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Résumé de « Hyperfocus : comment travailler moins pour en faire plus » de Chris Bailey : un essai facile d’accès et très bien documenté pour vous aider à vous concentrer au maximum sur vos tâches complexes et — dans le même temps — apprendre à recharger les batteries et devenir plus créatif !
Par Chris Bailey, 2018.
Titre original : « Hyperfocus : How to Work Less and Achieve More », 2018.
Chronique et résumé de « Hyperfocus : comment travailler moins pour en faire plus » de Chris Bailey
Chapitre 0 : Pourquoi le focus compte
Chris Bailey se met en scène dans ce chapitre 0. Il nous raconte comment il écrit ce chapitre dans un café restaurant et comment il parvient à se concentrer malgré le bruit ambiant. Mais il nous relate aussi autre chose.
En effet, il nous dit qu’il aime beaucoup regarder les gens autour de lui. Lorsqu’il prend un moment de pause, il observe les comportements qui l’entourent. Voici ce qu’il en dit :
« En me focalisant sur d’autres personnes, j’ai réalisé bien des observations sur ce sur quoi les gens se focalisent. À chaque moment, nous nous concentrons (focusing) sur quelque chose, même si nous sommes perdus dans nos pensées intérieures. »
(Hyperfocus, Chapitre 0)
Son objectif, dans cet ouvrage, est d’explorer les manières dont nous pouvons mieux contrôler notre attention et, comme nous allons le voir, notre intention.
Pour ce faire, Chris Bailey a lu de nombreux livres et études scientifiques qui sont répertoriés à la fin de l’ouvrage. Ses recherches lui permettent d’affirmer qu’il est possible — et souhaitable — d’améliorer sa productivité et sa créativité grâce à une meilleure maîtrise de notre attention (focus).
Chapitre 0.5 : Comment mieux se focaliser grâce à ce livre
Commençons par ce livre lui-même. Si vous le lisez (ou si vous lisez cette chronique !), c’est que le sujet vous intéresse et que vous voulez rester suffisamment concentré pour apprendre quelque chose ! Alors, avant même de comprendre pourquoi, essayez les « trucs » suivants :
- Placez votre téléphone hors de vue ;
- Prenez le temps de bien choisir votre environnement de lecture ;
- Faites une liste des distractions possibles ;
- Demandez-vous pourquoi ce livre (ou cette chronique) en vaut la peine pour vous ;
- Consommez éventuellement un peu de café avant la lecture ;
- Prenez un crayon ou un marqueur fluo ;
- Et lorsque vous sentez que vous perdez votre attention, prenez une mini-pause, puis revenez-y.
Tous ces conseils ne sont pas à utiliser. Vous pouvez choisir ceux qui vous parlent le plus et peut-être essayer l’un ou l’autre auquel vous n’aviez pas pensé par vous-même ou auquel vous n’êtes pas habitué. En un mot : expérimentez.
Partie 1 — Hyperfocus
Chapitre 1 : Quitter le mode automatique
Le mode autopilote
Nous choisissons de lire certains livres en mode purement automatique. Il suffit souvent qu’un ami nous en parle en bien, puisque nous lisions quelque chose à son sujet, pour que nous l’achetions sans plus nous poser de questions.
Et cela ne se passe pas que pour les livres, bien sûr ! Nous agissons souvent en « mode autopilote », c’est-à-dire guidé par nos habitudes. Et en soi, cela n’est pas un mal, bien au contraire…
Les habitudes nous facilitent grandement la tâche au quotidien. Mais pas tout le temps. Comme le dit l’auteur, « certaines décisions méritent d’être prises de façon délibérée », consciente.
Un jour en mode autopilote
Notre attention est devenue une « denrée rare », notamment en raison des pressions diverses que nous subissons (et que nous nous imposons) via nos dispositifs électroniques : mails, notifications, etc.
Pensez-y. Même quand nous voulons nous concentrer, nous n’y arrivons pas ! Ces situations vous sont peut-être déjà arrivées :
- Vous êtes au lit et ne pouvez pas vous sortir de l’esprit certaines idées qui tournent en boucle ;
- Vos meilleures idées arrivent à un moment complètement inattendu, mais pas du tout quand vous le voudriez ;
- Vous procrastinez très consciemment alors qu’un travail important vous attend…
Ce ne sont que quelques exemples qui nous montrent en quoi un travail sur nos capacités d’attention peut s’avérer utile.
Les 4 types de tâches
Il existe des tâches qui méritent plus ou moins notre attention. Chris Bailey propose un cadran original qui découpe les tâches selon leur degré d’attractivité et leur degré de productivité.
- Il y a les tâches peu attractives, mais productives (travail nécessaire) ;
- Puis les tâches attractives et productives (travail déterminé) ;
- Et les tâches non attractives et non productives (travail non nécessaire) ;
- Enfin, celles qui sont attractives, mais pas vraiment productives (travail de distraction).
Selon vous, à quel type de tâche devez-vous donner le plus d’attention ? Le numéro 2, bien sûr !
Comme le dit l’auteur :
« Le travail déterminé (ou réfléchi) [est] le lieu parfait de la productivité. Ce sont les tâches pour lesquelles nous sommes sur terre ; les tâches où nous sommes le plus engagés lorsque nous sommes en train de les réaliser ; celles aussi où nous avons le plus d’impact. »
(Hyperfocus, Chapitre 1)
Le travail nécessaire doit lui aussi être réalisé. Et les deux autres, alors ? Chris Bailey ne considère pas que nous devions les éliminer, mais simplement que nous devons être vigilant, car le mode autopilote a tendance à nous ramener vers elles lorsque nous ne le voulons pas.
Comme nous allons le voir dans la suite de cette chronique, nous pouvons apprendre à diriger notre attention de telle façon à réellement choisir lorsque nous voulons travailler et quand nous voulons faire autre chose (nous reposer, etc.).
Chapitre 2 : Les limites de votre attention
Les frontières de votre attention
Notre capacité à nous focaliser sur quelque chose est contrainte par deux éléments :
- Notre attention a des limites ;
- Après nous être concentré sur quelque chose, nous ne pouvons retenir qu’un petit nombre dans notre mémoire à court terme.
La mémoire est ici un enjeu capital. Bien sûr, il y a des astuces pour amplifier cette capacité, comme référer ce que nous devons apprendre à des choses que nous savons déjà, ou créer des histoires pour mieux nous souvenir.
🧠 Si ce sujet vous intéresse, pensez à consulter la chronique de Mémoire : vous avez le pouvoir !
Trouvez votre espace attentionnel
Nous l’avons dit : l’attention est limitée. Cela signifie que nous pouvons nous la représenter comme un espace avec des frontières. Un cercle, si vous voulez.
Ce cercle représente « la capacité que nous avons de rester concentrer et de réaliser des choses dans ce moment ». Dans ce laps de temps, nous sommes conscients de ce que nous faisons et nous pouvons garder en mémoire un certain nombre d’éléments dont nous avons besoin.
Un espace attentionnel ne peut pas accueillir beaucoup de choses en même temps. C’est pourquoi il est important de bien le gérer. La question est la suivante : comment « remplissons-nous » cet espace ?
Chaque chose que nous faisons ou à laquelle nous pensons entre en ligne de compte. Par exemple :
- Avoir une conversation avec quelqu’un ;
- Écouter une vidéo pendant que vous êtes en train de cuisiner (deux choses) ;
- Se souvenir d’une date d’anniversaire ou d’un autre fait ;
- Etc.
Certaines « choses » prennent plus de place dans l’espace attentionnel que d’autres. Une conversation passionnante peut vous absorber complètement, alors qu’un rapide rappel d’anniversaire ne peut vous prendre qu’une petite seconde.
Lire est une expérience qui requiert en général une grande part de votre espace attentionnel. D’ailleurs, chaque livre cherche, en quelque sorte, à prendre le contrôle de votre attention.
Notons que c’est d’ailleurs le cas, au-delà des livres eux-mêmes, de toutes les techniques d’écriture connues sous le nom de copywriting.
Qu’est-ce qui remplit votre espace attentionnel ?
Pour le savoir, Chris Bailey vous propose de vous prêter à un exercice connu sous le nom de méta-conscience. Il s’agit de se retourner légèrement sur soi-même pour se rendre compte de ce qui nous occupe : ce à quoi nous sommes en train de penser ou ce que nous sommes en train de faire.
Il suffit de noter (avec ou sans papier) ce qui occupe actuellement votre conscience, c’est-à-dire votre espace attentionnel. Cette méta-conscience nous rend plus productif, car elle nous permet de mieux contrôler ce qui y entre et ce qui en sort.
Si nous nous observons, nous nous rendrons compte que ce qui remplit notre espace attentionnel est :
- Constamment en train de changer ;
- Dépend de notre humeur ;
- Éphémère.
Les tâches qui vont bien ensemble
Selon le point de vue qui nous intéresse, il y a deux types de tâches dans notre vie et notre travail :
- Les habitudes, que nous pouvons faire sans y penser ou presque ;
- Les tâches complexes qui requièrent notre attention.
Les habitudes peuvent très bien fonctionner ensemble sans se gêner l’une l’autre. Autrement dit, le mode multitâche ne leur pose pas de problème. Vous pouvez sans peine mâcher du chewing-gum en marchant et en écoutant un livre audio, par exemple.
Ces tâches n’entrent pas en concurrence, car des parties différentes du cerveau se chargent de chacune. Les tâches complexes (écouter un livre audio peut requérir un peu de votre attention si vous voulez retenir quelque chose) seront traitées par une autre zone que les tâches habituelles (mâcher et marcher).
Mais il y a des choses que nous ne pouvons tout simplement pas faire par habitude. Et c’est le cas des tâches déterminées, celles qui sont à la fois attractives et productives.
Voici les 3 combinaisons qui fonctionnent bien pour votre espace attentionnel :
- Quelques tâches habituelles ensemble ;
- Une tâche qui requiert votre attention avec une tâche habituelle (peut-être que vous devrez arrêter de marcher ou de mâcher en écoutant votre livre audio si vous voulez vraiment en retirer quelque chose) ;
- Une tâche complexe (travail nécessaire ou travail déterminé).
La surcharge attentionnelle
Bien combler notre espace attentionnel est « un art et un investissement dans la productivité ». Souvent, nous pensons (ou faisons) trop de choses en même temps et nous tombons dans le « piège » de la surcharge attentionnelle.
C’est le cas lorsque vous oubliez ce que vous étiez venu chercher dans la cuisine, par exemple ! Ou quand vous revenez du boulot et que vous oubliez de passer faire les courses…
C’est là où l’intention entre en jeu. Celle-ci nous permet de choisir ou prioriser ce qui occupe notre esprit. Par l’intention, nous dirigeons notre espace attentionnel et nous nous rappelons pourquoi nous sommes occupés à telle ou telle chose.
Lorsque vous sentez que vous glissez dans un piège attentionnel, votre travail consiste à rediriger votre attention avec votre intention et à sélectionner ce qui la brouille et la met hors-jeu. Le plus souvent, il s’agira de simplifier et clarifier : éteindre la radio ou la télévision, par exemple.
Rassurez-vous : se perdre dans les distractions est naturel. Nous avons été programmés génétiquement pour succomber aux nouveautés et être attentifs à tous les signaux d’alerte qui entrent dans notre champ de conscience.
Mais rappelez-vous : se sentir occupé ne signifie pas être productif ! Voici la définition large de la productivité donnée par l’auteur :
« La productivité signifie l’accomplissement de ce que nous avons l’intention de faire […]. La productivité ne signifie pas en faire toujours plus dans nos journées, mais faire la juste chose à chaque moment. »
(Hyperfocus, Chapitre 2)
Les coûts s’additionnent
Il n’y a rien de mal à être multitâche, mais il faut savoir avec quoi nous pouvons le permettre, c’est-à-dire avec les tâches habituelles.
Dès que nous entrons dans le domaine des tâches complexes, le mode multitâche peut vite devenir problématique.
En fait, plusieurs études montrent que nous prenons du temps à nous remettre à notre activité de départ lorsque nous avons été distraits. Nous pouvons augmenter jusqu’à 50 % du temps pour réaliser une activité importante (nécessaire ou déterminée) si nous additionnons les petites distractions et les « résidus attentionnels » que celles-ci provoquent (voir la page 47 pour plus de détails).
Chapitre 3 : Le pouvoir de l’hyperfocus
Introduction à l’hyperfocus
Pensez à la dernière fois que vous avez été vraiment concentré et productif. Voici quelques caractéristiques que vous avez certainement expérimentées :
- Vous vous êtes focalisé sur une seule chose (peut-être sous la pression d’une date limite) ;
- Vous avez renoncé rapidement aux distractions ;
- Votre travail était compliqué, mais pas insurmontable ;
- Même en travaillant dur, vous ressentiez peu de problèmes à continuer et votre motivation était au top.
Voici le mode hyperfocus ! Dans ces situations, votre espace attentionnel est complètement comblé par la tâche à réaliser.
En fait, « cela signifie que vous êtes moins occupé (busy), parce que vous laissez entrer moins d’objets dans votre espace attentionnel ».
Hyperfocus et habitudes
Ce mode de concentration fonctionne mieux pour les tâches complexes que pour les habitudes. Cela s’explique pour deux raisons :
- Le mode hyperfocus requiert énergie mentale et volonté, alors que les habitudes se font sans y penser — il n’y a donc pas besoin de l’activer !
- Les tâches habituelles fonctionnent mieux si vous n’y pensez pas trop (c’est justement pour ça qu’elles sont là).
En résumé : conservez ce mode uniquement pour les tâches complexes.
Les 4 étapes de l’hyperfocus
Pour entrer en mode hyperfocus, vous devrez :
- Choisir intentionnellement une tâche nécessaire ou déterminée ;
- Éliminer un maximum de distractions externes et internes ;
- Vous focaliser sur cet objet d’attention ;
- Continuellement, remettre cet objet au cœur de votre attention.
Les sections et chapitres suivants de cette partie vont expliquer ces différents points.
Choisir ce sur quoi se focaliser
« L’attention sans intention est un gaspillage d’énergie. »
(Hyperfocus, Chapitre 3)
Autrement dit : autant que possible, avant de vous consacrer à une tâche, sortez du mode autopilote et demandez-vous à quelle partie du cadran productivité/attractivité (voir chapitre 1) elle appartient.
Chris Bailey propose trois techniques pour prendre l’habitude d’aligner intention et attention :
- La règle de trois = « au début de chaque jour, choisissez les trois choses que vous voulez avoir accomplies à la fin de la journée ».
- Vos tâches qui ont le plus de conséquences = sélectionnez les tâches qui auront le plus d’effet sur vous, non pas en termes immédiats, mais sur votre vie elle-même.
- Le carillon de la conscience du temps = faites sonner un réveil ou autre de façon régulière pour vérifier que vous êtes sur le bon chemin et répondez à quelques questions pour vous en assurer/vous améliorer (voir page 64).
Comment établir des intentions plus fortes
En spécifiant — et en écrivant — vos objectifs, plutôt qu’en les laissant vagues. Cela peut tripler vos chances de succès ! Vous connaissez déjà les objectifs SMART ? Eh bien c’est exactement ça !
Pour implémenter des intentions solides et s’y tenir, celles-ci doivent devenir comme des habitudes. Nous en faisons des objectifs ancrés en nous, que notre corps a naturellement envie d’accomplir.
Cela dit, nous devons bien sûr nous préoccuper de ces intentions. Si nous n’avons plus aucun intérêt pour un objectif, celui-ci ne se consolidera pas. Par ailleurs, il n’est pas utile de créer des intentions fortes et spécifiques si le but de notre action est trop simple à accomplir (aller chercher du lait, par exemple !).
Commencer un rituel hyperfocus
Voici quelques techniques simples pour mettre en œuvre votre travail :
- Commencez par ressentir combien de temps vous voulez (et vous vous sentez capable de) vous mettre en mode hyperfocus.
- Anticipez les obstacles et neutralisez-les (plus à ce sujet dans le chapitre 4).
- Utilisez un chronomètre (le carillon de la conscience du temps) pour vérifier.
- Commencez à vous concentrer !
Quand pouvez-vous vous y mettre ? Eh bien, dès que vous le pouvez ! Bien sûr, chaque environnement de travail à ses spécificités — et chaque tâche également. Apprenez à être réaliste et à adapter vos pratiques (voir page 70-71).
Chapitre 4 : Apprivoiser les distractions
40 secondes
Nous n’arrêtons pas de nous distraire, même quelques instants. En fait, selon une étude citée dans l’ouvrage (p. 73-74), ce serait même toutes les 40 secondes. Et encore pire si nous avons des applications ouvertes sur notre ordinateur ou notre téléphone à côté de nous !
Cela a un coût : nous perdons du temps, beaucoup de temps, en perdant notre concentration. Alors, comment surmonter cet obstacle pour devenir plus productif ? Commençons par mieux comprendre le phénomène de la distraction.
Pourquoi nous aimons les distractions
Nous les aimons parce que nous détestons les tâches compliquées. Eh oui, c’est logique : les tâches complexes demandent plus d’énergie, alors que nous sommes biologiquement « programmés » pour l’économiser !
Donc, dès que c’est possible, nous devenons fainéants et nous tirons au flanc… Prenons l’écriture. C’est une activité complexe. Comparez-la au scroll d’un réseau social. Lequel vous donne le plus de satisfaction immédiate ? Bien, vous avez compris l’idée.
Les 4 types de distractions
De façon analogique à la classification des activités opérées plus haut (productivité/attractivité), Chris Bailey propose un classement des distractions et des interruptions selon 4 critères :
- Sous contrôle et ennuyeuses = répondre à des emails ou aller à une réunion, par exemple, etc.
- Hors contrôle et ennuyeuses = un client vous rend visite ou des collègues parlent fort, etc.
- Hors contrôle, mais fun à réaliser = un déjeuner avec votre équipe prévu de longue date, etc.
- Sous contrôle et également fun = surfer sur des sites internet et des réseaux sociaux, etc.
En mode sans distraction
L’auteur affirme avoir développé deux modes « sans distraction » :
- Avec le moins de distractions possible, c’est le mode hyperfocus.
- Avec un degré tolérable de distractions, lorsqu’il doit travailler sur certaines tâches moins importantes au cours de la journée.
Pour atteindre le premier mode, qui correspond d’ailleurs à ce que Cal Newport nomme le travail profond (ou deep work), il peut être utile de :
- Bloquer les distractions numériques grâce à une appli spécialisée (si vous travaillez sur ordinateur) ;
- Mettre votre téléphone en mode « ne pas déranger » ou en mode « avion » ;
- Prendre un café ;
- Utiliser des écouteurs ou un casque avec du bruit blanc pour échapper aux bruits ambiants.
Chris Bailey donne d’autres astuces qui concernent des cas plus spécifiques (notamment si vous ne pouvez pas installer d’applis telles que Freedom ou Stayfocusd au travail, par exemple).
Travailler avec des distractions réduites
Ici, il aborde le deuxième cas : celui où vous devez ou pouvez accepter un certain degré de distractions ou d’interruptions.
Les outils numériques l’intéressent tout particulièrement. Il invite à être conscient et à choisir délibérément les fonctionnalités que vous voulez conserver et celles que vous voulez supprimer ou éteindre temporairement.
Sur le téléphone, vous pourriez par exemple éteindre le son et le vibreur, mais conserver une alerte visuelle si vous devez absolument rester vigilant aux messages qui vous sont envoyés.
D’autres conseils sont donnés au sujet des emails (comme, par exemple, le fait de prendre le temps avant de répondre à un email important ou d’avoir plusieurs comptes) et des réunions, notamment.
Simplifier votre environnement
Votre environnement de travail compte évidemment beaucoup. Si vous ne résistez pas à la tentation de manger des bonbons au cours de la journée, ne mettez pas un paquet sur votre bureau — ni dans votre tiroir !
Pour le dire en un mot, évitez les déclencheurs qui risqueraient de vous faire passer à vos actions habituelles. Voici quelques conseils donnés par Chris Bailey pour organiser son environnement :
- Faites une liste des distractions qui vous empêchent habituellement de travailler ;
- Voyez celles que vous pouvez contrôler et concevez un plan pour vous en éloigner ;
- Introduisez des déclencheurs de productivité et de calme dans votre environnement, comme une plante par exemple ;
- Gardez votre lieu de travail propre et agréable.
La musique
Celle-ci peut aider ou non. Vous le savez déjà : cela dépend des goûts et des personnalités de chacun.
« La recherche suggère que la musique la plus productive a deux attributs principaux : elle sonne familier (c’est d’ailleurs ce qui fait qu’une musique qui vous aide à travailler pourra déranger vos collègues) et elle est relativement simple. »
(Hyperfocus, Chapitre 4)
À noter : si vous travaillez dans un endroit bruyant (un café ou un espace de co-working), la musique pourra éventuellement — compte tenu de ce que nous venons de dire — vous aider à minimiser les sources de distractions sonores.
Clarifier votre esprit
Avoir un petit carnet près de soi à tout moment est l’un des conseils les plus simples et les plus efficaces qui soient. De cette manière, vous pourrez noter ce qui vous passe par la tête rapidement et l’oublier pour retourner à votre activité principale.
Chris Bailey affirme avoir découvert cette idée dans le livre classique de David Allen, Getting Things Done. Selon cet ouvrage, un esprit productif est avant tout un esprit libre, qui peut se concentrer sur ce qu’il a à faire.
« Capturez continuellement les engagements encore irrésolus et les idées comme elles viennent, et prenez l’habitude de les revisiter après pendant un créneau prévu à l’avance. Cela libérera une belle part de votre espace attentionnel que vous pourrez utiliser à de meilleures fins. »
(Hyperfocus, Chapitre 4)
Chapitre 5 : Faire de l’hyperfocus une habitude
Ce qui fait que notre esprit vagabonde
Quelles sont les causes habituelles de notre perte d’attention ? En voici une liste non exhaustive :
- Le stress ou l’ennui ;
- L’environnement chaotique ;
- Les questions personnelles ;
- Les doutes sur ce que nous sommes en train de faire ;
- Le peu d’attention que requiert une tâche pour vous.
Le pouvoir de rendre votre travail plus dur
En réalité, c’est en rendant vos tâches plus complexes que vous comblerez davantage votre espace attentionnel et que vous serez davantage capables d’entrer en mode hyperfocus.
Bien sûr, il ne faut pas que celle-ci devienne hors de portée, ce qui aurait l’effet inverse à celui recherché ! Nous retrouvons ici la notion de flow (flux) de Mihaly Csikszentmilahyi, déjà bien connue.
Autre point à prendre en compte : le temps passé à une tâche. Si vous vous donnez trop de temps, vous allez… le prendre et ne pas avancer aussi rapidement que vous le pourriez ! C’est ici l’effet également célèbre dit « loi de Parkinson » : votre travail tend à prendre le temps que vous vous donnez pour le faire.
Augmenter la taille de votre espace attentionnel
Vous pouvez travailler votre espace attentionnel grâce à votre mémoire à court terme. Plus vous vous habituez à avoir un grand nombre d’informations présentes à votre esprit en même temps, et plus vous réaliserez les tâches complexes de façon productive. Vous arriverez à vous concentrer mieux, plus longtemps.
Comment parvenir à étendre ses capacités de mémorisation ? L’auteur cite plusieurs astuces (voir aussi la chronique du livre Mémoire, vous avez le pouvoir, déjà cité plus haut). Mais il se penche surtout sur une activité ou plutôt deux :
- La méditation ;
- Et la pleine conscience (mindfulness).
Hyperfocus à la maison
Le mode hyperfocus est assez simple, en réalité. Comme nous l’avons dit jusqu’ici, le plus important est de se plonger avec intention dans une tâche complexe, en prenant soin d’éviter les distractions.
Ce type d’attitude peut être pratiqué dans la vie de tous les jours. Vous pouvez chercher à faire des choses quotidiennes de façon consciente et hyperfocalisée. L’exemple pris par Chris Bailey est la conversation.
Une bonne conversation est une activité complexe. Si vous voulez écouter et répondre de façon active et pertinente, le mode hyperfocus vous servira à merveille. Plus largement, le mode hyperfocus vous permettra d’aller plus loin dans vos relations interpersonnelles. C’est en tout cas l’expérience qu’en a faite l’auteur.
4 manières (en plus) de combattre votre résistance à l’hyperfocus
Le plus souvent, nous résistons au début de commencer une tâche. Nous tergiversons, nous ne voulons pas continuer ; mais une fois que nous y sommes, personne ne pourrait nous arrêter !
Pour surmonter cet obstacle du commencement, l’auteur donne 4 conseils :
- Réduisez votre temps de travail jusqu’à ce que vous ne ressentiez plus de résistance pour entrer dans l’action (si vous avez planifié 2 heures, c’est peut-être trop, descendez la barre) ;
- Lorsque vous dites « Je n’ai pas le temps », demandez-vous si c’est vraiment justifié ;
- Pratiquez le mode hyperfocus, encore et encore ;
- Rechargez vos batteries !
Partie 2 — La dispersion du focus
Chapitre 6 : Le mode créatif caché de votre cerveau
La seconde partie de l’ouvrage est consacrée aux pouvoirs de la dispersion ou de la distraction. Comme Chris Bailey le montre, cesser d’être attentif à plusieurs avantages, parmi lesquels : booster la créativité !
Introduction au focus dispersé (scatterfocus)
Vous avez déjà certainement expérimenté ceci : vous ne faites rien, vous rêvassez, et soudain une idée géniale vous vient à l’esprit ; la solution à un problème non résolu ou un nouveau projet à développer, par exemple. Vous êtes entré, sans le savoir, en mode « focus dispersé » !
C’est assez simple, en réalité : simplement laisser votre esprit se balader. Pour l’auteur, ce mode a trois avantages principaux :
- La créativité, dont nous venons de toucher un mot (et dont nous reparlerons aux chapitres 8 et 9) ;
- La création de plans pour le futur et d’intentions (voir le chapitre 8 en particulier) ;
- Le repos (abordé plus en détail au chapitre 7).
Pourquoi nous n’aimons pas le focus dispersé
Nous préférons nous ruer sur des plaisirs faciles. Pourquoi ? Nous l’avons vu : c’est un biais naturel, presque instinctif, qui nous pousse vers l’exploration du neuf et les signaux d’alerte.
Par ailleurs, nous pouvons également être réticents à passer en mode « focus dispersé » car nous avons tendance à ressasser le passé lorsque nous laissons notre esprit vagabonder. Selon l’auteur, cela se passe environ 12 % du temps.
Mais nous pouvons aussi tourner notre regard vers le futur pour élaborer de nouveaux plans ou laisser venir à nous des idées auxquelles nous tenons vraiment.
Les endroits où notre esprit va
L’esprit qui vagabonde visite :
- Le passé ;
- Le présent ;
- L’avenir.
Nous avons vu ce qu’il en est du passé. Concernant le présent, ce sont toutes les choses qui nous tracassent au quotidien, y compris les problèmes que nous souhaiterions résoudre rapidement. Selon l’auteur, ce serait autour de 38 % du temps de vagabondage passé à réfléchir au présent.
Et l’avenir ? Eh bien il représenterait environ 50 % du temps. C’est ce que les chercheurs nomment le « biais de prospective », qui nous amène à planifier et à créer de nouveaux projets.
Les 3 styles de focus dispersé
Avant d’aller plus loin, notons qu’il y a deux façons de laisser errer son esprit : de façon intentionnelle et de façon non intentionnelle. C’est la première qui intéresse Chris Bailey. À l’intérieur de celle-ci, il distingue 3 façons de faire ou « styles » :
- Capture = laisser l’esprit vagabonder et attraper ce qui vous intéresse. Parfait pour identifier ce que votre esprit « charrie » comme pensées.
- Mâchouillage de problème = laisser un problème vaguement dans votre esprit et voir si, sans effort, votre esprit lui trouve une solution. Parfait pour « brainstormer » tout seul un sujet spécifique.
- Habituel = laisser son esprit vagabonder quand vous réalisez une tâche simple. Idéal pour connecter un grand nombre d’idées.
Comment l’hyperfocus vous aide à disperser votre focus
« À un niveau neurologique, les deux modes mentaux sont anticorrélés — lorsque le réseau neuronal qui supporte le focus dispersé est activé, l’activation du mode hyperfocus s’éteint, et vice-versa. Cela étant dit, les deux modes de votre cerveau se renforcent l’un l’autre — tout spécialement lorsque vous entrez dans chaque mode avec intention. C’est pourquoi il est si important de pratiquer délibérément chaque mode. »
(Hyperfocus, Chapitre 6)
Pensez à vérifier ce qui est en train d’occuper votre espace attentionnel à un moment X, que vous soyez en mode hyperfocus ou en focus dispersé. Cela vous aidera à améliorer vos performances dans les deux modes — comme un exercice de gymnastique. Cet effort s’appelle méta-conscience.
Repenser l’ennui
L’ennui est l’expérience de la « transition vers un plus bas niveau de stimulation ». Lorsque nous ne sommes plus stimulés, nous nous ennuyons et nous voulons, le plus souvent, trouver quelque chose d’autre à faire.
Mais l’ennui a des avantages. Pendant un mois, Chris Bailey l’a expérimenté de façon intentionnelle, en réalisant volontairement des tâches répétitives ou en apparence idiotes (voir la liste page 155).
Sans grande surprise, il note que l’ennui le fait entrer en mode focus dispersé et qu’il recherche, malgré lui, des distractions. S’habituer à un peu d’ennui (sans sortir son portable) est donc un excellent exercice.
Toutefois, l’ennui pour l’ennui n’est pas bon en soi et peut vite devenir quelque chose d’inconfortable. Mais quand il est pratiqué intentionnellement, il nous sert à entrer en mode focus dispersé et à réfléchir sur nous-mêmes.
Chapitre 7 : Recharger votre attention
Quand devriez-vous recharger ?
Faire des pauses et « recharger les batteries » n’est pas optionnel. En fait, plus on se vide la tête, mieux on peut se concentrer lorsque nous retournons au travail ou à un projet qui nous tient à cœur.
Lorsque notre espace attentionnel commence à se rétracter et que nous nous rendons compte que nous ne pouvons plus nous concentrer aussi bien, il est temps de le laisser se reposer et vagabonder un peu !
Prendre plus de pauses rafraichissantes
Prenez donc le temps de conserver, dans votre emploi du temps, des périodes où vous ne devez pas vous plier aux règles habituelles et où vous ne devez pas réguler votre comportement. Un bon break devrait être :
- Sans effort et habituel ;
- Quelque chose que vous avez envie de faire ;
- Une chose qui ne soit pas une corvée (à moins que vous adoriez ça !).
Résistez à la tentation de faire quelque chose qui vous distrait sans y penser. Typiquement, regarder son téléphone de façon machinale ne vous aidera pas à faire un véritable break. Vos pauses aussi doivent être intentionnelles : décider d’aller marcher ou de prendre un café avec des collègues, par exemple.
Le timing
L’auteur s’appuie sur plusieurs études (citées en fin d’ouvrage) pour affirmer qu’il est utile de :
- Prendre un break au moins toutes les heures et demie ;
- Faire une petite pause d’au moins 15 minutes pour chaque heure de travail que vous réalisez.
Autrement dit, si vous voulez travailler 1 heure 30 d’affilée, faites une pause d’au moins 20, 22 minutes avant de reprendre le travail. Mais retenez avant tout que :
« Le meilleur moment pour prendre un break est lorsque vous en ressentez le besoin. »
(Hyperfocus, Chapitre 7)
Le sommeil
Perdre des heures de sommeil peut être très délétère en matière de productivité. Selon Chris Bailey, vous pouvez perdre jusqu’à 60 % de vos capacités d’attention le lendemain !
Nous ne savons toujours pas très bien ce qui se passe lorsque nous dormons. Mais il est néanmoins possible de comparer le mode focus dispersé au sommeil et en particulier au rêve. En fait, l’imagerie neuronale montre que les mêmes réseaux neuronaux s’activent.
Soyez attentif à votre rituel de nuit. Prêtez attention à vos heures de sommeil, mais également à votre environnement. Cherchez des activités calmes qui vous permettent de déconnecter et de vous préparer au sommeil.
Le repos n’est pas l’oisiveté
« Lorsque nous nous reposons, nous échangeons notre temps contre de l’énergie. »
(Hyperfocus, Chapitre 7)
Pensez-y. Ne vous souvenez-vous pas d’un moment où vous étiez particulièrement productif ? Sans doute était-ce parce que vous vous étiez correctement reposé ou que vous aviez, pour une raison ou une autre, ressenti une grande recherche d’énergie physique et mentale vous envahir.
Chapitre 8 : Connecter les points
Entrons maintenant dans le détail du mode focus dispersé pour la créativité. Pour aborder cette question, l’auteur utilise une métaphore : celle des réseaux et des points des réseaux, qui forment comme des constellations.
À chaque expérience, nous connectons de nouveaux points à d’autres plus anciens. Nous rassemblons des points lorsque nous créons des souvenirs avec d’autres personnes, ou lorsque nous lisons des ouvrages intéressants, comme des biographies par exemple.
Lorsque nous sommes en mode focus dispersé, nous parcourons ces connexions de façon aléatoire et, parfois, nous en créons également de nouvelles de façon quelque peu mystérieuse et non maîtrisée.
Les déclencheurs d’idées
Selon un effet nommé d’après la psychologue Bluma Zeigarnik, « nous sommes programmés pour nous souvenir des tâches non complétées plus que de celles qui le sont » (effet Zeigarnik).
Cette réalité peut nous gêner quand nous passons en mode hyperfocus, mais elle peut s’avérer bénéfique en mode focus dispersé. En effet, notre esprit va chercher « de lui-même » une solution à notre problème et nous fournir la solution en mode « Euréka » !
Pour qu’une idée émerge, il faut parfois à l’esprit des déclencheurs externes qui viennent de l’environnement. Pensez à l’exemple célèbre de Newton et de la pomme qui tombe de l’arbre.
Si vous rêvez de manière intentionnelle à vos problèmes tout en étant ouvert à ce qui se passe autour de vous, vous pourrez utiliser les éléments de votre environnement pour guider naturellement votre esprit vers la recherche de solutions originales.
Connecter encore plus de points
Chris Bailey donne 6 conseils pour aller encore plus loin dans ce sens :
- Dispersez votre attention dans un environnement plus riche (avec plus de personnes intéressantes, ou d’idées qui circulent, comme dans une librairie par exemple, etc.).
- Écrivez les problèmes que vous cherchez à solutionner.
- Dormez sur un problème.
- Tant que le temps vous le permet, laissez traîner un peu le problème pour lui apporter la meilleure solution possible (patientez avant d’envoyer une réponse à un mail problématique, par exemple).
- Laissez certaines tâches volontairement non finies (pour faire fonctionner l’effet Zeigarnik).
- Consommez encore plus de points de valeurs (via des livres, des conversations intéressantes, etc.).
💡 Envie de lire une biographie ? Pensez à celle de Nelson Mandela, l’un des plus grands politiciens du XXe siècle.
Chapitre 9 : Collecter les points
« Au plus nous collectons des points de valeur, au plus nous devons les connecter. »
(Hyperfocus, Chapitre 9)
Les « points » peuvent être des connaissances, des expériences, des « bonnes pratiques », etc. Chaque point vous permet de vous améliorer sur le chemin qui est le vôtre. Comme une étoile, un point vous éclaire. Lorsqu’ils sont connectés les uns aux autres, ils vous guident et déterminent votre action — faisant de vous un expert dans votre domaine.
Lire est l’une des activités qui permettent le mieux de collecter et connecter des points. En apprenant quelque chose de neuf, nous transférons les points d’un environnement externe dans notre mémoire afin de les lier et les utiliser plus tard.
Mais en fait, c’est un processus que nous réalisons sans cesse. D’où l’importance de s’immerger dans des environnements riches et variés, qui nous permettent de collecter de nombreux points intéressants.
En fait, plus nous avons d’informations à notre disposition et plus nous pouvons prendre des décisions pertinentes, même parfois de façon intuitive (en mode focus dispersé). Cette information ressort naturellement de notre esprit pour nous donner la réponse que nous attendions.
Chris Bailey y insiste beaucoup :
« Nous sommes ce à quoi nous portons attention, et presque rien n’influence notre productivité et notre créativité autant que l’information que nous avons consommée par le passé. »
(Hyperfocus, Chapitre 9)
La valeur d’un point
Chaque expérience ou connaissance n’a pas la même valeur. Il est donc essentiel de savoir bien choisir ce que nous consommons intellectuellement.
L’auteur considère que les meilleurs points sont ceux qui sont à la fois utiles et divertissants (il donne l’exemple de conférences TED, mais nous pourrions également penser à des vidéos éducatives, etc.).
Ensuite, il suggère de prêter attention à la fois à ce qui est proche de votre domaine (pour créer une constellation de points autour d’une idée précise). Mais il importe aussi de s’ouvrir à des « points » qui ne sont pas reliés à ce que vous connaissez déjà.
Pourquoi ? Car ces nouvelles informations vous paraîtront plus attirantes et seront plus facilement gravées dans votre mémoire. Mais aussi car cela remettra peut-être en question ce que vous savez et ouvrira la porte à de nouvelles idées !
Si vous ne savez pas comment faire le tri, demandez-vous : « En quoi pensez-vous que votre vie sera différente si vous lisez cette nouvelle pièce d’information ? »
Collecter plus de points de valeur
Chris Bailey propose une hiérarchie en 4 étages :
- Utile ;
- Équilibrée ;
- Amusante ;
- Camelote.
Vous devriez essayer de consommer plus de (1) et de (2) quand vous avez de l’énergie, et laisser le (3) pour les moments où vous avez besoin de recharger. Quant aux points numéro 4, essayez d’en consommer toujours moins.
Vous pouvez faire un audit de ce que vous consommez actuellement et chercher à améliorer vos pratiques. Dans chaque situation, pensez à votre intention : ne consacrez votre attention qu’à ce que vous voulez vraiment, dans la mesure du possible bien sûr.
Pour changer vos habitudes, Chris Bailey vous propose 10 astuces :
- Consommez des choses qui vous importent, spécialement quand celles-ci n’importent pas aux autres.
- Éliminez quelques points (4) (la camelote).
- Choisissez quelques informations de grande valeur à ajouter à vos connaissances. Pour chaque point (4) que vous supprimez, cherchez à ajouter un point de valeur (3) ou (4).
- Notez ce que vous consommez en mode autopilote.
- Si vous voulez vous gaver de camelote, faites-le intentionnellement et profitez-en en toute conscience.
- Réévaluez ce que vous consommez quand vous êtes en train de le consommer.
- Faites en sorte que les choses soient soumises à votre attention.
- Quand vous avez un doute sur ce que vous consommez, faites un pas de côté et regardez votre vie de loin, comme si c’était un film dont vous en étiez le spectateur. Que préféreriez-vous voir ?
- Investissez dans la sérendipité.
- Doublez ce qui a de la valeur : pour toute chose que vous éliminez, considérez investir dans ce que vous faites déjà bien et que vous pourriez faire encore mieux.
Comme par magie
Le génie se travaille. Sous l’apparence des idées géniales et de la magie se cachent des efforts et de la pratique (aussi bien du mode hyperfocus que du mode focus dispersé).
L’auteur cite plusieurs exemples :
- Einstein ;
- Mozart.
Nous pensons que ce sont des génies, mais ce sont des personnes qui ont énormément travaillé et qui ont réussi à s’immerger dans des problèmes complexes en laissant croître leur créativité.
Faire du focus dispersé une habitude
Voici quelques recommandations simples pour switcher d’un mode à un autre :
- Déconnectez internet ;
- Prenez un café avec un carnet et un crayon ;
- Ennuyez-vous un peu volontairement ;
- Simplifiez votre environnement ;
- Allez faire une balade en nature ;
- Visitez une galerie d’art ;
- Etc.
Chapitre 10 : Travailler ensemble
Les deux modes — hyperfocus et focus dispersé — peuvent travailler ensemble et gagnent à le faire. Non pas l’un en même temps que l’autre, mais bien l’un après l’autre, en se renforçant l’un l’autre. Il existe plusieurs stratégies pour y parvenir.
Investissez dans votre bonheur
En réalité, suivre les conseils donnés dans ce livre peut vous aider à améliorer votre niveau de bien-être. En retour, ce bien-être peut vous rendre plus productif et créatif, car votre espace attentionnel augmente.
Vous n’êtes plus pris malgré vous dans vos problèmes ; vous êtes ouvert, intentionnellement tourné vers ce qui vous intéresse.
Pour vous rendre plus heureux, vous pouvez vous inspirer d’autres auteurs, tels que Shawn Achor, qui propose plusieurs techniques dans son ouvrage The Happiness Advantage.
Travaillez en fonction de vos niveaux d’énergie
Le mode hyperfocus est activé de préférence durant ce que Chris Bailey appelle votre Prime Time Biologique, c’est-à-dire le moment de la journée où vous êtes au mieux de votre forme physique.
À l’inverse, vous pouvez opter pour le mode focus dispersé quand vous avez le moins d’énergie. C’est ce que l’auteur nomme le Prime Time Créatif.
Prenez en compte que ces niveaux de forme évoluent non seulement au cours de la journée, mais également au cours de la semaine.
Buvez du café et de l’alcool de façon stratégique
C’est là une recommandation qui peut étonner. Bien sûr, elle ne vous concerne pas si vous ne buvez ni l’un ni l’autre (l’auteur ne souhaite pas vous y inciter).
Nous avons vu que le café peut aider à entrer en mode hyperfocus. À l’inverse, l’alcool — consommé très raisonnablement — peut parfois aider à entrer en mode focus dispersé.
Dans les deux cas, opérez stratégiquement, c’est-à-dire intentionnellement et avec prudence.
Les espaces de travail ouverts
Vous pouvez apprendre à tirer parti de ceux-ci. Chris Bailey passe en revue certaines fonctions professionnelles et liste les avantages ou les inconvénients d’un travail en open space.
Par exemple, le travail collaboratif rend nécessaires l’ouverture et la fluidité des échanges. À l’inverse, un travail d’écriture solitaire est souvent peu aisé dans un environnement de cette sorte. Même s’il peut être intéressant d’essayer (comme aller travailler dans un bar, par exemple) !
Créer un rituel de focus
Si vous souhaitez prévoir des plages horaires pour vous concentrer en mode hyperfocus ou relâcher la pression et vous mettre en mode créatif, pensez à vous poser les questions suivantes :
- Qu’est-ce que je veux accomplir cette semaine ? Est-ce qu’une date limite me contraint à plus de mode hyperfocus qu’une autre semaine — ou pas ?
- Quelles sont les obligations (voyage, etc.) qui pourraient me permettre d’entrer plus facilement dans un mode ou dans un autre — et comment les utiliser à bon escient ?
- Comment vais-je répartir l’un et l’autre mode au cours de la semaine ? Dois-je les inscrire dans mon calendrier ?
Prendre conscience
Finalement, Chris Bailey revient sur le concept de conscience (awareness), qui est absolument central.
« Plus vous devenez conscient de ce qui occupe votre espace attentionnel, et de l’énergie que vous avez, et plus votre espace attentionnel se comble, vous devenez plus agile et vous vous adaptez plus facilement lorsque les conditions changent. »
(Hyperfocus, Chapitre 10)
Apprenez à noter les choses qui entrent et sortent de votre esprit, les processus qui vous permettent ou vous empêchent de vous concentrer. C’est en pratiquant cet art de l’auto-observation que vous parviendrez, jour après jour, à mieux gérer votre attention.
Conclusion sur « Hyperfocus : comment travailler moins pour en faire plus » de Chris Bailey :
Ce qu’il faut retenir de « Hyperfocus : comment travailler moins pour en faire plus » de Chris Bailey :
Le livre de Chris Bailey se lit très bien. Il offre de nombreux conseils pour passer d’un mode à l’autre et nous explique parfaitement la différence entre les deux — le mode hyperfocus et le mode focus dispersé.
Finalement, ses conseils sont très proches de la méditation et de la pleine conscience, qu’il cite d’ailleurs comme des techniques permettant de consolider notre attention.
À l’heure des distractions généralisées, cet ouvrage tombe à point. Si vous sentez que vous peinez à éteindre votre télévision ou à garder votre smartphone à distance plus d’une heure, sa lecture vous sera certainement utile !
Et si vous voulez en savoir plus sur l’auteur, rendez-vous sur son site ChrisBailey.com ou allez jeter un œil à sa vidéo Ted Talk « How to Get Your Brain to Focus » (en anglais).
Points forts :
- Un manuel pratique et écrit simplement ;
- Une bibliographie avec de nombreuses sources ;
- Des schémas pour nous aider à comprendre les concepts clés.
Points faibles :
- Parfois, l’auteur semble un peu confus sur la séparation entre créativité et productivité. Toutefois, cela ne nuit pas à la compréhension et à l’utilité de l’ensemble.
Ma note :
★★★★★
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