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Résumé de « On vous vole votre attention » de Johann Hari : Un livre très remarqué à sa sortie qui s’intéresse à l’un des problèmes clés du moment, à savoir comment se concentrer et prêter attention aux choses qui nous importent dans un monde rempli de distractions… et de notifications !
Par Johann Hari, 2022, 352 pages.
Titre original : Stolen Focus: Why You Can’t Pay Attention.
Chronique et résumé de « On vous vole votre attention » de Johann Hari
Introduction : Marcher à Memphis
Le filleul de Johann Hari, qui se prénomme Adam, est un jeune homme « intelligent, bien éduqué et gentil ». Et pourtant, il a abandonné le lycée. Il semble incapable de se concentrer et passe son temps à regarder des vidéos sur son téléphone.
Johann Hari propose d’emmener Adam, qui est fan d’Elvis Presley, au manoir Graceland. À une condition : qu’il laisse son téléphone de côté et ne l’utilise qu’au soir, une fois rentré à la maison. Mais là, déception : les visites à Graceland se font uniquement sur des iPads !
Inquiet pour Adam, l’auteur cherche à s’informer. Et il réalise qu’il a lui aussi des problèmes similaires liés à son attention !
Les générations récentes semblent particulièrement touchées. depuis plusieurs années maintenant, les scientifiques identifient des facteurs environnementaux qui nuisent à la concentration.
C’est en se renseignant de la sorte que Johann Hari se rend compte d’une chose. Il comprend qu’il s’agit en réalité d’un problème sociétal nécessitant des solutions globales, et non un souci personnel qu’il devrait régler tout seul.
Pour être plus précis, l’auteur considère qu’il y a au moins trois bonnes raisons de lire son livre.
- Être distrait affecte la qualité de vie et le sens de l’existence.
- Ces enjeux sociétaux demandent une attention constante pour être résolus.
- Comprendre ces problèmes est essentiel avant d’espérer des solutions.
Johann Hari se concocte alors, pour lui-même, un programme de « désintoxication numérique » de trois mois. Il s’engage à ne pas utiliser son téléphone ou son ordinateur durant cette période. Ce défi vise à restaurer son attention et à mieux apprécier son existence.
Chapitre 1 — Cause numéro 1 : L’augmentation de la vitesse, du changement et du filtrage
« Pendant des années, chaque fois que je n’arrivai pas à me concentrer, je me blâmais avec colère. Je disais : tu es paresseux, tu es indiscipliné, tu dois te ressaisir. Ou je blâmais mon téléphone et je me mettais en colère contre lui… Mais j’ai appris qu’en réalité, il s’agit de quelque chose de beaucoup plus profond qu’un échec personnel, ou lié à une seule nouvelle invention, qui se joue ici. » (On vous vole votre attention, Chapitre 1)
En se préparant pour sa désintoxication numérique, Johann Hari se rend compte qu’il est difficile de trouver un téléphone sans connexion Internet. Il opte finalement pour un Jitterbug, conçu pour les seniors ! Celui-ci permet simplement d’être joignable en cas d’urgence.
L’auteur laisse donc tomber son smartphone et son ordinateur et se rend à Provincetown, chez un ami, pour se déconnecter.
Dans son nouvel appartement, Johann Hari est tout d’abord frappé par la lenteur de la vie sans appareils. Les moyens de communication numériques créent un sentiment d’urgence. Or, passer du temps dans la nature aide à ralentir.
En lisant un journal physique, il constate aussi que son activité est plus lente. Il lit moins vite, prend moins vite connaissance des actualités que sur son smartphone.
Il sent une sorte de « décalage horaire mental ». Si cette lenteur l’ennuie au début, il remarque aussi qu’il parvient progressivement à retrouver ses capacités d’attention. Des activités comme le yoga l’y aident.
Le journaliste s’appuie sur des études scientifiques pour prendre la mesure du phénomène du déclin de l’attention collective. Le chercheur Sune Lehmann a par exemple analysé la vitesse de surgissement des actualités sur le web. Ce rythme effréné conduit à une fatigue intellectuelle importante.
Le neuroscientifique Earl Miller, quant à lui, remet en cause les bénéfices du « multitâche ». Selon lui, nous sommes fondamentalement « unitâches ». Lorsque l’on change rapidement de tâche, la qualité de la concentration se perd.
Pour faire face à ce problème, le chercheur recommande de se concentrer sur une seule tâche pendant dix minutes (et progressivement plus) pour rééduquer le cerveau petit à petit.
Un autre scientifique cité dans l’ouvrage, Adam Gazzaley, compare le système de filtration du cerveau à un videur de boîte de nuits, qui doit ignorer les stimuli non pertinents. Plus il y a de « monde à la porte » (de nouvelles stimulations du monde extérieur), plus le « videur » doit travailler dur.
Mais sommes-nous prêts à nous couper de nos outils numériques ? Pas sûr ! L’auteur lui-même confesse avoir ressenti de la détresse après quelque temps sans ses dispositifs digitaux…

Chapitre 2 — Cause numéro 2 : La paralysie de nos états de flux
En effet, après deux semaines de désintoxication numérique, Hari se sent de plus en plus stressé de ne pas avoir son téléphone. Lorsqu’il lit, il remarque qu’il agit de façon presque « maniaque ». Il cherche à extraire des informations brutes, sans profiter de sa lecture et sans interpréter consciemment ce qu’il lit.
Selon lui, notre capacité d’attention diminue en partie à cause de notre accès limité aux « états de flux » mis en évidence par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi. Ceux-ci désignent ces moments où nous ne voyons plus le temps et sommes complètement absorbés par une tâche qui nous passionne.
Inspiré par Carl Jung, Mihaly Csikszentmihalyi étudie en particulier le processus de création. Il observe un « état de flux » chez des personnes concentrées sur des activités difficiles, avec des objectifs significatifs.
Johann Hari prend soudain conscience que l’élimination des distractions n’est bénéfique que si l’on a des objectifs positifs à poursuivre. Autrement dit, il négligeait jusque-là une partie importante de sa vie. Pour contrer ce problème, il commence à écrire et constate qu’il se concentre plus facilement.
Chapitre 3 — Cause numéro 3 : L’augmentation de l’épuisement physique et mental
Johann Hari a toujours eu des difficultés à dormir. Il a souvent recours à la mélatonine de synthèse pour s’endormir. Il lutte aussi pour se réveiller, et vit selon ses termes au « bord permanent de l’épuisement ».
Cependant, après quelques semaines de digital detox, ses habitudes de sommeil s’améliorent et il se sent plus reposé. Surtout, il remarque qu’il se concentre plus facilement. À quoi cela est-il dû ?
Le scientifique Charles Czeisler a montré que la privation de sommeil nuit à la concentration. Des personnes éveillées pendant 19 heures présentent des déficits cognitifs similaires à ceux des personnes ivres. Or, il estime qu’environ 40 % des Américains et 23 % des Britanniques souffrent de privation chronique de sommeil, ce qui affecte leur attention.
Ce chercheur met également en avant que l’éclairage intérieur perturbe les rythmes circadiens. Nous avons envie de rester éveillé plus longtemps. Czeisler compare l’exposition à la lumière artificielle à une drogue affectant le sommeil. Il conseille d’éliminer ces sources lumineuses dans la chambre et d’éviter les écrans avant de dormir.
Roxanne Prichard, une neuroscientifique, affirme quant à elle que les humains peuvent temporairement se priver de sommeil pour des événements de la vie. Toutefois, la répétition de ce comportement a des conséquences négatives, comme l’augmentation de la pression artérielle et l’affaiblissement des capacités l’apprentissage. In fine, le manque de sommeil pourrait mener à un déclin cognitif global.
Pourquoi ? Car le sommeil n’est pas synonyme de passivité. Pendant que nous dormons, notre cerveau se nettoie des toxines avec du liquide céphalorachidien. Celles-ci peuvent nuire à la concentration et limiter l’accès aux rêves, qui se produisent pendant le sommeil paradoxal.
Par ailleurs, les rêves nous aident à classer les événements de la journée. En dormant, nous nous assurons donc du bon état de fonctionnement physiologique de notre cerveau et de l’organisation des informations.
Chapitre 4 — Cause numéro 4 : L’effondrement de la lecture soutenue
De plus en plus de personnes, aux États-Unis, ont des difficultés à lire un livre. Des études importantes, comme celles de l’American Time Use Survey et Gallup, montrent une baisse des lectures pour le plaisir.
Anne Mangen, une professeure norvégienne, montre pour sa part que la lecture sur écran incite les gens à parcourir l’information au lieu de lire attentivement chaque mot.
Marshall McLuhan, philosophe canadien, propose une autre réflexion intéressante. Dans un livre célèbre nommé The Medium is the Message, il affirme que le médium de communication est aussi important — voire davantage — que le message lui-même.
Par exemple, la télévision transmet l’idée que « le monde est rapide ». Twitter (X) amène quant à lui les utilisateurs à penser que tout peut être facilement compris. À l’opposé, les livres favorisent une pensée complexe et des périodes de « concentration profonde ».
« Avant que les mots ne transmettent leur signification spécifique, le médium du livre nous dit plusieurs choses. Premièrement, la vie est complexe, et si vous voulez la comprendre, vous devez réserver un peu de temps pour y réfléchir profondément. Vous devez ralentir. Deuxièmement, il est utile de laisser derrière vous vos autres préoccupations et de limiter votre attention à une chose, phrase après phrase, page après page. » (On vous vole votre attention, Chapitre 4)
Ainsi, chaque média dit quelque chose du monde et de la façon dont nous nous relions à lui.
Une autre étude citée dans l’ouvrage a révélé que lire de la fiction améliore les compétences sociales et l’empathie. Selon cette investigation, les lecteurs de fiction peuvent mieux interpréter les émotions des autres, contrairement aux lecteurs de non-fiction.
Finalement, Johann Hari soutient que la capacité accrue d’empathie héritée du développement du roman et de la fiction littéraire a joué un rôle politique important. Comment ? En valorisant notamment les droits humains.
À l’inverse, il met en garde les lecteurs sur l’impact des technologies sur leur conscience actuelles, qui semblent limiter, voire réduire le niveau d’empathie de la population…

Chapitre 5 — Cause numéro 5 : La perturbation du vagabondage de l’esprit
Le psychologue américain William James a comparé l’attention à un projecteur. Cette métaphore est percutante. Faute de savoir (ou de vouloir) contrôler ce projecteur, nous vivons dans un « tourbillon de stimulations mentales ». Or, cette distraction, ce laisser-aller peut aussi avoir du bon.
Pendant sa désintoxication numérique, Johann découvre en effet que le vagabondage de son esprit stimule sa créativité et sa concentration.
Dans un environnement trop stimulant, les pensées sont constamment redirigées vers de nouveaux objets. Nous ne parvenons plus à penser profondément à une chose en particulier. Mais nous ne sommes pas pour autant capables de nous évader complètement, en laissant notre esprit « s’aérer ».
En lieu et place de vagabondage mental, nous commençons alors à « ruminer » et à nous projeter de façon irrationnelle dans l’avenir. Nous stressons parce que nous associons nos rêveries à des projections et à des pensées négatives.
De retour de sa « cure » de désintoxication numérique, Johann Hari remarque qu’il replonge rapidement dans le tourbillon des notifications, des commentaires sur les réseaux sociaux et des réponses aux emails. Il finit par se trouver plus agressif, bien plus nerveux que ce qu’il n’était lorsqu’il pouvait laisser son esprit divaguer tranquillement.
Chapitre 6 — Cause numéro 6 : La montée en puissance d’une technologie qui peut vous suivre et vous manipuler (partie 1)
Tristan Harris, l’un des experts interviewés dans le documentaire The Social Dilemma, a compris très jeune que contrôler l’attention était essentiel pour réussir un tour de magie. À Stanford, il étudie au Laboratoire de Psychologie Persuasive, apprenant des techniques de conception web visant à capter l’attention des personnes.
Initialement enthousiaste, il s’inquiète peu à peu des possibilités de manipulation non éthique liées à ces techniques. Embauché par Google, il se rend compte que les designeurs web cherchent essentiellement à accroître l’engagement des utilisateurs afin d’augmenter les profits liés à la publicité.
Préoccupé par l’impact de ces changements sur l’attention d’un milliard de personnes, il décide de diffuser un mémo auprès de ses collègues, en les invitant à réfléchir à l’éthique de leur travail. Au sein de l’entreprise, son action est reçue de façon mitigée.
Il devient certes le premier « éthicien du design » (design ethicist) de Google, mais ses recommandations pour laisser l’attention des utilisateurs en paix ne sont pas particulièrement bien accueillies.
Finalement, Tristan Harris décide de quitter Google pour travailler avec Aza Raskin, célèbre pour avoir inventé le « défilement infini » et — surtout — s’être repenti de son invention. La dissidence de ces deux anciens professionnels de la technologie digitale a servi de point d’appui à d’autres pour dénoncer l’addictivité intentionnelle des réseaux sociaux.
« Nous savons que les notifications entraînent une détérioration de la capacité des gens à se concentrer et à penser clairement – alors pourquoi intensifions-nous les interruptions ? […] Tous les humains ont des vulnérabilités naturelles, et au lieu d’exploiter ces vulnérabilités — comme un magicien malin — Google devrait les respecter. » (On vous vole votre attention, Chapitre 6)
Chapitre 7 — Cause numéro 7 : La montée en puissance d’une technologie qui peut vous suivre et vous manipuler (partie 2)
Les sites de médias sociaux comme Facebook privilégient l’engagement des utilisateurs pour maximiser les revenus publicitaires, au détriment des interactions réelles. Ils analysent les messages pour personnaliser les publicités, ce qui les rend très ciblées.
Des technologies domestiques comme Amazon Echo et Google Nest Hubs collectent également des données audio pour affiner les annonces. Les intérêts des utilisateurs pour tel ou tel bien ou service deviennent la matière première des algorithmes.
Autrement dit, ces sites cherchent très directement à distraire les gens — ou plutôt à leur voler leur attention (d’où le titre stolen focus – « on vous vole votre attention ») — afin d’augmenter leurs propres profits.
Face à ce problème, Johann Hari pense qu’il existe des solutions. En l’occurrence, il estime qu’il y a d’abord des moyens plus sains d’utiliser nos appareils numériques. Il ne s’agit donc pas d’être « pour » ou « contre » la technologie, mais de réfléchir à d’autres usages possibles.
Une autre chose à modifier absolument, pour l’auteur, est la négativité des réseaux sociaux, qui est liée à la question de l’addiction. En effet, les algorithmes favorisent le contenu négatif ou « extrême », car ce sont ces contenus qui génèrent un engagement plus important.
Résultat : des fils d’actualité dominés par l’indignation, qui amplifient encore la perte de concentration des utilisateurs et les détournent de leurs recherches initiales. Devons-nous laisser ces algorithmes décider de nos expériences en ligne ?

Chapitre 8 — Cause numéro 8 : L’accroissement de l’optimisme cruel
Le designer technologique Nir Eyal, auteur d’un livre non traduit en français nommé « Imperturbable » (Indistractable), affirme que l’autodiscipline est essentielle pour éviter l’absorption par les appareils. Il suggère d’identifier les « déclencheurs internes » qui mènent à une utilisation compulsive d’Internet. En planifiant notre journée et en désactivant les notifications, nous pouvons rester concentrés sur nos tâches.
Johann Hari pense que se concentrer sur la responsabilité individuelle permet aux grandes entreprises technologiques d’échapper à leurs responsabilités. Le journaliste remet en question les motivations de Nir Eyal, qui a aussi écrit le livre Hooked : comment créer un produit ou un service qui ancre des habitudes, un best seller pour créer des applications addictives qui a eu un grand succès à Silicon Valley.
Bien que certains conseils de Nir Eyal puissent être utiles, ils sont l’exemple même de ce que le journaliste appelle un « optimisme cruel » : ils semblent encourageants et de bon sens, mais ils ne traitent pas le véritable problème.
En fait, comme l’explique le professeur Ronald Purser, cette façon d’envisager le problème du manque d’attention nous pousse à nous blâmer pour notre dépendance, alors qu’un système plus large est également en cause.
Contrairement à cette veine de propositions « individualistes », Johann Hari conclut qu’il est vital de réformer les grandes entreprises technologiques pour lutter contre ces dispositifs addictifs.
Chapitre 9 — Les premiers aperçus d’une solution plus profonde
Johann Hari pose deux questions :
- Quels changements pourraient rendre les appareils et les sites moins addictifs ?
- Comment inciter Big Tech à agir ?
Aza Raskin, le créateur du scroll infini, propose une série de propositions visant à juguler le capitalisme de surveillance.
Les entreprises pourraient par exemple adopter des modèles d’abonnement ; les utilisateurs paieraient un petit montant par mois. De cette façon, le lien avec les publicitaires serait rompu :
« Imaginons que chacun de nous ait dû payer cinquante cents ou un dollar chaque mois pour utiliser Facebook. Soudain, Facebook ne travaillerait plus pour les annonceurs et ne considérerait plus vos désirs et vos préférences secrets comme leur véritable produit [revendus aux publicitaires]. Non. Cela fonctionnerait pour vous. » (Stolen Focus, Chapitre 9)
Tristan Harris et Aza Raskin suggèrent aussi des changements du design des plateformes, comme réintroduire le défilement limité et désactiver les recommandations menant à du contenu polarisant. Les interfaces des médias sociaux pourraient aussi encourager des comportements positifs, comme mettre en avant des amis souhaitant se rencontrer en personne.
Cependant, Johann Hari craint que ces changements n’interviennent pas sans une contrainte du gouvernement. À titre d’exemple, des documents internes de Facebook prouvent que l’entreprise savait que son algorithme favorisait l’extrémisme, et n’a pourtant pas agi de lui-même.
Le « pessimisme politique » nous empêche-t-il de chercher des solutions collectives ? C’est ce que pense le journaliste. Nous en restons à des préconisations individuelles (comme vues au chapitre précédent).
Toutefois, l’auteur espère que nous réaliserons rapidement la nécessité d’un changement de modèle, avant que Big Tech ne lance des inventions encore plus intrusives.
Chapitre 10 — Cause numéro 8 : « La vague de stress et comment elle déclenche la vigilance
Nadine Burke Harris, ancienne médecin en chef de Californie, a établi un lien entre traumatisme et manque d’attention.
Selon les propres recherches, ainsi que son expérience personnelle, Nadine Burke Harris a constaté un lien fort entre l’expérience d’un traumatisme (stress fort ou modéré lié à la famille, l’environnement, etc.) et notre capacité à être attentif. Selon elle, même les personnes confrontées à un stress modéré, comme des pressions financières, peuvent souffrir de changements d’attention.
Mais c’est sa conclusion qui est la plus importante : pour prêter attention correctement, il est essentiel de se sentir en sécurité.
Son approche de soin, notamment des enfants atteints de troubles de déficit de l’attention (TDA), consiste à identifier et réduire les facteurs de stress dans la vie de ses patients. Selon elle, il importe d’être capable de se libérer des relations abusives, de consulter un thérapeute ou d’améliorer son hygiène de vie.
Chapitre 11 — Les endroits qui ont compris comment inverser la vague de vitesse et d’épuisement
L’entrepreneur Andrew Barnes a découvert que les travailleurs britanniques n’étaient productifs que pendant moins de la moitié de leur journée. Il a donc permis à ses propres employés de travailler quatre jours par semaine pour le même salaire. Les résultats ont été positifs : le stress des employés a diminué et leur productivité a augmenté de 30 à 40 %.
Des expériences similaires chez Kellogg’s, Toyota et Microsoft ont été réalisées. Elles montrent que la réduction des heures de travail permet (paradoxalement) d’augmenter la productivité.
Johann Hari souligne que la semaine de travail de 9 à 17 heures a elle-même été acquise grâce à la mobilisation des travailleurs pour de meilleures conditions. Ainsi, bien que certaines entreprises envisagent déjà les semaines de quatre jours, un activisme similaire sera nécessaire pour généraliser cette pratique.
Un autre changement important concerne le « droit à la déconnexion ». Celui-ci stipule que les travailleurs ne devraient pas répondre à la direction en dehors des heures de travail.
En France, ce droit a été inscrit dans la loi en 2016. Il oblige les entreprises à négocier les heures de contact. Johann Hari estime que ce type de mesure est crucial pour préserver notre attention.
Chapitre 12 — Causes numéro 9 et 10 : Nos régimes alimentaires se détériorent et la pollution augmente
Le nutritionniste Dale Pinnock explique que manger des aliments riches en glucose entraîne des « pics et chutes d’énergie ». Cette « montagne russe » nous pousse à rechercher davantage de glucides. Or, cette habitude de consommation nuit à notre capacité de concentration.
Au fil des générations, le régime occidental a évolué vers plus d’aliments transformés, voire d’aliments ultratransformés, qui contiennent notamment beaucoup de conservateurs et de sucres.
Une étude néerlandaise a révélé que plus de 70 % des enfants qui évitent de consommer des additifs alimentaires bénéficiaient d’une meilleure concentration. Dans une autre étude, il a été montré que les enfants consommant des additifs alimentaires étaient plus hyperactifs
Le psychiatre nutritionnel Drew Ramsay souligne que l’alimentation et la concentration sont étroitement liées, tout simplement car « le cerveau se construit à partir des aliments ».
Dale Pinnock note pour sa part que les populations ayant les taux les plus bas de démence et de TDAH suivent des régimes variés, mais évitent les aliments transformés.
Johann Hari déplore que les entreprises alimentaires utilisent des budgets massifs pour promouvoir leurs produits malsains. Prenant son propre exemple, il se rend compte que ses mauvaises habitudes alimentaires nuisent à sa santé. Encore aujourd’hui, il se sent comme « programmé » pour alimenter leurs profits, plutôt que sa propre santé cérébrale !
🧠 Pour en savoir plus sur la baisse de la consommation de sucres, voir — notamment ! — la chronique du livre Faites votre Glucose Revolution !

Chapitre 13 — Cause 11 : L’augmentation des TDAH et comment nous pouvons y répondre
« Tout ce que vous dites, lorsqu’un enfant a reçu un diagnostic de TDAH, c’est qu’un enfant a du mal à se concentrer. Cela ne vous dit rien sur la question « pourquoi ». » (On vous vole votre attention, Chapitre 13)
Les diagnostics de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) étaient rares durant l’enfance de Johann Hari, mais ont considérablement augmenté dans les années 2000. Actuellement, 13 % des adolescents américains ont un TDAH, et beaucoup sont sous traitement (souvent avec de la ritaline).
Le journaliste s’interroge sur la différence d’explication chez les adultes et les enfants. Chez les premiers, nous invoquons souvent les facteurs de style de vie, alors que chez les enfants, c’est souvent un « trouble biologique » qui est invoqué.
Bien sûr, l’auteur reconnaît que le TDAH est un sujet difficile. Le diagnostic du TDAH est controversé. S’agit-il d’une maladie « créée de toutes pièces » ? Est-elle uniquement liée à l’environnement ? Ou bien à des raisons biologiques, voire génétiques ? Difficile à dire ! ,
Reste que, pour Johann Hari, le TDAH est bel et bien un « vrai problème ». Et il espère que son analyse favorisera une « conversation calme et honnête » à ce sujet.
Chapitre 14 — Cause 12 : Le confinement de nos enfants, à la fois physiquement et psychologiquement
Le jeu non structuré et sans supervision a chuté de manière significative. Les enfants occidentaux passent plus de temps à l’intérieur et sont davantage surveillés par leurs parents que par le passé. L’activiste Lenore Skenazy plaide pour plus de liberté et de « jeu libre » pour les enfants.
Lenore Skenazy a grandi dans les années 1960 et se promenait souvent seule. Dans les années 1990, elle a voulu donner à son fils l’occasion de vivre des expériences similaires. Elle a toutefois été accusée de négligence parentale ! Ce jugement social l’a fortement surprise, d’autant plus qu’elle estime que la société est aujourd’hui plus sûre.
D’une certaine manière, résume l’auteur, les enfants modernes vivent sous une « assignation à résidence », avec plus de temps devant les écrans et moins de liberté. Malheureusement, cette situation entraîne des conséquences graves, comme un manque d’exercice et une diminution de la créativité.
Quelques progrès peuvent être notés aux États-Unis. La campagne « Let Grow » de Lenore Skenazy a suscité des réactions positives chez les parents. Plusieurs écoles ont encouragé l’indépendance et la prise de responsabilité des enfants, ainsi que l’apprentissage par le jeu. Mais cela reste encore trop confidentiel.
Le système scolaire finlandais intègre également le jeu dans son programme et a noté une amélioration des résultats scolaires. Pour aider à leur développement, les enfants doivent jouer 15 minutes après 45 minutes de cours.
De façon plus générale :
« Les scientifiques ont découvert un large éventail de preuves montrant que lorsque les gens courent — ou s’engagent dans toute forme d’exercice — leur capacité à faire attention s’améliore. Par exemple, une étude a révélé que l’exercice donne un « coup de pouce exceptionnel » à l’attention chez les enfants. » (On vous vole votre attention, Chapitre 14)
Conclusion — Pour une rébellion de l’attention
James Williams, ancien stratège chez Google, identifie trois types d’attention menacés :
- L’attention « projecteur », pour les objectifs à court terme ;
- L’attention « lumière des étoiles », pour les objectifs à long terme ;
- Enfin l’attention « lumière du jour », qui permet de réfléchir sur ses actions.
Pour compléter ce tableau, Johann Hari ajoute l’attention « lumières de stade », où les gens s’unissent pour participer à des actions collectives. Tout l’enjeu de cet ouvrage consiste à améliorer ces quatre types d’attention.
Pour ce faire, Johann Hari utilise 6 méthodes contre le vol de son attention :
- Enfermer son téléphone dans un coffre sécurisé chaque jour et restreindre l’accès de son ordinateur à certains sites ;
- Au lieu de sombrer dans la culpabilisation, rechercher les états de flux ;
- Faire des pauses prolongées (six mois) hors des réseaux sociaux ;
- Laisser son esprit vagabonder lors de longues promenades ;
- Dormir huit heures par nuit ;
- Jouer librement avec ses filleuls, plutôt que de participer à des activités planifiées.
Le journaliste affirme également qu’il souhaite améliorer son alimentation et réduire son stress. Toutefois, il a quelques difficultés à modifier ces habitudes.
Par ailleurs, comme il l’a déjà dit, il est conscient qu’agir seul n’est pas suffisant ; les problèmes liés à la concentration sont collectifs et même systémiques.
À ce sujet, la pandémie de COVID-19 a eu un effet dévastateur et révélateur. Notre capacité d’attention s’est vue modifiée en raison, notamment, du stress, de l’accroissement des outils numériques et du manque de connexion humaine. Pour agir en profondeur, il sera nécessaire — selon l’auteur — de :
- Mettre un terme au capitalisme de surveillance (récolte de nos données par les plateformes à des fins publicitaires) ;
- Introduire une semaine de travail de quatre jours ;
- Permettre aux enfants de jouer plus librement à la maison et à l’école.
Afin de construire un mouvement social efficace visant à préserver l’attention des gens, Hari consulte Ben Stewart, ancien responsable des communications pour Greenpeace UK. Celui-ci lui indique que les mouvements réussissent mieux lorsqu’ils unissent les gens autour d’un « combat sur un site partagé ».
Par exemple, Ben Stewart et d’autres activistes se sont réunis autour d’une centrale à charbon pour sensibiliser à la crise de la pollution. Serait-il possible de faire de même en assiégeant les bureaux de Twitter et Facebook, par exemple ?
Johann Harari nomme cet embryon de mouvement la « Rébellion de l’Attention ». Ce mouvement a devant lui une tâche ardue, mais pas impossible. Les victoires passées pour les droits humains et civils nous le prouvent.
Une chose est sûre : pour améliorer notre attention et notre concentration dans tous ces domaines (de la réalisation d’objectifs à court terme à la participation à la vie collective), nous aurons besoin de nous unir et de défendre un ensemble de méthodes pratiques et de mesures concrètes.

Conclusion sur « On vous vole votre attention » de Johann Hari :
Ce qu’il faut retenir de « On vous vole votre attention » de Johann Hari :
Ce livre passionnant est à la fois le récit d’une expérience personnelle et une réflexion richement argumentée sur l’état de notre faculté d’attention à l’heure du capitalisme des plateformes.
L’auteur ne prétend pas avoir fait œuvre de développement personnel. Il ne s’agit pas de proposer des solutions pour soi, mais bien pour modifier la société dans son ensemble. Certes, ces changements sont plus difficiles à construire, mais c’est pourtant l’unique voie réelle de réappropriation de nos « attentions volées ».
Néanmoins, vous pouvez retenir les 6 méthodes indiquées dans la conclusion pour commencer, par vous-même, à améliorer votre niveau de concentration. Cherchez, notamment, ce qui vous passionne. Au lieu de rester sur les réseaux sociaux, prenez le temps de vous consacrer à cette activité et de ressentir le plaisir qu’elle vous procure.
Points forts :
- De très nombreuses références scientifiques ;
- Des explications claires malgré la complexité du sujet ;
- Un récit basé sur l’expérience personnelle de Johann Hari.
Point faible :
- Je n’en ai pas trouvé.
Ma note :
★★★★★
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