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Manuel de journalisme web

Couverture du Manuel de journalisme web de Mark Briggs

Résumé de l’ouvrage de Mark Briggs Manuel de journalisme Web. Blog, réseaux sociaux, multimédia, info mobile : le journalisme est entré dans l’ère numérique et l’auteur fournit ici les principales clés pour ne pas rater ce tournant ; mieux, il explique dans le détail comment proposer des contenus attractifs et bien adaptés aux nouvelles technologies — un must pour celles et ceux qui s’intéressent de près à la qualité des informations qu’ils proposent sur leurs blogs et leurs réseaux sociaux, notamment.

Mark Briggs, 2019 (2e édition), 321 pages.

Titre original : Journalism next : a practice guide to digital reporting and publishing (2016).

Chronique et résumé de « Manuel de journalisme Web. Blogs, réseaux sociaux, multimédia, info mobile » de Mark Briggs

Un mot sur l’auteur

Avant d’écrire cet ouvrage, Mark Briggs s’est fait connaître par la publication d’un autre livre : Journalism 2.0, qui a pu être téléchargé en trois langues (anglais, espagnol et portugais) sur le site de la Knight Foundation et qui a été lu par plus de 200 000 personnes dans le monde.

Suite au succès de ce premier opus, qui avait surtout la forme d’un pamphlet, il a décidé d’écrire un manuel pratique pour expliquer concrètement aux journalistes et aux médias intéressés comment réussir leur conversion au Web : c’est ce Manuel de journalisme Web que je vais résumer ici.

Journaliste, conférencier, Mark Briggs est aussi vice-président dans le secteur des stratégies numériques à SmithGeiger. Il a également occupé le poste de directeur numérique de la chaîne KING5 à Seattle (États-Unis).

Il est par ailleurs l’auteur de Entrepreneurial Journalism, qui traite du changement de business model dans le domaine du journalisme.

Introduction – Le journalisme est au service du peuple, pas de la technologie

Bienvenue dans l’ère de la transformation. Le futur, c’est maintenant ! Il y a quelques années, les journalistes pouvaient encore faire la sourde oreille aux changements technologiques en cours, mais ce temps-là est fini. Aujourd’hui, il faut se rendre à l’évidence : le métier se transforme.

Or, ce n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle. Mark Briggs est de ceux qui croient que les technologies numériques sont susceptibles de transformer positivement le journalisme.

Pour cela, il faudra néanmoins accepter de ne plus considérer la « culture de l’innovation » comme la cinquième roue du carrosse. Au contraire, « [e]lle doit faire partie de l’ADN de chaque organisation » (Manuel de journalisme Web, p. 4).

Les années 1970-1990 furent un âge d’or pour les grands médias ; les années 2000 ont rebattu les cartes. Les entreprises traditionnelles, de plus en plus grosses (et donc aussi de moins en moins nombreuses), espèrent peut-être que la déflagration causée par Internet est passagère, mais c’est un leurre.

En fait, la situation qui se profile pourrait bien ressembler davantage à celle d’avant les années 1970, lorsqu’une multiplicité d’entreprises de presse de tailles diverses cohabitait côte à côte.

À quoi ressemblera mon travail de journaliste ?

Nul ne le sait, car le métier évolue constamment. On peut toutefois se donner plus de chances de prévision et de réussite en observant les quelques règles suivantes :

  • Regarder le monde avec un grand-angle : informez-vous, consultez des sites, lisez des livres, participez à des conférences.
  • Satisfaire sa curiosité, développer son scepticisme: aiguisez ces qualités essentielles au métier.
  • Se diversifier: « réseautez » hors de votre cercle restreint pour trouver des perspectives originales de carrière.

C’est en restant à l’affût, les yeux grands ouverts sur le monde en recomposition permanente, que vous pourrez dénicher le poste idéal ou vous adapter aux changements qui ne manqueront pas de survenir.

Le journalisme a de l’avenir

À l’heure actuelle, les nouveaux journaux qui ont le plus de succès sont ceux qui sont sortis d’une perspective généraliste et « descendante » : ils proposent, à l’inverse, des contenus très spécifiques et locaux.

« Maintenant que n’importe qui peut publier en quelques clics, il est devenu insensé de vouloir jouer sur tous les terrains. Le journalisme du futur s’inspirera de ces précurseurs indépendants — le Huffington Post, Vox Media, Buzzfeed, […] ou encore Mediapart et Rue89 en France — et bien d’autres qui restent encore à venir. » (Manuel de journalisme Web, p. 6)

L’esprit de start-up souffle sur ce nouveau type de journalisme. Les journalistes y font preuve de créativité en matière de recherche d’information, de publication et d’interaction avec une communauté en ligne.

Cet avenir est entre vos mains

Les grandes firmes de médias ont dû, en plein milieu d’une crise économique sans précédent, se mettre aux nouvelles technologies. La plupart ont échoué, ne concevant les sites que comme des « réservoirs d’informations », la plupart du temps sans intérêt. Le journalisme débutant a ici un rôle à jouer : faire les choses autrement.

« Mon premier emploi dans le journalisme (préposé aux sports à temps partiel) consistait principalement à répondre au téléphone et à effectuer les choses ingrates qui n’impliquaient certainement pas que je fasse part de mes idées. Votre premier travail sera probablement très différent. En fait, j’oserais même dire que vous n’obtiendrez pas ce premier travail sans vos idées, en plus de vos compétences et de votre expérience. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme Web, p. 7)

Le journalisme sera plus riche que jamais

Nous sommes au milieu du gué. L’évolution peut encore se révéler négative. Cela dépendra justement de la manière dont de jeunes personnes parviendront à s’emparer des technologies mises à leur disposition.

Ceux et celles qui sont nés avec Internet, Instagram et autres iPad auront un avantage certain, mais les plus anciens ne doivent pas se décourager. Tout s’apprend et devient aisé avec un peu de pratique ! Au point d’en devenir naturel…

Mark Briggs fait le vœu d’un journalisme interactif, transparent et collaboratif. Les technologies sont au service des professionnels, et non l’inverse. L’important est d’oser expérimenter.

« Ne vous confinez pas au chemin qui a déjà été parcouru avant vous, il est impératif que vous traciez le vôtre. » (Manuel de journalisme Web, p. 8)

Le temps de la machine à écrire est fini

Chapitre 1 — Comprendre et utiliser les outils du numérique

Commençons par un peu de vocabulaire et de grammaire. Revenons à la base, aux termes que nous voyons tous les jours, sans peut-être toujours les comprendre. Le Web ou Internet n’est pas une chose unique, c’est un ensemble de technologies très diverses qui permettent de transférer, d’exploiter, de collecter, etc., l’information (au sens large d’information numérique).

Données numériques

Avant d’apprendre à créer des fichiers numériques, il faut se familiariser avec la taille et le poids de ceux-ci — et donc connaître les normes en la matière. Pour rappel :

  • Kilo (K) = 1 024 octets
  • Méga (M) = 1 048 576 octets
  • Giga (G) = 1 073 741 824 octets
  • Téra (T) = 1 099 511 627 776 octets
  • Péta (P) = 1 125 889 906 842 624 octets
  • Exa (E) = 1 152 921 504 606 846 976 octets
  • Zetta (Z) = 1 180 591 620 717 411 303 424 octets
  • Yotta (Y) = 1 208 925 819 614 629 174 706 176 octets

Aujourd’hui, vous pouvez vous doter d’un disque dur d’un téraoctet pour 100 euros environ. De quoi garder toutes vos données sans trop de soucis. Néanmoins, il faut être attentif au poids des fichiers envoyés, téléchargés ou à télécharger, car cela influe sur la vitesse de connexion à Internet.

Le texte se télécharge rapidement (on parle en kilo-octets), même sur des téléphones portables avec peu de connexion. Par contre, les photos et les vidéos sont plus gourmandes et peuvent ralentir considérablement le chargement d’une page : quelque chose que l’on veut en général éviter.

Fonctionnement d’Internet

En fait, Web et Internet ne sont pas tout à fait synonymes. Internet est un réseau d’ordinateurs. Il est plus large et englobe les courriers électroniques (e-mails), la messagerie instantanée (IM), le transfert de fichiers (FTP) et le Web — qui est « un moyen d’accéder à des informations par le biais de ce réseau, à l’aide du protocole http (HyperText Transfert Protocol) ». (Manuel de journalisme web, p. 12)

Marc Briggs détaille les fondamentaux de l’utilisation d’Internet :

  • Serveurs web : des ordinateurs dédiés à la distribution d’informations sur Internet et qui basent leurs interactions sur les URL (Uniform Resource Locator), liées à une adresse IP (Internet Protocol).
  • Navigateurs : des outils pour accéder aux informations publiées (Chrome, Safari, Firefox, Explorer, etc.) ;
  • Plug-ins et extensions : ils offrent des services à intégrer sur vos navigateurs (bloqueurs de publicités, traducteurs, etc.) ;

Les flux RSS

« Au lieu de visiter plusieurs pages web différentes chaque jour ou de répéter les mêmes recherches encore et encore, vous pouvez configurer des flux RSS pour qu’ils fassent le travail à votre place. » (Manuel de journalisme web, p. 14)

Configurer un lecteur RSS et s’abonner à des flux est la meilleure manière de recevoir l’information la plus pertinente pour vous. Opter pour un lecteur RSS est plus efficace que de mettre les liens dans les favoris.

Tout d’abord, choisissez un lecteur. Il en existe plusieurs pour ordinateurs, et des applications pour smartphones et tablettes sont également développées. Certes, c’est un peu complexe à prendre en main, mais ça vaut vraiment le coup !

Trouvez ensuite les flux auxquels vous souhaitez vous abonner. Une petite icône orange vous signalera la présence d’un flux RSS. Déterminez avec précision les flux qui vous intéressent :

  • Blogs ;
  • Sections de sites d’information ;
  • Alertes Google sur vos thèmes de prédilection ;
  • Vos propres articles (pour en assurer le suivi).

Pour créer une alerte, rien de plus simple. Rendez-vous sur l’icône « créer une alerte » et saisissez votre adresse e-mail avant de confirmer.

FTP (protocole de transfert de fichiers)

Les fichiers lourds risquent d’encombrer votre ordinateur ou d’être impossibles à envoyer et à télécharger. Vous pourriez alors avoir besoin de configurer un client FTP. Ce sont les photos, en particulier, qui nécessitent un tel traitement particulier.

Il existe pléthore de logiciels gratuits en ligne qui vous permettront de gérer ces dossiers lourds. L’interface mime en général la structure arborescente des fichiers de votre ordinateur, pour plus de simplicité d’utilisation.

Il existe aujourd’hui d’autres solutions en ligne, grâce au cloud, qui permettent de se faciliter la vie de façon encore plus rapide !

Bases du design web

Il est possible de devenir journaliste sans savoir coder. Pourtant, Briggs recommande fortement d’apprendre les bases :

« S’il est possible de mener une vie numérique sans connaître les bases de la programmation, la capacité d’un journaliste à exécuter ses idées et à évoluer sera limitée sans ces compétences. Apprendre à programmer ouvre des portes ; quand vous avez une nouvelle idée pour votre site web, vous n’avez pas forcément envie d’attendre que le “préposé au web” s’y colle. » (Manuel de journalisme web, p. 22)

Trois langages de balisage sont introduits par Briggs. Il ne s’agit pas de langages de programmation en tant que tels (comme PHP ou JavaScript), mais de langages donnant la possibilité de modifier l’affichage et la distribution des informations sur une page web.

Le HTML

Toute page est conçue à partir du langage HTML. C’est un langage inventé par des programmeurs pour que l’ordinateur puisse « lire » ce que vous écrivez et savoir comment l’afficher. Il est utile de l’apprendre, même si de plus en plus de services en ligne comme WordPress, Blogger ou Facebook ne l’exigent pas.

Pour construire rapidement une page HTML, faites quelques exercices. Le plus important : lancez-vous et bidouillez. Faites des tests pour voir ce que ça donne. Apprenez à ajouter des images et faites-vous la main sur des logiciels WYSIWYG (what you see is what you get) qui permettent de voir en temps réel l’effet de ce que vous modifiez.

Le CSS (feuilles de style en cascade)

Le HTML est technique, mais pas très esthétique. Le CSS vous permet de modifier la police, l’interligne et bien d’autres éléments de style. Vous pourrez l’intégrer directement dans votre code HTML.

N’hésitez pas à aller jeter un œil du côté de www.w3schools.com/css ou http://webdesign.about.com (devenu lifewire depuis la publication du livre de Briggs).

Le XML (Extensible Markup Language)

C’est le langage des flux RSS, qui fonctionne avec des balises sémantiques. Pour vous familiariser avec son usage, vous pourriez trouver profit à visiter le site http://xmlfiles.com ou les deux précédemment cités.

Systèmes de gestion de contenu

Les CMS (content management system) sont devenus monnaie courante. Ce sont des systèmes très pratiques de publication de texte, d’audio et de vidéo sur un site web. Le plus souvent, vous pouvez également intervenir sur le design basique du site.

Il en existe une grande diversité : Clickability, Newsbase ou Saxotech ont du succès auprès des médias. Mais le CMS le plus utilisé dans le monde aujourd’hui est sans conteste WordPress (WP). Même CNN a conçu son site en WordPress !

C’est devenu un CMS extrêmement puissant en raison de la communauté active qui l’anime. Vous pouvez y ajouter des widgets, plug-ins et thèmes qui rendront votre site unique. Bref : puissant… Et gratuit !

Lancer un site WordPress

Ne confondez pas WordPress.com et WordPress.org.

  • .com sera la solution si vous n’avez pas de budget pour l’hébergement. Votre site conservera un nom de type monsite.wordpress.com. En payant, vous pourrez personnaliser le design et avoir votre propre nom de domaine.
  • .org est LA solution dès lors que vous voulez héberger votre site et avoir un meilleur nom de domaine. Vous devrez donc trouver un hébergeur, dont certains sont spécialisés WP (DreamHost, JustHost, Media Temple notamment).

Publier du contenu avec WP est vraiment facile. Il existe en outre une foule de tutoriels à consulter pour apprendre en ligne à créer un blog sur wordpress : consultez par exemple WordPress.tv. L’interface de publication d’un article est très simple et intuitive.

Vous pouvez voir votre article balisé en HTML (mode texte) ou en mode traitement de texte (mode visuel). Vous pouvez également prévisualiser le résultat avant de publier et modifier constamment votre article.

En outre, WP offre la possibilité d’une personnalisation poussée de votre site Internet. Il existe une large gamme de thèmes déjà développés. Lorsque vous cliquez sur Apparence, vous verrez les options liées au thème sélectionné.

Si vous aimez coder, vous pourrez aller encore plus loin et modifier le thème selon vos envies, en jouant (avec précaution tout de même, en prévoyant de conserver une version antérieure qui fonctionne bien) avec l’Éditeur.

Applications mobiles vs web mobile

Les mobinautes sont aujourd’hui les internautes les plus nombreux. Or, il y a deux manières principales de consommer du contenu sur son mobile :

  • Se diriger vers un site web (par exemple à partir d’un lien reçu dans un e-mail) en espérant que celui-ci sera adapté à la lecture sur mobile ;
  • Utiliser une application.

Dans le premier cas, on parle de site web responsive si le site est conçu pour s’adapter rapidement et efficacement à différents supports (ordinateur, tablette et mobile). C’est devenu aujourd’hui un enjeu majeur ; en fait, c’est devenu la norme pour tout site Internet sérieux. WordPress vous permet de configurer votre site pour qu’il soit responsive.

L’autre solution est l’application : elle est dite native puisqu’elle est conçue directement pour les appareils nomades. Assez logiquement, l’expérience utilisateur (UX) du mobinaute s’y trouve encore maximisée.

Pour démarrer

« Vérifiez que votre navigateur est à jour.

Téléchargez un nouveau navigateur web, particulièrement si vous n’utilisez pas encore Firefox ou Chrome, Opera est une autre option possible.

Prenez l’habitude d’utiliser les flux RSS : choisissez un lecteur RSS et abonnez-vous à dix flux RSS ; lisez le code source de l’un de ces flux pour découvrir comment le XML fonctionne ; traduisez les balises de chaque élément (par exemple, le titre, l’URL et la date de publication).

Abonnez-vous à des alertes d’actualité : créez une alerte sur Google et ajoutez-la dans votre lecteur RSS.

Créez une page web : faites les exercices sur le HTML et le CSS décrits dans ce chapitre ; ajoutez votre propre contenu et vos styles en utilisant des balises HTML et des styles CSS supplémentaires. »

(Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 42)

L'ère du blogging

Chapitre 2 — bloguer : une nécessité pour les journalistes

Mark Briggs approche ici deux pratiques : le blogging et le microblogging (Twitter, essentiellement). Ces technologies induisent des pratiques qui modifient en profondeur le travail du journaliste. Il devient plus interactif, plus direct, plus rapide. Le journaliste se crée une communauté qui pourra aussi l’aider le moment venu.

« Avec le blog et le microblogging, le journaliste professionnel peut publier des informations en dehors du cycle traditionnel de l’information et dans un format différent de l’article classique, deux éléments qui peuvent l’aider à asseoir son autorité sur un sujet donné. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 44)

Mais rien n’est gagné d’avance. Pour parvenir à créer une communauté fidèle, il faut réaliser un travail de fond ; il faut du dévouement et de la détermination. L’objectif : créer cette conversation permanente entre vos lecteurs et vous.

Bases du blog

Le blog est un moyen de publier du contenu sur Internet. Il s’agit d’un site où les articles se succèdent en fonction de l’actualité la plus récente — les articles plus anciens étant progressivement relégués à l’arrière-plan du site. Chaque article — appelé aussi « post » ou « billet » — est accompagné d’un espace de commentaires pour que les lecteurs puissent exprimer leur avis.

« Le blog en tant que plate-forme de publication convient parfaitement au journalisme. Sa simplicité, son immédiateté et son interactivité ont considérablement enrichi la profession, rapprochant les journalistes et leur public et supprimant les contraintes de temps et d’espace qui leur étaient autrefois imposées. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 48)

Mark Briggs donne plusieurs exemples de blogs de journalistes états-uniens ayant reçu un beau succès. Concernant la presse spécialisée, vous pourriez par exemple aller jeter un œil sur GeekWire, qui propose des informations sur les principaux géants du numérique. Objectif : devenir un blogueur professionnel.

Bases du microblogging

Ici, les utilisateurs rédigent de brefs messages, n’excédant généralement pas 280 caractères, avec des liens vers des vidéos, d’autres articles, des photos, etc. Vous pouvez suivre des individus ou des organisations et recevoir leurs dernières mises à jour. Vous pouvez, ici aussi, publier et vous créez une communauté de fidèles lecteurs.

Twitter est la plate-forme de microblogging la plus connue, mais elle n’est pas la seule. En fait, ce qualificatif s’applique également à Tumblr, Facebook ou encore LinkedIn. Tout l’intérêt de ces réseaux est de créer une masse d’information ambiante qui forme comme un puzzle à reconstituer.

L’intérêt, en effet, n’est pas dans l’information prise isolément, ou très peu. Il est dans la recomposition de ce puzzle d’informations pour obtenir un panorama plus complet et plus complexe des événements. Les professionnels (des médias, mais aussi du marketing) utilisent cette abondance de données pour leurs intérêts.

Les lecteurs de cet article ont également lu :  Etape 3 : La Monétisation

Bien sûr, il n’est pas toujours facile, pour un journaliste professionnel, de se limiter à 140 ou 280 caractères ! Mais cela peut s’apprendre, et devenir un nouveau défi : comment ciseler l’information et la rendre plus percutante en quelques mots seulement ? De fait, aujourd’hui, tous les grands médias s’y sont mis.

Devenir blogueur

Pour commencer : lisez des blogs qui vous intéressent et qui sont pertinents avec vos thématiques de prédilection. C’est la base, pour vous familiariser avec la pratique et savoir ce que vous pouvez apporter en propre.

Ensuite, apprenez un peu de jargon. Par exemple dans le lexique du blogging, sachez que le blogroll est la liste des liens externes qui figurent soit dans la colonne latérale du blog, soit dans une autre page. Il s’agit des sites « amis » du blogueur. Qu’est-ce qu’un lien interne ? C’est un lien qui pointe vers une autre page ou un autre article de votre blog.

Générez une communauté et profitez du crowdsourcing — c’est-à-dire de la production participative de l’information — et du feedback reçus de vos lecteurs. Cela se fait progressivement, bien sûr. Il est important de se familiariser avec le réseau en suivant d’autres personnes, d’abord, avant de publier soi-même.

Dans le cas du microblogging en particulier, pensez à :

  • Être pertinent et à jour (pas d’encombrement inutile !) ;
  • Informer (apportez de la valeur ajoutée) ;
  • Être instructif (guidez et conseillez si vous le pouvez) ;
  • Inclure des liens (utilisez éventuellement bit.ly pour le microblogging) ;
  • Être en accord avec votre personnalité (sans vous emporter !) ;
  • Construire des relations (posez des questions et répondez à celles qui vous sont adressées).

Peu à peu, vous gagnerez du « capital social » que vous pourrez investir ailleurs (en argent ou autre, par exemple) ou réinvestir dans la production d’informations.

Établir un plan d’action, créer un blog

Choisissez une plate-forme de blog, un hébergeur éventuellement, un nom et un thème. Ensuite, personnalisez l’aspect de votre blog dans le Dashboard. Il faudra bien sûr trouver le public de votre blog, puis construire une relation de confiance entre lui et vous.

« Il est amusant d’écrire quand vous savez qu’il y a quelqu’un pour vous lire. Avec un blog, il est facile de publier un flot ininterrompu de mots et d’idées, mais rien ne vous garantit que quelqu’un les verra. » (Manuel de journalisme web, p. 69)

Pour augmenter le trafic de votre blog, prenez en compte ces trois règles de base (qui seront complétées aux chapitres ultérieurs) :

  • Publiez régulièrement des articles de qualité.
  • Créez des titres accrocheurs.
  • Interagissez avec votre communauté.

Pour rédiger des articles efficaces, assurez-vous aussi de :

  • Donner la priorité au lecteur (écrivez de façon claire, pour lui).
  • Organiser les idées (proposez un plan simple, sans éléments superflus).
  • Être direct (rédigez des phrases courtes et déclaratives).
  • Devenir une référence (évitez les généralités ; écrivez sur ce que vous maîtrisez).
  • Se relire (ne vous précipitez pas sur la touche « publier »).
  • Écrire pour les gens pressés (le temps est compté ; créez des « raccourcis »).
  • Placer des liens, des résumés, des analyses (parsemez votre article de vos sources).
  • Utiliser les mots-clés dans vos titres (pour les robots d’indexation et les lecteurs).
  • Adopter une attitude positive (écrivez parce que cela vous plaît).

Mais ce n’est pas tout ! « Un blog sans images ne vaut rien » dit Mark Briggs. Prenez donc le temps d’intégrer des images à vos articles. Utilisez éventuellement des captures d’écran. Utilisez aussi les flux RSS pour vous aider à trouver des sujets à traiter.

Commencer à utiliser Twitter

« Ce qui est génial avec le microblogging, et particulièrement Twitter, c’est la facilité avec laquelle vous pouvez démarrer. Il ne vous faudra que quelques minutes pour créer un nouveau compte, télécharger une photo de profil et publier votre premier tweet. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 75)

Néanmoins, ne partez pas la tête vide. Ayez à l’esprit votre objectif. Qui voulez-vous « être » sur Twitter ? Quel genre d’informations voulez-vous partager ? Avec qui avez-vous surtout l’ambition d’interagir ? Répondre à ces questions vous aidera notamment à choisir le bon identifiant (marque de l’entreprise, nom complet, pseudonyme, etc.).

Par exemple, si vous voulez développer votre marque personnelle, préférez l’utilisation de votre nom complet.

Pour vous constituer un réseau, commencez par faire une recherche thématique sur la plate-forme que vous aurez choisie : tapez par exemple journalisme, ou ce qui vous plaira. Trouvez des profils intéressants qui ressortent des résultats. Après avoir jeté un œil au profil, abonnez-vous ou non.

Pour trouver des gens qui vous suivront, vous devrez suivre vous-même des personnes. Celles-ci recevront une notification et seront ainsi invitées à vous suivre en retour. Si elles aiment vos publications, c’est ce qu’elles feront ! N’hésitez pas à partager les informations des autres quand elles sont pertinentes.

N’hésitez pas, vous aussi, à suivre en retour des personnes qui vous inviteraient. C’est de la politesse et aussi une bonne manière d’étendre son réseau. Vous pouvez également suivre des personnes influentes en consultant des applications comme Wefollow.

Twitter est la principale plate-forme de microblogging

Commencer à tweeter

On a tous peur du premier saut dans le vide. Mais lancez-vous ; c’est le plus important. Pour vous aider, voici quelques propositions de tweets ? Informez vos followers de :

  • Vos lectures ;
  • Des réflexions qui vous animent (sur le thème que vous traitez) ;
  • Vos projets ;
  • Vos derniers coups de cœur ;
  • Des questions et/ou vos réponses à des questions que vous vous posez ou que l’on vous pose.

Installez Twitter sur votre mobile et commencez à publier, une fois par jour.

« Les journalistes se servent de leur téléphone portable pour publier des tweets sur les lieux d’événements majeurs, de conférences, de rencontres sportives et bien plus encore. La limite de 280 caractères en fait un support particulièrement confortable, et offre également un moyen simple et efficace de capturer et de partager des photos prises sur place. » (Manuel de journalisme web, p. 81)

Pour démarrer

« Évaluez d’autres blogs : trouvez trois blogs traitant de sujets qui vous intéressent et posez-vous les questions suivantes.

  • Quel est le point fort de chaque blog ? (immédiateté, analyse, profondeur, style ?)
  • Comment chaque blog joue-t-il de ce point fort ?
  • Comment chaque blog développe-t-il une communauté en interagissant avec ses lecteurs et en renvoyant vers d’autres blogs ou sources ?

Définissez votre plan d’action : réfléchissez au(x) sujet(s) dont traitera votre blog.

  • Quel nom allez-vous lui donner ? (Un à trois mots)
  • Quel serait la meilleure description ou le court slogan qui définirait votre blog ?
  • Quels sujets aborderez-vous sur votre blog ? Quelle en sera la mission ? (deux ou trois phrases)

Créez un blog : configurez votre blog sur WordPress.com ou Blogger.com. N’utilisez pas le thème par défaut ; trouvez-en un qui vous plaît.

Publiez sur votre blog : commencez par des billets simples, sur des sujets tels que le lecteur RSS que vous utilisez et les flux auxquels vous êtes abonné. Incluez une image dans votre billet ; mais ne la volez pas !

Ajoutez une blogroll et incluez au moins six blogs que vous suivez avec votre lecteur RSS.

Rejoignez une communauté : publiez trois commentaires sur les blogs que vous suivez. »

(Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 84-85)

Un journaliste web

Chapitre 3 — Faire participer les lecteurs

« Les meilleurs journalistes sont ceux qui exploitent les nouvelles technologies et adoptent une approche ouverte de la collecte et de la présentation des informations. Ils découvrent que le pouvoir de la foule peut leur servir de tremplin pour trouver des sources, des experts et de nouveaux angles, et qu’il offre également un feedback instantané — et constant. » (Manuel de journalisme web, p. 88)

Ce chapitre aborde les trois principales techniques en vogue à ce sujet : le crowdsourcing, le journalisme open source et le journalisme participatif. Ces définitions sont mouvantes et se recoupent partiellement, mais l’auteur choisit de les distinguer.

Crowdsourcing

Demander à des bénévoles ou à des personnes extérieures à une organisation de participation à la résolution de ses problèmes est la base du crowdsourcing. On incite la multitude à contribuer à des tâches qu’on leur propose (avec ou sans rémunération à la clé).

Dans le cadre du journalisme, le crowdsourcing est encore limité, mais il se développe. Par exemple, le journaliste peut demander à sa communauté quelles sont les thématiques ou les questions qu’il voudrait voir aborder dans un entretien ou dans un futur article.

Certains journalistes en herbe ont ainsi connu le succès. C’est le cas de Joshua Micah Marshall qui, tout en rédigeant sa thèse, s’est mis à créer et à animer un blog : Talking Points Memo (TPM). Celui-ci est devenu une véritable institution, et le travail de Marshall a été récompensé par plusieurs prix pour sa couverture d’un scandale juridico-politique. Comment s’y était-il pris ? Il avait notamment demandé à ses lecteurs d’analyser et d’éplucher des milliers de mails et de documents officiels.

Journalisme open source

« Traditionnellement, les lecteurs découvrent les sujets sur lesquels un journal enquête uniquement lorsque l’article est fini et publié. Bien qu’il soit encore courant de tenir ses informations au secret pour éviter que la concurrence s’en empare, le modèle du journalisme open source implique de divulguer la plupart de ses sujets au tout début du processus afin d’inviter les lecteurs à y participer. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 95)

Un média peut se constituer un réseau de lecteurs participatifs à partir des mails qui lui sont envoyés, mais aussi de ces réseaux sociaux et de ses blogs. Pour récupérer ces données et/ou mettre en action les lecteurs, il peut être intéressant d’en passer par la curation de liens. Storify, qui est un outil permettant de regrouper vos différents liens en un flux plus homogène, pourra vous y aider.

En fait, plus vous partagerez vous-même des liens — en vous détachant de l’idée de secret ou de la peur de perdre votre lectorat — et plus vous en récupérerez en retour. La curation de liens (ou curation de contenu) désigne cette pratique de sélection, d’édition et de partage des contenus les plus pertinents de votre réseau. L’heure est à l’ouverture et à la transparence.

« Cultiver un public sur les réseaux sociaux demande une curation efficace des liens. Publier des liens vers des informations, des photos et des vidéos intéressantes est la recette infaillible du succès pour se construire une audience sur Facebook et Twitter. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 97)

Journalisme participatif

Connaissez-vous le DIY (do-it-yourself) ? Eh bien, cela se propage également dans le journalisme. Pourquoi se priver, en effet, des contenus que fabriquent les lecteurs ? Nous créons tous, grâce à nos smartphones, des contenus vidéo, audio, textuels. Le site de la chaine CNN IReport est ici cité en exemple.

Le journaliste participatif n’en a pourtant pas moins de travail. Sélectionner, classer, puis traiter dans le détail les informations émises par les lecteurs prend du temps et exige un travail manuel et intellectuel de longue haleine. Il faut aussi s’assurer d’opérer dans le cadre de la loi et ainsi apprendre, peu à peu, à véritablement tirer parti du nombre de lecteurs qui vous suivent.

Le blog IReports de CNN

L’actualité comme une conversation

« Maintenant que l’actualité est une conversation, l’un des plus grands défis auxquels les journalistes font face est de gérer cette conversation et d’en tirer parti. » (Manuel de journalisme web, p. 103)

Il faut entendre par cette expression le partage incessant d’informations, d’opinions, de liens entre les lecteurs et les journalistes eux-mêmes.

Comment réussir sa conversation sur un blog (via les commentaires) ou sur les réseaux sociaux (réponses aux posts) ? Voici quelques points mis en avant par Mark Briggs :

  • Répondre à toutes les questions ;
  • Sans vous fâcher, répondre aussi aux critiques ;
  • Que ce soit en public ou en privé, l’important est… de répondre ;
  • Partager les réponses qui apportent de la valeur ;
  • Reconnaître ses torts et ses erreurs en public ;
  • Remercier les lecteurs qui vous aident.

Bâtir et gérer une communauté en ligne

Sachez dès le départ que toute votre communauté ne participera pas. La règle est celle des 1 – 10 – 100. C’est-à-dire ?

  • 1 % des utilisateurs s’occupent de la création de contenu primaire (par vous, votre équipe et éventuellement quelques lecteurs acharnés)
  • 10 % de la « synthèse » par la publication d’un commentaire, d’un partage ou d’envoi d’un lien en dehors du réseau, etc.
  • 100 % profitent des actions des deux autres groupes.

Le journaliste devra investir du temps et de l’énergie dans la création de forums de discussion et dans la réalisation des autres tâches dont on a parlé plus haut.

Il est important de savoir collaborer avec ses lecteurs, autant qu’avec d’autres journalistes.

« La collaboration entre journalistes prospère elle aussi dans l’ère numérique. La technologie permet aux reporters, aux rédacteurs et aux photographes de s’échanger facilement leurs tuyaux, leurs ressources et même leur couverture de l’actualité, ce qui est possible maintenant que la plupart des médias ont compris qu’ils ne se faisaient plus concurrence. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 115)

Rester précis et éthique

Ce n’est pas parce que le journalisme devient collaboratif que le jugement et la capacité à communiquer clairement doivent passer à la trappe. Le journalisme numérique doit donc s’assurer, notamment, de fixer des règles aux participants — lecteurs et journalistes compris.

Par exemple, vous devrez vous demander si vous acceptez pour « ami » sur un réseau social, l’une de vos sources. Ou encore : votre compte personnel est-il représentatif du journal pour lequel vous travaillez ? Il existe plusieurs réponses à ces questions, et bien d’autres interrogations importantes à avoir à l’esprit. Le plus important est de communiquer de façon transparente sur ces sujets.

Autre point : le contenu offensant. Celui-ci doit être traqué, détecté et banni. Il ne s’agit pas de censure, mais de modération. Cela va dans l’intérêt de tous de pouvoir échanger sereinement.

« Traitez vos sections de commentaires comme un jardin : un peu d’amour et d’eau fraîche chaque jour feront beaucoup pour la santé de votre communauté. Et arrachez les mauvaises herbes dès qu’elles apparaissent. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 120)

Pour démarrer

« Visitez trois ou quatre sites web mentionnés dans ce chapitre et trouvez les meilleurs exemples de collaboration entre des journalistes et leurs lecteurs. Cherchez quelles ont été les initiatives dans ce sens sur les sites des journaux régionaux français (PQR).

Créez un compte sur Storify et servez-vous-en pour écrire un article sur un sujet particulier en recueillant les meilleures informations sur les réseaux sociaux et le Web afin de vous entraîner au journalisme de liens dans votre domaine.

Visitez les sites communautaires évoqués dans ce chapitre pour étudier comment les journaux travaillent avec leurs lecteurs afin d’offrir une couverture plus riche et plus locale de leurs communautés. Visitez les sites français qui travaillent de cette façon : pure players comme Rue89, utilisation des blogs sur les principaux quotidiens en ligne (LeMonde.fr, Libe.fr, LeFigaro.fr), mais aussi sur les sites de la plupart des grands hebdomadaires.

Participez à la conversation en ligne en publiant un commentaire sur un article traditionnel et un autre sur un blog qui n’est pas affilié à une organisation de presse. Comparez les deux expériences.

Rejoignez ou suivez le compte de plusieurs organisations de presse sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc.) ; incluez au moins une organisation locale, une nationale et une portant sur un sujet particulier. »

(Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 125)

Chapitre 4 — Devenir « journaliste mobile »

« La révolution [du numérique et du smartphone] a déjà touché le journalisme et fait émerger une nouvelle discipline : le journalisme mobile. Dépêché sur place, le journaliste mobile fait tout lui-même — il écrit et publie en permanence, prend des photos et des vidéos et les transmet directement à son public. […] La deadline est toujours la même : maintenant. » (Mark Briggs, Manuel du journalisme web, p. 128)

Essor du journalisme mobile

En 2011, une étude a démontré que l’âge moyen du premier mobile était descendu à 11 ans et quelques mois. Autrement dit, les enfants sont presque nés avec un téléphone portable dans la main. Tous, nous utilisons de plus en plus des applications pour réaliser nos tâches quotidiennes.

Le passage au journalisme mobile est en train de s’opérer, même si, bien sûr, le développement du Web est l’évolution la plus marquante. L’avantage du téléphone portable est évident : c’est un véritable « couteau suisse numérique » qui vous permet de capturer tout ce dont vous avez besoin (texte, audio, vidéo, flux d’informations).

Il y a quelques années encore, écrire un article complet grâce à un smartphone, en étant encore sur le terrain, aurait été perçu comme une originalité du journaliste. Aujourd’hui, l’intégration de ces dispositifs dans nos vies quotidiennes a rendu ce geste presque normal, et ce n’est pas prêt de s’arrêter.

Faire du journalisme mobile

Sim-pli-ci-té ! Comme un scout, soyez « toujours prêt ». Mais pas n’importe où, pour dire n’importe quoi. Avant de vous embarquer dans cette aventure ou sur un terrain, demandez-vous à chaque fois :

  • « Le public gagnera-t-il à être emmené sur les lieux ?
  • Le travail journalistique sera-t-il meilleur s’il est fait sur place et dans l’urgence ?
  • Cet évènement peut-il être communiqué effacement par petits morceaux successifs ?
  • Est-ce qu’un reportage audio ou vidéo rapidement monté pourra aider les gens à mieux comprendre l’histoire ? » (Manuel de journalisme web, p. 131)

Les procès, les discours de personnalités, les faits divers, les rencontres sportives ou les rassemblements publics sont quelques exemples d’évènements qui peuvent être traités par un journaliste mobile. Conservez le journalisme en point de mire ; la technologie, elle, reste le moyen de votre production.

Votre équipement dépendra de vos préférences et de vos capacités, aussi. Vous pouvez être suréquipé ou allégé. À vous de voir ce que vous emportez en plus de votre téléphone portable (microphone, appareil photo avec trépied, etc.).

Concernant la publication elle-même, elle peut se faire soit sur une plate-forme de microblogging telle que Twitter, soit sur votre blog, soit en live blogging, c’est-à-dire en passant par des services comme CoveritLive, SribbleLive, The Verge ou BuzzFeed. Pour la vidéo, utilisez Ustream ou Livestream. Enfin, pensez au crowdsourcing, même lorsque vous êtes sur le terrain !

Pour démarrer

« Photographiez un évènement d’actualité avec un appareil mobile et publiez les photos aussi rapidement que possible — même sur un réseau social comme Twitter.

Rapportez un évènement avec des publications en temps réel, en utilisant un ordinateur portable ou un smartphone et un blog classique, CoveritLive ou Twitter.

Diffusez de la vidéo en direct d’un évènement à l’aide d’Ustream ou Livestream.

Faites appel aux contributions de vos lecteurs en leur demandant de vous envoyer les photos d’un évènement ou de publier des textes sur un service de microblogging comme Twitter. »

(Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 144)

Le matériel photo du journaliste web

Chapitre 5 — Photographie et storytelling visuel

« Faire du journalisme sans photos, c’est comme écrire des phrases sans verbe. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 146)

Les photographies permettent de raconter l’histoire autrement que par le texte ; elles sont plus directes, elles mettent instantanément le lecteur dans une ambiance. C’est une façon essentielle de capturer des événements et de communiquer des faits, et c’est pourquoi tout journaliste débutant doit la prendre en main.

« Même si vous n’avez pas l’ambition de devenir un artiste, vous devez comprendre comment la photographie numérique fonctionne. Vous devrez au moins être capable de traiter des photos numériques et de prendre un cliché simple, comme un portrait. Mais une fois que vous aurez goûté au plaisir et au pouvoir de la photographie numérique, vous voudrez probablement en explorer toutes les possibilités. » (Manuel de journalisme web, p. 146)

Bien sûr, aucun journaliste n’est tenu d’exceller dans chaque domaine. Vous pouvez donc très bien, une fois que vous appris à maîtriser les bases (au cas où vous vous retrouveriez seul), faire appel à d’autres personnes et ainsi constituer une équipe complète aux compétences complémentaires.

Photo numérique

Le chapitre traite de la photo numérique par exclusion avec la photo sur téléphone mobile (rapidement traitée dans le chapitre précédent) et la photo sur appareils argentiques.

Les lecteurs de cet article ont également lu :  Pilier 2 : l'Autorité

Aujourd’hui, tous les appareils numériques proposent une grande qualité en matière de pixels (picture element). Avec un appareil d’entrée de gamme à 8 mégapixels (8 millions de pixels), vous pouvez vous lancer sans problème. Pour la publication, assurez-vous d’avoir une résolution suffisante (le nombre de pixels affichés à l’écran) : 72 pixels par pouce (dpi) est une résolution correcte pour l’affichage sur ordinateur. Pour le papier, il faudra compter entre 200 et 300 dpi.

Autre point central : le droit d’auteur et le fair use (juste usage). Une règle simple : ne volez pas l’œuvre d’autrui. Assurez-vous toujours de demander la permission à l’auteur lorsque vous utilisez sa photographie (a minima, n’oubliez jamais de créditer la photo avec son nom).

Deuxième règle : ne trompez pas. Si vous retouchez des photos, limitez-vous à une manipulation de surface, qui ne modifie pas le sens de votre image.

Améliorer ses photos numériques

Observer une photo juste après l’avoir prise, pouvoir recommencer les prises à l’infini (ou presque) : voici deux avantages certains de la photo numérique. Cela augmente vos chances de prendre « la » bonne photo. Pour autant, il ne faut pas s’y prendre n’importe comment.

  • Pensez d’abord au cadrage. Votre photo doit se concentrer sur un élément central. Tous les éléments qui risquent de détourner l’attention doivent être supprimés de la composition.
  • N’oubliez pas l’éclairage. Le meilleur est celui qui est intégralement naturel (par contraste avec un éclairage intégral au flash ou un éclairage mixte). Attention toutefois à la position du soleil !

Commencez par tirer des portraits. Quelques règles simples pour débuter :

  • Fuir les contre-jours et le soleil de midi ;
  • Préférer un temps un peu couvert (si possible) ;
  • N’utiliser le flash qu’en dernier recours ;
  • Soigner l’arrière-plan (sombre et simple, par exemple) ;
  • Éviter les ombres projetées sur les murs ;
  • S’assurer qu’aucun objet ne s’incruste dans le cadre.

Vous pourrez encore améliorer vos compositions en :

  • Stabilisant l’appareil (avec votre corps ou un support) ;
  • Remplissant le cadre (gommer l’espace au-dessus de la tête, notamment) ;
  • Travaillant la mise au point (focaliser sur les yeux si l’arrière-plan est trop complexe) ;
  • Vous déplaçant et en vous rapprochant (il importe de le faire pour trouver le meilleur angle) ;
  • Photographiant à la verticale (pour les portraits !) ;
  • Capturant l’action (si c’est possible, ne pas faire poser le sujet, mais surprendre son geste).

Enfin, peut-être que cet ultime conseil vous sera utile… Soyez patient ! Les meilleures photos cachent parfois de longues heures d’attente.

Exemple de portrait

Travailler avec des photos numériques

Il est beaucoup plus facile de retoucher une photo numérique : c’est un autre de ses avantages.

« Mais attention à l’excès ! […] En réalité, avant de retoucher une photographie, vous devez vous soumettre à ce précepte bien connu du serment d’Hippocrate : “ne nuisez pas”. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 156-157)

Lorsque vous sélectionnez, puis que vous travaillez vos photos, demandez-vous si elles illustrent l’histoire que vous racontez. Laquelle montrera l’événement avec le plus de clarté ? Détachez-vous des émotions ressenties au moment de la capture elle-même, et mettez-vous à la place du lecteur qui souhaite être impacté par l’image.

Conservez vos photos sur votre ordinateur à l’aide d’un câble USB. Vous pouvez stocker, organiser et retoucher vos photos grâce à de nombreux logiciels embarqués ou en ligne (Windows Photo Gallery, iPhoto, Picasa, Flickr notamment). Choisissez une nomenclature efficace, sur base de la date de préférence : par exemple date_lieu_numero.jpg (écrivez la date selon le format suivant : année.mois.jour).

Des logiciels d’édition plus puissants (tels que Photoshop) vous permettront de retoucher plus en détail vos photos. Retouchez toujours une copie et non l’original (en cas d’erreur irrattrapable). Vous pourrez alors recadrer l’image, la redimensionner, modifier la résolution, corriger les couleurs et enregistrer une version web, notamment.

Publier ses photos en ligne

« Une fois que vous aurez choisi les photos que vous souhaitez publier et préparé ces images pour publication, vous serez prêt à aborder une autre étape importante du processus : comment présenter ces images pour obtenir un impact optimal. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 166)

Pour publier sur votre blog, assurez-vous de :

  • Respecter la taille maximale autorisée sur votre blog (la plupart du temps, elle dépend du thème que vous aurez choisi) ;
  • Entourer l’image de texte ;
  • Choisir un bon texte alternatif (attribut Alt) ;
  • Opter pour une capture d’écran si vous n’avez pas de photographie à montrer.

Vous pouvez aussi créer des diaporamas. Ceux-ci sont très appréciés par les internautes. Il s’agit de raconter l’histoire autrement, en ne vous servant que des images. Vous pouvez le faire avec ou sans bande-son incorporée. Les plates-formes de blog vous le permettent assez facilement. Le diaporama parfait se pense en amont, bien sûr, car vous aurez besoin de photographies adaptées et variées (différents types de plans et différentes séquences d’action).

Mark Briggs reprend également les conseils suivants, issus de l’article « 5 Common Photo Sliedshow Mistakes » de Mark S. Luckie :

  • Limitez le diaporama à deux ou trois minutes ;
  • Utilisez le bon nombre de photos ;
  • Associez les photos à l’audio ;
  • Utilisez des légendes ;
  • Évitez les transitions maladroites ;
  • Ne rendez pas la musique trop présente.

Vous pouvez préparer vos galeries de photos ou diaporamas dans Photoshop Elements ou dans Soundslides, lorsque vous souhaitez ajouter du son à vos photos.

Pour démarrer

« Trouvez un appareil photo et exercez-vous à photographier sous différents types d’éclairage : naturel, flash et un mélange des deux. Quelles différences remarquez-vous ?

Entraînez-vous à remplir le cadre en prenant des gros plans. Si vous n’avez pas d’objectif permettant de zoomer, vous devrez vous rapprocher très près de votre sujet.

Créez un diaporama à partir d’une série de photos à l’aide de Photoshop ou de Soundslides. »

(Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 174)

L'utilisation de l'audio dans le journalisme web

Chapitre 6 — Journalisme audio : un potentiel à explorer

Vous connaissez le mot podcast? Si ce n’est pas encore le cas, il est temps de vous y mettre. Un exemple : Serial, une série de podcasts lancée en 2014 par la journaliste Sarah Kœnig, traitant d’un fait divers survenu à Baltimore quinze ans plus tôt. Un succès « digne de l’âge d’or de la radio » selon le Wall Street Journal.

Journalisme audio

Le journalisme conventionnel a souvent relégué le son au second plan. Pourtant, ici encore, le numérique ouvre de nombreuses nouvelles occasions de se saisir de ce format. Il n’y a plus nécessairement besoin d’ingénieurs du son ; le reporter peut seul — bien souvent et avec un peu de bagages — monter un enregistrement et le publier.

Il faut de la pratique, donc ; il faut aussi savoir comment écrire pour l’audio. Les auditeurs de podcasts consomment ce format lorsqu’ils sont seuls, dans les transports en commun par exemple. Il faut parvenir à les accrocher du début à la fin. Voici quelques conseils d’écriture pour l’audio :

  • Rédiger dans un style familier ;
  • Écrire simplement ;
  • Créer une tension narrative qui « tienne » les auditeurs ;
  • Présenter les personnages ;
  • Se mettre en scène comme un acteur de l’histoire.

Le journalisme audio ne se limite donc pas aux interviews ennuyeuses ! En racontant une histoire avec le son, le journaliste audio apporte de la présence, des émotions et une sensation d’ambiance inégalées, même avec la photographie.

« En combinant les voix off, les sons naturels ou environnementaux et les effets sonores (pour les transitions), vous pouvez construire une histoire multidimensionnelle, un peu comme un récit bien écrit ou un bon documentaire vidéo. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 180)

La radio n’est plus le seul lieu où le son s’écoute. Il est actuellement possible de publier de l’audio de différentes manières, sur les sites Internet et/ou via des logiciels spécifiques. En voici quelques-uns :

  • Résumés d’articles (c’est une pratique utilisée par le New York Times) ;
  • Podcasts ;
  • Diaporamas audio ;
  • Flash info (par exemple sur Utterli).

Initiation à l’audio

Certes, tout le monde parle ; pourtant, tout le monde ne peut pas réaliser « spontanément » un bon document audio. La plupart du temps, il faudra le préparer en amont.

Faire une interview

L’interview est un classique du journalisme audio. Il n’y a aucune raison de s’en passer, si elle peut servir votre sujet. Vous pourrez l’utiliser dans les différents documents énoncés juste au-dessus. Pour réaliser une bonne interview, suivez les conseils suivants :

  • Prêtez attention à l’environnement dans lequel a lieu l’entretien ;
  • Recueillez du son d’ambiance ;
  • Préparez votre interlocuteur ;
  • Surveillez ce que vous dites ;
  • Essayez l’enregistrement retardé ;
  • Notez les instants marquants.
Enregistrer une voix off

Contrairement à l’entretien, vous avez la maîtrise complète du processus. Voici quelques trucs et astuces pour ne pas rater votre enregistrement et vous assurer un résultat professionnel :

  • Écrivez un script ;
  • Échauffez-vous ;
  • Trouvez des mots-clés ;
  • Gardez un ton naturel ;
  • Pimentez vos voix off (modulez le volume, la tessiture, le rythme et le tempo de votre voix).
Enregistrer un podcast ou une voix off
S’équiper et foncer

Choisir un enregistreur numérique

Oubliez l’analogique ! Il existe des dictaphones bon marché, mais préférez un produit à partir de 100 euros, par exemple de marque Olympus ou Tascam. Il existe aussi des applications pour smartphone (iTalk, Audio Memos, RecUp), mais le micro n’est pas d’aussi bonne qualité (à moins d’en utiliser un externe).

SoundCloud est un réseau social spécialisé dans l’audio. Il est largement utilisé par les musiciens, les remixeurs, et peut l’être également par les journalistes. vous pourrez l’utiliser soit pour transmettre une information sonore aux lecteurs, soit pour qu’ils participent eux-mêmes en enregistrant et en publiant des extraits audio intéressants pour une enquête. Il est facile de se créer un compte et le service de base est gratuit.

Enregistrer sur son ordinateur

Munissez-vous d’un adaptateur enregistreur téléphonique pour enregistrer des appels téléphoniques. Avant d’enregistrer (en réel ou par téléphone), demandez l’autorisation à votre interlocuteur (pour être certain d’être dans la légalité). Adoptez un logiciel de gestion et d’édition des fichiers audio (payants comme Adobe Audition ou gratuits comme Audacity et JetAudio). Organisez chaque fichier de façon efficiente.

Pour améliorer la qualité du son, vous pouvez utiliser un micro externe. Il en existe de deux sortes : les micros avec fil ou les micros sans fil (appelés aussi micro-cravate). Pour vous assurer de la qualité sonore que vous produisez, vous pouvez également vous doter d’un casque qui vous permettra d’écouter en direct ce que vous enregistrez. Enfin, n’oubliez pas de vous préparer et de vous assurer que tout votre matériel fonctionne et qu’aucune panne de batterie n’est à craindre !

Éditer de l’audio numérique

Le MP3 est le format le plus utilisé et le meilleur compromis taille/qualité du fichier. Optez donc pour ce format, que vous connaissez sans doute déjà. Les autres formats sont le WMA (développé par Windows), le WAF et le AIFF (de haute qualité, mais plus lourds).

Vous devrez aussi, sans doute, couper certaines parties du document, pour ne garder que ce qui est intéressant. Vous pourrez couper, mais aussi monter plusieurs pistes ensemble, voire même tenter de nouvelles techniques comme le fondu, le fondu enchaîné, la musique d’ambiance ou l’enchaînement de pistes.

Démarrer un podcast

Qu’est-ce qu’un podcast ?

« Le podcasting consiste à diffuser des fichiers audio sur Internet par le biais d’un flux RSS. Les fichiers peuvent être téléchargés sur un appareil mobile tel qu’un lecteur MP3 ou lus sur un ordinateur personnel. Le terme “podcast” (iPod + broadcast) peut désigner à la fois le contenu et le mode de transmission. Certains podcasters offrent également leurs fichiers en téléchargement direct sur leur site, mais ce qui distingue le podcast d’un simple téléchargement, c’est la possibilité de s’abonner à un flux pour recevoir automatiquement le nouveau contenu. Généralement, le podcast se présente sous la forme d’une “émission”, avec de nouveaux épisodes publiés de façon sporadique ou à intervalles réguliers. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 199)

Avec ce que nous avons dit plus haut, vous avez toutes les cartes en main pour vous lancer.

Vodcasting

C’est le même principe, mais vous enregistrez ici de la vidéo en plus. Toutefois, si l’auditeur n’a pas accès à la vidéo, il pourra lire le son sur son lecteur MP3. Radio France est devenu expert dans ce domaine.

iTunes et podcasting

Vous pouvez y trouver et y écouter un nombre impressionnant de podcasts. Vous pouvez vous abonner et mettre les podcasts qui vous plaisent dans différentes collections. Le contenu se mettra à jour automatiquement. Pour créer votre podcast, il vous suffit d’ouvrir iTunes, puis de cliquer sur le logo Soumettre un podcast, à condition d’avoir un flux RSS configuré.

Pour démarrer

« Enregistrez une interview en prêtant attention à l’environnement (bruit de fond) et à votre diction {articulation et clarté).

Testez un service d’enregistrement en ligne comme Utterli depuis votre téléphone portable comme si vous étiez en reportage.

Écoutez cinq podcasts sur iTunes. Abonnez-vous à ceux que vous trouvez intéressants ou utiles. Notez les qualités qui les rendent meilleurs que les autres.

Explorez SoundCloud. Téléchargez l’application ou visitez le site soundcloud.com et trouvez des reportages audio – et de musique — qui vous intéressent. Suivez d’autres personnes, trouvez des comptes d’actualités et d’informations qui vous plaisent et demandez-vous pourquoi. »

(Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 203)

Un journaliste à l'écran

Chapitre 7 — utiliser la vidéo pour informer

Le constat est, ici encore, le même : grâce aux nouvelles technologies, le coût d’acquisition du matériel vidéo, ainsi que ceux d’édition et de publication ont fortement diminué. Cette baisse des prix et la relative simplicité d’exécution ont totalement démocratisé la pratique. En 2019, ce sont plus de 100 heures de vidéo qui sont téléchargées chaque minute sur YouTube !

Impact de la vidéo numérique

Il n’y a plus qu’une chose à faire : s’y mettre, sans avoir peur de faire des erreurs. Au contraire, puisque celles-ci sont le meilleur moyen d’apprendre ! D’ailleurs, il existe une grande diversité en matière de qualité des vidéos publiées, par exemple, sur YouTube. Le journaliste a ici un rôle à jouer.

« Chaque projet doit non seulement renseigner le public sur un sujet d’actualité important, mais également contribuer à développer un niveau d’exigence raisonnable en termes de qualité. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 209)

Les internautes sont aujourd’hui devenus tolérants : ils acceptent très bien de voir quelqu’un assis à une table chez lui, réalisant une présentation à partir d’une simple webcam bon marché. Tout dépend du niveau de confiance du public : connait-il déjà le présentateur ? Lui est-il déjà acquis ?

En fait, le pacte tacite avec le public est différent sur le Web qu’à l’écrit ou à la télévision. L’important n’est plus le soin pris à composer la vidéo, mais plutôt l’authenticité et l’immédiateté de celle-ci. Bien sûr, certains sujets se prêtent davantage à la préparation que d’autres, mais il n’y a plus de raison de refuser une vidéo pour son caractère formellement imparfait.

Planifier sa vidéo et se lancer

« La meilleure façon de produire un reportage vidéo réussi, c’est de le concevoir comme si vous écriviez. Comment la vidéo racontera-t-elle l’histoire ? Une fois que vous avez une idée de ce que le reportage doit raconter, il s’agit simplement de remplir les trous avec les séquences les plus appropriées. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 213)

Différentes approches pour différents projets

Les deux formats auxquels vous devrez d’abord vous frotter sont :

  • Des clips courts (narrant des événements ou des temps forts) ;
  • Des reportages complets de style documentaire ;

Dans le premier cas, vous êtes pris dans l’action. Les conditions diffèrent : une conférence de presse ou un match de sport font souvent de bons sujets vidéo, mais ne sont pas pour autant aussi faciles à faire l’une que l’autre.

Les reportages vous laissent normalement plus de marge de manœuvre. Réaliser un storyboard est une bonne idée : vous saurez ainsi précisément qui interviewer, quelles séquences tourner, à quel moment, etc. C’est du travail !

Le plus important est sans aucun doute d’avoir une idée assez précise à la portée et à l’angle de votre projet. En cours de route, restez ouvert à l’inattendu : il se peut qu’une séquence prévue se révèle ennuyeuse, ou qu’un événement importun se transforme en pépite. N’ayez pas peur d’adapter votre storyboard chemin faisant ; c’est ainsi que vous produirez le meilleur contenu possible.

Alterner les plans

Une norme sur laquelle se fixer pourrait être :

  • 25 % de plans larges (dits aussi d’exposition, qui donnent une vue d’ensemble) ;
  • 25 % de gros plans (qui attirent l’attention sur une personne ou sur un objet) ;
  • 50 % de plans moyens (à mi-chemin des deux autres).

Réglez le zoom avant de commencer à tourner vos gros plans. Évitez de zoomer ou de dé-zoomer quand vous tournez. Utilisez plutôt vos jambes si vous voulez vous rapprocher de quelque chose en plein tournage.

Construire des séquences de cinq plans

Votre reportage devra comporter au moins une séquence intéressante, qui illustre bien votre thème et ce que vous voulez transmettre. Un conseil pour tourner une bonne séquence consiste à tourner 5 plans. Par exemple, pour créer une séquence sur l’activité d’un tatoueur :

  • Prenez un gros plan sur les mains en train de planter l’aiguille ;
  • Puis un gros plan sur le visage concentré de l’exécutant ;
  • Continuez par un plan large où l’on voit la pièce, l’artiste et son client ;
  • Ensuite, prenez un plan « par-dessus l’épaule » où la caméra se met à la place du tatoueur ;
  • Enfin, tournez un plan créatif, depuis un point de vue original.

Allez voir par exemple la page de Mindy Adams pour en savoir plus.

Un plan de la séquence

La voix en vidéo

C’est un point à gérer dans le cadre d’une interview vidéo. Pour réussir votre entretien vidéo, pensez à :

  • L’emplacement (un endroit où le sujet se sent bien et qui est en lien avec l’histoire, si possible) ;
  • L’éclairage (attention aux contre-jours et aux ombres malvenues) ;
  • Vos questions (préparez-les si possible et restez silencieux quand le sujet s’exprime) ;
  • Rester calme, préparé et détendu si vous devez présenter vous-même face caméra.

Pour la voix off, reportez-vous aux éléments introduits dans le chapitre précédent.

S’équiper

Si vous ne prévoyez pas de tourner beaucoup, vous pouvez opter pour une caméra Flip (c’est-à-dire avec port USB rétractable) bon marché et très simple d’utilisation.

Sinon, vous pourrez opter pour une caméra plus professionnelle. Quoi qu’il en soit, n’achetez pas quelque chose de plus sophistiqué que nécessaire.

Il vous faudra alors choisir la caméra (haute définition ou standard ? CCD ou CMOS ?), le support d’enregistrement (cassette ou disque dur ?), le logiciel de montage (assurez-vous que la vidéo capturée soit compatible avec le programme employé), les accessoires (du trépied aux batteries, en passant par le casque et les dispositifs d’éclairage).

Tourner des vidéos de qualité

La plupart du temps, laissez faire les réglages automatiques ; renseignez-vous sur les spécificités de votre appareil en matière de mise au point, de zoom et d’exposition.

Dans tous les cas, cherchez la simplicité et l’efficacité :

  • Sélectionnez les plans ;
  • Dites adieu aux panoramiques et aux zooms ;
  • Prenez le temps de la prise (vous pourrez raccourcir au montage, mais l’inverse n’est pas vrai) ;
  • Taisez-vous (tout s’entend) ;
  • Cadrez selon la règle du tiers (divisez l’espace en neuf rectangles égaux et alignez votre sujet avec l’un des axes principaux de votre grille imaginaire).

Outre, l’image, soignez la prise de son en utilisant un micro avec ou sans fil. Utilisez éventuellement une perche si vous pensez que c’est la bonne manière d’améliorer la qualité sonore de vos vidéos.

Dernier point : n’hésitez pas à prendre des photos avec vos caméras ; la plupart des caméras numériques le permettent. Une belle photo pourra vous être utile pour présenter votre vidéo, plus tard.

Travailler avec des fichiers vidéo numériques

« Les meilleurs reportages vidéo se composent de nombreuses séquences courtes montées ensemble et votre travail est de tourner les meilleures séquences possible. Le meilleur moyen de comprendre vraiment la diversité des scènes que vous devez enregistrer, c’est de vous occuper du montage — ou au moins d’y assister. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 231)

Retravaillez le storyboard, visionnez les rushs ; reprenez votre idée directrice et composez à partir des rushs sélectionnés. Il est possible de changer de plan en cours de route, mais prenez garde à ne pas perdre de vue votre fil rouge. Cherchez aussi à être bref : les fichiers vidéo sont volumineux et le public s’attend à des formats courts.

Les lecteurs de cet article ont également lu :  Productivité pour auteurs

Le montage est une affaire complexe. Certains logiciels vous sont fournis directement (Windows Movie Maker ou iMovie). Ils pourront vous être utiles pour commencer. Quoi qu’il en soit, le b-a-ba du montage consiste à raconter une histoire. Outre ce qui a déjà été dit plus haut, prenez également en compte :

  • La définition de votre sujet dans les 20 premières secondes ;
  • Le plan de base introduction – milieu/développement – fin ;
  • Le dynamisme (rendu possible par les séquences courtes) ;
  • Au risque d’insister, le fil rouge ;
  • Les personnages (ce sont eux qui font l’histoire).

Un autre point important : « montrez au spectateur ce dont le sujet parle » (Colin Mulvany, cité par Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 233).

Publier la vidéo en ligne

Vous devrez certainement passer par la case compression. Le format Flash est la meilleure solution. Pour la publication en tant que telle, vous pouvez la partager sur un réseau de diffusion de contenu (Brightcove, Vimeo, YouTube, Metacafe). Vos vidéos seront compressées et vous obtiendrez des codes d’intégration.

Bien sûr, vous pouvez compresser et publier vous-même vos vidéos sur votre site Internet. L’avantage des services précédemment cités est toutefois qu’ils vous offrent un public a priori plus large que celui de votre propre site ; ce sont donc des aides de diffusion autant que de publication.

Vous pouvez même aller jusqu’à utiliser un service web appelé OneLoad, qui enverra votre vidéo sur près de 20 sites de partages vidéos !

Pour démarrer

« Consultez plusieurs sections d’un site d’informations et identifiez, dans chaque section, un sujet qui aurait fait un bon reportage vidéo.

Créez un reportage vidéo basique, de moins d’une minute, avec au moins trois plans différents et une piste audio séparée (voix off ou musique de fond).

Publiez votre vidéo en ligne à l’aide d’un service comme YouTube ou Vimeo. Comparez plusieurs services gratuits pour déterminer celui que vous préférez. »

(Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 239)

Organiser sa vie numérique

Chapitre 8 – Le numérique au quotidien et le datajournalisme

L’objectif de ce chapitre est double : vous aider à organiser votre vie numérique et utiliser les données pour transformer votre pratique du journalisme.

Optimiser sa vie numérique

C’est le premier objectif. Des applications existent ; elles peuvent vous aider pour peu que vous osiez aller y jeter un œil. Dans son livre Getting Things Done (2002), David Allen a simplement posé l’idée qu’il était important d’écrire et de classer chaque idée/tâche. Et si on numérisait tout ça ?

Organiser ses e-mails

Ranger ses mails grâce aux filtres et aux dossiers prend du temps, mais permet ensuite d’en gagner. Par ailleurs, veillez à limiter le temps passé sur votre messagerie. Essayez de répondre aux nouveaux messages entre deux périodes de travail.

David Allen suggère de ne pas passer plus de deux minutes sur chaque mail. Chiche ? Ceux auxquels vous ne pouvez pas répondre iront dans un dossier « En attente » ou « À lire ». L’objectif est de n’avoir aucun mail dans votre boîte de réception à la fin de votre session.

Améliorer sa productivité grâce aux bons outils

Outre les mails, il y a les contacts, les listes de tâches, l’agenda et les notes. Si on y ajoute les données, photos, etc., cela devient vite monstrueux. Centraliser les tâches est une bonne option. Google Docs ou Evernote vous le permettent. Utilisez le cloud computing pour ne plus rien perdre, organiser vos données personnelles et les avoir toujours sous la main.

« On dit qu’il existe deux sortes d’utilisateurs d’ordinateurs : ceux qui sauvegardent leurs données et ceux qui le feront bientôt. La première fois que votre disque dur tombera en panne et que vous perdrez du travail important, vous comprendrez ce que je veux dire. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 245)

Développez votre propre stratégie de productivité en adaptant les outils aux choses que vous devez gérer. Demandez-vous ce que vous êtes prêt à dépenser, mais aussi comment intégrer les différents systèmes et si vous avez besoin d’une solution hors ligne. Chaque programme a ses spécificités. Intéressez-vous-y, puis lancez-vous.

Pensez aussi à mettre de l’ordre dans vos contacts. En centralisant tous les contacts acquis depuis des années sur divers supports, vous pourrez vous assurer un potentiel « réseau de lecteurs » à développer. Sauvegardez les données des personnes qui vous contactent.

Mettez de l’ordre dans votre travail en utilisant des outils de gestion de projets en équipe. Par exemple, Basecamp (payant) ou Zoho (gratuit) vous permettent notamment de répertorier tout au même endroit, affecter des missions, garder une trace. La gestion de projet est une compétence qui s’acquiert. Le site www.lifehaker.com ou le livre Making Things Happen de Scott Berkun vous aideront aussi à exceller dans ce domaine.

Objectif : zéro mail

Datajournalisme

« Imaginez toutes les informations qui transitent par un organisme de presse chaque jour. Songez maintenant au peu qui est accessible à ceux qui y travaillent — ou plus important encore, aux membres intéressés du public. La presse peut résoudre ce problème en stockant ces informations au format électronique, dans des feuilles de calcul et des bases de données partagées. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 250)

Certains journaux ou magazines compilent des données qu’ils rendent ensuite disponibles sur leur site (salaires de sportifs ou de fonctionnaires, nouvelles entreprises, meilleurs employeurs, etc.). Les médias ont compris l’importance de ce phénomène.

En plus de classer ces multiples informations, le journaliste contemporain peut les utiliser pour raconter des histoires. Les lecteurs sont à la recherche de données chiffrées (remboursements, dédommagements, comptes divers, etc.). Vous pourrez, l’occasion venue, tirer de vos bases de données des articles de circonstance (appelés « formats alternatifs »).

Plus profondément, les bases de données peuvent parfois vous aider à comprendre un problème à l’évolution lente et complexe. En effet, montrer des chiffres et des courbes donne à voir un changement dans ce qui — à l’œil nu — paraît inchangé, ou à l’inverse, exhibe des tendances de fond problématiques, qu’on pense, par exemple, à l’épuisement des ressources ou à la stagnation des salaires.

Les données peuvent donc considérablement aider les journalistes dans leur travail. Par ailleurs, c’est un système qui s’ouvre de plus en plus : les API (interface de programmation d’application) rendent possible le partage des données entre médias, programmateurs, mais aussi administrations et autres organismes indépendants.

Construire une base de données

Les sources doivent être fichées dans des bases de données, avec le plus d’informations possible. Pour transformer une feuille de calcul plate en base de données dynamique, il faut que n’importe quelle personne autorisée puisse trouver une information à partir de différents critères de recherche.

Commencez par créer une feuille de calcul. Il se peut que, pour votre usage personnel, ce soit suffisant. Créez, pour un thème donné, un maximum de champs. Essayez avec des choses simples (livres, musique, etc.) puis prenez l’habitude d’ouvrir un fichier Excel ou une Google sheet pour compiler vos données.

Si vous souhaitez franchir le pas et passer à la base de données relationnelle, qui comporte plusieurs tableaux séparés les uns des autres, mais mis en relation les uns avec les autres. Les logiciels suivants pourraient vous y aider : Microsoft Access (Windows) et DileMaker (Mac), Socrata, Zoho ou Grubba sont gratuites. Les journalistes aiment aussi Google Fusion Tables pour chercher et croiser les sources.

Mashups cartographiques

Visitez http://googlemapsmania.blogspot.com pour découvrir ce qu’on peut faire avec les cartes. Cette technique permet essentiellement de visualiser des informations sur une carte : du nombre d’homicides dans une ville au partage des expériences d’un tremblement de terre, en passant par des sujets plus légers.

Pour réaliser un mashup cartographique vous-même et que vous n’êtes pas un adepte de la programmation, allez faire un tour du côté de MapBuilder.net ou de UMapper, qui permettent de créer et de partager vos cartes, mais aussi d’ajouter des photos et de dessiner des itinéraires. Pensez à utiliser la géolocalisation dans le journalisme web !

Utiliser les mashup cartographique

Pour démarrer

« Convertissez votre liste de contacts au format électronique. Si votre liste est déjà électronique, organisez-la, actualisez-la et améliorez-la.

Créez une feuille de calcul pour quelque chose dont vous souhaitez garder une trace, comme des offres d’emploi, des contacts, des sources journalistiques ou les livres, DVD et jeux vidéo que vous possédez.

Convertissez cette feuille de calcul en base de données à l’aide de FileMaker, Google Docs, Access, Socrata, Zoho ou Grubba.

Construisez un mashup cartographique pour un de vos centres d’intérêt personnels ou un sujet sur lequel vous travaillez. Publiez ensuite la carte sur un site web.

Visitez plusieurs sections d’un site d’informations et identifiez un sujet, dans chaque section, qui aurait tiré avantage de l’utilisation de données ou de cartes. »

(Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 270)

Utiliser le référencement

Chapitre 9 — Développer l’audience numérique

Le journalisme traditionnel ne fait plus recette. À l’heure actuelle, il importe d’appliquer au journalisme certaines mesures issues du marketing, à condition de bien comprendre de quoi on parle.

« Par marketing, on n’entend ni publicité, ni slogans, ni logos. Et par mesure, il ne s’agit pas de décompter les articles pour évaluer la productivité des journalistes. Les éditeurs numériques doivent établir des objectifs de publication efficaces et s’y tenir. Du contenu de qualité publié en quantité significative et conçu pour être facile à trouver dans les moteurs de recherche, voilà la recette du succès pour une entreprise de publication numérique. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 272)

Mesurer le journalisme

Suivre le trafic journalier d’un site d’information est devenu l’une des tâches quotidiennes des salles de rédaction. Quels articles ont été lus ? Comment ont-ils été partagés ? Sur quels dispositifs ? Telles sont les questions que les rédacteurs en chef, désormais, doivent se poser. Or, pour compiler toutes ces informations, rien de mieux qu’une bonne feuille de calcul !

Suivre ses publications

Comptez les publications que vous avez sorties sur une semaine, sur un mois. Combien de reportages ? De flash-info ? Votre audience est-elle meilleure que l’année passée ? Priorisez vos objectifs en termes d’accroissement de la productivité.

En plus du nombre et du type de publications que vous produisez, vous pouvez compiler (sur plusieurs mois) le nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux, et analyser le contenu généré par vos lecteurs. Peu à peu, vous vous donnerez les moyens de savoir combien et comment publier pour augmenter votre audience, et donc potentiellement vos revenus.

« Ne vous fixez pas d’objectifs arbitraires. Il y a une différence entre choisir un chiffre parce qu’il sonne bien et prendre des décisions en vous basant sur des données. Si vous voulez que le trafic de votre site web augmente de 30 % au cours des six prochains mois, quelles initiatives spécifiques allez-vous déployer pour atteindre ce taux de croissance ? Votre public, après tout, ne va pas s’élargir juste parce que vous le voulez. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 278)

Suivre son public

Vous suivez vos publications. Bien. Mais vous voulez aussi savoir ce que le public préfère. Cela permet de guider votre activité éditoriale. Comment faire ? En passant par les outils du Web analytics, à savoir : soit des systèmes commerciaux (tels que Adobe Omniture), soit des logiciels gratuits tels que Google Analytics ou bien encore en passant directement par les services fournis par votre plate-forme de contenu.

D’autres options existent également : Chartbeat et Clicky sont des options low cost qui remplissent tout à fait leurs fonctions.

Souvent, ces programmes vous fournissent une (nouvelle) avalanche de données. Il convient de cibler ce qu’on veut chercher et d’identifier les données clés. Intéressez-vous surtout au :

  • Nombre de pages vues ;
  • Nombre de visites et de visiteurs uniques ;
  • À la durée moyenne de visites et liens référents.

Bien sûr, il faut interpréter ces données avec précaution. Vous pouvez aussi vous en servir pour voir l’état de santé de vos nouveaux projets (nouveau blog ou nouvelle section d’un site). Voyez comment le trafic évolue, donnez-vous des objectifs. Ces outils vous aideront à « faire pousser » les graines que vous avez plantées.

Référencement (SEO)

Un moteur de recherche fonctionne à partir de spiders et robots (qui lisent les nouveaux contenus et font des rapports), de l’indexation (un catalogue qui comprend tous les contenus recensés par les robots) et des requêtes (tapées par l’internaute, et qui indique au moteur de recherche les éléments qu’il doit dégager de l’index et vous montrer).

Les journalistes utilisent le référencement. Google est ici devenu incontournable ou presque, notamment parce qu’il accorde une importance particulière aux liens (parrainage), qui permettent d’augmenter l’autorité d’un site. « Ce phénomène de crédibilité basé sur les liens est souvent appelé “Google juice”. » (Manuel de journalisme web, p. 283)

Le système des requêtes (par mots-clés) pose problème aux journalistes. Doivent-ils écrire pour plaire à Google ? Ou pour coller aux requêtes recherchées par les internautes ? Pour Briggs, il est tout à fait possible d’écrire des titres qui répondent positivement aux moteurs de recherche et attirent les lecteurs, sans pour autant perdre ses valeurs.

Se servir du référencement pour élargir son audience

Le SEO et le SEM (search engine marketing, payant) ont généré une nouvelle industrie. Des entreprises vous promettent des placements au top niveau de la SERP (search engine research page). La vérité est qu’il existe beaucoup d’informations sur Internet et qu’il est possible de s’en sortir seul (ou accompagné) sans se ruiner.

Quelques règles à suivre pour commencer à naviguer dans le SEO :

  • Publier du contenu ;
  • Insérer des liens qui ont du sens ;
  • Baliser vos titres ;
  • Peaufiner votre métadescription.

Outre le balisage HTML de vos titres, pensez à écrire des titres qui incorporent des mots-clés. Le titre a un pouvoir spécial : il est lu par Google en priorité, ainsi que par vos potentiels lecteurs. Il doit être soigneusement pensé. Pour améliorer vos titres, pensez aux conseils suivants :

  • Placer les mots-clés principaux ;
  • Converser avec les lecteurs ;
  • S’affirmer (tout en restant précis).

« Pensez aux lecteurs et aux robots quand vous écrivez des titres. Si vous cherchiez des informations sur un certain sujet sur Google, quels termes utiliseriez-vous ? Trouvez une poignée de mots-clés, puis déterminez combien de ces mots-clés vous pouvez incorporer dans le titre sans sacrifier son intérêt potentiel pour les lecteurs. » (Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 288)

Utiliser le web analytics

Se servir des réseaux sociaux comme canaux de diffusion

Diffuser : tel est le Graal. Trouvez votre audience, allez la chercher : elle ne sort pas de nulle part ! Toutes les techniques évoquées précédemment vous permettront d’accroître votre lectorat. Les réseaux sociaux en sont une autre : créer et conserver une communauté, tout en améliorant constamment la transparence et la crédibilité des contenus publiés.

Amener l’audience à devenir fidèle et engagée : cela se travaille donc. Les blogs, les chaînes YouTubes, Flickr, les Twitter, Facebook, Pinterest, Instagram doivent devenir vos amis. Ne négligez pas non plus les sites de social news tels que Digg ou reddit.

« Les réseaux sociaux donnent aux médias la possibilité de mettre un visage humain sur le journalisme qu’ils produisent. Les lecteurs — “même ceux qui vous détestent” — sont prêts à débattre avec un journaliste, alors qu’ils ne feraient que brandir leur poing devant l’institution. » (Manuel de journalisme web, p. 290)

Mark Briggs décrit cela comme l’augmentation du capital social du journaliste. En partageant davantage, en s’ouvrant à la conversation avec les lecteurs, le journaliste acquiert une plus grande estime de la part de la société et peut ainsi augmenter son audience.

Pour démarrer

« Visitez plusieurs sections d’un site web. Déterminez quelle section offre les meilleurs titres pour les lecteurs et les robots. Réécrivez les titres qui doivent l’être.

Sélectionnez trois sites web à titre d’exemple, et saisissez des mots-clés que vous utiliseriez si vous cherchiez ces sites dans trois moteurs de recherche différents. Par exemple, tapez « actualité Paris » et vérifiez si Le Parisien apparaît dans la liste des résultats.

Choisissez un site Web et regardez à combien de réseaux sociaux il participe activement. »

(Mark Briggs, Manuel de journalisme web, p. 293)

Du journalisme papier au journalisme web

Conclusion de “Manuel de journalisme web” de Mark Briggs

Une lecture riche d’enseignements 

Ce livre fourmille littéralement de conseils, de réflexions et de trucs et astuces directement issus du terrain. Il conviendra parfaitement aux novices, puisque tous les concepts, des plus simples aux plus complexes, y sont patiemment expliqués. Lorsque l’auteur ne peut pas approfondir un sujet, il prend soin de fournir au lecteur des liens vers des sites de référence.

En outre, Mark Briggs donne également la parole aux experts du journalisme web. Dans chaque chapitre, un professionnel de la vidéo, du storytelling ou des réseaux sociaux s’exprime sur ce qu’il connaît le mieux.

Progressivement, on entre réellement dans un nouveau monde : celui où il devient possible, pour chacun d’entre nous, de devenir un journaliste web ou au moins un amateur éclairé, participant à la révolution du journalisme participatif et du crowdsourcing.

Ce qu’il faut retenir de ce voyage dans le nouveau monde du journalisme

Il y a vraiment beaucoup trop d’informations fournies dans ce livre pour les synthétiser en quelques points. Retenez surtout que, si le thème vous intéresse, vous pourrez aller et venir dans ce texte pour vous former pas à pas à ce beau métier.

Même si on ne peut le résumer en quelques mots, quelques formules ou affirmations de base de l’ouvrage frappent et méritent d’être retenues. Gardez notamment à l’esprit que le journaliste web n’a pas à troquer ses valeurs contre le marketing digital. Au contraire, et c’est là un engagement fort de Mark Briggs, le journalisme ouvre de nouvelles portes à un journalisme plus intelligent, plus direct et plus transparent.

Points forts et points faibles du livre Manuel de journalisme web

Points forts 

  • Le style est clair et didactique.
  • Il y a énormément d’exemples et d’images.
  • On a envie, grâce à lui, de mettre les mains dans le cambouis !

Point faible

  • Quand on veut dire beaucoup, on ne peut pas toujours être très précis, et on doit donc parfois prendre quelques raccourcis. 

Ma note :

Le petit guide pratique du livre Manuel de journalisme web de Mark Briggs

La raison fondamentale pour laquelle Mark Briggs a écrit le livre « Manuel de journalisme web « .

Mark Briggs a écrit le « Manuel de journalisme web » pour aider les journalistes à comprendre les compétences et les techniques nécessaires pour réussir dans un environnement de médias en ligne en évolution rapide. Son objectif principal étant de fournir un guide pratique pour aider les professionnels de l’information à naviguer dans le monde numérique et à créer des contenus pertinents et engageants pour leur public en ligne.

Foire Aux Questions (FAQ) du livre « Manuel de journalisme web” de Mark Briggs

1. Comment le public a-t-il accueilli le livre « Manuel de journalisme web” de Mark Briggs ?

Le livre « Manuel de journalisme web » de Mark Briggs a été bien accueilli par le public, en particulier par les journalistes en herbe et les étudiants en journalisme.

2. Quel est l’impact du livre « Manuel de journalisme web » de Mark Briggs ?

Le livre « Manuel de journalisme web » de Mark Briggs a eu un impact significatif en aidant les journalistes à s’adapter aux médias en ligne et à améliorer leur pratique.

3. À qui le livre « Manuel de journalisme web » de Mark Briggs est-il destiné ?

Le livre « Manuel de journalisme web » de Mark Briggs est destiné aux journalistes et aux étudiants en journalisme qui cherchent à améliorer leur pratique en ligne.

4. Comment améliorer l’expérience de lecture en ligne pour ses lecteurs ?

Pour améliorer l’expérience de lecture des lecteurs, l’auteur conseille d’utiliser des titres informatifs, des sous-titres et des images, des phrases courtes et des liens pertinents.

5. Comment augmenter le trafic de son site web d’actualités selon Mark Briggs ?

L’auteur recommande d’optimiser le contenu pour les moteurs de recherche, d’utiliser les médias sociaux, les newsletters et les notifications push pour atteindre le public.

Bonnes pratiques du web journalisme vs Erreurs à éviter

Bonnes pratiquesErreurs à éviter
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Qui est Mark Briggs ?

Mark Briggs : Auteur du livre Manuel de journalisme web.

Mark Briggs est un auteur, conférencier et consultant en médias numériques. Après avoir obtenu son diplôme de journalisme à l’Université de Washington, il a travaillé en tant que journaliste pour plusieurs journaux avant de se tourner vers le journalisme en ligne. Il a été directeur de la publication en ligne de la Tacoma News Tribune et a contribué à la création de plusieurs sites web d’information en ligne.

En plus de son livre « Manuel de journalisme web », il a également écrit « Journalisme mobile » et a été conférencier dans de nombreuses conférences sur les médias numériques et le journalisme. Briggs est connu pour sa passion pour l’innovation en journalisme et son engagement envers la formation des journalistes à l’ère numérique.

Avez-vous lu “Manuel de journalisme web” de Mark Briggs ? Combien le notez-vous ?

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