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Écrire : un plaisir à la portée de tous

Couverture d'Ecrire un plaisir à la portée de tous de Stachak

Résumé de « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » de Faly Stachak : un livre qui fourmille de techniques et d’exemples, de bons conseils et d’exercices pour passer à l’action — alors, qu’attendez-vous pour vous mettre à écrire ?

Faly Stachak, 2019, 424 pages.

Chronique et résumé de « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » de Faly Stachak

Introduction

Ce livre est comme un monde au sein duquel vous pouvez partir en voyage. Vous n’êtes pas obligé·e de le lire en une traite, vous pouvez très bien vagabonder d’une partie à l’autre en suivant vos propres itinéraires.

Pour le confort de votre voyage, pensez à vous munir :

  • De quoi écrire !
  • D’un minuteur (montre ou alarme) ;
  • D’un lieu où vous vous sentez bien ;
  • De temps dédié à votre passion ;
  • D’une indifférence à l’égard de l’orthographe (ce n’est pas ce qui importe dans l’immédiat) ;
  • D’un ordinateur si vous voulez taper votre texte ;
  • De moments de réécriture ;
  • D’un titre pour vos écrits ;
  • D’indulgence.
Ecrire : comment commencer ?

LIVRE I. ÉCRIRE LE MONDE

Partie 1. Écrire et dire : de la liste à l’inventaire des sens

1. Histoire des listes

La liste est plus qu’une simple suite verticale de mots. En plaçant les mots les uns à la suite des autres, on commence déjà à créer sa voix, à caractériser un univers ou un personnage.

Vous pouvez travailler seul, en groupe ou en famille. Dans les ateliers d’écriture, la confiance règne et vous lirez donc votre liste à haute voix. C’est un excellent exercice.

Exemple de listes à tenir :

  • Celle des amants (ou maîtresses) que vous n’avez jamais eus (idée de Loorie Moore) ;
  • Une liste de j’aime/je n’aime pas ;
  • « J’ai peur de… » ;
  • « Je suis heureux quand… » ;
  • Vos petites manies ;
  • Fantasmes ;
  • Mensonges ;
  • Vantardises ;
  • Des petits riens qui vous font plaisir (comme Philippe Delerm) ;
  • Vos trésors ;
  • Ce qui se trouve dans vos poches ou votre sac ;
  • Bien sûr, celle « Ne pas oublier » ;
  • Et celle « Il y a… » (voir l’extrait de Guillaume Apollinaire, p. 43).

Autre idée : vous inspirer du poème de Boris Vian, « Je voudrais pas crever » et créer une liste d’inventions qui vous permettront d’imaginer un nouveau monde. Prenez le soin, si vous le souhaitez, d’y intégrer des figures de style de répétition des sons comme les allitérations ou les assonances.

Et que diriez-vous de créer une liste de vos prières ou un inventaire de vos saisons ? Rendez-vous p. 45-46 !

→ La description

De la liste, vous pouvez passer à la description, qui cherche à « reconstruire » le réel sur la page. Planter le décor n’a rien d’accessoire ; dans la mesure où vos personnages évoluent dans un monde et y composent leurs histoires, la description les situe et donne corps à leurs pérégrinations.

Grâce à la description, vous activez les sens de vos lecteurs. Mais pas seulement, ce sont leurs émotions que vous sollicitez. Que ce soit via le portrait ou le paysage, vous l’amenez à entrer dans l’inimité de votre récit.

Parfois, elle joue le rôle de contraste par rapport à l’action ou crée une pause dans la narration. Dans la suite de ce chapitre, l’auteure expose 3 types de descriptions :

  1. Neutre ;
  2. Subjective ;
  3. Caméra.

Vous apprendrez peu à peu à agencer votre description, à choisir les éléments les plus significatifs et à situer l’objet principal de la description.

2. De la boussole au calendrier

Il y a l’espace, dessiné par la description et les listes, mais comment figurer le temps ? Commencer peu à peu, en restant proche du territoire et en évoquant ce qui se passe « ici » ou « là-bas », ou encore en décrivant un endroit en utilisant le conditionnel (comme Perec dans Les Choses).

Et pourquoi pas vous lancer dans l’écriture d’un « Tu prends la première rue à droite… », comme Robert Desnos ? De là, vous décrivez le chemin et, peu à peu, vous créez aussi une temporalité.

Il y a d’autres techniques ou exercices présentés par Faly Stachak, qui mixent la liste ou la description avec une dimension temporelle (voir p. 56-57). Voici le dernier, nommé « Calendrier ». Vous ferez un court texte (poétique ou narratif) de chaque saison, voire de chaque mois.

Une variante : faites le calendrier en fonction de vos propres repères (amours, voyages, etc.). Intégrez-y de la fiction ou non, pensez aux images et aux sonorités.

3. Élémentaire !

Il y a de quoi faire avec ce qui nous entoure : pensez à la nature et à ses éléments. Ils ont une puissance imaginative depuis l’aube des temps. L’air, le feu, la terre et l’eau nous évoquent des mondes entiers de sensations, d’émotions, d’images.

Apprenez à vous mélanger aux éléments en composant par exemple votre portrait chinois (ou celui de quelqu’un d’autre) à partir de la terre, du feu, de l’eau et de la terre (« Si j’étais l’air… »).

Il y a, à partir de là, bien des propositions pour développer votre créativité. L’auteure décortique les significations de chaque élément et vous aide à inventer des textes originaux à l’aide de Robert Desnos, Jacques Lacarrière ou encore Anne Hébert. Découvrez aussi Le Kalevala, ce magnifique poème épique finlandais…

4. L’inventaire de vos sens

Ce que vous touchez, sentez, goûtez, observez ou écoutez devient progressivement la matière à la fois intime et commune que vous pouvez utiliser pour écrire. Faly Stachak vous propose un exercice intéressant, l’inventaire de vos sens, qui se situe à mi-chemin entre la liste et la poésie – et vous introduira à la technique du haïku.

Commencez par identifier et décrire vos sensations, par exemple un changement de couleur, une odeur (comme Patrick Suskind dans Le Parfum), le toucher d’une peau…

Ensuite, passez à l’exercice proprement dit. En quoi consiste-t-il ? À rédiger une phrase courte à propos de différentes « choses ». Je vous en cite ici les cinq premières (il y en a davantage dans l’ouvrage) :

  1. Choses claires et pures ;
  2. (Choses) troublantes ;
  3. Qui surprennent ;
  4. Qui font battre le cœur ;
  5. Mélancoliques ;
  6. Etc.

Retenez aussi ce conseil donné par l’auteure :

« Plus votre expression sera simple et précise, plus votre lecteur aura toute liberté d’imaginer l’univers que vous lui offrez, qui vous est personnel, et qu’il fera sien. Les écrits intimes des étudiants qui apprennent le français ont souvent cette force-là, par la simplicité du verbe et l’universalité d’un moment d’émotion. Parce que si la forme est à chacun, unique, le fond est là, commun à tous, la vie. Il suffit de nommer l’essentiel. » (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 77)

Partie 2. Dans les traces du poète

5. Petites notes de l’instant : le haïku

Si vous avez lu et pratiquez les exercices de la première partie, vous êtes prêt pour ce voyage au Japon. Le haïku est un poème court de trois vers composés en 5-7-5 syllabes. C’est une forme simple, concise, grâce à laquelle vous pouvez exprimer vos émotions au sujet de la nature.

Pour commencer, promenez-vous quelque part et posez-vous. Prenez le temps et ouvrez-vous à ce qui se passe autour de vous. Puis commencez à composer et réviser la forme dans un second temps. Vous verrez : la création de haïkus vous fera le plus grand bien !

Il existe des haïkus sur :

  • Les saisons ;
  • La flore et la faune ;
  • Les cinq sens ;
  • Les émotions et sentiments existentiels

« Le haïku exprime une certaine relation au monde, un certain regard qui offre à voir et à sentir une touche de réel, le ressenti d’un instant, la beauté d’un paysage, un mouvement, une vision fugitive, un état d’âme, un minuscule détail inscrit dans le cosmos au présent et dans l’éternité. Il traduit un instant du monde de façon souvent allusive avec humour, délicatesse, tendresse, pudeur. » (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 88)

6. D’un exercice de style à l’autre

Passons à la poésie et à la rhétorique : il y a tout un univers de termes techniques que nous survolerons seulement, mais qui sont utiles pour se faire la main et apprendre à maîtriser son style.

En lisant ce chapitre, vous apprendrez d’abord à reconnaître les parties d’un discours selon Cicéron (invention, disposition, élocution et action), mais aussi les termes d’articulation d’un texte.

Vous (re) découvrirez ensuite un grand nombre de figures de style, telles que :

  • L’anaphore et l’épiphore ;
  • La comparaison, l’analogie et la métaphore ;
  • Le rythme, les allitérations et assonances ;
  • La personnification et l’allégorie ;
  • Etc.

L’auteure vous invite également à prendre en compte le champ lexical afin, notamment, de « filer vos métaphores ». Vous apprendrez enfin à rédiger et à comprendre les procédés de construction des poèmes en prose, apparus au XIXe siècle sous la plume d’Aloysius Bertrand et de Baudelaire, entre autres.

En voici un exemple :

« […] Quel est celui qui de nous n’a pas, dans ces jours d’ambition, rêvé le miracle d’une prose poétique, musicale, sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s’adapter aux mouvements lyriques de l’âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? […] » (Baudelaire, dédicace du Spleen de Paris, cité dans Ecrire : un plaisir à la portée de tous, p. 121)

7. Pause en poésie classique

Montons d’un cran dans la difficulté et étudions la poésie classique. Vous vous souvenez peut-être de vos cours de français au collège avec joie – ou bien avec amertume… Mais ne partez pas trop vite ! Faly Stachak vous expose quelques règles de façon simple en vous donnant un grand nombre d’exemples.

Les lecteurs de cet article ont également lu :  Une tête bien faite

Il y a bien sûr les alexandrins (en douze syllabes), mais aussi les octosyllabes (en 8) et les décasyllabes (en 10) et bien sûr les vers libres. Ces règles servent à composer les « phrases » ou les vers, dont la mesure se compte… en syllabes.

Mais que faire des « paragraphes » ou des groupes de phrases ? En poésie, on parle de versets et de strophes, qui peuvent être des :

  • Distiques (2 vers) ;
  • Tercets (3 vers) ;
  • Quatrains (4 vers) ;
  • Etc.

Pensez également à associer vos vers les uns aux autres grâce aux rimes, qui peuvent être :

  • Plates (AA, BB, CC) ;
  • Croisées (ABAB) ;
  • Embrassées (ABBA).

Ça y est, vous vous y retrouvez ? Alors vous êtes prêt à composer vos premiers poèmes. Mais quelle forme fixe choisirez-vous ? Vous avez le choix :

  • Le sonnet (deux quatrains, deux tercets) ;
  • La ballade ;
  • Le rondeau ;
  • Etc.

Ne vous sentez pas frustré ou découragé face aux grands poètes et aux termes techniques ! Au contraire, servez-vous-en allègrement ! C’est le conseil que vous donne Fally Stachack :

« Les poèmes sont une source inépuisable d’inspiration : si vous ne l’avez déjà fait, prenez tous vos livres de poésie ou partez en quérir à la bibliothèque. Quand sur la table devant vous, une quinzaine d’ouvrages, au moins, seront amoncelés, piochez dans le tas, ouvrez-en un au hasard et lisez très vite, toujours au hasard, les titres, des morceaux de poèmes, un vers, un demi-vers, un mot… Jusqu’à ce que vous vous arrêtiez sur ce qui pourrait constituer une proposition d’écriture […] » (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 136)

8. Réinventer le monde

Laissons maintenant les classiques ; nous voyons devant nous des paysages plus contemporains. Ce sont ceux du surréalisme.

Vous pourriez bien avoir envie de réaliser des cadavres exquis, ces jeux poétiques qui s’écrivent à plusieurs (il y a par exemple les papiers pliés ou le jeu « Qu’est-ce que… C’est »).

Mais bien sûr, la grande affaire du surréalisme, c’est l’écriture automatique ou encore le compte rendu des rêves. Donner forme à des intuitions et laisser jaillir la pensée : tel pourrait être le moyen de vous redonner de l’inspiration et de régénérer la poésie.

Fous de liberté et d’amour, les surréalistes veulent changer le monde, permettre à tous de vivre plus poétiquement. Ils utilisent un langage simple, mais rempli de métaphores et d’images étonnantes.

Pour la petite histoire, le Manifeste du surréalisme a été publié en 1924, puis en 1929. Il a été rédigé par André Breton, poète français. Le mouvement s’internationalise et rayonne jusque dans les années 1960. Un grand nombre d’artistes — peintres, poètes, écrivains, musiciens, sculpteurs, photographes — y participent.

9. Batifoler en Oulipo

Avançons encore dans le temps et découvrons cet étrange OVNI : l’Oulipo ou l’ouvroir de littérature potentielle. Il a été fondé en 1960 par Raymond Queneau (écrivain) et François Le Lyonnais (mathématicien).

L’idée de base était d’analyser les structures littéraires pour en découvrir de nouvelles. Mais le mouvement s’est développé bien au-delà de cette prétention initiale et compte aujourd’hui beaucoup de poètes et romanciers.

Quelques techniques utilisées par les oulipiens :

  • Le lipogramme (écrire un texte en vous interdisant l’usage d’une lettre, comme Perec dans La disparition, un roman sans la lettre « e ») ;
  • L’expansion (ajouter des mots à un texte classique, tout en lui donnant un sens cohérent) ;
  • Le néologisme (l’invention de nouveaux mots) ;
  • Le tautogramme (texte drôle basé sur la répétition d’une même lettre au début des mots) ;
  • L’homosyntaxisme (un texte composé d’une structure très alambiquée et très précise, voir p. 150) ;
  • L’anadiplose (la reprise, au début d’un vers, de la fin du précédent) ;
  • L’onomatopée (vous en connaissez certainement : Tip, Vlan, pschit…) ;
  • Prendre les mots au pied de la lettre (comme le faisait parfaitement Raymond Devos dans ses sketches).
Ecrire des histoires grâce à Stacy Stachak !

LIVRE II. PETITS SENTIERS DE LA MÉMOIRE

Partie 3. En remontant le temps

10. Le grenier

Nous entrons dans les contrées autobiographiques. Comment se dire à la première personne ?

Premier arrêt au grenier. Ici, vous humez les odeurs du passé ; vous retrouvez les objets perdus ou longtemps oubliés ; vous touchez la texture du vieux vêtement, etc.

Peu importe, d’ailleurs, nous dit Faly Stachak, si ces souvenirs sont réels ou fictifs : l’important est d’écrire. De toute façon, toute réminiscence est déjà partiellement une fiction !

Plusieurs exercices vous sont proposés à ce stade :

  • « Dans la boîte… » : vous trouvez une boîte dans le grenier, qu’y a-t-il dedans ?
  • « La liste » : quelle est la liste des cinq objets que vous aimeriez avoir conservés à vos côtés ?
  • « Journal intime » : vous trouvez un vieux journal intime, qu’y est-il écrit ?
  • « Le livre » : un livre qui vous a marqué jadis est sur le sol, qui en est l’auteur ? Où le lisiez-vous ? Etc.
  • « Le flacon » : une odeur doit bien s’en dégager, mais laquelle ?
  • « Par la lucarne » : que voyez-vous depuis le grenier ? Quel paysage s’offre à vous (un jardin, une rue, etc.) ?
  • « Le dialogue » : vous croisez quelqu’un lorsque vous descendez les marches, mais qui est-ce ? Et que vous dites-vous ?

Prêt ? Écrivez !

11. De l’album de famille à l’autoportrait

Prenons maintenant le temps d’aller chercher les vieilles photos qui traînent dans les tiroirs. Non pas celles qui trônent sur le buffet du salon, non ; plutôt celles que vous avez oubliées, et qui vont vous permettre de tirer le fil du souvenir.

Voici les exercices proposés par l’auteure :

  • « Là, c’est moi sur la photo » : une description à la Pérec, minutieuse et à distance d’une photo de vous.
  • « Hors-champ » : en gardant la même photo, décrivez ce qui se trouve « à côté » ou ne s’y voit pas, paysage, contexte, histoires, etc.
  • « L’absent de la photo » : rédigez un dialogue (ou un monologue) à partir d’une photo avec plusieurs personnes, et demandez-vous qui est l’absent ?
  • « De la légende au secret de famille… » : quelle légende connaissez-vous sur certains membres de votre famille ? Utilisez une troisième photo pour vous inspirer.
  • « Au fil de votre histoire, arrêts sur image » : imaginez maintenant une trentaine de photos de vous prises sur le vif, lors d’événements marquants de votre existence, puis décrivez-les. Souriez-vous ? Que faites-vous ?
  • « Autoportrait » : pour se chauffer avant de passer aux 30 autoportraits ou remplacer cet exercice, prenez une seule photo de vous et décrivez-vous.
  • « Jeu de miroir » : exercice à quatre mains au cours duquel vous vous décrirez et quelqu’un vous décrira également, en termes neutres ; puis vous inverserez les rôles (vous aurez besoin d’un miroir).

Pas facile d’écrire sur soi, non ?

12. Identités

Vous l’aurez compris, il s’agit ici de plonger dans votre identité. Si le processus vous ennuie ou vous dérange, vous pouvez aussi faire l’exercice en groupe, famille ou amis. Dans ce cas, concentrez-vous sur les souvenirs communs ou sur les grands événements historiques. Comment les narreriez-vous ?

Voici quelques exercices :

  • « Je me souviens… » : noter, plutôt qu’écrire, ce qui nous vient à l’esprit du monde, de nos souvenirs, des banalités d’antan…
  • « Je suis né… » : eh oui, mais après ? Racontez librement la suite.
  • « Qui suis-je ? » : introspection, retour sur qui vous avez été et qui vous êtes aujourd’hui, façon Stendhal.
  • « Le questionnaire de Proust » : plus léger, ce questionnaire se compose d’une trentaine de questions qui vous permettent de révéler celui que vous êtes ainsi que vos goûts et préférences.
  • « Le « je » de la vérité » : faites la star et imaginez-vous en train de répondre à une interview !
  • « Comment tu t’appelles ? » : répondez à la question et aux questions enfantines qui y ressemblent.
  • « Héritages » : imaginez-vous en tant qu’hybride, mélange de celles et ceux qui vous précèdent.
  • « Couleurs » : définissez-vous par vos couleurs.
  • « J’ai été » : la poésie reprend le dessus. Partez en roue libre pour cet exercice (présenté p. 184).
  • « Je suis » : utilisez, ici comme dans l’exercice précédent, l’anaphore pour rythmer votre poème.

Partie 4. Enfances

13. Lieux mythiques

Le temps de la confession et des retours en arrière est venu. Vous l’aurez déjà compris avec le chapitre précédent. Poursuivons sur ce chemin en creusant les sentiers de l’enfance grâce aux exercices de Faly Stachak.

  • « Les lieux où l’on a dormi » : citez le plus vite possible les endroits où vous avez logé ou simplement dormi.
  • « Jardin privé » : quel est le jardin de votre enfance ? Si ce n’est celui de votre maison, ce doit être un autre.
  • « Au jardin de mon père, les lauriers sont coupés… » : d’accord, vous avez le jardin, mais qu’y faites-vous ?
  • « La forêt, le p’tit bois, le champ, de l’autre côté du pré… ou même derrière le mur » : d’autres endroits que vous avez explorés petit, si, si. Vous en souvenez-vous ?
  • « La grande ville, le quartier… » : quel est votre souvenir de la ville, après celui de la campagne ?
  • « Jardin public » : y avait-il un parc ? Comment était-il ?
  • « Le gardien du square » ;
  • « La fille ou le garçon du bac à sable » :
  • « Bateaux s’en vont sur l’eau » :
  • « Encore un tour de manège » :
  • « La boulangerie… » et les autres métiers ;
  • « Ma maison » ;
  • « La maison de mon copain ou de ma copine » ;
  • « Mon pays ».

Vous l’aurez compris, tous ces exercices ont pour objectif de rappeler à votre mémoire des événements, des lieux, des personnes, des situations du passé. Prenez le temps de l’introspection et rédigez quelques lignes, durant une vingtaine de minutes. Les consignes précises sont, à chaque fois, détaillées par l’auteure dans le livre.

14. Il était une fois le monde

Ressuscitons maintenant d’autres moments magiques (ou terrifiants) de l’enfance à l’aide de simples mots. Il y en a 40 ! Faites les exercices qui vous plaisent le plus, bien sûr. Vous êtes là pour explorer et vous faire plaisir. Voici les mots à « écrire », telles des évocations, des stimulations à l’écriture.

  1. La soupe ;
  2. Dans le noir ;
  3. Le retard ;
  4. La maison vide ;
  5. Le monstre ;
  6. Nu ;
  7. Du sang ;
  8. Les gros mots ;
  9. Mon frère, ma sœur ;
  10. L’ennui ;
  11. La cachette ;
  12. La triche ;
  13. La cour de récréation ;
  14. Le voisin (la voisine) ;
  15. La honte ;
  16. Ma poupée ;
  17. L’école ;
  18. Insectes ;
  19. La punition ;
  20. Ma maitresse (mon maître) ;
  21. Mon prof ;
  22. Les hauts talons ;
  23. Le revolver ;
  24. Dieu ;
  25. Le loup ;
  26. La mer ;
  27. Mon animal ;
  28. Injustice ;
  29. Jeux interdits ;
  30. Un cadeau ;
  31. Ma collection ;
  32. Odeurs ;
  33. Les mensonges ;
  34. La combine ;
  35. La cave ;
  36. Mon ami ;
  37. Voyage ;
  38. La mort ;
  39. L’univers, les étoiles;
  40. Mon héros.

Voici les seules consignes données par Faly Stachak : prenez 30 à 45 minutes pour chaque proposition et laissez-vous aller : prose, rimes, narration, autofiction, etc.

15. Les premières fois

Vous retravaillerez tous ces textes à tête reposée, plusieurs jours après. Vous reprendrez certains passages au niveau de la forme, du ton ou du contenu. « Forcez-vous toujours à aller le plus loin possible dans le propos que vous amorcez », dit l’auteure.

Pensez également à vous faire relire par d’autres ou lisez-vous à haute voix, voire enregistrez-vous. Soyez patient, minutieux, mais aussi sans pitié pour ce qui doit être supprimé. « Donnez du sens ! ».

Pour continuer dans cette voie, voici une liste (interminable, en soi) de premières fois… Le premier ou la première :

  • Jour d’école ;
  • Baiser ;
  • Mort ;
  • Ami (ou la première amie) ;
  • Secret ;
  • Petit frère (ou petite sœur) ;
  • Mensonge ;
  • Fois que vous avez vu la mer, ou la montagne ;
  • Vacances sans parents ;
  • Déception ;
  • Fille ;
  • Garçon ;
  • L’entrée en sixième ;
  • Séparation ;
  • Stylo-plume ;
  • Grand livre ;
  • Ligne ;
  • Rencontre ;
  • Chagrin d’amour ;
  • Nuit blanche ;
  • Chambre ;
  • Film ou spectacle pour adulte ;
  • Cigarette ;
  • Etc.
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Prenez 20 minutes par « première fois » et racontez ce qui s’est passé.

16. À deux voix (écriture dramatique)

Voici une proposition originale d’écriture autobiographique. Elle se passe à deux. Chacun écrit une phrase, courte de préférence (mais pas tout le temps), sur un moment d’enfance, et celles-ci s’enchaînent les unes aux autres en 1000 phrases.

En voici un exemple.

  1. « Lili a des couettes.
  2. Olivier est petit.
  3. Lili porte des fleurs à sa maîtresse.
  4. Olivier dessine de très beaux monstres avec Frédéric Champaver et Fabrice Nésa comme le Paranodent, le Monstrogluant, la Zigouste.
  5. Olivier ne mange pas à la cantine.
  6. Lili fait des régimes incroyables où elle ne mange que des bananes.
  7. Olivier ne déjeune jamais le matin. » (Les Drôles de Olivier Py, cité dans Ecrire : un plaisir pour tous, p. 206)

Cet exercice permet de changer complètement de rythme et d’être plus ouvert à l’échange.

17. D’hier à demain

À force d’écrire, vos doigts courent plus vite sur le papier, non ? Vous vous habituez à ouvrir votre pensée, vos émotions, vos sensations et à les transformer en mots. C’est parfait ! Faly Stachak vous invite à clore ce voyage par trois derniers exercices, qui vont d’hier à demain :

  1. « Calendrier de mon enfance » : chaque mois, un souvenir ou une pensée liée à l’enfance.
  2. « Ce que je suis devenu(e) » : en 20 minutes, narrez le parcours qui a été le vôtre.
  3. « Et demain ? » : c’est assez clair, non ? Vous avez 10 minutes pour laisser courir la plume !

Si vous voulez aller plus loin et connaître les bases théoriques des écrits de soi (appelés aussi littérature personnelle), vous pourrez lire les pages suivantes de l’ouvrage. L’auteure y revient sur les origines de ce genre et sur ses différentes formes, de l’autobiographie au journal intime, en passant par les mémoires, la correspondance et l’autofiction.

Ecrire dans un carnet ses pensées

LIVRE III. TERRA FABULA : LE MONDE DE LA FICTION

Partie 5. Les éléments fondateurs

18. Planter le décor !

C’est absolument essentiel pour rendre votre histoire crédible. Vous devez créer un « décor » au sens large, c’est-à-dire une géographie, une Histoire, une économie, une politique, etc. Cela nécessite de se documenter, au moins de façon minimale.

Il pourrait également être utile de réaliser ces quelques exercices :

  • « C’est comment là-haut ? » : laissez vous aller à imaginer le ciel.
  • « Des villes » : comme Italo Calvino, inventez des villes.
  • « … Au pays… » : utilisez un tableau ou une photo, pour lancer votre imagination.
  • « … Aux peuplades… » : comme Borges, imaginez des peuples perdus.
  • « … Au monde imaginaire… » : inventez un tout nouveau monde.
  • « … Ou celui de votre idéal » : créez votre propre utopie.
  • « Votre vue » : décrivez ce que vous voyez.
  • « Valparaiso, N’Djamena… » : décrivez des villes exotiques.
  • « Cartes postales » : utilisez-les pour vous entraîner !
  • « À deux voix » : un exercice un peu plus compliqué (voir p. 233) !
19. Le personnage : mettre au monde, nommer, décrire

« Enfin ! L’élément toujours roi d’une histoire, fait ici son entrée : j’ai nommé le personnage, celui autour duquel, dans une fiction, tout s’organise même s’il ne crée pas toujours les événements, même s’il agit malgré lui… » (Écrire : un plaisir pour tous, p. 135)

Qu’ils vous ressemblent ou non, qu’ils soient stéréotypés ou complexes à souhait, ce sont eux qui vont drainer l’attention de votre lecteur. C’est à vous, dieu créateur, de les faire émerger du chaos. Mais une fois créé, le personnage n’en fait souvent qu’à sa tête, et c’est à vous qu’il revient de le suivre et de réussir la composition.

Quelques exercices supplémentaires ne feront pas de mal !

  • « Il ou elle » : commencez simplement par l’un de ces mots et racontez un personnage.
  • « Esquisses… » : asseyez-vous quelque part et croquez le passant ou la dame assise à côté.
  • « Croquis » : faites de même avec les gens que vous connaissez de près ou de loin.
  • « Le nom à l’envers » : pensez à un nom et caractérisez la personne à partir de là.
  • « L’interphone » : passez du choix de la ville au choix de l’immeuble et finalement au nom sur l’interphone. Que vous inspire-t-il ? Qui vit là ? Décrivez !
  • « Mariage » : comment se sont rencontrées ces personnes mariées ? Utilisez encore les noms (trouvés dans un journal par exemple) pour vous inspirer.
  • « Carnet d’adresses » : prenez un nom dans le répertoire d’un ami et décrivez-lui le personnage. Est-il ressemblant ?
  • « Jeux de mots et de sonorités » : poétisez à partir des sonorités et des possibilités qu’offre le nom.
  • « Archétype, stéréotype, type, invention : portraits » : allez du plus connu au plus original.
  • « L’entrée en scène : première vision » : soignez la première description de votre personnage principal.
  • « L’entrée en scène : autres dispositifs du portrait » : imaginez non plus le corps, mais la situation dans laquelle se trouve jeté votre personnage.
  • « La famille fictive » : découvrez la consigne de cet exercice collectif p. 245-246 !
  • « De vie à trépas » : faites naître et mourir un personnage.
  • « Biographie imaginaire et page arrachée » : y a-t-il un personnage, dans tous ceux que vous avez créés, qui mériterait que vous écriviez sa biographie (ou un épisode de celle-ci) ?
20. Le personnage : faire parler ou le dialogue

Une fois les personnages créés, il convient de les faire parler ; c’est la meilleure façon de leur donner de l’autonomie et de les rendre attachants à vos lecteurs. Faly Stachak vous propose d’explorer deux formes de prise de parole :

  • Le monologue ;
  • Le dialogue.

Ce dernier, en particulier, a pour finalité de faire vivre les personnages. Il prend plusieurs formes (direct, indirect, libre) et est habituellement associé à des règles typographiques qui sont expliquées dans l’ouvrage. Les conventions liées à l’écriture pour le théâtre sont présentées également.

Quels exercices réaliser ? Commençons par le monologue, puis poursuivons en direction des dialogues.

  • « Monologue intérieur » : prenez l’un de vos personnages et faites-nous part de ses hésitations.
  • « Monologue : sans respirer » : sur les traces de James Joyce, oubliez toute trace de ponctuation et laissez le flux de conscience vous submerger.
  • « Dialogue : du style indirect au style direct » : voir les nombreuses consignes p. 258-259.
  • « Dialogue en trio » : créez une discussion à trois à partir de trois de vos personnages. Pourquoi se rencontrent-ils ?
  • « Retour » : que se disent ces personnages qui se retrouvent après un temps d’absence ?
  • « L’absent » : que racontent-ils sur celle ou celui qui n’est pas là ?
  • « Chacun son style » : créez un dialogue à partir des contrastes entre niveaux de langage.
  • « Réplique » : voici quelques répliques (p. 263-264) à intégrer dans vos dialogues.
  • « Chat » : tentez le dialogue SMS !
21. Faire vivre et raconter : point de vue, structure

Vous avez réussi à faire vivre vos personnages, c’est très bien ! Mais pour écrire un roman, il en faut plus. Vous devrez choisir votre point de vue et vous décider en faveur d’une structure ou d’une autre. De quoi s’agit-il ? Suivez la guide, Faly Stachak !

Voici donc, comme à l’accoutumée, quelques exercices à vous mettre sous la plume :

  • « Structures et points de vue » : pour commencer, écrivez un texte, le même, en « je », puis en « il ». Sentez comment l’usage d’un pronom personnel ou d’un autre vous force à changer les choses.
  • « Vous ! » : comme Michel Butor dans La Modification, décrivez une scène en utilisant le « vous », distant.
  • « Vision externe » : allez encore plus loin dans la prise de distance en décrivant les actions d’un personnage à la troisième personne du singulier sans entrer dans son esprit.
  • « Histoire des trois petits pois » : à la façon de Raymond Queneau ou des livres dont vous êtes le héros, proposez plusieurs « bifurcations » possibles au cours de votre histoire, pour en ouvrir la structure.
  • « Les carrés de Calvino » : le procédé est trop complexe pour être résumé ici ! Faufilez-vous vite p. 279-280…
  • « Si Peau-d’Âne m’était conté… » : utilisez les analyses de Vladimir Propp pour comprendre comment fonctionnent les contes et créer le vôtre !
  • « Façons de voir ! » : pourquoi ne pas multiplier les points de vue sur une même histoire, un même parcours biographique ?

Dans la suite du chapitre, l’auteure explique les différents types de narration et les procédés de focalisation. C’est assez technique, mais très utile pour celles et ceux qui aiment approfondir les éléments théoriques de la littérature.

→ À consulter, par exemple, si vous êtes fan de storytelling !

22. Du titre à la chute : émouvoir

« Plus stylistique sera ce dernier itinéraire : un texte quel qu’il soit, rédactionnel ou de fiction, ça doit toujours tenir en haleine son lecteur, c’est, pourrait-on dire, un aménagement progressif du plaisir (!). » (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 296)

Comment séduire le lecteur en le menant du début à la fin de votre histoire ?

  • « Le titre » : reprenez vos fonds de tiroirs, relisez-les et donnez-leur un titre !
  • « Extraits de vers… et quatrième de couverture » : pour vous aider dans le choix de titres, vous pouvez penser à des poèmes ou à d’autres titres connus. Une fois choisis, créez la quatrième de couverture.
  • « La première phrase ou l’incipit » : Elle donne tout le ton et l’univers du récit qui va suivre et doit être bien travaillée. Inspirez-vous des exemples donnés par l’auteure p. 300.
  • « Crescendo » : reprenez le thème du premier paragraphe en le développant, pour monter en émotion (quelle qu’elle soit).
  • « Suspense ! Planter le décor » : construisez une scène de meurtre à la façon du magazine littéraire Détective. Un personnage, un décor et peu à peu… le drame.
  • « Suspense ! Entre les titres… » : utilisez les intertitres pour monter en tension.
  • « L’attente » : créez une scène dans lequel un personnage attend et doute.
  • « Le temps suspendu » : prenez un passage d’un conte dans lequel un événement horrible se prépare et réécrivez-le.
  • « Concordance du temps… suspendu » : refaites de même en prenant bien garde aux temps employés.
  • « Le mythe revisité » : reformulez la dernière scène d’Orphée.
  • « Plus dure sera la chute ! » : l’auteure vous donne trois débuts d’histoires vraies et c’est à vous d’écrire une suite (et surtout une chute) à chacune…
  • « De la nouvelle à la flash-fiction » : entraînez votre style en rédigeant des histoires de quelques mots seulement.
  • « Fictions brèves » : c’est le même procédé, mais vous avez ici quelques lignes (deux ou trois) pour vous exprimer.
  • « Réécriture » : reprenez vos propres textes et enrichissez-les de vos nouvelles compétences.

Les lecteurs de Stephen King savent que la réécriture est capitale dans le processus créatif !

Partie 6. La croisière, un récit à la première personne

Est-ce que ça vous dit de tenir un journal de bord ? Cela peut être une belle expérience d’écriture ; une expérience à maintenir sur la durée aussi. Vous n’êtes pas obligé d’être vraiment en croisière… Il suffit de l’imaginer !

23. Situer le cadre

Première étape : planter le décor de votre croisière. Voici quelques éléments à prendre en compte pour commencer à écrire.

  • « Chantier naval… Quel mode d’embarcation ? » : choisissez votre embarcation en feuilletant des revues, décidez du style de votre bateau, imprégnez-vous du vocabulaire, etc.
  • « Quand partir ? » : quelles sont les dates importantes, les grandes et petites étapes, l’époque ?
  • « Sur quelles eaux, vers quelle destination ? » : situez l’action de façon précise, en veillant à mobiliser les 5 sens de votre lecteur.
Les lecteurs de cet article ont également lu :  Comment écrire plus
24. Faire entrer les personnages

Voyons maintenant qui va embarquer à vos côtés. Décidez qui va s’exprimer et donner corps et âme à vos personnages.

  • « Du commandant de bord au moussaillon » : pensez aux professionnels et à l’équipage.
  • « Le passager : de sa naissance à ses motivations » : pourquoi part-il ? Et elle ? Qui sont-ils et qu’écrivent-ils ? »

Pour préparer votre intrigue, pensez aussi au couchage : qui est dans une cabine individuelle ? Qui la partage avec un(e) autre ?

25. Action !

Troisième étape : il va falloir faire bouger tout ça. Créer des relations, faire évoluer ensuite tous ces personnages dans un joyeux (ou pas) remue-ménage.

  • « Du port de départ à celui de l’arrivée, construire l’histoire » : allez-y crescendo, en structurant peu à peu votre récit en fonction de cette montée dramatique.

Pour ces trois premiers exercices de « La croisière », écrivez au présent de l’indicatif, faites plutôt des phrases courtes. Il ne s’agit pas de raconter (on y vient), mais simplement de préparer le récit avec des fiches descriptives (à la façon d’un plan, en un peu plus développé) sur le cadre, les personnages et l’action.

26. Raconter !

Nous y voilà. Maintenant que tout y est, il va falloir vous jeter à l’eau et commencer à écrire en jouant de tous vos atouts. Faly Stachack vous propose quelques exercices pour vous chauffer !

  • « Embarqués ! » : ça y est, le jour du départ arrive. Comment se passe l’embarquement ? Écrivez, à la première personne, les témoignages de chacun de vos personnages.
  • « Le dîner de bienvenue » : Premières rencontres, premiers coups d’œil, que pensent les uns des autres ?

NB. Comme le montre Faly Stachack, tout cet exercice peut très bien se faire à plusieurs mains. Dans ce cas, chaque auteur choisira un ou plusieurs personnages à faire vivre.

Raconter des histoires

LIVRE IV. L’ARCHIPEL DES THÉMATIQUES

Nous sommes presque à la fin de ce voyage en littérature. Pour terminer, nous allons visiter plusieurs « îles » : il s’agit de thématiques fréquemment traitées dans les romans et autres textes littéraires.

27. L’île des lettres

Fictive ou réelle, la lettre est souvent le lieu de l’intimité et de l’échange de vues. Voyons quelques types de lettres qui pourraient vous inspirer.

  • « La lettre au père Noël » : cela fait longtemps que vous n’en avez pas rédigé, pas vrai ?
  • « Petits mots sous la table… » : à qui les destinez-vous ? Pour dire quoi ?
  • « Première et dernière lettre d’amour » : les histoires d’amour s’écrivent dans la correspondance.
  • « La lettre du désir » : avouez votre flamme !
  • « La lettre de guerre » : qui êtes-vous ? Que faites-vous ? Qu’annoncez-vous et à qui ?
  • « Chère maman, cher papa » : qu’avez-vous à leur dire ?
  • « Lettre à Dieu le fils, à Allah, à Yahvé, à Bouddha… » : que lui diriez-vous ?
  • « La lettre ouverte » : un acte politique ou, pour le moins, polémique.
  • « Lettre à l’écrivain qui a changé ma vie » : pourquoi pas vous adresser enfin à celle ou celui qui a mis les mots sur ce que vous sentiez ou vous a profondément ému ?
  • « La lettre cachée » : et si elle était retrouvée ?
  • « Fiction griffonnée sur la table » : à la façon de Gérard Arseguel dans Feu doux.
28. L’île des morts

Eh oui, difficile à croire, mais tout le monde y passe. Pourquoi ne pas en faire un récit ? Cela permet peut-être de l’apprivoiser et de la dédramatiser, comme le faisait déjà Marc Aurèle.

« Écrire la mort, la raconter, la décrire, l’imaginer, de votre expérience la plus intime, de ce qu’elle a laissé de traces et de métamorphoses en vous, autour de vous, voilà, c’est ici. » (Écrire : un plaisir à la portée de tous, p. 358)

Laissez surgir les émotions grâce à ces quelques exercices.

  • « Des mots, des maux, des morts… » : écrivez les mots qui vous y font penser, les uns à la suite des autres, comme le faisait Louis Calaferte dans Satori.
  • « Un meurtre » : celui auquel vous avez pensé à mi-voix, sans aller jusqu’au bout…
  • « Apprendre à tuer » : et s’il existait des écoles dédiées à cela ?
  • « L’absence » : dire le deuil poétiquement avec Paul Eluard.
  • « Lettre à la mort » : pourquoi ne pas mixer ces deux îles ? Un travail salutaire, peut-être…
  • « De l’enfance : rencontre » : quand avez-vous croisé la mort pour la première fois ?
  • « De l’enfance : rituel » : quels étaient les rituels associés à la mort durant votre enfance ?
  • « Première lettre à ceux qui tuent » : que diriez-vous à ce, celles ou ceux qui font des hécatombes (meurtriers humains ou non, tels que les épidémies) ?
  • « La mort à tout prix… La mort a tout pris » : contrastez ces deux points de vue dans un dialogue.
  • « Allégorie » : et si la mort était…
  • « Fin » : exercice libre et court.
  • « La complainte du boucher » : chantez le blues du boucher.
  • « La tueuse aux yaourts était bien assistante sociale ! » : faites dans le scandale et le fait divers.
  • « De la conduite à adopter dans les veillées funèbres » : comme Julio Cortazar, contez-nous ce qu’il s’y passe et comment se comporter.
  • Pour découvrir les autres exercices présentés dans cette partie, rendez-vous p. 367-370.
29. L’île des étrangers

Une île assez passionnante, mais pas dénuée de dangers. Qui suis-je ? Et qui est l’autre ? Philosophique, « grave », c’est une île mystérieuse et pleine de promesses.

  • « Etranger » : commencez par les mots, comme pour le premier exercice de l’île précédente.
  • « Dans la cour de récréation » : qu’avez-vous vu, jadis ?
  • « L’écriture, cette étrangère » : filez la métaphore.
  • « Je est un autre » : la célèbre phrase de Rimbaud, que dit-elle ? Faites-en un monologue.
  • « Quelles mers résonnent au fond de moi ? » : suivez les traces de Fernando Pessoa dans Le livre d’intranquillité.
  • « L’étranger du square » : décrivez donc ce que vous voyez là-bas. Faites-nous un portrait.
  • « Parlez-vous français ? » : cela pourrait être la première phrase entre vous et l’étranger du square… Poursuivez le portrait par un dialogue.
  • « L’intrus » : qui est-il ? Chose ou personne ?
  • « Autoportrait à l’étranger » : comment êtes-vous à l’étranger ? Brossez une situation avec honnêteté et humour.
  • « Le monstre, cet étranger » : qui était-ce ? Vous peut-être ?
  • « En chair étrangère » : la cuisine étrangère, on en parle ?
  • « Exil » : il y a mille littératures d’exil depuis Eschyle…
  • « Lettre de l’étranger » : qui vous écrit ? Ou d’où ?
  • « Racines » : rappelez-vous ce beau texte de Simone Weil, L’Enracinement.
  • « L’ivresse d’ailleurs » : chantez le besoin de voyage et l’évasion.
30. Les îles Glamour

L’amour et les étreintes sont de la partie. Comment les dire ; qu’écrire ? Au cas où vous manqueriez d’inspiration, voici les propositions de Faly Stachack :

  • « C’est sa voix » : un poème façon « Cantique des cantiques », pourquoi pas ?
  • « Je me ferai beau pour lui plaire » : préparez-vous, il ou elle arrive !
  • « Où étais-tu alors ? » : écrivez la distance qui vous sépare, en rimes ou en prose.
  • « L’amour en règle ! » : adaptez les règles de l’amour courtois à votre sauce.
  • « Dernier baiser » : Laissez-vous aller à ces tendres délices.
  • « Mourir d’aimer » : inspirez-vous ici d’un autre classique, Tristan et Iseult.
  • « Chagrin d’amour » : poésie, quand tu nous tiens.
  • « Jalousie maladive » : narrez vos pires moments de jalousie.
  • « Objets fétiches » : un inventaire à dresser ?
  • « Curriculum vitae amoureux » : on s’échappe avec humour en changeant de ton.
  • « On s’est rencontré quelque part, non ? » : décrivez une caractéristique croustillante (ou vraiment pesante) du séducteur.
  • « Love.net » : dites tout de vous en quelques lignes.
  • « Le vaisseau fantôme » : que deviennent nos amours perdues ?
  • « Le vieux glaçon et l’allumeuse des réverbères » : faites-vous plaisir avec les jeux de mots !
  • « Aimer ? La belle et dure affaire ? » : déclinez le verbe aimer en mode écriture automatique.
31. L’île d’Éros

Passons enfin de l’amour aux plaisirs charnels. Qui a dit que l’érotisme était une littérature mineure ? Oserez-vous y poser le pied ?

  • « La grammaire jouissive » : écrivez un billet doux et ludique en utilisant… une grammaire !
  • « La vie sexuelle de Blanche-Neige » : c’est le titre d’un roman d’Étienne Liebig. Qu’en ferez-vous ?
  • « Les huit griffures du Kāma sūtra » : imaginez comment enfoncer vos ongles dans la chair de votre partenaire…
  • « Sa voix » : racontez-nous à quoi elle ressemble et ce qu’elle provoque.
  • « Sa bouche » : même exercice.
  • « Le goût de ses baisers » : même idée, en allant un petit peu plus loin.
  • « Tout près du corps » : et on continue, en enlevant doucement les vêtements.
  • « Mais laissez-moi dégrafer votre soutien-gorge » : prenez un point de vue et dites-nous tout.
  • Découvrez les propositions supplémentaires de l’auteure p. 400-406 !
Ecrire un plaisir, surtout à la main

Conclusion sur « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » de Faly Stachak :

Ce qu’il faut retenir de « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » de Faly Stachak :

Oui, écrire est bien un plaisir ! Et c’est ce qu’il faut retenir avant tout de ce livre à la fois ambitieux et accessible. Faly Stachack nous dévoile 450 — oui, vous avez bien lu —, 450 techniques donc pour se faire plaisir en écrivant.

L’auteure prend le parti pris clair de privilégier l’action à la théorie et à l’analyse. Elle cherche à nous convaincre de prendre la plume pour 20 petites minutes, pour quelques heures ou pour la vie. Et cela fonctionne plutôt bien !

La progression du livre est logique : vous apprendrez d’abord à manier les listes et les textes courts, avant de vous lancer à la poursuite de vos souvenirs (plus faciles d’accès pour un début), puis à débrider votre imaginaire. Comment ? En plantant des décors, en campant des personnages et en soignant la structure de vos récits.

Ainsi, petit à petit, vous vous retrouvez à écrire de plus en plus longtemps, des textes de plus en plus longs ! Bien entendu, Faly Stachak ne vous laisse pas seul : elle accompagne la plupart des exercices de citations d’auteurs afin de vous montrer où elle pêche ses idées et où vous pouvez glaner les vôtres.

Si votre besoin de théorie est irrépressible, elle a également mis à votre disposition des parties explicatives où elle vous introduit aux concepts des études et de l’analyse littéraires. Pour couronner le tout, il y a une bibliographie d’ouvrages à picorer à la fin de chaque « livre ».

Points forts :

  • Une présentation originale et entraînante ;
  • De nombreux exemples de textes ;
  • Une recherche théorique et bibliographique importante ;
  • Des exercices spécifiquement conçus pour passer à l’action.

Point faible :

  • Rien à dire, ce livre ravira celles et ceux qui veulent écrire !

Ma note :

Le petit guide pratique du livre Écrire. Un plaisir à la portée de tous de Faly Stachak

Pour le confort de votre voyage, pensez à vous munir : 

  • De quoi écrire !
  • D’un minuteur (montre ou alarme) ;
  • D’un lieu où vous vous sentez bien ;
  • De temps dédié à votre passion ;
  • D’une indifférence à l’égard de l’orthographe (ce n’est pas ce qui importe dans l’immédiat);
  • D’un ordinateur si vous voulez tapez votre texte ;
  • De moments de réécriture ;
  • D’un titre pour vos écrits ;
  • D’indulgence.

Foire Aux Questions (FAQ) du livre Écrire. Un plaisir à la portée de tous de Faly Stachak

1. Comment le public a accueilli le livre Écrire. Un plaisir à la portée de tous de Faly Stachak ?

Ce livre a été très bien accueilli et adapté par les amoureux de l’écriture.

2. Quel fut l’impact du livre Écrire. Un plaisir à la portée de tous de Faly Stachak ?

Ce livre a permis au public d’acquérir autant de pistes à explorer, à vivre et à renouveler selon la créativité et la plume de chacun.

3. À qui s’adresse le livre Écrire. Un plaisir à la portée de tous de Faly Stachak ?

Cet ouvrage s’adresse aux personnes qui n’osent pas se lancer ou qui ont peur de l’échec mais qui veulent se mettre à l’écriture.

4. Quels sont les trois types de descriptions exposés par l’auteur ?

  1. Neutre ;
  2. Subjective ;
  3. Caméra.

5. Comment fait vivre et raconter ?

Vous avez réussi à faire vivre vos personnages, c’est très bien ! Mais pour écrire un roman, il en faut plus. Vous devrez choisir votre point de vue et vous décider en faveur d’une structure ou d’une autre. 

Les iles glamour vs l’ile d’Eros

Les iles glamourL’ile d’Eros
« C’est sa voix » : un poème façon « Cantique des cantiques », pourquoi pas ?« La grammaire jouissive » : écrivez un billet doux et ludique en utilisant… une grammaire !
« Je me ferai beau pour lui plaire » : préparez-vous, il ou elle arrive !« La vie sexuelle de Blanche-Neige » : c’est le titre d’un roman d’Étienne Liebig. Qu’en ferez-vous ?
« Où étais-tu alors ? » : écrivez la distance qui vous sépare, en rimes ou en prose.« Les huit griffures du Kāma sūtra » : imaginez comment enfoncer vos ongles dans la chair de votre partenaire…
« L’amour en règle ! » : adaptez les règles de l’amour courtois à votre sauce.« Sa voix » : racontez-nous à quoi elle ressemble et ce qu’elle provoque.
« Dernier baiser » : Laissez-vous aller à ces tendres délices.« Sa bouche » : même exercice.

Qui est Faly Stachak ?

Faly Stachak travaille avec un large spectre de personnes dans les domaines de l’éducation, de la culture et de la formation. Elle est spécialisée dans la création d’événements et de récits collectifs. Son livre « Écrire, un plaisir à la portée de tous » est l’une des références en matière d’écriture créative, discipline relativement nouvelle en France.

Avez-vous lu le livre de Faly Stachak « Écrire. Un plaisir à la portée de tous » ? Combien le notez-vous ?

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