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J’ai choisi l’éducation positive | Comment accompagner son enfant sur le chemin de la réussite

Couverture du livre j ai choisi l éducation positive - Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin

Résumé du livre « J’ai choisi l’éducation positive » de Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin : Ce livre explique aux parents et enseignants comment accompagner les enfants dans leur réussite scolaire et personnelle en choisissant des méthodes d’éducation positive, des techniques pédagogiques et des formes d’apprentissage simples, efficaces et plus à l’écoute de nos enfants.

Par Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin, 2015, 220 pages

Chronique et résumé de « J’ai choisi l’éducation positive » de Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin

Introduction

« J’ai choisi l’éducation positive » a pour but d’aider les parents et enseignants à accompagner les enfants dans leur scolarité en dépassant leurs éventuels blocages. Les auteures, Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin, proposent alors des méthodes pédagogiques basées sur :

  • La compréhension des processus individuels d’apprentissage,
  • La valorisation personnelle,
  • L’évaluation par compétences.

« Notre objectif est de favoriser le développement d’une coopération adulte-enfant source de réussite, de bien-être et d’une relation affective valorisante. »

PARTIE 1 – Définir le cadre pédagogique : structurer le contexte d’apprentissage

Chapitre 1- Veiller au contexte matériel 

structurer sa pensée
1.1 – Créer un cadre structuré pour aider l’enfant à structurer sa pensée

Pour travailler efficacement, les enfants ont besoin d’un espace dédié au travail. « J’ai choisi l’éducation positive » précise que ce lieu spécifique doit être :

  • Rangé ;
  • Débarrassé de tout objet distrayant ;
  • Séparé de l’espace de loisir ;
  • Défini en accord avec l’enfant.
1.2 – Créer un cadre agréable pour donner envie à l’enfant

Les enfants doivent « se sentir bien dans leurs murs ». Et pour cela, les cinq sens sont à prendre en compte.

  • Le cadre visuel

Il est essentiel que l’enfant soit impliqué et qu’il s’approprie le lieu pour s’y sentir bien. Par ailleurs, l’espace de travail choisi devra être :

  • Propre et agréable ;
  • Doté d’une ambiance thématique propice à la concentration ;
  • Avec un bureau face à la porte ;
  • Exposé au maximum à la lumière naturelle.

La musique peut être autorisée pour certaines activités et à certains moments. C’est le cas, notamment :

  • Pour éviter que les enfants soient distraits par les bruits extérieurs intempestifs ;
  • Lors d’activités faisant appel à la créativité.

Le silence est, quant à lui, recommandé pour :

  • L’apprentissage des leçons,
  • La résolution de problèmes complexes.

Ici aussi, il est conseillé d’impliquer son enfant en lui demandant son avis (cela le responsabilise puisqu’il doit réfléchir à ce qui est le mieux pour lui).

  • Le cadre kinesthésique

« J’ai choisi l’éducation positive » suggère de rechercher avec l’enfant le moment qu’il préfère consacrer à ses devoirs et, en même temps, se sent le plus à même de se concentrer.

  • Les cadres olfactif et gustatif

L’espace de travail doit être régulièrement aéré. L’enfant doit y respirer une odeur agréable ou associée, par remémoration, au plaisir.

1.3 – Apprendre à l’enfant à s’organiser

Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin nous expliquent, ici, l’impact positif des devoirs sur la réussite scolaire des enfants. Toutefois, même minimes, les effets négatifs existent. Pour les réduire au maximum, il est essentiel d’apprendre aux enfants à bien s’organiser.

En fait, l’organisation du travail varie selon le cycle d’études.

  • À l’école primaire

À l’école primaire, les devoirs doivent généralement être faits en moins d’une demi-heure. Les auteures insistent sur le fait que durant les premiers mois de CP, le rôle des parents est primordial, car c’est à ce moment-là que s’établissent les habitudes de travail nécessaires à la réussite en primaire. Chaque soir, durant au moins six mois (temps minimum d’acquisition de l’autonomie dans le travail personnel), les devoirs seront alors accompagnés par l’adulte selon trois étapes :

  • Première étape : apprendre à l’enfant à faire des listes de tâches et à prendre conscience qu’il progresse dans la réalisation de ses devoirs. Le principe est de « montrer le chemin et non pas la montagne ».
  • Deuxième étape : faire faire ses devoirs à son enfant sans intervenir directement mais en portant sur lui un regard bienveillant, en l’encourageant dans sa progression. La présence de l’adulte est indispensable, car elle renforce le sentiment de sécurité de l’enfant et permet d’établir, très tôt, le travail comme une priorité familiale.
  • Troisième étape : reprendre les devoirs réalisés avec l’enfant en cherchant avec lui les éléments positifs et les erreurs. Il est important de toujours valoriser ce que fait l’enfant, de lui montrer les points à revoir sans oublier que « pour apprendre, il faut se tromper ».

Là encore, le rôle de l’adulte est crucial :

« En s’investissant dès les premiers mois dans le suivi quotidien de son enfant, nous gagnons des années de sérénité. »

  • Première étape : procurer à son enfant le matériel adéquat.
  • Deuxième étape : inviter son enfant à classer, chaque jour, ses documents, et l’habituer à travailler avec une visibilité à 2 jours en semaine et à 5 jours le weekend.
  • Troisième étape : demander à son enfant de faire une fiche de synthèse de ses cours.

En entrant au lycée, le travail personnel s’intensifie. Et ce n’est pas parce que nos adolescents sont désormais au lycée que l’accompagnement parental doit être inexistant. L’enfant n’a évidemment plus besoin de ses parents au quotidien, mais en contrôlant de temps en temps son travail, nous lui portons de l’intérêt et nous relançons sa motivation.

« La confiance n’exclut pas le contrôle à partir du moment où il est réalisé avec bienveillance. »

Et si notre adolescent refuse que nous nous impliquions dans sa scolarité, Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin proposent de faire le point avec lui une fois par mois :

« Ce peut être l’occasion d’instaurer un rituel de déjeuner en tête à tête et de développer une relation d’adulte à adulte. Un peu à l’image de ce que pratiquent les managers en entreprise, il fait le job et vous rend compte des évolutions régulièrement, de manière à pouvoir mettre en place des actions correctives s’il venait à rencontrer des difficultés. »

  • L’importance des « to do lists »

Une « to do list » a des effets très positifs sur l’élève. Elle :

  • Le rassure ;
  • Lui fait prendre conscience des activités qu’il lui reste à réaliser ;
  • Renforce la satisfaction du devoir accompli ;
  • L’oblige à se limiter en temps de travail ;
  • Travaille toutes les matières ;
  • Dégage l’esprit de tous les soucis liés aux retards, aux oublis.
1.4 – Instaurer des routines de travail

Ces rituels de travail peuvent être de :

  • Travailler toujours aux mêmes heures, au même endroit ;
  • S’isoler de toutes tentations ;
  • Faire des listes de tâches avec des cases à cocher ;
  • Mesurer et limiter son temps de travail ;
  • Finir ce qui est commencé.

L’instauration de ces routines apporte plusieurs bénéfices à l’enfant. Elle :

  • Facilite sa mise au travail ;
  • Rend mécaniques les pratiques qu’il doit maîtriser ;
  • Le rassure en lui offrant un cadre stable ;
  • Lui permet d’atteindre ce qu’on appelle le niveau d’expertise « inconsciemment compétent » (être capable de réaliser quelque chose sans avoir à réfléchir).

En somme, les routines sont constructives et sécurisantes pour l’enfant, à condition toutefois, qu’elles ne soient pas psychorigides.

1.5 – Définir des objectifs face aux savoirs
  • Les motivations selon l’âge des enfants

Selon « J’ai choisi l’éducation positive« , tous les enfants ont, par nature, envie de bien faire, sont curieux, aiment apprendre et découvrir. Il n’y a donc pas d’entrave a priori à l’apprentissage. Néanmoins, la motivation profonde varie en fonction des besoins selon leur âge :

  • Les plus petits travaillent pour faire plaisir aux adultes et recevoir de l’amour.
  • L’adolescence est une période où la recherche de reconnaissance est prédominante. En pleine construction identitaire, les adolescents travaillent pour s’intégrer dans les groupes sociaux, pour exister en tant qu’être unique, différencié dans la communauté humaine.
  • Les jeunes adultes, quant à eux, ont construit leur identité sociale. La motivation est donc liée principalement aux perspectives de vie que paraissent leur offrir les études.

Au sein de ses différentes motivations selon les âges, Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin font remarquer une constante à tous les stades du développement de l’enfant : le besoin de reconnaissance et d’affection !

« Les enfants travaillent ou ne travaillent pas, avant tout pour exister aux yeux de leur entourage proche. »

Par ailleurs, les enfants sont plus motivés lorsqu’ils se projettent dans l’avenir :

« Pour que l’école prenne du sens, il faut que l’enfant ait des rêves et qu’il fasse le lien entre ses rêves et la nécessité de réussir sa scolarité. »

  • Les motivations extrinsèques et intrinsèques

Selon « J’ai choisi l’éducation positive« , les sciences cognitives distinguent deux types de motivations :

  • Les motivations extrinsèques dictées par l’environnement (avoir une bonne note, réussir, obtenir une récompense, faire plaisir à son entourage…) ;
  • Les motivations intrinsèques qui trouvent leur origine dans le plaisir et la satisfaction personnelle que l’on en retire. Ces motivations sont plus fortes et durables que les motivations extrinsèques.
  • Les trois formes de motivation face à une tâche spécifique  

Au-delà de la motivation générale scolaire, face à une tâche, il existe la motivation :

  • Par sécurisation : liée à la reconnaissance de l’adulte et au plaisir de la tâche maîtrisée (« Cela me rassure de faire ce que je sais faire ») ;
  • D’innovation : liée au plaisir de la découverte ou de la progression (« le succès m’encourage à poursuivre ») ;
  • D’addiction : liée aux conduites répétitives (« Je reste fidèle à mon comportement habituel ou à l’image que j’ai de moi. Je suis bon en maths, je réussis mon devoir »).

Pour activer ces différentes formes de motivation, « J’ai choisi l’éducation positive » nous invite alors à varier les situations d’apprentissage avec les enfants. Les auteures soulignent également que le risque de démotivation survient, quant à lui, lorsque l’enfant ne perçoit pas de relations entre ses actions et les résultats obtenus.

  • Apprendre jusqu’où ?

  1. Formuler des objectifs de progrès individualisés avec notre enfant, l’idée étant de :
  • Focaliser davantage sur les points forts plutôt que sur les points faibles.
  • Adapter nos attentes au développement de l’enfant, mais aussi à ses capacités, ses goûts, ses envies.
  1. Fixer des objectifs SMART, c’est-à-dire :
  • S – Spécifiques : l’objectif est compréhensible, simple, défini de façon spécifique, précise et formulé de manière positive.
  • M – Mesurables : l’objectif est exprimé dans une unité de mesure analysable, facilement quantifiable ou qualifiable et suivi par des points de contrôle périodiques.
  • A – Acceptables : l’objectif doit rester raisonnable.
  • R – Réalistes : l’objectif est atteignable, à la portée des capacités de l’enfant.
  • T – Temporels : l’objectif doit posséder un ou plusieurs indices temporels (date d’exécution, délais, étapes, date de finalisation…).
  1. Repérer les objectifs donnés en classe :
  • Les objectifs généraux : « L’objectif est à l’apprenant ce que le cap est au marin : la direction à suivre pour atteindre sa destination finale, son but. »
  • Les objectifs opérationnels, en termes de :
    • Savoir (ou pédagogiques), qui s’articulent autour de six niveaux d’objectifs : connaître, comprendre, appliquer, analyser, synthétiser, évaluer. Exemple : mémoriser une poésie
    • Savoir-faire, qui s’articulent autour des objectifs sensori-moteurs : imitation, manipulation, précision, coordination, acquisition d’une seconde nature. Exemple : réciter une poésie en soignant l’intonation, la gestuelle.
    • Savoir-être, qui s’articulent autour de cinq niveaux d’attendus : réceptivité (stade passif), réponse, appréciation d’un système de valeurs, organisation d’un système de valeurs, caractérisation. Exemple : satisfaction, plaisir à réciter la poésie quand l’enfant est interrogé en classe.

En découpant les objectifs en tâches, l’élève devient acteur de son apprentissage. Il peut évaluer lui-même ses activités et les causes des non-réussites.

1.6 – Favoriser la mise en condition physique et psychique de l’enfant
  • Rendre l’enfant autonome

Une des raisons principales, pour les enseignants, du travail à la maison est l’acquisition de l’autonomie.

« L’autonomie ne signifie pas être livré à soi-même. C’est la capacité à être responsable de ses apprentissages. L’autonomie n’est pas une question d’âge mais une question d’éducation. […] C’est […] un travail progressif qui s’opère dans une démarche à long terme, un travail empreint de compréhension et de valorisation des initiatives prises par l’enfant. […] Une démarche vers l’autonomie nécessite d’impliquer l’enfant dans les décisions. C’est en apprenant à organiser, gérer et réaliser un travail que les enfants réussissent. »

Pour Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin,on ne devrait pas déterminer, à la place de l’enfant, la manière dont il va s’organiser, à quel moment il doit faire ses devoirs, ni combien de temps il va consacrer à leur réalisation. On doit plutôt l’inciter à faire ses propres choix.

  • Faciliter la concentration

L’un des prérequis à la concentration est d’être détendu (ni préoccupé, ni stressé) et d’avoir son esprit tout à fait à la tâche (ne pas se laisser distraire et faire preuve d’une attention soutenue et sélective).

  • Aider à trouver le bon stress

Le stress est une réponse physiologique à une agression ou à un changement extérieur, qui entraîne une augmentation de la vigilance et de l’attention. Le corps va alors avoir besoin de libérer l’énergie qu’il vient de produire face au danger. Et cette énergie peut être utilisée à bon ou mauvais escient :

  • Dans le premier cas : elle permet de se mobiliser sur la tâche avec efficacité (le bon stress) ;
  • Dans le second cas : elle devient paralysante et il faut alors reprendre le contrôle sur son corps pour récupérer ses capacités cognitives (le mauvais stress).

« J’ai choisi l’éducation positive » nous propose alors d’apprendre différentes techniques à nos enfants pour gérer le stress telles que :

  • Pratiquer une respiration ventrale ;
  • Fixer son regard sur un objet ;
  • Poser les mains sur la table pendant 1 minute en concentrant son attention sur les sensations liées au contact avec la table ;
  • Fermer les yeux et penser à quelque chose que l’on aime pour détourner son attention de la situation stressante ;
  • Pratiquer l’auto-persuasion positive ;
  • Se mettre en auto-conditionnement positif ;
  • Pratiquer la méthode décrite et appelée « la boule de stress » par les auteurs, très efficace pour les situations d’examen.

Pour Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin, apprendre à tirer parti de ses échecs permet d’atténuer le stress, de relativiser l’échec et de progresser. En fait, il s’agit de faire comprendre à son enfant que l’échec est un état transitoire, non définitif qui permet de préparer ses prochaines victoires. Pour cela, on lui fera un retour d’expérience qui :

  • Lui exprime l’idée qu’un échec n’est jamais total.
  • Lui apprend à analyser son échec.
  • L’aide à relativiser.

Les auteurs de « J’ai choisi l’éducation positive » concluent sur le sujet du stress en rappelant les principaux limiteurs de stress, à savoir :

  • Un travail régulier et sur le long terme ;
  • Une bonne organisation ;
  • Des révisions anticipées ;
  • Une analyse systématique des erreurs et échecs ;
  • Un climat familial valorisant et rassurant.

« En respectant les rythmes biologiques de l’enfant, en lui apprenant à prendre soin de sa santé, nous l’éduquons au respect de lui-même et facilitons la mise en œuvre de ses capacités intellectuelles. »

Respecter les rythmes biologiques nécessite de :

  • Bien manger pour être en forme.
  • Respecter les temps de sommeil pour éviter la fatigue mentale et physique qui engendre de multiples effets négatifs sur le cerveau de l’enfant : baisse de l’attention et de la concentration, difficultés de mémorisation, ralentissement des capacités de réflexion, frein à la créativité, à l’expression verbale, énervement, perte de patience, perte du contrôle de soi.
  • Utiliser les pics d’efficacité : globalement, l’activité intellectuelle est à privilégier le matin.
  • Respecter la capacité d’attention de l’enfant : il est inutile de mobiliser un enfant sur ses devoirs plus de 20 minutes en école primaire, plus de 30 minutes au collège et plus de 40 minutes au lycée. Ceci ne signifie pas que le jeune ne puisse pas travailler plus longtemps, simplement, il est préférable qu’il fasse une pause, qu’il s’aère avant de se remettre au travail (plusieurs pauses courtes sont plus efficaces qu’une seule longue).
Les lecteurs de cet article ont également lu :  L'intelligence émotionnelle

La pratique sportive, quelle qu’elle soit, favorise :

  • Le bon état de santé général ;
  • L’estime de soi, le sentiment de mieux-être ;
  • Le sentiment de maîtrise personnelle ;
  • La concentration et la conscience de soi ;
  • La qualité du sommeil ;
  • Le degré d’énergie mentale ;
  • La productivité au travail ;
  • La récupération physiologique à la suite d’un stress.

Par ailleurs, en plus d’être une source de plaisir qui réduit le niveau d’anxiété, une activité sportive permet à l’enfant de créer de nouveaux liens sociaux et d’intégrer des valeurs collectives et individuelles. Les activités artistiques sont également un bon stimulant pour les capacités intellectuelles et émotionnelles.

Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin soulignent que les activités extrascolaires sont positives pour l’enfant dans la mesure, toutefois, où elles ne conduisent pas à l’épuisement.

Enfin, on peut retenir quelques conseils des auteures pour motiver son enfant à pratiquer une activité extrascolaire :

  • Lui laisser le temps de choisir une ou deux activités.
  • Ne pas le laisser arrêter l’activité en cours d’année sans motif sérieux.
  • S’intéresser à ses performances, l’encourager.
  • Être présent lors des représentations publiques.

« L’ennui est nécessaire au développement de l’enfant, à sa construction identitaire. »

Selon « J’ai choisi l’éducation positive« , l’ennui laisse la place à la réflexion personnelle. Il permet à chacun d’être connecté avec lui-même, donc de réfléchir à ses projets, à ses envies.

Chapitre 2 – Connaître le profil de l’enfant pour adapter la méthode d’apprentissage

profil sensoriel de l'enfant discipline positive
2.1 – Quel profil sensoriel pour quelles méthodes ?

Pour percevoir, mémoriser ou comprendre, nous activons différents canaux dont les plus utilisés, dans l’apprentissage, sont le visuel, l’auditif et le kinesthésique.

Parmi ces trois modes de pensée que nous utilisons tous simultanément, il y en a toujours un qui prédomine. Déterminer quel est le mode prédominant de notre enfant/élève (le plus fréquemment utilisé) permet alors d’être plus efficace dans son accompagnement.

« J’ai choisi l’éducation positive » propose, dans cette partie, des tests et activités à réaliser avec notre enfant dans le but de définir son profil sensoriel. Une fois ce profil déterminé, les auteures nous expliquent que, pour développer pleinement les capacités de son cerveau, il faut :

  • Inciter notre enfant à capitaliser sur son mode dominant.
  • Utiliser les techniques des deux autres modes pour renforcer ou réactiver les savoirs (lors des révisions par exemple).

Cette partie explique alors, en détail et avec des exemples, de quelle façon procéder.

Plus bas dans ce résumé, un tableau, qui croise le profil sensoriel et le profil pédagogique de l’enfant, récapitule comment accompagner son enfant dans ses acquisitions en fonction de son profil. 

2.2 – Quelle orientation psychologique pour quelle méthode ?

Selon « J’ai choisi l’éducation positive« , la vision du monde de l’enfant peut définir une orientation pessimiste ou optimiste de son tempérament. Cette orientation est déterminante dans sa volonté d’agir et sa réussite. C’est pourquoi, la connaître est utile pour l’accompagner au mieux sur le chemin de la réussite.

  • Définir le profil de l’enfant : optimiste/pessimiste

Pour définir le profil de l’enfant, « J’ai choisi l’éducation positive » nous propose de répondre à plusieurs questions sur ce que dit ou pense l’enfant dans différentes situations : face à l’échec ou à la réussite, dans ses relations interpersonnelles, dans sa vision de l’avenir, dans sa relation au présent.

Dans nos réponses, trois critères vont aider à mesurer l’optimisme et le pessimisme chez l’enfant :

  • Le rapport au temps : permanent/temporaire
    • Un pessimiste aura tendance à penser que les difficultés sont présentes, qu’elles le resteront, et que les choses positives, elles, ont une durée limitée.
    • Un optimiste attribuera plutôt une durée limitée aux causes négatives et une durée permanente aux causes positives.
  • Le rapport au fait : généralisé/ciblé
    • Un pessimiste se basera plus facilement sur des opinions. Il généralise et a tendance à diffuser ses difficultés dans les domaines voisins.
    • Un optimiste cherche des faits objectifs pour analyser. Il restreint la difficulté à ce qui est en jeu dans la situation présente.
  • L’attribution des événements : personnel/impersonnel
    • Un pessimiste pense souvent que les difficultés viennent entièrement de lui-même et de ses manquements.
    • Les optimistes attribuent plutôt les causes à des circonstances particulières ou à d’autres personnes.
j'ai choisi l'éducation positive - pessimiste optimiste enfants - réussite
  • Les méthodes d’apprentissage adaptées

Pour renforcer l’optimisme de son enfant, « J’ai choisi l’éducation positive » nous encourage à mieux analyser les événements vécus par l’enfant en recadrant les pensées pessimistes.

D’autre part, notre comportement, au quotidien, influence directement l’orientation de nos enfants. Ainsi :

  • Plus l’entourage référent est positif, plus l’enfant développera son optimisme et vice-versa.
  • Les reproches permanents et généraux de type : « Tu es bête, tu n’es bon à rien » sont à éviter : on privilégiera les reproches temporaires et particuliers de type « Tu dois t’appliquer davantage ».

Les auteures développent ensuite, en détail, ce que nous pouvons faire avec nos enfants en fonction de leur orientation.

2.3 – Quel profil pédagogique pour quelles méthodes ?
  • Les six gestes mentaux permettant d’apprendre

Selon « J’ai choisi l’éducation positive« , la gestion mentale comporte six gestes mentaux permettant d’apprendre :

  • L’imagination créatrice,
  • L’imagination reproductrice,
  • La mémorisation,
  • L’attention,
  • La compréhension,
  • La réflexion.

Pour être efficace dans ses apprentissages, il est nécessaire que l’enfant, en grandissant, soit capable de réaliser chacun de ces gestes mentaux.

  • Définir le profil pédagogique de l’enfant et méthodes d’apprentissage

« J’ai choisi l’éducation positive » suggère plusieurs tests/activités à réaliser avec son enfant afin de définir son profil pédagogique. Les résultats et analyses de ces tests établissent alors quatre profils pédagogique :

  1. Le copiste,
  2. L’adaptateur,
  3. L’analyste,
  4. Le créatif.

Le tableau ci-dessous croise ces quatre profils avec les trois profils sensoriels évoqués plus haut et donne des pistes d’accompagnement en fonction du profil de son enfant.

J ai choisi l éducation positive - profil enfants
J ai choisi l éducation positive tableau mémorisation enfants réussite

Chapitre 3 – Renforcer l’apprentissage en diversifiant les approches

Dans ce chapitre de « J’ai choisi l’éducation positive« , Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin développent les trois processus nécessaires pour aider un enfant dans ces apprentissages. Ceux-ci constituent le « Triangle pédagogique » :

  1. Enseigner,
  2. Apprendre à apprendre,
  3. Former.
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3.1 – Expliquer une leçon à un enfant : enseigner
  • L’aider à mobiliser son attention

L’attention est à l’origine de tout processus de mémorisation.

La première étape est de s’assurer que les besoins corporels de l’enfant sont bien satisfaits (condition indispensable pour mobiliser son attention). Ensuite, Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin nous invitent, pour développer l’attention de nos enfants, à utiliser une méthode issue des techniques de vente adaptée à l’apprentissage. Il s’agit de la méthode AIDA, qui consiste à :

  • Attirer la curiosité,
  • Susciter l’Intérêt,
  • Provoquer le Désir,
  • Inciter à l’Action.

Pour cela, Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin nous suggèrent d’expliquer les quatre étapes suivantes à nos enfants :

  1. Se taire et ne pas couper la parole.
  2. Reformuler dans sa tête ou à haute voix ce que l’on vient de lui expliquer : « Si j’ai bien compris… »
  3. Poser ses questions si ce n’est pas clair pour lui.
  4. Reformuler la réponse aux questions posées.
  • L’aider à mieux utiliser sa mémoire

    • Lui donner envie de se souvenir : après avoir vérifié que l’enfant entend et voit correctement, et que son état émotionnel est suffisamment stable pour se concentrer, inciter l’enfant à multiplier les sources de perceptions (voir, entendre, faire) dans ses apprentissages facilitera sa mémorisation.
    • Faciliter le codage interne : l’encodage correspond à la façon dont l’enfant s’approprie l’information. Les supports dont il dispose pour cet encodage (livres, cours, fiches de synthèse, schémas, tableaux…) doivent lui permettre de mettre en forme les informations et les organiser d’une façon qui facilite leur intégration (habitude d’apprendre).
    • Renforcer le stockage de l’information : plus le langage de l’enfant est riche et élaboré, plus les associations sont aisées et la mémorisation facilitée. Il est aussi judicieux de faire appel aux astuces mnémotechniques.
    • Réactiver régulièrement les savoirs, réutiliser et rappeler l’information : pour cela, il est utile de faire réciter son enfant, le tester, lui faire refaire, transposer, associer, comparer les données apprises.
  • L’aider à apprendre une leçon

Apprendre une leçon implique parfois d’apprendre par cœur, mais bien souvent, il s’agit d’une mémorisation logique de concepts : l’enfant doit apprendre ce que signifient les notions puis il doit être capable d’en trouver la logique globale, d’articuler ces notions entre elles, de faire des liens.

Pour l’aider à retenir une leçon, nous pouvons proposer à son enfant de procéder en cinq étapes :

  1. Se souvenir du contenu de sa leçon sans la relire, se créer une image mentale de son cours.
  2. Relire le cours pour y trouver les informations éventuellement manquantes.
  3. Faire une synthèse à l’écrit ou à l’oral et se faire réexpliquer ce qu’on a mal compris.
  4. Après quelque temps, se remémorer sans regarder.
  5. Réutiliser les connaissances dans de nouvelles situations, changer de contexte pour vérifier la compréhension des notions.

« Nous retenons approximativement 10 % de ce que nous lisons, 20 % de ce que nous entendons, 30 % de ce que nous voyons, 50 % de ce que nous voyons et entendons en même temps, 80 % de ce que nous exprimons verbalement et 90 % de ce que nous pouvons simultanément entendre, voir, expérimenter et reproduire. »

3.2 – Apprendre à son enfant à réfléchir : apprendre à apprendre

Selon « J’ai choisi l’éducation positive« , pour aider l’enfant à réfléchir, il faut :

  • Prendre en compte ses modes de raisonnement ;
  • Puis susciter le doute en le questionnant ;
  • L’amener enfin à réfléchir autrement.

Il est aussi indispensable de rappeler régulièrement, à son enfant, le but de la réflexion, et ce que nous cherchons à trouver.

  • Réfléchir

Avec l’enfant, nous pouvons, pour développer ses capacités :

  • De réflexion :
    • Lui faire une démonstration en détaillant notre raisonnement, en réfléchissant à voix haute (principe de la modélisation).
    • Amener l’enfant à manipuler mentalement les données en alternant les types d’informations ou les problèmes (méthode de la pratique variable). Exemple : apprendre à calculer sur ses doigts puis avec des bonbons puis en dessinant des ronds sur un cahier.
  • D’argumentation : à table, lancer des débats d’idées en demandant l’avis de notre enfant et l’incitant à défendre son point de vue (lui dire de s’appuyer sur des faits, pas des opinions).
3.3 – Guider son enfant vers l’autonomie : former
  • La pratique du petit professeur

Cela consiste à demander à notre enfant d’expliquer sa leçon à quelqu’un qui ne connaît rien au sujet. Celui qui va recevoir la leçon ne doit pas être en mesure de juger la véracité des savoirs, mais la clarté de ce qui est exprimé.

  • La volonté de transmettre

Que ce soit lors de la réalisation d’un exposé, d’une activité, de devoirs, il s’agit d’inciter notre enfant à travailler en ayant pour objectif de transmettre ce qu’il a fait à un enfant plus jeune ou à l’un de ses camarades en difficulté. On peut également lui demander de nous expliquer comment il a fait, pour l’obliger à décomposer ses façons de procéder et, ainsi, à faire ce que l’on nomme de la métacognition.

  • La pratique de l’auto-évaluation

L’auto-évaluation consiste à s’interroger sur ce que nous venons d’apprendre. Cela renforce la mémorisation à long terme de l’enfant et augmente sa maîtrise du sujet.

  • La pratique de l’auto-explication

Il s’agit ici de s’expliquer à soi-même ce que nous avons appris, de manière à mieux relier des informations nouvelles à ce que nous savons déjà. C’est un principe d’empilement des connaissances. Cette pratique est très utile pour intégrer des notions fondamentales et pour renforcer la capacité à résoudre des problèmes.

  • La fiche de synthèse

Les fiches de synthèse permettent d’ancrer les savoirs : elles aident les élèves (à partir du collège) à s’approprier les cours et à les mémoriser plus facilement.

PARTIE 2 – Aider l’enfant à surmonter ses blocages

Cette deuxième partie de « J’ai choisi l’éducation positive » s’intéresse aux blocages d’apprentissage des enfants (uniquement ceux qui comportent une dimension psychologique). Ceux-ci s’expriment sous forme d’ennui, de manque de confiance en soi ou de refus d’apprendre.

dépasser les blocages de l'enfant

Chapitre 4 – Redonner le plaisir d’apprendre : dépasser le « Je m’ennuie »

4.1 – État des lieux : une génération connectée et dopée à l’affect

En sociologie, on appelle la génération des jeunes nés après l’an 2000, la génération Z. Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin la définissent comme une génération :

  • Connectée : contrairement aux générations précédentes, la génération Z a toujours connu Internet, se sert quotidiennement et maîtrise parfaitement les outils numériques. Utiliser les nouvelles technologies avec les enfants de cette génération peut alors être une source de motivation.
  • De paradoxes : né dans un contexte de mondialisation, les jeunes d’aujourd’hui sont peu individualistes mais paradoxalement beaucoup plus narcissiques que ceux des générations précédentes.
  • Hors cadre : pour accepter et respecter l’autorité en place, les jeunes ont désormais besoin de participer à la définition des règles du vivre ensemble.
  • De l’affect : habituée à « liker » sur les réseaux sociaux, les jeunes de cette génération réclament une reconnaissance importante et un besoin de se sentir apprécié pour se mettre en action. Ainsi, « la bienveillance, la valorisation juste et l’encouragement sont plus que jamais le carburant de leurs actions ».

Ces traits caractéristiques de la génération actuelle sont à prendre en compte dans l’accompagnement pédagogique. En effet, nombreux sont les blocages liés au décalage entre les propositions des adultes et les attentes des jeunes.

4.2 – Faire retrouver le plaisir d’apprendre
  • Appréhender l’échec différemment

Même s’il faut commencer par l’écouter, il est important d’amener l’enfant à réfléchir sur sa part de responsabilité, à méditer sur ce qui dépend de lui pour mettre en place des actions qui le mènent vers sa réussite (c’est, en effet, la réussite qui donne du plaisir et qui motive à poursuivre les efforts).

  • Utiliser l’humour

Très utile pour dédramatiser un échec, une erreur ou pour relancer l’intérêt d’un enfant, l’humour favorise également la cohésion entre individus et soulage du stress.

  • Varier les approches pédagogiques pour redynamiser

« J’ai choisi l’éducation positive » développe, ci-dessous, trois différentes pratiques pédagogiques efficaces pour impliquer les enfants et les amener à renouer avec le plaisir de l’apprentissage : la pédagogie par projet, par le jeu et par la créativité.

4.3 – La pédagogie par projet
  • Comment mettre en œuvre un projet avec son enfant ?

L’intérêt de mettre l’enfant dans une dynamique de projet est de donner du sens à ce qu’il apprend, en mettant en œuvre concrètement des connaissances qu’il a déjà intégrées ou qu’il devra rechercher. L’objectif est de transmettre le goût de l’effort et le plaisir d’apprendre.

Ainsi, un projet doit :

  • Être préparé ;
  • Conduire à une production concrète qui sera communiquée à l’extérieur ou exploitée à des fins privées ;
  • Permettre l’apprentissage de nouveaux savoirs, savoir-faire et savoir-être ;
  • Proposer des activités pertinentes et intéressantes pour l’enfant ;
  • Avoir une échéance à moyen terme ;
  • Posséder un but précis, réaliste et mesurable ;
  • Offrir une image valorisée de l’enfant tout en permettant à ce dernier de trouver davantage de sens au travail personnel.

Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin rappellent ici quelques principes à respecter pour accompagner efficacement son enfant dans un projet :

  • Vérifier que l’enfant s’est approprié le projet, qu’il a envie de le réaliser.
  • Laisser émerger les idées, sans les critiquer.
  • Laisser l’enfant libre de déterminer les contraintes et besoins du projet, et choisir la manière de s’y prendre.
  • Apprécier la réalisation finale du projet à sa juste valeur tout en félicitant son enfant pour son travail, son autonomie et sa responsabilisation.
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4.4 – La pédagogie par le jeu
  • Le jeu comme instance de socialisation

Le jeu représente un véritable outil d’apprentissage alliant efficacité et plaisir. Il a, en effet, une dimension éducative et pédagogique (à condition de ne pas stigmatiser l’erreur ou le perdant).

Chez l’enfant, la pratique du jeu :

  • Est source d’une plus grande autonomie et confiance en lui ;
  • Apporte une meilleure compréhension du monde ;
  • Contribue à une meilleure socialisation (intégration sociale et culturelle) ;
  • Atténue sa crainte de l’erreur et de l’échec ;
  • Développe ses capacités de communication ;
  • Renforce son imagination ;
  • Procure des savoirs et savoir-faire.

« En osant, en essayant, en se trompant, en recommençant, l’enfant se responsabilise et apprend à s’impliquer, à se concentrer, tout en trouvant du plaisir. »

  • Quels jeux choisir ?

On distingue trois types de jeux. Il y a les jeux :

  • Ludiques : ces jeux n’imposent pas de règles ; ils sont nécessaires au développement psychique, sensoriel et émotionnel de tout individu (exemples : petites voitures, poupée…).
  • Éducatifs : ces jeux aident l’enfant à structurer sa pensée avec des règles, sont utilisés pour contrôler les acquis et permettent d’observer les comportements (exemples : jeux de plateaux, dés, cartes, dominos…).
  • Pédagogiques : centrés sur la nécessité d’apprendre, ces jeux font appel aux connaissances (quiz thématiques, algorithmes, jeux de logique, jeux d’attention et de mémorisation, mots croisés thématiques…).

Jouer en famille permet également de renforcer les liens, la complicité entre les membres.

  • La création d’un jeu : un projet porteur pour l’enfant

La création d’un jeu avec ses règles et ses supports est un projet, pour les enfants, valorisant, porteur de compétences et fédérateur pour la famille. Des expériences menées en école primaire ont montré que ce type de projet apportait :

  • Du plaisir ;
  • Des compétences en écriture ;
  • Un renforcement de la pensée inductive et déductive ;
  • De nouveaux savoirs ;
  • Des facultés de communication ;
  • De la créativité.

Quelques exemples de jeux à créer : quiz, jeu d’énigmes, devinettes par mimes ou dessins, jeu de sept familles revisité, jeu de loto.

  • Jeux vidéo : un autre accès au savoir ludique

Si leur utilisation est modérée, les jeux vidéo renforcent la capacité d’abstraction, le sens de l’observation et la réactivité de l’enfant. Attention toutefois, l’usage intensif de ces jeux (très courant selon les études décrites par les auteures), présente un certain nombre de risques : perte de sommeil, troubles de l’attention, hyperactivité, tendance à l’agressivité… C’est pourquoi, il est impératif de limiter le temps passé devant les écrans.

4.5 – La pédagogie par la créativité
  • Se méfier de l’effet Pygmalion

Le mythe de Pygmalion, transposé dans le domaine éducatif, fait référence à la relation entre les attendus que nous avons vis-à-vis des enfants et le fait qu’ils agissent de manière conforme à ces attentes. Il souligne, en réalité, l’importance du regard que l’on porte sur l’enfant et qui est de nature à le transformer :

« Les attentes positives et la confiance envers les capacités des enfants favorisent leur réussite ; les préjugés négatifs conduisent à l’annihilation de ces capacités. »

  • Encourager la créativité

 En pratiquant des activités créatives, l’enfant :

  • Met en évidence son identité, s’exprime et s’affirme en suivant ses propres règles ;
  • Renforce son image et donc sa confiance en lui ;
  • Pratique un excellent remède contre l’ennui.
  • Apprendre à construire une carte mentale

La carte mentale, appelée également Mind Map®, schéma heuristique, arbre à idées ou carte conceptuelle, est un diagramme qui met en avant les liens entre les notions, les idées ou les concepts. C’est un outil qui fait réfléchir l’enfant en termes d’arborescence.

j ai choisi l éducation positive - enfants - carte mentale

Lorsqu’il réalise une carte mentale, l’enfant va alors multiplier des associations d’idées en cherchant des liens. Et c’est à partir de ces associations qu’il va pouvoir innover dans la recherche de solutions.

En plus de son côté pratique pour la recherche d’idées, la carte mentale possède de multiples avantages. En fait, en obligeant l’enfant à réorganiser les informations, à trouver les liens entre elles, à faire des choix, à être clair, créatif, à rechercher des mots-clés et des liens, la carte mentale augmente la compréhension et la mémorisation de l’enfant.

Chapitre 5 – Lui redonner confiance en lui : dépasser le « Je ne vais pas y arriver »

5.1 – État des lieux : la génération de la défiance

« Par son système d’enseignement descendant (le professeur explique, les élèves écoutent), l’école française semble fabriquer plus de défiance que de confiance. […] Le manque d’activités de groupe, de projets collectifs, et le manque d’adhésion des professeurs dans l’enseignement collaboratif font de la France l’un des pays de l’OCDE dans lequel les enfants se sentent le moins en confiance et où ils ressentent le plus l’enseignement comme injuste. »

5.2 – L’éducation de la confiance : l’aider à prendre confiance en lui

La confiance en soi, qui consiste en croire en son potentiel et en ses propres capacités, dépend des liens émotionnels et affectifs construits avec ses parents dès les premières années de la vie. Elle permet de mieux exceller à l’école, aux examens.

« Créer un cadre éducatif sécurisant, valorisant et bienveillant est indispensable dans la construction identitaire et l’estime de soi. […] L’amour inconditionnel porté à l’enfant construit la confiance qu’il aura dans la vie. Mais cette condition, si elle est nécessaire, n’est pas suffisante pour favoriser l’estime de soi. Les expériences vécues contribuent à la représentation que l’enfant se fait de lui-même et du monde qui l’entoure. Le rôle des adultes référents est déterminant. »

Voici alors, ci-dessous, les attitudes éducatives que propose « J’ai choisi l’éducation positive » à l’adulte pour favoriser la confiance en soi de nos enfants.

  • Partager le plaisir de la découverte

Lorsque, en tant qu’adulte, nous nous montrons nous-même intéressé par la nouveauté et que nous cherchons à réaliser des expériences familiales inédites, nous transmettons à notre enfant un état d’esprit tourné vers la découverte.

De cette manière, nous :

  • Renforçons les liens affectifs et la curiosité intellectuelle de notre enfant.
  • L’incitons à affronter des situations nouvelles ou frustrantes hors du cadre scolaire tout en étant présents pour le rassurer et l’encourager.
  • Montrons souvent que l’adulte n’est pas forcément celui qui sait tout, mais celui qui peut indiquer où chercher, qui peut se tromper et apprendre aussi de ses erreurs.

L’enfant doit comprendre que se tromper est nécessaire pour apprendre. Selon « J’ai choisi l’éducation positive« , il est préférable de demander à un enfant qui a eu un comportement inapproprié, comment il peut réparer plutôt que de le sanctionner de manière autoritaire. Nous pouvons alors analyser son erreur avec lui, lui montrer ce qu’elle lui a appris, l’inciter à réessayer différemment et pratiquer l’auto-évaluation.

  • Pratiquer la « pédagogie de la maîtrise « 

Elle sous-entend que tous les élèves peuvent atteindre les objectifs attendus, à condition que nous leur accordions le temps nécessaire.

  • Recadrer les comportements inappropriés

« J’ai choisi l’éducation positive » développe trois types de comportements inappropriés – persécuteur, accapareur et démissionnaire – qui composent ce que Stephen Karpman appelle « le triangle dramatique ». Pour sortir de ce triangle infernal, les auteures expliquent comment recadrer la relation par une communication fondée sur l’analyse de ce qui se joue à travers ces trois différents rôles.

  • Responsabiliser l’enfant et éviter les pièges de l’aide systématique

Les parents qui assistent leur enfant trop longtemps peuvent contribuer à ralentir son développement et sa confiance en lui. En somme :

« Être un bon parent va nécessiter, lorsque l’enfant grandit, de refuser de se substituer à lui pour l’amener à apprendre de ses propres expériences. »

  • Adapter le niveau d’exigences

Si un parent est trop exigeant avec son enfant, ce dernier peut se décourager et se dire qu’il est nul parce qu’il ne répond pas aux attentes de ses parents. Or, plus l’enfant doute de lui, plus il est stressé et plus ses capacités d’apprentissage sont entravées.

Dès lors, pour aider un enfant à progresser sans le décourager, « J’ai choisi l’éducation positive » conseille de lui proposer des sous-objectifs accessibles. La réussite de l’enfant l’encouragera et le motivera pour le sous-objectif suivant.

  • Redoublement et confiance en soi

« Généralement, le redoublement imposé est vécu comme une humiliation pour l’élève. Il est source de dégradation de l’estime de soi, de baisse de motivation et de perte du sentiment d’appartenance à l’école. Il est synonyme de punition plutôt que de seconde chance. »

Selon Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin, les redoublants ont tendance à sous-estimer leurs capacités et à développer une vision pessimiste de leur avenir. En fait, le redoublement n’est utile que s’il est accepté par l’enfant : ce dernier doit avoir conscience de la nécessité de faire une pause dans la progression de ses apprentissages pour combler ses lacunes et gagner en maturité.

  • La remédiation : alternative au redoublement

Plutôt que le redoublement, les établissements scolaires proposent aussi des accompagnements appelés « remédiation » qui vont permettre aux enfants de poursuivre normalement leur scolarité tout en bénéficiant d’une prise en charge globale et individualisée de leurs difficultés. La remédiation pédagogique, elle, garantit le maintien du niveau d’estime de soi.

5.3 – L’éducation coopérative : lui apprendre à faire confiance aux autres

Apprendre la coopération à nos enfants dès leur plus jeune âge développe leurs capacités d’adaptation et facilite ainsi l’insertion économique et sociale à l’âge adulte. En fait, faire travailler les enfants ensemble et leur donner la possibilité de participer à la définition des limites, aux règles du vivre-ensemble permet de répondre à leur besoin de reconnaissance tout en renforçant leur sentiment d’appartenance.

  • Apprendre à travers les relations sociales 

Au-delà du savoir académique, l’école vise aussi la socialisation de l’enfant. En se confrontant aux autres, l’enfant apprend sur lui-même et sur la vie en société (construction de sa moralité).

  • L’apprentissage coopératif

Plus précisément, la « pédagogie interactive », qui consiste à faire participer l’enfant à des projets/activités partagées/collectives (cours de cuisine, challenges, révisions, jeux…) :

    • Permet d’apprendre à échanger ses opinions, à reformuler les problèmes à résoudre, les idées et à débattre.
    • Facilite l’acquisition de compétences sociales, qui sont essentielles dans le développement cognitif de l’enfant.
    • Renforce ses valeurs collectives (la solidarité par exemple).

Selon « J’ai choisi l’éducation positive, il est important que ces activités aient :

    • Un objectif précis, mesurable et atteignable,
    • Une équipe hétérogène,
    • Des valorisations collectives,
    • Un problème suffisamment difficile pour qu’il suscite une réflexion approfondie.
  • Le peer-teaching

Le peer-teaching (enseignement de pair à pair), c’est quand l’enfant prend le rôle du professeur. Les bénéfices de cette méthode sont nombreux pour l’élève. Il :

    • Maîtrise mieux la discipline concernée ;
    • Trouve du sens à son apprentissage ;
    • Acquiert une meilleure confiance en lui ;
    • Développe son leadership ;
    • Apprend à accepter des critiques constructives et à se justifier face au questionnement ou à la remise en cause des informations transmises.

Globalement, le peer-teaching renforce les liens de solidarité entre les jeunes, l’écoute et l’acceptation de l’autre.

  • Aider son enfant à développer ses compétences relationnelles

    • Développer sa capacité d’empathie

Pour développer la capacité d’empathie de leur enfant, les parents doivent trouver un juste milieu qui allie amour inconditionnel et limites. En fait, l’enfant doit être au centre de l’attention, mais pas l’unique objet d’attention.

Pour cela, les adultes peuvent apprendre aux enfants à :

    • Accepter de ne pas être systématiquement au centre de l’attention ;
    • Ne pas forcément donner leur opinion si celle-ci n’est pas sollicitée ;
    • Accepter les différences ;
    • Écouter sincèrement sans couper la parole ;
    • Poser des limites lorsque quelque chose ne leur semble pas acceptable.
  • Développer son assertivité

L’assertivité désigne la capacité à s’exprimer et à défendre ses droits sans empiéter sur ceux des autres. C’est communiquer de manière équilibrée sans recourir à l’agressivité ou, inversement, à la passivité.

Un enfant qui manque d’assertivité va alors utiliser une communication non adaptée. Il y a de fortes chances que ses pairs le critiquent, s’éloignent de lui ou l’excluent par un réflexe de protection. Pour aider son enfant à développer son assertivité, il est alors crucial de :

    • Pratiquer soi-même une communication assertive ;
    • Le recadrer lorsqu’il a recours à un mode d’expression non adapté.
  • Adopter une pédagogie centrée sur la tâche plutôt que sur l’ego

Lorsqu’ils pratiquent des activités, les enfants (et les individus en général) sont :

  • Soit centrés sur l’ego : ils agissent pour se valoriser devant autrui

Les enfants centrés sur l’ego sont plus sensibles à l’échec et ont tendance à s’investir dans les domaines où ils se sentent les plus compétents (zone de confort). Dans les travaux de groupe, ces enfants ont tendance à entrer rapidement en compétition avec leurs pairs, à s’attribuer les succès, et inversement, en cas de difficultés, à se désengager.

  • Soit centrés sur la tâche : ils agissent pour une satisfaction personnelle, pour le plaisir de réussir, de faire.

Les enfants centrés sur la tâche sont moins sensibles à l’échec, plus persévérants. Ils attribuent plus facilement leurs insuccès au manque de travail. Leur niveau d’engagement est plus fort face aux difficultés. Dans les travaux en groupe, ces enfants ont la volonté de résoudre le problème, de réussir le défi et sollicitent le soutien du groupe plus facilement.

Pour aider son enfant à être centré sur la tâche, Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin conseillent de :

  • Valoriser les efforts et les progrès plutôt que les résultats ;
  • Éviter les comparaisons entre enfants ;
  • Ne pas mettre l’enfant en difficulté devant un groupe, sa fratrie ou en public ;
  • Mettre régulièrement l’enfant en situation de réussite.
  • Favoriser les défis intra-personnels en proposant à l’enfant des défis pour lui-même et des défis coopératifs ;
  • Encourager son enfant à pratiquer l’auto-évaluation.
5.4 – L’éducation de la valorisation
valorisation de l'enfant éducation positive
  • Être conscient des prophéties auto-réalisatrices positives

« Si les enseignants sont convaincus que l’enfant a les capacités de réussir, il réussira beaucoup mieux que s’ils ne croient pas en lui. »

Ce mécanisme s’appelle une « prophétie auto-réalisatrice » :

« Si je suis convaincu que cet enfant a de grandes capacités, je vais lui renvoyer une image qui va l’en convaincre et qui va le pousser à travailler et à persévérer face aux difficultés. Si je renvoie à un enfant qu’il n’a pas beaucoup de capacités, y compris de manière non verbale, par exemple en le sollicitant et en l’encourageant moins que les autres, l’enfant va enregistrer qu’il n’a pas les ressources pour réussir. »

  • Donner des signes de reconnaissance positive

Le manque de valorisation, de reconnaissance est source de découragement, de démotivation et entraîne une perte de confiance en soi chez l’enfant. Dès lors, le regard que nous portons sur nos enfants est déterminant dans leur capacité à réussir et dans leur plaisir à étudier.

« Il est particulièrement important que les adultes portent un regard valorisant sur l’enfant, en le rassurant sur ses capacités, en lui apprenant à considérer l’erreur comme une étape nécessaire vers la réussite et pas comme une défaillance. Commencer par valoriser les points forts d’un enfant est le meilleur moyen de l’aider à développer ses points faibles. »

Chapitre 6 – Lui donner les moyens de se réconcilier avec le savoir : dépasser le « Je refuse d’apprendre »

« Un enfant démotivé, qui refuse d’apprendre, a été confronté soit à l’échec et à la dévalorisation, soit à un conflit intra-psychique qu’il n’arrive pas à gérer et qui va provoquer une forme de rébellion contre les adultes et l’autorité. »

6.1 – Les ruses éducatives : techniques pour motiver les enfants

« J’ai choisi l’éducation positive » propose, ici, plusieurs techniques pour aider les enfants à mieux s’investir dans leurs apprentissages.

  • La persuasion

La première technique est la persuasion : celle-ci permet de faire coopérer l’enfant, de le faire adhérer en évitant le rapport de force. Elle sous-tend trois dimensions :

  • La rationalité du message : l’argumentation doit être construite intellectuellement ;
  • L’image de compétence : l’adulte qui s’adresse à l’enfant doit être crédible ;
  • La qualité affective de la relation : l’enfant doit avoir confiance en l’adulte qui essaie de le convaincre.
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L’escalade d’engagement part du principe que plus l’investissement en temps ou énergie est élevé, plus nous aurons des difficultés à lâcher prise (quel que soit notre âge).

L’idée ici est donc de choisir, pour l’enfant, un problème simple à résoudre, qui ne lui demande qu’un petit effort et lui permette d’être valorisé. Puis progressivement, à mesure qu’il prend confiance en lui et plaisir à réussir, on pourra lui soumettre d’autres problèmes d’un niveau de plus en plus difficile. L’engagement passé et la confiance en soi générée par la réussite feront qu’il persévérera face à la complexité.

  • La technique du don

Cette technique s’appuie sur le sentiment de « redevabilité » que nous avons tous. En effet, le don conduit tout individu à une triple obligation : donner, recevoir et donc rendre. Dès lors, lorsque l’adulte donne l’impression à l’enfant qu’il bénéficie d’une marque de sympathie particulière, d’une attention spécifique ou d’un avantage particulier, la plupart des enfants rendent « ce don relationnel » en s’investissant plus personnellement.

  • La technique de l’amorçage

Cette technique (à utiliser avec parcimonie pour éviter la décrédibilisation ou la démagogie) consiste à « appâter » l’enfant avec une proposition valorisante qui l’amène à décider ce que nous souhaitons le voir faire. Autrement dit, il s’agit de présenter « le savoir » comme quelque chose qui suscite l’envie d’être conquis. Par exemple, les parents peuvent, en phase d’acquisition de nouvelles connaissances, survaloriser les efforts et résultats de l’enfant afin de développer sa confiance en lui.

  • Le principe de la soumission librement consentie

Nous adhérons aisément à ce qui nous paraît être nos propres choix. Partant de ce principe, il suffit alors de laisser penser à l’autre que la décision vient de lui pour obtenir son engagement. Plus précisément, l’objectif de ce principe est de responsabiliser les enfants en les faisant participer aux décisions. Pour cela, l’adulte doit croire en la capacité d’autorégulation de l’enfant et en sa capacité « à mettre en place des normes coopératives ».

  • La technique du détour

L’objectif de cette technique est d’utiliser l’humour, le jeu, le regard décalé afin de développer une connivence et, de cette manière, détourner le travail scolaire ordinaire en activité plaisir.

6.2 – Les émotions : éduquer son enfant à gérer ses émotions pour lever certaines inhibitions
  • Apprendre à son enfant à gérer sa peur

« L’enfant a besoin de ses parents pour apprendre à transformer sa peur en courage. »

En tant qu’adulte, notre première réaction est souvent d’expliquer à l’enfant qu’il n’y a pas de danger. Cette explication rationnelle peut suffire pour une petite peur mais elle est inutile face à une grande peur.

À l’école, l’enfant peut être confronté à la peur : la peur d’échouer et la peur d’être rejeté par les autres. Cette peur peut servir de moteur et pousser l’enfant à travailler. Mais si elle est excessive, elle peut devenir paralysante. Pour dépasser la peur d’échouer, les auteures recommandent de valoriser l’enfant sur ses efforts plutôt que sur le résultat et de lui apprendre à apprendre de ses résultats.

  • Apprendre à son enfant à gérer sa colère

    • En laissant l’enfant exprimer sa colère

Si la colère ressentie n’est pas exprimée par l’enfant, il risque de :

    • Retourner la colère contre soi ;
    • Exploser plus tard ;
    • La transformer en « rumination » (occupant entièrement son esprit et l’empêchant tout autre activité intellectuelle) ;
    • La transformer en une opposition totale de faire ce qu’on lui demande.

Laisser l’enfant exprimer sa colère est alors indispensable à son équilibre tant physique que psychologique.

Toutefois, il est capital de lui apprendre à bien gérer sa colère, c’est-à-dire à l’exprimer de manière canalisée. Les auteures apportent plusieurs réponses dans cet objectif, comme leur dire :

    • « Je vois bien que tu es très en colère, mais je n’accepte pas que tu cries comme tu le fais ou que tu me parles sur ce ton. »
    • « Tu as le droit d’être en colère mais va crier dans ta chambre. Tu pourras revenir lorsqu’elle sera sortie » (techniques de prescription de symptômes et de distance affective).
  • Quelques techniques à proposer à l’enfant selon l’origine de la colère

Lorsque la colère est liée à :

    • Des contrariétés refoulées à l’école ou avec ses camarades → la « technique d’art martial verbal » (qui doit donner l’impression aux autres que leurs insultes rebondissent sur lui sans le toucher, désamorçant ainsi l’agressivité des autres enfants) ou la pratique d’un sport de combat.
    • Le sentiment d’injustice de la part d’un adulte → écrire une lettre de colère qu’il n’enverra pas (on la déchire et on la jette).
    • Des difficultés d’apprentissage (l’enfant n’arrive pas à faire un exercice, s’énerve et dirige sa colère contre lui-même) → attendre qu’il se calme pour ensuite reprendre le devoir en l’accompagnant.

Enfin, gérer sa propre colère, en tant qu’adulte, est un préalable indispensable : plutôt que de hurler ou de nous énerver, il est essentiel de savoir dire posément à l’enfant que nous sommes fâchés.

  • Apprendre à son enfant à gérer sa tristesse

L’enfant doit sentir qu’il a le droit (et que ce n’est pas honteux) d’être triste et de pleurer lorsqu’il est malheureux. Lorsque il traverse une période de tristesse :

  • Il est crucial de l’aider à mettre des mots sur ce qu’il ressent et qu’il sache que ses émotions sont accueillies sans jugement.
  • Il est préférable qu’il ne rompe pas trop longtemps avec ses routines (l’école, par exemple, favorisera sa résilience).

Pour l’enfant à vivre la séparation de ses parents :

  • S’assurer que l’enfant ne se sente pas responsable de cette décision de « grandes personnes » et lui répéter que cette séparation ne changera en rien l’amour que son père et sa mère lui portent.
  • Être vigilant à la manière dont les parents vont parler de leur ancien conjoint à l’enfant : chacun de ses parents étant une partie de lui, dénigrer l’autre devant ses enfants peut être très douloureux et anxiogène (conflit de loyauté entre ses deux parents).

Apprendre à un enfant à prendre sur lui pour respecter les limites fixées par l’adulte et l’obliger à tenir ses engagements est essentiel. En effet, pour les auteures de « J’ai choisi l’éducation positive » :

  • Le cadre que fixent les parents lui apporte un sentiment de sécurité ;
  • Sa capacité à résister aux frustrations l’aidera dans sa vie scolaire et en fera un adulte plus patient, plus équilibré et plus persévérant dans l’effort.

« L’émotion est une ressource, pour l’enfant comme pour l’adulte : la peur aide à se protéger du danger, la colère à poser des limites, la tristesse à attirer l’attention de l’entourage sur notre besoin de soutien. Mais les émotions peuvent devenir un frein si nous cherchons à tout prix à les éviter : la peur peut alors conduire à l’évitement systématique, la colère rentrée à de la violence que l’on retourne contre soi ou qui nous fait sortir de nos gonds lorsque la cocotte explose, la tristesse refoulée peut conduire à des états dépressifs… »

En aidant l’enfant à identifier ce qu’il ressent lorsqu’il est triste, en colère, inquiet, les parents vont permettre à l’enfant de mieux se comprendre et de prendre du recul et ainsi, largement influencer l’acquisition de ses compétences émotionnelles.

6.3 – La médiation éducative : prendre en compte les rébellions pour lever le refus d’apprendre
  • Les crises de l’enfance : un sentiment d’insécurité

    • Les explications aux crises de l’enfance
    • À 3 ans : une première crise d’opposition et d’inhibition, appelée communément « crise de personnalité », se caractérise par des colères incontrôlables dues au manque de maturité de certaines parties du cerveau chargées de la régulation des humeurs.
    • Entre 6 et 11 ans : l’enfant développe des capacités d’abstraction. Les facultés intellectuelles prennent le pas sur l’affectif. Les crises sont alors essentiellement liées à la peur du changement.
  • Comment aider l’enfant à traverser les crises ?

« L’absence d’un cadre précis des limites à respecter peut générer un sentiment d’insécurité chez un enfant. Trouver chez ses parents des limites fermes et bienveillantes concernant les règles de vie de la maison, le respect d’autrui ou l’obéissance aux consignes données sécurise l’enfant. Cette sécurité est indispensable à l’apprentissage. »

Autrement dit, plus les enfants nous sentent solides, stables, constants dans nos comportements, plus ils se sentent bien, et donc mieux ils étudient.

« J’ai choisi l’éducation positive » nous met en garde sur trois écueils :

  • Des règles fixées mais non respectées : les règles peuvent être renégociées entre l’enfant et les parents, différentes selon les lieux (parents séparés par exemple) mais une fois fixées, l’enfant doit absolument les respecter (et être valorisé quand c’est le cas).
  • Un cadre trop autoritaire : l’excès de cadre peut insécuriser l’enfant et construire des personnalités effacées, craintives, manquant de confiance en elles ou, à l’inverse, des tempéraments rebelles.
  • Le manque de constance, l’alternance entre fermeté et laxisme : lorsque le parent est très ferme sur le respect de la règle, mais qu’il cède après quelques jours, l’enfant comprend que les règles sont négociables à l’usure. Il va alors épuiser l’adulte en cherchant en permanence à négocier.
    • Le besoin de valorisation narcissique : le désir de reconnaissance est grand à l’adolescence et passe par le regard de l’autre et des pairs. La rébellion, à cet âge, est donc souvent la résultante d’un déficit narcissique.
    • Le déni des difficultés ;
    • L’opposition intergénérationnelle : réinstaurer les différences intergénérationnelles est essentiel dans la construction de l’identité des adolescents (rappeler au jeune les règles de savoir-vivre et de respect vis-à-vis des aînés).
  • Comment aider l’adolescent à traverser la crise ?
    • Préserver les rituels

Chaque tranche d’âge doit avoir ses privilèges. Cela engage les adolescents vers la recherche de maturité. La différence entre un collégien et un lycéen doit être marquée en droits et en devoirs.

    • Prendre du recul :
    • Créer un cadre stable et donc rassurant ;
    • Faire respecter les lois sociales symboliques ;
    • Étayer face à l’agressivité, désamorcer le rapport de force, éviter tout rapport frontal ;
    • Utiliser un objet tiers si besoin pour entrer en relation avec le jeune ;
    • Instaurer une relation de confiance ;
    • Se soutenir entre conjoints ;
    • Accompagner le jeune dans sa gestion des émotions (les activités créatrices, quelles qu’elles soient, peuvent être très utiles pour cela).
    • Gérer les conflits

Les auteures recommandent de toujours gérer les conflits en aparté. Ensuite, à travers plusieurs techniques (approche des « rituels de face », technique des « positions perceptuelles » issue de la PNL, technique de la négociation raisonnée), les auteures nous expliquent comment résoudre un conflit :

    • Formuler l’intérêt commun à négocier ;
    • Écouter les besoins/enjeux des parties ;
    • Exprimer ses propres besoins et objectifs ;
    • Reformuler le problème ;
    • Fixer des objectifs communs ;
    • Identifier et formuler des solutions acceptables par tous.

Conclusion de « J’ai choisi l’éducation positive » de Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin

La conclusion des auteurs

Pour conclure, Nadine Sciacca et Marie-Agnès Martin récapitulent les trois notions-clés de leurs méthodes, issues de l’éducation positive, pour amener les enfants vers la réussite. Celles-ci se basent sur :

  • « L’acceptation de l’erreur comme source d’apprentissage »,
  • « La valorisation et l’encouragement comme carburant de l’action »,
  • « La coopération adulte/enfant dans une relation affective bienveillante comme moteur de réussite ».

Les auteures rappellent ensuite qu’éduquer n’est pas facile. C’est, selon elles, une expérimentation quotidienne qui nous demande de réajuster continuellement nos idées et comportements. Selon elles :

Nous revendiquons le droit de ne pas être des parents parfaits. Pour autant, les chances de succès s’accroissent si nous arrivons à développer un cadre de vie sécurisant pour l’enfant, si l’organisation est structurée (règles, lois, rythmes réguliers, sanctions), si nous apprenons à nos enfants à gérer les frustrations et enfin s’ils peuvent se référer à des repères identitaires forts grâce à des adultes qu’ils peuvent modéliser (importance de l’exemplarité des parents). […] L’éducation positive n’est pas la recherche de la perfection, c’est simplement la mise en pratique de la bienveillance que nous avons pour nos enfants.

Un parfait équilibre entre conseils pratiques et théorie

« J’ai choisi l’éducation positive » est un livre intéressant, en matière d’éducation, car il est à la fois très pratique et théorique.

Au cours de cette lecture, on apprend effectivement beaucoup sur la psychologie et le développement de l’enfant (du stade de la petite enfance à celle de l’adolescence), tout en comprenant comment transposer ces connaissances et recommandations dans le quotidien de l’enfant, la réalité des parents et de l’enseignant qui ont, avant tout, besoin d’applications concrètes. Les conseils proposés sont donc accessibles et étayés par des recherches scientifiques récentes. Les exemples tirés de la réalité des familles et des écoles sont parlants. Au fil des chapitres, des mémos, des encarts « focus » et « astuces » apportent du dynamisme à la lecture. Certaines idées sont toutefois répétées tout au long du livre.

Points forts du livre J’ai choisi l’éducation positive :
  • Une lecture dynamique parsemée d’exemples concrets, d’illustrations, de mémos, d’encarts « focus » et « astuces ».
  • Le juste équilibre entre théorie et pratique : le concept de pédagogie positive est traitée de manière scientifique, tout en apportant des applications pratiques accessible et concrètes.
Point faible du livre J’ai choisi l’éducation positive :
  • Quelques répétitions au fil des chapitres, mot pour mot.

Ma note :

Le petit guide pratique du livre J’ai choisi l’éducation positive de Nadine Sciacca et de Marie-Agnès Martin

Les trois grands points sur lesquels sont basés les méthodes pédagogiques proposées par les auteures :

1. La compréhension des processus individuels d’apprentissage,

2. La valorisation personnelle,

3. L’évaluation par compétences.

Foire aux questions (FAQ) du livre J’ai choisi l’éducation positive de Nadine Sciacca et de Marie-Agnès Martin

1. Comment le public a accueilli le livre J’ai choisi l’éducation positive de Nadine Sciacca et de Marie-Agnès Martin ?

Ce livre fut un véritable succès auprès du public. Il a été vendu à plus de 600.000 exemplaires.

2. Quel fut l’impact du livre J’ai choisi l’éducation positive de Nadine Sciacca et de Marie-Agnès Martin ?

Ce livre a eu un très grand impact sur le public. Grâce à ce livre plusieurs parents ont su comment favoriser la réussite scolaire et personnelle des leurs enfants en choisissant des méthodes d’enseignement positives, des techniques pédagogiques et des styles d’apprentissage simples, efficaces en phase avec leurs enfants.

3.A qui s’adresse le livre J’ai choisi l’éducation positive de Nadine Sciacca et de Marie-Agnès Martin ?

Ce livre s’adresse aux parents et aux enseignants.

4.Comment doit être le cadre de travail des enfants ?

Pour travailler efficacement, les enfants ont besoin d’un espace dédié au travail. « J’ai choisi l’éducation positive » précise que le cadre spécifique doit être rangé, débarrassé de tout objet distrayant, séparé de l’espace de loisir, défini en accord avec l’enfant.

5.Quelles sont les motivations selon l’âge des enfants ?

La motivation profonde varie en fonction des besoins selon l’âge des enfants :

  • Les plus petits travaillent pour faire plaisir aux adultes et recevoir de l’amour.
  • L’adolescence est une période où la recherche de reconnaissance est prédominante. En pleine construction identitaire, les adolescents travaillent pour s’intégrer dans les groupes sociaux, pour exister en tant qu’être unique, différencié dans la communauté humaine.
  • Les jeunes adultes, quant à eux, ont construit leur identité sociale. La motivation est donc liée principalement aux perspectives de vie que paraissent leur offrir les études.

Les routines de travail pour enfant vs les bénéfices de ces routines instaurées à l’enfant

Les routines de travail pour enfantLes bénéfices de ces routines instaurées à l’enfant
Travailler toujours aux mêmes heures, au même endroit Facilite sa mise au travail
S’isoler de toutes tentationsRend mécaniques les pratiques qu’il doit maîtriser
Faire des listes de tâches avec des cases à cocher Le rassure en lui offrant un cadre stable
Mesurer et limiter son temps de travailLui permet d’atteindre ce qu’on appelle le niveau d’expertise « inconsciemment compétent »

Qui est Nadine Sciacca ?

Nadine Sciacca : Co auteur du livre J’ai choisi l’éducation positive.

Ancienne journaliste, puis responsable de communication pendant une quinzaine d’années, Nadine Sciacca exerce depuis une dizaine d’années en tant que thérapeute, business coach, executive coach, consultant en qualité de vie au travail et performance collective, et conférencier expert en intelligence émotionnelle. Elle a formé plusieurs milliers de managers au développement du leadership, à la conduite du changement, à la prévention des risques psychosociaux et à l’optimisation de l’engagement des salariés.

Qui est Marie-Agnès Martin ?

Marie-Agnès Martin : Co auteur du, livre J’ai choisi l’éducation positive.

Marie Agnès Martin est médiatrice, formatrice et coach. Elle est experte en gestion d’entreprise et auteur de plusieurs ouvrages sur le management, le relationnel et les relations commerciales. Elle a été pendant vingt ans directrice d’un centre de formation professionnelle et d’enseignement supérieur. Depuis plusieurs années, il forme des managers au leadership et à la gestion des conflits. Il travaille également comme consultant en éducation et forme des enseignants et des formateurs professionnels.

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