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Cyberminimalisme

Couverture de Cyberminimalisme de Karin Mauvily

Résumé de « Cyberminimalisme. Face au tout numérique, reconquérir du temps, de la liberté et du bien-être » de Karine Mauvily : cet ouvrage est un véritable petit manuel qui vous guidera vers une réduction de vos usages numériques, que ce soit vis-à-vis des réseaux sociaux ou l’utilisation des moteurs de recherche, notamment.

Par Karine Mauvily, 2019, 228 pages.

Table des matières

Chronique et résumé de « Cyberminimalisme. Face au tout-numérique, reconquérir du temps, de la liberté et du bien-être » de Karine Mauvily

Introduction — Il n’y a pas de fatalité technologique

Un antidote à la fatalité numérique

L’auteure commence par raconter comment elle en est venue à s’intéresser au cyberminimalisme. Elle raconte deux anecdotes :

  1. Ayant reçu un appareil photo argentique, elle se rend compte qu’elle ne sait pas l’utiliser correctement. Elle retourne au numérique, mais se dit qu’il doit y avoir un moyen pour limiter les nuisances liées à ce type d’appareil.
  2. Après une pause de 4 ans (quand même !) sans téléphone portable ni smartphone, elle s’est dit qu’il était possible de proposer un mode de vie sain et vivable tout en réduisant nos usages des technologies numériques.

Selon Karine Mauvily, nous ne sommes donc pas sans ressources face au déferlement des innovations numériques. Nous pouvons choisir — pour nous et pour la société — de moduler notre rapport aux dispositifs digitaux (en particulier les ordinateurs et téléphones portables, mais aussi les tablettes et autres montres ou objets connectés).

Un peu partout, des prises de conscience

La discussion critique sur les technologies numériques s’étend sur plusieurs « fronts », et notamment :

  1. Des « repentis » de l’industrie numérique elle-même (dirigeants de Facebook et autres).
  2. Des collectifs comme Pièces et main-d’œuvre ou Oblomoff, en France.
  3. Bien sûr, des intellectuels individuels.
  4. Des médecins et des psychologues également, eux aussi parfois regroupés en collectifs, comme la Cose (Collectif surexposition écrans).
  5. Des praticiens de tous les métiers touchés par la numérisation de leurs fonctions, parfois rassemblés (comme dans le collectif Écran total).
  6. Parmi eux, des enseignants se battent contre l’échec de la numérisation à l’école (Karine Mauvily a d’ailleurs écrit un précédent livre à ce sujet : Le désastre de l’école numérique).
  7. Des utilisateurs déçus de Google, de Facebook ou d’autres plateformes qui appellent au désabonnement.
  8. Même certains patrons dénoncent la concurrence déloyale des géants du Web, les GAFAM (pour Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft).

Qu’est-ce que le cyberminimalisme ?

Le cyberminimalisme est, selon Karine Mauvily :

« Un style de vie qui cherche à minimiser la présence du numérique dans nos vies pour nous faire gagner du temps, du bien-être et de la liberté. Il s’agit d’agrandir notre zone non numérique dès que cela est possible. »

(Cyberminimalisme, p. 20)

Le terme vient de « cyber-« , qui a donné « cybernétique » dans les années 1940 sous l’impulsion du mathématicien Norbert Wiener. Ce terme est emprunté au Grec ancien où il signifie « piloter », « gouverner » ou « diriger ».

Ne laissons pas la cybernétique gouverner nos vies ! Soyons prudents face aux sollicitations constantes des mondes numériques et reprenons la place du pilote. Telle est l’idée.

Si vous voulez en savoir plus au sujet des dangers du numérique et de l’addiction qui peut en découler, lisez la chronique du livre Le bug humain.

Les 7 principes cyberminimalistes

Pour récupérer du contrôle sur nos existences numérisées, Karine Mauvily dresse un inventaire de sept principes :

  1. Le minimum d’objets connectés, achetés à l’occasion.
  2. Pas de téléphone portable avant 15 ans.
  3. Refuser de se laisser remplacer par des logiciels.
  4. Fournir le minimum de données.
  5. Vivre sa vie sans l’enregistrer.
  6. Pratiquer la cyberpolitesse.
  7. Ne pas agir seul (pour une brève explication de chaque principe, voir p. 22-27).

Les avantages du cyberminimalisme

L’auteure considère qu’il y a au moins 5 avantages à l’adoption de ce mode de vie :

  1. Temps gagné = contrairement à ce que nous pouvons penser spontanément, nous gagnons peu de temps à utiliser les solutions clés en main proposées par les applications. Par contre, notre temps d’écran quotidien a explosé et nous fait perdre beaucoup d’heures de la journée.
  2. Bien-être augmenté = l’addiction aux dispositifs numériques est bien documentée maintenant. Elle génère des sentiments négatifs (anxiété, solitude, etc.) dont nous pouvons nous délivrer.
  3. Efficacité retrouvée = c’est une vérité qui se fait de plus en plus jour, nous travaillons mieux quand nous sommes déconnectés.
  4. Liberté préservée = eh oui, les plateformes savent beaucoup, beaucoup de choses sur vous. Pourquoi leur donner toutes ces informations et leur permettre de vous tracer pour vous vendre tel ou tel produit ?
  5. Environnement protégé = la pollution liée au numérique est de plus en plus visible. Les ressources nécessaires pour produire nos dispositifs et soutenir nos échanges en ligne sont en quantité limitée et nous devons en prendre soin.
Cyberminimalisme

Chapitre 1 — L’équipement cyberminimaliste

Karine Mauvily ironise : il ne s’agit pas de retourner à la bougie, mais bien de réduire sa dépendance aux outils numériques. Autrement dit, le cyberminimaliste ne nie pas leur intérêt, mais cherche à en circonscrire la portée et le nombre. Voyons comment.

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Pourquoi réduire notre stock d’objets connectés ?

Parce que le « tout-numérique » (notamment via l’internet des objets) crée :

  • Une pression écologique insoutenable ;
  • Une exposition accrue au piratage ;
  • Des coûts économiques importants.

Au niveau écologique, d’abord :

« Un Européen aisé se débarrasse d’environ 20 kilos de déchets électriques et électroniques chaque année, n’en déposant que 7 kg en déchetterie. La biodiversité est anéantie par les sites d’extraction de minerais, les sols et rivières sont pollués dans les pays d’export des déchets. Le mot « dématérialisation » accolé aux politiques de numérisation est un mensonge pur et simple. »

(Cyberminimalisme, p. 37)

L’auteure s’offusque de certains discours, comme celui qui veut qu’imprimer soit moins écologique que lire sur écran. C’est faux ! Parfois, lire sur papier est moins gourmand en énergie que lire directement sur ordinateur.

De façon plus générale, la « dématérialisation » n’aura pas lieu par miracle, mais uniquement si nous réduisons le nombre de nos dispositifs numériques connectés.

Sur le plan du piratage, « chaque nouvel objet connecté qui pénètre chez nous est une porte d’entrée pour la cybercriminalité », dit Karine Mauvily. Pourtant, nous ne nous en rendons pas souvent compte.

Concernant les économies, cela paraît par contre plus évident à chacun : nous consommons aujourd’hui beaucoup plus de technologies numériques qu’il y a 10 ou 15 ans. Pour l’auteure, mieux vaut opter pour des outils d’occasion et faire preuve d’une certaine frugalité en :

  • Ne renouvelant pas le matériel que vous n’utilisez pas ou peu ;
  • Achetant d’occasion (reconditionné) ;
  • Évitant l’achat de gadgets ;
  • Groupant les achats/ne dupliquant pas le matériel informatique ;
  • Retardant l’équipement des enfants.

Réduire notre empreinte numérique : mode d’emploi

Commencez par tout noter — avec un calepin et un stylo ! Quoi ? Tous les dispositifs (de l’ordinateur à la bouilloire) électroniques, informatiques ou simplement mécaniques que vous avez chez vous. Pièce après pièce, faites « l’inventaire de vos machines avant réduction » (un tableau illustratif est proposé page 45) dans votre maison.

Une fois l’inventaire réalisé, faites le tri proprement dit. Supprimez :

  • Les doublons (une télévision, c’est largement suffisant, non ?) ;
  • Les appareils qui n’ont pas servi plus d’une fois dans l’année ;
  • Ceux qui peuvent être remplacés par une alternative manuelle.

À chaque phase, Karine Mauvily donne en exemple le cas de sa famille. Elle affirme avoir réduit 25 % du stock d’objets inutiles chez elle.

Troisième étape : la remise en circulation. Si vous le pouvez, ne jetez pas (ou à la déchetterie, au minimum). Recyclez, quand l’option vous en est offerte. Par exemple, en donnant les objets qui fonctionnent encore ou en les envoyant dans des recycleries.

Toutefois, pour l’auteure, la revente en ligne n’est pas ce qui est de plus fiable. Préférez plutôt la revente directe, comme il vient d’être indiqué (directement à la ressourcerie ou dans une recyclerie près de chez vous).

Quatrième étape : si vous devez acheter, achetez d’occasion. Ou si vous ne pouvez vraiment pas vous retenir d’acheter du neuf, cherchez à acheter du modulaire, qui permet un remplacement plus facile des composants (pour un téléphone mobile, par exemple).

Adopter le smartphone allégé

Le smartphone est un couteau suisse. Oui, mais… C’est bien ça le problème : « ses nombreuses fonctions nous ramènent à lui en permanence, au-delà du raisonnable ». Pour limiter son utilisation, « allégez-le » en vous dotant :

  • D’une montre à poignet ;
  • D’une calculatrice old school ;
  • D’un réveil ;
  • D’un calepin ou agenda papier ;
  • D’une radio classique ;
  • D’un miroir ;
  • D’un répertoire téléphonique « papier ».

En plus de cela, pensez à désinstaller les logiciels qui ne vous servent pas ou plus. Veillez tout particulièrement — si vous voulez suivre jusqu’au bout les conseils de Karine Mauvily — à supprimer tous les services Google qui vous tracent à coup sûr (nous allons revenir sur ce point plus bas).

Libérer nos appareils des géants de la Tech

C’est un autre aspect important, en effet. Vous pouvez chercher à utiliser des logiciels libres, dont « les codes sources restent ouverts, consultables et modifiables ».

Mais attention : leur installation et leur utilisation peuvent parfois devenir chronophages. Cela doit donc être véritablement utile. Pour l’auteure :

« Ce sont deux zones de liberté à conquérir : la zone non numérique à agrandir, la zone numérique à libérer de ses monopoles. »

(Cyberminimalisme, p. 59)

Pour commencer à vous libérer des monopoles, vous pouvez opter pour un :

  • Système d’exploitation libre (type Linux) ;
  • Navigateur Internet libre (type Firefox) ;
  • Moteur de recherche respectueux de votre vie privée (il y en a plusieurs, tels que DuckDuckGo ou Startpage, par exemple).

Pour vos téléphones portables, c’est pareil ou presque. Le pire étant ici Android, véritable « cheval de Troie » de Google. Apple (et son système iOS) ne semblent pas tracer — pour l’instant au moins — ses utilisateurs.

Voici les 6 options à considérer pour votre mobile, de la moins à la plus cyberminimaliste :

  1. Acheter et utiliser un téléphone Android et l’utiliser tel quel ;
  2. Choisir un iPhone ;
  3. Guetter les smartphones sous système d’exploitation libre (qui arriveront prochainement sur le marché) ;
  4. Choisir un Android et feinter Google (en migrant tout ce qui est possible vers le libre, notamment via le magasin d’applications libres F-Droid) ;
  5. Garder un téléphone portable simple (non « smart ») ;
  6. Ne pas avoir de téléphone portable (voir l’argument complet p. 65).
Une jeune fille sans écran, dans le divan.

Chapitre 2 — Pas de téléphone portable avant 15 ans

L’auteure raconte l’histoire d’une petite voisine qui, après avoir reçu un smartphone, a perdu toute spontanéité et présence auprès des autres.

Le danger du « piratage de cerveau » (brain-hacking) est réel. L’enfant a besoin de s’ennuyer et d’inventer des jeux pour grandir normalement ; pas de téléphone. Pour Karine Mauvily, la règle « Pas de téléphone portable avant 15 ans » doit donc être suivie.

Les limites d’âge définissent l’enfance

Il y a une foule de choses que nos enfants peuvent ou ne peuvent pas faire en fonction de leur âge, dont se marier et boire de l’alcool, par exemple. Lorsque vous achetez un jouet ou que vous vous apprêtez à regarder un film avec votre bambin, vous regardez aussi quels sont les âges préconisés.

De façon plus générale, poser des limites est sain et fait partie de la construction de l’enfant. Malheureusement, ces limites sont quasi inexistantes sur Internet.

Les impacts de la connexion précoce de mieux en mieux connus

Voici quelques effets négatifs des écrans, établis par des experts, sur les plus jeunes d’entre nous :

  • Un fort sentiment de dépendance ;
  • Une exposition à la publicité (et, par ce biais, aux produits gras, sucrés, etc.) ;
  • De moins bons résultats scolaires ;
  • Une santé physique et morale en berne.
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Pour en savoir plus à ce sujet, vous pourriez également être intéressé par notre chronique de La Fabrique du crétin digital.

Pas d’objets connectés personnels avant 15 ans : la mise en pratique

Pas facile tous les jours, bien entendu, de maintenir le cap ! Et, soyons clairs : pour l’auteure, cela ne signifie pas couper complètement l’enfant de l’univers numérique ou de leurs copains.

Pour ce faire, l’enfant pourra utiliser l’ordinateur familial et surfer sur Internet à cette occasion. Il est aussi recommandé de réhabiliter le téléphone fixe dans la maison pour qu’il puisse recevoir des appels privés.

Il y a plus : pour Karine Mauvily, les enfants doivent aider aux tâches ménagères et être amenés à la lecture. Par ailleurs, il est aussi souhaitable de :

  • Les inscrire à une activité sportive ;
  • Se balader en famille (sans mobile) ;
  • Manger en famille (sans écran).

Lorsque l’enfant a accès à un écran d’ordinateur collectif, il faut en fixer la durée et les plages horaires. Bien sûr, il est aussi important de donner soi-même l’exemple en tant que parent !

Voici quelques autres propositions de l’auteure :

  • Jouer à des jeux de société ;
  • Écouter de la musique en famille ;
  • Imprimer les photos de vacances et faire des albums ;
  • Proposer des « récompenses » sociales (fêtes d’anniversaire, invitations à dormir, etc.).

Karine Mauvily est également prudente face à la numérisation du milieu scolaire, à la fois néfaste pour les enfants et les enseignants. Ce n’est pas toujours simple, mais il faut oser résister.

Que font les pouvoirs publics ?

Malgré des études aux résultats toujours plus inquiétants, les États continuent à vouloir numériser massivement le système éducatif. Tous les Français sont de surcroît poussés à la consommation de ce type d’appareil, qui reçoit la bénédiction des pouvoirs publics (surtout s’il s’agit de French tech).

Il y a des régulations : par exemple, la « majorité numérique » stipule qu’un enfant ne peut pas ouvrir un compte seul sur un réseau social avant 15 ans. Mais c’est largement insuffisant, du moins pour Karine Mauvily.

Chapitre 3 — La communication cyberminimaliste

Connaissez-vous le phubbing (contraction de phone et snubbing, snober) ? C’est lorsque quelqu’un vous interrompt ou coupe la conversation pour répondre à une notification de son téléphone (appel ou autre).

Au-delà, comment retrouver une communication plus vivante et plus polie ?

Problème numéro 1 : le phubbing

Nous venons de le voir : c’est le phénomène d’être avec quelqu’un tout en agissant sur son téléphone en même temps. Nous pensons pouvoir rester attentifs, mais c’est faux. En outre, cela crée une gêne et un sentiment d’exclusion ou de frustration de l’autre personne.

La solution ? Ne pas utiliser son téléphone portable comme un malpropre ! Voici quelques règles de cyberpolitesse suggérées par l’auteure :

  • Se rendre à un rendez-vous avec un ami sans téléphone (ou, à défaut, le mettre en sourdine) ;
  • Terminer une conversation téléphonique avant d’entrer dans un commerce ;
  • Quitter sa place dans un train pour téléphoner ;
  • Ne rien écrire sur Internet que nous n’oserions pas dire en face (p. 112-113).

Problème numéro 2 : l’e-réputation à la dérive

Un hacker ou quelqu’un de mal intentionné peut savoir beaucoup de choses sur vous rien qu’en observant vos réseaux sociaux. Mais pas seulement ! Pensez aussi que les recruteurs sont extrêmement nombreux (93 %) à aller jeter un œil du côté d’Internet pour vérifier le profil d’un candidat.

« Retenons comme un mantra : tout ce que nous publions sur Internet devient notre CV, et dans la plupart des cas, nous ne pouvons pas l’effacer. »

(Cyberminimalisme, p. 114)

Les solutions sont peu nombreuses pour remédier à une mauvaise réputation sur Internet. Nous avons, en Europe, un droit à l’oubli, mais il n’est pas aisément mis en œuvre par les plateformes des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft).

Il existe d’autres bases juridiques, comme la diffamation ou l’atteinte à la vie privée. Mais vous devrez souvent vous battre pendant longtemps avant d’obtenir gain de cause.

Au-delà (ou en deçà) de ces solutions de dernier recours, il existe une formule simple : renoncer au life-log, c’est-à-dire à l’étalage (via le téléchargement) de sa vie sur Internet. Voulez-vous vraiment devenir « le rédacteur en chef de votre propre vie » ?

Ce temps d’attention que vous donnez aux réseaux sociaux est perdu. Et l’image de vous-même qui en sort n’est pas si bénéfique. Il est normal et sain de se fabriquer des identités, mais les identités numériques sont très fragiles et causent souvent de fortes doses d’anxiété.

Problème numéro 3 : trop de messages, des liens moins profonds

« C’est le paradoxe de notre époque : nous communiquons plus que nous ne l’avons jamais fait, pourtant le sentiment de connexion aux autres n’est pas réellement amélioré. »

(Cyberminimalisme, p. 121)

Demandons-nous quelles sont les personnes que nous voulons avoir dans notre vie et communiquons en priorité avec elles. Optons donc pour le nombre de Dunbar (le nom d’un anthropologue) : 150 relations en moyenne.

Cette « galaxie relationnelle » est composée de plusieurs « couches de relations » (des plus proches aux plus lointaines). Si elle reste constante en nombre, il est tout à fait possible, en revanche, que certains noms changent au cours du temps.

Parmi ces personnes (si vous faites la liste, comme le préconise l’auteure dans le livre, p. 124), lesquelles sont sur Facebook ? Ne gardez qu’elles et privilégiez deux réseaux sociaux maximum.

Réhabituez-vous également, si le cœur vous en dit :

  • À l’art des coups de fil et des visites ;
  • Ou à celui des lettres manuscrites !

Finalement, Karin Mauvily traite de la question des réseaux sociaux d’entreprise (souvent moins efficaces que ce qui était espéré) et de la possibilité de quitter certains réseaux comme Facebook.

Cyberminimalisme au travail

Chapitre 4 — Cyberminimalisme au travail

Il existe trois enjeux pour le cyberminimalisme relativement au travail. Voyons tout de suite lesquels.

Défi numéro 1 : rester concentré

L’attention se dissipe, l’énergie s’en va… Face à tous ces écrans, nous ne savons plus où donner de la tête. Mais il existe des solutions assez simples pour s’y retrouver.

Premier conseil, classique : ne pas recevoir de notifications lorsque vous travaillez. Pour l’auteure, mieux vaut se passer du téléphone tout court (pendant les plages de labeur, mettre le téléphone dans une autre pièce, en silencieux).

Vous voulez tester votre niveau de proximité à votre smartphone ? Remplissez le tableau p. 148 !

Autres conseils pour améliorer l’attention (d’après Jean-Philippe Lachaux, cité par l’auteure) :

  1. Fractionner ses activités de la journée en minimissions ;
  2. Formuler très clairement son intention pour chaque mission ;
  3. Donner à chaque mission une heure précise de fin.

Pour les mails, perdez l’habitude d’ouvrir votre boîte le matin — un conseil de Thimothy Ferris ! Consultez-les plutôt en fin de journée ou avant une pause, lorsqu’une mission est achevée.

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Défi numéro 2 : déconnecter pour éviter le burn-out

Trop de connexions et la surchauffe guette ! Vous avez pensé à faire une pause en milieu de matinée ? C’est pourtant une très bonne idée, assez simple à mettre en œuvre.

Bien sûr, ce n’est pas tout — et pas suffisant, dans bien des cas. Pensez aussi à organiser des réunions sans portable et à vous déconnecter après le travail. C’est dans la loi, vous en avez le droit — ne l’oubliez pas (même si son application pose quelques problèmes qui sont mentionnés dans le livre p. 152 notamment).

Karine Mauvily plaide également pour un droit à la non-connexion. Est-il envisageable, aujourd’hui, de ne pas avoir de boîte mail ? Pas si sûr. Même pour avoir une ligne fixe, il faut désormais se connecter avec une « box ». Pourtant, il est capital de penser ce droit, qui est une liberté fondamentale, pour l’auteure.

Défi numéro 3 : ne pas se laisser remplacer

Quand le débat sur la numérisation des professions aura-t-il lieu ? C’est vrai pour l’école, qui intéresse beaucoup Karine Mauvily, mais ça l’est aussi pour bien d’autres métiers.

À l’hôpital ou dans les administrations publiques, c’est pareil : de plus en plus de dispositifs numériques deviennent obligatoires, sans qu’il y ait vraiment de justification à cela. Le travail devient abrutissant, car il consiste à assister des logiciels.

La pression sociale est forte, mais il est important de voir que l’envie de numérisation n’est pas uniformément répandue dans la société. Et que cette résistante mérite d’être entendue !

D’où l’importance de ne pas agir seul (septième principe cyberminimaliste), de constituer des collectifs (ou d’en faire partie) et de créer le débat, notamment au sein des syndicats.

Chapitre 5 — Achats et loisirs cyberminimalistes

Il y a moyen de faire des achats, de passer ses vacances et ses soirées de façon sobre, numériquement parlant. Pas besoin d’être derrière un écran à la recherche de la dernière appli à la mode !

Les achats cyberminimalistes

Il nous faut prendre conscience que nous sommes environnés par les entreprises venues de Californie. « Dans le monde entier, les responsables de communication des entreprises, des services publics, des start-up, semblent confondre modernité et intérêts californiens », rappelle l’auteure.

Chaque achat numérique nous renvoie vers des conditions d’accès, contrats et autres conditions d’utilisation qui font souvent plusieurs milliers de signes et qui sont difficiles à lire. Qu’achetons-nous ? À quoi nous engageons-nous ? Nous ne le savons pas vraiment.

Autre point important : les achats en ligne. Nous participons à la destruction des petits commerces, voire de marchés entiers. Pourtant, nous aimons nous rendre dans une librairie ou dans un magasin… Alors pourquoi ne pas y retourner ?

N’oublions pas non plus de faire attention lorsque des données nous sont demandées par les commerçants (en ligne ou réels).

Les vacances cyberminimalistes

La déconnexion totale n’est pas forcément bonne, car elle crée le manque qui appelle l’obsession. Il est par contre plus intéressant de regarder comment limiter notre rapport :

  • Aux sites « parasites » tels que Booking ou dans une moindre mesure Airbnb ;
  • Aux systèmes d’évaluations réciproques ;
  • Ainsi qu’aux applications qui veulent (trop) nous « faciliter la vie » en vacances (comme les GPS, par exemple) ;
  • Et enfin aux photographies, que nous prenons en masse — mais pourquoi, au juste ?

Les soirées cyberminimalistes

Souvent, la télévision nous déprime et nous donne un sentiment d’inachèvement. « Nous rêvons d’autre chose », dit l’auteure. Comment mettre en place de nouvelles routines, plus créatives ?

Voici quelques options :

  • S’offrir trois soirées sans écrans par semaine (et en profiter pour commencer une activité sociale, ludique, créative, sportive, technique, etc.) ;
  • Varier les plaisirs numériques (en ne visionnant qu’un seul film par semaine, en allant au cinéma et en modérant notre goût pour les séries ou le sport en se fixant une consommation d’un match//épisode par semaine) ;
  • Surfer sur Internet de façon raisonnable et responsable (à la fois écologique et sociale).

Karine Mauvily propose un tableau (qu’elle remplit en donnant son exemple) pour « choisir ses usages de la Toile », p. 198.

Quelques défis cyberminimaliste

Voici quelques rappels de ce que l’auteure a déjà proposé durant l’ouvrage, accompagné de quelques nouveautés :

  • Acheter des journaux papier et s’installer pour lire à la terrasse d’un café ;
  • Écouter la radio ;
  • Imprimer ses billets de train ;
  • S’ennuyer dans une salle d’attente ;
  • Faire une cure de désinformation (ni internet, ni journaux, ni télévision) ;
  • Transformer tout achat projeté sur Internet en un achat en ville.

Conclusion — Que faire collectivement ?

Cyberminimalisme versus dataïsme

Le dataïsme est la religion de certains grands patrons de la Silicon Valley. Ceux-ci souhaitent vivre éternellement en téléchargeant leurs esprits dans des espaces numériques.

Lisez la chronique de Homo Deus à ce sujet ! L’intelligence artificielle se répand et avec elle les rêves d’immortalité les plus fous des transhumanistes.

Nous ne sommes jamais consultés

Un fait est là : les citoyens ne sont pas consultés sur la numérisation de la société et sur l’utilisation à grande ampleur de l’intelligence artificielle. Qui, nous dit-on pourtant, est potentiellement dangereuse !

Il semble que les entreprises qui les commercialisent aient réussi à faire passer toute cette évolution pour quelque chose de très naturel et d’irréversible.

Pourtant, nous pourrions en débattre et opter pour d’autres options, moins high-tech, plus durables, etc. Au moins, nous devrions avoir le droit d’en discuter collectivement.

Des pistes d’actions collectives

Voici quelques pistes d’actions à mettre en place au niveau collectif :

  • Lutter pour un droit à la non-connexion ;
  • Faire fleurir les boutiques de matériel d’occasion ;
  • Installer en ville des espaces publics numériques (où trouver de l’aide) ;
  • Renoncer à la numérisation de l’école ;
  • Se questionner sérieusement sur l’idée de machines éthiques (IA).

Karine Mauvily fait le vœu que la génération Y (nés dans les années 1980 et abreuvés de télévision) soit capable d’élever des enfants avec l’idée de modération numérique. Cette génération Alpha (enfants nés dans les années 2010) saura, espérons-le, reprendre en main le numérique.

Vivre plus zen grâce au cyberminimalisme

Conclusion sur « Cyberminimalisme. Face au tout-numérique, reconquérir du temps, de la liberté et du bien-être » de Karine Mauvily :

Ce qu’il faut retenir de « Cyberminimalisme. Face au tout-numérique, reconquérir du temps, de la liberté et du bien-être » de Karine Mauvily :

Rappelons tout d’abord les 7 principes cyberminimalistes mis en avant par Karin Mauvily :

  1. Le minimum d’objets connectés, achetés à l’occasion.
  2. Pas de téléphone portable avant 15 ans.
  3. Refuser de se laisser remplacer par des logiciels.
  4. Fournir le minimum de données.
  5. Vivre sa vie sans l’enregistrer.
  6. Pratiquer la cyberpolitesse.
  7. Ne pas agir seul.

Ce livre qui complète de façon très intéressante, à la fois :

Vous y trouverez une recherche de juste milieu visant à accroître notre « zone non numérique », tout en prenant en main notre « zone numérique ».

L’auteure ne propose pas de critique radicale de la technologie numérique. Elle cherche plutôt à rendre l’existence contemporaine plus vivable et agréable en limitant nos usages et en évitant le gaspillage.

Points forts :

  • Une bibliographie intéressante ;
  • Des tableaux et conseils pratiques ;
  • Une écriture simple, mais qui aide à réfléchir.

Point faible : 

  • Pour certains d’entre vous, il ne sera pas pertinent d’appliquer toutes les règles recommandées. En effet, cela dépend de votre goût pour l’informatique ainsi que du travail que vous effectuez. Mais le plus important est de pouvoir y penser et de choisir vos pratiques consciemment. Et en cela, aucun doute, le livre vous aidera !

Ma note :

Avez-vous lu le livre de Karine Mauvily « Cyberminimalisme » ? Combien le notez-vous ?

Médiocre - Aucun intérêtPassable - Un ou deux passages intéressantsMoyen - Quelques bonnes idéesBon - A changé ma vie sur un aspect bien précis !Très bon - A complètement changé ma vie ! (Pas encore de Note)

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