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Résumé de « Cool parents make happy kids : L’expérience inspirante d’une maman qui applique l’éducation positive au quotidien« de Charlotte Ducharme : À travers son témoignage de « maman positive« , une multitude d’astuces qui fonctionnent avec ses enfants et des outils éducatifs concrets, Charlotte Ducharme nous apprend à devenir un parent bienveillant – ni autoritaire, ni laxiste – et à adopter l’éducation positive au quotidien pour rendre notre enfant plus heureux !
Par Charlotte Ducharme, 2017, 223 pages
Chronique et résumé du livre « Cool parents make happy kids » de Charlotte Ducharme
Introduction
L’auteur, Charlotte Ducharme, n’est ni une psychologue ni une professionnelle de l’enfance. Née dans les années 1980, elle a reçu une éducation classique et est aujourd’hui mère de deux enfants, Joy et Léon.
Lorsqu’elle devient maman, celle-ci est confrontée, comme tous les jeunes parents à beaucoup de questionnements. Elle aspire à plus de « bienveillance » envers ses enfants que ce qu’elle voit généralement dans les modes d’éducation « traditionnels ». Elle raconte :
« Tiraillée entre le modèle que l’on m’avait transmis et cette intuition, j’ai décidé de tenter mes propres expériences, de me faire confiance. »
En réalisant des recherches et lisant des livres à ce sujet, elle découvre alors que ce qu’elle pratique au quotidien porte, en fait, un nom : « l’Éducation positive » ! C’est, pour elle, comme une « révélation » : en 2015, elle ouvre un blog sur la parentalité positive et réalise que de nombreux parents partagent ses interrogations. Forte de ce constat, Charlotte Ducharme entreprend alors l’écriture de « Cool parents make happy kids » pour raconter comment elle est devenue une « maman positive ». Elle souligne que ce livre n’est pas une révolte contre le modèle de l’éducation traditionnelle mais bien le partage de son expérience personnelle dont :
- L’objectif est que ses enfants deviennent des adultes heureux, épanouis, « bien dans leurs baskets » !
- L’envie profonde est de transmettre à ses enfants des valeurs essentielles à ses yeux, à savoir : le respect des autres, la confiance en soi, l’autonomie, l’altruisme, la bienveillance et la joie de vivre.
Chapitre 1 – Et si on abandonnait nos préjugés ?
1.1 – Pourquoi l’obéissance ne doit pas être une fin en soi
L’obéissance : est-ce vraiment une priorité à inculquer à nos enfants ?
Dans ce chapitre, Charlotte Ducharme interroge le lecteur, le parent : est-ce que l’obéissance doit vraiment être le pilier de l’éducation de nos enfants ?
« Le fait d’obéir sans discuter, par simple soumission […], leur servira-t-il plus tard dans leur vie professionnelle, sociale ou familiale ? »
Certes, avoir des enfants qui obéissent, c’est pratique. Mais au final, l’obéissance n’est pas forcément un atout. En tout cas, pour Charlotte Ducharme, l’obéissance ne représente pas une qualité qui sera utile à ses enfants dans leur vie future.
Le respect des lois
L’enfant – cela va de soi – doit obéir aux lois, garantes de l’ordre social. Toutefois, l’auteure précise ici que ces lois ne seront pas naturellement respectés par nos enfants une fois adultes parce qu’ils s’y sentent soumis, mais parce qu’elles sont en accord avec les valeurs qu’on leur a transmises.
La priorité : transmettre des valeurs
« Si un jour, quelqu’un impose à Joy une règle contraire à ses valeurs, que va-t-elle faire ? Obéir docilement ou lutter pour rester en accord avec elle-même ? Bien sûr, j’espère qu’elle choisira la seconde option. »
Ainsi, pour Charlotte Ducharme, la capacité des enfants à s’opposer et à suivre leurs propres convictions est essentielle et doit être conservée. Selon elle, cette capacité est bien plus précieuse que de savoir obéir.
Le monde du travail actuel a besoin de collaborateurs responsables, pas d’exécutants
L’auteure pense qu’il est important également que ses enfants aient la capacité, plus tard, dans leur milieu professionnel, de savoir s’opposer face à leur hiérarchie quand ce sera nécessaire. Au travail, ils devront avant tout réaliser leurs tâches parce qu’ils en comprennent les raisons, et non pas par simple obéissance hiérarchique.
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à adopter un management qui responsabilise leur personnel. Elles ont, en effet, constaté qu’elles obtenaient de bien meilleurs résultats avec des collaborateurs responsables, autonomes et motivés qu’avec des collaborateurs qui se limitent à exécuter les ordres provenant de leur hiérarchie.
Toutefois, « ne pas se soumettre » ne signifie pas tout remettre en question ! Parfois, même si on n’est pas d’accord avec ce qui est imposé ou que ça ne nous arrange pas, le respect des autres doit nous amener à suivre la décision prise, qui semble être ce qu’il y a de mieux pour l’entreprise. Et si on ne s’y retrouve pas, on peut décider, librement, soit d’accepter la mission et de rester, soit de partir.
« On est donc bien loin de l’obéissance de base : je fais ce que l’on me dit de faire non pas parce qu’on me l’impose, mais parce que je l’ai choisi. Et c’est ce que je souhaite à mes enfants : que ce soient leurs valeurs qui les guident, le respect des autres, d’eux-mêmes, des choses, jamais l’instinct de soumission. »
Comment élever ses enfants sans exiger d’eux qu’ils nous obéissent ?
Si Charlotte Ducharme n’est pas favorable à l’obéissance aveugle, elle souligne que l’absence de règles n’est pas non plus souhaitable. En fait, ce qu’elle préconise, c’est d’apprendre à ses enfants l’autodiscipline. Cela est utile pour le bien des autres et le leur. Pour cela, nos enfants doivent comprendre, par eux-mêmes, et sans en être contraint, que leur liberté s’arrête là où commence celle des autres.
Par conséquent, en tant que parents, nous leur poserons des limites tout en étant vigilants à la façon de les présenter. Par exemple, au lieu de crier : « Qu’est-ce que je t’ai dit ? Je t’ai dit de ne pas manger de pain avant le repas, et toi tu désobéis ! », on peut dire : « On ne mange pas de pain avant le repas, car sinon on n’a plus faim pour les légumes, et il est important pour la santé de manger des légumes. Tu veux une petite carotte crue pour patienter ? »
En somme, l’idée à retenir dans cette partie de « Cool parents make happy kids », c’est que :
« Responsabiliser son enfant est plus efficace que chercher à le faire obéir purement et simplement. »
1.2 – Comment en finir avec le rapport de force ?
« Éduquer, c’est transmettre des valeurs, et faire de nos enfants des adultes épanouis et heureux. »
Charlotte Ducharme a eu l’occasion d’échanger avec de très nombreux parents. Elle les a alors questionné sur les valeurs les plus importantes, à leurs yeux, à transmettre à leurs enfants. Et pour la très grande majorité d’entre eux, il s’agit de : la bienveillance, le respect, l’altruisme, la tolérance, la générosité, la confiance en soi, la bienveillance envers soi-même et la curiosité.
On peut alors se demander : transmet-on vraiment ce genre de valeur par la punition, la menace ou la fessée ?
La punition, bonne ou mauvaise idée ?
Lors de deux conflits entre ses propres enfants, Charlotte Ducharme nous raconte avoir testé deux méthodes sur eux. Celle :
- Dite « à l’ancienne » : je gronde et je punis.
- Dite « bienveillante » : je ne punis pas.
Elle nous livre alors tout le récit de son expérience. Il s’avère qu’avec la méthode ancienne, sa fille s’est à peine excusée (et parce qu’elle y a été forcée). Dans la seconde, sa fille a demandé pardon à son frère et lui a même proposé de reprendre le jeu ensemble.
Dès lors, deux points sont à retenir de son expérience :
- En cas de conflit, il est essentiel de laisser l’enfant observer les conséquences de son acte, de le laisser ressentir, par empathie, la douleur ou la tristesse qu’il a provoquée, plutôt que de lui faire payer sa faute par une punition.
- Gronder un enfant ne l’incite pas à reconnaître son erreur, ni à demander pardon. Cela ne le responsabilise pas pour l’avenir. Le « pardon » obtenu de force (par un chantage ou pour lever la punition par exemple) n’a aucune valeur. Il nous donne juste la sensation d’avoir gagné et nous rassure sur notre autorité.
Alors comment faire respecter certaines limites au quotidien ?
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Tout est dans la formulation
Pour poser des limites sans avoir recours à la punition, Charlotte Ducharme nous donne sa méthode : il s’agit, en fait, d’expliquer à l’enfant les conséquences de ses choix, de ses actes avec logique. Et pour cela, on doit être attentif, en s’adressant à notre enfant, à la formulation utilisée.
Par exemple : « Puisque tu n’as pas fait tes devoirs, tu seras privé de télé ! » est une punition. L’auteure propose de remplacer cette formulation par : « Je sais que tu aimerais regarder la télé ; le problème, c’est que tu n’as pas fini tes devoirs pour demain. Le temps que tu les finisses, je ne pense pas qu’il te restera suffisamment de temps pour regarder la télé. » De cette manière, on explique les raisons logiques de la privation.
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Responsabiliser au lieu de punir
Beaucoup pensent que la punition reste indispensable pour faire respecter les règles. Les gens font référence aux contraventions, par exemple, en argumentant que, sans elles, personne ne respecterait le Code de la route, et que tout le monde se gareraient n’importe où. Mais justement ! Pour Charlotte Ducharme les contraventions viennent, en fait, pallier le manque de civisme des gens – civisme que nous devrions donc, en tant que parent, inculquer aux enfants.
Par ailleurs, Charlotte Ducharme relate une anecdote pour nous aider à comprendre la différence entre « crainte de la punition » et « responsabilisation » : alors que sa fille et un petit camarade jouent à sauter tous les deux sur le lit, Charlotte Ducharme entend le petit garçon dire à sa fille : « Faut pas sauter sur le lit, sinon on va se faire gronder. » Et sa fille de répondre : « T’inquiète pas. Regarde : si on fait tout doucement, on ne va pas le casser. » Les motivations des deux enfants sont bien différentes : « la peur d’être puni » pour le petit garçon et la « responsabilisation » du côté de sa fille.
L’idée à retenir est qu’il est donc préférable de responsabiliser ses enfants, sans guider leur comportement par des moyens artificiels.
Les conséquences des « violences » à long terme
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Le découragement
Punitions, fessées, paroles humiliantes et toutes autres formes de « violence » utilisées pour faire obéir les enfants ne fonctionnent qu’à court terme. Ce type d’autorité possède, en réalité, des effets pervers, qui peuvent marquer les enfants.
En effet, l’enfant qui reçoit une fessée ou qui se trouve sèchement rabroué se sent rabaissé, humilié et découragé. Cela génère, chez lui (tout comme chez les adultes), des sentiments négatifs qui ne le motivent pas à s’améliorer. Même s’il essaye de ne plus faire ce que ses parents lui reprochent, il aura l’impression d’agir par soumission, donnant ainsi raison à l’attitude humiliante de ses parents. Il aura alors plutôt tendance à multiplier les mauvais comportements et à être insolent.
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La perte de confiance en soi
Si les rapports de force se reproduisent trop souvent, l’enfant peut perdre confiance en lui et avoir le sentiment d’être mal-aimés. Il aura alors une mauvaise image de lui-même et n’osera pas affirmer sa personnalité. Ce n’est qu’adulte qu’il comprendra que ce problème provient de son enfance et qu’il s’est mis la pression pour coller au modèle souhaité qui ne correspond pas à sa personnalité.
Comment éviter les rapports de force ?
En fait, pour éviter de provoquer ce type de rapport de force, il faut savoir faire preuve d’empathie et se mettre à la place de notre enfant.
Dans une éducation où l’on veut absolument des enfants qui obéissent « au doigt et à l’œil », l’enfant est :
- Soit dur, « difficile » et refuse d’abdiquer : l’enfant se bat d’autant plus fort que ce sont toujours les parents qui remportent cette guerre d’ego. On se retrouve alors avec « un enfant tyran ».
- Soit plutôt « doux » de nature, il se soumet et tout se passe bien : cependant, il y a de forts risques, plus tard, que celui-ci ne sache pas se défendre contre les plus forts, manque d’assurance ou ne sache pas dire « non » aux autres. À la clé, c’est typiquement « un enfant qui se fait piquer son goûter dans l’enceinte de l’école » ou un enfant « coincé » qui n’ose pas et dont d’autres enfants se moqueront ! Leurs parents sont peut-être ravis d’avoir des enfants « sages », mais à quel prix ?
Par ailleurs, l’auteure souligne le risque aussi que notre enfant reproduise plus tard, avec les autres (son conjoint, ses enfants, ses collègues…), le rapport de force, la domination que l’on a établi avec eux.
L’imitation : la première façon d’apprendre
« Nous avons beau avoir les meilleures intentions du monde, ce que notre enfant retient, c’est l’exemple qu’on lui donne. En instaurant une relation dominant/dominé, en étant autoritaire, directif, humiliant, on apprend juste à notre enfant à reproduire la même chose avec les autres. Adopter un nouveau mode de communication plus souple, plus empathique, nécessite un véritable effort. C’est un réel travail à faire sur soi-même. Mais le jeu en vaut la chandelle ! »
Les enfants apprennent avant tout par le mimétisme. Les dernières recherches en matière de neurosciences nous le confirment. Il est alors essentiel que les adultes leur proposent le meilleur modèle possible.
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L’effet miroir
« Cool parents make happy kids » évoque ici « l’effet miroir » qui doit nous inviter à réfléchir sur la manière dont on communique avec nos enfants. L’objectif est de leur apprendre à respecter les règles et les autres, en nous adressant à eux comme nous aimerions qu’ils s’adressent aux autres.
Les recherches sur le fonctionnement du cerveau des enfants, et plus particulièrement sur les neurones miroirs, montrent que :
« C’est en changeant notre façon d’être avec nos enfants, que l’on a le plus de chances d’influencer leurs propres comportements. »
Par exemple, si un enfant a pour habitude de donner des ordres à ses amis et de les menacer, il est possible qu’il reproduise simplement la façon dont on s’adresse à lui, que ce soit ses parents, la maîtresse, la baby-sitter ou des copains.
« Attachons davantage d’importance à la façon dont nous nous adressons à nos enfants plutôt qu’à ce que nous leur disons, car c’est surtout cela qu’ils retiennent. »
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Le cerveau de l’enfant en pleine création
Les recherches neuroscientifiques démontrent que l’impact des 5 à 7 premières années est véritablement décisif pour un enfant, du fait de la malléabilité de son cerveau. Il est donc capital d’offrir à nos jeunes enfants un environnement de joie, de confiance, d’expériences, d’affection, d’empathie et d’écoute ! C’est ainsi que nous créerons un climat propice à leur développement, tant d’un point de vue de leur intelligence que de leur tempérament.
Chapitre 2 – Privilégier la bienveillance, en toutes occasions
2.1 – Comment gérer/éviter les bêtises de nos petits monstres selon « Cool parents make happy kids » ?
« Le cerveau de notre enfant est conçu pour faire des bêtises ! »
Cesser de « faire la police » et adapter l’environnement de l’enfant
Charlotte Ducharme souligne d’abord qu’un enfant n’agit pas dans l’intention d’abîmer les choses ou d’embêter ses parents : la partie rationnelle de son cerveau est encore trop immature pour contrôler ce que lui dicte la partie instinctive. Autrement dit, son besoin de découvrir et d’expérimenter est plus fort que lui !
Dès lors, être toujours sur le dos de son enfant, limiter ses explorations et le gronder à la moindre occasion, va, en plus d’entamer sa confiance en lui, éteindre cette soif de découverte. C’est pourquoi, au lieu de « faire la police », attitude contre-productive et fatigante pour nous comme pour lui, l’auteure nous invite plutôt à adapter son environnement. Cela dans le but d’éviter à nos petits explorateurs, que leurs aventures ne les mènent à des situations dangereuses ou fâcheuses.
Interdire aux plus petits
Quand on gronde un enfant qui n’a pas de mauvaise intention, et qu’on lui parle de façon autoritaire, celui-ci risque :
- D’être blessé car il se sent humilié : on lui reproche quelque chose qu’il pensait bien faire.
- De ne pas comprendre ce qu’il fait mal, car on ne lui explique rien.
- De retenir un mauvais exemple (mimétisme) puisqu’on utilise un mode de communication autoritaire.
Ainsi, au lieu de chercher à se faire obéir à tout prix, focalisons-nous plutôt sur le véritable objectif du moment. Dans un exemple cité par l’auteure, cet objectif est que l’enfant ne mange pas de cacahuètes. Dès lors, trois options s’offrent à nous :
- Première solution est tout simplement de mettre le bol de cacahuètes hors de sa portée.
- Deuxième solution passe par l’explication avec bienveillance.
- Troisième solution consiste à détourner l’attention.
Par ailleurs, Charlotte Ducharme conseille de poser les limites en parlant gentiment à son enfant. Toutefois, il est primordial, dans le même temps, de se montrer sûr de soi, et dans le ton et dans la posture.
Interdire aux plus grands
Il est tentant de se montrer plus autoritaire et sévère pour faire respecter les limites à un enfant qui grandit, qui comprend et qui sait s’exprimer. C’est pourtant la meilleure façon de donner envie à l’enfant de nous tenir tête.
Charlotte Ducharme nous livre alors plusieurs astuces plus douces et positives pour faire respecter un interdit à un enfant qui se met, par son comportement, en danger ou fait preuve de maladresse :
- Lui exprimer nos craintes en utilisant le « je », non pas le « tu » (« J’ai peur que… »).
- Retirer ou éloigner l’objet source de conflit.
- Chercher à comprendre son besoin et trouver une alternative pour y répondre.
- Lui proposer un choix.
- Détourner son attention.
« Il n’y a pas de recette miracle. Des conflits, il y en a et il y en aura toujours et puis d’ailleurs, c’est sain, et on a le droit de ne pas être d’accord sur tout ! L’essentiel, toujours, c’est de rester bienveillant et de ne pas chercher à dominer notre enfant. »
Responsabiliser plutôt qu’empêcher, laisser à nos enfants le droit de faire et de choisir eux-mêmes
Charlotte Ducharme suggère d’essayer plutôt de faire confiance à notre enfant, en le responsabilisant davantage, plutôt que de systématiquement interdire :
« C’est en donnant de l’importance à l’objectif, en leur faisant confiance, que nos enfants deviendront plus coopérants et plus soigneux. »
Sensibiliser plutôt que sanctionner
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Adapter sa réaction aux bonnes ou mauvaises intentions de notre enfant : valider leur créativité puis proposer une alternative
Pour encourager notre enfant à explorer et à s’exprimer sans toutefois déranger son entourage ou détériorer des objets, la première chose que l’auteure nous recommande est de valider leurs bonnes intentions en posant un regard positif sur leurs élans d’énergie et de créativité. Puis juste après, on peut leur proposer de les exprimer d’une autre façon…
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Faire prendre conscience à l’enfant de l’importance de sa bêtise : en expliquant plutôt qu’en punissant
La punition amène l’enfant à réagir selon sa peur de se faire gronder plutôt que selon sa propre prise de conscience d’avoir fait une bêtise. C’est pourquoi, l’auteure nous recommande vivement d’opter pour la sensibilisation plutôt que la sanction. Et c’est encore mieux si on arrive à :
« Sensibiliser notre enfant pour qu’il comprenne de lui-même que c’est une bêtise plutôt que lui expliquer pourquoi c’en est une. »
Le meilleur moyen d’y parvenir est d’exprimer nos sentiments et de montrer notre chagrin, et cela, sur le ton du désappointement plutôt que celui du reproche.
Il est également indispensable de dissocier l’enfant de sa bêtise : ce n’est pas lui que l’on n’aime pas, ou qui est maladroit, c’est la bêtise qui nous embête. On utilise alors le « je » plutôt que le « tu » accusateur : « J’aime tellement ce canapé, je suis super déçu qu’il soit devenu moche, avec cette grosse tache en plein milieu. »
En réagissant ainsi, on obtient, en général, un vrai pardon de la part de l’enfant qui comprend de lui-même sa bêtise, sans que nous ayons besoin de le rabaisser. Sensibilisé à sa faute, on est quasiment certain que la prochaine fois, il fera attention, non pas par peur de se faire gronder, mais par empathie, pour éviter de rendre triste son entourage.
Leur donner une chance de réparer leur bêtise
« Plutôt que de se ruer sur l’éponge et de nettoyer leur bêtise en les grondant, invitons nos enfants à trouver eux-mêmes une solution. »
Pour cela, on peut alors lui dire : « Je suis vraiment embêtée que la moquette soit toute sale. Comment va-t-on faire maintenant ? » De cette manière, l’enfant, qui ressent notre tristesse ou notre déception à l’égard de sa bêtise :
- A la possibilité de réparer sa bêtise, de se faire pardonner, et ainsi de ne pas perdre confiance en lui.
- Comprend et gère mieux ses émotions.
- Va développer la partie rationnelle de son cerveau puisqu’on l’invite à raisonner en lui faisant chercher lui-même la solution.
« Demander à votre enfant de réfléchir ensemble à une solution à long terme signifie aussi que nous sommes convaincus qu’il est capable de ne pas recommencer. Vous lui faites suffisamment confiance, et ça, ça le motivera. »
Ne pas théâtraliser chaque bêtise
Exprimer sa tristesse ou sa déception devant une bêtise fonctionne bien. Toutefois, il ne faut pas surjouer ni en abuser. D’une manière générale, il est important de relativiser, de ne pas accorder trop de poids à chaque bêtise, mais de se limiter aux plus importantes. En fait, il s’agit de « faire le bon dosage entre le ressenti du parent, l’intention de l’enfant et sa façon d’analyser les choses ».
Responsabiliser face au danger
Dès le plus jeune âge, nos enfants sont capables de prendre conscience des dangers. Pour comprendre et intégrer ces dangers, ils ont juste besoin d’expérimenter.
Le parent bienveillant a donc tout intérêt à être patient, à ne pas surprotéger son enfant, à lui faire confiance et à le laisser affronter les petits dangers du quotidien (cela n’empêche pas de le surveiller). L’intonation de notre voix suffit généralement pour leur faire part du danger.
Quelques exemples de réactions à avoir face à un danger raisonnable :
- Faire part de sa crainte d’un ton inquiet : « Attention ! J’ai peur que tu te fasses mal ! ».
- Donner des conseils ou inviter l’enfant à « sentir » le danger : « Tu as vu, regarde, il y a un trou ; tu pourrais tomber et te faire mal » ou « Tu devrais retirer tes chaussettes, car ça glisse » (en prenant son pied et en montrant gentiment que cela glisse en effet).
- Au lieu de lui interdire de toucher au four de façon autoritaire : « On ne touche pas, c’est chaud ! », on peut le mettre en garde de façon bienveillante : « Attention, c’est chaud », tout en le laissant s’approcher suffisamment pour qu’il sente la chaleur.
- Le laisser expérimenter si le danger n’est pas trop grand.
- Lui montrer qu’on a confiance en lui afin qu’il fasse attention.
Récapitulatif des conseils de « Cool parents make happy kids » sur la manière de gérer une bêtise
- S’assurer que l’intention de l’enfant était bonne et lui proposer une alternative pour l’exprimer d’une autre manière.
- Faire prendre conscience à l’enfant de sa bêtise en utilisant le « Je » afin qu’il dise pardon.
- Exprimer notre désappointement proportionnellement à la bêtise.
- Laisser l’enfant réparer sa bêtise (ou participer à la réparation).
- Si possible, le faire réfléchir à des solutions pour éviter que cela se reproduise.
- Si les bêtises sont trop fréquentes, ne pas toutes les relever, se concentrer sur les plus importantes.
2.2 – Comment amener notre enfant à coopérer ? | La méthode de « Cool parents make happy kids »
Éviter de menacer !
Selon Charlotte Ducharme, utiliser les menaces avec un enfant (« Tu es sage, hein, sinon, tu n’auras pas de cadeau à Noël », « Tu t’habilles tout de suite, ou tu n’iras pas à l’anniversaire de Juliette », « Tu viens tout de suite, ou on part sans toi ! », « Tu te tiens bien à table, sinon tu files dans ta chambre sans manger »), c’est le soumettre par la force.
Or, être soumis n’aide pas à grandir. Bien au contraire : cela génère de la frustration. En nourrissant cette colère, on risque de voir notre enfant exploser, faire une scène ou une crise de nerfs, un peu plus tard, sur un tout autre sujet qui n’aura rien à voir. Charlotte Ducharme appelle cela « l’effet cocotte-minute ».
Rester zen
L’auteure nous invite à cesser de nous battre, sans cesse, pour le bien de notre enfant. Au lieu de cela, il est préférable de le responsabiliser.
Par exemple, on arrête de dire 36 fois à son enfant d’enfiler son manteau parce qu’il fait froid. Il ne veut pas ? Ce n’est pas grave :
- Soit on prend le manteau et on lui enfile plus tard, dehors, quand l’enfant se rend compte qu’il fait froid (et si dehors, il ne veut toujours pas, on lui mettra quand il se rendra compte tout seul qu’il a froid).
- Soit on lui explique avant ce qui risque d’arriver s’il sort en pull, et on le laisse prendre ses responsabilités : si au bout d’un quart d’heure, il a froid et qu’il est trop tard pour aller chercher le manteau, l’auteure suggère alors de lui dire : « Oui, mon pauvre, tu dois avoir froid, essaye de courir un peu pour te réchauffer. » Et la fois suivante, il suffira de dire : « C’est bon ? Tout le monde a pris son manteau ? Parés pour faire face au froid ? » pour qu’il le prenne !
La responsabilisation de l’enfant marche pour un tas de situations du quotidien.
« En tant que parents, nous avons déjà beaucoup de règles à leur faire intégrer, alors laissons-les faire leurs propres expériences pour ces petites choses qui les concernent directement. Et au lieu de lutter, faisons équipe avec eux pour les aider à grandir et à devenir plus autonomes et plus matures. »
En bref, la clé du succès pour Charlotte Ducharme est de rester zen, d’anticiper le timing et d’avoir de l’humour ! On ne dramatise pas et surtout, on reste bienveillant.
Motiver
Dans certaines situations, il est difficile de responsabiliser ses enfants. Dans ces cas-là, Charlotte Ducharme suggère de les motiver en positivant plutôt que de les menacer.
Par exemple :
- Au lieu de dire : « Je ne joue pas avec toi si tu ne ranges pas ta chambre », une autre option est de dire : « Dès que tu auras rangé ta chambre, tu m’appelles, comme ça, on pourra faire un jeu ensemble. »
- À la place de : « Si tu ne te brosses pas les dents, tu n’auras pas d’histoire », nous pouvons remplacer par : « Allez, dépêche-toi de te brosser les dents, comme ça on aura le temps de lire une histoire. »
Prévenir et impliquer
Dans ces situations qui risquent de tourner au conflit (arrêter de jouer pour aller se coucher, quitter l’anniversaire du copain pour rentrer à la maison), il est préférable :
- De prévenir l’enfant assez tôt de ce qu’on va lui demander : de cette façon, l’enfant est en mesure de se préparer psychologiquement et de s’organiser matériellement.
- D’impliquer notre enfant dans la décision pour avoir encore plus de chances de le faire coopérer.
Prendre le temps
L’auteure nous invite ici à prendre exemple sur nos enfants qui sont toujours à 100 % dans l’instant présent. On ralentit, on prend le temps nous aussi, et on laisse ainsi notre enfant profiter pleinement de son moment (dix minutes de plus dans son bain, par exemple, ne gâcheront pas notre journée).
Marquer une pause
Laisser le temps aux enfants peut parfois nous en faire gagner beaucoup ! En effet, une des techniques de Charlotte Ducharme qui fonctionne pour beaucoup de choses au quotidien avec ses enfants est celle de « la pause-action » : si notre enfant oppose un refus pour faire quelque chose, l’idée est tout simplement de faire une pause de quelques minutes, d’en profiter pour faire autre chose (voire même rejoindre son enfant dans son jeu) et de revenir vers notre enfant avec notre proposition quand celui-ci pense à autre chose.
Cette méthode est une alternative, entre autres, aux explications sans fin qui ne marchent pas. Les enfants sont, en effet, focalisés sur le moment présent et sur les sensations, ils ne sont généralement pas très réceptifs aux raisonnements rationnels.
« Passer à l’action ou faire diversion dans la douceur et le respect marche mieux qu’argumenter, et évite bien des crises de nerfs ! »
Enfin, en marquant une pause et en prenant le temps, on n’essaye plus de se faire vainement obéir « ici et maintenant » :
« Croire que votre enfant va vous obéir au doigt et à l’œil grâce à une simple et unique phrase lancée d’un ton autoritaire à l’autre bout de l’appartement, c’est franchement naïf. […] Beaucoup plus efficace : prendre le temps d’aller le voir, de se mettre à sa hauteur, à dix centimètres de lui, et de lui dire : « Allez, viens, on y va » ; prenons-le par la main, tout en démarrant un sujet de conversation. »
Jouer
Charlotte Ducharme définit ici le terme de « gamification » qui consiste à utiliser le jeu dans un contexte qui n’est pas le jeu, afin de motiver les gens à atteindre un objectif commun, à s’entraider et à communiquer davantage.
L’auteure nous propose alors d’utiliser ce concept pour motiver nos enfants : c’est d’ailleurs une manière de leur apprendre, à eux aussi, à motiver et impliquer les autres autrement qu’en donnant des ordres.
« Le jeu est pour l’enfant ce que la parole est pour nous : leur principal moyen de communication. C’est d’ailleurs aussi leur meilleur outil d’apprentissage. »
Quelques idées de jeux :
- Plutôt que d’ordonner quatre fois à notre enfant d’aller se brosser les dents, on peut :
- Prendre un rouleau d’essuie-tout en guise de haut-parleur et imiter la voix d’un robot pour annoncer le grand démarrage du brossage des dents : « À vos brosses, mesdames et messieurs ! ».
- Lancer « la chenille » pour les conduire à bon port.
- Organiser un concours (tout le monde doit gagner).
- Pour que nos enfants se savonnent, on peut proposer de faire le « bonhomme de neige » : les enfants doivent faire mousser le savon et s’en mettre bien partout.
- Pour un rangement de chambre, on peut lancer le jeu du minuteur ou du sablier : les enfants doivent réussir, ensemble, à tout ranger avant que le sablier soit écoulé.
Inventer une histoire, chanter une chanson, faire une affiche
Selon Charlotte Ducharme, deux astuces sont très efficaces avec ses enfants et transforment même, parfois, des tâches pénibles ou routinières en moments de rigolade :
- Inventer une histoire : en faisant parler la brosse à dents et les dents, par exemple, pour se laver les dents.
- Utiliser des affiches :
- Qui ont un côté responsabilisant et ludique : l’enfant aime suivre les règles et décrypter les dessins (une affiche montrant, par exemple, comment se laver les mains) ;
- Surprises : en mettant, par exemple, sur la porte de la cuisine, une affiche indiquant qu’il est l’heure de dîner : « Vous êtes invités à venir vous installer à table à 19 heures précises. Monsieur Couteau et Madame Fourchette vous attendent. »
Montrer l’exemple
Le pouvoir de l’imitation est surpuissant. C’est pourquoi, il est préférable de faire les choses en même temps que ses enfants : se brosser les dents, dîner, s’habiller…
Il existe d’autres astuces basées sur cette idée : par exemple, pour apprendre à sa fille Joy à dire bonjour, l’auteure avait pris l’habitude de prendre sa fille dans ses bras lorsqu’elle-même disait bonjour à ses amis. Cela permettait qu’elle soit attentive à ce moment-là. Ou alors, elle se mettait à sa hauteur en lui montrant comment dire « Bonjour Madame », avec le ton adéquat. Lorsqu’elle ne le disait pas, elle laissait tomber, mais lorsqu’elle le disait, elle lui chuchotait discrètement à l’oreille : « Tu as vu comme ça lui a fait plaisir ? »
Gérer les conflits récurrents
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Prendre du recul pour ne pas se gâcher la vie
Il faut savoir respecter le rythme de nos enfants (qui ne sont pas toujours prêts quand on l’a décidé) et apprendre à lâcher prise. Cela est parfois indispensable pour maintenir une bonne atmosphère dans la maison, élément-clé dans l’épanouissement de notre enfant.
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Chercher une solution ensemble
L’idée est de s’asseoir tous ensemble et de se dire ce que l’on ne supporte plus. Puis, on recherche, ensemble toujours, ce qu’il est possible de faire pour que cela se passe mieux. On note toutes les idées, on les relit pour que chacun donne son opinion, et on retient la solution qui convient à tous. Il est possible, éventuellement, de la noter sur une grande feuille et l’afficher.
Petite liste récapitulative de solutions pour amener son enfant à coopérer
- Le responsabiliser sur ce qui le concerne ;
- Positiver plutôt que menacer ;
- Le prévenir ;
- L’impliquer dans la décision ;
- Faire une pause ;
- S’intéresser à ce qu’il fait ;
- Détourner son attention ;
- Passer à l’action ;
- Utiliser le jeu ;
- Fabriquer des affiches ;
- Réfléchir ensemble à une solution qui convienne à tous ;
- Se fixer des buts atteignables ;
- Faire les choses pas à pas ;
- Le féliciter du résultat ;
- Prendre du recul : est-il vraiment obligatoire de se dépêcher (pourquoi ne pas prendre le temps) ? Pourquoi ne pas lâcher prise plutôt que de se battre inefficacement ?
2.3 – Comment réagir face aux comportements inacceptables de nos enfants | Les trois étapes énoncées dans « Cool parents make happy kids » ?
Première étape : comprendre
Les mauvais comportements, chez les adultes comme chez les enfants, expriment, en général, des émotions négatives. Il est donc d’abord indispensable de comprendre pourquoi notre enfant agit mal, en portant un regard différent, plutôt que de dépenser notre énergie à le gronder. Une fois que l’on a compris notre enfant, notre rôle est de l’aider à mieux maîtriser ses émotions.
Les recherches en neurosciences ont montré que le cortex préfrontal des enfants – la partie du cerveau qui nous permet notamment de raisonner et de réguler nos émotions – se construit jusqu’à l’âge de 5 ans (et n’arrive à maturation qu’à l’adolescence) :
« Moralité : on aura beau leur dire d’arrêter leurs caprices, de se calmer, de se raisonner, cela n’aura pas beaucoup de résultats. [..] Leur cerveau ne leur permet pas encore de se raisonner. Cela dit, on peut les aider à développer cette partie de leur cerveau et à maîtriser davantage leurs émotions. »
Deuxième étape : verbaliser de façon empathique
Pour que notre enfant puisse contrôler ses émotions, il faut, avant tout, qu’il comprenne ce qu’il ressent. Son mauvais comportement peut être dû à une émotion dont il n’a pas pleinement conscience. Il est alors essentiel de dialoguer avec lui et d’être empathique sur ce qu’il ressent.
Cette étape n’est pas toujours facile car, submergé par nos propres émotions, on ne prend pas toujours le recul nécessaire pour tenter de comprendre ce que notre enfant peut ressentir. Pourtant, c’est bien de cette manière que nous leur apprendrons à se comprendre eux-mêmes et aussi à comprendre les autres.
Troisième étape : agir en insistant sur ce que l’enfant aurait dû faire
« Il vaut mieux s’exprimer de façon positive et insister sur ce que notre enfant devrait faire, plutôt que sur ce qu’il ne doit pas faire, sans oublier d’exprimer nos propres sentiments. Ainsi, à force de donner à notre enfant le réflexe d’exprimer ses sentiments quand quelque chose ne va pas […], il s’exprimera également […] au lieu d’immédiatement accuser les autres. »
Ainsi, dans le cas, par exemple, où un enfant se met à taper parce qu’on a identifié qu’il s’ennuie, plutôt que de lui dire : « Laisse-moi tranquille », nous pouvons :
- Lui suggérer d’exprimer le fait qu’il s’ennuie.
- Nous occuper de lui, l’aider à trouver une activité.
- Agir pour le responsabiliser en expliquant le contexte et en l’invitant à trouver lui-même une solution.
Dans l’exemple cité par Charlotte Ducharme, une petite fille voudrait que son papa ne lui lise une histoire qu’à elle, alors que tous deux se trouvent entourés des camarades de classe de la fillette. Le papa pourrait alors dire à sa fille : « Comment fait-on ? Il y a plein d’enfants dans la classe et on ne peut pas mettre une barrière pour les empêcher de passer ! Si je te lis une histoire dans la classe, on ne peut pas interdire aux autres de venir l’écouter. Comment fait-on ? ». Sans réponse de la part de la fillette, il peut alors faire des suggestions : « Comme tu veux. On peut soit ne pas lire d’histoire ce matin et je t’en lirai une ce soir ; soit en lire une maintenant et tant pis si les autres écoutent. Et je t’en lirai une autre ce soir, rien que pour toi… Tu préfères quoi ? »
Que faire en cas de crise ?
« La façon dont on s’adresse à nos enfants peut tout changer et éviter bien des tensions. »
Charlotte Ducharme propose ici deux clés de compréhension pour nous aider à réagir face aux crises de notre enfant :
- Nous devons être vigilant au fait que, bien souvent, énervé de voir notre enfant nous désobéir, on adopte inconsciemment un comportement « agressif » à son égard :
Choisir ses mots et faire attention au ton employé est donc essentiel pour éviter de provoquer une crise. Il ne s’agit pas de laisser passer un comportement déplacé, mais de s’adresser à son enfant de façon respectueuse.
- Il est nécessaire de s’assurer que ce que l’on refuse à notre enfant est justifié :
En effet, un enfant peut exprimer son désaccord parce qu’on lui refuse quelque chose qui nous paraît, à nous, anodin, mais qui est, à son niveau, essentiel. Dans ce cas :
- On aide son enfant à se calmer et on parle de son attitude une fois la pression redescendue.
- On peut aussi changer d’avis, mais à certaines conditions : changer d’avis alors que la crise a déjà éclaté revient à transmettre un mauvais message : « Pour obtenir ce que tu veux, il suffit que tu fasses une bonne grosse crise. » En revanche, il est encore possible de revenir sur sa décision dans le cas où l’enfant a simplement exprimé son désaccord, sans se mettre en colère, et que l’on comprend que le sujet lui tient énormément à cœur.
2.4 – L’art de dire « non »
Être dans l’empathie
Pour faire passer un « non » plus facilement, l’idée que propose Charlotte Ducharme est de faire preuve de compréhension quant au désir de son enfant, et de le partager avec lui, sans hésiter à surenchérir.
Pour illustrer cette idée, Charlotte Ducharme nous confie une anecdote personnelle : un jour, alors qu’elle est au restaurant avec sa fille Joy, le serveur donne en cadeau, à la fillette et à la maman, un petit nounours en chocolat en fin de repas. Or, Joy et sa maman sont des clientes régulières et habituellement celui-ci ne lui en donne pas qu’un mais deux. Joy réclame alors fortement le deuxième nounours au chocolat à sa mère, qui n’envisage évidemment pas d’en demander un second au serveur. Charlotte Ducharme explique alors les trois solutions qui se présentent à elles à ce moment. La solution :
- Laxiste : elle lui donne son propre nounours au risque de lui enseigner que son bien-être passe avant celui des autres.
- Stricte : elle continue de refuser de manière autoritaire.
- Bienveillante : elle est dans l’empathie.
C’est, bien entendu, la dernière solution que l’auteure choisit. Et pour faire preuve d’empathie, l’auteure nous livre une technique astucieuse : la « technique du rêve » !
Et si rêver à ce qu’il désire, c’était pour lui presque l’obtenir ?
La « technique du rêve » consiste, dans l’exemple ci-dessus, à faire rêver la fillette : « Je comprends que tu veuilles un deuxième nounours, car d’habitude, il t’en donne toujours deux (empathie), moi aussi, j’adore ça ! Tu imagines si, à la maison, on pouvait remplir la baignoire de nounours en chocolat ? Ce serait vraiment génial, non ?! (rêve) Tu crois qu’on arriverait à tous les manger d’un coup, est-ce que toi, tu les garderais pour en manger un chaque jour, ou tu mangerais tout en une fois ? » Et l’on poursuit par d’autres distractions et questions afin d’amener notre enfant à penser à autre chose.
Ainsi, une simple pirouette a permis de donner à Joy ce qu’elle souhaitait de façon imaginaire, en plus de la possibilité d’y rêver… Et cela fonctionne pour plein d’autres choses : refuser le dixième tour de manège, devant les vitrines des magasins de jouets…
« L’enfance, c’est le temps du rêve. Alors pourquoi ne pas sauter sur ce type d’occasion pour rêver ensemble plutôt que de vouloir raisonner notre enfant à tout prix ? »
Savoir être ferme
Être ferme, c’est avant tout, une histoire de ton et d’attitude. Les limites claires et déterminées sont toujours beaucoup plus facilement acceptées par nos enfants que les limites imposées à contrecœur par les parents. Car évidemment, ils le sentent !
« Être ferme ne veut pas dire être autoritaire. »
Rien n’empêche, par exemple, d’utiliser l’humour.
En somme, pour dire non sans « créer un drame », il faut :
- Poser des règles constantes.
- Ne pas dire non à contrecœur.
- Dire non en étant sûr de soi, sans pour autant être autoritaire.
2.5 – La critique n’aide pas un enfant à s’améliorer
Rabaisser et critiquer notre enfant va :
- Le décourager plus que le motiver : cela peut lui faire perdre confiance en lui et engendrer, chez lui, des comportements négatifs.
- Abîmer notre relation de confiance avec lui : notre enfant se confiera moins et on aura ainsi plus de mal à le comprendre.
- Apprendre à critiquer et l’amener, adulte ou même avant, à reproduire ce même schéma.
« Et si […] nous apprenions à nos enfants, par notre exemple, à ne pas utiliser le langage de celui qui sanctionne, juge et corrige, mais celui du bon équipier, présent pour aider l’autre à progresser, à trouver des solutions et à l’encourager. »
Pour cela, « Cool parents make happy kids » propose de remplacer nos critiques par d’autres expressions et actions telles que :
- Exprimer les choses avec davantage de légèreté.
- Formuler certaines phrases autrement en évitant notamment :
- De dire à notre enfant qu’il est nul : on lui dit plutôt que c’est le résultat de ce qu’il a fait qui nous embête ;
- Les mots blessants qui jugent (comme « encore », « trop », « toujours ») ;
- De s’attaquer à sa personnalité en employant le « tu » accusateur (on privilégie la description de la scène ou notre ressenti par rapport à celle-ci).
- Lui dire ce qu’il doit faire plutôt que ce qu’il ne doit pas faire.
- Employer l’humour.
- Ne rien dire.
- Reposer les choses dans un contexte positif : commencer par dire quelque chose de positif permet à l’autre d’être davantage à l’écoute sur ce qui va suivre.
- Se concentrer sur l’action ou la solution : cela va davantage inciter l’enfant à accepter la remarque, et le motivera pour s’améliorer.
2.6 – Quand l’enfant va mal
« Comme tout être humain, [un enfant qui] se comporte mal, c’est généralement parce qu’il va mal. À nous de comprendre pourquoi. »
Identifier les causes de son mal-être
Dans notre vie quotidienne, les raisons des problèmes de nos enfants peuvent être difficiles à identifier. Il faut alors prendre du recul sur la situation, aller au-delà des colères, des mensonges et autres attitudes négatives.
Inspirée par l’échelle de stress de Thomas Holmes et de Richard Rahe, Charlotte Ducharme dresse ici une liste des événements les plus « stressants » pour nos enfants. Il est intéressant de la passer en revue pour comprendre ce qui peut aller mal chez nos enfants :
- La mort d’un proche,
- Le divorce de ses parents,
- La maladie ou l’hospitalisation d’un proche,
- L’agrandissement de la famille,
- Les disputes de ses parents,
- Un changement d’école, un début de scolarité, un déménagement,
- Un changement dans ses habitudes (absence plus fréquente d’un parent, changement de garde…).
On peut aussi s’interroger sur d’autres facteurs :
- Notre enfant n’a-t-il pas l’impression que l’on s’occupe davantage de son frère/sa sœur que de lui, ou d’être mal aimé (la cause la plus fréquente de mal-être chez les enfants) ?
- Comment ça se passe à l’école, avec la maîtresse, avec les copains ?
- Le comportement de quelqu’un dans son entourage le blesse-t-il ?
- Son rythme quotidien (où il faut se dépêcher sans cesse) et l’emploi du temps serré ne sont-ils pas trop lourds pour lui ?
- Ne subit-il pas trop de pression de son environnement : de l’école, de ses parents qui voudraient qu’il soit plus « comme ceci » et moins « comme cela » ou qui angoissent pour son avenir.
« Nos enfants ne sont pas des êtres naturellement mauvais que l’on doit dresser, mais des humains que l’on doit comprendre. Un enfant qui se comporte mal est un enfant qui va mal (ou qui ressent une émotion négative qu’il exprime maladroitement). Trouver des solutions à ses problèmes sera toujours plus efficace que de trouver des punitions à son mauvais comportement. »
L’aider à aller mieux
- Mettre des mots sur son problème, sans raisonner son enfant ni minimiser le problème
Lorsque notre enfant traverse une période difficile, il faut parler et écouter. La prise de conscience et l’acceptation de ses émotions représente la première étape pour pouvoir ensuite les gérer.
« Abordons tous les problèmes, même (et surtout !) ceux dont on n’a pas envie de parler. Les enfants sentent beaucoup de choses, et captent très bien la communication non-verbale. Ils sont de vraies éponges. »
- Ne pas chercher à le raisonner ou à le contredire
Lorsque l’enfant ose se livrer et nous parle, de lui-même, de ses problèmes ou d’un certain mal-être, c’est un signe de grande confiance. Dans ces moments, il est donc primordial, de ne pas chercher à le raisonner, au risque, si non, de l’inciter à ne plus nous confier ses problèmes.
- Reformuler pour l’amener à trouver lui-même une solution
Il s’agit de pratiquer l’écoute active. Elle consiste à :
- Écouter l’enfant.
- Ne pas contredire ni chercher à raisonner (même si certains sentiments exprimés sont difficiles à accepter), mais reformuler de façon empathique ce qu’il ressent :
Le juger ou le raisonner, c’est l’enfermer. Il faut l’écouter et l’inviter à réfléchir pour le guider. À nous de l’accompagner dans cet apprentissage des émotions.
La reformulation permet à l’enfant de :
- Mieux prendre conscience de ses sentiments et comprendre les raisons de ces émotions.
- Préciser son problème pour le relativiser, prendre du recul.
- L’amener à trouver par lui-même des solutions.
La méditation
La méditation consiste globalement à focaliser son attention sur sa respiration, sans être distrait ni par les stimulations externes ni par ses pensées. Les recherches scientifiques démontrent très concrètement les bienfaits de la pratique régulière de la méditation chez les enfants dès cinq ans. La méditation :
- Réduit le stress de l’enfant ;
- L’aide à être plus conscient de ses émotions et donc à les gérer ;
- Le rend plus empathique et plus gentil ;
- Rajeunit les cellules, et augmente donc son espérance de vie ;
- Renforce ses défenses immunitaires.
Charlotte Ducharme nous invite à organiser, chez nous, quotidiennement, une séance de méditation de dix minutes avec nos enfants à l’aide d’une application mobile par exemple.
Chapitre 3 – Fixer les règles, selon « Cool parents make happy kids«
3.1 – Quelles règles faut-il mettre en place ?
Des mœurs et des coutumes différentes d’un pays à l’autre
Nos règles de vie et d’hygiène, nécessaires pour préserver l’équilibre familial, dépendent des situations, de la culture, mais surtout de la perception des autres.
Choisir ses propres règles
« Les vraies limites sont celles que l’on décide de se fixer. […] Ne cherchez pas de règles dans les livres ou sur les blogs : créez les vôtres ! »
On trouvera toujours quelqu’un en désaccord avec notre manière de faire. L’essentiel est de choisir l’organisation qui permette :
- À l’enfant de comprendre que son bien-être ne passe pas avant celui de ses parents, et inversement.
- De nous épanouir pleinement, en tant que parent et adulte.
« L’équilibre familial doit être un compromis subtil entre le bien-être de l’enfant et celui des parents, en choisissant des limites que l’enfant est en âge de respecter, et en les lui faisant appliquer avec bienveillance. »
3.2 – Comment faire respecter les règles ?
« On arrive à faire respecter une règle que lorsque l’on est sûr et certain de son bien-fondé, et lorsqu’il nous paraît impossible de procéder différemment. Il faut aussi être certain que notre enfant est en capacité de respecter la règle, et que rien (ni même la pire des colères) ne nous fera changer d’avis. »
Trois conseils à retenir
Dans « Cool parents make happy kids », trois points essentiels sont développés pour aider un enfant à respecter les règles. Nous devons :
- Être certain que notre enfant est capable de respecter la règle fixée, qu’elle est bien adaptée à son âge et à son développement.
- Éviter de nous mettre en colère, car ceci nourrit encore plus l’anxiété de notre enfant.
- Rester ferme et fidèle à sa règle.
Les trois façons de Charlotte Ducharme pour gérer la situation quand on a dérogé à la règle
Déroger à une règle importante, très ponctuellement, pour faire plaisir à ses enfants, ne pose pas trop de problèmes. Toutefois, il arrive que l’on cède à contrecœur, par facilité, laxisme, ou pour éviter un conflit. Dans ce cas, c’est souvent l’effet inverse que celui souhaité que l’on provoque, car :
- On laisse tomber un principe qui nous parait essentiel.
- En cédant « face aux jérémiades », on montre à notre enfant qu’il peut tout obtenir en pleurant un bon coup.
- On alimente les disputes en ne posant pas de limites claires et stables.
« Cool parents make happy kids » nous propose alors trois options de comportements à adopter après avoir « céder » :
- On croit fermement que cette règle est essentielle et on (re) devient inflexible, tout en conservant un ton bienveillant.
- On s’accorde, en impliquant idéalement l’enfant, sur une règle intermédiaire, avec des exceptions possibles mais claires, délimitées, précises et qu’il n’est plus jamais question d’enfreindre.
- Soit on reconsidère la règle car on ne la trouve finalement pas justifiée ou parce que l’enfant n’est pas capable de la respecter, et on lâche prise à 100 %.
Charlotte Ducharme souligne, par ailleurs, que lorsqu’une règle trop souple est compliquée à respecter, il peut être judicieux de passer à une règle plus stricte, même si cela demande une période d’adaptation difficile.
« Je ne pense pas qu’il y ait un intérêt à être strict sur certaines règles dans l’unique but de « fixer des limites ». Il y a un intérêt d’être strict sur certaines règles car elles nous semblent importantes. […] Et s’il faut être strict sur le fond, soyons bienveillant et empathique sur la forme. »
3.3 – Comment ne pas perdre patience ?
« Rester bienveillant, même quand on est à bout, c’est possible. »
Charlotte Ducharme nous invite à lutter contre le réflexe de crier et nous propose quelques alternatives à travers son témoignage de « parent positif ».
Ne pas tout mettre sur le dos de l’enfant
En réagissant avec colère, on provoque son enfant et donc, au final, la crise. De plus, ce n’est pas uniquement de la faute de son enfant si on est fatigué ou énervé. La solution, selon Charlotte Ducharme, c’est de ne pas lui reprocher son attitude mais plutôt de partager notre ressenti avec lui. Cela va lui donner envie de coopérer.
Ne pas faire comme si de rien n’était
Faire semblant d’être très calme pour exploser subitement quand on n’arrive plus à se contenir n’est pas non plus recommandé. Mieux vaut partager ses sentiments et alerter son enfant : « Tu sais, je commence à perdre patience. J’aimerais éviter de crier, mais si ça continue je vais avoir du mal à me contenir. Tu veux bien m’aider ? »
Passer le relais et faire un break pour se calmer
Quand on est à bout, il ne faut pas hésiter à passer le relais et s’isoler un moment pour faire redescendre la pression. Et s’il n’y a personne, on peut quitter la pièce afin de désamorcer la situation, en disant, par exemple, à son enfant : « Je vais faire une pause, car je suis très énervée, et si je reste à côté de toi, je vais me mettre à crier. Je reviens. »
Cette attitude :
- Motive l’enfant à revenir vers nous en coopérant ;
- Lui donne, par ailleurs, un très bon exemple : lui aussi, quand il se sentira énervé, il pourra avoir le réflexe de faire un temps de pause, plutôt que de taper sur son copain.
Et si je craque ?
Il arrive que l’on craque et que l’on se mette alors à crier. Dans ces cas-là, on peut essayer de limiter les dégâts en adoptant deux attitudes :
- Faire attention à ce qu’on dit, et éviter, pour cela :
- De hurler n’importe quoi : il est important de garder en tête que ce n’est pas lui qui est mauvais, mais que c’est bien ce qu’il a fait qui nous met en colère.
- Le « tu » accusateur, humiliant et blessant, qui va plutôt donner à son enfant l’envie de pleurer ou de se rebeller que de coopérer.
Ainsi, en faisant attention à ce que nous disons quand nous crions, nous montrons à notre enfant que l’on peut être énervé sans pour autant blesser les autres. Par ailleurs, plus nos colères sont rares, plus elles ont l’avantage de marquer le coup.
- Demander pardon
Il s’agit plus de demander pardon pour la forme. Cela ne signifie pas forcément que nous avions tort sur le fond.
3.4 – Comment devenir une « cool mum » ou un « cool dad« , selon Charlotte Ducharme ?
Pour devenir un parent plus cool, il faut d’abord prendre soin de soi. C’est, en effet, ce qui va nous permettre de conserver le moral et l’énergie nécessaire pour gérer des enfants dans la joie et la bonne humeur. Dès lors, si l’on se sent fatigué ou énervé, il est bon de prendre le temps de se poser pour s’interroger sur ce qui nous permettrait d’être plus épanoui au quotidien.
Confier ses enfants pour s’accorder du temps
À moins d’être extrêmement isolé, il existe souvent des solutions pour confier ses enfants de temps à autre, que ce soit à un parent, une voisine, un ami (en échange, par exemple, du même service la fois suivante).
Remettre en question ce qui nous paraît immuable
Parfois, même si cela demande de l’énergie, il faut savoir opérer des changements importants dans nos vies.
En somme :
« L’objectif n’est pas de ressembler au parent parfait que nous rêvons d’être, mais de trouver le compromis entre notre bien-être et celui de nos enfants, de créer les conditions qui vont nous permettre de nous épanouir dans notre quotidien afin de profiter des moments partagés ensemble. »
3.5 – Comment favoriser l’entente dans la fratrie ?
Arrêter de jouer les arbitres
« Cool parents make happy kids » souligne deux problèmes dans le fait d’intervenir dans les disputes de nos enfants :
- Nous leur apprenons à venir nous chercher à la moindre occasion plutôt qu’à se défendre tout seuls.
Or, apprendre à nos enfants à gérer eux-mêmes leur problème avec les autres est indispensable, maintenant et pour plus tard.
- En prenant parti pour l’un, l’autre risque de trouver cela injuste.
Et cela se comprend, car les torts, dans toute dispute, sont bien souvent partagés. De même, si l’on décide de confisquer l’objet de la dispute, celui qui était tranquillement en train de jouer avec avant de se faire embêter considérera cela complètement injuste. Et quand on se sent lésé, on n’est pas dans les meilleures dispositions pour se remettre en question.
En somme, intervenir peut régler le problème à court terme mais pas à long terme.
Aider l’enfant à trouver une solution par lui-même
« Cool parents make happy kids » propose deux attitudes à adopter dans cet objectif :
- Au lieu de prendre immédiatement parti, on peut temporiser et pratiquer l’écoute active de manière à enseigner à nos enfants à exprimer comment ils se sentent plutôt que d’accuser les autres.
- Utiliser l’humour : apprendre à nos enfants à réagir de façon positive, avec humour et recul, est un moyen efficace de les aider à gérer les conflits par eux-mêmes.
Prévenir plutôt que guérir
L’idée ici est d’agir avant même l’apparition du conflit en alertant son enfant sur la bonne façon de faire les choses, puis en le laissant gérer la situation.
Laisser tomber la cape de justicier
Quand on arrive trop tard dans le conflit, Charlotte Ducharme recommande d’utiliser toujours la même méthode : l’empathie.
Voici, par exemple, comment l’auteure réagit avec sa fille, Joy, en arrivant après une dispute entre celle-ci et son petit frère. Léon est en pleurs, sa sœur vient de récupérer le jouet tant convoité :
« Je ne la juge pas, je ne prends pas parti, je ne la sanctionne pas, je lui fais simplement prendre conscience des conséquences de son geste en l’invitant à regarder son frère pleurer. Et je l’enjoins à trouver d’elle-même une solution. […] En responsabilisant plutôt qu’en la sanctionnant, on calme la dispute et on leur apprend à gérer leurs propres conflits. »
L’objectif est de faire en sorte que :
- Joy aille voir Léon pour le consoler par elle-même, et si toutefois, ce n’est pas le cas, il est important de reparler rapidement de l’épisode une fois la pression redescendue « Tout à l’heure, c’est dommage que tu aies arraché le jouet des mains de Léon. Tu as vu, il a pleuré, alors que je suis sûre que si tu lui avais demandé gentiment, il te l’aurait donné. »
- D’éviter que Léon ressente de la colère envers sa sœur.
« L’essentiel est de leur apprendre à gérer leurs conflits pour qu’ils cessent rapidement, et que la rancœur ne s’installe ni chez l’un ni chez l’autre. »
Petit récapitulatif des astuces de « Cool parents make happy kids » à appliquer quand on sent qu’une dispute va arriver
- Ne pas prendre parti.
- Reformuler ce que chacun ressent.
- Amener nos enfants à trouver leur propre solution.
- Et si la dispute éclate :
- Ne pas les laisser se taper ou se faire mal.
- Les inviter à comprendre ce que l’autre peut ressentir.
- S’occuper de celui qui se sent lésé.
- Si nécessaire, reparler de tout cela plus tard, en tête-à-tête, quand le calme est enfin revenu.
Chapitre 4 – Faire de notre enfant un individu heureux
4.1 – Comment lui donner confiance en lui ?
L’aider à se dépasser et lui laisser faire des choses
Pour donner confiance à un enfant, la base est d’éviter de l’humilier par des petites vexations, des critiques blessantes, des fessées ou autres menaces et punitions. Mais on peut aller plus loin, en lui donnant l’envie de se dépasser. Or, si on passe son temps à aider son enfant, on lui communique qu’il n’arrive à rien faire tout seul. Se sentant incapable à la moindre difficulté, il aura tendance à nous réclamer à la moindre occasion, et manquera beaucoup d’occasions de progresser.
C’est pourquoi, il est essentiel de laisser nos enfants faire leurs propres expériences :
« C’est en donnant des responsabilités à nos enfants, et en leur laissant l’opportunité de faire les choses par eux-mêmes, qu’ils prennent confiance en eux. […] Pour cela, il faut juste accepter que les choses aillent un peu moins vite, soient faites un peu moins bien que si on les faisait soi-même. »
À nous, parents, de nous organiser pour favoriser cette autonomie.
Éviter qu’il prenne la grosse tête
« Ce n’est pas le fait qu’il ait atteint son but que l’on félicite, mais le fait qu’il ait fait un effort pour y parvenir et qu’il ait progressé jusqu’à y arriver. »
En effet, pour Charlotte Ducharme, il est préférable de faire réaliser à son enfant le chemin qu’il a parcouru pour en arriver où il en est, plutôt que de le féliciter sur le résultat. C’est cela qui le rendra fier et lui donnera confiance : la persévérance dont il a fait preuve, sa capacité à progresser, les efforts fournis pour atteindre son objectif.
En revanche, si c’est le résultat qui compte, l’enfant risque de ne choisir que des challenges « faciles » pour être sûr d’y arriver et obtenir l’approbation de ses parents. En valorisant l’effort, on l’incite à choisir des défis qui sollicitent plus de travail, de concentration, de persévérance.
4.2 – Comment aider son enfant à se réaliser, selon « Cool parents make happy kids » ?
Le laisser devenir lui-même
« Ce qui contribue à notre épanouissement (et à celui de nos enfants), c’est évoluer dans un environnement où nous nous sentons bien, où notre quotidien est en accord avec notre personnalité, où nous pouvons être nous-même. Faire ce que j’aime, m’investir dans ce qui me motive : là est la clé du bonheur. »
Dès lors, il est important de ne pas projeter sur nos enfants nos propres souhaits, nos peurs, de ne pas les forcer à suivre une route qui n’est pas la leur. Notre rôle est seulement de les aider à découvrir leur élément par eux-mêmes, en gardant bien en tête que :
- Plus nos enfants font ce qu’ils aiment et plus on leur permet d’être eux-mêmes, plus ils seront épanouis.
- Il n’est pas question de décider à leur place de ce qui les rendra heureux.
L’encourager à utiliser ses forces
« En se focalisant sur nos atouts plutôt que sur nos défauts, on progresse davantage que si l’on ne regarde que nos points faibles. »
Partant de ce constat, « Cool parents make happy kids » propose quelques idées à appliquer avec notre enfant pour l’aider à se réaliser et à progresser :
- Accepter ses goûts, l’encourager dans ce qu’il aime plutôt que l’obliger à faire une activité qu’il déteste.
- Si notre enfant est de nature calme et aime être tranquille, ne pas penser qu’un sport d’équipe, par exemple, lui « fera du bien » si lui-même ne prend pas plaisir à le pratiquer. Par contre, il pourrait adorer prendre des cours de harpe, et cela pourrait même devenir une vraie passion.
- Plutôt que de le contraindre par la force à travailler une matière scolaire qu’il n’aime pas, rechercher d’autres motivations (un copain qui veut bien travailler avec lui ou essayer d’autres méthodes que celles de l’école…) car : »La clé, c’est la motivation, pas la contrainte ! »
- Prendre conscience de ses atouts (plutôt que de pointer ses défauts) afin qu’il les utilise et les mette à profit : « Oui, il est lent, mais il est aussi très méticuleux », « O.K, il est rêveur, mais il est aussi très créatif… »
Être précis dans les compliments et encouragements
Nous devons nous efforcer d’être le plus précis et le plus constructif possible dans nos encouragements et les compliments qu’on fait à notre enfant. En effet, cela va :
- Aider notre enfant à trouver et utiliser ses forces : les compliments généralistes, même s’ils font très plaisir, ne seront pas forcément efficaces pour le faire progresser.
- Montrer à notre enfant que l’on est attentif à lui : il se sentira important à nos yeux, et aimé, tout simplement.
En résumé :
« Pour que notre enfant soit heureux, épanoui, et pour qu’il donne le meilleur de lui-même, il ne faut pas chercher à le faire correspondre à un modèle. En l’encourageant à développer ses points forts, on renforce sa confiance en lui et on le pousse à progresser et à s’épanouir dans ce qu’il aime. »
4.3 – Comment développer son altruisme ?
Un enfant qui a confiance en soi est plus disposé à aller vers les autres. C’est donc en portant, sur lui, un regard positif qu’on l’amène à adopter cette attitude avec les autres :
« Pour qu’un enfant soit bienveillant et empathique, il ne suffit pas de le lui ordonner. C’est quelque chose qui se cultive jour après jour. Il faut d’abord l’être soi-même avec lui. »
Démontrer les conséquences positives d’une action sur son entourage
« En insistant sur la façon dont son comportement positif rend son entourage plus heureux, on encourage son enfant à persévérer dans cette voie. […] L’objectif n’est pas de lui apprendre à se sacrifier pour les autres, mais de trouver ce qui lui procure le plus plaisir en offrant aux autres. »
Et si nous arrêtions de dire « c’est gentil ! / c’est pas gentil ! »
Charlotte Ducharme nous conseille d’éviter la fameuse phrase « Tu n’es pas gentil ! », car, selon elle, en disant cela, on « fige » notre enfant dans un modèle négatif. En fait, en considérant qu’il n’est pas gentil, on sous-entend que c’est un fait établi et on ne le pousse pas à modifier son comportement.
Ainsi, si ce qu’il vient de faire nous concerne directement, on peut tout à fait lui dire que cela nous fait plaisir. Cependant, si cela concerne un tiers, l’auteure nous invite à :
- S’il a eu un comportement positif : lui faire prendre conscience du bonheur que cela a créé chez l’autre.
- S’il a eu un comportement négatif : lui faire prendre conscience du ressenti de la personne concernée.
Lui donner envie de partager
Forcer un enfant à prêter n’est pas vraiment efficace. Il est préférable de provoquer, en lui, l’envie de partager.
L’auteur nous propose alors plutôt d’inviter notre enfant à se comporter de manière à ce que l’enfant qui ne veut pas partager avec lui change d’avis. Par exemple, on peut le conseiller : « Tu devrais lui dire “Tu sais, moi je suis déçu, parce que j’ai beaucoup attendu pour avoir le camion, et je ne peux toujours pas jouer avec” ». En invitant un enfant à communiquer sa tristesse à un l’enfant qui refuse de lui prêter un jouet par exemple, ce dernier en prend conscience et a de fortes chances de faire ce qu’il faut pour redonner le sourire à son copain.
Favoriser l’entraide
Charlotte Ducharme partage son expérience lors d’une chasse aux escargots avec ses deux enfants Joy et Léon. Ce dernier n’avait trouvé aucun escargot, tandis que sa sœur, Joy en avait déjà plusieurs dans son panier. L’auteure raconte alors, qu’au lieu de demander à Joy d’aider son frère, elle lui a juste fait remarquer : « Oh ! Pauvre Léon, il n’arrive pas à trouver d’escargots ! » Immédiatement et très naturellement, sa fille s’est dirigée vers lui : « Viens Léon, on va chercher des escargots pour toi. Et si tu n’en trouves pas, je te donnerai des miens. »
Petit récapitulatif de « Cool parents make happy kids » pour favoriser l’altruisme de son enfant
En résumé, il est vraiment essentiel :
- Que notre enfant se sente utile.
« Laissons notre enfant nous aider, même si ça ne nous arrange pas toujours, même si nous faisons plus vite sans son aide quand par exemple, il veut tirer notre valise ou faire la vaisselle ! »
- D’exprimer à notre enfant l’impact positif de son geste sur les autres : c’est toujours agréable d’apprendre que l’on fait plaisir à quelqu’un, et rien de tel pour amener notre enfant à recommencer.
- De lui fournir des occasions d’aider les autres ou de lui souffler ceux qui pourraient avoir besoin de son aide.
Conclusion du livre « Cool parents make happy kids » de Charlotte Ducharme
« Confiance en soi et empathie, voilà les deux maîtres-mots, les deux objectifs principaux de l’éducation positive. »
La conclusion de Charlotte Ducharme dans « Cool parents make happy kids »
Pour conclure son ouvrage, Charlotte Ducharme se penche sur les résultats de l’éducation bienveillante auprès de nos enfants. Elle souligne alors à quel point cette éducation positive rend les enfants véritablement joyeux et profondément heureux :
« Dans le rapport annuel de l’ONU sur le bonheur mondial, les sept pays pratiquant l’éducation bienveillante sont dans le top 11 des pays les plus heureux du monde ! Dans l’ordre, le Danemark, la Suisse, l’Islande, la Norvège, la Finlande, le Canada, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, la Suède et Israël. La France, malgré sa richesse, sa protection sociale et sa bonne espérance de vie n’arrive qu’en 32e position… »
Et finalement, pas besoin d’être parfait pour être un parent cool ! Il suffit, en effet, d’un peu de patience, d’humour et d’amour pour relativiser et ne plus laisser de petites choses gâcher notre quotidien.
Pour Charlotte Ducharme, chaque pas que nous ferons vers une éducation plus positive permet de rendre le monde de demain meilleur. Et c’est, dit-elle, un pas de plus vers un monde de paix.
Un livre à mettre dans les mains de tous les parents !
« Cool parents make happy kids » est, à mes yeux, un livre à mettre entre les mains de tous les parents ! Tout d’abord, parce qu’il se lit un peu comme on lirait un article de magazine : le ton est « cool », moderne, simple et agréable, avec, de plus, une vraie pertinence de contenu. Sans « blabla » ni grandes théories, cet ouvrage, c’est du vécu et de la pratique à 100%. Le regard pragmatique et l’expérience « de terrain » de l’éducation positive est directement tirée de la réalité familiale de l’auteure.
Dès lors, ce livre fourmille de conseils éducatifs concrets qu’il est possible d’appliquer immédiatement avec nos enfants au quotidien. De plus, ces astuces se retiennent facilement car elles sont, pour la plupart, synthétisées dans de petits encadrés intitulés « à retenir » ou « boîte à outils » tout au long des chapitres et illustrées d’anecdotes qui parleront à tous les parents. Enfin, le ton se veut bienveillant, familier, sans jugement ni culpabilité.
Bref, ce livre pourrait bien changer votre vie familiale !
Points forts et points faibles du livre Cool parents make happy kids
Points forts du livre Cool parents make happy kids :
- Le style très abordable et agréable : on a l’impression d’écouter les conseils et l’histoire d’une amie experte.
- Les exemples/anecdotes très concrets et parlants, tirés de l’expérience familiale de l’auteure, qui permettent de très facilement s’identifier et de se sentir compris.
- Les conseils très pratiques et réalistes à appliquer dans des situations qui parlent à tous les parents : comment remplacer certaines phrases par d’autres, comment concrètement réagir face aux comportements de nos enfants.
- Les idées ne sont pas présentées comme des vérités mais plutôt comme des astuces à essayer, à adapter ou comme des suggestions qui nous poussent à nous interroger sur notre pratique éducative.
Points faibles du livre Cool parents make happy kids :
- L’auteur n’a sans doute pas assez de recul encore pour le faire, mais il serait intéressant d’en savoir davantage sur les résultats à long terme de ce type d’éducation.
Ma note :
Le petit guide pratique du livre Cool parents make happy kids de Charlotte Ducharme
La méthode de « Cool parents make happy kids » pour amener notre enfant à coopérer :
Éviter de menacer !
Rester zen
Motiver
Prévenir et impliquer
Prendre le temps
Marquer une pause
Jouer
Inventer une histoire, chanter une chanson, faire une affiche
Montrer l’exemple
Foire Aux Questions (FAQ) du livre Cool parents make happy kids de Charlotte Ducharme
1. Comment le public a-t-il accueilli le livre Cool parents make happy kids de Charlotte Ducharme?
Paru le 11/01/2017 aux éditions Marabout, le livre Cool Parents Make Happy Kids a fait l’unanimité auprès du public et des médias, faisant de Charlotte Ducharme une référence incontournable de la parentalité. Traduit en cinq langues avec plus de 50 000 exemplaires vendus à travers le monde, cet ouvrage est un best-seller international.
2. Quel est l’impact du livre Cool parents make happy kids de Charlotte Ducharme?
L’expérience inspirante de Charlotte révélée dans cet ouvrage a eu un impact énorme sur les parents grâce aux différentes solutions efficaces et concrètes qu’elle propose pour élever son enfant avec une éducation positive, sans cris ni punitions.
3. À qui le livre Cool parents make happy kids de Charlotte Ducharme s’adresse-t-il ?
Ce livre s’adresse particulièrement aux parents, aux tuteurs, aux enseignants et à tous ceux qui sont chargés de l’éducation des enfants.
4. Que signifie l’éducation selon Charlotte Ducharme ?
D’après l’auteure, « Éduquer, c’est transmettre des valeurs, et faire de nos enfants des adultes épanouis et heureux. »
5. Comment devenir une « cool mum » ou un « cool dad« , selon Charlotte Ducharme ?
Pour devenir un parent plus cool, il faut d’abord prendre soin de soi. C’est, en effet, ce qui va nous permettre de conserver le moral et l’énergie nécessaire pour gérer des enfants dans la joie et la bonne humeur.
Les caractéristiques d’un parent cool versus les caractéristiques d’un parent violent
Les caractéristiques d’un parent cool | Les caractéristiques d’un parent violent |
Responsabiliser son enfant | Se battre pour son enfant |
Motiver son enfant | Décourager son enfant |
Eviter de menacer | Menacer son enfant |
Développer une relation de confiance avec son enfant | Abîmer sa relation de confiance avec son enfant |
Être bienveillant envers son enfant | Être malveillant envers son enfant |
Qui est Charlotte Ducharme ?
Née dans les années 1980, Charlotte Ducharme a été élevée dans une éducation classique. Conférencière, coach et auteure de renommée internationale, elle est mère de deux enfants. N’étant ni psychologue ni professionnelle de l’enfance, elle s’est lancée dans les recherches pour trouver solution à ses difficultés de mère de famille.
Finalement, elle se rend compte que l’éducation qu’elle pratique au quotidien s’appelle l’éducation positive. Ainsi, elle décide de partager toutes ses expériences par le blog ‘’Cool Parents Make Happy Kids’’ et le livre ‘’cool parents make happy kids’’. À travers cet ouvrage, elle propose des solutions efficaces et concrètes pour élever son enfant avec une éducation positive, sans cris ni punitions. Elle est l’auteur de : Des casseroles, des parents, des étoiles, Padres molones, niños felices, Happy Kids Journal – Carnet de Gratitude pour enfants, etc.
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