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Antifragile

antifragile Les bienfaits du désordre Nassim Nicholas Taleb

Résumé de « Antifragile : les bienfaits du désordre » de Nassim Nicholas Taleb : le best-seller de l’un des intellectuels les plus sulfureux des États-Unis, ancien trader et universitaire rebelle qui préfère la pratique à la théorie et l’incertitude à l’analyse rationnelle des risques — êtes-vous vraiment prêt à le suivre ?

Par Nassim Nicholas Taleb, 2013, 359 p.

Titre original : « Antifragile : Things That Gain from Disorder », 2012.

Chronique et résumé de « Antifragile » de Nassim Nicholas Taleb

Quelques mots sur Nassim Nicholas Taleb et son œuvre

Nassim Nicholas Taleb (1960-) est un ancien trader d’options et un statisticien de renom. C’est à partir de son expérience dans la finance qu’il a commencé à écrire.

Antifragile est le quatrième livre de sa série Incerto, qui se compose par ailleurs de :

  • Le hasard sauvage (Fooled by Randomness) ;
  • Le cygne noir (The Black Swan) ;
  • Le lit de Procuste (The Bed of Procrustes) ;
  • Jouer sa peau (Skin in the Game), qui est le cinquième et dernier ouvrage de la série.

Tout au long de cette série de livres, Nassim Nicholas Taleb aborde les thématiques du risque et de l’incertitude. Il s’intéresse au hasard et à ce qui provoque les événements inattendus, à la fois aux niveaux économique, politique et social. 

Son concept le plus connu est celui de « cygne noir ». C’est un concept qui désigne les événements rares et inattendus qui peuvent avoir un impact positif sur le monde, y compris les marchés financiers. 

Avec Antifragile, Nassim Nicholas Taleb approfondit sa critique des principales théories du risque. Selon lui, celles-ci sont basées sur des présuppositions erronées quant à la nature de l’incertitude et du hasard.

Contrairement à la pensée dominante, l’auteur invite à penser ces caractéristiques (le hasard et l’incertitude) comme des caractéristiques positives. Le livre Antifragile cherche à démontrer plus précisément ce point.

Nassim Nicholas Taleb commence par définir « l’antifragilité », un concept qu’il forge par opposition à la fragilité. Selon lui, l’antifragilité est la propriété des systèmes qui bénéficient du désordre et de l’incertitude. 

À noter : un système, ici, peut désigner aussi bien un individu qu’une organisation (une entreprise, par exemple), une institution sociale ou un écosystème naturel.

Le cygne noir, concept important qui mène à l'idée de devenir antifragile.

Prologue

Reprenons donc l’idée centrale :  un système antifragile n’est pas seulement capable de s’adapter au stress, mais aussi de s’améliorer à partir de lui.

Au contraire, la fragilité est la propriété d’un système qui est lésé par les facteurs de stress et l’incertitude. Pourtant, étrangement, aucun antonyme n’existe pour ce mot… 

En effet, ni la résilience ni la robustesse ne peuvent définir l’exact contraire de la fragilité (nous verrons pourquoi au premier chapitre).

L’auteur considère que notre monde contemporain est trop axé sur la minimisation des risques et l’évitement des cygnes noirs négatifs, c’est-à-dire des événements imprévisibles aux conséquences néfastes. 

Il suggère que nous devrions plutôt nous concentrer sur la création de systèmes antifragiles. Ceux-ci sont capables de tirer parti des cygnes noirs positifs : les événements improbables qui apportent du bien. 

Livre I — L’antifragile : une introduction

Chapitre 1 — Entre Damoclès et L’Hydre 

N. N. Taleb explique comment le terme « antifragile » est né. Il ne trouvait pas de mot pour évoquer l’idée principale qui lui était venue peu à peu au cours de la rédaction de ses livres. 

En cherchant dans les dictionnaires de nombreuses langues, il s’est rendu compte que le mot « fragile » n’a pas de contraire direct. Des mots comme « résilient » ou « robuste » ne définissent qu’une forme de “neutralité” par rapport au stress, mais pas l’antifragilité elle-même. 

En effet, ce qu’il cherche à définir, c’est un système ou un objet qui nécessite l’adversité, le mal, le stress pour devenir plus fort. 

Cette réflexion conduit l’auteur a proposé ce qu’il nomme la Triade, qui est composée de 3 concepts :  

  1. Fragile = qui fait référence à des choses qui se cassent facilement.
  2. Robuste = qui restent les mêmes même lorsqu’elles sont exposées au stress. 
  3. Antifragile = qui bénéficient réellement du stress et de l’incertitude. 

Afin d’illustrer ce dernier concept, il raconte le mythe de l’Hydre. Dans la mythologie grecque, l’Hydre une sorte de serpent géant aux multiples têtes : lorsqu’un guerrier lui en coupe une, deux repoussent !

Chapitre 2 — Surcompensation et réaction excessive dans tous les domaines

Nassim Nicholas Taleb met ensuite l’accent sur la dichotomie entre la surcompensation et la surréaction. Il s’agit de deux formes de réponses à apporter aux aléas. 

La surréaction consiste à se focaliser sur les éléments négatifs qui nous surviennent ou peuvent nous survenir. En conséquence, nous n’osons plus agir ; nous sommes fragiles. 

À l’inverse, la surcompensation consiste à apprendre à transformer les coups durs en événements positifs. Cette logique nous conduit à l’antifragilité.  

Au sein des écosystèmes naturels, la vie abonde et se répète à foison. Cette “prodigalité” (abondance) est la clé qui permet de gérer les crises et de se développer malgré — ou grâce — à elles. En somme, la nature nous offre plein d’exemples de surcompensation.

Il peut en aller de même dans le domaine intellectuel, pour peu que ceux qui portent leurs idées le fassent avec courage. En effet, les critiques ou les volontés de soumettre un livre à la censure peuvent renforcer la volonté de les publier et en améliorer la qualité. 

Chapitre 3 — Le chat et la machine à laver 

Les systèmes vivants sont largement capables de gérer l’impact des facteurs de stress externes qu’ils subissent. 

N. N. Taleb souligne que le défaut d’autoréparation vient souvent d’un nombre insuffisant de facteurs de stress ou d’un manque de temps de récupération.

Autrement dit : moins nous nous habituons à recevoir des coups durs et moins nous sommes capables de les supporter.

Le propre des systèmes complexes est d’être capable de s’autoréparer en faisant face à des épisodes de stress. 

Mais que dire du stress accru des sociétés modernes ? Nous le gérons mal. En fait, ce stress chronique génère de lourdes conséquences :

  • Recherche à tout prix du confort ;
  • Privilège du “tourisme” (partout chez soi) plutôt que la “flânerie” (un concept qu’affectionne l’auteur et qui désigne le fait de se promener sans but prédéfini) ;
  • Incapacité à se remettre en question ;
  • Etc.

C’est un cercle vicieux : plus nous sommes stressés, plus nous voulons du calme. Or, plus nous obtenons de la tranquillité, et plus nous sommes faciles à “stresser”.

Chapitre 4 — Ce qui me tue renforce les autres

Le livre 1 se termine par l’introduction du concept d’ »hormèse ». 

Qu’est-ce que c’est que cela ? Ce phénomène consiste à créer de petites doses de stress afin d’entraîner le système à obtenir des résultats bénéfiques.

L’auteur soutient que les systèmes vivants complexes se sont développés comme cela au cours de l’évolution. 

Au niveau individuel et social, nous pouvons selon lui devenir plus antifragiles en nous exposant à des doses contrôlées de facteurs de stress, tels que les douches froides ou le jeûne intermittent

Taleb donne ensuite des exemples d’hormèse dans 2 domaines en particulier :

  • La médecine ;
  • L’économie. 

Au niveau médical, il met notamment en garde contre l’utilisation excessive d’antibiotiques, qui peut conduire au développement de bactéries résistantes et nous rendre finalement plus faibles qu’au départ.

La modernité et la fragilité

Livre II — La modernité et le déni de l’antifragilité

Chapitre 5 — Le souk et l’immeuble de bureaux

Selon Nassim Nicholas Taleb, le hasard n’a rien d’un concept négatif. Pour lui, l’élimination pure et simple du hasard engendrerait une plus grande fragilité.

Par exemple, les artisans (vous pouvez également penser aux freelances) et les petites entreprises bénéficient de la variabilité — du hasard — parce que les changements les obligent à s’adapter constamment, à être attentifs et à apprendre de leur environnement. 

Les nombreuses petites erreurs que vous faites en tant qu’artisan ou travailleur indépendant vous fournissent des informations précieuses. Pour l’auteur, cela signifie que la technique (artisanat et savoir-faire) est plus importante que la connaissance livresque ou scolaire. 

L’auteur introduit également les concepts de « Mediocristan » et « Extremistan », qui sont deux types de hasard :

  • Le Médiocristan peut créer des variations importantes, mais il est neutralisé par les grands nombres. C’est la fluctuation qui prime.
  • L’Extremistan survient dans un environnement qui semble stable, et lorsque c’est le cas ce peut être une catastrophe. Nous ne sommes pas dans la fluctuation, mais dans le sursaut brutal.

Chapitre 6 : Dites-leur que j’aime (dans une certaine mesure) le hasard 

L’écrivain considère que les variations — les changements dans votre environnement, souvent subis comme des “risques” ou des “hasards malheureux” — sont en réalité des “purges” qui nous aident à grandir. 

Ces événements sont comme de petits feux de forêt qui nettoient périodiquement les éléments les plus fragiles et inflammables de votre être. Il est assez difficile de planifier artificiellement ces épisodes, car ils peuvent avoir l’effet contraire à celui désiré.

Toutefois, les sociétés anciennes ont développé des moyens et des astuces sophistiqués pour exploiter le hasard. C’est le cas des divinations, par exemple. 

À l’opposé de l’histoire, la modernité correspond à l’extraction systématique des risques et du hasard. Cette façon systématique de vouloir en finir avec l’incertitude pourrait nous faire courir à notre perte.

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Chapitre 7 — L’interventionnisme naïf

Nassim Nicholas Taleb aborde ensuite les dangers de l’interventionnisme naïf et de la surintervention dans divers domaines de la vie. 

En voulant intervenir à tout prix pour sécuriser notre environnement, nous épuisons les ressources naturelles, mentales et économiques. Ces efforts créent souvent des conséquences imprévues qui sont souvent négatives.

Toutefois, l’auteur souligne également les bénéfices que nous pouvons tirer de la limite des facteurs de stress et du contrôle des risques dans certains domaines de la vie. Dans certains domaines tels que la conduite, par exemple, il est important de limiter le danger. 

Parmi les nombreux thèmes abordés, Nassim Nicholas Taleb discute aussi de la procrastination. Plutôt que de la considérer comme une maladie, nous devrions l’envisager comme un mécanisme de défense naturel !

Enfin, il met en garde contre le “big data” et l’amoncellement de données qui peuvent causer une confusion généralisée des esprits et un repli sur soi.

Chapitre 8 — La prédiction, enfant de la modernité

L’obsession moderne pour la prédiction est, selon lui, une mauvaise idée. Pourquoi ?

Car l’avenir est intrinsèquement imprévisible. En fait, les tentatives de le prédire conduisent souvent à des erreurs qui se muent en échecs. 

Il est préférable de comprendre qu’il y a des risques et des incertitudes inhérents à toute situation, sans pour autant chercher à tout prévoir. 

Ce qu’il faut apprendre à reconnaître, c’est donc la « zone du cygne noir », à savoir les limites de la connaissance et de la prédiction. Quelle que soit la sophistication des données et des statistiques dont nous disposons, nous ne parviendrons jamais à évacuer complètement l’incertitude.

Livre III Une vue non prévisionnelle du monde

Chapitre 9 — Gros Tony et les « Fragilistas »

L’argument central de Nasim Nicholas Taleb consiste à dire que s’appuyer sur des prévisions conduit à l’illusion de comprendre les probabilités. 

Il introduit également le concept de richesse non linéaire. C’est-à-dire ? Qu’au-delà d’un certain point, l’excès de richesse peut devenir un lourd fardeau qui crée des complications et des inquiétudes sans fin. 

L’auteur présente également deux écoles de pensée et deux types de réaction face à la crise (de 2008). Il les personnalise avec deux protagonistes : 

  1. D’un côté, Nero Tulip, grand lecteur de philosophie, sérieux et discipliné, mais original et curieux. Il plaide pour avertir les gens de leurs erreurs (prévision).
  2. De l’autre, « Gros Tony », être social et intuitif, de forte corpulence, adorant manger dans des restaurants italiens. Il refuse toute notion d’avertissement et vit dans l’instant (antifragilité). 

À travers cette opposition, l’auteur souhaite mettre en évidence qu’il est impossible de s’appuyer uniquement sur des faits et des prévisions pour agir et décider.

En fait, les personnes qui cherchent à prévenir le danger à tout prix se rendent fragiles par rapport aux erreurs de prévision et peuvent être amenés à prendre plus de risques que nécessaire.

À l’inverse, les personnes antifragiles repères les fragilités et parient sur leur effondrement. Elles acceptent de vivre dans l’incertitude, mais sont attentives à la survenue des cygnes noirs et sont capables, le moment venu, d’agir efficacement.

Chapitre 10 — Les hauts et les bas de Sénèque 

N. N. Taleb examine également la philosophie de Sénèque, philosophe stoïque et homme d’État romain. 

L’accent mis par Sénèque sur l’autonomie et l’importance de faire face à l’adversité peuvent être utiles pour construire l’antifragilité. 

Toutefois, l’auteur critique également certains aspects de cette philosophie. Plus généralement, il met en garde contre le fait de ne prendre qu’une seule philosophie — ou perspective sur l’existence — comme vérité ultime.

Chapitre 11 — N’épousez jamais la Rock Star  

Nassim Nicholas Taleb se concentre ensuite sur la propriété de fragilité. Celle-ci est liée à la routine et à un concept économique nommé “la dépendance au sentier”, à savoir l’idée que nous ne changeons plus de route — ou de technologie — une fois que celle-ci a été adoptée, même si celle-ci n’est pas la plus efficace. 

Il souligne également que les personnes fragiles préfèreront donner la priorité à la survie plutôt qu’au succès (ou qu’ils identifieront les deux). Pourquoi ? Afin de réduire le risque de rupture et de choc imprévu. 

Toutefois, elles chercheront à sortir de ce cadre trop rassurant de temps à autre en prenant des risques mesurés.

Pour illustrer cette idée, il prend le cas suivant (qui donne son titre au chapitre) : la personne qui choisit d’épouser une personne ennuyeuse, tout en se livrant en secret à une relation (réelle ou fantasmée) avec une rock star.

La rock star comme exemple d'antifragilié

Livre IV — Optionalité, technologie et intelligence de l’antifragilité

Chapitre 12 — Les raisins mûrs de Thalès 

N.N. Taleb ouvre le livre 4 en discutant du concept d’options (au sens financier) et de leur rôle dans l’antifragilité. La volatilité de ces « produits dérivés » a été un apprentissage précieux pour l’auteur.

En substance, les options sont considérées comme un vecteur d’antifragilité qui offre liberté et indépendance financière, permettant aux individus de prendre des décisions basées sur des résultats favorables attendus, plutôt que sur un résultat moyen. 

De plus, l’auteur soutient que les options sont un substitut à la connaissance et qu’elles peuvent permettre aux individus d’être « stupides » tout en obtenant de très bons résultats. 

En fait, les options bénéficient de la variabilité et des erreurs à faible coût, ce qui signifie que la volatilité et la variabilité rapportent des avantages, alors qu’une prédiction trop importante et une aversion au gain nuisent à long terme. 

Nassim Nicholas Taleb conclut le chapitre en mettant l’accent sur le rôle de la prise de risque dans le cadre de la finance, mais il distingue cette forme d’activité de la loterie, par exemple (qui ne repose que sur une simple acceptation du risque, mais qui n’engage pas vraiment ceux qui s’y adonnent).

Enfin, l’auteur rappelle que, même lors de l’Empire romain, qui représente la quintessence du pouvoir politique, celui-ci s’appuyait davantage sur le bricolage que sur la raison.

Chapitre 13 — Apprendre aux oiseaux à voler 

L’auteur soutient que les innovations pratiques créent les théories — et non l’inverse. Il dit que les découvertes les plus importantes sont souvent simples et évidentes, mais difficiles à comprendre par des théories compliquées. 

Par ailleurs, il souligne que, souvent, ce qui est le plus important ne peut être révélé que par la pratique, et que chaque nouvel essai et nouvel échec fournit des informations précieuses. 

D’autre part, il distingue entre deux types de connaissances :

  1. L’une acquise par la pratique et l’apprentissage ;
  2. L’autre par le biais du milieu universitaire et des connaissances scientifiques. 

Il soutient que le milieu universitaire a tendance à ignorer le processus alternatif de bricolage aléatoire, d’heuristique et de pratique. Par ailleurs, la différence importante entre la théorie et la pratique réside dans le maintien de la séquence d’événements dans la mémoire. 

Nassim Nicholas Taleb met l’accent, à nouveau, sur la capacité que nous avons à choisir notre propre histoire et à apprendre de nos expériences, quel que soit notre parcours académique.

C’est à peu de choses près la thèse défendue dans Tout le monde n’a pas la chance de rater ses études.

Chapitre 14 — Lorsque deux choses ne sont pas la « même chose »  

N. N. Taleb soutient ensuite que les compétences pratiques ne peuvent pas être assimilées aux compétences verbales. Les praticiens qui réussissent n’ont pas nécessairement la capacité de transformer leurs idées en récits élégants. 

Il explique que l’optionnalité (au sens de la capacité pratique à prendre des risques en se fondant sur l’antifragilité) est fondamentalement prométhéenne, ou innovante. Par contraste, les récits (ou théories) sont épiméthéens (liés au dieu des excuses).

Seule l’optionnalité est la clé des incursions dans l’avenir ; les récits sont tournés vers le passé.

Nassim Nicholas Taleb suggère également que la sagesse acquise grâce à l’expérience empirique, telle que celle de sa grand-mère, est supérieure à celle obtenue grâce à l’éducation formelle.

Chapitre 15 — L’Histoire écrite par les perdants 

L’histoire, soutient-il, est écrite par ceux qui ont du temps pour le faire ou un poste académique protégé. Ce sont bien souvent des personnes qui n’ont pas été praticiens avant et ne connaissent donc pas la réalité du terrain. Il prend en particulier l’exemple de la finance, qu’il connaît bien.

Voici ce que dit en substance Nassim Nicholas Taleb : les connaissances formelles et universitaires sont souvent des « vols » faits aux praticiens.

Malheureusement, ce qui a été volé est transformé. Généralement, c’est transformé en théorie, puis « refourgué » à de nouveaux praticiens qui feront moins bien avec cela que s’ils avaient suivi directement les méthodes pratiques de leurs ainés.

Cela va même plus loin : certains professeurs d’université revendiquent la paternité de techniques utilisées depuis longtemps par les financiers « pratiques ». 

De façon plus générale, la théorie vient toujours après. Pour l’auteur, qui s’appuie sur différents comptes rendus et travaux, cela apparaît clairement dans des domaines aussi variés que :

  • La mécanique ;
  • La cybernétique ;
  • L’architecture ;
  • La médecine ;
  • Et finalement toutes les technologies et la révolution industrielle. 

Encore une fois, le bricolage, le système d’essai-erreur empirique, est premier, à la fois sur le plan réel et sur le plan de l’efficacité. La théorie est seconde : elle est créée après la pratique empirique et a moins d’efficacité qu’elle.

Chapitre 16 — Une leçon de désordre 

L’auteur soutient que le bon type de rigueur nécessite le hasard, le désordre, l’incertitude et la découverte de soi. Mieux vaut une bibliothèque privée et beaucoup de temps pour flâner et découvrir le monde que des cartes toutes faites et des écoles qui vous disent ce qu’il faut apprendre.

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Il affirme le besoin de devenir autodidacte :

« Seuls les autodidactes sont libres. Et pas seulement dans le domaine scolaire — je parle de ceux qui « démarchandisent », « détouristifient » leur vie. »

(Antifragile, Chapitre 16)

Pour Nassim Nicholas Taleb, les essais et les erreurs sont la forme ultime de liberté. Sans eux, pas d’aventure. Même les épisodes quasi traumatiques donnent de la saveur à la vie. 

L’auteur affirme aussi qu’une grande partie de ce que les autres savent ne vaut pas la peine d’être connu. Mieux vaut développer sa propre ligne de savoir, développer ses propres expériences et compétences uniques ! 

En fin de compte, l’acceptation du désordre et de l’incertitude n’est pas seulement le moyen d’agir plus efficacement ; c’est aussi le meilleur moyen de vivre une existence plus épanouissante et plus significative.

Chapitre 17 — Gros Tony débat avec Socrate

Nassim Nicholas Taleb poursuit son ouvrage par une discussion de la philosophie de Socrate. 

Socrate, le célèbre philosophe grec, cherchait à comprendre la nature essentielle des choses en posant des questions à ses semblables. Il leur montrait que leurs concepts étaient peu clairs et qu’ils avaient besoin de la philosophie pour acquérir un savoir véritable.

À l’inverse, Gros Tony se concentre sur l’exposition et les conséquences « naturelles » des actions. Au lieu de rechercher le vrai, il recherche les récompenses.

« Les philosophes parlent de ce qui est vrai et de ce qui est faux. Dans la vie, les gens parlent des conséquences, du fait d’être exposé et des répercussions que cela a (des risques et des récompenses), et donc de fragilité et d’antifragilité. Et il arrive que les philosophes, les penseurs et autres analyses confondent la Vérité avec les risques et les récompenses. »

(Antifragile, Chapitre 17)

L’auteur soutient qu’il est plus important de sentir et de savoir jauger les conséquences (les avantages et les préjudices qui résultent d’une action), plutôt que de comprendre la « vérité » ou la « fausseté » de quelque chose. 

En outre, il affirme que l’éducation dans les universités prestigieuses est comparable à la recherche de luxe aujourd’hui : certaines personnes veulent un diplôme d’Harvard comme ils voudraient un sac Vuitton.

Tout d’abord, ce phénomène est pour lui une « arnaque », car il oblige la classe moyenne à dépenser énormément d’argent pour un enseignement qui, au fond, n’est pas à la hauteur.

Cela étant dit, il considère que ce type de pratique ne peut pas durer très longtemps. Selon lui, ce type d’institution s’effondrera un jour ou l’autre en raison de sa fragilité intrinsèque.

Livre V — Le non linéaire et… Le non linéaire 

Nassim Nicholas Taleb raconte comment il en est venu à travailler sur le thème de l’antifragilité. Tout a commencé pour lui avec une réflexion sur la non-linéarité (le fait que les réponses aux questions « ne vont pas en ligne droite »).

Dans les années 90, il décide d’arrêter son métier de trader et de se consacrer tout entier à la rédaction d’un ouvrage sur ce thème qui le fascine. Durant deux ans, il écrit ce qui deviendra son tout premier ouvrage : Dynamic Hedging.

Autre fait autobiographique important pour l’auteur : il choisit de se retirer de la vie publique à la fin des années 2000, après la crise financière. Pourquoi ? Car il en a assez de devoir répondre aux demandes des médias. il préfère flâner et penser aux problèmes qui l’intéressent.

Or, cela a reboosté sa créativité :

« Quand je suis parvenu à reprendre le contrôle de mon emploi du temps et de mon cerveau, que j’ai été guéri des blessures qui m’avaient profondément meurtri, que j’ai appris à me servir des fonctions de filtrage et d’autosuppression des mails, et que ma vie a recommencé, Dame Fortune m’a apporté deux idées, me faisant me sentir très bête, car je me suis aperçu que je les portais en moi depuis toujours. »

(Antifragile, Partie V)

Nous allons voir quelles sont ces deux idées dans les deux chapitres qui suivent.

Chapitre 18 — De la différence entre une grosse pierre et mille cailloux

Il utilise l’illustration de la différence entre un millier de cailloux et une grosse pierre de poids équivalent pour expliquer le lien entre fragilité et non-linéarité.

Selon lui, « le préjudice que les chocs causent à ce qui est fragile augmente en proportion de leur intensité (jusqu’à un certain point) ».

Pour comprendre, prenons deux exemples cités par l’auteur :

  • « Boire sept bouteilles de vin (du Bordeaux) en une seule fois, puis de l’eau purifiée avec un zeste de citron les six jours suivants est plus nocif que boire une bouteille de vin par jour pendant sept jours (répartie en deux verres par repas). Chaque verre supplémentaire vous fait plus de mal que le précédent, votre système présente donc une fragilité à la consommation d’alcool. »
  • « Sautez d’une hauteur de 10 m multiplie par plus de dix les dommages causés par le fait de sauter de 1 mètre — en fait, dix mètres semble être la hauteur à partir de laquelle on risque la mort si l’on fait une chute libre. »

Ce qu’il faut voir, c’est que l’augmentation de l’intensité du risque, pour les systèmes fragiles, est non linéaire ou asymétrique.

Ou pour le dire plus simplement en inversant le propos : ce qui est fragile résiste beaucoup mieux aux petits chocs répétés qu’aux chocs importants qui n’arrivent qu’une fois.

Et c’est l’inverse qu’il faut dire de l’antifragilité. « S’agissant de l’antifragile, les chocs procurent plus de bénéfices (soit moins de dommages) à mesure que leur intensité augmente (jusqu’à un certain point) ».

Le système antifragile recherche donc la volatilité — le hasard et l’incertitude — pour croître.

Revenons à la différence entre un millier de cailloux et une grande pierre de poids équivalent. Le premier est plus antifragile parce qu’il peut absorber les chocs sans se briser en morceaux.

Mieux vaut être un sac de cailloux. Surtout aujourd’hui, car les effets du cygne noir augmentent dans la société moderne et mondialisée, toujours plus complexe et interdépendante.

Chapitre 19 — L’inverse de la pierre philosophale

Tout au long de ce chapitre, l’auteur est très technique dans sa description de ce qu’il appelle la « pierre philosophale », ou biais de convexité. Ces concepts aident à expliquer la nature des événements et des systèmes non linéaires. 

Nassim Nicholas Taleb souligne notamment l’importance de la collaboration comme moyen d’atteindre l’antifragilité. 

Mur et plante : comment devenir antifragile ?

Livre VI — Via negativa

Il n’est pas facile de parler des choses qui nous entourent. En fait, notre langage capte bien peu de réalités. Et cela va même plus loin : plus une réalité est puissante, et plus il est difficile de l’exprimer.

La via negativa est le nom latin d’une forme de théologie négative qui cherche à contourner ce problème en évoquant ce que Dieu n’est pas, plutôt qu’en disant ce qu’il est (ce qui est, selon eux, impossible à faire avec le langage humain).

Il en va à peu près de même dans la vie de tous les jours, à un autre niveau bien sûr. En fait, au lieu de donner des conseils positifs (ou d’en recevoir), il est préférable de se rappeler que c’est par l’évitement et la négation (ou la soustraction) que nous pouvons réussir à faire quelque chose.

Par exemple : c’est en ne perdant pas que vous gagnerez aux échecs (c’est-à-dire en résistant aux assauts de vos adversaires) et c’est en apprenant ce qu’il faut éviter que vous resterez en vie plus longtemps.

À sa manière, cette philosophie rejoint celle, plutôt à la mode, du « Moins, c’est plus », que vous pouvez retrouver dans le minimalisme notamment. C’est aussi — selon Nassim Nicholas Taleb — l’une des origines du principe 80/20 de Vilfredo Pareto.

Voyons comment décliner cette idée dans les chapitres qui suivent.

Chapitre 20 — Temps et fragilité

Nassim Nicholas Taleb explore la relation entre le temps et la fragilité. Il soutient que l’antifragilité profite du temps. Celui-ci renforce le système antifragile, tandis que la durée nuit à la fragilité (elle détruit ce type de système.

Commencez par faire un exercice. Pensez à l’avenir. Probablement, vous allez tenter d’y ajouter des choses (des innovations, etc.).

Or, dit l’auteur, vous devriez procéder d’abord en sens inverse : qu’est-ce qui ne sera plus là ? Vous aurez une vision plus claire du futur si vous commencez par supprimer les éléments du présent qui sont fragiles et qui ne tiendront pas le coup. 

Seul ce qui est résistant et même antifragile résistera au passage du temps, qui consume tout.

L’écriture et la lecture, par exemple, ont survécu jusqu’à aujourd’hui et il est probable que ces technologies survivent dans les siècles à venir. 

L’auteur accentue également la différence entre les articles périssables et non périssables. Il note que la robustesse d’un article est proportionnelle à sa durée de vie. 

En résumé, N. N. Taleb a la conviction que notre monde est peuplé de secrets que seuls la pratique et le temps peuvent révéler. Cela signifie aussi qu’il est dangereux de rejeter des institutions ou des réalités (comme la religion, par exemple) qui existent depuis longtemps.

Chapitre 21 — Médecine, convexité et opacité

Ce chapitre examine les défauts de l’industrie médicale et traite de l’importance de comprendre les risques dans les systèmes complexes. 

Nassim Nicholas Taleb soutient que les techniques médicales ne devraient être utilisées que lorsque le gain de santé dépasse visiblement son préjudice potentiel.

Par ailleurs, il affirme que de nombreuses maladies ont historiquement résulté de notre volonté de confort. 

Pour l’auteur, il importe de prendre plus de risques avec les personnes considérées comme en danger. Par ailleurs, il encourage le regroupement de patients très malades et moins malades. 

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Parmi d’autres exemples, N. N. Taleb critique l’hypothèse selon laquelle la métrique « cholestérol » équivaut de manière transparente ou linéaire à la santé.

Il considère aussi que certains remèdes tels que les statines, les injections d’insuline pour les diabétiques de type II et l’hygiène deviennent nocifs au-delà d’un certain point, car elles augmentent notre fragilité.

Chapitre 22 — Vivre longtemps, mais pas trop

Nassim Nicholas Taleb remet en question l’hypothèse selon laquelle tous les traitements médicaux nous font vivre plus longtemps. 

Par exemple, il fait valoir que des facteurs sociétaux, tels que l’application de la loi, ont sans doute contribué davantage à l’augmentation de l’espérance de vie que les progrès scientifiques. 

Par ailleurs, il suggère que « la « poursuite du bonheur » n’est pas équivalente à « l’évitement du malheur » ». Conformément à sa pensée de la via negativa, il plaide pour la seconde. 

Sur le plan de la santé et du régime alimentaire, il plaide pour une restriction calorique. C’est selon lui le meilleur moyen de prolonger la vie humaine ; il prône également l’élimination ou la diminution des irritants (comme le café, l’alcool, etc.) pour augmenter la santé personnelle. 

N. N. Taleb revient en particulier sur l’intérêt du jeûne et considère que « les religions avec des jeûnes rituels ont plus des réponses que ceux qui les prennent trop au pied de la lettre ». 

Enfin, l’auteur conclut ce chapitre et cette partie sur l’idée que l’antifragilité de quelque chose provient de la mort de ses parties. A contrario, des idéologies nouvelles qui veulent rendre l’homme immortel, comme la théorie de la singularité défendue par Ray Kurzweil entre autres, le révulsent profondément.

Livre VII — L’éthique de la fragilité et de l’antifragilité

« Venons-en maintenant à l’éthique. En situation d’opacité et dans la toute nouvelle complexité du monde, des gens peuvent dissimuler des risques et porter préjudice à autrui sans que la loi parvienne à les coincer. L’iatrogenèse a des conséquences à la fois différées et visibles. Il est difficile de voir les liens de cause à effet, de comprendre vraiment ce qui se passe. »

(Antifragile, Livre VII)

L’iatrogenèse, en pharmacie, désigne les effets indésirables consécutifs à la prise d’un ou plusieurs médicaments. De façon plus générale, l’auteur désigne par là les effets indésirables de nos manières « modernes » d’agir, qui privilégient la fragilité et la prévision.

Comment agir autrement ? Comme nous allons le voir, l’auteur insiste sur l’importance de « mettre sa peau en jeu ».

Chapitre 23 — Mettre sa peau en jeu  : l’antifragilité et l’optionnalité aux dépens des autres

L’auteur commence par rappeler que, souvent, les actions ont des effets asymétriques : elles profitent à certains et nuisent à d’autres. Or, aujourd’hui, cet écart s’accroît et il est de plus en plus facile de rechercher son bien-être sans se préoccuper des effets négatifs que cela entraîne.

Pourtant, Nassim Nicholas Taleb souligne l’importance de prendre des risques pour les autres. C’est ce que nous appelons « héroïsme » et qui était une valeur clé des sociétés anciennes. Celles-ci valorisaient au plus haut point les personnes capables de prendre des risques pour autrui. 

Cependant, dans le monde moderne, il existe un tel fossé entre :

  • Savoir et faire ;
  • Et loi et éthique ;

Que la lâcheté est devenue un poison qui fragilise tout l’ordre social.

Nassim Nicholas Taleb suggère que nous devrions tous, quelle que soit notre profession (scientifique, journaliste, financier), réapprendre à mettre notre corps et notre âme en jeu dans nos actions.

Plus loin dans le chapitre, il discute des différences entre l’artisanat et les grandes entreprises. Il s’étonne notamment que des firmes telles que Coca-Cola ou Pepsi ne soient pas mises en danger de la même façon que l’industrie du tabac.

Enfin, il fait une critique virulente du marketing et de la publicité qui ne manque pas d’intérêt ! Selon lui, cette pratique n’est pas éthique, car elle enrobe l’information pure de mensonges et d’exagérations, de vantardise sans honneur.

Il distingue 3 niveaux d' »infraction » :

  • Bénigne = autopromotion ridicule qui finit par porter préjudice à l’entreprise (ou à la personne) elle-même ;
  • Plus grave = dissimulation de défauts des produits/services ;
  • La plus grave = jeu sur les biais cognitifs et associations inconscientes.

Chapitre 24 — Quand on fait coller l’éthique à une profession

N. N. Taleb poursuit le chapitre précédent en s’intéressant en particulier aux professionnels qui distinguent éthique et travail en pensant et en affirmant qu' »il faut bien gagner sa vie ». Pour lui, cette justification est honteuse et nous devrions réfléchir à ce que nous faisons quand nous disons ce genre de chose.

Avoir une éthique lorsqu’on exerce une profession est essentiel. En particulier pour les faiseurs d’opinions qui influencent, par leurs écrits dans les plus grands journaux occidentaux, un nombre important de personnes.

Pour lui, tous ceux qui prétendent faire des prévisions en affichant leur statut d’expert doivent être écoutés avec de grandes précautions. Ils profitent généralement de la situation pour accroître leur pouvoir sur les autres — et même s’ils agissent avec de bonnes intentions.

Enfin, l’auteur aborde la question de l’activité scientifique : « c’est le dernier domaine au monde où l’on puisse recourir à un argument du type « c’est ce que les autres pensent ». » En effet, la science vise à explorer ce que les choses sont par elles-mêmes. Ici plus qu’ailleurs, se laisser faire par l’influence de ce que font ou pensent les autres est néfaste au succès de l’activité.

Conclusion

Nassim Nicholas Taleb termine son livre en affirmant que tout ce qu’il a écrit découle d’un principe simple, un argument central qui donne corps à l’ensemble. C’est l’un de ses amis qui l’extrait pour lui :

« La volatilité est source de toutes choses. Le monde est divisé entre ce qui aime et ce qui n’aime pas la volatilité. La fragilité définit ce qui subit des pertes par suite de la volatilité et de l’incertitude. »

(Antifragile, Conclusion)

Tous les domaines de l’existence sont concernés, depuis la physique et la biologie, jusqu’à l’éducation, l’innovation, l’éthique ou encore le développement de la personnalité. 

Finalement, l’auteur associe tout particulièrement les êtres vivants à la volatilité. Et c’est un critère que nous pouvons utiliser pour vérifier notre niveau d' »animation » ou de « vie » :

« Le meilleur moyen de vérifier que l’on est vivant est de voir si l’on apprécie les variations. Souvenez-vous que la nourriture n’aurait pas de goût si la faim n’était pas là pour lui en donner ; les résultats n’ont pas de sens sans effort, la joie n’a pas de sens sans la tristesse ni les convictions sans l’incertitude, et une vie éthique ne l’est pas quand elle est dénuée de risques personnels. »

(Antifragile, Conclusion)
Le hasard au centre de la notion d'antifragilité et de cygne noir.

Conclusion sur « Antifragile » de Nassim Nicholas Taleb :

Ce qu’il faut retenir de « Antifragile » de Nassim Nicholas Taleb :

Antifragile présente le concept d’antifragilité.

Nassim Nicholas Taleb explique son rôle dans divers domaines de l’existence. L’idée centrale de l’auteur est que tous les êtres peuvent être définis en fonction de leur fragilité et de leur antifragilité.

Certains systèmes, objets et organisations bénéficient des chocs et de la volatilité : ils sont antifragiles.

Retenez aussi que l’antifragilité est différente de la résilience. Ce concept a été popularisé en France par le psychologue Boris Cyrulnik. 

En effet, la résilience désigne une capacité à rebondir. L’antifragilité, quant à elle, est la capacité à se développer et à bénéficier positivement des facteurs de stress.

L’antifragilité est donc le vrai contraire de la fragilité. 

La fragilité se caractérise par une aversion à l’incertitude et, donc, une propension à la prévision. Taleb fait valoir que la plupart des personnes, des institutions et des systèmes modernes sont conçus pour être fragiles.

Pourquoi ? Car ceux-ci s’appuient sur des niveaux relativement élevés de stabilité et de prévisibilité qui sont supposés les empêcher de s’effondrer. Or, c’est l’inverse qui est vrai. Plus la prévisibilité augmente, et plus la fragilité s’accroît également.

Par contraste, les systèmes antifragiles sont construits pour prospérer dans des environnements imprévisibles et volatils ; ils s’adaptent et deviennent plus forts face à l’adversité. 

Nassim Nicholas Taleb donne des conseils pour que les individus et les organisations deviennent davantage antifragiles. 

Il suggère par exemple que les gens devraient embrasser l’incertitude, la prise de risques et le principe de l’essai-erreur. Tant que vous êtes capable d’apprendre de vos erreurs passées et de les utiliser comme des opportunités de croissance, vous pouvez avancer sans crainte de l’incertitude.

Points forts :

  • Une pensée originale et forte, qui tranche avec beaucoup d’autres textes ;
  • Des exemples à la fois personnels et techniques ;
  • Un style compliqué, mais aussi humoristique et très “direct” ;
  • Une véritable expérience de lecture.

Points faibles : 

  • C’est un livre difficile, à la fois par la forme et par le fond ;
  • L’auteur saute souvent de sujet en sujet ;
  • Certains concepts sont assez difficiles d’accès ;
  • Toutefois, cela fait partie du jeu ! N’est-ce pas en vous frottant à ce genre d’écrits que vous deviendrez antifragile ?

Ma note :

Avez-vous lu le livre de Nassim Nicholas Taleb « Antifragile » ? Combien le notez-vous ?

Médiocre - Aucun intérêtPassable - Un ou deux passages intéressantsMoyen - Quelques bonnes idéesBon - A changé ma vie sur un aspect bien précis !Très bon - A complètement changé ma vie ! (Pas encore de Note)

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3 commentaires
  1. Bonjour,
    Merci pour cet article très complet. Il m’a fait penser à une technique d’architecture informatique appelée « Chaos Engineering ». C’est une discipline d’ingénierie qui vise à découvrir comment les systèmes se comportent dans des conditions réelles en introduisant volontairement des conditions chaotiques, comme des pannes ou des interruptions, pour tester la résilience (ou plutôt la robustesse et l’antifragilité) des systèmes. Cette pratique a été popularisée par Netflix avec leur outil « Chaos Monkey ». L’idée est de simuler des défaillances dans un environnement de production pour s’assurer que le système peut y faire face sans impact majeur pour les utilisateurs.

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