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C’est quoi la sérendipité ?

c'est quoi la sérendipité

Chronique et résumé de « C’est quoi la sérendipité ? » de Danièle Bourcier et Pek van Andel : personnes fermées, s’abstenir — cet ouvrage est destiné à celles et ceux qui veulent comprendre comment le nouveau apparaît à ceux qui accueillent l’imprévu et s’ouvrent aux opportunités !

Daniel Bourcier et Pek Van Andel, 2017, 251 pages.

Chronique et résumé de « C’est quoi la sérendipité ? » de Danièle Bourcier et Pek van Andel

Introduction

Qu’est-ce que la sérendipité ?

« La sérendipité est le don, grâce à une observation surprenante et une explication juste, de faire des trouvailles. Plus précisément, c’est la faculté de découvrir, d’inventer ou de créer… ce qui n’était pas recherché à ce moment-là. » (C’est quoi la sérendipité ?, p. 14)

Il ne s’agit donc pas seulement d’observer ou de faire face à l’inattendu, mais aussi de le comprendre et d’en faire quelque chose. Cette notion peut donc s’appliquer à l’ensemble des activités humaines, des plus humbles aux plus audacieuses.

Le mot est apparu tardivement dans les dictionnaires français : en 2012. Le phénomène était alors observé et commenté, mais le nom « sérendipité » n’était pas en usage.

Au cœur de ce concept, vous trouverez donc l’idée « tirer profit de l’imprévu au moment opportun ». Ce n’est en conséquence pas seulement un don, mais aussi une capacité ou une aptitude qui peut être travaillée.

Pour agir de cette façon, il importe donc de faire attention aux détails, aux petites « traces » et « indices » qui ont l’air, de prime abord, sans importance. Vous ne partez pas d’un plan ordonné, mais de l’étonnement face à (un petit) quelque chose qui vous surprend. Comme Sherlock Holmes, vous suivez des pistes.

À quoi sert la sérendipité ?

Les auteurs pensent que la sérendipité peut servir à tout le monde : étudiants, chercheurs, citoyens, artistes, politiciens, citoyens, etc. Cela dit, elle est particulièrement visible dans les domaines d’activités suivants.

  • Techniques : le bricolage, l’essai-erreur, les innovations de détournement, etc.
  • Arts : rôle de la spontanéité, de l’inconscient, de l’inspiration soudaine dans la création.
  • Sciences : découvertes surprenantes, stimulation de la curiosité, liberté de la recherche, questions autour de sa reproductibilité, etc.

Elle a également un rôle à jouer dans la démocratie, où le changement survient souvent à partir d’opportunités qui s’offrent de façon inattendue.

Peut-on enseigner et apprendre la sérendipité ?

La surprise ne se programme pas. Mais la réaction que vous adoptez face à elle peut être modifiée. Autrement dit, vous pouvez acquérir une méthode pour agir comme un « sérendipiste » (p. 18).

En réalité, l’une des façons d’apprendre consiste à lire des enseignements comme le conte des Trois Princes de Serendip. Vous pouvez également expérimenter ou vous inspirez d’exemples, comme le proposent les auteurs de ce livre.

Le conte des Trois Princes de Serendip

Tout d’abord, commençons par rappeler le conte. Il s’agit d’une histoire venue de Perse, écrite par le poète Amir Khosrow Dehlavi au tout début du XIVe siècle (en 1302).

Trois princes refusent la succession paternelle et sont alors bannis du royaume de Serendip. Cela les embarque alors pour un voyage inconnu. Tout au long du périple, ils vivent de nombreuses aventures et doivent résoudre quantité d’énigmes.

Mais surtout, ils ont un sens aigu de l’observation et de la déduction, comme le montre le long extrait proposé par Danièle Bourcier et Pek Van Andel p. 20-25 !

Les pères fondateurs de la sérendipité 

Un aristocrate anglais, Horace Walpole, comte d’Oxford, lut le conte au XVIIIe siècle et fut le premier à parler de serendipity.

Mais la référence au conte apparaît un siècle plus tôt sous la plume du philosophe Francis Bacon. Il commente donc le texte en parlant de « sagacité » par « accident » et déclare que :

« Il semblerait donc que, jusqu’à maintenant, l’homme doive plus à une chèvre pour la chirurgie, à un rossignol pour la musique, à l’ibis pour un clystère, à un couvercle qui saute du chaudron pour l’artillerie, ou, plus généralement, à la chance ou à quelque chose d’autre, qu’à la logique, pour l’invention dans les arts et les sciences. » (Texte de F. Bacon cité dans C’est quoi la sérendipité ?, p. 28)

Claude Bernard est, en effet, un autre précurseur. Ce grand médecin, père de la physiologie expérimentale, évoque à de nombreuses reprises l’héritage de Francis Bacon. La métaphore de la chasse est essentielle pour ces deux auteurs et elle renvoie à l’idée de découverte à partir de traces et d’indices.

Facettes de la sérendipité

En réalité, l’idée de la sérendipité a toujours existé et les auteurs les plus divers en ont fait l’éloge. Les auteurs proposent ici quelques citations qui montrent son importance dans différents champs du savoir.

  • « La science est fille de l’étonnement. » (Aristote, philosophe)
  • « Être prêt, c’est tout. » (William Shakespeare, écrivain)
  • « Les voies par lesquelles les hommes arrivent à comprendre les choses célestes me semblent aussi admirables que ces choses elles-mêmes. » (Johann Kepler, astronome)
  • « Plus les gens planifient leur travail, plus le hasard peut les toucher. » (Friedrich Dürrenmatt, physicien)

Il y a plus de 30 citations sur le sujet dans le livre C’est quoi la sérendipité !

Êtes-vous doué pour la sérendipité ?

Selon Danièle Bourcier et Pek van Andel, il est tout à fait possible de créer un milieu favorable à l’apprentissage de la sérendipité. Par ailleurs, il existe aussi des profils de personnes qui seront plus naturellement doués pour ce type d’aptitude.

« Le profil d’un sérendipiste est celui d’un individu qui n’aime pas suivre les règles définies et les idées dominantes. Il préfère se laisser détourner par un événement, une rencontre, une idée, et prendre des chemins buissonniers pour réaliser ses projets et ses rêves. » (C’est quoi la sérendipité ?, p. 39)

Les artistes, les chercheurs et les enfants sont souvent pris en modèle de ce type d’action ouverte et aventureuse. Mais, encore une fois, elle peut se généraliser.

Comme les auteurs vont le montrer dans ce livre C’est quoi la sérendipité, certaines innovations du quotidien, de la cuisine au mobilier, sont dues à des inconnus ayant su exploiter l’inattendu et d’individus qui, parfois partis de rien, ont réussi.

C’est à votre tour de partir à leur rencontre !

Récits de sérendipité

1 — La viande grillée

Un récit chinois raconte comment les hommes en sont venus à manger de la viande cuite. C’est une histoire inventée, bien sûr, mais elle est savoureuse.

Selon celle-ci, un étourdi incendia la maison de son père avec des porcs à l’intérieur. La catastrophe était totale, mais l’odeur des animaux était si délicieuse qu’ils en oublièrent le drame et mangèrent pour la première fois du cochon grillé.

2 — La pierre celtique

Cette pierre en forme d’ellipse a la particularité de ne tourner que dans un seul sens. Elle existe depuis des millénaires et a été retrouvée dans de nombreuses civilisations préhistoriques.

Ce n’est qu’en 1896 qu’un scientifique réussit à percer le mystère de ce comportement étrange. Il a alors modélisé le mouvement de cette « pierre magique » par un système à six équations.

3 — Le verre

La civilisation phénicienne aurait inventé le verre en moins 5000 av. J.-C.

Selon le récit (sans doute légendaire) de l’historien romain Pline l’Ancien, des navigateurs phéniciens auraient par hasard mélangé des minéraux (du nitre) qu’ils transportaient pour faire du feu, avec le sable d’une plage sur laquelle ils se reposaient.

4 — Le café

Voici une autre histoire apocryphe concernant l’origine du café. Selon cette légende, les vertus du café auraient été découvertes dans le désert du Yémen par des chevriers qui constatèrent un jour que leurs chèvres avaient été « ensorcelées » par une plante.

Un imam particulièrement intrigué et ingénieux décida de faire une expérience : il fit une décoction des baies de ce mystérieux végétal. Et le café était né !

5 – Le roquefort

Autre récit inspirant, celui de la découverte du roquefort. L’histoire veut que ce soit un jeune berger qui, ayant laissé son « caillé » de brebis pour aller courir une jeune fille, le retrouve quelques semaines plus tard légèrement moisi — mais étonnamment délicieux.

Sur ce fait, il en parla aux autres habitants de la région qui commencèrent à perfectionner le procédé pour en faire ce que nous connaissons aujourd’hui comme le roquefort, le « roi des fromages », selon Diderot.

6 – La découverte de l’Amérique

Cette histoire-là est vraie, mais tellement connue qu’elle en devient légendaire. Christophe Colomb pensait partir pour les Indes… Et il découvre l’Amérique. Ce n’est pas seulement une erreur, mais aussi une preuve de courage et d’audace : il a osé choisir une autre route et tenter l’aventure.

Pourtant, le navigateur ne sut jamais qu’il avait découvert un nouveau continent. C’est Amerigo Vespucci qui en fit l’hypothèse le premier et c’est pour cette raison que ses contemporains donnèrent son nom au Nouveau Monde.

7 – Le vin de Madère

Le vin de Madère est connu depuis le XVIe siècle. Il fut perfectionné par les Anglais qui souhaitaient le protéger durant les longues traversées en bateau. Dans les siècles suivants, ce vin connut un grand succès.

Mais sa fabrication changea le jour où une bouteille fut oubliée dans une cale. Lorsque les marins la retrouvèrent, ils goutèrent le breuvage qui s’avéra encore meilleur, en raison du roulis et de la chaleur de la cale. Depuis, les producteurs de ce vin le font vieillir et le bonifient en s’inspirant de cette expérience fortuite.

8 – Le pendule de Galilée 

Il est dit — c’est une histoire apocryphe — que le jeune Galilée aurait découvert le principe du pendule en observant distraitement le lustre de la cathédrale de Pise, alors qu’il attendait que la messe soit dite. De retour chez lui, il aurait expérimenté à partir de son observation et aurait théorisé ce mouvement.

Même si elle est probablement erronée, cette histoire a le mérite didactique de montrer « l’importance de l’observation des faits étonnants suivie de l’expérimentation » (p. 63). Pour rappel, Galilée est le père de la science moderne.

9 – La quinine

Parfois, nous utilisons un produit de façon empirique sans pour autant savoir « pourquoi » cela fonctionne. Ce n’est que bien des années plus tard que nous prenons conscience du principe ou de la cause qui fait que cela « marche ».

Eh bien, il en fut comme cela pour la quinine, cet extrait de plantes qui soigna bien des personnes de la fièvre, et notamment Louis XIV, durant tout le XVIIe siècle.

Ce n’est pourtant qu’au XVIIIe siècle que deux pharmaciens isolèrent la molécule responsable des effets bénéfiques sur la santé. Cette innovation mena à la synthèse complète de la quinine en 2008 (seulement).

10 – La rhubarbe

La rhubarbe telle que nous la connaissons vient en fait d’une amélioration due au hasard. Celle connue depuis l’Antiquité était d’un rose vif et elle était dure. Un jour, des jardiniers peu scrupuleux jetèrent de la terre sur des plans de rhubarbe, les oublièrent et les redécouvrirent plus tendres et plus agréables à manger.

Ce procédé d’ajout d’engrais fut repris et perfectionné par un horticulteur et c’est toujours comme cela que cette plante se cultive dans le nord de l’Angleterre.

11 – Le phosphore

Croyez-le ou non, mais le phosphore fut inventé par un alchimiste du nom de Hennig Brandt qui tenta de convertir de l’urine en or !

Les phosphates contenus dans l’urine se transformèrent en phosphore sous l’effet de la chaleur créée artificiellement par l’expérimentateur. Pas d’or à l’horizon, donc, mais la découverte d’un matériau luminescent, brillant dans l’obscurité.

12 – Les bactéries 

« Une découverte fondamentale est faite, par hasard, grâce à un instrument qui avait pour objectif initial un autre usage. » (C’est quoi la sérendipité ?, p. 72)

Antoni van Leeuwenhoek est aujourd’hui considéré comme l’un des précurseurs de la microbiologie et de la biologie cellulaire. Pourtant, il était au départ marchand de tissu !

Il observa ce que nous nommons aujourd’hui « bactéries » grâce à un nouveau type de microscope qu’il avait construit pour observer la trame de ses étoffes. Toutefois, il voulut l’utiliser pour comprendre un problème qui l’intriguait : « Pourquoi le poivre pique-t-il ? »

Et c’est ainsi — en plongeant des grains de café dans l’eau et en les observant à l’aide de son invention — qu’il fit la découverte des bactéries.

13 – Le bouchon de champagne

C’est un moine, Pierre Pérignon (1638-1715, qui donna son nom à la célèbre marque), qui inventa le bouchon de champagne en liège après avoir observé des visiteurs venus de Catalogne transportant leur eau dans des jarres fermées avec des bouchons réalisés en cette matière.

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Auparavant, les bouteilles se conservaient mal et les explosions dues au gaz présent dans le breuvage n’étaient pas rares, causant parfois des dégâts matériels et humains.

La sérendipité a permis bien des découvertes gustatives et culinaires.

14 – Le cognac

C’est au début du XVIIIe siècle que le brandy, brandevin (vin brûlé) ou cognac, fit son apparition tel que nous le connaissons aujourd’hui. Pour des raisons de conservation, les viticulteurs se mirent à le distiller (c’est-à-dire à le « brûler » pour diminuer le volume et concentrer les arômes, tout en le rendant plus résistant aux aléas du temps), puis à le garder en fûts de chêne.

Il est dit qu’un stock fut retrouvé après la guerre de succession d’Espagne (1702-1702) et que les bouteilles qu’il contenait, vieilles de deux ou trois ans, se révélèrent meilleures que leurs cousines plus jeunes. De là viendrait l’habitude de laisser vieillir ce vin.

15 – Le papier de bois

Le scientifique René-Antoine Réaumur fut le premier à proposer de faire du papier avec des fibres de bois. Il faut dire qu’auparavant, le papier était fabriqué à partir de « chiffon » (tissu). Mais comment eut-il cette idée, qui nous semble si commune aujourd’hui ?

En observant les abeilles et la façon dont elles construisent leurs habitations. Il remarqua que celles-ci mangent du bois, le décomposent durant la digestion et le régurgitent sous forme de pâte qui leur sert à fabriquer leurs nids.

Il s’inspira donc de ce procédé naturel pour proposer une solution innovante. C’est un exemple de ce qui est parfois nommé « bionique », « soit la capacité de faire une observation surprenante dans la nature vivante et de l’appliquer à la technique ou aux sciences » (C’est quoi la sérendipité ?, p. 80).

16 – La mayonnaise

Il existe plusieurs histoires autour de l’origine de la mayonnaise et de son nom. L’une de celles racontées par Danièle Bourcier et Pek Van Andel nous fait remonter en 1756, alors que les Anglais et les Français se disputent l’île de Minorque.

Les Français gagnent à Port-Mahon et Richelieu, pour fêter la victoire, ils organisent un banquet. Le cuisinier, voulant préparer une sauce, ne trouve pas de crème et la remplace par de l’huile : la mayonnaise (de Port-Mahon) était née.

Vous n’êtes pas convaincu par ce récit ? Lisez les autres anecdotes et origines possibles p. 84 !

17 – La vaccination contre la variole

Un médecin anglais du nom d’Edward Jenner inventa la vaccination en observant les comportements des gens de sa région et en écoutant attentivement leurs histoires. Il remarqua que certaines jeunes filles trayant certaines vaches — celles dites atteintes de « vaccine » — ne tombaient pas malades de la variole.

Par contre, elles attrapaient de peu jolies pustules (c’est-à-dire, en fait, la vaccine de leurs vaches). Le docteur décida de tenter une expérience qui consista à mettre un jeune garçon au contact de ces pustules, puis à lui inoculer la variole. L’enfant ne contracta pas la maladie (heureusement, sinon le médecin aurait eu quelques problèmes !).

18 – L’électricité de Galvani

Luigi Galvani était professeur d’anatomie et d’obstétrique à l’université de Bologne durant le XVIIIe siècle. Il fit des expériences sur les grenouilles, notamment, afin d’étudier l' »électricité animale ». Ces recherches ne furent pas couronnées du succès directement, mais ouvrirent la voie à de nouvelles recherches et inventions, comme la pile voltaïque d’Alessandro Volta en 1800.

Galvani écrit en 1791 :

« Quand nous ne pouvons pas arriver à la vérité, une nouvelle approche peut au moins être ouverte. » (Commentarius, cité dans C’est quoi la sérendipité ?, p. 89)

19 – La montgolfière

Il y a d’abord deux frères.

  • Joseph, l’utopiste, qui rêve et a de bonnes idées.
  • Étienne, le scientifique calme et méthodique.

Installé près du feu, Joseph voit sa chemise se gonfler sous l’effet de la chaleur. Cela lui donne une idée : de cette façon, les troupes françaises pourraient peut-être vaincre les Anglais et enfin prendre Gibraltar (nous sommes à l’époque du siège de la ville, vers 1780) !

Il n’en faut pas plus pour exciter la curiosité et l’envie d’entreprendre des deux compères, qui se mettent à l’œuvre. Finalement, en avril 1783, la démonstration est faite : un ballon d’un volume de 800 mètres cubes s’envole au-dessus de Paris à 1 000 mètres d’altitude.

20 – La nature de la chaleur

Benjamin Thompson, comte de Rumford (l’histoire retient surtout ce dernier nom), compris la nature de la chaleur à partir de fines observations de la nature et d’expériences multiples. Il conclut de ses recherches que la chaleur n’est pas une substance, mais le résultat d’un « mouvement interne des constituants de la matière ».

Ces investigations furent le point de départ de la thermodynamique, un domaine qui gagna en importance tout au long du XIXe et du XXe siècle.

21 – Le daltonisme

John Dalton découvrit, à 28 ans seulement, qu’il ne voyait pas les couleurs comme tout le monde. Dans ses écrits, il a décrit pour la première fois ce que nous connaissons tous aujourd’hui comme le « daltonisme ».

Pour se rendre compte de sa différence, il dut observer longuement la nature – des géraniums, en l’occurrence – et investiguer auprès de ses contemporains pour savoir ce qu’ils voyaient.

22 – L’Aquavit Linie

Encore une fois, les grandes traversées font bien les choses ! L’eau-de-vie (aquavit) « Linie » a la particularité d’être conservée dans des fûts de xérès et de naviguer à fond de cale tout autour du monde. C’est en tout cas ainsi que des marchands et marins norvégiens découvrirent que l’aquavit normal pouvait devenir bien meilleur !

23 – Le stéthoscope

Le stéthoscope a été inventé par le médecin français René Laennec suite à l’observation de jeux. Cherchant un moyen d’écouter le cœur de ses patients, il se rappela avoir vu des enfants écoutant le bruit fait par une aiguille en collant son oreille à l’autre bout d’une poutre.

Pour bien entendre le cœur, il fallait utiliser un dispositif permettant de le faire résonner ; le docteur utilisa d’abord un cône de papier, puis perfectionna son instrument.

24 – La draisienne

La draisienne est l’ancêtre de la bicyclette. C’est un vélo qui se conduit avec les pieds (il n’y a pas de système de poulie et de chaîne). Mais il a deux roues et… un guidon, qui fait l’objet de toutes les attentions.

En effet, son inventeur, Drais von Sauerbronn (1785 – 1851), n’avait pas vraiment prévu que le guidon serve non seulement à suivre la route, mais à conserver l’équilibre sur sa machine. Cette double fonction, partiellement imprévue, contribua au succès immédiat de son invention.

25 – Le daguerréotype

Il s’agit ici d’un cas de « pseudo-sérendipité », où « l’on trouve ce qu’on cherche de façon imprévue (et non ce qu’on ne cherche pas, comme pour la vraie sérendipité) » (C’est quoi la sérendipité ?, p. 103)

Le daguerréotype, du nom de Louis Jacques Daguerre (1787-1851), son inventeur, est une technique photographique qui utilise des plaques de cuivres couvertes d’argent et des vapeurs de mercure pour fixer les images.

J. L. Daguerre savait ce qu’il voulait obtenir, mais l’idée d’utiliser des vapeurs de mercure lui vint par hasard, alors qu’il avait placé ses plaques dans une armoire contenant… un thermomètre cassé !

26 – L’omnibus

Stanislas Baudry, homme d’affaires avisé de Nantes, sut sauter sur les opportunités. D’abord propriétaire d’une minoterie qui rejetait beaucoup de vapeurs, il décida de créer des bains-douches publics à côté de sa fabrique en utilisant les vapeurs excédentaires.

Pour mener les gens jusque-là, il proposa un service de transport public. Les bains publics ne connurent pas de succès, mais son « bus » (nommé « omnibus » pour une raison étonnante évoquée dans le livre p. 106), lui, ne désemplissait pas.

Pariant sur ce besoin de mobilité, l’entrepreneur vendit minoterie et bains-douches pour se consacrer aux transports publics urbains et fonder une compagnie de transports à Paris qui fit sa renommée et sa fortune.

27 – Les bêtises de Cambrai

Le nom de cette sucrerie le dit : il s’agit d’une erreur, d’une « bêtise » ! Et c’est même devenu un argument commercial ! Qui fit l’erreur ? Difficile à dire, mais l’une des histoires les plus crédibles nous fait remonter à la famille Afchain, en 1830.

Et surtout à l’adolescent distrait — Émile — qui suivit mal la recette de ses parents et ajouta du caramel et de la menthe à la préparation initiale. Celui qui ne voulait pas se faire gronder fit, au final, le bonheur de tous !

28 – La sauce Worcester

Cette sauce est un classique de la cuisine anglaise. Et elle doit son existence à l’oubli et au temps. Jugée mauvaise de prime abord, ce n’est qu’au terme de deux années dans un pot qu’elle se révéla délicieuse. Ces concepteurs, John Lea et William Perrins, ont donc eu la bonne idée de ne pas jeter la mixture initiale !

29 – Le délai de Darwin

Danièle Bourcier et Pek van Andel affirment que :

« La théorie de l’évolution est un exemple de pseudo-sérendipité. Ce n’est pas par le fruit du hasard que cette théorie a été établie, mais à la suite d’une succession d’observations, de notes et de discussions qui durèrent près de vingt ans. » (C’est quoi la sérendipité ?, p. 111)

Qu’est-ce, donc qui est dû au hasard ? C’est ce qui est nommé le « délai de Darwin », à savoir le temps entre lequel l’idée principale de sa théorie lui vint et le temps qu’il mit à l’exposer publiquement. Grâce à cette période de réflexion, l’auteur de L’Origine des espèces eut le temps de contrer un maximum d’objections possibles.

30 – La vulcanisation

Vous connaissez sans doute les pneus Goodyear ? Et bien, le matériau si particulier dont il est composé a été inventé par vulcanisation ou « curage ». Ce procédé particulier (exposé p. 115) a été inventé en partie par hasard par Charles Goodyear, qui prit un brevet sur son invention en 1844.

31 – Le coton-poudre

C’est dans sa cuisine et non dans son laboratoire que ce chimiste allemand, Christian Schönbein, inventa le coton-poudre. Et ce n’est pas un fait anodin : c’est bien parce qu’il se trouvait là, et pas ailleurs, que la réaction appropriée eut lieu. Cela nous montre qu’un changement d’environnement peut être bénéfique à la découverte.

Le coton-poudre, oublié au profit de la nitroglycérine, fut utilisé dans l’industrie de l’armement et en pharmacie.

De nombreux progrès et découvertes ont été possibles en médecine grâce à la sérendipité.

32 – Semmelweis et l’hygiène 

Ignace Philippe Semmelweis était un médecin obstétricien austro-hongrois. Il devait faire face à un nombre important de décès de femmes après accouchement. Pour résoudre ce problème, il investigua longuement.

Ce n’est toutefois qu’à l’occasion de la mort d’un de ses amis médecins qu’il comprit ce qui se passait : les médecins opéraient à la fois en salle d’autopsie et en salle d’accouchement et faisaient les allers et retours… sans se laver les mains.

Si cela nous paraît si étonnant aujourd’hui, c’est en partie grâce à son enseignement. Il fut le premier à mettre en place un protocole drastique de nettoyage des médecins qui ne fut pourtant redécouvert que bien des années plus tard.

33 – Le jeans

Le « détournement d’usage » est l’un des moteurs de la sérendipité. Dans ce cas, des rouleaux de toile initialement destinés à devenir des bâches pour les charriots ou les tentes des chercheurs d’or se reconvertirent en pantalons.

Et ceux-ci furent progressivement améliorés pour devenir le blue jeans que nous connaissons. Le tout, grâce au sens du commerce, à l’ingéniosité et à la collaboration de trois hommes : Loeb (devenu Levi) Strauss et Jacob Davis — ce qui donna Levis Strauss & Co.

34 – Le glycogène

Le glycogène est « une forme de stockage des glucides dans l’organisme » (p. 124). Le célèbre médecin français Claude Bernard découvrit ce composant à partir d’une expérience en apparence « ratée » sur des animaux.

Mais plutôt que de considérer cette expérience comme un échec, l’expérimentateur se demanda pourquoi celle-ci avait abouti à de tels résultats. Et c’est ainsi qu’il découvrit et isola le glycogène.

Voici ce qu’il dit :

« Le grand principe est donc […] de se préoccuper très peu de la valeur des hypothèses ou des théories, et d’avoir toujours l’œil attentif pour observer tout ce qui apparaît dans une expérience. Une circonstance en apparence accidentelle et inexplicable peut devenir l’occasion de la découverte d’un fait nouveau important. » (C’est quoi la sérendipité ?, p. 125)

35 – La solution de Ringer

La solution de Ringer est une solution contenant du sel et du calcium (notamment) et qui sert à l’étude de certains organes. Au départ, Sydney Ringer n’avait pas l’idée d’y placer du calcium. Mais c’est à la suite d’une erreur et d’un mensonge d’un de ses subalternes qu’il découvrit la clé de son mélange.

36 – La bouillie bordelaise

Ici, la sérendipité apparaît de nouveau grâce à un changement d’usage. Les viticulteurs voulaient au départ protéger leurs vignes du chapardage en les aspergeant d’un mélange de produits chimiques (sulfate de cuivre et chaux).

Finalement, les plants ainsi traités se révèlent résistants au mildiou (maladie de la vigne). Après vérification et élaboration, la « bouillie bordelaise » devient le premier fongicide utilisé à grande échelle.

37 – Le Coca-Cola

Au départ, le coca-cola contenait du vin français et se nommait le French Wine Coca. Suite à la prohibition de l’alcool dans l’État d’Atlanta, son fabricant, John S. Pemberton, décida d’inventer une version sans alcool qui ressemblait à un sirop.

Celle-ci fut améliorée par son fils qui y ajouta de l’eau gazeuse. Mais ce fut une autre personne, Asa Candler, qui racheta la formule et en fit le succès que nous connaissons tous.

À noter : la forme de la bouteille est issue d’une erreur « bionique », puisque son designer s’est inspiré d’une fève de cacao et non d’une noix de coca.

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38 – L’arrêt de caméra

Georges Méliès (1861 – 1938) est considéré comme l’un des tout premiers réalisateurs de films. Il trouva l’arrêt de caméra — une technique permettant de faire disparaître ou apparaître des éléments (décors, acteurs, etc.) à l’écran — grâce à un dysfonctionnement de l’un de ses appareils.

39 – L’électrocardiogramme

Albert von Kölliker et Heinrich Müller étaient des spécialistes d’anatomie qui travaillaient sur des grenouilles (comme Galvani). Ils cherchaient à étudier les battements du cœur de celles-ci et inventèrent un mécanisme pour rendre compte de leurs découvertes.

L’instrument d’enregistrement n’était pas pour eux une fin en soi, mais Willem Einthoven, un médecin néerlandais, améliora le dispositif inventé par les deux premiers et créa l’électrocardiogramme.

La leçon à tirer de cette histoire nous est fournie par les auteurs :

« Être confronté à un fait surprenant — ici, la surface du cœur d’une grenouille qui produit un courant électrique — ne suffit pas. Il faut créer un appareil capable d’enregistrer le phénomène. La trouvaille portera finalement sur l’instrument nouveau — qui deviendra l’électrocardiogramme — nécessaire pour enregistrer les vibrations. » (C’est quoi la sérendipité ?, p. 134)

40 – La psychanalyse

Sigmund Freud (1856 – 1939) a découvert la signification des rêves (ou plutôt l’intérêt de leur interprétation), « presque par hasard », selon ses propres mots. Il dira ensuite qu’ils sont « la Voie royale qui mène à la connaissance de l’Inconscient et de la vie psychique ».

Mais ce n’est pas tout. En partant d’une analyse par l’hypnose, il en vient à changer de procédé grâce à l’observation attentive de ses patientes. Cela donnera naissance à sa « méthode des associations libres », si importante pour la psychanalyse.

41 – Les rayons X

« Je ne pensais pas, j’expérimentais… Je crus que j’étais victime d’une illusion. » (C’est quoi la sérendipité ?, p. 141)

C’est ainsi que Wilhelm-Conrad Röntgen, découvreur des rayons X et l’un des premiers récipiendaires du prix Nobel en 1901, relata sa découverte. Cette citation nous montre encore une fois que l’expérimentation est au cœur du processus de sérendipité.

Le chercheur ne « pense pas », ne se juge pas, il avance par essais et erreurs, observe et tire des conclusions.

42 – La radioactivité

Il en va de même pour cette découverte capitale qui suit directement celle de Röntgen et s’en inspire. Henri Becquerel fit de nombreuses expériences pour étudier les rayons X à partir du caractère phosphorescent de certains objets.

Le hasard l’aida à se rendre compte que l’uranium émet par lui-même, sans besoin d’être exposé au soleil, des « radiations pénétrantes ». Il venait de découvrir ce que Marie Curie, un an plus tard, appellera « radioactivité » (en utilisant pour sa part non de l’uranium, mais du radium).

43 – L’aspirine

L’acide acétylsalicylique est la substance active de l' »aspirine ». Elle est connue sous sa forme naturelle depuis l’Antiquité, puisque les Égyptiens et les Grecs l’utilisaient déjà. Pourtant, ce n’est qu’au XIXe siècle qu’elle fut synthétisée et qu’on lui donna ce nom.

Plusieurs tentatives de pharmaciens et chimistes, français et allemands, furent nécessaires avant de parvenir à une synthèse parfaite. Le nom associé à cette réussite est Felix Hoffmann, qui travaillait pour l’entreprise Bayer.

44 – La machine d’Anticythère

Le premier ordinateur calculait la position des astres ! Cette machine retrouvée au fond d’une épave romaine dans les mers grecques a été entourée de mystère pendant bien des années. De nombreux chercheurs l’ont étudiée, sans pouvoir conclure clairement à sa fonction.

Sans l’heureux hasard de sa découverte par deux pêcheurs, tout cela serait resté inconnu.

45 – La tarte Tatin

Tous les Français ou presque connaissent cette histoire, dont l’authenticité n’est pas avérée. Selon la légende, donc, les sœurs Tatin, Caroline et Stéphanie, auraient joué de malchance et de maladresse avec une pauvre tarte aux pommes. Toutefois, les détails divergent.

Choisissez votre version préférée :

  • Stéphanie fait brûler la tarte et la remet au four à l’envers pour ne pas la jeter ;
  • Distraite par un prétendant, Stéphanie met la tarte à l’envers dans le four ;
  • Caroline fait tomber une tarte qui sort du four et la sert ainsi.

Quoi qu’il en soit, c’est bon !

La physique doit beaucoup à la sérendipité, comme l'astrophysique d'ailleurs et les sciences en général.

46 – La synchronisation des horloges à distance

Que diriez-vous si Albert Einstein avait découvert la théorie de la relativité à partir d’un problème technique et politique, celui de la synchronisation des horloges à distance dans l’Empire prussien ?

Certes, Einstein s’intéressait à des questions théoriques, mais il ne lui serait peut-être jamais venu à l’esprit de remettre en cause les notions newtoniennes d’espace et de temps sans l’existence de cet enjeu pratique, qui le força à focaliser son attention sur les questions de mesure et de référence.

47 – Les dinosaures de Tendaguru

C’est un ingénieur allemand qui découvrit une zone remplie d’os de dinosaures dans la région de Tendaguru, en Tanzanie. À cette époque, le pays était sous domination germanique et de nombreux scientifiques vinrent exploiter le site et réussirent à recomposer de nombreux squelettes.

Ici encore, une trouvaille inattendue, faite par une personne soucieuse de prévenir des experts, permet à la science d’avancer.

48 – Les sachets de thé

Le détournement d’usage joue ici le rôle clé : les sachets de thé étaient au départ prévus pour contenir le thé qui devait être envoyé à des clients en tant qu’échantillons commerciaux. Mais certains d’entre eux, simplement naïfs ou expérimentateurs dans l’âme, décidèrent de jeter les petits sachets (en soie) tels quels dans l’eau bouillante.

L’invention se répandit et se perfectionna sous l’impulsion de cette innovation inopinée de quelques clients assoiffés !

49 – Kandinsky et l’invention de la peinture abstraite

En rentrant chez lui un soir, le peintre remarque un tableau merveilleux. À y regarder de plus près, il remarque qu’il s’agit là d’un de ses tableaux tourné de côté. Dans la pénombre, il ne pouvait reconnaître les objets peints. Pourtant (ou même grâce à cela), la peinture lui semblait extraordinaire ainsi.

De ce fait, simple en apparence, Kandinsky tira la certitude qu’il devait peindre « sans objet » reconnaissable et il théorisa le mouvement pictural connu sous le nom d’abstraction.

50 – La réaction de Maillard

Vous aimez la croûte brune et croustillante qui se forme sur la viande, les frites ou tout autre type d’aliment lorsqu’il cuit à une température suffisante (frit, rôti, etc.) ? Alors vous adorerez la réaction de Maillard ! C’est en effet le nom scientifique de ce phénomène.

Il se trouve que son explication a été proposée par Louis-Camille Maillard en 1911, alors qu’il étudiait la synthèse biologique des protéines.

51 — La petite madeleine de Proust

Dans À la recherche du temps perdu, Marcel Proust raconte comment ce gâteau, qu’il n’avait pas gouté depuis longtemps, lui fait revenir en mémoire de nombreux souvenirs. Cet épisode est un exemple de sérendipité fictive.

En effet, il semble que l’écrivain n’ait pas réellement vécu ce moment, mais qu’il l’ait inventé pour permettre « une transition entre deux niveaux de temps », le passé et le présent. L’idée lui serait venue d’une lettre qui évoquait d’ailleurs une biscotte, plutôt qu’une madeleine.

52- Les papiers collés de Jean Arp

Cet artiste, cofondateur du mouvement dada, voulait étudier les rapports entre art et hasard. Et cela tombe bien, car ce fut comme cela qu’il découvrit la technique artistique nommée « collage ». Insatisfait de ces esquisses, il les déchira. En revenant dans son atelier, il les vit et décida de les coller sur une nouvelle toile.

Il dit plus tard : « Le hasard est ma matière première. » (cité dans C’est quoi la sérendipité ?, p. 169)

53 – Le No 5 de Chanel

L’homme derrière le Numéro 5 de Chanel se nomme Ernest Beaux, célèbre parfumeur élevé à Moscou. Il est chargé par la couturière de créer un parfum moderne. Celui-ci s’exécute avec joie et crée plusieurs échantillons.

Or il se trouve que le cinquième échantillon qu’il envoie à Chanel est une erreur… Il a placé trop d’aldéhydes (le composant principal qui lui donne son odeur). Mais c’est pourtant celui-là qu’elle choisit !

54 – Les deux rêves de Loewi

Otto Loewi (1873 – 1961) est un pharmacologue allemand qui enseigna en Autriche. Il obtint le prix Nobel de médecine pour la découverte de la transmission chimique des impulsions nerveuses. Pourtant, il était quelque peu au point mort.

Jusqu’au jour où, dix-sept ans après le début de ses recherches, il fit deux rêves qui le mirent sur la voie pour créer une expérimentation qui prouvait ses théories… Un bel exemple de sérendipité qui nous montre aussi l’intérêt de prendre note de nos rêves.

55 – La pénicilline

C’est un cas classique de pseudo-sérendipité, puisque Alexander Flemming découvrit ce qu’il cherchait, à savoir un antibiotique. Mais il le fit de façon inattendue, à savoir en s’intéressant de très près à une culture biologique contaminée que d’autres biologistes auraient sans doute jetée sans autre forme de procès.

Voici ce qu’il dit :

« Dans ma première publication, j’aurais pu dire que j’étais arrivé à ma conclusion de façon méthodique [mais] cela aurait été faux et je préférais dire la vérité : que la pénicilline était née d’une observation accidentelle. Mon seul mérite est que je ne négligeais pas l’observation et que j’abordais le sujet comme un bactériologiste. » (Cité dans C’est quoi la sérendipité ?, p. 175)

56 – Le Néoprène

Ce matériau est né en 1934 dans les laboratoires de la firme américaine DuPont. Un chimiste du nom d’Arnold Collins rata une expérience et dût casser son ballon d’expérience (l’outil qui sert à faire des mélanges).

Surprise : le matériau qu’il en sortit était élastique comme du caoutchouc. Ce matériau fut ensuite nommé et commercialisé par l’entreprise qui en tira un grand profit.

57 – La fission nucléaire

L’industrie liée à l’énergie atomique doit une fière chandelle à une physicienne, Lise Meitner, qui aida deux chimistes, Kaiser Wilhem et Otto Hahn, à comprendre le processus de fission nucléaire.

Cet exemple montre que l’interdisciplinarité est propice à la découverte et au déblocage de situations difficiles à interpréter. Les deux hommes reçurent finalement le prix Nobel, mais malheureusement, leur complice féminine resta dans l’ombre.

58 – La grotte de Lascaux

L’histoire est connue : quatre jeunes amis et un chien se promènent dans les bois. Le chien court après un lapin ; les amis le retrouvent dans une sorte de grotte, l’en sortent et commencent à explorer le lieu. Quatre jours plus tard, l’un d’eux, Marcel Ravidat, revient avec d’autres camarades. C’est la découverte.

Aujourd’hui, la grotte de Lascaux est considérée comme l’une des plus importantes œuvres artistiques du paléolithique.

59 – Le Velcro

Le velcro est un exemple de bionique : c’est par l’observation de la nature qu’une invention est pensée et réalisée. En l’occurrence, les fleurs de gratteron, ces petites boules agrippantes qui se collent aux vêtements, inspirèrent un ingénieur, George de Mestral.

Il observa au microscope le fonctionnement de ces boules et imita leur principe pour créer le Velcro (mot-valise pour « velours » et « crochets »).

60 – La chimiothérapie

Le traitement qui sauve des vies aujourd’hui est lié à un gaz qui a été utilisé dans les heures les plus sombres du XXe siècle : le gaz moutarde.

Un médecin constata que les globules blancs des personnes intoxiquées par ce gaz avaient tendance à disparaître. Au même moment, des chercheurs firent le même constat et traitèrent un patient atteint de tumeur avec du gaz moutarde à l’azote. Celui-ci fut ainsi le premier traitement chimiothérapique connu.

Les arts et la musique en particulier fonctionnent largement grâce à des processus proches de la sérendipité.

61 – La musique concrète

Pierre Schaeffer était musicien et ingénieur, spécialisé en prises de son pour la radio. Il utilisait des sons venus de l’environnement pour habiller les émissions radiophoniques.

Mais un jour, par hasard, il se mit à écouter ces sons pour eux-mêmes et à considérer qu’ils pourraient devenir des éléments de base pour un nouveau type de musique. Cette découverte inspira énormément d’artistes et donna le jour à des instruments de traitement des sons originaux.

62 – La lentille artificielle

Cette invention est le fruit d’une question et d’un souvenir.

La question fut posée par un assistant du docteur Harold Ridley, qui lui demanda, lors d’une opération, pourquoi celui-ci n’avait pas remplacé le cristallin malade par une lentille artificielle (inexistante à l’époque).

Le souvenir fut celui de H. Ridley lui-même, qui se rappela que, durant la guerre, le Plexiglas qui explosait dans les yeux des aviateurs était bien toléré par ceux-ci.

Concluant que ce matériau pourrait convenir, il demanda de l’aide à des industriels pour concevoir des lentilles artificielles. Celles-ci changèrent le monde de l’ophtalmologie.

63 – L’odorat des papillons

Paul Jules Portier (1866 – 1962) était un biologiste et zoologiste spécialiste des papillons. Avec son petit-fils, ils firent des expériences sur l’odorat des papillons.

Le petit garçon suggéra une nouvelle manipulation (couper la tête du papillon…) qui se révéla très fructueuse, puisque cela permit de prouver au grand-père que l’odorat des papillons est lié au thorax et à l’abdomen.

64 – La chlorpromazine

La chlorpromazine est la substance qui donna naissance à la psychopharmacologie, en 1952. À partir de ces années, elle devient le traitement de base contre la schizophrénie. Pourtant, les effets de cet antihistaminique intéressaient au départ un autre champ du savoir : la chirurgie.

Si la découverte a été possible, c’est parce que des psychiatres se sont approprié cette molécule afin de la faire servir à d’autres usages.

65 – Rosa Parks

Nous sommes aux États-Unis, en 1955. La ségrégation raciale sévit. Cette femme noire refuse de céder sa place à un blanc dans un bus. Elle a une amende, mais fait appel et un procès commence. C’est le point de départ symbolique du mouvement pour les droits civiques.

Les lecteurs de cet article ont également lu :  La boîte à outils de la créativité

Il y a sérendipité, selon les auteurs, dans la mesure où Rosa Park n’a pas prémédité son geste, mais que celui-ci a eu des conséquences en chaîne qui ont changé le pays tout entier.

66 — La thalidomide

Cette molécule a fait l’objet d’un scandale sanitaire : plus de 10 000 enfants sont nés difformes après la prise du médicament pendant la grossesse.

C’est pourtant un juriste, dont l’enfant était né sans bras, qui constata le problème le premier. Il tenta d’avertir le laboratoire pharmaceutique, mais celui-ci refusa d’entendre sa plainte. Ce fut finalement un chercheur qui l’aida à récolter les preuves et à pousser l’entreprise à retirer le médicament de la vente.

67 – Les pulsars

Tony Hewish, professeur d’astronomie, peut bien remercier sa doctorante, Jocelyn Bell, qui fit les premières observations de ce que nous nommons aujourd’hui « pulsar », c’est-à-dire une étoile à neutrons.

L’attention de la jeune femme à un phénomène étrange conduisit l’équipe du chercheur à faire des hypothèses et, finalement, à valider l’hypothèse théorique de l’existence de ces étoiles. Cela valut le prix Nobel à Tony Hewish en 1974.

68 – Une improvisation de Thelonious Monk

Lors d’une improvisation, les circonstances extérieures et les contraintes précises du moment servent à l’improvisateur de matériau pour créer. Bien sûr, celui-ci doit être prêt, c’est-à-dire avoir déjà de l’expérience — ici, du jazz — pour créer quelque chose de convaincant.

C’est ce qui arriva à Thelonious Monk un soir de Noël 1967, lorsqu’il improvisa sur Round Midnight. Et quel exemple de créativité !

69 – Le tabouret Tam Tam

Si Brigite Bardot ne s’était pas assise dessus durant une interview télévisée, ce tabouret en forme de sablier serait resté un simple ustensile de pêcheurs.

Mais voilà, c’était trop tard. Après l’émission, tout le monde veut le même et cet objet destiné en principe à un public restreint devient l’un des éléments iconiques du design français du dernier tiers du XXe siècle.

Par hasard, l’actrice a créé une mode et fait entrer son concepteur, Henri Massonnet, au Guinness Book !

70 — L’implantologie

Lorsqu’un médecin se rend compte qu’un morceau de titane resté littéralement collé à un os de lapin, comme si ces deux éléments avaient fusionné, cela donne — ou en tout cas peut donner — le premier implant dentaire digne de ce nom !

Mais pour ce faire, il faut que la société et surtout les dentistes, qui croient que cela n’est pas possible, acceptent la découverte de leur confrère. Et cela peut prendre du temps : 10 ans, dans ce cas-là.

71 – La peinture par accident

Pierre Soulage est l’un des artistes peintres contemporains qui comptent le plus sur le hasard et la chance pour la composition de ses toiles. C’est ainsi qu’il dit avoir découvert l’une de ses principales innovations : l’outre-noir.

C’est aussi de cette façon qu’il définit son parcours artistique :

« Tout ce qui m’arrive est accidentel… Je me suis aperçu que ce qui se présente de façon imprévue contient des développements inattendus méritant d’être exploités et qu’il ne faut pas laisser passer. » (Cité dans C’est quoi la sérendipité ?, p. 212)

72 – La Waffle de Nike

Bill Bowerman, coach sportif réputé, et Philip Knight, coureur de fond reconverti dans la finance, ont créé la marque Nike au début des années 1970. Mais au départ, ils produisaient des modèles qu’ils n’avaient pas inventés eux-mêmes.

Or, pour rester dans la course face à Adidas, il leur fallait innover et frapper un grand coup. La solution vint de façon inattendue, grâce à la femme de Bill Bowerman. Elle prépare des gaufres et son mari pense que le moule à gaufres pourrait faire de bonnes semelles !

Après quelques essais, cela fonctionne : la célèbre Waffle (« gaufre », en anglais) de Nike est née.

73 – Le Post-it

Vous connaissez peut-être déjà cette histoire. C’est l’une des plus célèbres concernant la sérendipité. Un jour, un chimiste de l’entreprise 3M se retrouve avec une colle poisseuse dont il ne sait que faire.

Elle fonctionne très bien pour coller temporairement de petits objets et les recoller si nécessaire, mais le chimiste ne va pas plus loin dans ces recherches.

Il faut attendre l’intervention de plusieurs autres personnes (dont un ingénieux expérimentateur et deux chimistes) pour que l’idée soit trouvée, mise en pratique et commercialisée sous la forme du si célèbre Post-it que nous connaissons encore aujourd’hui.

74 – Le Web ou World Wide Web

Tim Berners-Lee est l’inventeur d’Enquire, un programme qu’il développa ensuite avec l’aide de Robert Cailliau et qui donna naissance au World Wide Web dans la deuxième moitié des années 1980.

Voici ce qu’il dit de son idée :

« Je n’ai fait que prendre le principe d’hypertexte et le relier au principe du TCP [protocole de contrôle de transmission] et du DNS [système de noms de domaine] et alors — boum ! — ce fut le World Wide Web ! » (Cité dans C’est quoi la sérendipité ?, p. 219)

Ce « Boum ! » montre bien le côté soudain et partiellement inattendu de ce qui venait d’être créé — un outil qui allait dépasser le cadre restreint des ingénieurs du CERN (Centre européen de la recherche nucléaire) et se répandre dans le monde entier grâce à Internet.

75 – L’automédication par les animaux

Il se trouve que les chimpanzés du Parc national de Gombe Stream en Tanzanie savent très bien se soigner de la diarrhée et des vomissements. Comment ? Grâce aux feuilles d’un arbuste, Aspilia mossambicensis, qui sont toxiques pour les parasites qui rendent malades ces animaux.

Il est difficile d’expliquer le processus exact par lequel ces singes ont réussi à trouver une méthode efficace pour se soigner, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils y sont parvenus !

76 – Le sida

La découverte de cette maladie a été possible par « la mise en pile de cas » et leur comparaison. Ainsi, peu à peu, ce que les médecines pensent d’abord être une mononucléose, ou une pneumonie, se transforme et prend des caractéristiques propres.

77 – La chute du mur de Berlin

Il serait exagéré de prétendre que cet événement était imprévu, mais l’erreur et la saisie de l’occasion créées à partir de cette erreur y jouèrent un rôle.

En l’occurrence, une annonce quelque peu brouillonne concernant l’ouverture des frontières de Berlin-Est et de la RDA faite par Günter Schabowski produit un engouement généralisé qui aboutira à la fin de la séparation des deux Allemagnes.

78 – Le Viagra

Cela arrive régulièrement dans le domaine pharmaceutique : une molécule testée pour des propriétés supposées pour résoudre un problème X finit par s’avérer efficace dans le traitement d’un problème Y.

Ici, l’effet secondaire (l’érection) devient l’effet principal et recherché et il ne fut pas si compliqué de lui trouver un usage : la dysfonction érectile.

Le Viagra (nom commercial) commercialisé par Pfizer en 1998 fut un énorme succès pour l’entreprise.

79 – Le concept de liquidité

Le concept de liquidité a été proposé par le philosophe et sociologue allemand Zygmunt Bauman au début des années 2000. Comme il le dira lui-même par la suite, cette « découverte » fut un cas typique de sérendipité.

En l’occurrence, il eut l’idée alors qu’il écoutait un concert de musique classique. Celle-ci (ou plus exactement l’idée du livre qui allait lui donnait naissance) lui vint d’un coup pendant le prélude de la Suite pour violoncelle de Bach.

80 – Big data ou la découverte participative de planètes

Parfois, des amateurs éclairés peuvent contribuer à des découvertes importantes. Des collaborations entre citoyens et chercheurs universitaires sont même organisées.

C’est ce qui se passa pour le projet Planet Hunters, « chasseurs de planètes », qui réunit scientifiques et volontaires dans l’exploration du ciel. Deux amateurs découvrirent une planète baptisée PH1 (Planet Hunter 1).

Comme le disent Danièle Bourcier et Pek van Andel, « leur regard neuf et leur opiniâtreté peuvent aider à élargir l’approche des spécialistes » (p. 232).

La sérendipité n'est pas étrangère à certaines découvertes technologiques majeures comme le web, par exemple.

C’est quoi la sérendipité : Épilogue

Le jardin du dieu Kaïros

Kaïros est le dieu grec de l’Opportunité. Il souffle son étrange savoir à tous les vents, mais tous ne l’entendent pas. Le hasard ne suffit pas ; il faut saisir la chance et avoir l’intuition que c’est le bon moment.

L’idée principale de la sérendipité consiste en effet à dire qu’il faut être préparé à « s’emparer de toute solution inattendue ou même de toute nouvelle question qui s’offrent soudainement » (p. 236).

Les chemins de la création

Pour se préparer à accueillir la nouveauté, il importe de ne pas croire qu’il existe seulement une seule bonne réponse à une question. C’est aussi une manière d’affirmer qu’il est nécessaire de se détacher des stéréotypes, des courants dominants et des certitudes.

Voici en revanche quelques valeurs ou attitudes qui mènent sur cette route :

  • Naïveté ;
  • Curiosité ;
  • Ténacité ;
  • Goût de l’aventure ;
  • Humour ;
  • Doute sceptique.

La morale de l’histoire

Les auteurs terminent en rappelant une citation de Lao Tseu sur le vide et une fable de La Fontaine (Le laboureur et ses enfants), mais ils affirment surtout le caractère pratique de la sérendipité et militent pour son utilisation :

« La sérendipité doit désormais entrer par la grande porte à l’école et dans l’entreprise. » (C’est quoi la sérendipité ?, p. 237)

Conclusion sur « C’est quoi la sérendipité ? » de Danièle Bourcier et Pek van Andel :

Ce qu’il faut retenir de « C’est quoi la sérendipité ? » de Danièle Bourcier et Pek van Andel :

C’est quoi la sérendipité est un trésor d’informations pour personnes curieuses ! Vous y trouverez 80 histoires plus étonnantes et passionnantes les unes que les autres, racontées avec simplicité et humour, mais aussi beaucoup de données fiables, puisque les auteurs sont tous deux universitaires.

Au-delà de ces cas particuliers, l’ouvrage offre une bonne introduction au concept de sérendipité et à ses notions secondaires, comme la pseudo-sérendipité. Vous apprendrez d’où vient le concept et ce qu’il est possible d’en faire, quel que soit votre métier ou votre activité.

« Au terme de ce voyage, à travers des récits puisés dans des univers si éloignés, la sérendipité se présente comme un lien de communication entre les hommes, les cultures et les générations. Elle active un langage commun où la curiosité, l’aventure, l’humour parfois, se mêlent sans prétention, car elle égalise les savoirs et les compétences au profit de l’innovation et de la créativité. Tout à chacun peut y prétendre, à condition qu’on lui en facilite l’accès. » (C’est quoi la sérendipité ?, p. 234)

Cette chronique sur C’est quoi la sérendipité vous a plu ? Vous aimerez sans doute celle sur La boîte à outils de la créativité !

Points forts :

  • Une présentation claire, agréable et amusante ;
  • De nombreuses illustrations, photographies et images qui viennent donner vie au texte ;
  • Des explications plus théoriques.

Point faible :

  • L’extension du concept à certains événements politiques semble parfois forcée.

Ma note :

Le petit guide pratique du livre C’est quoi la sérendipité de Danièle Bourcier et Pek van Andel

Les domaines d’activités dans lesquels la sérendipité est visible :

  • Techniques : le bricolage, l’essai-erreur, les innovations de détournement, etc.
  • Arts : rôle de la spontanéité, de l’inconscient, de l’inspiration soudaine dans la création.
  • Sciences : découvertes surprenantes, stimulation de la curiosité, liberté de la recherche, questions autour de sa reproductibilité, etc.

Foire Aux Questions (FAQ) du livre C’est quoi la sérendipité de Danièle Bourcier et Pek van Andel

1. Comment le public a accueilli le livre C’est quoi la sérendipité ? de Danièle Bourcier et Pek van Andel ?

Ce livre a été très bien accueilli par le public. Il a connu un vrai succès mondial.

2. Quel fut l’impact du livre C’est quoi la sérendipité ? de Danièle Bourcier et Pek van Andel ?

Dans ce livre, l’auteur nous fait découvrir les 80 inventions les plus étonnantes qui sont racontées en seulement deux pages et une image : pénicilline, aspirine, radioactivité, café, jeans, tarte tatin, montgolfière et Chanel n° 5. 

3. À qui s’adresse le livre C’est quoi la sérendipité ? de Danièle Bourcier et Pek van Andel ?

Ce livre s’adresse à celles et ceux qui veulent comprendre comment le nouveau apparaît à ceux qui accueillent l’imprévu et s’ouvrent aux opportunités.

4. Peut-on enseigner et apprendre la sérendipité ?

L’une des façons d’apprendre consiste à lire des enseignements comme le conte des Trois Princes de Serendip. Vous pouvez également expérimenter ou vous inspirez d’exemples, comme le proposent les auteurs de ce livre.

5. Quels sont les pères fondateurs de la sérendipité ?

  • Un aristocrate anglais, Horace Walpole
  • Le philosophe Francis Bacon
  • Médecin de la physiologie Claude Bernard

Valeurs ou attitudes qui mènent sur les chemins de la création vs Le flow et la masse critique

Valeurs ou attitudes qui mènent sur le chemin de la créationQuelques citations qui montrent l’importance dans différents champs du savoir
Naïveté« La science est fille de l’étonnement. » (Aristote, philosophe)
Curiosité« Être prêt, c’est tout. » (William Shakespeare, écrivain)
Ténacité« Les voies par lesquelles les hommes arrivent à comprendre les choses célestes me semblent aussi admirables que ces choses elles-mêmes. » (Johann Kepler, astronome)
Goût de l’aventure « Plus les gens planifient leur travail, plus le hasard peut les toucher. » (Friedrich Dürrenmatt, physicien)

Qui est Danièle Bourcier ?

Danièle Bourcier : Co-auteur du livre C’est quoi la sérendipité ?

Directrice de recherche au CERSA (CNRS/Paris II), juriste et essayiste, elle est membre du groupe de réflexion CERNA-ALLISTENE sur l’éthique du numérique. Danièle Bourcier a notamment travaillé sur l’intelligence artificielle et l’open data et le droit du big data au sein du Comité d’éthique scientifique du CNRS (COMETS). Elle enseigne au sein du master Humanités numériques et e-gouvernement de l’Université Paris II et de l’IEP Paris. Elle est titulaire d’un doctorat en droit public et travaille sur la gouvernance, le droit et la technologie. Il est également directeur scientifique du projet Creative Commons France et vice-président de l’AFSCET (Association Française de Science des Systèmes). Il est membre de plusieurs conseils scientifiques (dont Law Governance Technologies, Springer) et comités d’experts (OCDE, UNESCO, ONU, OIF) dans le domaine de l’autonomie des machines et de la personne virtuelle.

Qui est Pek van Andel ?

Pek van Andel : Co-auteur du livre C’est quoi la sérendipité ?

Le chercheur médical Pek van Andel travaille principalement aux Pays-Bas. Une cornée artificielle sur laquelle il a travaillé a été implantée chez des milliers d’aveugles en Inde, et cette prothèse lui a valu le prix de l’innovation de la ville de Groningue. Avec Danièle Bourcier, il a coécrit le premier livre en français sur le hasard.

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