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On ne naît pas brillant, on le devient !

On ne naît pas brillant, on le devient ! Barbara Oakley

Résumé de « On ne naît pas brillant, on le devient ! » de Barbara Oakley : un manuel pour aider tout un chacun à exceller dans tous les domaines intellectuels — et d’abord en sciences et en mathématiques ! — par une professeure d’ingénierie et spécialiste des stratégies d’apprentissage à l’université d’Oackland, aux États-Unis.

Par Barbara Oakley, 2019, 320 pages.

Titre original : A Mind for Numbers, How to Excel at Math and Science (2014).

Chronique et résumé de « On ne naît pas brillant, on le devient ! » de Barbara Oakley

1 – Ouvrez la porte

Dans son enfance, et même dans sa jeunesse, Barbara Oakley détestait les maths et les sciences. À l’école, elle n’avait jamais été bonne. Plus tard, elle ne faisait aucun effort pour aimer ces disciplines.

Elle pensait, d’une part, qu’elle était naturellement mauvaise pour ces disciplines. Et, de l’autre, que celles-ci étaient au fond inutiles. Elle savait bien, aussi, qu’elle avait toujours eu de mauvaises relations avec les professeurs qui cherchaient à les lui enseigner.

Mais alors, qu’est-ce qui a changé ? Comment se fait-elle qu’à 26 ans, elle se soit mise à faire des maths et soit devenue docteure, puis professeure en génie physique et informatique ?

C’est sa carrière dans l’armée des États-Unis. Embauchée d’abord pour ses compétences en langue russe, elle se voit propulsée sous-lieutenant avec des responsabilités en matière de télécommunications et d’électronique.

Apprendre les sciences et les maths : un véritable défi professionnel et personnel pour l’auteure ! Elle ne recule pourtant pas. Mais elle doit, pour « réorganiser son cerveau », apprendre à apprendre.

Grâce à sa propre expérience, ainsi qu’à ses recherches auprès d’experts du domaine, Barbara Oakley se propose de nous aider à trouver les moyens d’apprendre ce que vous voulez — y compris les maths et les sciences.

2 – Allez-y doucement

Parfois, « trop insister fait partie du problème ». Il est préférable d’y aller par étapes. Et l’une d’elles consiste à entrevoir, d’abord de façon rapide, ce que nous devons apprendre. Bref, de faire brièvement le tour de la question. C’est justement l’objet de ce chapitre : appréhender les thèmes qui seront traités ensuite dans le reste de l’ouvrage.

Premier point à retenir, donc : la lecture en « diagonale ». Survoler un texte que vous ne connaissez pas vous permet de créer des « ponts neurologiques » qui vous serviront ensuite pour solidifier votre apprentissage.

La lecture en diagonale

Mais allons plus loin. Lorsque nous réfléchissons, nous mettons en œuvre deux processus mentaux très différents : le mode concentré et le mode diffus. L’un exclut l’autre, mais nous pensons toujours à partir de l’un ou de l’autre.

Lorsque nous découvrons un nouveau problème (sous forme de texte, de cours, de vidéo, etc.), nous pouvons à bon droit être perdu et décontenancé. Pour traiter cette nouvelle information énigmatique, il va nous falloir utiliser alternativement les deux modes de pensée.

Pourquoi ? Car passer du mode concentré au mode diffus va nous aider à surmonter ce que les experts nomment l’effet Einstellung (« état d’esprit » en allemand). Souvent, nous nous fixons dans un état d’esprit, une attitude déterminée qui nous empêche de percevoir la solution au problème.

Pour éviter de rester bloqué à ce niveau, le mode diffus est diablement utile. L’auteure s’appuie sur des exercices et des témoignages pour vous le prouver. À la toute fin du chapitre, elle mentionne les trucs d’une étudiante d’économie pour appréhender efficacement une nouvelle matière. Très pratique !

3 – Apprendre, c’est créer

Que vous cherchiez une nouvelle idée de roman ou que vous souhaitiez solutionner un problème de mathématiques, vous avez besoin de créativité.

Étudier les maths et les sciences, ou toute autre discipline, n’est jamais simplement du « par cœur ». Si vous voulez vraiment apprendre, vous devez créer des connexions nouvelles en trouvant par vous-même le moyen de venir à bout des difficultés.

Barbara Oackley propose une méthode pour vous aider à étudier et à apprendre. Lorsque vous rencontrez un problème ou un concept nouveau, commencez par vous concentrer dessus pour bien cerner le propos. De quoi me parle-t-on ?

Quand savoir quand arrêter de vous concentrer ? Quand vous en avez vraiment assez, c’est-à-dire quand vous sentez que vous avez épuisé votre énergie mentale.

Donc, n’en faites pas trop. Lorsque vous sentez que vous avez atteint votre limite, faites une pause en faisant autre chose. En d’autres termes, activez votre « mode diffus ».

Attention à la procrastination. Pour en finir avec elle, agissez ici encore à petites doses. Par exemple, l’auteure suggère d’organiser des sessions de travail concentré de 25 minutes, sans aucune distraction. Ensuite, prenez le temps pour souffler en réalisant l’activité de détente de votre choix.

Outre le mode diffus et concentré, il vous faut apprendre à maîtriser les deux grands systèmes de mémorisation :

  • La mémoire de travail, brève et limitée à quatre objets maximum ;
  • La mémoire à long terme, où nos nombreux souvenirs sont comme « stockés », mais que nous devons réactiver de temps à autre.

Le bien connu système de répétition espacée fait passer les informations d’une mémoire à l’autre. Mais ce n’est pas la seule aide à votre disposition ! Le sommeil joue également un rôle crucial.

4 – Créer des chunks et éviter l’illusion de la compétence

Créer des chunks, éviter effet Einstellung et illusion des compétences

Nous avons vu que le mode concentré peut mener à l’effet Einstellung, qui est plutôt embêtant. Mais il a aussi ses vertus.

Étudier en se concentrant, notamment pour apprendre par cœur certaines notions de base (en langue, en maths, etc.), nous permet d’acquérir les moyens pour commencer à pratiquer une discipline. Nous créons des traces mnésiques grâce à la concentration et à la répétition.

Pour apprendre à apprendre, nous avons aussi besoin de créer des « chunks » (morceaux, en anglais). Autrement dit, nous avons besoin de réunir plusieurs informations en un seul « morceau », afin de faciliter le processus de mémorisation et d’apprentissage. Comment ? En créant du sens.

Pour ce faire :

  • Focalisez votre attention sur l’information à transformer en chunk ;
  • Faites un effort de compréhension ;
  • Placez l’information dans son contexte, pour savoir comment et quand l’utiliser.

Il est possible, par exemple, de s’inspirer de solutions déjà existantes (lorsqu’il s’agit de résoudre un problème mathématique ou scientifique, par exemple), ou encore de s’informer sur l’histoire et les raisons qui ont mené à créer tel concept, etc.

Barbaro Oackley insiste également sur l’illusion de compétence. Celle-ci consiste à croire que l’on connaît quelque chose parce que nous l’avons lu. En fait, cela n’est pas suffisant. Nous avons besoin de pratique et de répétition pour véritablement apprendre.

« Essayer de se rappeler des informations pendant l’apprentissage, c’est-à-dire s’exercer à la récupération mentale de données, est bien plus efficace que de simplement relire un document. »

Plutôt que de simplement relire vos notes (ou un texte), exercez-vous à les reproduire en pensée (ou en paroles). Cette forme de relecture plus active ancrera davantage les idées dans votre mémoire.

Cherchez aussi à répéter ce que vous avez appris dans un délai d’un jour maximum, du moins au début.

Deux conseils supplémentaires sont donnés ici :

  • Variez les lieux d’apprentissage (par exemple, cherchez à vous rappeler de telle ou telle formule dans votre jardin et non dans votre bureau) ;
  • Exercez-vous en mélangeant des techniques diverses (entrelacement) et limitez, quand c’est pertinent, le sur-apprentissage (la répétition des mêmes solutions pour les mêmes problèmes).

5 – Évitez la procrastination

À force de procrastiner, nous pouvons en effet nous empêcher de faire ce que nous voulons vraiment faire, nous nous empêchons d’accomplir ce qui est important pour nous.

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Pourquoi procrastinons-nous ? Parce que certaines tâches nous mettent « mal à l’aise », dit l’auteure. En procrastinant, nous nous apportons un bien-être temporaire, mais qui va créer plus de tort à long terme.

Le plus souvent, nous commençons par nous raconter des histoires afin d’éviter le sentiment de douleur que nous procure la tâche à faire. Nous pouvons même nous glorifier de la procrastination elle-même, en affirmant avec fierté que nous avons « étudié la veille ».

Mais il faut être vigilant, car la procrastination peut vite devenir une mauvaise habitude, qu’il sera difficile — mais pas impossible — de perdre. À long terme, elle génère plus de stress et de moins bons résultats.

Pour sortir de ce cercle vicieux de la procrastination, il ne faut pas uniquement compter sur la volonté. En réalité, il convient de la combattre en changeant de routines et en se réhabituant, peu à peu, au travail. C’est ce que Barbara Oakley explore dans le chapitre suivant.

Tableau périodique : comment l'étudier ?

6 – Des zombies partout

À l’inverse de la procrastination, où le plaisir pris directement peut nous causer du tort sur la longue durée, la méthode d’apprentissage proposée ici nous indique qu' »une petite dose de travail pénible peut faire le plus grand bien à terme. »

Toutes les habitudes, qu’elles soient bonnes (apprentissage continu) ou mauvaises (procrastination), sont basées sur les quatre composantes suivantes :

  • Le signal ;
  • La routine ;
  • La récompense ;
  • Et enfin la croyance.

Pour modifier une habitude, vous devrez agir sur un ou souvent plusieurs de ces critères. Par exemple, vous pouvez chercher à éviter un signal (les notifications de votre téléphone, par exemple) ou retarder la récompense que vous vous octroyez.

✅ Sur la question des habitudes, voir aussi l’ouvrage extrêmement bien construit de B.J. Fogg intitulé La méthode des Petites Habitudes.

Comment vaincre la procrastination ? En changeant ses habitudes et sa manière d’appréhender l’apprentissage. Voici quelques autres conseils de Barbara Oackley.

Tout d’abord, il est préférable de concevoir la satisfaction liée au processus (ce que vous êtes en train de faire), plutôt que de se focaliser sur le résultat ou le produit. Avancez pas à pas, éventuellement par très petits pas, plutôt que de voir la montagne devant vous (le résultat que vous devez obtenir).

Pour vous aider à vaincre le sentiment de difficulté, vous pouvez également réaliser de courtes séances de travail. La technique Pomodoro des 25 minutes, déjà évoquée plus haut, vous aiderez à rester productif.

Offrez-vous un moment de pause — une récompense — après chaque effort soutenu. Encore une fois, souvenez-vous que les moments libres ne sont pas « inutiles » dans l’apprentissage. Ils favorisent au contraire le mode diffus de la pensée.

Par ailleurs, utilisez si nécessaire la technique du contraste mental. Il s’agit d’une technique de motivation puissante qui s’appuie sur le contraste entre votre situation actuelle (ou vos échecs passés) et les avantages de la situation à venir.

L’auteure termine sur une habitude à bannir : le multitâche. Contrairement aux croyances liées au développement du numérique dans nos sociétés, le multitâche donne de piètres résultats. « Vous ne pouvez pas établir des connexions pleines et riches au sein de votre pensée, parce que la partie de votre cerveau qui permet de les réaliser se relâche constamment avant que des connexions neuronales puissent être consolidées », soutient Barbara Oackley.

7 – Former des chunks ou craquer

Maintenant que nous saisissons l’importance des bonnes habitudes et des chunks, revenons sur ces derniers pour bien comprendre comment les concevoir et les mettre en œuvre au jour le jour. Puisque ce sont les pièces de base de votre apprentissage, autant avoir les idées claires à ce sujet !

bibliotheque de chunks méthode Barbara Oackley

Pour former ce que Barbara Oackley nomme un chunk puissant en mathématiques ou en sciences :

  1. Résoudre complètement (et logiquement) un problème par écrit ;
  2. Répéter le problème (mentalement ou à nouveau par écrit) en se focalisant sur les points clés de la procédure de résolution ;
  3. Faire une pause ;
  4. Dormir ;
  5. Refaire une séance de répétition ;
  6. Ajouter un nouveau problème, tout en continuant la répétition du premier ;
  7. Répéter de façon « active », en faisant une autre activité (par exemple physique).

De cette façon, vous allez progressivement vous constituer une « bibliothèque de chunks » qui vous serviront dans vos études ou votre activité professionnelle.

Cette façon de faire ne garantit pas à 100 % la réussite, car vous pouvez toujours jouer de malchance. Cependant, rappelez-vous toujours que bien faire les choses conduit à davantage de probabilités de réussite. Ceux qui n’agissent pas, ou agissent mal, ont de toute façon moins de chances d’y parvenir.

Le travail paie. D’ailleurs, n’hésitez pas à vous tester régulièrement, par de mini-examens ou des examens de plus grande portée. Il existe un réel « effet test » positif sur l’apprentissage.

D’un autre côté, que ce soit au niveau mental ou matériel (vos documents), veillez à bien organiser vos connaissances. Vous retrouverez plus facilement ce que vous cherchez et limiterez ainsi la perte d’énergie.

🗂️ Si les questions d’organisation vous intéressent, allez jeter un œil à la chronique de l’ouvrage Apprendre à s’organiser, c’est facile !.

8 – Outils, conseils et astuces

Vous l’avez compris, pour apprendre efficacement et vaincre la procrastination, il vous faut allier la création de chunks et les bonnes habitudes. Pour ce faire, quelques bonnes astuces mentales supplémentaires, ainsi que des outils et des conseils avisés de l’auteure, ne seront pas de trop !

Cela peut paraître évident, mais assurez-vous d’étudier ou de travailler dans un endroit calme et propice au travail. Choisissez un lieu qui limitera les signaux problématiques et les sources de distraction. Une bibliothèque pourrait très bien faire l’affaire, par exemple.

Même quand vous êtes face à des pensées perturbantes, vous pouvez les repousser. Cela demande un petit travail mental, mais vous pouvez très bien y arriver avec un peu d’exercice. Pour ce faire, inspirez-vous de la méditation : laissez-les simplement entrer dans votre esprit, puis en sortir, comme si de rien n’était !

Si, vraiment, vous êtes préoccupé, cherchez à détourner votre esprit du négatif en tournant consciemment votre attention vers ce que vous êtes en train d’accomplir et ce qui en découlera de positif. Sinon, c’est peut-être le moment de faire une pause et d’agir pour résoudre ce problème qui vous tourmente.

Mais réfléchissez bien. Est-ce que votre préoccupation requiert une action immédiate de votre part ou s’agit-il d’émotions négatives qui sont liées au travail. Puis, rappelez-vous :

Et c’est généralement ce qui arrive ! Une fois que vous commencez une activité, la douleur laisse le plus souvent place au plaisir (que ce soit pour le sport ou l’étude, d’ailleurs).

Deux autres aspects sont abordés : la planification et la création de listes.

Souvent, les gens qui procrastinent non seulement ne travaillent pas efficacement, mais n’ont pas véritablement de loisirs. Faites l’effort de planifier vos loisirs afin de mettre une limite claire à vos plages de travail et à vous octroyer du temps pour faire d’autres choses.

Il est également recommandé de se doter d’une liste raisonnable de choses à faire. Cela vous évite d’avoir à le conserver dans votre mémoire et vous donne un guide clair pour la journée. Il ne s’agit pas d’être rigide, mais de se donner quelques objectifs atteignables.

Barbara Oackley conseille en outre de :

  • Rédiger sa to-do-list quotidienne chaque soir, pour le lendemain.
  • Commencer sa journée par le plus rébarbatif.

9 – Le zombie de la procrastination : conclusion

Certains moments d’éclairs de génie ou de sérendipité peuvent être suivis de longues heures de travail où quelque chose de nouveau, d’intéressant, réellement apparaît. C’est comme dans le sport, lorsque, pendant une journée particulièrement importante, nous devons tout donner.

Mais nous ne pouvons pas agir de cette façon constamment. S’il importe de « battre le fer quand il est chaud » quand vous avez une idée importante à creuser ou peut-être un examen à réaliser, il n’est pas efficace — et il est même nocif — de se placer de façon régulière dans des états de stress intense.

Toute la méthode proposée ici vise au contraire à travailler de façon sereine en gérant de façon consciente et organisée son apprentissage. Et Barbara Oackley ne cherche pas à mentir ou à promettre l’impossible. Oui, apprendre peut-être difficile et long. En bref, il faut travailler dur, mais bien.

Et cela porte ses fruits. Peu à peu, la passion qui était absente peut surgir. À force de faire des mathématiques et des sciences et de devenir bonne dans ce domaine, l’auteure s’est mise à les aimer.

Cette autre citation est particulièrement inspirante :

Dans la suite de ce chapitre, l’auteure propose une foire aux questions sur la procrastination. Celle-ci reprend et détaille, dans certains cas, les considérations déjà étudiées dans les chapitres antérieurs.

10 – Améliorer votre mémoire

Notre mémoire est particulièrement performante dans la mémorisation des objets et des espaces. Ces capacités étonnantes de la mémoire visuo-spatiale peuvent être mises à profit dans le contexte d’apprentissages plus abstraits.

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L’une des techniques les plus connues se nomme le palais de la mémoire. Elle consiste à associer des informations à des objets ou des pièces d’un endroit familier. Vous placez mentalement une information à retenir aux côtés d’un objet connu, ou dans l’une des pièces de votre maison, par exemple.

Améliorer sa mémoire avec le palais mental

Et vous faites cela pour tout un cours ou tout un ensemble d’éléments à retenir (comme le tableau périodique des éléments, par exemple). En naviguant mentalement dans votre maison ou votre palais de la mémoire, vous pourrez ainsi retrouver plus aisément des informations qui, sinon, auraient été très difficiles à mémoriser.

Il existe d’autres systèmes mnésiques créatifs (ou moyens mnémotechniques) liés à la mémoire visuo-spatiale et aux autres sens. L’auteure cite en particulier la création d’images (pour retenir des formules, notamment) et l’utilisation du corps (par exemple lorsque vous vous rappelez le nombre de jours des mois d’une année grâce à vos deux mains).

Travailler votre mémoire sera bénéfique pour votre attention, ainsi que pour la qualité de l’apprentissage lui-même. En créant des connexions personnelles, même insolites, vous intériorisez le savoir plus profondément et pouvez mieux l’utiliser lorsque cela est nécessaire ou requis.

11 – Autres astuces concernant la mémoire

Barbara Oakley ne s’arrête pas là. Dans ce chapitre, elle donne quelques astuces supplémentaires et revient sur les techniques essentielles pour nous aider améliorer notre mémoire. En voici le résumé.

Comme les histoires, les métaphores et les analogies visuelles sont importantes. Associer des informations à des images, nous l’avons déjà vu au chapitre précédent, est particulièrement utile. Or, les métaphores et les analogies fonctionnent selon un processus analogue.

La répétition espacée, nous l’avons également vu au cours des premiers chapitres, est capitale. En effet, les idées se dissipent rapidement. Pour qu’elles passent de la mémoire de travail à la mémoire à long terme, il est nécessaire qu’elles apparaissent plusieurs fois à l’esprit.

Trouver des abréviations ou des groupes de mots qui vous parlent est également très utile. De cette façon, c’est comme si vous réduisiez la taille des fichiers à mémoriser (comme un fichier .zip !). Bref, vous créez un chunk qui se conservera plus aisément dans votre mémoire à long terme.

Pour certains, l’écriture et la diction à haute voix permettent également d’améliorer le processus de mémorisation.

Enfin, l’exercice physique et ce que l’auteure nomme la « mémoire musculaire » sont essentiels. En fait, de façon générale, celui-ci est « capital pour aider les neurones à se développer et à établir de nouvelles connexions ».

🔎 Pour aller plus loin sur le sujet, lisez Mémoire : vous avez le pouvoir !

Mathématiques : comment apprendre ?

12 – Apprenez à apprécier vos talents

La pratique vous aidera à vous approprier la connaissance et à l’ancrer bien plus profondément dans votre être :

Lorsqu’une connaissance est acquise, il est inutile de se rappeler toute la procédure. Vous avez un chunk et ce qui compte, désormais, c’est de vous en servir. Autrement dit, il est inutile et inefficace de le rappeler à votre conscience. Laissez-le agir automatiquement !

💡 Sur ce point, il est utile de faire des comparaisons avec le sport. La chronique de l’ouvrage Le jeu intérieur du tennis pourra vous aider à comprendre ce mécanisme de l’intériorisation des connaissances.

Souvent, nous n’osons pas nous apprécier à notre juste valeur. Nous considérons les gens que nous pensons plus intelligents avec envie. Certes, l’intelligence — ou plus exactement ce que nous associons, le plus généralement, à une forte mémoire de travail — est utile.

Mais retenir un plus grand nombre d’informations en même temps peut aussi être un défaut. D’autres personnes, moins performantes au niveau de la mémoire, pourront en revanche se révéler plus créatives et elles auront davantage l’esprit d’initiative.

Inutile, donc, d’envier les « génies ». Focalisez-vous sur vos atouts. En outre, répétons-le, l’entraînement permet d’améliorer la mémoire. Nous l’avons vu dans les chapitres précédents, et l’auteure insiste ici encore sur ce point décisif :

Donc, soyez conscients de vos forces et ne vous laissez pas enfermer dans le « syndrome de l’imposteur ». Regardez-vous sans honte et visez l’amélioration continue.

13 – Modelez votre cerveau

« Les lacunes dans les capacités innées peuvent être compensées par des efforts et une concentration continuels. On pourrait dire que le travail remplace le talent, ou mieux encore, que le travail crée le talent. » (Santiago Ramon y Cajal, précurseur des neurosciences et — selon ses propres termes — « esprit moyen », cité dans On ne naît pas brillant, on le devient, Chapitre 13)

Ce Santiago Ramon y Cajal, qui reçut le prix Nobel de médecine en 1906, avait mal commencé. Dans sa jeunesse, rien ne présidait un tel avenir. Il lui fallut attendre quelques années avant de se mettre au travail et de révéler ce dont il était capable.

C’est une réalité biologique : la maturité intellectuelle (et morale) n’intervient pas pour tous au même âge. Notre cerveau est étonnamment plastique, surtout avant l’âge de 25 ans. Après ? Il est encore possible d’apprendre, bien sûr !

Si vous êtes suffisamment jeune, vous doter d’un solide bagage en mathématiques et en sciences est une excellente idée. Pourquoi ? Parce que ces disciplines vous aideront à garder l’esprit ouvert et à trouver des solutions à une grande variété de problèmes, même en dehors de leurs champs d’applications classiques.

En effet, plus vous pratiquerez ces disciplines, et plus vous serez capables de former des chunks de qualité — des synthèses d’idées fondamentales — et des analogies qui deviendront des ressources dans votre vie de tous les jours.

14 – Développer la représentation mentale grâce à des équations poétiques

Dans ce chapitre Barbara Oackley revient sur des techniques d’apprentissage dont elle a déjà parlé, mais en accentuant encore la relation entre, d’un côté, les mathématiques et les sciences et, de l’autre, la poésie et même le théâtre.

Développer la représentation mentale grâce à des équations poétiques

Elle commence par exposer la similitude entre poésie et équations. En effet, dans un cas comme dans l’autre, il y a un sens profond au-delà des simples mots ou des symboles qui sont écrits. Chercher à déchiffrer ce sens et à le faire sien est essentiel pour l’apprentissage profond.

D’ailleurs, les équations elles-mêmes ne sont qu’un moyen de simplifier et de condenser des concepts. Si vous parvenez à les faire revivre en imagination, le tour est joué.

C’est ce qui est appelé la « représentation mentale » et qui vise à « monter des pièces de théâtre » dans votre esprit afin de personnifier les éléments et les relations à mémoriser.

« Il peut paraître idiot de monter une pièce de théâtre dans son esprit, et d’imaginer les éléments et les mécanismes que vous étudiez comme s’il s’agissait d’êtres vivants, avec leurs propres sentiments et pensées. Mais cette méthode fonctionne : elle leur donne vie, et vous aide à voir et à comprendre des phénomènes que vous ne pourriez pas saisir intuitivement en regardant des chiffres et des formules. »

Lorsque nous apprenons, nous transférons également des concepts ou des cadres de pensée d’un contexte à un autre. Par exemple, quand nous apprenons des langues, nous supposons qu’il y a des structures grammaticales similaires et cela peut nous aider à avancer dans notre apprentissage.

D’ailleurs, pour les professeurs de maths et de sciences, notamment, tout l’enjeu consiste à équilibrer l’abstraction (sortir du contexte particulier) et le besoin d’exemples concrets dans différents contextes.

15 – Apprendre par soi-même

Apprendre par soi-même est l’une des façons les plus intelligentes et les plus efficaces d’aborder l’apprentissage :

  • Cela améliore votre capacité à penser de manière autonome ;
  • –Cela peut vous aider à répondre aux questions étranges que les professeurs vous jettent parfois en pâture aux examens.

« La persévérance est souvent plus importante que l’intelligence. Aborder un sujet en cherchant à l’apprendre par soi-même est un moyen unique de maîtriser ce sujet. Souvent, quelle que soit la qualité de votre professeur et de votre manuel, c’est lorsque vous allez consulter d’autres livres ou vidéos que vous finissez par comprendre ceci : les connaissances transmises par un seul professeur ou livre sont une version partielle de la réalité complète, en trois dimensions, d’un sujet qui a des liens avec d’autres sujets fascinants, que vous pouvez décider de choisir. »

En matière d’apprentissage, la persévérance est souvent bien plus importante que l’intelligence.

À l’occasion, exercez-vous à aller à la rencontre de personnes que vous admirez. Vous pourrez peut-être trouver de nouveaux mentors qui, d’une simple phrase, changeront le cours de votre existence. Mais utilisez le temps de vos enseignants et de vos mentors avec modération.

« Les enseignants vraiment exceptionnels font paraître leur sujet à la fois simple et profond. Ils mettent en place des mécanismes pour que les étudiants apprennent les uns des autres, et ils donnent envie aux élèves d’apprendre par eux-mêmes. »

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Si vous ne parvenez pas à saisir rapidement l’essentiel de ce que vous étudiez, ne désespérez pas. Curieusement, il arrive souvent que les étudiants « lents » se débattent avec des questions d’une importance fondamentale, alors que les étudiants plus rapides passent entièrement à côté de ces questions. Quand vous finirez par comprendre, vous le ferez à un niveau bien plus profond.

Les autres se montrent coopératifs, mais aussi compétitifs. Il y aura toujours des individus pour tenter de saper vos efforts, ou critiquer vos réussites. Apprenez à réagir à ce problème avec détachement.

16 – Éviter l’excès de confiance en soi

Le mode concentré peut vous faire commettre de graves erreurs, même si vous êtes persuadé d’avoir tout fait correctement. Après avoir vérifié de nouveau votre travail, vous aurez une vision plus large de vos réponses, en utilisant des processus neuronaux légèrement différents, qui vous permettront de remarquer les bourdes.

« Dans un sens, quand vous bâclez un devoir, ou un problème d’examen, et que vous ne relisez pas votre travail, vous agissez un peu comme quelqu’un qui refuse d’utiliser certaines parties de son cerveau. Vous n’avez pas fait de pause pour souffler mentalement, avant de revoir ce que vous venez de faire, en adoptant une perspective globale, afin de vérifier que votre résultat tient debout. »

« Parfois, utiliser encore davantage votre puissance neuronale, ainsi que les deux modes, et vos deux hémisphères, pour analyser votre travail, n’est tout simplement pas suffisant. Après tout, une erreur peut échapper à n’importe qui. Votre mode concentré, naïvement positif, peut tout à fait rater cette erreur, surtout si vous en êtes l’auteur au départ. Pire, vous pouvez croire aveuglément que votre travail est parfait sur le plan intellectuel, alors que ce n’est pas le cas (c’est ainsi que vous pouvez avoir un choc quand vous découvrez que vous avez raté un examen, alors que vous pensiez l’avoir réussi brillamment).

En mettant un point d’honneur à étudier avec des amis de temps en temps, vous pourrez plus facilement repérer à quel moment votre réflexion s’égare. Vos amis et vos camarades de classe constitueront une sorte de mode diffus géant, aux questions incessantes, en dehors de votre propre cerveau, si bien qu’il pourra détecter ce qui vous a échappé, ou ce que vous ne parvenez tout bonnement pas à voir. Et, bien entendu, comme nous l’avons déjà dit, expliquer un problème à des amis vous permettra d’améliorer votre propre compréhension. »

Travailler avec d’autres personnes qui n’ont pas peur de ne pas être d’accord avec vous peut :

  • Vous aider à détecter les erreurs dans votre réflexion ;
  • Vous rendre plus facile de penser rapidement, avec à-propos, et de bien réagir dans des situations stressantes ;
  • Améliorer votre apprentissage en garantissant que vous comprenez vraiment ce que vous expliquez aux autres, et en renforçant ce que vous savez ;
  • Vous permettre d’acquérir des relations importantes, et vous aider à faire de meilleurs choix professionnels.

Les critiques, dans le cadre de vos études, que vous les formuliez ou que vous en soyez le destinataire, ne doivent pas être prises sur un plan personnel. Il s’agit seulement de ce que vous essayez de comprendre.

17 – Passer des examens

Ne pas dormir suffisamment la veille d’un examen peut réduire à néant toute votre préparation.

Passer un examen est une affaire sérieuse. De même que les pilotes de chasse et les médecins utilisent des check-lists, parcourir votre propre check-list de préparation aux examens peut considérablement augmenter vos chances de réussite.

Les stratégies paradoxales, telles que la technique des allers-retours difficile-facile, permettent à votre cerveau de réfléchir à des problèmes difficiles, alors même que vous vous concentrez sur d’autres questions plus simples.

« Cette méthode induit quelque chose d’extrêmement utile. Commencer par ce qui est difficile permet de « charger » ce premier problème dans votre esprit. Ensuite, le fait de passer à quelque chose de plus facile détourne votre attention. Ces deux activités permettent au mode diffus de se mettre au travail plus facilement. »

L’organisme humain produit des substances chimiques quand il est soumis à un stress. Votre façon d’interpréter les réactions de votre corps à ces substances chimiques peut faire toute la différence. Si, au lieu de penser « cet examen me fait peur », vous vous dites « cet examen m’incite à faire de mon mieux ! », vous améliorerez de façon significative vos performances.

Si vous paniquez pendant un examen, faites porter momentanément votre attention sur votre respiration. Détendez votre ventre, posez votre main dessus, et inspirez lentement et profondément. Votre main doit se soulever, de même que toute votre cage thoracique.

« Ne vous sentez pas coupable si vous ne parvenez pas à travailler d’arrache-pied la veille d’un examen important. Si vous vous êtes préparé convenablement, c’est une réaction naturelle : vous « décrochez » inconsciemment, pour conserver votre énergie mentale. »

Votre esprit peut vous faire croire que vos réponses aux problèmes sont correctes, même quand ce n’est pas le cas. Donc, chaque fois que vous le pouvez, vous devez cligner des yeux, déplacer votre attention, puis revérifier vos réponses dans le contexte d’ensemble, en vous demandant : « Ces réponses ont-elles vraiment du sens ? »

18 – Révélez votre potentiel

Dans cet ultime chapitre en forme de conclusion, Barbara Oackley revient sur l’enseignement principal de cet ouvrage et résume les points-clés « pratiques » en 20 notions : les 10 choses à faire et les 10 choses à ne pas faire pour bien apprendre. Passons-les donc en revue.

Voici les 10 choses à faire pour bien apprendre (les maths et les sciences, mais pas seulement) :

  1. Utiliser la technique du rappel ;
  2. Se tester ;
  3. Transformer les problèmes en chunks ;
  4. Espacer les répétitions ;
  5. Alterner les techniques de résolution de problèmes lors de la réalisation d’exercices ;
  6. Faire des pauses ;
  7. Faire appel à des raisonnements explicatifs et à des analogies ;
  8. Se concentrer ;
  9. Manger son pain noir en premier (commencer par le plus difficile ou le plus rébarbatif) ;
  10. Faire des comparaisons mentales (On ne naît pas brillant, on le devient, Chapitre 12).

Et maintenant, voici les 10 choses à ne pas faire si vous voulez être efficace dans votre apprentissage (vous pouvez, bien sûr, reformuler ces propositions de façon à ce qu’elles deviennent des choses à faire) :

  1. Se relire passivement ;
  2. Abuser du surlignage ;
  3. Regarder une solution à un problème en pensant qu’on le comprend et qu’on saura le faire ;
  4. Attendre la dernière minute pour réviser ;
  5. Faire du sur-apprentissage (associer toujours les mêmes problèmes aux mêmes solutions ou refaire toujours les mêmes problèmes à l’identique) ;
  6. Transformer une session de révision collective en fête ou bavardage ;
  7. Ne pas lire le manuel avant de chercher à résoudre un nouveau problème ;
  8. Ne pas demander ou accepter l’aide des autres et leur explication quand un point est obscur ;
  9. Penser qu’il est possible d’étudier sérieusement dans un environnement plein de distractions ;
  10. Ne pas dormir suffisamment (On ne naît pas brillant, on le devient, Chapitre 12).
Devenir brillant

Conclusion sur « On ne naît pas brillant, on le devient  ! » de Barbara Oakley :

Ce qu’il faut retenir de « On ne naît pas brillant, on le devient ! » de Barbara Oakley :

« Remodeler votre cerveau ne dépend que de vous. L’essentiel est d’être persévérant et patient, et de travailler à bon escient avec les qualités et les défauts de votre cerveau. » (Chapitre 18)

Ce livre vous donnera l’envie et les moyens de vous mettre à étudier tout ce que vous souhaitez — y compris les mathématiques et les sciences ! En fait, nous pouvons tous faire de grands progrès dans le domaine de l’apprentissage, si nous nous y prenons bien.

Bien sûr, cela demande du travail et des efforts. Mais c’est aussi un plaisir et c’est ce que Barbara Oakley cherche à partager dans cet ouvrage très clair, didactique et vraiment agréable à lire.

Points forts :

  • Beaucoup d’anecdotes personnelles et de petits « plus » issus d’entretiens avec des étudiants et des experts ;
  • Des outils très pratiques et qui peuvent être mis en œuvre sans coût important (à part l’effort !) ;
  • Une écriture agréable et des dessins sympathiques.

Point faible :

  • Je n’en ai pas trouvé.

Ma note :

★★★★★

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