaître ». »

Malgré l’entretien tendu, l’audace de Joe Gebbia avec les céréales fait mouche. Les startuppers sont acceptés. Ce passage chez Y Combinator devient le tremplin dont ils avaient besoin pour propulser leur entreprise.

1.7 – « Que faites-vous encore ici »

Fondé en 2005 par Paul Graham, Y Combinator (YC) YC s’est imposé en peu de temps comme l’accélérateur phare de la Silicon Valley. Et selon Leigh Gallagher, YC offre bien plus qu’un simple financement : c’est une véritable école pour entrepreneurs en herbe.

À ce niveau de l’histoire d' »Airbnb Story« , nous sommes en 2009, l’année de la Grande Récession. Une année particulièrement difficile. Seules seize startups, dont AirBed&Breakfast, décrochent leur place chez YC. Paul Graham, toujours de bon conseil, lance un défi  aux trois fondateurs : prouver leur rentabilité avant le fameux « Demo Day ».

Chesky, Gebbia et Blecharczyk se mettent au travail.

Une révélation survient : la plupart de leurs clients sont à New York. Sur les conseils de Graham, ils s’y rendent, écoutent leurs utilisateurs et peaufinent leur offre. Exit la simple location de matelas pneumatiques, place à la location d’espaces entiers. Certains investisseurs sont sceptiques, mais nos trois mousquetaires ne fléchissent pas. Leur dévouement porte ses fruits : les réservations grimpent.

Quand le jour J arrive, le fameux « Demo Day« , leur persévérance est récompensée : ils sont rentables. Une belle victoire qu’ils célèbrent « en buvant du champagne sur le toit-terrasse de l’appartement de Rausch Street« .

1.8 – La fusée décolle

En avril 2009, Greg McAdoo, un investisseur influent de Sequoia, fait un tour chez Y Combinator. Il est tout de suite captivé par le potentiel du secteur des locations de vacances et, naturellement, Airbnb attire son attention. Après plusieurs échanges, l’ambition d’Airbnb qui vise la création d’une solide communauté d’hôtes et de voyageurs, le séduit profondément.

« Selon lui [Greg McAdoo] : « Leurs concepts se situaient largement en avance par rapport aux modes de pensée habituels et permettaient de résoudre une bonne partie des difficultés inhérentes à la mise en relation d’hôtes et de voyageurs à grande échelle ».« 

Au même moment, l’équipe d’Airbnb croise la route de Youniversity Ventures, tout aussi charmée par cette idée révolutionnaire.

Ces deux rencontres portent leurs fruits : en quelques semaines, Airbnb décroche un financement conjoint de 615 000 dollars de la part de Sequoia et Youniversity, propulsant la valeur de l’entreprise à 2,4 millions de dollars.

Ce coup de pouce financier donne des ailes à Airbnb. Non seulement, ses créateurs disposent maintenant des moyens de leurs ambitions, mais ils gagnent aussi en crédibilité. Les réservations grimpent en flèche, et de nouvelles idées fusent pour diversifier l’offre.

Les fondateurs, malgré un parcours semé d’embûches, restent inébranlables et passionnés par leur vision.

Brian Chesky aime rappeler qu’ils étaient juste des « gars normaux » avec une grande idée. Mais pour beaucoup, c’était bien plus que ça : ils étaient une équipe solide avec une détermination hors du commun. Fred Wilson, un investisseur passé à côté de l’opportunité Airbnb, reconnaît plus tard sa méprise, saluant le potentiel qu’il n’avait pas vu à l’époque.

Chapitre 2 – Bâtir une entreprise

bâtir une entreprise

Introduction

Le deuxième chapitre du livre « Airbnb Story« , revient sur l’aventure de notre trio fondateur : après avoir flirté avec l’échec, Airbnb a enfin conquis son public.

Des débuts hésitants au succès

Chesky, Gebbia et Blecharczyk ont touché du doigt ce que la Silicon Valley nomme « l’adéquation produit/marché » : ce moment magique où une start-up réalise que son idée répond parfaitement à une demande du marché. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : dès août 2009, les revenus d’Airbnb explosent, passant de 1 000 dollars à 10 000 dollars par semaine. Les réservations, quant à elles, frôlent les 100 000 dollars hebdomadaires.

Mais voilà, avec le succès viennent de nouveaux défis. Comment pérenniser cette réussite ?

Construire les fondations d’Airbnb

Chesky, Gebbia et Blecharczyk  ont certes un produit phare, mais il leur faut à présent bâtir une entreprise solide autour. Nos trois compères, seuls aux commandes, sont sur tous les fronts. Ils travaillent sans relâche. Et ils comprennent vite qu’ils doivent s’entourer, instaurer une culture d’entreprise forte et définir une stratégie claire. Avant même de penser à recruter, ils posent les valeurs fondamentales de leur société. Pour cela, ils s’inspirent de géants comme Zappos, Starbucks, Nike ou encore Apple.

« Chesky,  Gebbia  et  Blecharczyk  ont  décidé  de  définir  les  valeurs fondamentales de l’entreprise avant d’effectuer le premier recrutement. Ils  ont établi dix principes qui s’expriment à travers des mots d’ordre du type : « travailler comme une bête de concours », « créer un esprit de famille » et « être passionné par Airbnb ». (Ces valeurs seront remplacées en 2013, puis affinées et redéfinies en 2016.)« 

Les débuts d’une équipe Airbnb

Le premier recrutement majeur chez Airbnb est Nick Grandy, un ancien de Y Combinator. Puis en quelques mois, l’équipe s’étoffe. Le processus de recrutement est « impitoyable » écrit Leigh Gallagher. À l’été 2010, vingt-cinq membres travaillent désormais dans l’appartement de Rausch Street, transformé en espace de bureau improvisé, le QG.

Brian Chesky, toujours en quête d’innovation, décide de vivre une année entière dans des locations Airbnb. Une belle preuve d’engagement !

2.1 – La croissance par le growth hacking

Ah, la croissance! Le Saint Graal de toute start-up. Airbnb ne fait pas exception au rêve de toute entreprise.

Même si la plateforme gagne du terrain, elle doit encore se faire un nom, se démarquer. Pour y parvenir, les fondateurs jouent sur plusieurs tableaux : relations publiques, bouche-à-oreille, et même des tactiques audacieuses de marketing.

Mais le véritable atout d’Airbnb, c’est Nathan Blecharczyk. En effet, ce dernier, avec sa maîtrise des nouvelles technologies, a mis en place plusieurs « growth hacks » astucieux. L’un de ses coups de génie ? Une collaboration avec AdWords de Google pour toucher des utilisateurs ciblés et un outil pour s’introduire sur Craigslist, le mastodonte des petites annonces en 2009.

Mais l’ingéniosité de Blecharczyk ne s’arrête pas là. L’ingénieur conçoit une fonction permettant aux hôtes d’Airbnb de partager leur annonce sur Craigslist en un clic, tout en ramenant les réservations vers Airbnb. Un coup de maître!

Le principe d’Airbnb est simple : connecter voyageurs et hôtes tout en prenant une commission.

Par ailleurs, si l’entreprise connaît une croissance fulgurante, c’est en grande partie grâce à l’effet de réseau mondial. Plus il y a d’offres, plus les voyageurs affluent, et inversement.

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Avec ses trois millions d’offres de locations actives, Airbnb surpasse largement les chaînes hôtelières traditionnelles.

Malgré cette ascension, Airbnb sait gérer ses dépenses, contrairement à certains géants comme Uber.

2.2 – La règle des trois clics de Steve Jobs

Avec ses stratégies innovantes et sa maîtrise intelligente de l’effet réseau, Airbnb s’impose rapidement dans l’univers de l’hébergement. L’entreprise devient un acteur incontournable, un pilier du secteur de l’hébergement.

Pourtant, déjà, le marché est saturé de plateformes de location tout aussi semblables : Couchsurfing.com, homeaway.com, vrbo.com, Craigslist. Alors comment Airbnb réussit-elle à se démarquer ?

Dans cette partie du livre « Airbnb Story« , Leigh Gallagher nous explique la clé de cette réussite : en fait, tout est dans l’expérience utilisateur.

Airbnb : une success story axée sur l’expérience utilisateur

Contrairement aux autres sites de location courte durée, la plateforme Airbnb met l’accent sur l’expérience utilisateur. Pour cela, elle s’inspire de la règle des trois clics de Steve Jobs.

« C’est le site web lui-même ou l’application, son aspect, son fonctionnement, ses fonctionnalités, l’ingénierie qui en est à l’origine, la manière dont on l’utilise et dont on interagit avec lui (« l’expérience utilisateur »). […] Chesky et Gebbia avaient eu dès le début une conception empathique de certains éléments du site et de l’expérience ; tout devait se dérouler sans accroc, avec facilité. Les logements proposés devaient flatter le regard. S’inspirant de la célèbre règle des trois clics de Steve Jobs (en concevant l’iPod il voulait que l’utilisateur accède à sa chanson en trois clics maximum), leur modèle en matière de design, le système devait permettre au client de réserver en trois clics.« 

Brian Chesky et Joe Gebbia, les deux cerveaux derrière Airbnb, voient en fait le design bien au-delà des simples visuels. Pour eux, c’est l’expérience globale, du début à la fin, qui compte. Et cette approche centrée sur le design a été un atout majeur dans la conception de la plateforme.

Au-delà du design, les défis techniques

Mais tout n’est pas que design. Il y a des défis techniques à surmonter. Par exemple, comment gérer les paiements en ligne ? Blecharczyk, le troisième cerveau d’Airbnb, utilise d’abord Amazon comme système de paiement en ligne, puis PayPal, avant de s’exclamer : « Créons le nôtre ! »

Par ailleurs, il y a le service client à penser : celui-ci doit être fiable étant donné la nature de l’activité. Il y a aussi le défi de jumeler les voyageurs avec le bon hôte. Chaque logement est unique, après tout.

Enfin, Airbnb bénéficie à ce moment-là de l’avènement du cloud, externalisant sa puissance de calcul aux Services Web d’Amazon. Cela permet à l’entreprise de se concentrer sur son cœur de métier.

Avec le temps, le système s’affine, les algorithmes se perfectionnent, rendant la recherche optimale et plus intuitive.

De la croissance à la reconnaissance des titans de l’investissement

Malgré les défis techniques, des investisseurs majeurs remarquent la croissance exponentielle d’Airbnb.

Parmi eux, Reid Hoffman, cofondateur de LinkedIn, voit le potentiel de l’entreprise et la passion de ses fondateurs. Il mise sur eux : en 2011, Airbnb lève une somme impressionnante, catapultant sa valeur à 1,2 milliard de dollars.

2.3 – Des coups pris « en plein visage »

Le défi Wimdu, clone des frères Samwer

Les frères Samwer, originaires d’Allemagne, sont des figures du web : durant la première bulle Internet, ces derniers copiaient des start-ups américaines, les adaptaient pour le marché européen via leur entreprise, Rocket Internet, puis les revendaient à l’original pour des sommes colossales.

Après avoir cloné Groupon en 2010, les frères Samwer appliquent leur stratégie bien rôdée en 2011, avec Airbnb. Pour copier la plateforme de location, ils créent Wimdu. Rapidement, Wimdu gagne en popularité, et pique même des clients à Airbnb.

Face à ce clone, Brian Chesky, à la tête d’Airbnb, envisage un rachat. Il sollicite des avis, discute avec des pointures de la Silicon Valley. Paul Graham, une voix respectée, le persuade de ne pas céder. Pour lui, Airbnb a une âme, une philosophie que Wimdu ne pourra jamais égaler.

Crise, communication et résilience

Mais 2011 n’est pas finie pour Airbnb. Une autre épreuve attend Brian Chesky.

Une utilisatrice, E. J., accuse des locataires d’Airbnb d’avoir saccagé son appartement.

L’affaire fait grand bruit et met l’entreprise sous pression. Brian Chesky tente de calmer le jeu, mais sa première réponse enflamme encore plus la situation. Après mûre réflexion, il présente des excuses publiques et annonce des mesures de sécurité renforcées pour protéger les hôtes.

Cette crise est une véritable leçon pour Airbnb. L’entreprise comprend alors l’importance de bien communiquer et de gérer les situations délicates. Suite à cela, l’entreprise renforce son équipe avec deux nouvelles recrues : Kim Rubey, spécialiste en communication, et Belinda Johnson, experte juridique.

2.4 – Survivre ou lutter contre les incendies

Leigh Gallagher termine le deuxième chapitre du livre Airbnb Story en nous racontant comment, durant sa phase de croissance, Airbnb a dû surmonter de nombreux défis pour atteindre une valorisation de 1 milliard de dollars : avant d’atteindre la fameuse adéquation produit/marché, il lui a d’abord fallu survivre ; ensuite, face aux crises et concurrents, chaque décision fut décisive, cruciale.

« Reid Hoffman avait prévenu Chesky : « C’est comme sauter d’une falaise ou assembler un avion en pleine descente ».« 

C’est en 2012 qu’Airbnb a commencé à trouver son rythme, même si la croissance s’est encore poursuivie pendant longtemps à toute allure.

Aujourd’hui, avec plus de 2 500 employés, Airbnb est devenue une référence, une source d’inspiration pour de nombreuses startups. Une véritable success story !

Chapitre 3 – La planète Airbnb

planète Airbnb histoire à succès

Introduction

Airbnb est bien plus qu’une simple histoire de transaction : c’est avant tout une histoire humaine. Le  troisième chapitre du livre « Airbnb Story » nous plonge dans la saga incroyable d’Airbnb !

Avec ses débuts tumultueux et son ascension fulgurante, Airbnb est un véritable cas d’école en matière d’innovation disruptive. Imaginez : en quelques années seulement, Brian Chesky et ses co-fondateurs lancent une idée un peu folle et, en un clin d’œil, elle devient une révolution mondiale.

Mais ne vous y trompez pas, le cœur d’Airbnb n’est pas dans ses bureaux chics de San Francisco. Non, le cœur d’Airbnb bat à travers sa communauté : ces millions d’hôtes et de voyageurs qui font vivre le concept.

L’été 2016, un moment phare

L’été 2016 a été marqué par un record : 1,8 million de personnes ont été hébergées en une seule nuit grâce à Airbnb.

Alors bien sûr, tout le monde n’est pas fan. Certains sont sceptiques, d’autres méfiants face à ce concept novateur. Certains craignent pour leur sécurité, d’autres pour leur confort. Mais une chose est sûre : Airbnb a touché quelque chose d’essentiel.

Airbnb Story : des humbles débuts à la diversité d’aujourd’hui

L’auteure du livre « Airbnb Story » nous décrit ici combien la plateforme a bien grandi depuis ses débuts.

Au fil des ans, Airbnb a énormément évolué. Elle est passée d’un simple site de « couch-surfing » à une offre pléthorique, proposant aujourd’hui  des hébergements allant du plus simple au plus luxueux, comme cette villa à 10 000 dollars la nuit où Gwyneth Paltrow a séjourné.

Finalement, que vous rêviez d’une nuit dans un château, dans une cabane perchée ou même un phare, Airbnb répond à l’appel.

Et si vous cherchez juste un endroit sympa pour dormir, sans chichi, Airbnb est là aussi. Avec des offres partout dans le monde, pour tous les goûts, elle offre une variété infinie d’expériences. Que vous vouliez échanger avec un hôte local ou juste poser vos valises dans un coin tranquille, la plateforme a ce qu’il vous faut.

3.1 – « Le contraire de standardisation »

Dans cette partie du livre « Airbnb Story« , Leigh Gallagher revient sur les raisons du succès phénoménal de la plateforme de location.

Alors pourquoi tant d’engouement ?

D’abord, les tarifs. Souvent plus doux que ceux des hôtels, ils ont séduit bon nombre de voyageurs. Mais ce n’est pas tout. Au-delà du prix, les gens veulent plus qu’un simple lit pour la nuit. Ils cherchent de l’authenticité, une expérience unique. Fini le temps des hôtels tous identiques ! Aujourd’hui, on veut vivre comme un local, découvrir des coins cachés, loin des circuits touristiques habituels.

Et c’est là qu’Airbnb a frappé fort. Airbnb a su répondre à cette demande croissante contrastant avec la standardisation des chaînes hôtelières.

La plateforme a ouvert les portes de logements atypiques, nichés au cœur de quartiers authentiques. Une révolution dans le monde de l’hébergement !

3.2 – Un logo, un changement d’image, une mission

2013 marque un tournant pour Airbnb. L’entreprise décide de recentrer sa mission autour d’un mot-clé : « l’appartenance ». Et qui mieux que Douglas Atkin, à la tête de la communauté, pour piloter ce changement ? Il est le fer de lance de cette transformation qui aboutit à un logo flambant neuf : le « Bélo ».

Le « Bélo » incarne parfaitement ce sentiment d’appartenance. Certes, les médias n’ont pas manqué de le critiquer, surtout sa forme. Mais les utilisateurs, eux, l’ont adoré. Et pas seulement les jeunes ! Même les générations plus âgées se sont reconnues dans cette nouvelle image.

Ce qui ressort ? L’envie d’authenticité. Les voyageurs ne veulent plus seulement visiter, ils veulent ressentir, se connecter aux lieux, aux gens. Et Airbnb l’a bien compris.

3.3 – Les super-utilisateurs

L’auteure de « Airbnb Story » explique ici que Airbnb joue un rôle majeur dans un phénomène croissant depuis quelques années : le fait que de plus en plus de personnes choisissent une vie nomade.

Cette tendance, surnommée « la vogue du hipster nomade » par TechCrunch, est incarnée par des adeptes d’Airbnb connues. Leigh Gallagher cite plusieurs exemples, comme celui de :

  • David Roberts et Elaine Kuok qui ont choisi de vivre, chaque mois, dans un nouveau logement Airbnb.
  • Prerna Gupta qui a quitté la Silicon Valley pour parcourir le monde.
  • Kevin Lynch qui, lui, utilise plutôt le côté « explorateur » d’Airbnb lors de ses voyages professionnels.
  • Ou encore l’histoire touchante de Michael et Debbie Campbell : ce couple de retraités a passé quatre ans à sillonner l’Europe, logeant uniquement grâce à Airbnb. Ils ont tout calculé, adoptant un style de vie simple et économe. Et leur périple a non seulement inspiré beaucoup d’entre nous, mais aussi leur propre famille.

3.4 – Les hôtes : un potentiel à exploiter

Pour l’auteure du livre « Airbnb Story », le succès d’Airbnb repose avant tout sur ses hôtes.

Sans eux, la plateforme n’existerait pas.

Mais le défi est d’encourager ces hôtes non seulement à ouvrir leurs portes, mais aussi à offrir une expérience inoubliable pour leurs invités.

Alors pour encourager les hôtes à offrir bien plus qu’un simple toit, Brian Chesky a une idée lumineuse. Il fait appel à Chip Conley, une pointure de l’hôtellerie, pour former ses hôtes.

Sa mission ? Former les hôtes pour qu’ils offrent le meilleur d’eux-mêmes. Conley met alors en place des formations dans le but de les aider à améliorer leur service. Des normes sont établies, et des outils sont créés pour guider les hôtes vers l’excellence.

Mais ce n’est pas tout. Airbnb instaure un système d’évaluations réciproques. Les voyageurs et les hôtes se notent mutuellement, assurant ainsi un niveau de qualité. Pour couronner le tout, les hôtes performants sont récompensés par le statut de « super hôte », qui leur confère des avantages sur la plateforme.

Bref, une belle manière de saluer leur engagement et de garantir aux voyageurs des séjours mémorables.

3.5 – Les « Hosticiens »

Cette partie du livre « Airbnb Story » nous montre comment Airbnb a permis à de nombreux hôtes de transformer leur logement en sources de revenus significatifs.

En guise d’exemple, Leigh Gallagher revient sur plusieurs histoires.

Celle d’Evelyn Badia : en 2010, cette ancienne productrice de publicités perd son emploi. Elle se tourne alors vers Airbnb : en louant deux appartements à Brooklyn, celle-ci réussit à gagner autour de 100 000 dollars par an. Evelyn ne s’arrête donc pas là. Forte de son succès, elle crée une entreprise de conseil pour aider d’autres hôtes à briller.

Pol McCann de Sydney a lui aussi su profiter des opportunités de la plateforme. Ce dernier a vu ses revenus grimper en flèche grâce à Airbnb, au point d’investir dans d’autres propriétés.

De son côté, Jonathan Morgan a flairé le bon filon à Savannah. Il gère aujourd’hui six locations, ajustant chaque offre pour répondre parfaitement aux attentes de sa clientèle.

Ainsi, Airbnb, plus qu’une plateforme, est devenu un tremplin pour de nombreux entrepreneurs en herbe.

3.6 – Des clés et des oreillers

Encore une fois, Airbnb n’est pas qu’une simple plateforme de location. Sa croissance fulgurante a en effet donné naissance à tout un écosystème de micro-entreprises. Ces dernières offrent des services complémentaires aux hôtes, allant de la gestion des clés à l’entretien du linge.

C’est ainsi que des entreprises innovantes ont vu le jour. Prenons l’exemple de Keycafe : cette entreprise a eu l’idée brillante d’utiliser des cafés locaux comme points de remise des clés. D’autres, comme Guesty ou Pillow, sont également nés pour répondre à ces besoins spécifiques.

Ces entreprises ont renforcé l’univers d’Airbnb, le rendant encore plus robuste et intégré.

Conclusion

Leigh Gallagher termine le troisième chapitre de son livre « Airbnb Story » en rappelant que finalement, au cœur de tout cela, ce qui fait vraiment la magie d’Airbnb, ce sont les interactions humaines.

En effet, contrairement à d’autres plateformes de l’économie de partage, Airbnb valorise avant tout l’expérience humaine, créant un véritable sentiment d’appartenance.

L’auteure retrace ici les grands évènements organisés par Airbnb axés sur l’hospitalité, dont celui marquant de 2015 à Paris. Ce dernier fut tragiquement impacté par les attentats de la même année.

Malgré des épreuves douloureuses, Airbnb démontre que l’humanité reste son pilier central.

Pour autant, les défis liés à cette dimension humaine sont bien présents. C’est d’ailleurs le sujet du chapitre suivant.

Chapitre 4 – Des brutes et des truands

airbnb en danger

Introduction

Airbnb, avec sa noble vision de connecter les gens à travers le partage de logements, n’est pas sans risques.

Car malheureusement, la plateforme n’est pas à l’abri des individus aux intentions douteuses.

Des incidents, tels que le saccage de l’appartement d’E. J. en 2011, mettent en évidence les défis auxquels la plateforme est confrontée en matière de confiance et de sécurité.

Les médias n’ont pas manqué de relayer des histoires alarmantes : des appartements transformés en bordels, des soirées qui tournent mal… À New York, un hôte a eu la mauvaise surprise de découvrir que son appartement avait servi de lieu pour une orgie. À Calgary, une résidence a été littéralement mise à sac suite à une fête qui a dégénéré.

Bien sûr, de tels incidents pourraient arriver avec n’importe quel service de location. Cependant, la renommée d’Airbnb et sa simplicité d’utilisation peuvent malheureusement l’exposer davantage à ces dérives.

4.1 – « Ils ne ressemblent pas à des golfeurs »

En 2016, le prestigieux Baltusrol Golf Club, non loin de New York, se prépare à recevoir le PGA Championship. Barbara Loughlin, une riveraine, y voit une opportunité : pourquoi ne pas louer sa maison pendant cet événement d’envergure ? Après avoir écarté plusieurs demandes qui lui semblent douteuses, elle donne finalement son accord à Kay, surnommé « Plush ».

Ce dernier évoque une réception pour des golfeurs. Malgré une petite voix intérieure qui lui souffle de rester prudente, Barbara se laisse convaincre et loue sa demeure pour la coquette somme de 2 000 dollars la nuit.

Mais le jour J, surprise ! Au lieu d’une réception tranquille, sa maison est prise d’assaut par des centaines de jeunes venus pour une soirée hip-hop. Barbara découvre, stupéfaite, que son logement a été le théâtre d’une fête payante, largement relayée sur les réseaux sociaux. Si les dégâts matériels restent limités, l’émotion, elle, est immense. L’expérience traumatise Barbara, qui se sent victime d’une escroquerie et trahie.

Elle se tourne alors vers Airbnb, espérant obtenir des explications, voire une compensation. Mais la communication avec la plateforme s’avère compliquée : elle est renvoyée de service en service, et ses questions sur ce fameux « Plush » restent en grande partie sans réponse. Certes, Airbnb finit par lui proposer un dédommagement pour les dégâts, mais pour Barbara, le cœur du problème est ailleurs : comment garantir la sécurité et éviter que de telles mésaventures ne se reproduisent ?

Face à cette situation, Airbnb admet des failles dans sa gestion de l’incident. La plateforme s’engage à renforcer la vérification des profils.

4.2 – Une agression qui donne le frisson

2015 : une histoire impliquant Airbnb fait les gros titres.

Jacob Lopez, 19 ans, vit un cauchemar à Madrid : il est enfermé et menacé par son hôte.

La mère du jeune homme contacte Airbnb pour demander de l’aide. Mais au lieu d’une réaction rapide, elle se heurte à un mur administratif. La plateforme hésite à prévenir la police.

Heureusement, grâce à une ruse, Jacob parvient à s’échapper. Mais lorsqu’il raconte son histoire, l’hôte nie toute agression. Il l’accuse même de transphobie.

Cet événement est un électrochoc pour Airbnb. L’entreprise revoit alors ses procédures d’urgence. Désormais, son personnel pourra directement alerter la police. De plus, des options sont mises en place pour que les voyageurs puissent prévenir leurs proches en cas de pépin.

Brian Chesky, PDG d’Airbnb, reconnaît les erreurs de la plateforme. Pour lui, la sécurité des utilisateurs est essentielle. Si les incidents graves restent exceptionnels sur Airbnb, ils peuvent entacher sa réputation. Surtout que pour lui, le véritable trésor d’Airbnb, c’est sa communauté. Et la confiance en est le pilier.

4.3 – Prévoir et organiser la sécurité

Airbnb, c’est une belle idée. Mais avec la croissance, viennent les défis. Et parmi eux, une préoccupation majeure : la sécurité.

L’auteure du livre « Airbnb Story » indique que la question de la sécurité était une préoccupation majeure dès le départ chez certains investisseurs qui n’ont pas voulu financer l’entreprise par crainte d’incidents graves. C’est le cas de Chris Sacca en 2009 :

« J’ai pris les trois jeunes à part et je leur ai dit : “Faites attention, un jour quelqu’un va se faire violer ou assassiner dans une de vos locations et vous aurez les mains tachées de sang”, se souvient Chris Sacca dans un récent podcast avec l’auteur Tim Ferriss. »

Et l’incident d’E.J. en 2011 n’a fait qu’accentuer ces craintes, ébranlant la confiance des utilisateurs et des investisseurs, et poussant Airbnb à mettre en place une cellule de crise.

Tout cela a finalement conduit Airbnb à créer un service dédié : la division « Confiance et Sécurité », forte de 250 employés. Cette division est subdivisée en équipes spécialisées dans les opérations, les relations avec les autorités et le développement de produits sécurisés.

Leur mission est alors de tout faire pour garantir la sécurité des utilisateurs. Les équipes développent des outils proactifs pour identifier les activités suspectes et évaluer les risques associés à chaque réservation. Elles ont un système d’identité vérifiée, analysent les antécédents des utilisateurs aux États-Unis et s’entourent d’experts en sécurité et situations d’urgence.

Cependant, malgré ces mesures, des lacunes subsistent. Trouver le numéro d’urgence sur leur site, par exemple, c’est un peu chercher une aiguille dans une botte de foin.

4.4 – Des hôtes irréprochables mais des accidents regrettables

La question de la sécurité des logements Airbnb est cruciale. L’auteure de « Airbnb Story » relate plusieurs histoires dramatiques à ce propos : l’histoire de Zak Stone, par exemple, qui a vécu une tragédie en 2015 quand son père est décédé à cause d’une balançoire défectueuse dans une maison louée via Airbnb. Un autre incident en 2013 a vu une Canadienne succomber à une intoxication au monoxyde de carbone dans un appartement loué à Taiwan. Ces exemples ne sont pas des cas isolés.

Bien qu’Airbnb décline toute responsabilité juridique dans de tels cas, la plateforme réagit face à ces situations : elle prend des mesures pour améliorer la sécurité et offre une couverture d’assurance de 1 million de dollars aux hôtes. Cependant, vérifier que chaque logement soit bien conforme à ses recommandations en matière de sécurité, c’est compliqué.

Même si le nombre d’incidents est rare par rapport au volume d’activité d’Airbnb, ils peuvent entacher la réputation de la plateforme. En cela, la confiance des utilisateurs reste un enjeu. Mais par ailleurs, beaucoup estiment que les attentes des consommateurs doivent s’adapter à l’économie du partage qui offre des garanties différentes de celles des hôtels traditionnels.

4.5 – L’antithèse de « l’appartenance »

La discrimination raciale sur Airbnb : réalités et témoignages

Airbnb, plateforme phare de l’économie du partage, se veut aussi la promesse de l’ouverture. Mais une ombre plane au tableau : la discrimination raciale.

Des études menées en 2014 et 2016 ont montré que :

  • Les hôtes noirs gagnent moins que les hôtes blancs : les hôtes blancs sur Airbnb peuvent facturer 12 % de plus que les hôtes noirs pour des logements similaires.
  • Des voyageurs aux noms à consonance afro-américaine rencontrent plus de refus : ils sont 16 % moins susceptibles d’avoir leurs demandes acceptées que ceux avec des noms typiquement blancs.

La discrimination sur Airbnb a été mise en lumière par des témoignages individuels. Celui de Quirtina Crittenden, qui a partagé son expérience négative sous le hashtag #AirbnbWhileBlack, a mis le feu aux poudres. Gregory Selden a également intenté une action en justice contre Airbnb après avoir été discriminé en raison de sa race.

Mais la question juridique de la discrimination sur Airbnb reste complexe. Bien que les hôtels soient tenus de respecter les lois sur les droits civils, Airbnb, en tant que plateforme, n’est pas directement responsable des actions de ses utilisateurs.

Les initiatives d’Airbnb face à la discrimination raciale

Là encore, face à cette controverse, Airbnb réagit. Elle lance :

  • Un « engagement envers la communauté » : celui-ci oblige les utilisateurs à s’engager à respecter un règlement sur la non-discrimination.
  • Une politique d’accueil pour les victimes de discrimination : appelée « Open Doors », elle offre un hébergement alternatif à ceux qui ont été victimes de discrimination.

Brian Chesky, le PDG, admet que la plateforme a été lente à aborder le problème de la discrimination. Selon lui, elle a été conçue par des fondateurs tous blancs, ce qui a pu créer des biais et conduire à des lacunes dans la prise en compte de la diversité.

Aujourd’hui, la route est encore longue. Et la fin du chapitre 4 du livre « Airbnb Story » montre à quel point  le défi pour l’entreprise est d’arriver à allier confiance, identité et équité.

Chapitre 5 – La guerre est déclarée

la guerre airbnb

Introduction

Imaginez : c’est le printemps 2010. Brian Chesky, le cerveau derrière Airbnb, reçoit un appel d’un hôte new-yorkais. L’objet ? Une nouvelle loi qui pourrait bouleverser tout son business.

Brian Chesky, qui n’avait pas vraiment prêté attention aux règles locales, réalise qu’il doit agir vite. Il fait alors appel à Bolton-St. Johns, des experts en lobbying, pour l’aider à naviguer dans ce dédale réglementaire.

Avec son concept innovant de location temporaire, Airbnb se retrouve face à des règles locales complexes et déroutantes. Car si certaines villes ont ouvert leurs bras à la plateforme et collaborent pour que la plateforme puisse opérer en toute légalité, d’autres, comme New York, San Francisco ou Berlin, se montrent plus méfiantes.

Prenons New York, par exemple, l’un des terrains de jeu préférés d’Airbnb. La croissance rapide d’Airbnb dans cette ville ne passe pas inaperçue et attire la résistance.

En 2010, une proposition de loi marque le début d’un conflit entre New-York et Airbnb : cette loi interdit de louer son logement pour moins de trente jours si on n’y habite pas. Et malgré tous les efforts d’Airbnb, cette loi est adoptée.

Rapidement, des incidents, comme celui de Nigel Warren relaté par Leigh Gallagher dans cette partie de « Airbnb Story« , montrent que la ville est déterminée à faire respecter ses règles .

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Mais ce n’est pas tout. Une coalition composée d’élus, d’activistes et de syndicats hôteliers monte au créneau. Pour eux, Airbnb perturbe la tranquillité des quartiers et aggrave la crise du logement. En 2013, le procureur général de New York, Eric Schneiderman, lance même une enquête sur Airbnb. La conclusion de cette enquête stipule que la plupart des locations Airbnb à New York sont en infraction. Airbnb plaide pour des règles plus claires, mais la bataille ne fait que commencer.

5.1 – Les profiteurs du système

Airbnb, avec son essor à New York, a soulevé le débat sur les « locations commerciales ».

L’idée de base d’Airbnb, c’était l’échange et le partage entre particuliers. Mais voilà, certains y ont vu une opportunité en or pour gagner plus d’argent. Pourquoi ? Parce que louer à court terme peut rapporter bien plus qu’une location classique. Et même si Airbnb condamne ces pratiques et chasse les pros de sa plateforme, le flou persiste.

Prenons l’exemple de Robert Chan. L’homme gérait près de deux cents locations, et pas vraiment dans les règles de l’art. Bien sûr, les autorités sont intervenues, mais la plateforme continue d’être utilisée pour des locations massives et parfois douteuses.

Conscient de ces critiques, Airbnb a tenté de redorer son image en se présentant comme une entreprise qui aide Monsieur et Madame Tout-le-Monde à arrondir leurs fins de mois. Airbnb a lancé des campagnes montrant comment elle aide les gens ordinaires, de la classe moyenne, à compléter leurs revenus. Elle a raconté des histoires touchantes. Mais pour ses détracteurs, le mal était fait. Pour eux, Airbnb contribue à la gentrification des quartiers.

Brian Chesky, a, de son côté, essayé de jouer la carte du dialogue. Il a rencontré du monde, écouté, discuté. Mais en face, l’opposition s’est intensifiée. Et des poids lourds comme les syndicats hôteliers n’ont pas lâché le morceau.

5.2 – Ouï-dire et rumeurs sur l’hébergement partagé

On l’a dit, Airbnb se présente comme une plateforme de partage entre particuliers. Pourtant, elle est souvent pointée du doigt à cause d’opérateurs professionnels cherchant à gonfler leurs profits.

En 2015, Airbnb tente donc de clarifier sa position. Elle lance une « charte de la communauté », promettant de collaborer avec les autorités pour préserver le logement abordable. Selon l’entreprise, 95 % de ses hôtes new-yorkais ne possèdent qu’un seul bien en location sur la plateforme, et ne louent en moyenne que 41 nuits par an.

Mais certaines études bousculent cette image. Selon elles, près d’un tiers des locations et 40 % des revenus d’Airbnb pourraient provenir d’entités commerciales. Ces pratiques pourraient réduire l’offre de logements de 10 %.

Airbnb réfute ces chiffres, critiquant leur précision.

Brian Chesky pose la question autrement : Airbnb contribue-t-elle réellement à la pénurie de logements dans certaines villes ?

Pour lui, dans les zones sans tension immobilière, louer plusieurs logements devrait être toléré (à condition que l’expérience reste authentique). Mais dans des villes comme New York, où le logement est un enjeu, un seul bien par hôte pourrait être la norme.

Enfin Brian Chesky insiste : le cœur d’Airbnb, c’est l’hospitalité sincère, le partage d’un espace de vie. Même si face à cette vision, certains y voient surtout une belle opportunité d’affaires, quitte à flirter avec les limites des réglementations locales.

5.3 – Des New-Yorkais et leurs problèmes

Airbnb, à New York, est au cœur de débats passionnés.

Les résidents se plaignent des nuisances causées par les touristes. Pourtant, dire qu’Airbnb est le principal coupable de la hausse des loyers et de la pénurie de logements à New York est discutable, affirme Leigh Gallagher. Avec ses 44 000 locations, la plateforme ne représente finalement que 1,5 % du parc immobilier total. D’autres éléments, comme la réglementation stricte, la croissance démographique ou l’afflux de riches acheteurs étrangers, pèsent davantage dans la balance de la crise du logement, selon elle.

Face à ces tensions, certains propriétaires ont alors banni les locations courtes. En 2015, le maire, Bill Blasio, a même investi 10 millions de dollars pour contrer les locations illégales. Un an plus tard, en 2016, une loi sanctionnant la publicité pour les locations de moins de trente jours a été signée.

En réponse, Airbnb a porté plainte contre la ville et a tenté de négocier. Mais, la résistance continue, avec des manifestants des deux côtés exprimant leurs opinions.

Selon les experts, cette bataille entre Airbnb et New York se poursuivra pendant de nombreuses années. Les résidents, les politiciens et les militants du logement abordable accusent Airbnb de perturber le marché immobilier et de contribuer à la pénurie de logements. De son côté, Airbnb soutient qu’elle offre une source de revenus essentielle pour de nombreux New-Yorkais et qu’elle est prête à collaborer pour trouver un terrain d’entente.

Chris Lehane, responsable des affaires publiques chez Airbnb, souhaite travailler avec les autorités pour adapter la loi de 2010 Mais la méfiance est omniprésente. Linda Rosenthal, à l’origine de la loi, accuse Airbnb de vouloir s’imposer sur le marché avant de se conformer aux réglementations.

Cette situation new-yorkaise illustre les défis auxquels sont confrontées les entreprises technologiques innovantes lorsqu’elles perturbent des marchés établis. Et la querelle entre Airbnb et New York dépasse la simple localité. Elle soulève des questions fondamentales sur la régulation, l’innovation et le droit des citoyens à choisir comment ils utilisent leurs biens.

Alors que les deux parties restent campées sur leurs positions, l’issue de ce conflit reste incertaine. Mais ce qui est sûr, c’est que les répercussions de cette bataille auront des implications bien au-delà des frontières de la ville.

5.4 – S’organiser, se mobiliser, asseoir sa légitimité

Chris Lehane, ancien avocat formé à Harvard, est une figure emblématique dans le monde politique américain. Ayant travaillé pour Bill Clinton et Al Gore, il est surnommé le « maître du désastre » pour sa capacité à gérer des situations de crise.

En 2014, Airbnb le repère et l’embauche. Sa mission ? Gérer les relations publiques, notamment face à la municipalité de San Francisco.

Chris Lehane, avec son expérience et son réseau, devient un atout majeur pour Airbnb.

Depuis son bureau, appelé ADU (Accessory Dwelling Unit), Chris dirige une équipe de 200 personnes. Sa vision pour Airbnb est celle d’une campagne électorale mondiale, où la mobilisation de la communauté est essentielle. Il croit dur comme fer que la plateforme peut aider la classe moyenne. Et il voit Airbnb comme un outil pour renforcer des liens sociaux qui s’effritent.

Si Lehane est fier des collaborations d’Airbnb avec certaines villes pour légaliser et réguler son activité, il sait que des villes comme New York, San Francisco, Berlin et Barcelone, restent des points de friction majeurs.

Pour Lehane, la clé du succès réside dans la mobilisation des hôtes d’Airbnb qu’il voit comme une force de changement. Il pense pouvoir mobiliser cette communauté grâce à l’envergure économique d’Airbnb. Il crée alors le modèle « Firestarter« , inspiré des campagnes d’Obama, pour y parvenir.

En 2015, Lehane teste cette approche à San Francisco contre la Proposition F, une réglementation restrictive pour les locations à court terme. Même si Airbnb remporte une première bataille à ce moment-là, la guerre continue depuis. La ville adopte, en effet, de nouvelles règles en 2016, poussant Airbnb à poursuivre San Francisco en justice.

5.5 – Des hôtes qui passent à la dimension supérieure

Airbnb a une essence : la simplicité et la proximité. Mais en grandissant, comment garder cette touche humaine ?

Une initiative brillante germe alors dans les équipes : pourquoi ne pas collaborer directement avec les propriétaires d’immeubles ?

On constate que beaucoup des propriétaires d’immeubles interdisent les locations courtes durées, soit à cause des règlements de copropriété, soit à cause des lois locales.

Face à cette problématique, Airbnb lance le programme « Airbnb Friendly Building ». L’idée est  de permettre aux locataires de sous-louer leur appart via Airbnb, tout en donnant aux propriétaires une part des revenus et un contrôle sur les règles de location.

Pour Brian Chesky, le big boss d’Airbnb, c’est le moyen parfait pour les propriétaires d’attirer les jeunes, ces fameux Millennials, fans du concept de partage.

Certains propriétaires ont déjà dit « oui ». Mais si cette initiative a déjà été adoptée par certains, Airbnb ne compte pas s’arrêter là et aspire à convaincre davantage de grands acteurs immobiliers.

5.6 – Se coucher tôt, se lever tôt…

Dans cette partie du livre Airbnb Story, Leigh Gallagher nous décrit le fondateur d’Airbnb, Brian Chesky, comme confiant et optimiste quant à l’avenir de la plateforme et ce malgré les embûches réglementaires.

Pour lui, la clé est simple : travailler main dans la main avec les villes pour éviter des batailles sans fin. Mais voilà, certaines villes, comme Santa Monica ou Reykjavik, ont serré la vis sur les locations courtes durées. Résultat ? Hôtes et voyageurs se retrouvent de plus en plus à naviguer dans un flou juridique, à jongler dans une zone grise, se faisant parfois passer pour des parents ou « amis de passage ».

Certains hôtes, soucieux de bien faire, redoublent d’efforts pour garantir la sécurité de leurs invités. Lors d’un grand rassemblement Airbnb à Paris, Brian Chesky a tenu à rappeler que les hôtes méritaient d’être mieux compris. Il a rêvé à voix haute d’un futur plus serein. Et Lehane, autre personne pilier d’Airbnb, a galvanisé la communauté : face aux obstacles, il faut rester soudés et actifs.

5.7 – La force du nombre

Malgré tous ces défis réglementaires, Airbnb a le vent en poupe. Selon les experts, la demande des consommateurs ne cessera de croître et finira par imposer Airbnb naturellement.

Pourquoi ? Parce que la croissance phénoménale d’Airbnb répond à un désir profond des utilisateurs.

Chris Lehane, élément clé d’Airbnb, est aussi convaincu que cette popularité croissante pèsera dans la balance politique et influencera les décisions. Prenons New York : aujourd’hui, malgré les débats, une majorité de ses habitants soutient Airbnb.

L’auteure du livre « Airbnb Story » s’interroge alors. Toutes ces questions réglementaires complexes n’ont pas entaché la popularité d’Airbnb. D’où vient donc cet engouement pour Airbnb ?

Plusieurs raisons sont développées par Leigh Gallagher :

  • Une économie en berne,
  • Une lassitude ou déception vis-à-vis des hôtels traditionnels,
  • Les aspirations de la génération Y,
  • Un besoin d’indépendance financière.

Brian Chesky, toujours à la barre d’Airbnb, est plein d’espoir pour l’avenir. Il voit des jours réglementaires plus cléments à l’horizon, même s’il admet que la croissance fulgurante d’Airbnb n’a pas que des fans.

Pour Michael Seibel, conseiller de la première heure d’Airbnb et coresponsable avec les fondateurs de la réussite actuelle d’Airbnb, les challenges rencontrés étaient inévitables :

« C’était inévitable à 100 %. […] Quand vous révolutionnez tout un secteur et que vous entendez vous faire la place qui vous revient, vous gênez ceux qui sont là et les poussez à la résistance. Ils n’ont pas bâti un secteur hôtelier qui pèse des milliards de dollars sans savoir comment se défendre. Et leur position leur donne les moyens politiques de réagir.« 

Pour Seibel, tout est dans la force du nombre, dans l’adoption massive par les consommateurs. Et si les gens plébiscitent Airbnb, avec du temps, de la stratégie et des moyens, les barrières tomberont.

« En fin de compte, ajoute Seibel en résumant ce que d’autres pensent également, c’est le consommateur qui vote et c’est généralement lui qui gagne. […] Est-ce que les gens utilisent Airbnb ? Est-ce que des millions et des millions de consommateurs veulent d’Airbnb ? Oui. Tout le reste se ramène à un simple problème à résoudre. Et il peut être résolu avec de l’intelligence, du temps et de l’argent. […] C’est si vous avez bâti quelque chose dont personne ne veut qu’il n’y a pas de solution.« 

Chapitre 6 – L’hospitalité réinventée

réinventer le système hôtelier hébergement airbnb

Introduction

Les pionniers qui ont révolutionné l’industrie hôtelière

Le sixième chapitre du livre « Airbnb Story » commence par nous raconter l’histoire de Kemmons Wilson, père de 5 enfants et homme d’affaires à Memphis.

On est  en 1951. Wilson part en vacances en voiture en direction de Washington. Mais pendant ce voyage, il est frustré par les conditions d’hébergements qu’il occupe avec sa famille. Il rêve alors d’une chaîne de motels offrant partout le même confort : 

« Déçu par les motels dans lesquels ils passaient la nuit, les chambres minuscules, les lits inconfortables et les suppléments facturés pour chaque enfant, Wilson entrevit une opportunité. À leur arrivée à Washington, il avait trouvé l’idée : bâtir une chaîne de quatre cents motels répartis sur tout le territoire, positionnés aux sorties d’autoroutes et à une journée de route les uns des autres. Ils devaient être propres, abordables et surtout sans surprise : autrement dit standardisés jusqu’au moindre recoin, de sorte que le client retrouve partout les mêmes caractéristiques. Après avoir mesuré avec soin chaque chambre que la famille avait occupée pendant le voyage, il définit les dimensions idéales et, de retour à Memphis, il fit dessiner les plans par un architecte. Il regardait à ce moment-là un film de Bing Crosby intitulé Holiday Inn et, pris d’une inspiration soudaine, inscrivit ce nom en tête du dessin.« 

C’est ainsi que Kemmons Wilson ouvre son premier motel, en 1952. Le concept « Holiday Inn » connaît un succès mondial fulgurant. À peu près à la même époque, d’autres entrepreneurs pionniers, comme Conrad Hilton et J.W. Marriott, suivent le mouvement de l’innovation dans le secteur de l’hébergement, profitant d’une époque dorée pour le voyage.

L’évolution de l’hospitalité : de la naissance des motels à la révolution Airbnb

Avance rapide, nous voilà à présent en 2015. Des décennies plus tard, Chip Conley, un visionnaire moderne, se tient sur scène à la Conférence de l’Urban Land Institute, devant une assistance composée de dirigeants d’hôtels et professionnels de l’immobilier. Il y parle de l’évolution de l’hospitalité, de l’émergence des motels à l’avènement d’Airbnb.

Pour lui, chaque innovation comble un manque, et souvent, le secteur traditionnel s’y adapte. Il explique alors qu’Airbnb, sans vouloir éclipser les hôtels, a indéniablement chamboulé le jeu. Son ascension rapide a forcé l’industrie hôtelière à reconnaître et à s’adapter à cette nouvelle forme d’hospitalité.

Certains dirigeants hôteliers applaudissent, d’autres grondent, mais tous reconnaissent l’impact. Bill Marriott, par exemple, admet qu’à Orlando, Airbnb possède plus de chambres que son groupe. Mais il pointe des inégalités de qualité chez Airbnb.

Les relations entre hôtels et Airbnb

Les relations entre l’hôtellerie traditionnelle et Airbnb ont évolué. Au début, les dirigeants hôteliers ont cherché à comprendre Airbnb, mais avec sa croissance, les tensions ont augmenté.

En 2016, l’offre hôtelière chute, et beaucoup attribuent ce déclin à Airbnb. On accuse également la plateforme de perturber les tarifs hôteliers, surtout lors des périodes de forte demande. Avec sa capacité à répondre rapidement à la demande, Airbnb réduirait les opportunités pour les hôtels d’augmenter leurs tarifs.

Enfin, l’American Hotel and Lodging Association reproche à Airbnb de ne pas respecter les mêmes normes que l’industrie hôtelière, notamment en matière de sécurité et de taxes.

Airbnb et la nouvelle ère des voyages d’affaires

Mais Airbnb ne s’arrête pas là. Elle vise maintenant un segment lucratif : les voyages d’affaires.  En partenariat avec Concur, Airbnb a lancé « Business Travel Ready ». Il offre ainsi des logements adaptés aux besoins des voyageurs d’affaires et séduit des géants comme Google ou encore Morgan Stanley pour leurs déplacements professionnels.

Leigh Gallagher conclut cette partie en précisant que si l’hôtellerie a déjà connu des bouleversements (hôtels-boutiques, agences en ligne…), avec Airbnb, elle est confrontée à un changement différent. Pourquoi ? Parce que la plateforme redessine complètement la carte de l’hospitalité, la rendant plus accessible et variée pour tous.

6.1 – Le partage de logement en ligne, les disrupteurs de … 1995

Avant Airbnb : les prémices

Le concept de partage de logement n’est pas une invention d’Airbnb. Dès les années 1950, des enseignants en Hollande et Suisse échangeaient déjà leurs maisons. Mais c’est dans les années 1990, nous explique l’auteure de « Airbnb Story« , que le concept prend son envol en ligne.

Des plateformes comme Craigslist émergent, puis VRBO.com voit le jour grâce à Dave et Lynn Clouse. Ce site permet aux propriétaires de louer directement leurs logements sans intermédiaires. En quelques années, VRBO.com devient incontournable. Il est racheté par HomeAway en 2006, qui connaît alors une croissance exponentielle, passant de 60 000 à 1,2 million d’offres.

L’ère Airbnb : une révolution pour l’industrie hôtelière

Quand Airbnb débarque, tout est chamboulé.

Sa différence par rapport aux autres plateformes de location ? Airbnb vise les villes et mise sur une expérience utilisateur optimale.

En 2015, 70 % de ses locations sont des studios ou des appartements en ville. Cette offre urbaine change complètement la donne face aux locations de vacances traditionnelles.

La réaction de l’industrie hôtelière

Face à la montée d’Airbnb, les hôtels doivent réagir. Certains minimisent l’impact d’Airbnb, d’autres s’inspirent de son succès, en tirent des leçons.

Aussi, l’industrie hôtelière lance des marques pour les Millennials, proposent des expériences innovantes. Elle se détourne progressivement de la standardisation et cherche à privilégier un accueil plus authentique et personnalisé. Pour Mark Hoplamazian, PDG de Hyatt, l’objectif est alors de « remettre de l’humanité dans l’hospitalité« .

En 2016, Ian Schrager, fondateur de la BLLA (Boutique and Lifestyle Lodging Association), sonne l’alarme. Il alerte les hôteliers sur la menace d’Airbnb qu’il perçoit comme le futur : « Airbnb est le produit de la génération de vos enfants » clame Schrager. En réponse, l’association crée un comité de disruption pour innover et rester compétitive.

Enfin, les hôtels (comme Hyatt, Wyndham Hotels et InterContinental Hotels Group) :

  • Investissent dans des startups : AccorHotels s’est distingué sur ce plan, par une stratégie agressive, en rachetant l’entreprise britannique de services haut de gamme Onefinestay pour environ 170 millions de dollars.
  • Innovent : Choice Hotels lance, par exemple, « Vacation Rentals by Choice Hotels » comme une alternative aux chambres d’hôtel traditionnelles.

De nouvelles startups naissent, exploitant le concept de location à court terme. Elles créent des modèles innovants. Parmi elles : Sonder, Common, Arlo, Onefinestay (expérience haut de gamme) ou encore Oasis qui, fondé par Parker Stanberry, combine les avantages d’un hôtel-boutique et d’un appartement.

Hôtels vs Airbnb : le match

L’hôtellerie traditionnelle a ses atouts : le confort, la sécurité, les services, son personnel.

Mais pour Leigh Gallagher, elle doit évoluer.

En effet, toute une génération, née avec Airbnb, voit aujourd’hui les hôtels comme désuets. Ces « natives d’Airbnb » considèrent la plateforme comme une norme.

Et avec toutes les données qu’elle détient, Airbnb est tout-à-fait prête à anticiper et répondre aux besoins de cette nouvelle génération :

« La jeune génération […] est née dans le monde d’Airbnb. De la même manière qu’ils sont des « digital native », on pourrait parler « d’Airbnb native ». Pour les représentants de cette classe d’âge, il semble aussi incongru d’aller à l’hôtel que d’appeler d’un téléphone fixe, de se rendre dans une agence bancaire ou de regarder une émission de télévision en temps réel. « Airbnb a éduqué une génération entière », ajoute-t-il. Et son emprise va encore s’accentuer. Les données à sa disposition lui permettent de prédire au plus près les désirs des consommateurs et de les satisfaire. « Je ne parierais pas un cent sur la faillite d’Uber ou d’Airbnb ».« 

6.2 – Un futur marqué par les partenariats

Leigh Gallagher termine ce chapitre du livre « Airbnb Story »  en décrivant comment les grandes chaînes hôtelières, face à l’essor d’Airbnb, ont établi des alliances avec les sites de location de courte durée. L’idée derrière étant de fusionner le meilleur des deux univers.

Prenons deux exemples.

Celui d’Onefinestay et Hyatt à Londres : grâce à leur collaboration, les clients peuvent séjourner dans un appartement tout en profitant des services de l’hôtel.

Une autre chaîne, Room Mate, propose des « appartements sélectionnés » avec aussi des prestations hôtelières.

Pourtant, malgré ces tentatives de collaboration, tout n’est pas rose. Certains dirigeants hôteliers continuent de voir Airbnb comme une menace, se souvenant des tensions avec les OTA (Online Tourism Agency).

Et même si Airbnb prétend vouloir la paix avec l’industrie hôtelière et vouloir collaborer, la plateforme se rapproche de plus en plus du modèle hôtelier.

Brian Chesky, son co-fondateur, rêve d’un service « sept étoiles », cherchant à égaler ou surpasser les hôtels de luxe. Cette compétition, palpable à travers slogans et déclarations, dessine le nouveau visage de l’hospitalité.

Chapitre 7 – L’apprentissage du leadership

apprentissage du leadership Airbnb story

Introduction

Un soutien présidentiel

L’avant-dernier chapitre du livre « Airbnb Story » démarre avec Barack Obama en pleine allocution à La Havane, en mars 2016. Le président américain se tient sur scène avec, à ses côtés, Brian Chesky, le PDG d’Airbnb.

C’est un moment historique : les relations commerciales entre les États-Unis et Cuba viennent de reprendre. Face au public, Obama salue la réussite phénoménale d’Airbnb, cette start-up devenue géante, évaluée à 25 milliards de dollars seulement huit ans après sa création.

« Obama visait par cet exposé à convaincre les auditeurs que Chesky était l’exemple du potentiel entrepreneurial qu’ils pouvaient favoriser en investissant dans les start-up d’Internet. Pour Chesky et son équipe sur place et pour tous les collaborateurs restés à San Francisco qui regardaient la retransmission à la télévision, l’événement constituait une première : le leader du monde libre venait de leur adresser publiquement un satisfecit. »

L’ascension inattendue de leaders novices

Ce qui ressort de plus fascinant dans la réussite d’Airbnb décrite par Obama, n’est pas seulement son concept innovant ou sa croissance vertigineuse.

Non, pour Leigh Gallagher, le plus étonnant, c’est le manque d’expérience initiale de ses fondateurs. Et en particulier celui de Brian Chesky qui n’y connaissait rien en gestion d’entreprise.

Malgré cela, le trio fondateur a piloté Airbnb à travers une « hypercroissance » sans précédent qui est toujours en cours lors de l’écriture du livre. Chesky, sans le bagage managérial classique d’un PDG, a appris sur le tas, en faisant et en s’adaptant à chaque tournant.

L’auteure du livre « Airbnb Story » exprime ici son admiration :

« Une croissance de ce type dure un an ou deux, à la rigueur trois. Airbnb est entrée dans cette phase en 2009  et  n’en  est  pas  encore  sortie.  Cette  trajectoire  ascendante  peut déstabiliser ceux qui en sont responsables, notamment les dirigeants, surtout lorsqu’ils n’ont jamais vécu cette situation auparavant. Ils doivent anticiper, accompagner cette montée en puissance. L’histoire de la Silicon Valley est riche d’exemples de PDG fondateurs qui y ont échoué ; quand leur entreprise a atteint une taille critique, certains ont choisi de partir, d’autres ont été victimes des luttes pour le pouvoir, des différends financiers, de scandales liés au harcèlement sexuel ou ont lâché prise pour d’autres raisons. Chesky, Blecharczyk et Gebbia font exception : ils sont toujours là et continuent tous les trois à piloter leur fusée neuf ans après.« 

Gérer une entreprise présente dans 200 pays, orchestrant des milliards en transactions, c’est colossal. Mais Chesky et son équipe ont persévéré malgré la pression. Ils ont relevé le défi, faisant d’eux des icônes du leadership moderne.

7.1 – « Un animal apprenant »

Brian Chesky, l’éternel apprenant, le curieux insatiable

Leigh Gallagher commence par nous parler de Brian Chesky. Elle revient d’abord sur sa jeunesse et nous explique qu’à l’époque de ses études à la RISD (Rhode Island School of Design), le jeune homme se démarquait déjà avec ses talents de leader et sa curiosité débordante.

Pour parfaire ses compétences, Chesky a créé une méthode qu’il appelle « aller à la source » : plutôt que de consulter une multitude d’experts sur un sujet, il va directement vers le meilleur dans le domaine. Cette approche l’a amené à solliciter les conseils de figures emblématiques comme Jony Ive, Mark Zuckerberg, Jeff Weiner, Bob Iger, Sheryl Sandberg ou encore Warren Buffett. Il a même fait appel à des experts hors du commun, comme l’ancien directeur de la CIA, George Tenet, ou les dirigeants du restaurant French Laundry.

Brian Chesky est aussi un grand lecteur. Il puise son inspiration dans les biographies de grands noms comme Walt Disney et Steve Jobs, ainsi que dans des livres de management. Il aime partager ses découvertes avec son équipe, leur envoyant des e-mails détaillés sur ses rencontres et ses réflexions.

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Depuis son enfance, il a toujours su faire preuve d’une grande capacité de concentration. Enfant, il a montré une passion dévorante pour le hockey, avant de se tourner vers l’art, passant des heures à copier des tableaux dans les musées.

Enfin, Marc Andreessen décrit Brian Chesky comme quelqu’un d’exceptionnellement déterminé, unique dans sa ténacité à relever les défis. John Donahoe d’eBay le voit, lui, comme un « animal apprenant ».

Selon l’auteure, Brian Chesky mise beaucoup sur les mentors, mais il choisit toujours ceux qui sont juste un peu plus avancés que lui. Et selon elle, sa soif d’apprendre a joué un rôle clé dans le succès d’Airbnb.

Brian Chesky ou le leader en évolution

Brian Chesky affiche des qualités de leadership dès ses études à la RISD. On l’a vu de différentes façons : que ce soit en menant son équipe de hockey comme lorsqu’il a prononcé ce discours inoubliable lors de sa remise de diplôme.

Mais son leadership ne s’est pas arrêté là. En tant que chef d’entreprise, Chesky a vite compris que chaque geste, chaque mot avait un impact. Un simple choix, comme utiliser un stylo vert, pouvait être interprété comme une préférence pour cette couleur.

Chesky s’est donc entouré des meilleurs pour lui enseigner l’art du management.

Il a dû apprendre à déléguer, à construire une équipe solide, à interviewer des candidats plus expérimentés que lui. Une fois ses collaborateurs, il a cherché à les inspirer, à les motiver. Et sur les conseils de Marc Benioff, l’un de ses mentors, il a encouragé  son équipe à « passer à un niveau de réflexion supérieur« .

« Marc Benioff, une de ses « sources d’inspiration », lui a dit qu’on ne peut pas demander à ses collaborateurs de travailler encore davantage, et lui a plutôt conseillé de les encourager à « passer à un niveau de réflexion supérieur ». […] « Passer au niveau supérieur » est une des expressions favorites de Chesky. Il dit aussi qu’il effectue « un saut de niveau » quand il s’adresse à des échelons hiérarchiques différents et parle de « franchir un palier » pour indiquer qu’on ne doit pas aborder telle chose ou tel aspect selon une approche itérative, mais dans un esprit radicalement neuf. Il se réfère aussi à son « étoile polaire » qui le guide et semble également servir de repère à toute la communauté Airbnb, tant on entend l’expression répétée dans les couloirs du siège social et par le noyau dur des hôtes et des voyageurs.)« 

Brian Chesky, le visionnaire

Chesky est un visionnaire. Il voit loin. Il imagine déjà Airbnb en 2040. Ses collègues le décrivent comme ayant toujours une avance considérable sur les autres.

Cependant, tout le monde n’est pas fan de lui, prévient l’auteure de « Airbnb Story« . Certains trouvent que son idéalisme, et celui d’Airbnb, sont excessifs.

Pour finir le portrait du fondateur d’Airbnb, Leigh Gallagher évoque Paul Graham, un autre de ses mentors, qui remarque que Brian prend les critiques très à cœur. Et Marc Andreessen qui voit chez lui un mélange unique : il combine la passion d’un designer avec la discipline d’un militaire.

Avec le temps, Brian Chesky a grandi, évolué. Ses mentors ont changé. Il a consulté des experts comme Stanley McChrystal et Simon Sinek, et a même collaboré avec le président Obama. Ses parents, eux, sont toujours ébahis devant son incroyable réussite, la qualifiant d' »irréelle ».

7.2 – « Les mauvaises nouvelles que tu dois entendre »

L’approche unique de Joe Gebbia

Joe Gebbia, l’un des cerveaux derrière Airbnb et co-fondateur de la société, a choisi une approche de leadership différente de celle de Brian Chesky, le PDG.

Même si Chesky est souvent sous les projecteurs, Gebbia a joué un rôle tout aussi crucial : alors que l’entreprise grandissait à une vitesse folle, Joe y a maintenu un esprit créatif et novateur.

Mais gérer une grande organisation n’était pas son point fort.

En 2014, un sondage interne montre que son côté perfectionniste empêche une communication fluide avec ses collaborateurs. Il apprend que les membres de son équipe hésitent à lui parler de leurs soucis, et ceci a tendance à aggraver les situations.

La transformation de Gebbia : de la perfection …

Joe Gebbia réalise alors qu’il doit apprendre à lâcher du lest et à accepter que tout ne soit pas toujours parfait.

« Un vaste processus de remise en question et d’éducation commença pour Gebbia. Avec l’assistance d’un coach (« franc jusqu’à en être brutal », dit-il de lui), il apprit à accepter l’idée que des produits pouvaient sortir sur le marché  sans  être  parfaits  dans  le  moindre  détail  et  qu’il  était  parfois préférable de décider rapidement au lieu d’attendre d’avoir toutes les données en main. Son équipe le soutenait et créa même un nouveau slogan à son intention : « À 80 %, ça fonctionne aussi ». « Ma situation était inconfortable jusqu’à ce tournant », se souvient Gebbia. Peu à peu, il prit l’habitude de demander à ses collaborateurs individuellement et lors des réunions : « Quelles sont les mauvaises nouvelles que je dois entendre aujourd’hui ?« 

… À la communication

Il finira par encourager une culture où chacun peut parler librement des « mauvaises nouvelles ». Pour faciliter les échanges, Gebbia introduit des concepts comme « Éléphants », « Poissons morts » et « régurgitations », qu’il expose dans un discours prononcé devant plusieurs centaines de salariés et relayé mondialement :

« Un « éléphant », expliqua-t-il, est une vérité majeure que personne n’ignore mais dont personne ne parle ; un « poisson mort » correspond à un souci personnel qui a besoin d’être exprimé, en général avec des excuses à l’appui, au risque de s’aggraver s’il reste inavoué […] ; les sessions de « régurgitation » sont des séquences prévues pour permettre de se débarrasser de ce que l’on a sur le cœur sans être interrompu ni jugé.« 

Ces expressions sont devenues courantes chez Airbnb.

Retour aux racines : l’innovation avant tout

Finalement, Gebbia décide de se concentrer sur ce qu’il aime le plus : innover. Il pilote des projets comme l’expérience Marketplace, qui permet aux hôtes de proposer des activités uniques aux voyageurs. Même si ce projet n’est pas un franc succès, il conduit à la création de Samara, un studio de design spécialisé dans l’innovation touristique.

Samara, ainsi qu’une autre équipe, The Lab, opèrent de manière autonome, rappelant à Gebbia les premiers jours d’Airbnb.

7.3 – « L’inspecteur »

Nathan Blecharczyk, troisième co-fondateur d’Airbnb et reconnu comme un codeur de génie, est un as de la programmation.

Grâce à ses compétences techniques hors pair, Nathan conçoit des outils essentiels pour propulser Airbnb. Mais il n’est pas que technicien. Nathan Blecharczyk se passionne aussi pour le monde des affaires.

Ce qui frappe chez Nathan, c’est sa capacité à démêler les problèmes les plus compliqués. C’est quelqu’un de méthodique et analytique. Le test de personnalité Myers-Briggs l’identifie comme « l’inspecteur », ce qui illustre bien son attention aux détails. Avec le temps, il s’intéresse vivement à la stratégie, surtout après avoir repéré un déséquilibre entre l’offre et la demande sur Airbnb.

Même s’il est plutôt introverti, Nathan comprend vite qu’en tant que leader, il doit être visible. Il sait, en effet, que les employés attachent de l’importance à l’avis des trois fondateurs. Et leur diversité est leur force : chacun apporte sa touche unique. On dit souvent qu’ils sont comme les Beatles : grâce à leur complémentarité, la magie opère dès qu’ils collaborent.

7.4 – « Ne sabotez pas la culture »

La culture Airbnb : le cœur battant de l’entreprise

La culture d’entreprise chez Airbnb, c’est bien plus qu’un simple mot à la mode. C’est le pilier de leur réussite.

Leigh Gallagher partage une anecdote à ce propos : un jour, Brian Chesky demande des conseils à Peter Thiel après une levée de fonds de 200 millions de dollars. Thiel lui répond alors simplement : « Ne sabotez pas votre culture« . Chesky a pris ce conseil à cœur, car pour le CEO d’Airbnb, la culture, c’est le carburant de l’innovation et le ciment de la confiance.

Chesky n’a ainsi jamais pris la culture à la légère. Pour préserver cette culture, il lui accorde une attention constante et personnelle. Ainsi, chaque semaine, Brian envoie des e-mails à ses équipes et c’est même lui qui a mené les entretiens d’embauche jusqu’à ce qu’Airbnb compte 300 employés ! Autre anecdote à ce propos : si vous visitez le siège à San Francisco, vous serez surpris : les salles de réunion ressemblent à des appartements Airbnb du monde entier.

Enfin, le personnel d’Airbnb, affectueusement appelé « Airfam », est choyé. Les employés bénéficient de nombreux avantages et sont invités à des événements spéciaux. Ils partagent leurs passions lors des sessions « Air Shares » et participent à diverses activités, allant de la méditation aux journées à thèmes vestimentaires.

Bref, la mission d’appartenance est au cœur de tout ce qu’ils font.

Les défis de la croissance : Airbnb face à l’évolution et à la diversité

Toutefois, la croissance apporte, avec elle, son lot de challenges. La fin du chapitre 7 de « Airbnb Story » nous décrit ces défis qui surgissent au fil du temps :

  • Chesky est également connu pour ses exigences élevées. Et la culture chaleureuse et bienveillante peut parfois éviter les confrontations difficiles mais nécessaires.
  • De plus, avec l’expansion de l’entreprise, de nouveaux employés ont rejoint l’équipe ; certains ne partagent pas nécessairement les valeurs des premiers employés.
  • La diversité reste un sujet sensible. Airbnb travaille dur pour être plus inclusif, améliorer la représentation des minorités mais il reste du chemin à parcourir. L’entreprise est toujours en deçà des attentes. Et Chesky le sait.

Désormais, un nouveau défi pointe à l’horizon : faire d’Airbnb plus qu’une simple plateforme de location, passer d’une entreprise mono-produit à une entreprise multi-produits.

En effet, Brian Chesky croit fermement que pour durer, une entreprise tech doit constamment se réinventer. Elle doit innover au-delà de son produit d’origine.

Et pour Airbnb, cela signifie s’étendre au-delà de l’hébergement pour couvrir l’ensemble de l’expérience de voyage.

Chapitre 8 – Et après ?

avenir de Airbnb, introduction en bourse?

8.1 – Quelle prochaine étape pour Airbnb ?

Airbnb Open 2016 : un mélange d’innovation, de célébrités et une nouvelle vision

Imaginez un festival qui mélange l’ambiance de Woodstock, l’inspiration des conférences TED et le sérieux d’une réunion d’actionnaires de Berkshire Hathaway. C’est l’Airbnb Open. Au moment où l’auteure, Leigh Gallagher, écrit ces lignes, Airbnb met la dernière main à cet événement annuel dédié à ses hôtes, nous dit-elle.

L’édition 2016 à Los Angeles promet d’être mémorable : elle dévoilera Airbnb 2.0, une nouvelle orientation stratégique pour l’entreprise.

Des stars comme Gwyneth Paltrow, Ashton Kutcher et Elizabeth Gilbert y sont attendues. Et le clou du spectacle? Les Bélo Awards, autrement dit l’équivalent des Oscars pour l’hospitalité.

Mais ce n’est pas tout. Airbnb prépare le lancement de « Trips ». Depuis 2014, les équipes mijotent ce projet qui permettrait aux voyageurs de vivre la ville comme un local avec des expériences inédites  organisées et contrôlées par Airbnb : s’initier aux secrets des parfumeries parisiennes ou s’entraîner avec des athlètes kenyans, par exemple.

Airbnb : la vision de Chesky pour réinventer le voyage au quotidien

Brian Chesky, le cerveau derrière Airbnb, a de grands rêves. Il veut élargir Airbnb à l’événementiel, proposer des billets pour des événements phares ou des concerts surprises. Il imagine aussi d’enrichir les guides Airbnb avec des recommandations d’influenceurs locaux.

L’ambition de Chesky est de transformer le tourisme traditionnel. C’est de faire d’Airbnb le futur du voyage.

Il voit donc ces nouvelles offres comme une extension logique de la mission principale d’Airbnb : permettre aux gens de « vivre comme un local ». Et ces services pourraient aussi être proposés aux utilisateurs d’Airbnb dans leur propre ville, intégrant ainsi Airbnb dans leur quotidien.

Airbnb à la croisée des chemins : innovations, défis et ambitions futures

Mais attention, rien n’est gagné.

D’abord, le succès de ces nouvelles offres n’est pas garanti. Ensuite, des géants de la concurrence comme Yelp, Foursquare ou TripAdvisor sont déjà sur le terrain. Enfin, un autre défi majeur pour Airbnb est son éventuelle introduction en bourse.

Si Chesky est conscient des défis, il est également déterminé à innover et à éviter de devenir obsolète comme d’autres géants technologiques du passé. Et même si Airbnb n’envisage pas une entrée en bourse pour le moment, l’entreprise se prépare en coulisses.

En somme, Airbnb se trouve aujourd’hui (au moment de l’écriture du livre « Airbnb Story« ) à un carrefour. Avec une croissance rapide et des ambitions à la hauteur, Chesky et ses co-fondateurs veulent révolutionner le concept de voyage et renforcer sa position sur le marché.

Et seul l’avenir pourra nous dire si ces innovations seront couronnées de succès.

8.2 – L’économie du « partage des actions »

L’Airbnb de demain : entre partage et ambition

Dans le dernier chapitre de son livre « Airbnb Story« , Leigh Gallagher évoque les difficultés que rencontre Airbnb en envisageant une entrée en Bourse.

Airbnb se retrouve en effet face à plusieurs questions capitales. La première question est de savoir comment récompenser ses hôtes : puisqu’ils ont contribué à la croissance d’Airbnb, ils sont un pilier de la réussite de la société. Hans Penz, un hôte new-yorkais, suggère donc que des actions leur soient offertes. Brian Chesky comprend cette demande, mais il évoque les complications d’une telle démarche, rappelant celles qu’ont rencontrées eBay lorsqu’ils avaient eu cette idée.

  • Ensuite, une autre question est de savoir comment Airbnb peut concilier sa mission d’appartenance et son introduction en Bourse. Les avis divergent :
    • Jessi Hempel, directrice éditoriale de Backchannel, pense que les entreprises comme Airbnb devraient s’orienter vers un modèle non lucratif, à l’image de Wikipedia. Mais Chesky croit fermement qu’une entreprise peut rester fidèle à sa mission tout en répondant aux exigences de Wall Street.Jeff Jordan, un investisseur clé d’Airbnb, voit, lui, l’entrée en Bourse comme une étape cruciale pour assurer la pérennité d’Airbnb.
    • Certains nostalgiques regrettent le charme initial d’Airbnb. Chesky compte alors sur leur nouvelle stratégie, « Trips« , pour renouer avec cet esprit d’origine.

Malgré les critiques, Chesky reste optimiste, planifiant l’expansion d’Airbnb tout en anticipant les oppositions. Il mise sur des partenariats sociaux pour renforcer l’image positive de l’entreprise.

Poursuite des innovations et des adaptations

L’avenir d’Airbnb est incertain en raison des réglementations, mais cela n’empêche pas les entrepreneurs d’innover autour de son modèle.

L’empreinte d’Airbnb inspire. Des propriétaires ajustent leurs loyers en fonction des potentiels revenus Airbnb. Des promoteurs, comme KB Home, imaginent des logements adaptés à la location courte durée, ou encore des chambres modulables pour faciliter la sous-location.

À San Francisco, les équipes d’Airbnb misent sur la technologie. Elles explorent l’intelligence artificielle pour mieux comprendre et servir les utilisateurs et travaillent dur pour développer des outils pour les hôtes.

Pour Chesky, le succès d’Airbnb ne se mesure pas seulement en dollars. Il rêve d’un monde où chacun se sent chez soi, où que ce soit. Et c’est cette vision, combinée à des facteurs externes comme la Grande Récession (qui a créé une demande pour les options d’hébergements abordables) ou l’attrait des Millennials pour les expériences authentiques, qui a propulsé Airbnb vers les sommets.

Airbnb Story, la success story

L’histoire d’Airbnb est époustouflante. De l’idée d’une start-up à une valorisation de 30 milliards en moins d’une décennie, le parcours est impressionnant.

Rappelez-vous, Brian Chesky et Joe Gebbia sont partis de rien. Sans expérience préalable, ils ont osé, innové, pris des risques et transformé une simple idée en un phénomène mondial. Et nous l’avons vu tout au long de ce résumé, ils ont dû surmonter de nombreux défis, y compris des conflits réglementaires et des offres d’achat.

Les fondateurs d’Airbnb sont conscients de leur parcours exceptionnel.

Pour autant, Brian Chesky ne se considère pas comme un visionnaire. Pour le CEO d’Airbnb, lui et ses acolytes n’ont pas été particulièrement visionnaires, mais des personnes plutôt ordinaires qui ont simplement eu une bonne idée. Selon lui, leur force se trouve dans leur audace et leur naïveté en affaires. Car c’est cela qui les a finalement poussé à emprunter des chemins et à prendre les risques que d’autres n’auraient jamais envisagés.

Epilogue – Novembre 2016

Le lancement de « Trips »

Novembre 2016. Dans l’enceinte majestueuse de l’Orpheum Theater à Los Angeles, Brian Chesky, CEO d’Airbnb, dévoile à une audience de deux mille personnes les innovations de la plateforme.

Au menu ? Des expériences locales inédites, des réservations de tables dans des restaurants branchés, des balades audio-guidées et bien d’autres surprises. Tout cela s’articule autour de « Trips », une initiative qui propulse Airbnb bien au-delà de la simple location de logements.

Dans cet épilogue, l’auteure pose la touche finale de son ouvrage « Airbnb Story » en nous faisant revivre l’événement riche en émotions.

Le rassemblement annuel organisé par Airbnb s’étale sur trois jours. Outre le lancement de Trips, il a été marqué par des interventions de célébrités, des ateliers, des discussions et d’autres annonces majeures concernant l’avenir de l’entreprise.

Immergés dans l’univers Airbnb, les participants virent aussi, quelques instants seulement, l’atmosphère devenir quelque peu électrique lors de la manifestation du syndicat hôtelier ou des protestations liées à la présence d’hôtes Airbnb en Cisjordanie.

Enfin, les fondateurs, nostalgiques, clôturèrent l’Open par des anecdotes de leurs débuts, rappelant à tous leur aventure atypique et incroyable. Cet extrait du livre partage une anecdote amusante concernant une de leurs premières présentations devant un investisseur.

« Ils [Brian Chesky, Joe Gebbia et Nathan Blecharczyk] avaient passé la nuit à effectuer des calculs et évalué le revenu potentiel sur trois ans à 200 millions de dollars. Quand Blecharczyk leur dit que ce chiffre était bien trop ambitieux et que les investisseurs ne les prendraient pas au sérieux, Chesky et Gebbia acceptèrent de le réduire à 20 millions de dollars. Mais le lendemain, quand la diapositive s’afficha au cours de la présentation, on y lisait 2,5 milliards de dollars. (« J’aurais aimé prendre une photo de la tête de Nate, assis en face d’un capital-risqueur, tandis que nous annoncions une prévision de marché de 2 milliards de dollars », s’amusait Gebbia. Blecharczyk observa que ce chiffre ne se référait pas à la taille du marché mais au revenu de l’entreprise : « ce qui représente une énorme différence ».)« 

Innovation et résistance

Airbnb, face à ses défis, n’a jamais cessé d’innover et de se réinventer.

À ce sujet, des propos de Gebbia sont retranscrits dans cet épilogue :

« Être un adopteur précoce suppose du courage. […] Cela veut dire que l’on accepte d’être considéré comme quelqu’un de marginal. Lorsque les premières voitures sont apparues, […], le législateur a imposé une vitesse maximale de 6 kilomètres/heure ; et n’oublions pas que la fourchette a été considérée au début comme une invention du diable. »

Pour sa part, Chris Lehane, pilier d’Airbnb, compare la résistance qu’a suscitée Airbnb à celle qu’avait provoquée l’introduction de l’électricité dans l’éclairage urbain à la fin du XIXe siècle.

Airbnb : une nouvelle ère

Malgré les défis passés et à venir, l’entreprise, semble prête à embrasser l’avenir, assure l’auteure de Airbnb Story. Elle note :

« La  trajectoire  singulière  de  cette  entreprise  disruptrice  constitue  un fascinant sujet d’étude. Airbnb est l’une des plus grandes entreprises de technologie privée jamais créées, elle se trouve à la veille de lancer des services novateurs et compte parmi ses dirigeants et ses conseillers des personnalités parmi les plus célèbres du monde des affaires. Et pourtant, elle s’inscrit  à  maints  égards  dans  une  contreculture  toujours  en quête de reconnaissance.« 

En tout cas, si le parcours d’Airbnb force déjà l’admiration, une chose est sûre : l’histoire ne fait que commencer.

Conclusion de « Airbnb Story – Comment trois jeunes ont disrupté un secteur et créé la polémique » de Leigh Gallagher

Une véritable source d’inspiration pour les entrepreneurs

La lecture d' »Airbnb Story » est une véritable source d’inspiration. Pour tous ceux qui rêvent de lancer leur propre entreprise ou de révolutionner un secteur, l’histoire de Brian Chesky et de ses co-fondateurs est un témoignage vivant que tout est possible. Leigh Gallagher, à travers une narration captivante, dévoile les coulisses d’une des plus grandes success stories de ces dernières années.

Les clés du succès d’Airbnb

Le livre « Airbnb Story » met en lumière plusieurs éléments clés qui ont contribué au succès phénoménal d’Airbnb. D’abord, l’audace et la vision de Brian Chesky et de son équipe. Ensuite, leur capacité à innover constamment, à s’adapter aux défis et à rester fidèles à leur mission première. Ces éléments sont essentiels pour quiconque souhaite réussir dans le monde entrepreneurial. Si vous envisagez ou si vous êtes en train d’entreprendre, vous apprendrez alors probablement beaucoup de ce mindset.

L’art de la disruption par Brian Chesky

« Airbnb Story » n’est pas seulement l’histoire d’une entreprise, mais aussi celle de la disruption. Brian Chesky, avec son approche non conventionnelle et sa volonté de bousculer les normes établies, a su transformer un secteur entier. Leigh Gallagher offre, dans son livre, une analyse approfondie de cette transformation, permettant aux lecteurs de comprendre les mécanismes et les stratégies qui ont conduit Airbnb au sommet.

Un témoignage authentique du monde des start-ups par Leigh Gallagher

Enfin, ce qui rend « Airbnb Story » si unique, c’est la plume de Leigh Gallagher. Elle ne se contente pas de narrer les faits, mais elle plonge le lecteur dans l’univers d’Airbnb, avec ses hauts et ses bas, ses succès et ses controverses. Un livre incontournable pour tous ceux qui cherchent à comprendre le monde des start-ups et l’impact des idées disruptives.

Les points forts et les points faibles du livre Airbnb Story

Points forts de Airbnb Story

  • Une lecture inspirante : l’aventure entrepreneuriale de Brian Chesky et de ses co-fondateurs montre que tout est possible.
  • Une thématique passionnante : Leigh Gallagher propose une analyse détaillée de la disruption et de la transformation d’un secteur.
  • Une compréhension de l’univers des start-ups : cette lecture nous plonge dans le monde des start-ups, avec ses défis et ses opportunités.
  • Une histoire captivante et authentique : la narration va au-delà des simples faits ; elle partage un témoignage authentique des hauts et des bas d’Airbnb et fourmille d’anecdotes croustillantes.

Points faibles de Airbnb Story

  • La qualité de la traduction moyenne rend la lecture parfois peu fluide.
  • Il peut être intéressant de prendre du recul ou de croiser les informations avec d’autres sources, du fait de biais éventuels de l’auteure en faveur d’Airbnb et d’une possible minimisation de certaines controverses ou critiques.

Ma note :

★★★★★

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