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12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre

Couverture de 12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l'ordre de Jordan B. Peterson

Résumé de « 12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre » de Jordan B. Peterson : le dernier ouvrage de l’un des penseurs les plus influents du développement personnel et de la psychologie outre-Atlantique — à ne mettre dans vos mains que si vous avez vraiment envie de vivre pleinement votre vie !

Par Jordan B. Peterson, 2021.

Titre original : « Beyond Odrer: 12 More Rules for Life », 2020.

Chronique et résumé de « 12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre » de Jordan B. Peterson

Introduction

Contrairement à son précédent livre, 12 Règles pour une vie : un antidote au chaos, Jordan B. Peterson propose ici de réfléchir à ce que le désordre (le chaos) peut avoir de bon et de positif dans nos existences quotidiennes.

Son premier livre était une partie du chemin : une méthode pour vivre mieux en s’organisant le plus efficacement possible. Mais ici, il nous fait faire un pas de plus et découvrir comment accepter la part de désordre et d’incertitude pour rester ouvert à la nouveauté et à la créativité.

L’auteur commence par raconter sa descente aux enfers après la publication de son premier ouvrage. Sa femme et sa fille ont connu des problèmes de santé assez graves. En outre, lui-même s’est retrouvé face à une addiction aux benzodiazépines qu’il n’a réussi à traiter que très difficilement, au cours de longs mois de souffrance.

Pour Jordan B. Peterson, ces expériences sont compliquées et douloureuses, et il ne s’agit pas de les nier. Mais il n’est pas non plus opportun de se couper de ce qu’il y a de fort en nous ; ce qu’il nomme notre « part héroïque ».

« Tous ces malheurs ne forment que la moitié sombre de l’histoire de l’existence et ne tiennent aucun compte de l’élément héroïque de la rédemption ni de la noblesse de l’esprit humain qui requiert qu’on lui confie un minimum de responsabilités. C’est à nos dépens que nous méprisons cette partie de l’histoire, car la vie est si difficile que le fait de perdre de vue cette partie héroïque de l’existence pourrait nous coûter très cher. »

(12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre, Introduction)

Règle 1 — Évitez de constamment dénigrer la créativité et les institutions sociales

Solitude et chaos

Parler avec autrui est capital pour mettre de l’ordre dans ses idées. C’est une leçon que l’auteur a clairement perçue grâce à l’un de ces patients. Lors des premières séances de psychothérapie avec Jordan B. Peterson, il était dépressif, très solitaire. Il ne parlait que de ce qui l’ennuyait.

Au fil des années, il a pourtant complètement changé. Il a fait de nombreux efforts, dans sa vie de tous les jours, pour se tourner davantage vers les autres. Il a peu à peu remis de l’ordre dans son existence grâce à la discussion qu’il menait avec eux et grâce au fait de les laisser voir ses talents.

La santé mentale comme institution sociale

La santé mentale ne vient pas seulement de l’harmonisation de nos différentes personnalités. Nous sommes ouverts sur le monde extérieur, que nous le voulions ou non. Autrement dit, la communauté a un grand rôle à jouer dans notre sentiment de bien-être au quotidien.

  • L’éducation :
  • Les loisirs ;
  • Les projets ;
  • Nos proches ;
  • Nos amours ;
  • Etc.

Voici des dimensions sociales de nos existences. Et tout cet « entourage » nous permet, d’une manière ou d’une autre, de rester en bonne santé mentale. En fait, les autres nous rappellent constamment quel est le « droit chemin » et celui à éviter. Comment ? Via du langage verbal et non verbal au cours de nos interactions avec eux.

De l’intérêt de désigner

Nous cherchons tous à attirer l’attention des autres. Lorsque nous désignons quelque chose (comme un bébé pourrait le faire), nous cherchons en même temps à attirer l’attention sur l’objet et sur nous-mêmes qui le montrons.

Les bébés — comme la petite-fille de l’auteur qui est prise pour exemple — ont besoin de montrer ce qui les intéresse pour recevoir une validation d’autrui.

« Si vous ne communiquez pas sur ce qui pourrait intéresser d’autres personnes, alors, la valeur de votre communication — voire la valeur de votre présence — risque d’être réduite au néant. »

(12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 1)

La parole est une forme plus complexe de désignation. Pour attirer l’attention de nos semblables, il y a peu de choses plus efficaces ! C’est d’ailleurs ce que savent très bien les copywriters

Que devrions-nous désigner ?

Le langage exprime ce qui est acceptable ou non ; des valeurs sont déjà présentes dans les mots que nous employons. Souvent, nous ne nous en rendons pas compte. Nous cherchons à exprimer et à subvenir à nos besoins de façon correcte pour nous et pour les autres, au sein de la société dans laquelle nous vivons.

Nous coopérons les uns avec les autres pour ce faire. Mais nous sommes aussi en concurrence pour certains biens. C’est toute une organisation sociale qui en découle. Dans l’idéal d’une société bien organisée, chacun intervient là où il a plus de talent.

La hiérarchie qui découle de la structuration des besoins au sein d’une société est une institution sociale « qui rend en même temps possibles le progrès et la paix », dit Jordan B. Peterson.

De bas en haut

Nous intégrons tous progressivement le langage et, avec lui, les règles propres à une société. Nous entrons dans le jeu de la concurrence et de la compétition, d’abord avec les gestes, puis avec la parole.

Le jeu est un véritable microcosme social où nous expérimentons les règles. Au final, la vie et les sociétés elles-mêmes ressemblent à de grands jeux que nous jouons constamment.

L’objectif de tout joueur (ici, de tout être humain, donc) est de se rendre capable de participer au plus grand nombre de jeux possible. Ou plus exactement « d’être invité par le plus grand nombre à participer à une série de jeux ».

De l’utilité de l’Idiot

Il est tout à fait bienvenu d’être un « débutant ». Nous devons tous en passer par là. Nous sommes tous, à un moment donné au moins, au bas de l’échelle. Cela peut nous apprendre l’humilité et la gratitude.

Les plus grands héros de nos mythes et fictions, de Harry Potter à Pinocchio en passant par Jésus Christ, ont tous commencé dans de piètres conditions et ont été exposés au danger. Mais c’est comme cela, à chaque fois, qu’ils apprennent à la fois qui ils sont et comment changer (ou s’adapter) au monde.

De la nécessité d’avoir des égaux

C’est parmi nos pairs que nous parlons le plus librement et que l’information circule le mieux. Entre supérieurs et inférieurs, il y a toujours du bruit ou des résistances à s’écouter l’un l’autre.

Parler entre amis, c’est-à-dire en égaux, est une chose essentielle dans l’existence. Et celle-ci implique le partage, qui s’apprend lui aussi au cours de l’enfance, comme le relate Jordan B. Peterson.

Recevoir et surtout donner son soutien sont des éléments positifs de la santé mentale (et ceux-ci influenceraient même sur la longévité). Éprouver les sentiments d’amitié renforce notre sentiment de sécurité et de sens, que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle.

Qui c’est le patron ?

Être une autorité dans son domaine n’a rien d’une honte. Au contraire ! Avoir de la « supériorité » dans une hiérarchie ne doit pas être considéré non plus avec mépris. Parfois, c’est le cas. Pourtant, savoir être un bon supérieur ou une autorité pour d’autres est quelque chose de très positif.

Ceux qui le cherchent ont de l’ambition, ce qui n’est pas la même chose que la « soif de pouvoir ». Un bon patron ou supérieur hiérarchique se fonde sur l’autorité, c’est-à-dire sa compétence, et non sur le pouvoir (c’est-à-dire la force).

Bien sûr, les deux peuvent être mêlés, et parfois avec raison, mais il convient de les distinguer.

Les institutions sociales sont nécessaires… mais insuffisantes

Les institutions sociales et les hiérarchies sont essentielles pour grandir. Cela dit, il y a un paradoxe : les problèmes de la société changent et, parfois, les réponses apportées hier ne fonctionnent plus pour ceux-ci. Dans ce cas, que faire ?

C’est là où interviennent les esprits créatifs, qui valorisent le changement sur le statu quo. Ces personnes, souvent plus jeunes, viennent bouleverser les codes sociaux, les normes (et même parfois le langage).

« Comment établir un équilibre entre un conservatisme raisonnable et une créativité revitalisante ? », demande Jordan B. Peterson dans 12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre.

De la nécessité d’un équilibre

Ni la créativité ni la discipline ne sont suffisantes. Les deux entretiennent une relation d’interdépendance que nous oublions trop souvent, en mettant uniquement l’accent sur l’une ou l’autre.

Pour être créatifs, nous avons besoin de suivre d’abord des règles, d’apprendre, justement, une « discipline » (que ce soit le piano, le tennis ou les mathématiques). Par ailleurs, la créativité a le grand mérite de venir renouveler l’efficacité des réponses habituellement apportées. Il nous faut les deux !

La personnalité en tant que hiérarchie… et capacité de transformation

« À quoi ressemble, alors, la personnalité qui permet d’établir un équilibre entre le respect pour les institutions sociales et la transformation créatrice ? Compte tenu de la complexité du problème, ce n’est pas facile de le déterminer. Pour cette raison, on préfère se tourner vers les histoires. »

(12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 1)

Plusieurs histoires sont mises en avant par l’auteur pour nous faire sentir la « personnalité idéale » qui parvient à joindre conservatisme et créativité. Notamment :

  • Harry Potter ;
  • Pocahontas ;
  • Jésus-Christ.

À chaque fois, les institutions sociales sont à la fois respectées et bafouées, mais toujours en vue de créer un monde meilleur, plus juste, plus sain et plus vivant.

Se donner des objectifs

Règle 2 — Imaginez qui vous pourriez devenir, et visez résolument cet objectif

Qui êtes-vous, et qui pourriez-vous devenir ?

Que serions-nous si nous n’avions pas eu cet accident, ce problème, etc. ? Nous avons tous le sentiment d’avoir du « potentiel » largement inexploité en nous. Mais comment le débloquer, et comment se donner une idée claire de ce que nous pourrions devenir ?

Jordan B. Peterson pense que cela est lié à deux choses, qui sont spécifiquement humaines.

  • Premièrement, nous nous racontons collectivement des histoires dans lesquelles nous mettons en scène des héros et des situations qui montrent ce dont nous sommes capables (ou des « nous » idéalisés).
  • Deuxièmement, nous sommes susceptibles d’apprendre toujours plus et de nous inspirer du passé pour développer nos propres luttes, nos propres combats (intérieurs ou collectifs).

Grâce à ces qualités, nous sommes en mesure d’avoir des guides pour notre développement personnel et social.

La naissance de l’inoubliable

« Une histoire inoubliable capte la quintessence de l’humanité et la condense, la transmet et la clarifie, mettant en lumière ce que nous sommes et ce que nous devrions devenir. Elle nous parle, attirant notre attention et nous poussant à l’imiter. Nous apprenons à voir et à nous conduire de la même manière que les héros de ces récits qui nous ont tant captivés. »

(12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 2)

Toutes ces histoires sont le fond dans lequel nous pouvons puiser pour comprendre comment agir au mieux et transformer ce chaos de sensations que nous éprouvons en force active et positive.

C’est pourquoi l’auteur utilise tant d’histoires et d’exemples tirés de la fiction dans les sections et les chapitres qui suivent.

Qui vous pourriez devenir 1 : Materia prima

La « matière première » est ce que les alchimistes utilisaient pour créer de l’or ou des métaux précieux (du moins essayaient-ils). Il existe toute une symbolique de l’alchimie et de la sorcellerie (que Jordan B. Peterson reprend via la saga Harry Potter, notamment) qui est utilisée par l’auteur pour expliquer le processus de transformation du potentiel.

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Nous parvenons à transformer notre potentiel en une personnalité épanouie si nous réussissons à poursuivre de façon « franche et courageuse » ce qui est « à la fois significatif, dangereux et prometteur » en nous.

Qui vous pourriez devenir II : Le polythéisme dans le monothéisme, et l’apparition du héros vertueux

Jordan B. Peterson reprend plusieurs histoires, depuis le temps des mythes antiques et polythéistes jusqu’aux plus récents films, en passant par les paraboles et histoires religieuses des religions monothéistes.

Un exemple. Dans cette section, il passe de :

  • Enuma Elish (mythe mésopotamien) ;
  • Le mythe d’Horus en Égypte ;
  • L’histoire de Saint-Georges (christianisme) ;
  • Les récits de la Saint-Patrick (idem) ;
  • Le Hobbit de J.R. Tolkien ;
  • Avengers, le film de Marvel.

« Tous ces héros interprètent ce qui a sans doute été la plus grande découverte jamais faite par les ancêtres primordiaux de l’homme : si vous avez la vision et le courage (et un bâton solide, en cas de nécessité), vous pouvez chasser les pires serpents. »

(12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 2)

Qui vous pourriez devenir III : Héros, dragon, mort et résurrection

Ici, l’auteur revient sur l’histoire de Harry Potter — sa rencontre et sa bataille avec le Basilic — pour montrer tout l’intérêt de ce type d’histoire. Que nous apprend-elle, si nous suivons les symboles ?

Eh bien qu’au-delà de la bataille avec le serpent (le dragon ou le basilic, qui sont tous des reptiles), il y a une renaissance : nous devenons différents, plus forts qu’auparavant.

Comment passer à l’action

Nous passons à l’action le plus souvent sans nous en rendre compte. Lorsque nous sommes enfants, nous apprenons à agir à partir du jeu d’imitation que nous développons naturellement. Nous faisons « comme si ».

Devenus adultes, nous utilisons le théâtre, mais aussi la littérature. Dans ce dernier cas, l’imitation ne passe plus par le corps directement, mais par l’imagination seule et les mots. Nous pouvons apprendre à imiter les modèles que nous imaginons grâce aux œuvres de fiction que nous lisons (et regardons sur nos écrans).

En l’occurrence, ceux-ci nous apprennent la chose suivante :

« Fixez-vous des objectifs. Choisissez la meilleure cible que vous soyez en mesure de concevoir. Approchez-vous-en tant bien que mal. Tout au long du chemin, relevez vos erreurs et vos idées fausses, affrontez-les et rectifiez-les. Soyez cohérent. Le passé, le présent, l’avenir… ils sont tous importants. Il vous faut organiser votre chemin. Vous devez savoir où vous êtes, afin d’éviter de reproduire vos erreurs passées. »

(12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 2)

C’est ce que font les héros qui se fixent un objectif ultime et cherchent à l’atteindre constamment, tout en restant modestes et ouverts quant à leurs compétences.

Règle 3 — Évitez de cacher dans le brouillard ce dont vous ne voulez pas

Ces fichues assiettes

Ne prenez pas l’habitude d’accepter les petites choses qui vous ennuient. Elles se répètent et peuvent rendre votre vie insupportable, voire mettre fin à de belles histoires. Mieux vaut les prendre à temps et accepter de se confronter à l’autre — de façon non violente et positive — lorsque cela est nécessaire.

Ça ne mérite pas que je me batte pour ça

Pour accepter de se confronter à ces proches et de s’affirmer dans la vie de tous les jours, encore faut-il savoir ce que nous voulons. L’auteur reprend l’histoire réelle d’une de ses patientes qui ne parvenait pas à se sentir chez elle dans sa propre maison.

En cause ? Elle avait laissé son mari tout décider et, pourtant, n’aimait pas ce qu’il avait choisi en termes de décoration. Peu à peu, cela lui avait rendu la vie impossible et elle ne se sentait pas heureuse, comme « prise au piège ».

Mieux vaut donc parler en ayant un objectif clairement à l’esprit !

Corruption : action et omission

Nous nous aveuglons sur ce qui compte ou pas. Nous laissons souvent les choses aller, sans prendre le temps d’y réfléchir de façon plus profonde, ni d’agir en conséquence. Mais nous détournons également les soucis qui nous concernent de bien des manières. Freud, par exemple, en a souvent parlé comme des formes plus actives de « refoulement ».

Et cela, pour une part, se comprend. Lorsque nous sommes mis face à de telles situations désagréables, nous avons une tendance naturelle à les évacuer. En outre, elles sont souvent enchevêtrées dans le reste de l’existence, et leur trouver une « solution claire » au problème peut être un exercice assez, voire très complexe.

Qu’est-ce que le brouillard ?

Certaines personnes peuvent avoir très peur de définir ce qu’elles veulent. Pourquoi ? Car elles ont peur d’elles-mêmes et de l’échec. Souvent pour de bonnes raisons, qui sont liées à des expériences passées.

Si c’est votre cas, vous êtes dans le « brouillard ». Vous vous dissimulez vos émotions aussi bien que vos motivations et vous refusez catégoriquement d’y avoir accès. Pourtant, les émotions nous renseignent sur ce que nous voulons.

Accepter ses sentiments est difficile, mais mène à une vie plus dense et plus sereine. Vous ne vous laisserez pas prendre par l’optimisme béat (tout le monde est gentil) ou par le pessimisme noir (tout le monde va me tromper, et moi en premier lieu).

Prendre la responsabilité de ses émotions et les manifester conduit à une forme de confiance, fondée sur le courage. Vous savez qu’il est possible de se tromper (et d’être trompé), mais vous décidez malgré tout de vous engager — en vous réservant le droit de dire ce que vous ressentez.

Événements et souvenirs

Sortir de la confusion pour étudier consciemment les événements et les souvenirs que nous avons est l’une des choses les plus courageuses que nous puissions faire. Nous avons mille raisons de rester dans le « brouillard », mais cela ne nous aidera pas d’un pouce à avancer vers un mieux-être.

« Grâce à une recherche minutieuse et une attention soutenue, vous pourriez suffisamment faire pencher la balance vers l’opportunité et contre l’obstacle pour que votre existence, en dépit de sa fragilité et de la souffrance qu’elle vous procure, mérite réellement d’être vécue. »

(12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 3)

Règle 4 — Retenez que l’opportunité se cache là où l’on a démissionné de ses responsabilités

Devenez indispensable

Il est essentiel pour la santé mentale de trouver des choses importantes à faire. Cela peut être dans le travail ou dans d’autres secteurs de la vie (associative, par exemple).

Nous apprécions aussi être reconnus pour nos actions. Cela nous donne un sentiment d’être à notre place dans le monde.

Pour y parvenir, il importe d’oser entreprendre et exécuter des tâches qui nous semblent parfois difficiles à réaliser. Oser prendre sa place sur un lieu de travail ou dans une communauté, en surmontant la peur que cet engagement et ce travail impliquent.

Responsabilité et sens

Nous pouvons rester confortablement dans l’idée de la potentialité. Nous pouvons tout, comme Peter Pan. Mais quand nous nous engageons dans l’action, nous assumons des choix. En d’autres termes, nous réduisons nos potentialités.

Refuser de grandir, comme Peter Pan, cache quelque chose de noir, voire de suicidaire (voir p. 128). Se lancer dans l’aventure de la vie est bien plus positif. Même à un âge avancé, comme c’est le cas dans le récit biblique d’Abraham que relate également Jordan B. Peterson.

Sauvez votre père : Osiris et Horus

L’histoire d’Osiris et Horus, dieux de la mythologie égyptienne, est contée par l’auteur pour exposer le problème de la transmission et de la transformation. Horus, fils d’Osiris, est amené à régner. Mais il doit pour cela affronter son oncle, Seth, dieu des enfers.

La leçon qu’en tire le psychologue est ici ce qui nous intéresse le plus :

« Il n’est pas dans la nature de l’humanité de se recroqueviller, ni de se figer telle une proie sans défense ni de retourner sa veste et d’œuvrer pour le mal, mais d’affronter le lion dans sa tanière. C’est la nature de nos ancêtres : des chasseurs, défenseurs, bergers, voyageurs, inventeurs, guerriers et fondateurs de cités et de pays extrêmement courageux. C’est le père que vous pourriez secourir ; l’ancêtre que vous pourriez devenir. Vous le découvrirez au plus profond de vous. »

(12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 4)

Et qui cela pourrait-il bien être ?

Pour bien agir, il nous faut prendre en compte la répétition de notre action dans le temps. Cela peut être formulé de la façon suivante : si je répète ce comportement toute ma vie, serais-je heureux — et rendrais-je les autres autour de moi heureux ?

L’auteur montre que nous ne pouvons pas être très longtemps des êtres égoïstes agissant uniquement selon nos désirs du moment. Ça ne fonctionne tout simplement pas !

Prendre soin de soi, c’est au minimum être capable de prévoir cette répétition dans le temps et agir pour que notre « moi » futur vive dans de bonnes conditions. Il en va de même lorsque nous pensons à notre couple à la communauté tout entière.

Bonheur et responsabilité

Bien sûr, nous pourrions simplement chercher à répéter inlassablement des moments de plaisir (nourriture, sexualité, etc.). Ces délices de la vie s’en vont et reviennent avec une ardeur implacable. Mais ce court-termisme fait-il de nous des êtres heureux ?

Jordan B. Peterson ne le pense pas. Pourquoi ? Car nous savons que notre vie a une fin — la mort — et que nous voulons lui opposer des émotions positives plus durables, un sens de l’accomplissement qui soit plus profond que la fugacité des sensations agréables.

Cette façon d’envisager le bonheur passe par la responsabilité. C’est en assumant un objectif clair et à long terme que nous construirons une vie plus heureuse, au sens fort du terme. Prendre sa vie en main, voilà un geste responsable.

Acceptez un excédent de poids

« Votre existence commence à prendre du sens, dans les mêmes proportions que les responsabilités que vous acceptez d’assumer. C’est dû en grande partie au fait que vous vous efforcez désormais sincèrement de mieux faire les choses. Vous réduisez au minimum les souffrances inutiles. Vous encouragez vos proches, que ce soit par l’exemple ou la parole. Vous limitez la malveillance dans votre cœur comme dans celui des autres. »

(12 Nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 4)

Jordan B. Peterson n’explique pas vraiment le titre de cette section. Mais nous pouvons l’expliquer par la responsabilité. Celle-ci est un poids, mais c’est elle qui nous mène sur le chemin de l’aventure, celle de notre vie ! Alors, acceptons ce poids et mettons-nous en marche.

Ne faites pas ce qui ne vous plait pas (règle 5 de 12 nouvelles règles pour  une vie au-delà de l'ordre).

Règle 5 — Ne faites pas ce qui ne vous plaît pas

L’ordre pathologique au quotidien

Parfois, les systèmes hiérarchiques sont porteurs de mal-être, voire de domination et de manipulation. Ces ordres sont alors « pathologiques ». Pour y résister, que ce soit en entreprise ou dans la vie privée, il faut du courage et de la ténacité.

Jordan B. Peterson raconte comment l’une de ses patientes est parvenue à se défaire de relations toxiques au sein de la grande entreprise où elle travaillait. Plus tard, elle s’est même battue, en tant que journaliste, pour défendre ses idées sociales et politiques.

Notre conscience — dans le sens, ici, du sentiment moral et intellectuel que quelque chose ne va pas et que nous devrions le changer — nous oblige d’agir. Même si, trop souvent, nous nous résignons. Pourtant, seul le courage de mener à bien ces combats nous aide à rester dignes et confiants en nous-mêmes.

Renforcez votre position

C’est dans ce sens qu’il faut refuser de faire ce que nous ne voulez pas faire. Vous pouvez accepter de faire plus de travail si vous pensez que cela mènera à plus de reconnaissance. Mais ne faites pas des choses dont vous auriez honte et qui vont à l’encontre de votre sens moral.

Renforcer sa position au sein de l’entreprise (thème privilégié de ce chapitre) peut passer par la force du refus :

« Si, au travail, ce qu’on vous demande de faire vous pousse à vous mépriser, à vous sentir faible et honteux, à vous en prendre à ceux que vous aimez, à refuser de vous montrer productif, et à avoir l’impression que votre existence vous écœure, il est possible qu’il soit temps de méditer, de réfléchir, de mettre en place une stratégie et de vous mettre en situation de dire « non ». »

(12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 5)

Aspects pratiques

Une autre solution pourrait être de vous reconvertir ou de changer d’emploi dans le même secteur. Si vous pensez que vous pourriez vous faire renvoyer, c’est certainement une bonne stratégie.

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Avez-vous peur de partir ? Demandez-vous quelle en est la cause… Et puis, souvenez-vous, tout choix comporte sa dose de risque. La lumière est peut-être au bout du tunnel !

Vous pensez que personne ne voudra de vous ailleurs ? Les conditions de recrutement sont dures. Mais vous ne devez pas prendre cela personnellement. Cela ne remet pas en cause votre valeur intrinsèque.

Ce sera peut-être l’occasion de faire le point sur vos compétences et de vous engager sur un nouveau chemin d’apprentissage.

Règle 6 — Renoncez à l’idéologie

Les mauvais endroits

La responsabilité est un thème qui fait mouche dans toutes les conférences données par Jordan B. Peterson. Il serait facile de penser le contraire. Ce n’est pas un thème facile. Et pourtant, il intéresse particulièrement le public. Pourquoi cela ?

Parce que les gens ont besoin de retrouver ce sens, cette capacité à être responsables. Ils le savent sans nécessairement pouvoir articuler leur pensée.

Peut-être est-il simplement endormi

Notre sens de la responsabilité s’est peut-être endormi. Nous avons réclamé des droits sans nous interroger sur nos devoirs. Nous avons critiqué toutes les hiérarchies, sans nous demander ce que nous pouvions (et devions) faire. Bref, nous n’avons fait que la moitié du chemin.

Le sens des responsabilités nous pousse à faire l’autre moitié. Mais pour cela, nous devons sortir de notre tendance à l’idéologie (endoctrinement dogmatique) et au nihilisme (désespoir de celui qui ne croit en rien).

L’attrait fatal de la fausse idole

Jordan B. Peterson met en garde contre ce qui lui apparaît comme de fausses idoles actuelles (souvent, des mots en « -isme »). Pour lui, le plus important est de ne pas se laisser abuser par des intellectuels qui construisent des théories réductrices.

Celles-ci considèrent en général qu’il y a un « grand méchant » qu’il faut combattre et que tous nos maux viennent de là.

Ressentiment

Avoir du ressentiment, c’est mettre la faute de nos ratés sur les épaules de ces « grands méchants » (patriarcat, économie, etc.). En fait, c’est se laisser influencer par l’idéologie, qui nous évite d’avoir à regarder en nous-mêmes.

Au lieu de cela, il est préférable d’avoir un peu d’humilité et de commencer par prendre soin de soi en se dotant d’objectifs à sa mesure. Si vous voulez, progressivement, lutter pour une cause qui vous dépasse, cela sera un bienfait pour tout le monde.

Mais ne commencez pas par dire que vous n’y pouvez rien « à cause du grand méchant ».

Règle 7 — Travaillez aussi dur que possible dans au moins un domaine, et voyez ce qui se produit

La valeur de la température et de la pression

La température et la pression du sol transforment le charbon en diamant. Il en va de même, métaphoriquement parlant, avec les personnes. Si nous parvenons à unifier notre personnalité, grâce notamment à un environnement propice, nous pouvons devenir des êtres conscients et « lumineux ».

La psychanalyse nous apprend que l’esprit est multiple et que l’unification n’est pas chose aisée. Lorsque nous sommes pris, surtout enfants, par de grosses émotions telles que la colère, ou encore lorsque nous ne parvenons pas à nous décider, nous échouons à présenter au monde un moi clair et unifié.

Pour Jordan B. Peterson, la solution consiste encore une fois en l’établissement d’objectifs que nous désignons comme tels :

« Avoir des objectifs clairs limite et simplifie le monde tout en réduisant l’incertitude, l’angoisse, la honte et les forces psychologiques autodévorantes libérées par le stress. »

(12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 7)

La pire des décisions

Quelle est la pire des décisions ? C’est de n’en prendre aucune. C’est de continuer à croire que tout est possible ou de devenir cynique en croyant, à l’inverse, que rien ne l’est.

Souvent, les personnes échouent ou abandonnent par manque de détermination. Certes, il y a parfois de réelles incompatibilités entre une personne et ses ambitions, ou encore un individu et un autre, par exemple.

Voici quelques domaines qui demandent de la détermination :

  • Le couple ;
  • La famille ;
  • Les amis ;
  • Le travail.

Pour Jordan B. Peterson, plus vous irez au bout des choses dans ces domaines, mieux vous vous sentirez.

Discipline et unité

La discipline équivaut à la pression et à la température dont nous parlions plus tôt dans le cas du diamant. Nous avons besoin, en tant qu’êtres humains, de discipline pour nous mener vers l’intégration psychique et sociale.

La discipline n’est donc pas en soi répressive ou négative. Bien au contraire. Lorsqu’un enfant joue, il s’autodiscipline en apprenant et en suivant des règles. Lorsqu’un adulte veut apprendre un métier, il doit faire de même.

La communauté familiale et amicale, pour l’enfant, ou la communauté professionnelle, pour l’adulte, sont là pour guider le débutant et s’assurer que l’apprentissage se réalise correctement.

Le dogme et l’esprit

« Si vous travaillez aussi dur que possible sur une tâche, vous changerez. Vous commencerez aussi à devenir une seule chose, au lieu de la multitude vociférante que vous étiez jadis. »

(12 Nouvelles Règle pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 7)

N’ayez donc pas peur d’apprendre et de vous mêler à une tradition déjà existante. Apprendre des règles, suivre des règles, tout cela n’est pas contraire à la créativité et à la nouveauté. Au contraire, c’est en vous ordonnant vous-même que vous serez capable de faire advenir du nouveau dans le monde.

Règle 8 — Chez vous, essayez de décorer du mieux possible au moins une pièce

Il ne suffit pas de nettoyer sa chambre

Jordan B. Peterson est connu pour ses conseils sur le rangement. Dans son précédent ouvrage, il incitait les jeunes gens à ranger leur chambre avant de vouloir changer le monde. Et il réitère ici, mais va un cran plus loin.

Pour lui, il est essentiel de se connecter au beau et donc, à l’art. Il ne suffirait donc pas de nettoyer sa chambre, ou sa maison ; il faudrait aussi chercher à l’embellir.

Le territoire que vous connaissez, celui que vous ne connaissez pas et celui que vous n’imaginez même pas

Les artistes apprennent (et nous apprennent) à reconnaître ce que nous avons oublié de notre enfance, la façon dont nous voyions le monde à ce moment-là, pleine de mystères et de détails. Ils nous ouvrent aussi l’horizon vers d’autres territoires, ceux que nous ne connaissons pas (ou plus), et ceux que nous n’imaginerions même pas.

Et c’est pourquoi il est si important de leur réserver une place dans notre vie. Ils nous aident à voir plus loin, à oser là où nous n’osons pas. En cela, ils sont les « agents civilisateurs » du monde moderne. À l’avant-garde, les artistes et les innovateurs balisent le chemin que suivront, ensuite, les personnes plus conservatrices.

Une pièce

Le psychologue raconte des anecdotes sur sa maison, son goût pour la peinture impressionniste réaliste soviétique (oui, oui !), et ses tentatives de rénover son bureau à l’université.

Mais pour lui, une chose importe par-dessus tous ces exemples : ayez le courage de rendre au moins l’une de vos pièces de vie plus belle, plus travaillée que les autres. Et même si cela vous attire des ennuis ou des moqueries !

Pas de la décoration

L’art n’est pas de la décoration, mais une « exploration ». C’est la raison pour laquelle certains artistes ne cherchent pas à faire du beau, mais à choquer, à repousser les limites, même (et volontairement) en suscitant des émotions négatives.

Ne vous trompez donc pas : il n’y a pas que la beauté de type impressionniste — esthétique que nous avons presque tous adoptée comme modèle du beau aujourd’hui — qui vaut le coup d’œil ! Choisissez des œuvres qui vous parlent et vous transportent au-delà de vous-même.

Règle 9 — Si de vieux souvenirs continuent à vous hanter, notez-les soigneusement, en intégralité

En avez-vous réellement terminé avec le passé ?

Nous avons tous, peu ou prou, été prédateur ou victime. Nous avons souffert et fait souffrir. Ces erreurs, voire ces horreurs, nous reviennent régulièrement en mémoire. Nous ressentons de la peur, de la honte ou encore de la culpabilité.

Il n’est pas facile de se dépêtrer de tels souvenirs. Mais nous devons pourtant faire quelque chose de ces expériences. Nous devons en apprendre quelque chose ; nous devons en tirer une leçon, une morale, afin de ne plus nous laisser aller à de tels agissements.

Évitez de répéter les mêmes erreurs

L’auteur relate l’histoire de l’une de ses patientes qui avait été maltraitée par son grand frère. Elle avait 4 ans et celui-ci 6. Elle voyait pourtant son frère comme une personne menaçante et forte et le considérait comme l’agresseur.

Le travail de Jordan B. Peterson fut (en une seule séance) de dévier le raisonnement en montrant que son grand frère était un enfant, comme elle. Ce qui était en cause était plutôt le manque de surveillance des parents (momentané ou récurrent).

En imaginant la scène de façon différente, la patiente put se libérer de son statut de victime qui l’encombrait et passer à autre chose.

Possédé par des fantômes

Jordan B. Peterson raconte ensuite l’histoire d’une autre patiente qui pensait être possédée par des fantômes. Elle parvint, grâce à l’aide du psychologue et à l’hypnose, à se libérer de ces démons du passé qui la hantaient.

Voici ce que relate l’auteur au sujet de sa guérison :

« Désormais, elle comprenait et admettait suffisamment les dangers potentiels qui l’entouraient pour se frayer un chemin dans la vie en toute sécurité. Il n’était plus nécessaire que ce qu’elle avait appris, mais refusait d’admettre, s’impose à elle de manière incarnée et spectaculaire. Elle avait compris que cela faisait partie de sa personnalité — de la carte qui la guiderait désormais dans ses actions —, et s’était libérée des fantômes qui la possédaient. »

(12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 9)

Malveillance incompréhensible

Un autre jeune homme suivi par Jordan B. Peterson avait été la victime de malveillance venue d’autres élèves. Il avait développé des symptômes psychotiques qui l’empêchaient de poursuivre sa scolarité.

Le fait de reprendre son histoire et de la raconter à quelqu’un (son psychologue) lui permit d’en comprendre mieux les ressorts et de tirer les leçons pour que cela ne se reproduise plus. Il reprit confiance en lui et décrocha son bac.

Réaliser son potentiel

Réaliser son potentiel passe par le fait de faire des choix. Et cela nous inquiète. Au quotidien, nous pouvons nous trouver perdus devant la montagne de questions et d’incertitudes qui nous attendent dans l’avenir. Face à cela, comment — et que — choisir ?

Ce libre arbitre humain, c’est-à-dire cette capacité de choisir ce que nous avons à faire, est essentiel. Nous nous l’attribuons à nous-mêmes et aux autres, lorsque nous considérons qu’ils sont responsables de leurs actes. À chacun de réaliser son potentiel en utilisant le libre arbitre de sa volonté.

Le verbe sauveur

L’auteur répète ici l’une de ses thèses centrales : la mise en récit de nos aventures nous aide considérablement à avancer dans la vie.

Que nous racontions ou que nous écoutions des histoires, celles-ci nous aident à structurer notre existence et à faire des choix (ou à les accepter, s’ils sont déjà faits) !

Amour romantique : comment le maintenir ?

Règle 10 — Organisez-vous et appliquez-vous pour que votre relation reste romantique

Le rendez-vous romantique insupportable

L’auteur prévient : il n’est pas spécialiste des relations de couples. Mais il lui est arrivé de traiter ce problème lorsque cela était une demande expresse d’un patient et que c’était lié à sa thérapie.

Jordan B. Peterson insiste ici sur un point : en tant qu’adultes conscients, cherchant à vivre des relations longues et sereines, nous pouvons à tout moment tomber dans l’habitude, voire le ressentiment.

Les lecteurs de cet article ont également lu :  Deep Survival - 2

Pour éviter de nous laisser entraîner dans des relations négatives, nous devons travailler sur nous-mêmes et sur la relation. Quand bien même nous n’aimons pas les dîners romantiques, nous devrions peut-être nous efforcer d’apprendre à les vivre avec plaisir.

L’idée, assez connue, est la suivante : en y accordant du temps et de la patience, nous pouvons continuer à voir en l’autre des choses nouvelles :

« Avec un peu d’attention, il se peut que vous continuiez à découvrir, chez la personne que vous avez choisie, suffisamment de mystères pour maintenir l’esprit qui vous avait réunis au départ. Avec un peu d’attention, vous pourrez éviter chacun d’enfermer l’autre dans une boîte, le châtiment à portée de main s’il faisait mine d’en sortir, le mépris pour la prévisibilité qui en résulte et vous guette tous les deux. »

(12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 10)

Le ciment

Vous avez sans doute entendu la phrase : « le sexe est le ciment du couple ». Mais pour l’auteur, le ciment du couple n’est pas le sexe. Les situations sont trop diverses pour que nous puissions affirmer une chose pareille.

Par contre, ce qui compte plus que tout est la confiance. En ayant confiance l’un dans l’autre, nous pourrons nous aider dans les moments les plus difficiles de nos existences respectives.

Le Christ dans le cierge

Ne nous leurrons pas : lorsque nous nous engageons dans un couple, via le serment du mariage notamment, nous ne le faisons pas en considérant que nous avons déjà trouvé la meilleure personne possible — et que, à partir de là, tout ira bien !

En réalité, il y a bien d’autres personnes qui auraient pu faire l’affaire. Et ce n’est même pas la question. Lorsque nous nous engageons, nous acceptons de construire une relation avec quelqu’un en sachant que cela va être dur, parce que nous sommes différents et pleins de défauts.

Comment s’en sortir ? En négociant de bonne foi, à propos de vos objectifs propres et communs.

Négociation, tyrannie et esclavage

Le psychologue résume les trois positions possibles (interchangeables) :

  • Le tyran = tu fais ce que je veux ;
  • L’esclave = je fais ce que tu veux ;
  • La négociation = cherchons un consensus sur ce que nous voulons.

Pour atteindre la négociation, il faut dépasser les « je ne sais pas ce que je veux », les larmes et, bien sûr, les insultes. La négociation n’est pas une partie de plaisir à court terme, mais c’est la voie la plus durable.

La gestion du ménage

L’auteur donne ici quelques conseils pratiques qui peuvent sembler éloignés du romantisme et qui, pourtant, lui permettent de perdurer.

  • Décider de questions prosaïques du quotidien comme « qui fait le lit et comment” (pour ne pas avoir à entrer dans des discussions interminables tous les jours sur ces sujets).
  • Choisir quelle est la carrière à faire passer en priorité.
  • Être clair sur les choix éducatifs des enfants.
  • Etc.

Pensez également à parler au moins une fois par semaine des sujets qui préoccupent votre partenaire, comme son travail, sa relation aux enfants ou ce que vous pourriez faire pour l’aider, etc.

Enfin, le romantisme

Tel est bien l’objet final de ce chapitre ! Retrouver le romantisme et le plaisir de vivre à deux. Jordan B. Peterson est fier de son ménage : plus de 30 ans de mariage, ce n’est pas rien.

Sur la base de cette expérience et de son métier, il propose en plus des conseils et réflexions ci-dessus de se consacrer au thème du romantisme de façon pragmatique. Au moins deux fois par semaine, cherchez à trouver un intermède romantique où vous pourrez surprendre ou séduire votre partenaire.

Il aborde aussi la question du célibat. Sa réponse est assez simple : organisez-vous pour trouver du temps pour vous et pour des rendez-vous galants. Préparez-vous et soyez à l’écoute. Trouver quelqu’un peut prendre du temps, mais c’est possible !

Vous voulez en lire plus sur l’amour et ses mystères ? Consultez par exemple notre chronique de L’art d’aimer d’Erich Fromm.

Règle 11 — Interdisez-vous la tromperie, l’arrogance ou le ressentiment

Le plus important, ce sont les histoires

Comment se prémunir contre la part obscure qui nous habite et que nous rencontrerons à plusieurs reprises dans notre existence ? Comment faire face, en particulier, à ce triptyque maléfique ?

  1. La tromperie, c’est le fait de cacher des choses aux autres, de tricher, y compris avec soi-même.
  2. L’arrogance, c’est le fait de considérer les autres avec mépris et de refuser tout apprentissage.
  3. Le ressentiment, c’est le fait d’en vouloir aux autres, voire à la vie tout entière, pour ce que nous sommes.

Eh bien, c’est ici encore grâce aux histoires. C’est ce que Jordan B. Peterson nomme « l’histoire du théâtre humain » qui peut — si nous l’écoutons — nous renseigner sur ces attitudes et nous prémunir contre elles.

Les personnages éternels du théâtre humain

Voici quelques personnages (ou composantes) qui reviennent constamment dans les histoires. Ceux-ci font partie de notre histoire essentielle à tous :

  • Le dragon du chaos = la baleine dans Pinocchio, le cachot dans La Belle au bois dormant et bien d’autres… C’est l’endroit des possibles encore indéterminés, bons comme mauvais.
  • Nature : création et destruction = cette dynamique sans fin se retrouve partout et nous devons être initiés à la possibilité de la destruction assez tôt dans notre vie pour pouvoir y être préparés.
  • Culture : sécurité et tyrannie = les structures sociales et hiérarchiques qui apportent stabilité, communauté et sécurité, mais aussi risque d’étranglement et de folie destructrice.
  • L’individu : héros et adversaire = Caïn et Abel, et bien d’autres, représentent la division constante, dans les histoires, entre des figures positives et négatives.

Le ressentiment

« Vous éprouvez du ressentiment à cause de l’inconnu et de ses terreurs, parce que la nature conspire contre vous, parce que vous êtes victime de l’aspect tyrannique de la culture, et à cause de votre malveillance et de celle des autres. »

(12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre)

C’est bien assez ! Le temps, la nature et la culture nous accablent, aussi bien que nous-mêmes et nos semblables. Comment, dans ces conditions, ne pas sombrer dans le ressentiment ? Mais, nous pouvons résister à cet état émotionnel.

Ce n’est pas simple, bien sûr. Mais cela passe par le courage (et les encouragements) et la sincérité.

La tromperie et l’arrogance

Nous pouvons tromper par :

  • Action, lorsque nous agissons expressément dans le but de tromper ;
  • Omission, lorsque nous nous abstenons de faire une action qui conduirait à la vérité.

La tromperie et l’arrogance ont plusieurs sources possibles. L’une d’entre elles est le manque de confiance en soi et de façon plus générale en l’humanité (pessimisme, voire cynisme).

Le risque existentiel de l’arrogance et de la tromperie

La tromperie et l’arrogance (qui lui est liée, puisqu’il s’agit de se tromper sur soi-même en se considérant à tort comme supérieur) créent un cercle vicieux. En fait, c’est une forme de dépendance, d’addiction.

« Lorsque vous vous livrez habituellement à la tromperie, vous construisez une structure qui ressemble beaucoup à celle qui prolonge la dépendance, surtout si vous vous en tirez, ne serait-ce que momentanément. La réussite du mensonge est gratifiante. Et si les risques étaient élevés et que vous ne vous êtes pas laissé prendre au dépourvu, cette récompense peut se révéler intense. »

(12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre)

À votre place

Il n’y a pas d’autres alternatives que de se tourner vers les faces positives de l’individu, de la culture, de la nature et du temps. La confiance et le courage sont deux attitudes fondamentales que les héros de nos histoires favorites arborent et ce sont elles que nous devons travailler pour corriger nos défauts.

Règle 12 — Soyez reconnaissant malgré vos souffrances

Le bas peut permettre de définir le haut

Ce n’est bien souvent qu’après avoir fait l’expérience du mal (subi ou créé) que nous pouvons nous relever et véritablement prendre la mesure de l’existence. C’est l’expérience parfois terrifiante de la vie qui — si elle est comprise et courageusement surmontée — nous rend meilleurs.

L’esprit méphistophélique

Cet esprit, c’est celui qui nie et nous empêche de devenir qui nous voulons être explicitement. Il y a quelque chose en nous — des « démons » intérieurs — qui s’invite et déjoue nos plans. Nous procrastinons, nous changeons d’idée, etc. Et voilà que nos projets tombent à l’eau !

Plus profondément, nous avons en nous une tendance nihiliste à vouloir nier l’existence au profit du « rien ». Plus de souffrance, mais plus non plus de joie, etc.

L’auteur insiste pourtant sur un point : même quand nous sommes face à la mort, en particulier d’un proche, il vaut la peine de rester fort et en vie. À la fois pour soi, pour les autres et celui qui part…

Et il en va finalement de même pour soi : malgré votre propre mortalité, apprenez à être fort et à affirmer la vie avec gratitude et reconnaissance.

Le courage et, au-dessus, l’amour

« C’est dans le cadre de cette entreprise impossible — cette décision d’aimer — que le courage se manifeste, permettant à ceux qui font de façon courageuse le choix de la difficulté, nécessaire pour agir pour le bien, même dans les pires moments. Si vous décidez d’exprimer les deux vertus de l’amour et du courage — simultanément et sciemment —, vous faites le choix de travailler à l’amélioration des choses et non à leur aggravation, même pour vous, même si vous savez qu’à cause de vos erreurs et de vos omissions, vous êtes déjà perdu aux trois quarts. »

(12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre, Chapitre 12)

Apprendre à aimer les autres dans toute leur complexité et leur fragilité sera l’un de vos plus beaux trésors. Et sera une part de votre antidote pour affronter les difficultés de la vie.

Ordre et chaos

Conclusion sur « 12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre » de Jordan B. Peterson :

Ce qu’il faut retenir de « 12 Nouvelles Règles pour une vie au-delà de l’ordre » de Jordan B. Peterson :

Voilà un livre de développement personnel qui va, pour ainsi dire, « au-delà » du pur manuel de trucs et astuces pour apprendre à mieux vivre et à s’organiser.

Il s’agit presque d’un livre de philosophie. Si vous aimez réfléchir en compagnie d’un auteur, c’est le livre idéal. Vous n’êtes pas obligé d’être d’accord avec toutes les idées, mais vous pourrez essayer de les comprendre et de voir comment elles s’accordent (ou pas).

Autre « plus » de ce livre : la référence aux films et aux nombreuses histoires et contes de notre enfance. Cet ancrage dans la fiction aide considérablement à rendre le propos plus vivant et nous fait, d’ailleurs, mieux comprendre son rôle également.

Vous n’avez pas besoin d’avoir lu 12 règles pour une vie : un antidote au chaos, pour vous lancer dans ce deuxième volume. Toutefois, cela ne peut pas faire de mal de savoir ce qu’il en avait déjà dit auparavant !

Points forts :

  • Une pensée originale et forte, qui donne envie de penser ;
  • De nombreux exemples de sa vie personnelle et professionnelle (avec ses patients) ;
  • Des analyses passionnantes de nombreux récits de fiction, mythes et histoires bibliques.

Points faibles : 

  • Si vous cherchez un manuel de développement personnel clé en main et facile à lire, ce n’est sans doute pas le meilleur choix.

Ma note :

★★★★★

Avez-vous lu le livre de Jordan B. Peterson « 12 nouvelles règles pour une vie au-delà de l’ordre » ? Combien le notez-vous ?

Médiocre - Aucun intérêtPassable - Un ou deux passages intéressantsMoyen - Quelques bonnes idéesBon - A changé ma vie sur un aspect bien précis !Très bon - A complètement changé ma vie ! (Pas encore de Note)

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