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Résumé de « Créez la vie qui vous ressemble » d’Anne-Marie Jobin : ce livre nous invite à créez une vie qui nous ressemble en réveillant ce qui est à la source de nos rêves les plus profonds : notre créativité. L’auteure nous aide à réactiver notre énergie créatrice et à travailler sur les freins et atouts qui ponctuent le processus créateur via des réflexions et exercices ludiques à réaliser dans ce qu’elle appelle « un journal créatif ».
Par Anne-Marie Jobin, 2018, 232 pages.
Chronique et résumé de « Créez la vie qui vous ressemble« d’Anne-Marie Jobin
Avant-Propos
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La vie qui vous ressemble
Dans son avant-propos, l’auteure Anne-Marie Jobin, définit ce qu’elle entend dans l’expression du titre de son ouvrage « une vie qui nous ressemble ».
Ainsi, elle indique qu’une « vie qui nous ressemble » ou encore, dit-elle, « une vie faite à la main » est, en fait, une vie qui reflète le plus possible notre vraie nature. Plus précisément :
« C’est le contraire d’une vie préfabriquée, où nous agirions selon des modes ou des rôles prescrits de l’extérieur. […] C’est une vie qui vibre, où nos passions et nos appels les plus fondamentaux se manifestent de façon concrète dans notre quotidien. Au lieu de rester à l’état de rêves, ils s’incarnent, devenant peu à peu réalité. »
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Le pouvoir guérisseur du processus créateur
Anne-Marie Jobin revient ensuite sur son parcours. Elle nous raconte les difficultés qu’elle a elle-même connues pour trouver une voie qui résonne profondément en elle. Elle explique que c’est en une combinaison d’inspirations, de « moments de grâce », de travail régulier et d’activités créatives, qui a fini par l’amener à l’art-thérapie qui fonde aujourd’hui sa pratique.
En l’autorisant à s’exprimer pleinement et librement, le processus créatif l’a, par ailleurs, beaucoup apaisée. Il l’a aidée à prendre conscience de ses blocages, de ses « monstres enfouis » et lui a finalement permis de remonter à « sa source ».
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Le journal créatif comme fil conducteur
Anne-Marie Jobin relate ensuite ses questionnements et le changement qui en a résulté ce parcours.
Ainsi, elle explique s’être interrogé sur ce qui liait sa vie, ce qui y mettait du sens, et ce qu’elle voulait vraiment au fond de son cœur, pour identifier son fil conducteur : à savoir « le journal créatif ».
« Le changement qui suivit cette révélation fut des plus fulgurants » confie l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble ».
« Je me découvrais enfin alignée sur mon centre vital, et ma vie devenait de plus en plus une création, quelque chose de vivant qui naissait de la rencontre entre mes élans créateurs et le monde. Si cette traversée fut longue, j’y ai appris beaucoup, et c’est de tout cela que ce livre témoigne. »
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L’objectif du livre « Créez la vie qui vous ressemble »
Dans cet ouvrage, Anne-Marie Jobin ne prétend pas apporter de recette miracle pour créer une vie qui nous ressemble ou réaliser ses rêves. Elle propose de partager ses réflexions accompagnées d’exercices concrets pour « remettre en branle l’énergie créatrice« . Car c’est ainsi, une fois cette énergie réactivée, que naturellement se lèveront les blocages, qu’émergeront nos élans les plus fondamentaux pour se concrétiser en projets.
En résumé, termine l’auteure :
« J’espère vous transmettre des méthodes concrètes pour aligner votre vie sur cette énergie créatrice que vous portez et qui cherche à manifester de façon tangible votre nature véritable. J’aimerais que ce livre soit une inspiration à vivre selon les appels de votre cœur et de votre âme, et non selon des modèles prescrits de l’extérieur ; que mes propos vous incitent à sortir de votre coquille, à ne plus avoir peur d’être qui vous êtes. […] Vous serez nourri profondément et toute la communauté en bénéficiera. »
Introduction – Le pouvoir de l’art
Anne-Marie Jobin en est convaincue : les arts et l’écriture sont des leviers formidables pour stimuler notre créativité générale (pas uniquement artistique) et contribuer à la réalisation de nos rêves.
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Le journal créatif pour réveiller notre créativité : une combinaison d’écriture, de dessin et de collage
Les exercices créatifs et ludiques proposés par Anne-Marie Jobin tout au long du livre « Créez la vie qui vous ressemble » font partie d’un concept qu’elle appelle « le journal créatif« .
Le journal créatif est « une approche dynamique du journal intime » qui combine les domaines de l’art-thérapie, de la psychologie, de l’écriture créative et de la créativité, indique Anne-Marie Jobin. Le but est de créer un « espace d’exploration et de création libre de tout jugement« . Il ne demande aucun « talent » particulier.
Aussi, les activités créatives de la méthode du « journal créatif » à réaliser en fin de chaque chapitre nous montreront comment l’expression artistique peut vraiment se répercuter positivement dans notre vie et notre créativité.
Ces exercices :
- Ont pour objectif de nous aider à savoir où nous en sommes dans notre vie, à aligner nos actions sur ce qui nous interpelle, à stimuler notre énergie et à contrer les blocages liés à votre créativité.
- Privilégient l’écriture, le dessin et le collage : trois langages/ médiums qui s’entrecroisent et permettent une riche combinaisons de possibilités.
- Se fondent sur trois principes clés :
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- La spontanéité ⇒ la création est approchée de façon plus intuitive et ressentie que rationnelle : nous réfléchirons le moins possible.
- Le non-jugement ⇒ le jugement est tout le contraire de la spontanéité ; il paralyse l’expression : au lieu de juger ce qui émerge de nos créations, nous ferons preuve d’ouverture et de curiosité envers elles.
- Le processus plus que le produit ⇒ l’objectif est de se connecter à soi-même, pas de faire un journal d’artiste. Si nos créations nous plaisent, tant mieux, mais ce n’est pas ce qui compte.
Les quatre raisons principales qui expliquent les effets bénéfiques du journal créatif proposé dans « Créez la vie qui vous ressemble »
- Le relâchement de l’énergie
Créer quelque chose par le moyen d’images, de mots, de symboles, de gestes, fait office d’exutoire pour libérer toute l’énergie contenue en nous. Elle sert en quelques sorte de « soupape de sécurité » quand la charge intérieure est trop intense.
- La distanciation
« Dans l’expression artistique, des fragments de la vie intérieure prennent une forme tangible » écrit Anne-Marie Jobin. « Le fait d’avoir devant vous un produit issu du monde intérieur crée une distance avec l’aspect de vous qui s’est exprimé » complète-t-elle. Nous nous retrouvons ainsi dans la position d’un témoin qui observe les vagues passer, sans pour autant être submergé.
- L’effet miroir
Nos créations constituent un reflet de ce qui se passe en nous car elles mettent en lumière ce qui échappe à notre conscience. Les observer attentivement révèle alors de nouvelles informations sur soi.
- Le contact accru avec ce que l’auteure appelle « le plus vaste »
Grâce à l’effet miroir, nous nous sentons nourri par notre inconscient, comme accompagné, soutenu par quelque chose qui nous dépasse. Nous gagnons ainsi en confiance et en fluidité créative, et cela se ressent à toutes les étapes du processus créateur.
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Créer son propre journal créatif
Anne-Marie recommande de réaliser les exercices proposés tout au long des chapitres du livre « Créez la vie qui vous ressemble » dans un journal créatif. Pour cela, le lecteur doit se munir d’un grand cahier à pages blanches, de ciseaux, colle, crayons de couleur, pastels et magazines à découper.
Les exercices n’ont pas à s’appliquer nécessairement dans l’ordre proposé, ni à tous être accomplis. Ce sont des invitations, des points de départ, pas un procédé à suivre au pied de la lettre.
Chapitre 1- La créativité
Dans le premier chapitre de « Créez la vie qui vous ressemble », Anne-Marie Jobin nous explique ce qu’est l’énergie créatrice et d’où elle provient.
Elle commence par définir le mot « créativité » : un terme qui ne se limite pas qu’aux arts ou à la science mais qui s’inscrit en fait dans tous nos actes quotidiens, tous nos projets quelque que soit son domaine.
La créativité, c’est donc, résume-t-elle, « un processus par lequel une idée est amenée à sa matérialisation« . C’est ainsi « la capacité de manifester ce qui nous anime en formes tangibles dans le monde« .
1.1 – L’énergie créatrice
L’énergie créatrice :
- Est notre énergie de vie, invisible donc, qui prend une forme visible : des envies de faire quelque chose, des idées, des inspirations, des projets qui deviennent des activités, objets, créations diverses. En fait, « l’esprit prend forme dans la matière, un peu comme si on le mettait au monde ».
- Existe chez tout le monde et s’exprime dans tous les domaines et de toutes les manières. Il arrive que, notre énergie créatrice soit « bloquée » ou « déformée », ou que nous ne sachions plus comment y accéder. Mais elle se trouve bien au fond de chacun d’entre nous.
- Se montre particulièrement abondante et fluide chez le petit enfant, qui voit, en grandissant, cette énergie se rétrécir. En effet, au fil du temps, nous nous conformons aux rôles plus ou moins étroits que l’on nous propose, aux règles et codes sociaux ; nous rentrons dans les rangs et apprenons à retenir nos élans de vie plutôt que de les embrasser. Si bien que nous sommes nombreux à arriver à l’âge adulte en ayant perdu l’accès à notre énergie créatrice. Il devient alors très difficile de distinguer ce qui relève de notre nature profonde (ce que nous voulons, aimons, ce qui a du sens pour nous) de ce qui relève de notre socialisation. Et nous fondons alors nos choix de vie sur des choses extérieures.
Mais pour Anne-Marie Jobin, il n’est jamais trop tard pour « remettre en branle » notre énergie créatrice. Il suffit, assure-t-elle, de très peu de choses : une simple petite poussée est nécessaire « pour que la source s’éveille et que le flot redémarre ». Pour cela, autorisons-nous à suivre ce qui émerge spontanément de nos élans…
1.2 – Le droit de créer
Il y a beaucoup de personnes qui ne s’autorisent pas à créer, à manifester leurs élans dans le monde, prétextant toutes formes de raisons : « je n’ai pas le temps… », « à ma retraite je… », « ma sœur, elle, avait du talent… », « il est trop tard pour moi… », « quand j’aurai de l’argent, un studio, une voiture… », etc.
Pour Anne-Marie Jobin, il est crucial de s’accorder ce droit de créer. Au risque sinon de vivre selon des modèles attribués par l’extérieur, complètement détaché de ce qui nourrit notre âme.
Elle précise que faire vibrer notre créativité ne demande pas nécessairement d’obéir à de grands critères d’excellence. « Il suffit d’être qui vous êtes et de manifester votre cœur, à votre façon, dans le monde » affirme l’auteure.
1.3 – « La vie faite à la main »
« Faire sa vie à la main, c’est créer notre vie à partir de nos élans intérieurs, c’est voir se manifester de façon concrète, dans notre quotidien, ce qui nous tient le plus à cœur. »
Selon l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble », la raison principale qui fait que nous ne parvenons plus à nous connecter à ces élans intérieurs est la « domestication de notre nature instinctive ». En nous socialisant, « nous rencontrons cette énergie de conformisme et nous perdons graduellement le lien, partiellement ou complètement, avec la possibilité de faire notre vie à la main ».
Quand nous tentons alors de retrouver le fil perdu, nous nous laissons entraîner dans toutes sortes d’illusions de bonheur. De cette « course aux illusions« , course absurde, grisante, ensorcelante, nous nous réveillons un jour brutalement.
Pour éviter d’en arriver là, il faut, selon l’auteure, absolument commencer par cesser de courir et de vouloir tout contrôler. Ainsi, nous pourrons ressentir profondément qui nous sommes. Cette étape nous effraie – nos identités, nos habitudes, notre agitation nous sécurisent – mais elle est indispensable.
Concrètement, cela signifie que :
« Avant de s’engager dans des projets, on s’assure qu’ils sont en lien avec ses élans fondamentaux. Dans le cours de l’action, on maintient le contact avec soi-même tout en étant réceptif aux mouvements de la vie extérieure. Dans ce va-et-vient entre soi et le monde, il se peut que les projets changent de forme et que des choses inattendues surviennent. Ce qui caractérise ce processus, c’est qu’il est tout à fait vivant, fluide et changeant, jamais domestiqué. »
En fait :
« L’énergie créatrice a quelque chose de sauvage qui ne supporte pas les carcans. Elle peut être canalisée mais non subordonnée, et il vaut mieux en suivre le flot que de tenter d’en contrôler le cours. »
1.4 – « Le plus vaste »
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La métaphore de l’iceberg pour décrire « inconscient » et « conscient »
Pour Anne-Marie Jobin, notre énergie créatrice provient essentiellement de notre inconscient.
Pour mieux saisir de quoi il relève exactement, l’auteure compare l’inconscient à la partie immergée d’un iceberg, le conscient étant donc sa partie émergée.
Cette image nous permet de comprendre que « l’inconscient est beaucoup plus vaste que le conscient et, si l’on tient compte de la mer où l’iceberg baigne, on peut aussi prétendre qu’il y a quelque chose d’encore plus grand qui contient l’inconscient individuel« . Cet espace est ce que Carl Jung appelait « l’inconscient collectif« , et ce qu’Anne-Marie Jobin propose d’appeler « le plus vaste« .
Pour l’auteure, il s’agit d’une « source de vie plus spacieuse que celui qui nous vient du monde limité du conscient », une espèce de « réservoir d’images et d’expériences que tous les humains ont en commun », un espace opérant à l’arrière-plan de notre vie, où nous pouvons puiser à l’infini, lorsque nous nous trouvons dans un état particulier (l’état méditatif ou la relaxation par exemple, mais aussi l’acte créatif quand on s’abandonne au processus).
« En d’autres mots, en prêtant attention à ce qui émerge du monde plus vaste de nos profondeurs, nous sommes guidés, nourris et inspirés par une vision plus riche que celle qui nous vient de notre conscient. »
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Entrer en contact avec « le plus vaste »
Pour Anne-Marie Jobin, c’est dans cet espace intérieur que se trouvent nos inspirations instinctives, nos vrais appels, les réponses à nos problèmes. Dans la partie émergée qui représente le conscient et l’ego, nous nous limitons au rationnel et tangible.
Pour vivre une vie qui reflète notre vraie nature, l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble » invite le lecteur alors à :
- « Relâcher les rênes » pour se connecter avec « le plus vaste ». Tout ce qui favorise la présence l’y aidera grandement (relaxation, méditation, etc.).
- « Jeter des ponts » entre « le plus vaste » et le conscient afin de pouvoir faire des allers et retours régulièrement. Et ainsi « nous abreuver dans le mystère des profondeurs, puis revenir mener notre vie, pas à pas, guidés par cette vision plus large« .
1.5 – Le cycle de l’énergie créatrice
Pour terminer ce chapitre de « Créez la vie qui vous ressemble », Anne-Marie Jobin évoque un élément qu’elle dit essentiel dans l’acte de créer : le cycle naturel de l’énergie créatrice.
L’auteure nous explique ici que puisqu’elle s’incarne dans la matière, l’énergie créatrice suit inévitablement le rythme du monde physique.
Anne-Marie Jobin s’appuie sur les travaux de Pinkola Estés pour décrire ce rythme qui correspond pour ainsi dire au cycle de vie et de mort, cycle tout à fait naturel qui peut facilement être représenté de façon circulaire.
« De la même façon que le monde naturel suit ce mouvement organique, l’énergie créatrice s’allume, naît, monte, stagne, redescend et meurt, puis incube avant de s’éveiller de nouveau. Travailler en suivant ce rythme implique donc de suivre patiemment un flot naturel plutôt que de pousser pour atteindre un but. Concrètement, cela veut dire que lorsque nous sentons la poussée de l’inspiration, nous démarrons, nous travaillons assidûment, et quand l’énergie redescend, nous nous arrêtons pour nous reposer. »
L’auteure souligne que, dans notre société actuelle, ce rythme est en général très difficilement respecté : soit nous poussons les choses, soit nous les freinons.
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Rechercher toujours plus de productivité
La plupart du temps, plutôt que de suivre le flot, « nous tirons sur nos projets pour qu’ils avancent, nous poussons et renâclons, nous pestons contre les obstacles ou contre notre énergie qui ne suit pas ». Bref, nous recherchons toujours à être plus productif pour finaliser plus vite nos projets. L’auteure résume très bien ce phénomène ici :
« Si nous savons qu’il est absurde de tirer sur une plante pour la faire pousser plus vite, nous ne semblons pas comprendre ou accepter que notre travail ait besoin de temps pour sa gestation, sa germination et son mûrissement avant de pouvoir offrir ses fruits. Parce que la récolte nous plaît souvent davantage que le patient travail de désherbage ou de compostage, nous tentons d’accélérer le processus. »
Elle poursuit :
« De même que lorsque nous engraissons artificiellement la terre à outrance, les légumes perdent en saveur et gagnent en toxicité, lorsque nous nous obstinons à hâter le processus de croissance de nos projets, nous finissons avec une création immature ou sans profondeur. »
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Résister à l’action
À l’inverse, à cause de nos croyances ou de nos peurs (de ne pas être à la hauteur, de nous laisser emporter trop loin, ou à l’inverse, pas assez loin, de sortir de notre zone de confort, de nous « noyer dans cette belle énergie sauvage ») nous pouvons avoir tendance à freiner les montées d’énergie et à repousser les actions allant dans le sens de nos visions, niant nos élans intérieurs.
Finalement, « au lieu de canaliser la force de notre énergie créatrice, nous l’éparpillons ou meublons le temps d’activités variées sans rapport avec nos élans fondamentaux » prévient l’auteure.
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Lâcher prise pour suivre le rythme naturel de la créativité
Plutôt que de pousser ou de bloquer cette énergie de vie, plutôt que de lutter contre le rythme naturel du processus créateur, l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble » nous encourage vivement à lâcher prise et à embrasser ce rythme sans chercher à ne rien contrôler.
Mais « cela implique une grande présence aux mouvements naturels de notre énergie vitale, une écoute sensible des vagues montantes et descendantes du cycle » termine Anne-Marie Jobin.
Chapitre 2 – Le processus créateur
Dans le deuxième chapitre de son ouvrage « Créez la vie qui vous ressemble », Anne-Marie Jobin étudie le processus créateur. Elle commence alors par en donner une définition :
« Le processus créateur, c’est en quelque sorte un trajet entre une première idée et sa réalisation, un voyage entre l’esprit, d’où émane la première idée, et la matière, où cette idée s’incarnera. »
Anne-Marie Jobin dit s’être inspiré du travail de Pinkola Estés, qu’elle a adapté à sa façon, pour nous décrire le processus créateur.
Voici les 5 grandes étapes qu’elle propose de développer dans cette partie, accompagnées, pour chacune d’entre elles, d’exercices créatifs :
- L’inspiration,
- La concentration,
- L’organisation de l’action,
- La réalisation du projet,
- La réflexion sur l’action, le suivi et/ ou le soutien au projet.
L’auteure souligne que la prise de conscience de ce parcours – entre rêves et réalisation – lui a permis de :
- Concevoir que physiquement, il ne lui était pas possible de donner suite à toutes ses idées, à toutes ses visions et ce qu’elle imaginait dans ses rêves.
- S’ouvrir aux changements, mieux comprendre ses égarements et comment rectifier son chemin.
- Créer un équilibre entre « rêves » et « action » :
« Pour créer votre vie, vous saurez que vous devez à la fois savoir rêver et savoir agir. En écoutant attentivement ce qui bouillonne au fond de vous et en concentrant votre énergie dans un choix, vous arriverez à endiguer l’action dans la direction souhaitée. Vous saurez également vous arrêter pour vous reposer et vous régénérer, mais aussi pour contempler le chemin parcouru et savourer les fruits de votre persévérance. »
2.1 – Les deux étapes préalables au processus créateur
Avant de traverser les cinq étapes du processus créatif, l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble » décrit deux autres étapes, essentielles, pour s’engager dans le cœur de la création. Ces deux étapes aideront les personnes en manque d’inspiration, celles qui n’arrivent pas à savoir ce qu’elles veulent et ne ressentent aucune étincelle.
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Faire le point
Faire le point, « c’est entrer en soi-même pour y sentir ce qui s’y passe vraiment« . C’est prendre le temps d’aller à notre propre rencontre avec ouverture et acceptation afin de :
- Identifier où nous en sommes et ce que nous souhaitons réellement.
- Nous assurer « d’être bien aligné sur ses élans fondamentaux », c’est-à-dire être certain que nos inspirations et nos rêves sont bien les nôtres et non ceux des autres.
Pour réaliser cette pré-étape, l’auteure suggère de :
- Y dédier un temps précis : bloquer 15 minutes, une heure, plusieurs jours, le temps d’une retraite ou plusieurs semaines quand on est embourbé, peu importe le temps…
- Recourir au mode qui nous convient le mieux : la réflexion, l’écriture, la visualisation, la création artistique, discuter avec des amis, un conseiller, un thérapeute.
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Faire de l’espace
« Faire de l’espace, c’est pousser momentanément de côté ses préoccupations et ses problèmes afin de créer un vide d’où émergeront les inspirations, les directions et les solutions requises à cette étape du voyage. C’est faire silence à l’intérieur et à l’extérieur afin de pouvoir mieux entendre la voix parfois subtile de sa créativité. En dégageant de l’espace, on s’assure que ce qui est fondamental a la chance d’être entendu. Faire de l’espace, c’est donc se libérer graduellement de tous les bruits du quotidien pour pouvoir se calmer et recevoir ensuite des sensations, des intuitions et des réponses qui viennent d’un endroit plus vaste que la personnalité habituelle. »
Il y a plusieurs manières de faire de l’espace. Anne-Marie Jobin en partage ici quelques-unes :
- Cesser les activités de routine et favoriser le calme dans notre mental et nos émotions.
- S’offrir régulièrement des créneaux de temps libre pour se relaxer, méditer, marcher en silence.
- Faire du ménage dans notre environnement (c’est un moyen symbolique).
- Passer des moments à ne rien faire de « productif » (ne pas sous-estimer l’importance de ces moments dans l’épanouissement de notre créativité).
2.2 – Les 5 grandes étapes du processus créateur
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Étape 1 : L’inspiration
L’inspiration arrive après des périodes plus ou moins longues de réflexion ou d’incubation. Il s’agit, en somme, d’un appel prenant la forme d’idées, d’intuitions, de visions, etc. C’est une phase grisante car « on voit dans son esprit les projets déjà réalisés, on y rêve et cela est souvent agréable ».
« Il s’agit de sentir vos élans créateurs, c’est-à-dire ce qui vous pousse par en dessous, ou ce qui vous allume assez pour vous donner envie d’en manifester une forme dans la vie concrète. C’est l’étape où l’on rêve… Ah ! que j’aimerais ouvrir un restaurant, suivre un cours d’italien, aller au Pérou, faire un gâteau, écrire un roman ! C’est l’énergie de l’esprit qui est à l’œuvre – elle est naturellement pétillante et n’est pas ralentie par les problèmes rencontrés dans la matière. »
Cette étape permet :
- Quand nous avons plein d’idées, de valider si ces envies sont bien authentiques, reliées à ce qui est essentiel pour nous.
- Quand nous ne sentons pas ou plus nos appels intérieurs, de retrouver leur trace. L’auteure suggère pour cela de passer par l’étape précédente qui est de faire de l’espace (une retraite de quelques jours, avec le moins de stimulations possible par exemple).
Nos élans n’ont pas à être compliqués. Ils ne sont pas non plus forcément de grandes missions. Nous devons juste être attentif à ce qui nous fait vibrer, ce qui nous apporte du plaisir, ce que nous aimons, bref « ces petites choses qui nous remplissent le cœur ».
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Étape 2 : La concentration
À ce moment-là, l’énergie créatrice se focalise au lieu de se disperser. Cette étape aide à accepter de ne pas faire tout ce qu’on aimerait faire afin de ne pas s’éparpiller.
Ainsi, des priorités se dessinent et nos choix se précisent pour s’enraciner « dans un canevas concret » qui correspond à la troisième étape.
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Étape 3 : L’organisation
Cette étape vise à établir minutieusement un plan précis et détaillé de ce que nous allons faire : on « tisse le lien entre l’esprit et la matière puisqu’on amène l’énergie évanescente de l’inspiration dans un plan d’action concret ».
Ce plan peut être amené à changer en cours de route. Peu importe. Une planification souple et structurée à la fois :
- Canalise l’énergie créatrice et encadre sa réalisation en offrant des assises et une ligne directrice au projet.
- Permet de rester aligné à notre vision d’origine, de stimuler l’action et tenir le cap lors des moments moins inspirés ou challengeants, de rester concentré face aux distractions, etc.
- Évite de se sentir découragé devant l’ampleur de ses visions ou d’un projet ou la lenteur de la réalisation : « on décortique l’action en étapes mesurables et réalisables, et ainsi on peut approcher son projet une bouchée à la fois ».
Nous pouvons planifier nos actions en listant les choses à faire à chaque étape. Mais la planification peut se faire de multiples autres façons. Par exemple, l’auteure fait part d’un outil très visuel et stimulant qu’elle aime particulièrement utiliser : le diagramme. Celui-ci peut prendre différentes formes : tarte ou camembert (pour mieux visualiser les proportions et le temps à consacré à chaque étape), en colonnes, ou combiné à la carte mentale.
Enfin, Anne-Marie Jobin termine sur cette étape par deux conseils :
- Nos actions devront être sans cesse réajustées en fonction de l’évolution du projet. La planification ne doit pas nous enchaîner.
- Pour autant, il faut être vigilant à ne pas passer plus de temps à planifier et re-planifier qu’à agir.
Il s’agit ici de la mise en œuvre du plan d’action. Autrement dit, « l’énergie invisible et fluide de l’esprit se confronte à l’énergie dense de la matière ».
Concrètement, on se met au travail (démarches, contacts, appels téléphoniques, publicité, réunions, administration, locations, recherche d’outils, création, etc.). « Ce n’est plus le temps de rêver, mais d’agir » indique Anne-Marie Jobin. Et le fait de voir nos rêves se matérialiser rend cette période particulièrement satisfaisante.
C’est généralement une phase où alternent des moments de grande fluidité à d’autres plus difficiles liés aux obstacles rencontrés, ce qui demande une grande adaptation.
Selon l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble », il y a quatre phases majeures dans la réalisation :
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Phase 1 : Se réchauffer
L’auteure suggère trois excellentes façons selon elle de « se réchauffer » :
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- La mise au point, qui consiste à nous remettre là où nous en étions la dernière fois que nous avons travaillé sur notre projet (relecture de notes, plan de la journée, contemplation d’un chantier…).
- Le jeu : par exemple, dessiner une carte mentale des points à travailler en les regardant sous un autre angle, danser quelques minutes…
- Des exercices pour se recentrer : méditation, relaxation, visualisation, yoga…
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Phase 2 : Avancer
Il s’agit ici de s’engager dans l’action. Nous retiendrons deux idées à ce sujet :
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- Le simple fait de commencer est suffisant pour insuffler l’énergie nécessaire à la poursuite du travail :
« L’action agit comme moteur de l’énergie créatrice. C’est une des façons les plus efficaces de dépasser les blocages liés à la procrastination ou aux peurs de toutes sortes ».
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- Le « petit pas » est infaillible quand nous rencontrons des résistances et que nous n’arrivons pas à avancer :
« Le fait de ne vous demander qu’une petite tâche vous permettra de redémarrer et ensuite le mouvement vous entraînera. Vous ne vous laisserez alors plus alourdir par les pensées qui anticipaient tout ce qu’il y avait à faire. Les autres étapes s’enchaîneront avec moins d’effort. »
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Phase 3 : Naviguer
Durant cette phase, nous avons l’impression de naviguer sur des vagues :
- Tantôt en crêtes : il s’agit des moments au sommet où :
« On se sent totalement absorbé et transporté par ce qu’on est en train de faire. On est concentré, l’énergie monte et atteint un niveau où soudain il y a une fluidité incroyable dans l’action, comme si on se fondait complètement dans son activité. L’énergie est limpide, le temps disparaît, le travail est tout simplement grisant. […] Les idées sont claires, l’inspiration déferle et le plaisir est entier. »
- Tantôt en creux : il s’agit des passages à vide, des moments d’incubation ou de panne sèche, où l’inspiration est en berne et le découragement pointe son nez. Ces moments sont inconfortables et frustrants mais nécessaires car ils permettent à la vague de rassembler son énergie pour remonter.
L’auteure explique qu’idéalement, nous devrions naviguer sur les flots en « savourant les montées » des vagues ascendantes et en « se laissant redescendre en douceur » sur les vagues descendantes. Mais très souvent, nous forçons le travail pour rester en haut de la vague, ce qui a pour conséquence de bloquer le flot naturel de la création, créer de l’épuisement ou des descentes trop intenses. C’est pourquoi, Anne-Marie Jobin insiste : nous devrions vraiment essayer de nous synchroniser et d’apprivoiser les vagues de notre créativité en prenant plaisir sur les sommets et en se relaxant dans les creux.
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Phase 4 : Redescendre
Cette phase correspond au « moment où l’énergie faiblit et décroît« . Ce n’est pas juste une vague en creux mais bien la fin de l’étape 4, l’étape productive d’un travail. Parfois, nous négligeons cette phase. D’autres fois, le travail a été si intense qu’il nous est difficile de « redescendre ». Nous pouvons en ressentir le besoin, mais cela peut demander un certain temps avant d’y arriver.
Pour Anne-Marie Jobin, il est clair qu’en écoutant notre corps et en respectant cette phase de redescente (en y consacrant 20 minutes, par exemple, avant de retourner à notre vie quotidienne), nous serons « plus équilibré » et « plus heureux« . De plus, notre entourage aura pour modèle « une personne vivante et comblée, et non un bourreau de travail ou un artiste obsessif… »
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Étape 5 : La réflexion sur l’action, le suivi et/ ou le soutien au projet
- La réflexion
Cette phase consiste à réfléchir au chemin parcouru, en milieu ou en fin de parcours, dans le but de mieux rebondir. La réflexion permet de :
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- Faire le bilan de ses résultats, en tirer des conclusions pour clore ou réajuster la suite (noter les forces et faiblesses de notre projet, les problèmes à résoudre, les apprentissages, les indications pour la suite, faire une réunion d’évaluation, récolter un feed-back…).
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- Stimuler de nouvelles inspirations qui relanceront un nouveau cycle de création, « une nouvelle vague d’action ».
- Le suivi
Il permet de s’assurer que « rien ne reste en suspens », que « les boucles sont bien bouclées » (démarches de promotion, classement du matériel, envoi des remerciements, etc.). Il est possible de rendre le processus d’évaluation moins conventionnel en recourant à des outils moins traditionnels : pensée intuitive, visualisations, relaxations ou créations spontanées.
Attention toutefois à ne pas tomber dans certains travers fréquents durant cette phase. Ainsi, veillons à :
- Nous laisser suffisamment de temps, lors de cette phase, et même si cela est inconfortable, pour « digérer » et prendre du repos.
- Ne pas passer outre cette étape juste dans le but « rester dans l’aspect grisant de l’action et éviter de se poser des questions ».
Et d’une manière générale, il faudra éviter de « sur-intellectualiser le processus », en consacrant notamment trop de temps à la planification et à l’évaluation de chaque détail.
2.3 – Le compostage
Une fois l’évaluation et le suivi terminés, soudain, c’est le vide ! L’auteure appelle ces périodes « les hivers de la vie créatrice », « les périodes d’attente et de compostage ».
Capitales pour régénérer l’énergie, ces périodes creuses signent le temps de se reposer. Il est donc crucial d’en profiter pour se ressourcer avec confiance et patience, ou pour alimenter notre passion comme nous le conseille ici l’auteure :
« Il ne sert à rien de piétiner et de s’énerver durant les périodes creuses, cela ne crée qu’une agitation inutile et nous perdons de l’énergie au lieu d’en gagner en nous reposant. […] Ne cédez pas aux pressions des autres ou à vos pressions internes pour accélérer les choses. Prenez le temps de ne rien faire, de contempler la nature, de faire des promenades méditatives en respirant tranquillement. […] Vous pouvez profiter de vos hivers pour faire ce qui vous fait du bien, pour nourrir votre passion ou votre projet. Vous pouvez lire sur le sujet, prendre des cours, discuter avec des gens de ce domaine, etc. Toutes ces démarches alimentent le sol de votre projet, participent à l’incubation de ce qui naîtra plus tard. Il s’agit de ne pas retomber dans l’agitation ou l’impatience, mais d’avoir conscience que l’on profite d’un temps creux pour nourrir la terre, tout simplement. »
Veillons, cela dit, à ne pas confondre « procrastination » et « période de compostage », avise l’auteure.
Chapitre 3 – Les difficultés pour créer une vie qui nous ressemble
Tout au long du « chemin de la vie faite à la main », nous rencontrons inévitablement des obstacles. Mais pour Anne-Marie Jobin, ces obstacles possèdent un « énorme potentiel de transformation » : quand nous les prenons avec curiosité et compassion, ils peuvent, en réalité, devenir de véritables catalyseurs.
Ce troisième chapitre de « Créez la vie qui vous ressemble » étudie 20 points de blocage à notre créativité.
3.1 – L’ego
L’ego, construit par-dessus notre vraie nature, est à l’origine de nos peurs et désirs. En ce sens, l’égo nous maintient loin de ce qui nous trouble et nous amène à nous accrocher à nos convoitises.
La conséquence est que nous nous retrouvons à lutter, à pousser ou tirer. Ceci entrave le flot naturel de notre énergie créatrice.
L’auteure nous presse alors de considérer l’ego comme ce qu’il est, rien de plus, à savoir un simple déguisement. Puis, elle nous suggère diverses pratiques (méditation ou exercices dans le livre) pour nous libérer de l’emprise des jeux de l’ego.
3.2 – L’énergie de lutte
Parfois, les choses, nos projets ne se déroulent pas comme nous le voulons. « Cette distance entre ce qui est et ce que nous désirons crée une tension qui rend la vie plus difficile, parce que nous sommes constamment en train de lutter pour changer quelque chose » lance l’auteure. « Nous sommes en guerre contre ce qui est et contre qui nous sommes« .
Jamais satisfaits et incapables de voir ce que nous avons déjà, nous nous faisons violence. Il en résulte toujours du stress, de l’épuisement. Notre société favorise cette énergie de lutte en créant de « fausses motivations » qui nous conduisent à ne pas respecter notre rythme naturel ou nos élans fondamentaux. Finalement, nous tombons parfois malades ou nous retrouvons perdus, en quête de sens. Au lieu de nous régénérer d’énergie, nous nous vidons.
L’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble » nous invite à prendre la vie davantage comme une « danse » plutôt qu’un « combat déchirant ». Autrement dit, elle nous encourage à « répondre simplement à ce que la vie apporte, tout en employant notre énergie à créer ce qui est important pour nous ».
3.3 – Les vieilles blessures
Les charges négatives, non résolues, que nous portons de notre histoire de vie, impacte le processus de création. S’il n’est pas nécessaire de se guérir de toutes nos blessures passées, l’auteure explique que « la vie créatrice trouvera à s’épanouir davantage si le chemin est libre d’entraves ».
Le plus important, précise-t-elle, est alors la relation que nous entretenons avec nos vieilles blessures. Celles-ci « peuvent nous paralyser, nous pousser à l’agitation, brouiller les messages que nous recevons, nous vider de notre énergie ; mais elles peuvent aussi nous montrer le chemin de la guérison« .
Pour qu’elles ne constituent pas un obstacle dans le processus créatif et gagner en fluidité, la meilleure option est d’accueillir ces blessures avec soin et compassion, sans les nier ni s’y accrocher. En les écoutant, nous saurons ce dont nous avons besoin pour cela : juste exprimer quelque chose, agir, régler un conflit ancien, poser des limites à une situation…
3.4 – La perte de vision
La vision est primordiale dans le processus créateur. Car c’est elle qui :
- Nous permet d’être aligné à ce qui est essentiel à nos yeux : grâce à elle, nous nous sentons à notre place.
- Apporte du sens à nos actions.
- Nous aide à continuer dans les périodes de travail dur et d’adversité.
Aussi, sans elle, nous ne savons plus dans quelle direction aller. Nous avançons à tâtons dans notre vie, « faisant souvent n’importe quoi, jusqu’à nous confronter à des culs-de-sac prenant la forme de crises de vie, d’épuisement professionnel, de maladies, etc. ».
Pour faire émerger notre mission de vie, Anne-Marie Jobin nous invite à :
- Rechercher ce qui a servi de « fil conducteur » dans notre vie
Le fil conducteur est cette « sorte de moteur souterrain » qui a traversé toute notre existence : l’amour de quelque chose, une passion, une activité qui nous remplit, nous enchante. Selon l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble », cette dernière démarche demande d’être vigilant « aux illusions et aux discours de l’ego ». Notre fil conducteur n’a aucun rapport avec ces rêves ou désirs que nous nous créons pour compenser nos blessures. Non, « il s’agit de vos rêves fondamentaux, de vos désirs les plus profonds et les plus vrais, ceux dont la matérialisation donnerait un véritable sens à votre vie » insiste l’auteure.
-
Nous armer de patience, ne pas forcer
Inutile de forcer cette vision à apparaître, elle germera au bon moment. Et :
« Quand elle viendra, vous le saurez. Il vous restera à ajuster vos activités en fonction de cette vision profonde, et graduellement votre vie prendra des formes qui ressembleront à cet amour que vous portez. »
3.5 – Les doutes
Les doutes se manifestent par :
- De l’agitation, de l’ambition,
- De l’hésitation ou de la procrastination.
Ils peuvent concerner :
- Soi-même : « on doute de sa valeur, de ses décisions ou de ses compétences ».
- Ses projets : « on doute de leur bien-fondé, de leur déroulement ou de leurs chances de succès ».
- Autrui : on projette nos doutes sur les autres.
Selon Anne-Marie Jobin, pour surmonter ces doutes, il faut réapprendre à croire en soi et retrouver la foi inébranlable « dans le fait que nous avons droit à notre part de bonheur, et ce, même si on nous a fait croire le contraire ».
Par contre, il ne sert à rien d’attendre de croire entièrement en soi pour commencer à créer. Car ce cheminement peut se faire via le processus même de la création : « rien ne vous soignera mieux que de voir émerger de vous-même des créations uniques et vibrantes de vitalité ».
3.6 – L’énergie de l’habitude
L’énergie de l’habitude, ou le mode « pilotage automatique » (nous faisons les choses automatiquement sans prendre le temps de ressentir ce qui se passe vraiment) enferme l’énergie créatrice dans des règles et schémas répétitifs : penser avoir besoin d’alcool ou de café pour créer par exemple.
C’est, selon Anne-Marie Jobin, en faisant les choses de façon inhabituelle que nous contrerons le mieux l’énergie de l’habitude. Agir ainsi « allège le processus, ouvre des horizons nouveaux et stimule énormément l’énergie créatrice et le plaisir de créer ». Elle propose, par exemple, de créer à un autre moment de la journée, peindre avec les doigts au lieu d’utiliser des pinceaux, écrire avec son autre main, accomplir sa routine à l’envers, danser les yeux bandés, démarrer sa journée avec un sujet amusant plutôt qu’urgent…
3.7 – La peur de l’inconnu
« Le processus créateur implique des sauts répétés dans l’inconnu. »
La peur de l’inconnu, qui sous-entend d’autres peurs comme celle du changement, de perdre le contrôle, d’être déstabilisé ou encore de devoir faire face à nos refoulements, s’avère souvent paralysante dans l’acte de créer.
Dans nos projets, cette peur se matérialise, par exemple, par une résistance aux changements, aux visions brillantes mais nouvelles, à la prise de risques, à l’utilisation d’un matériel performant mais non familier. Ou encore lorsque nous nous accrochons à une collaboration qui ne nous satisfait pas par peur de ne pas en trouver une autre, quand nous évitons de creuser un problème par crainte d’avoir à changer ses façons de faire, etc.
Pour dépasser cette peur, il est indispensable de développer une sécurité intérieure et une confiance dans le processus créateur. Cela implique de prendre les choses telles qu’elles sont, en osant explorer ses intuitions et tester du nouveau(elles) matériel/ actions.
« En d’autres mots, c’est seulement en osant aborder les espaces méconnus de votre psyché que vous bénéficierez de toute l’énergie de vie qui est à votre disposition. »
3.8 – La peur de l’échec
Nous sommes nombreux à craindre que notre projet ne fonctionne pas, que personne n’adhère à l’activité que nous proposons ou n’achète notre produit.
Or, en réalité, « penser en termes d’échec ou de réussite nuit considérablement au flot naturel de notre énergie, parce que nous sommes sous tension, centrés sur le résultat de nos actions plutôt que sur le processus présent » affirme Anne-Marie Jobin.
Aussi, pour que l’énergie de vie circule en nous, il faut, selon l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble », absolument remettre tout cela en perspective, et donc :
- Toujours garder en tête que « nos projets ne sont pas nous-mêmes ».
- « Apprendre à courir le risque que nos plans ne fonctionnent pas comme prévu ».
- Voir les échecs en termes d’apprentissages plutôt que de chercher nos fautes.
3.9 – La peur du succès
La peur du succès, c’est la peur de tout ce qui pourrait arriver si nos projets réussissaient : cela pourrait chambouler notre vie, notre entourage, une relation, notre organisation familiale ou encore même la perception qu’on a de soi.
Elle provient souvent d’une mauvaise estime de soi, de croyances négatives sur la vie et sur soi ou d’une peur inconsciente de « dépasser » notre milieu, nos parents, nos pairs, etc.
Cette peur génère des hésitations qui nous empêchent d’aller au bout de nos élans, de rayonner, de nous ouvrir aux opportunités de la vie.
Selon l’auteure, pour transcender cette peur, il est nécessaire de se questionner en permanence sur le sens de nos actions.
3.10 – La peur de la critique
La peur de la critique, comme les autres peurs, « est liée à l’ego qui tente de puiser sa valeur dans le regard des autres ou dans ses succès« .
Cette peur :
- Peut concerner la critique extérieure (le regard des autres) ou la critique intérieure (qui vient de soi). Avoir peur de la critique positive paralyse, avoir peur de la critique négative détruit.
- Se manifeste par des hésitations (liés à un sentiment d’insécurité), un haut perfectionnisme, l’absence de prise de risque, des décisions « ménageant la chèvre et le chou ». Elle revêt souvent « une voix interne qui sans cesse dénigre ou sabote le travail, mettant l’accent sur ce qui manque et nous faisant sentir inadéquats ».
Nous sommes particulièrement vulnérable à la critique lorsque nous nous identifions aux résultats de nos actions. Nous nous sentons en effet nous-mêmes critiqués ou attaqués, « comme si c’était notre valeur qui était remise en question » indique Anne-Marie Jobin.
L’auteure liste plusieurs outils concrets pour nous protéger des critiques destructrices :
- Toujours garder en tête que notre valeur ne réside pas dans nos actions, mais dans notre nature profonde.
- Personnifier notre petite voix critique interne (imaginer, par exemple, un corbeau noir sur notre épaule, un militaire intransigeant à l’intérieur de nous…) pour entrer en relation avec elle au lieu d’en être la victime.
- Jouer, expérimenter, nous autoriser à l’erreur, nous « abandonner au processus de création en oubliant pour un temps le produit qui émerge de ses explorations ».
- Fixer des limites clairement, voire éviter certaines personnes ou certaines situations.
L’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble » termine en nous rappelant de rester, par contre, ouvert(e) à la critique constructive, qui elle, peut s’avérer très utile.
3.11 – La peur du vide
Notre société agitée et stimulante nous a déshabitués au vide. Si bien que celui-ci nous fait peur. Nous cherchons à le combler avec n’importe quoi (télévision/ radio continuellement allumée, surconsommation, grignotage…). Cette peur du vide se traduit pour beaucoup par une angoisse : celle de la mort, observe Anne-Marie Jobin.
Dans le processus créateur, les passages à vide sont nécessaires. Pourtant là aussi, nous cherchons à remplir ces périodes en nous agitant, plutôt que nous mettre en mode réceptif et d’en profiter pour écouter notre monde intérieur.
Aussi, pour l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble », il est crucial de comprendre déjà que ces moments sont naturels et précieux. Ensuite, qu’ils sont l’opportunité de laisser apparaître de nombreuses opportunités. Il faut, pour cela, s’ouvrir afin d’accéder à ce qui émerge quand notre mental s’apaise.
En résumé, nous devons réapprendre à « être » au lieu de « faire ».
3.12 – Le perfectionnisme
« Être perfectionniste, c’est avoir de très hauts standards de qualité pour ses projets et/ ou pour soi-même. »
Le problème, c’est que lorsqu’il est obsessif, le perfectionnisme freine considérablement l’expression et la création.
À l’origine du perfectionnisme, l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble » observe souvent d’anciennes blessures liées à l’amour de soi. L’enfant perfectionniste n’a pas forcément été reconnu pour son essence. Il peut avoir grandi dans un contexte de grande exigence de propreté, de performance, sans trop d’occasions pour jouer, explorer et s’exprimer.
Ayant souvent « l’impression que l’amour qu’on leur porte ou la valeur qu’on leur donne dépend de leur degré de réussite et de performance« , les enfants devenus perfectionnistes ont ainsi appris à considérer leur valeur selon les éléments extérieurs.
Nous devenons alors des adultes complètement centrés sur le résultat à atteindre, et donc continuellement sous tension.
Finalement, comme nous ne sommes jamais vraiment satisfait ou que nos projets ne sont finalement pas à la hauteur de nos exigences, nous nous décourageons avant d’aller au bout de nos élans. Et tous ces projets inaccomplis ont pour conséquence de miner notre confiance.
Aussi, pour l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble », ce qui peut vraiment nous libérer du perfectionnisme, c’est l’amour de soi. Pour cela, autorisons-nous à être imparfaits, et rappelons-nous, termine Anne-Marie Jobin, que « notre valeur fondamentale n’a rien à voir avec nos réalisations sociales ou matérielles ».
3.13 – La procrastination
Le fait de procrastiner consiste à « tout remettre au lendemain« , à « éviter l’action« .
Cela se traduit soit par une inactivité, soit par une agitation. Dans ce dernier cas, nous paraissons très occupé, mais, en réalité, nous ne cessons de remettre à plus tard le « vrai » travail à réaliser, celui qui s’inscrit dans nos appels fondamentaux.
Voici, par exemple, des comportements de procrastination. Le mode :
- « Victime » : passer sa journée à se plaindre, à traîner des pieds.
- « Je m’en fous » : préférer une activité passive (télé, jeu vidéo…) alors que nous aspirons à autre chose.
- « Agité » : faire du ménage alors que nous avions planifié de la peinture.
- « Impuissant » : trouver de multiples excuses afin de ne pas passer à l’action.
L’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble » partage plusieurs antidotes à la procrastination :
- Passer à l’action, avec un rythme régulier de phases de création.
- S’écarter de nos sources de distraction.
- Commencer par ce qui nous tient le plus à cœur.
Il est aussi nécessaire de nous entrainer à différencier un besoin de repos d’un comportement d’évitement.
3.14 – L’agitation
L’agitation engendre éparpillement et manque de concentration.
Pour y faire face et réussir à mieux se concentrer, Anne-Marie Jobin suggère de :
- Organiser notre travail selon le rythme naturel de notre énergie.
- Faire preuve de discipline : une « discipline aimante », qui offre « une sorte de fidélité à soi-même ».
- Rester régulier.
- Apprendre à traverser les émotions pénibles.
3.15 – Les pensées polluantes
Les pensées polluantes sont créées par notre mental et influencées par nos émotions. Elles apparaissent sous ce type de croyances : « c’est trop long, trop gros, je n’y arriverai jamais », « je ne suis pas bon, pas capable, pas assez… », « ça ne ressemble pas à ce que j’imagine dans ma tête, ce n’est pas assez bien », « il faut que ce soit un best-seller, il faut que… », « personne ne va s’intéresser à mon projet », etc.
Elles ont des conséquences très néfastes sur notre créativité : elles nous freinent, nous plongent dans des blessures passées « en nous faisant saboter nos plus beaux élans ou en tuant le plaisir de créer ».
Pour enrayer ces pensées, l’auteure préconise plusieurs étapes. Tout d’abord, elle invite à prendre conscience de ses pensées, à les entendre plutôt que de s’y laisser piéger. Ensuite, une fois identifiées, Anne-Marie Jobin propose que nous travaillions avec ces pensées. Pour cela, elle décrit plusieurs méthodes :
- Celle tirée du « Travail » de Byron Katie, qui consiste à « retourner » la pensée pour démontrer l’inverse et ainsi démanteler la croyance.
- Revenir en permanence à ce que nous sommes en train d’accomplir, au présent.
- Reformuler ses pensées polluantes en affirmations positives (« ce n’est pas assez bon » deviendra par exemple « j’ai le droit d’expérimenter »).
3.16 – Les désirs
Certes, les désirs stimulent l’action. Toutefois, ils peuvent aussi la rendre plus difficile. Pourquoi ? Parce que quand les désirs incombent à l’ego ou quand plus que seuls les résultats comptent, « le processus se transforme en lutte ».
Les désirs vont alors créer :
- Du manque, de la tension et une ingratitude face à ce que nous avons déjà. Car ces désirs insinuent que « ce que nous sommes ou ce que nous avons est incomplet ».
- De l’éparpillement : ces désirs « vont dans toutes les directions et n’ont pas de réelle substance », et « dès qu’ils sont satisfaits, un nouveau désir apparaît, créant une agitation qui nous éparpille ».
- De la douleur : lorsqu’ensuite nous avons ce que nous désirons, nous nous y accrochons pour le faire durer ou ne pas le perdre.
C’est pourquoi il est capital, souligne Anne-Marie Jobin, d’apprendre à distinguer nos désirs ordinaires de nos élans fondamentaux.
Mais nous devons aussi faire attention à nos « véritables » désirs : ils nous guident, nous inspirent, « comme des étoiles sur lesquelles on s’aligne pour orienter ses projets » ; cependant, « malgré leur grandeur », ceux-là peuvent renfermer les mêmes pièges que nos désirs « ordinaires » : garder « les yeux trop rivés sur notre étoile » peut générer beaucoup de frustration et de souffrance inutile. « Obsédé par notre vision, si belle soit-elle, nous pouvons en arriver à ne plus savourer notre vie » déclare l’auteure.
C’est alors seulement à force de rechercher un équilibre (se laisser porter par ses élans/ relâcher ses désirs) que nous apprenons à créer moins de charge émotionnelle et mentale autour de nos désirs.
3.17 – La recherche de l’illumination
Anne-Marie Jobin explique que la recherche de l’illumination se traduit par « le désir de manifester sa lumière en rayonnant pleinement, en réalisant tout son potentiel ou en changeant le monde« .
Ce sont ici de « nobles désirs » continue-t-elle. Mais ils peuvent, comme tout autre désir, être source de tensions et nous « empêcher d’être totalement présents à ce qui est ».
En somme, clarifie l’auteure :
« Ce n’est pas la lumière qui est un problème pour la créativité, mais le désir de la posséder. »
Et c’est, conclut-elle, un paradoxe : « si je veux rayonner davantage, je dois relâcher le désir de rayonner ».
3.18 – Le manque de ressources et de temps
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C’est notre attitude devant les contraintes qui fait la différence
Parfois, des contraintes extérieures et indépendantes de notre volonté peuvent s’inviter sur notre chemin créatif. Il peut s’agir d’entraves financières, matérielles, en lien avec le temps, l’espace ou encore nos compétences (manque d’argent, délais imprévus, maladies, etc.).
Ce qu’il faut retenir, selon Anne-Marie Jobin, c’est que c’est notre relation à ces limites qui va déterminer notre rapport à la création.
« Dans les périodes où il n’y a pas d’abondance sur ce plan, c’est l’attitude et le regard qui feront la différence entre simplement rencontrer une limite de façon réaliste et créative, ou s’engloutir dans le rôle de victime et perpétuer le problème. »
L’auteure fait, en effet, remarquer, que ces obstacles sont souvent utilisées comme « une manœuvre inconsciente pour contrer le malaise qui apparaît quand on tente de suivre les appels de la vie créatrice« . Nous justifions alors notre inaction avec ce genre d’excuses : « je n’ai pas les moyens », « je ne peux pas me permettre de prendre ce risque », « je suis trop vieux… », « l’an prochain, quand j’aurai de l’argent », « à ma retraite… »
Au final, nous ne créons pas une vie qui nous ressemble, nous envions les autres et nous sentons déprimés.
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Un pas à la fois
Ce que recommande alors Anne-Marie Jobin, c’est de se fixer des objectifs adaptés à la réalité de nos ressources et de notre temps et de s’engager dans l’action, fermement mais un pas à la fois. Selon l’auteure, il est possible de faire des choses surprenantes avec peu de moyens. Et quand vraiment, nous traversons une période de notre vie telle que nous pouvons difficilement faire mieux que de mettre un pied devant l’autre, alors il faut se rappeler que se donner des espaces de création nous apportera de l’énergie plutôt que de nous en enlever. En effet :
« Dans les périodes où tenter de survivre est tout ce que nous pouvons faire, créer de petits espaces pour s’adonner à une activité qui nous nourrit vraiment et qui est en lien avec le cœur nous sustentera profondément et nous empêchera peut-être de sombrer dans le désespoir. »
3.19 – Les erreurs
Les erreurs sont incontournables. Dans le processus créateur, elles génèrent souvent des doutes sur soi, de la frustration, du découragement.
L’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble » note pourtant leur utilité dans nos apprentissages.
En effet, la plupart du temps, les erreurs sont aussi, précise-t-elle « des capteurs d’attention, des révélateurs, des occasions de reconsidérer les choses et de prendre de nouvelles décisions ». De fait, si nous savons y être attentif, elles :
- Stimulent,
- Ouvrent de nouvelles perspectives,
- Enseignent la patience et l’humilité,
- Nous rendent plus forts par les apprentissages que nous en tirons, même s’il faut parfois du temps avant de trouver ce qu’elles nous ont apporté.
3.20 – Les bâtons dans les roues
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Notre relation aux obstacles est plus déterminante que la difficulté en elle-même
Il s’agit ici des problèmes extérieurs, imprévus et agaçants, à petite ou grande échelle, qui surviennent dans le déroulé de nos projets : des incidents techniques, logistiques, la remise en cause d’un financement, des ennuis de santé nous concernant ou concernant nos enfants, des soucis personnels…
Alors que « nous sommes immergés dans le flot de nos inspirations ou de notre travail, tout à coup, quelque chose coupe le courant« . Nos projets sont ralentis, stoppés, remis en question. Nous doutons alors de nos compétences, de nos appels. Nous maugréons contre les circonstances, les autres, la vie ou nous-mêmes. Et nous en venons à confirmer certaines croyances négatives : « je savais que ça ne fonctionnerait pas ! », « mon père avait bien raison, je suis un rêveur », « je ne ferai plus confiance à personne ! », etc.
Or, pour Anne-Marie Jobin, « ces obstacles peuvent être transformés en outils d’apprentissage » et devenir de véritables tremplins. Ce qu’il est important de comprendre, c’est que c’est notre relation à la difficulté qui est plus problématique que la difficulté elle-même :
« Que nous baissions les bras et déprimions ou que nous nous acharnions contre elle et nous épuisions, le résultat est le même : nous paralysons ou polluons notre énergie au lieu de prendre le temps de sentir ce qui est requis dans les circonstances. »
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Se détacher de l’obstacle et le concevoir comme une opportunité
En réalité, nous devrions, conseille l’auteure, considérer les obstacles comme des opportunités de transition : c’est l’occasion d’observer attentivement la situation et de s’interroger sur une autre façon de travailler sur un projet. Cette forme de détachement réduit nettement la charge émotionnelle et mentale. Elle crée un « calme intérieur » qui favorise une meilleure vision et prise de décisions. Les obstacles deviennent alors des tremplins de réflexion et des stimulants pour la créativité.
Quand ces obstacles sont insurmontables car trop importants ou que trop se sont accumulés, l’auteure propose de les envisager comme des occasions de reprendre contact avec le centre de soi-même. Et de cela, découle parfois un retour à ce qui nous est fondamental.
Chapitre 4 – Les alliés
Ce qu’Anne-Marie Jobin nomme les « alliés » à la créativité sont des attitudes et pratiques qui « aident à traverser les difficultés » et améliorent la fluidité de l’énergie créatrice. En cela, ils sont de « puissants agents de transformation de la vie« .
4.1 – L’amour et la compassion
Pour Anne-Marie Jobin, l’amour est le plus puissant allié qui soit à la créativité. Il apporte la paix intérieure qui permet à l’énergie créatrice de s’épanouir, sans tensions ni blocages.
Quand des difficultés se présentent (peurs, doutes, etc.), l’amour nous permet en effet de les accueillir avec compassion, plutôt qu’avec découragement et énervement, sans créer de résistance, ni stress ou agitation. Ces obstacles s’adoucissent naturellement, notre vision s’éclaircit et nos réponses sont, de fait, plus adéquates.
L’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble » partage ici une technique pour favoriser cette énergie d’amour et ainsi ne pas se durcir devant les difficultés.
Cette technique consiste à dire « oui » aux épreuves au lieu de les combattre, à « leur envoyer une énergie aimante au lieu de les maudire« .
L’imaginaire peut grandement nous aider à cet exercice s’il demeure trop difficile : l’auteure propose, par exemple, de faire appel à des figures aimantes, de sagesse ou de guérison (Jésus, Bouddha, mère Teresa, Gandhi, un ange gardien, un grand-père, un arbre, peu importe, pourvu que nous nous sentions bien avec notre personnage) et de les imaginer encercler nos problèmes d’une énergie aimante.
4.2 – La présence
Le processus créateur – et le respect de son rythme – implique que nous soyons pleinement présent dans le présent.
Anne-Marie Jobin explique que si nous passons parfois beaucoup de temps à refaire notre vie dans notre tête ou à rêver à nos projets plutôt qu’à agir c’est parce que « l’ego tente d’éviter le présent ». « Il y est mal à l’aise, surtout lorsque surviennent des problèmes ou des zones d’inconfort » explique l’auteure.
Pour rester connecter au présent, la clé est l’attention. De multiples pratiques – comme la pleine conscience, la méditation ou certains exercices du livre – contribuent à intégrer cette présence dans notre vie quotidienne.
4.3 – L’attention
Être attentif, c’est avoir « une qualité et une acuité de présence« , indique Anne-Marie Jobin.
Au cours de nos actions, « l’attention agit comme un radar interne qui capte les mouvements subtils de la vie intérieure et extérieure ». Ainsi, en nous rendant conscient de ce qui se passe en dedans et en dehors de soi, l’attention nous permet d’agir de façon appropriée, sans nous laisser embarquer « dans une danse de réactions inconscientes ».
Ce travail d’attention est subtil parce qu’il demande d’écouter ses intuitions, ses ressentis corporels, ses malaises, ses émotions, tout en prêtant attention à ce qui provient des évènements extérieurs et des autres.
4.4 – Le corps
Selon Anne-Marie Jobin, « plus nous vivons en accord avec le corps et ses rythmes naturels, plus l’énergie créatrice est fluide, régulière, constante ».
Pour habiter vraiment son corps et mieux percevoir ses signaux sous le brouhaha du mental, l’auteure nous encourage vivement à « pratiquer la présence au corps« . Cette pratique consiste à diriger le plus régulièrement possible notre attention sur notre corps et ce qui le traverse (nœuds, sensations, impressions subtiles). Le but est « d’accueillir les sensations sans les juger, sans les repousser, simplement pour ce qu’elles sont », stipule Anne-Marie Jobin. Ainsi :
« En cours de création, s’arrêter pour respirer, s’étirer, ralentir la cadence, prêter attention à chaque geste ou prendre des pauses pour aller s’oxygéner sont autant de façons de revenir au corps. »
4.5 – L’authenticité
Anne-Marie Jobin nous donne la définition suivante de l’authenticité :
« Être authentique, c’est être vrai, fidèle à soi-même, en lien avec sa vraie nature. C’est sentir et exprimer ses instincts et ses élans fondamentaux. »
Beaucoup d’entre nous ont perdu le lien avec leurs instincts. Leur créativité en souffre beaucoup.
L’authenticité fluidifie notre énergie créatrice. Il faut donc la cultiver. Pour cela, l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble », nous invite à la non-action.
« Étrangement, la première chose à faire est de ne rien faire » écrit l’auteure. Cesser de s’agiter dans tous les sens, se recentrer, n’est peut-être pas une pratique facile et populaire de nos jours et cela peut sembler paradoxal (l’action émergeant de la non-action). Mais c’est pourtant bien ce qui ravivera nos instincts « ensevelis sous des années de poussière », assure-t-elle.
Parallèlement à certaines pratiques renforçant notre présence (méditation, approches corporelles, rituels, contemplation de la nature…), l’auteure nous recommande alors de ne rien faire, mais aussi de simplifier nos vies pour nous laisser de l’espace et du temps à « sentir ce qui veut émerger naturellement « . Car « on ne peut pas sentir cela si on est constamment dans le feu roulant de la longue liste de choses à faire », souligne l’auteure.
4.6 – La confiance
« Avoir confiance suppose une croyance de base selon laquelle une force positive est à l’œuvre en arrière-plan de notre vie, de la vie. […] Il ne s’agit pas simplement de croire que le résultat de nos actions sera positif (j’ai confiance que ça va marcher, que je suis compétent, etc.), mais plutôt de sentir profondément qu’il y a une sagesse intrinsèque à l’œuvre derrière nos vies et que même les difficultés ont un sens. Ainsi, parce que nous avons la conviction que quelque chose de plus grand que nous est en jeu, nous arrivons à nous y abandonner, à nous relaxer dans le processus et à accueillir les difficultés comme des occasions d’apprendre. »
En adoptant cette attitude qui suppose d’accepter que tout ne repose pas sur nos épaules (à l’opposé de la peur et du doute), nous allons :
- Relâcher la tension,
- Accepter les changements de parcours,
- Conserver un regard curieux et positif devant problèmes et imprévus,
- Être détendu dans les moments d’incertitude ou de stagnation.
Sans faire confiance aveuglément à tout et n’importe qui et quoi, nous pouvons, selon Anne-Marie Jobin, développer cette capacité de confiance en observant le calme, l’absence de tensions et l’ouverture qui émane quand nous cessons de vouloir changer quoi que ce soit à ce que nous sommes.
4.7 – Le lâcher-prise
Le lâcher-prise, c’est quand, au lieu de lutter, nous adoptons une approche détendue face aux évènements. Il résulte de la confiance : « quand nous avons confiance, nous pouvons relâcher notre contrôle trop serré sur le travail ». Être dans le contrôle rassure, mais cela nous coupe de l’énergie créatrice, affirme l’auteure.
Lâcher prise possède, par ailleurs, de nombreux bénéfices. Il permet de :
- Relâcher le stress,
- Amplifier la fluidité de notre énergie,
- Maintenir un équilibre entre nos désirs et le monde de la matière (visions claires et détaillées de nos projets, mais pas rigides).
Pour passer du contrôle au lâcher-prise, l’auteure propose de :
- Observer attentivement la tension engendrée par nos tentatives de contrôle sur les choses : cette observation devrait déjà naturellement nous inciter à lâcher prise.
- S’entrainer à rester relâché, détendu (en s’aidant par exemple de la respiration ou de tout autre pratique corporelle favorisant le relâchement) en présence de choses qui nous agacent, ou lorsque nous nous sentons stressé, fatigué, convaincu de notre idée.
- Activer l’intention de lâcher prise en l’écrivant ou en la dessinant.
- Réaliser les exercices proposés dans le livre.
« Lâchez. Lâchez vos ambitions, vos rêves, vos points de vue, vos attentes. Abandonnez-vous, encore et encore, à la force de Vie qui dépasse les petites manœuvres de contrôle de l’ego. Vous acquerrez une sorte de détachement face aux résultats de votre travail, ce qui, paradoxalement, permettra parfois des résultats plus inspirés. »
4.8 – Les yeux du voyageur
Anne-Marie Jobin appelle les yeux du voyageur « la capacité à voir vraiment ce qui est devant soi« .
Dans un endroit étranger, les yeux du voyageur découvrent avec ouverture et soif d’exploration tout ce qui l’entoure (nourriture, habitants, architecture, paysages, etc.). Parce que ses expériences sont éphémères, le voyageur les vit avec plus de textures et d’intensité. Sa conscience s’éveille.
Ainsi, ce n’est pas tant le voyage en soi qui rend le voyage plus vivant, mais le regard du voyageur, sa capacité de présence et d’aventure liée à l’impermanence de la situation.
Pour insuffler le regard du voyageur, l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble » propose de :
- Songer « que nous sommes en voyage et qu’un jour il faudra bien quitter tout cela« .
- Regarder avec attention les détails de son quotidien, « honorer profondément l’ordinaire ».
- Faire les choses différemment : changer de perspectives, « explorer son médium de façon inhabituelle ».
- Se dégager des temps de jeu, d’exploration, d’improvisation : le jeu, sans rechercher de résultat, n’a pas d’autre objectif que se faire plaisir. Il stimule l’énergie créatrice, apporte du dynamisme et facilite le passage à l’action. Jouer nous obligera à laisser notre travail de côté pendant un moment pour essayer de nouvelles manières de faire et lâcher prise.
En somme :
« Donnez-vous le droit de causer du désordre et de sortir de vos sentiers tracés d’avance pour explorer en toute liberté. Et, si vous n’y arrivez pas, refaite connaissance avec l’enfant que vous étiez, il aura bien quelques idées pour vous. »
4.9 – La pratique
« Le talent ne suffit pas » affirme l’auteure. C’est, en effet, en pratiquant, jour après jour, que nous acquérons la maitrise de notre médium et le tonus nécessaire pour aller au bout de nos projets.
De la même façon qu’un entraînement physique, la pratique implique régularité et persistance (on fait ce qu’il y a à faire même quand on n’en a pas envie). Grâce à elle, « l’énergie créatrice est gardée en mouvement, on ne perd pas le fil du travail ».
Aussi, pour maintenir un rythme de pratique dans nos quotidiens chargés, Anne-Marie Jobin nous invite à simplement instaurer et respecter une routine, comme nous le ferions pour nous mettre à faire de l’exercice.
L’auteure souligne qu’il n’est toutefois pas question « de se fouetter à l’ouvrage ni de se faire violence d’aucune façon ». Notre motivation doit plutôt être nourrie de l’amour qu’on porte à notre projet de création et à notre médium.
4.10 – La patience
Selon l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble », la patience est déterminante pour tenir un rythme de pratique. Celle-ci demande de savoir attendre, ne pas hâter le processus naturel des choses dans l’idée de voir le fruit de notre travail le plus rapidement possible. Il faut juste continuer paisiblement à agir sur la croissance de ses projets :
« De même que le jardinier prend soin de ses fleurs sans tirer dessus pour qu’elles poussent, la patience permet au créateur de se remettre jour après jour au travail, sans nécessairement en voir tout de suite la floraison. »
Il n’existe pas de technique particulière pour pallier un manque de patience. L’auteure suggère quand même quelques astuces qui peuvent aider :
- Comprendre que « c’est l’obsession du résultat qui crée l’impatience, qui, à son tour, bloque le cours de l’énergie naturelle ».
- Pratiquer encore et toujours.
- Écrire, se dire et afficher des affirmations.
4.11 – La lenteur
Selon Anne-Marie Jobin, prendre son temps quand nous travaillons :
- Nous rend plus présent dans chacun de nos gestes et est ainsi source de saveur, de plaisir.
- Empêche l’éparpillement et donc favorise la concentration.
- Nous préserve du stress et de l’épuisement.
- Permet aux projets de mûrir tranquillement « avant leur sortie au monde ».
L’auteure suggère plusieurs pistes pour ne pas se laisser embarquer par l’appel de la vitesse et ralentir :
- Réduire la cadence et simplifier son planning et ses horaires.
- Moins consommer de stimulants.
- Pratiquer la relaxation ou la méditation : 5 ou 10 minutes dans la journée (que nous pouvons répartir en 3 ou 4 fois) suffisent pour se recentrer et améliorer la qualité de son énergie.
- Faire les choses lentement : marcher, couper ses carottes, etc.
- Ne faire qu’une seule chose à la fois.
- S’arrêter totalement : en participant à une retraite de groupe ou solo par exemple (dans l’idée de faire le vide, pas de récupérer son retard au travail ni d’une remise en forme).
Tout cela est simple et pourtant difficile en même temps, car cela peut générer encore plus d’anxiété ou d’agitation physique. L’auteure nous fait d’ailleurs remarquer l’ironie de la situation : prendre son temps peut provoquer de la nervosité ! Mais, cela ne dure qu’un temps : avec la pratique de la lenteur, cette agitation diminue largement.
4.12 – La simplicité
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Revenir à l’essentiel
« La simplicité, c’est revenir à l’essentiel, c’est se centrer sur ce qui est vraiment important afin d’avoir le temps et l’espace d’en jouir. Elle implique donc de faire du ménage, de l’élagage, des mises au point régulières afin de s’assurer que son énergie n’est pas perdue dans ce qui est superflu. »
L’auteure de « Créez la qui vous ressemble » explique que la principale raison à notre encombrement est que nous ne savons pas distinguer nos besoins de nos désirs. À cause de cela, « nous nous retrouvons débordés », « épuisés », « en manque de sens ». Notre vision est brouillée et notre énergie s’éparpille. En fait, l’abondance de possibilités nous amène à vouloir entreprendre beaucoup trop de projets alors que la plupart d’entre eux ne sont pas essentiels.
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La simplicité concrètement
Soyons donc attentif à nous en tenir à nos élans de fond, « au lieu de suivre toutes les inspirations passagères », conseille l’auteure.
Concrètement, cela consiste à :
- Simplifier son mode de vie en s’interrogeant sur ce qui est important pour soi : réduire ce qui nous fait courir maladivement, consommer moins, modérer nos achats et nos activités, trier nos armoires…
- Épurer les inspirations éparses qui nous déconcentrent, autrement dit :
- Commencer par le projet le plus important à nos yeux et le mener jusqu’au bout.
- Abandonner les idées, activités, projets qui nous vident ou ne nous enthousiasment plus, oxygéner l’espace en triant tout le matériel accumulé pour tous ces projets jamais terminés.
- Ne garder dans notre liste que l’essentiel ; ceci aura deux bénéfices :
- L’espace créé ⇒ nous pouvons respirer et laisser circuler notre énergie créatrice sans nous « empêtrer dans une complexité de projets ou une montagne d’objets empilés ».
- Le processus satisfaisant ⇒ car nous irons ainsi au bout de nos projets importants.
- En cas de difficulté à faire ce grand ménage, repérer si cela ne cache pas une peur : « s’éparpiller peut parfois être une manœuvre d’évitement pour ne pas se mesurer à ses appels », et aller à bout de la réalisation de ses rêves.
« Surtout, n’allez pas inscrire la créativité sur votre longue liste de choses à faire, en plus de devoir être en forme, réussir au travail et en amour, avoir ceci, cela… Rappelez-vous qu’être créatif, ce n’est pas vous inscrire à un cours de plus ou multiplier les originalités. Être créatif requiert simplement une écoute attentive de ce qui émane de votre vie intérieure et un lent travail de mise en œuvre de vos rêves. »
4.13 – L’affirmation ultime
L’affirmation ultime est un outil concret, très simple mais très puissant, affirme l’auteure de « Créez la vie qui vous ressemble ». C’est, dit-elle, un antidote à la négativité, capable d’éliminer immédiatement les tensions et de nous sortir de notre rôle de victime.
Cette technique consiste, en fait, à accueillir « joyeusement » ses difficultés : « on arrête la guerre contre ce qui est, on dit oui au présent, quel qu’il soit ». Elle oblige à changer de regard et provoque un incontestable revirement de perception.
Anne-Marie Jobin nous conseille de commencer à pratiquer l’affirmation ultime en douceur quand nous rencontrons de petites difficultés, des émotions négatives, dans nos projets de création « plutôt qu’avec de gros défis de vie ». Par exemple :
« Dites oui à vos blocages, à vos dossiers perdus, à vos collègues peu coopératifs. Dites oui à vos colères et à vos irritations, à vos journées gâchées par la procrastination. »
4.14 – La gratitude
Selon Anne-Marie Jobin :
« La gratitude est un élan du cœur exprimant le contentement. Peu importe à qui ou à quoi l’on s’adresse, le cœur s’ouvre devant ce que la vie offre et il dit merci. »
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Les bienfaits de la gratitude
La gratitude :
- Est source de paix avec ce qui est :
« Au lieu d’approcher sa vie et sa création avec un esprit de manque, on y insuffle le contentement intérieur. […] Au lieu de traîner notre frustration de ne pas avoir ceci ou cela, nous apprécions chaque petite chose et rayonnons du plaisir d’être en vie. »
- Apporte une impression d’abondance : quand nous remercions la vie pour toutes les petites choses qu’elle nous offre, nous prenons conscience du « saisissant miracle de la vie dans ses moindres manifestations » et « chaque moment a le potentiel d’être une source de joie et de célébration ».
- Nous fait ressentir la joie d’être en vie : « on prend le temps de savourer ce qu’on a avant de partir en quête d’autre chose ».
Dans le processus créateur, la gratitude ôte la pression pour ne laisser la place qu’au plaisir de créer et de savourer ce que nous avons, en tout simplicité.
« Au lieu de contempler nos projets avec un sentiment de pauvreté, nous voyons nos ressources et les utilisons sans attendre que les conditions soient meilleures ou idéales. Même si nous avons peu, nous en percevons la richesse. Nous nous sentons appuyés par la vie au lieu d’en être les victimes. »
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Pratiquer la gratitude
Pour bénéficier de tous les bienfaits de la gratitude, Anne-Marie Jobin propose de :
- Dire merci aussi souvent que nous le pouvons
« Merci pour ce bol de céréales, merci pour le vent, merci pour mes chaussures confortables, merci pour l’érable à ma fenêtre, même si ce n’est qu’une respiration. Merci… je suis vivante. »
- Recourir à « l’exercice des trois mercis »
Cet exercice consiste à mentionner 3 choses dont nous sommes reconnaissants lors des moments clés de notre journée (coucher, souper, retour d’une activité…). Pratiqué en famille, précise Anne-Marie Jobin, l’exercice des trois mercis génère « une belle énergie d’abondance ». L’auteure présente ensuite des variantes de cet exercice.
- Inventer nos propres rituels
L’auteure recommande enfin de nous approprier nos propres façons de faire pour pratiquer la gratitude quotidiennement.
4.15 – La prière
Anne-Marie Jobin propose plusieurs variantes pour définir la prière, variantes que chacun devra adapter, dit-elle, selon ses croyances.
Globalement, retenons que « la prière est un mouvement du plus petit vers le plus grand, du limité vers l’illimité, du fini vers l’infini« .
L’auteure explique ensuite que quand nous faisons une « prière de demande », l’ego cesse de vouloir tout contrôler et se met à l’écoute des appels intérieurs, des signes et intuitions susceptibles de lui indiquer une voie à suivre. D’actif, il devient réceptif.
« Ce lâcher-prise du contrôle, cette position d’humilité en face de ce qui nous dépasse » apporte une énergie plus élevée à nos actions dans le processus créateur.
Selon Anne-Marie Jobin, la confiance accordée à nos voix profondes est beaucoup plus féconde que « la voix de notre petit ego apeuré ou ambitieux ». Le relâchement et soutien invisible qui s’opère par le simple fait de demander et de nous abandonner à cette force qui nous dépasse est extrêmement bénéfique.
Il est possible d’introduire la prière dans notre travail de création de nombreuses façons. Nous pouvons notamment :
- Prendre un moment d’arrêt et de silence (pas forcément plus de 5 minutes) quand nous nous sentons bloqué ou confus.
- Exprimer ses demandes par écrit (dans son journal ou des carnets dédiés).
- Afficher ses demandes de façon à les relire souvent.
- Utiliser sa voix et son corps pour prier.
- S’isoler dans la nature pour prier.
Conclusion de l’auteure, Anne-Marie Jobin
En conclusion de son ouvrage « Créez la vie qui vous ressemble », Anne-Marie Jobin :
- Nous invite à toujours faire preuve de compassion pour nous-même dans la mise en pratique de ses propositions.
- Souligne l’importance de respecter notre rythme créatif naturel, sans négliger les nécessaires et « longs moments d’immobilité et de silence« .
- Rappelle que vouloir créer une vie qui nous ressemble est une démarche « à contre-courant » et que « le chemin n’est jamais tracé d’avance« .
- Insiste sur le fait que le processus créateur ne requiert pas d’effort : « Il n’y a pas de course ni de but à atteindre. […] Ce que créer une vie qui nous ressemble réclame par-dessus tout, c’est que nous nous abandonnions à ce qui nous dépasse ».
En fin d’ouvrage, une annexe rassemble toutes les techniques présentées au fil des chapitres.
Conclusion de « Créez la vie qui vous ressemble » d’Anne-Marie Jobin
Les idées clés à retenir de l’ouvrage « Créez la vie qui vous ressemble«
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L’énergie créatrice est le terreau invisible de nos rêves les plus profonds
L’énergie créatrice :
- Se traduit par nos aspirations de vie, des envies profondes qui forment ce qu’on appelle notre « mission de vie ». En ce sens, elle nous guide, nous nourrit.
- Existe en chacun de nous : chez certains, elle demande d’être réveillée car la société tend à domestiquer notre nature intuitive et à gommer notre énergie créatrice. Pour cela, nous devons nous autoriser à créer, cesser de courir et de vouloir tout contrôler.
- S’inspire de ce que l’auteure nomme « le plus vaste », qui correspond à ce qu’on nomme en psychologie « l’inconscient collectif« . Pour remettre en branle notre énergie créatrice, il est donc indispensable de se connecter à ce « plus vaste », d’apprendre à jeter des ponts entre celui-ci et le conscient.
- Se compose de phases cycliques qu’il est essentiel de connaître et de respecter, en cessant de forcer les choses. Au lieu de résister (en reléguant toujours nos aspirations à plus tard) ou, à l’inverse, de vouloir accélérer les choses (en recherchant toujours plus de productivité), il faut juste lâcher-prise.
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Le processus créateur incarne nos idées et les matérialise en projets selon plusieurs étapes, avec des obstacles et des alliés
Nous retiendrons que dans le processus créateur, il y a :
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Six étapes :
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- L’inspiration : qui correspond à un appel qui, après une phase de réflexion et d’incubation, se manifeste sous forme d’idées, d’intuitions, de visions, etc. C’est le moment grisant où l’on rêve de réaliser nos projets.
- La concentration : c’est la phase où nous faisons des priorités, des choix pour se concentrer sur certains de nos rêves seulement.
- L’organisation de l’action : notre vision s’enracine dans un canevas concret. Nous dressons un plan détaillé de nos actions à venir, de façon à transposer nos rêves (notre esprit) dans la matière (le plan d’action de notre projet).
- La réalisation du projet : c’est le moment de mettre notre plan d’action à exécution. C’est donc une période de travail où on ne rêve plus, on agit ! Le rythme de création se déroule alors en quatre temps : nous allons d’abord nous réchauffer, puis avancer, naviguer et enfin redescendre.
- La réflexion sur l’action et le suivi du projet : nous faisons le bilan (intermédiaire ou final) du chemin parcouru. Cette dernière étape permet d’être certain d’avoir tout finalisé correctement et de pouvoir ainsi bien repartir.
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Deux pré-étapes :
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- Faire le point : il s’agit, plus précisément, de s’intérioriser pour vraiment identifier ce qui se passe en nous.
- Faire de l’espace : en d’autres termes, créer un vide pour laisser l’inspiration naître, et faire silence, se libérer des bruits du quotidien, pour pour mieux percevoir nos sensations, nos intuitions, la voix de notre créativité.
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Des obstacles, qui freinent ou bloquent la créativité et nous éloignent de nos envies profondes :
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- L’ego, et toutes ses luttes,
- Les blessures du passé et ses charges négatives,
- La perte de vision ou de direction,
- Les doutes,
- Les habitudes,
- Les peurs de l’inconnu, de l’échec, de la critique, du vide,
- Le perfectionnisme,
- La procrastination,
- L’agitation,
- Les pensées nuisibles,
- Les désirs, y compris celui de faire rayonner pleinement son potentiel pour changer positivement le monde,
- Les contraintes extérieures et indépendantes de notre volonté comme le manque de temps et d’argent, les imprévus.
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Des alliés, qui boostent l’énergie créatrice et constituent un soutien dans l’adversité :
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- L’amour et la compassion,
- La présence, dont celle particulièrement qualitative que constitue l’attention,
- Le corps et le respect de son rythme naturel,
- L’authenticité,
- La confiance, et le lâcher prise qui va avec,
- Les yeux du voyageur, la façon de regarder les choses avec une conscience éveillée, une capacité de présence, d’ouverture, d’exploration,
- La pratique, qui agit sur le tonus de la créativité,
- La patience et la lenteur,
- La simplicité,
- L’accueil des épreuves avec joie que l’auteure appelle « l’affirmation ultime »,
- La gratitude, le fait de dire merci à la vie, pratiqué régulièrement,
- La prière.
En fin de chaque chapitre, l’auteure propose des exercices créatifs pour dépasser ces difficultés et développer ces atouts.
Ce que vous apportera le livre « Créez la vie qui vous ressemble«
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Un travail de développement personnel par le biais de la créativité
« Créez la vie qui vous ressemble » est un ouvrage qui invite le lecteur à dépasser ses blocages et à déployer ses meilleures ressources pour remettre en branle sa créativité et faire émerger ses élans intérieurs. Les réflexions de l’auteure et les exercices qu’elle propose participent donc au réveil de notre créativité. Mais par le biais d’activités créatives, agréables et très ludiques, le lecteur va, en réalité, bien au-delà : il réalise un véritable travail sur lui-même. Au fur et à mesure des chapitres, presque sans s’en rendre compte, il avance sur le chemin d’une vie à l’image de ses aspirations profondes.
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Motivation, détente et sérénité
Le contenu de l’ouvrage a un côté très motivant. La « méthode » proposée est souple, les activités sont récréatives, sans perdre en puissance. Les propos sont empreints de sérénité. Tous ces ingrédients en font une lecture agréable, profonde et apaisante.
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Une invitation à la fois à l’introspection et à l’action
Certains apprécieront, d’autres moins, le ton introspectif d’Anne-Marie Jobin. Mais à mon sens, l’auteure propose justement un équilibre intéressant entre un contenu très pratique (son médium est parfaitement matériel : dessin, collage et écriture) et des propos plus « initiatiques ».
« Créez la vie qui vous ressemble » est un ouvrage que je conseille vivement à tous les lecteurs créatifs ou ceux qui rêvent de retrouver leur créativité pour cheminer vers une vie qui leur ressemble davantage.
Points forts et point faible du livre Créez la vie qui vous ressemble
Points forts du livre Créez la vie qui vous ressemble
- Les exercices proposés en fin de chaque chapitre qui nous engagent dans une exploration de soi et un travail de développement personnel de façon très concrète, ludique et créative.
- La sagesse et la sérénité qui se dégagent des propos.
- L’invitation à la réalisation de ses rêves via la création.
Point faible du livre Créez la vie qui vous ressemble
- Le ton un peu « initiatique », « introspectif » ne conviendra peut-être pas à tous les lecteurs, même si l’ouvrage n’en reste pas moins très concret.
Ma note :
Petit guide pratique du livre Créez la vie qui vous ressemble de Anne-Marie Jobin
Les quatre raisons principales qui expliquent les effets bénéfiques du journal créatif proposé dans « Créez la vie qui vous ressemble ».
- Le relâchement de l’énergie
- La distanciation
- L’effet miroir
- Le contact accru avec ce que l’auteure appelle « le plus vaste »
Foire Aux Questions du livre Créez la vie qui vous ressemble de Anne-Marie Jobin
1- Comment le public a-t-il accueilli le livre Créez la vie qui vous ressemble de Anne-Marie Jobin ?
Cet ouvrage a reçu un accueil chaleureux de la part du public dès sa publication le 15 mars 2018 aux éditions de l’Homme, Illustrated.
2- Quel est l’impact du livre Créez la vie qui vous ressemble de Anne-Marie Jobin ?
Classé dans la catégorie de la réussite personnelle sur Amazon, le livre Créez la vie qui vous ressemble a permis à ses milliers de lecteurs à travers le monde de s’approprier des exercices concrets et créatifs que propose Anne-Marie Jobin pour activer l’énergie créatrice en eux afin de concrétiser leur projet.
3- À qui s’adresse le livre Créez la vie qui vous ressemble d’Anne-Marie Jobin ?
Cet ouvrage s’adresse particulièrement aux entrepreneurs, aux innovateurs et à tous ceux qui ont un projet en vue.
4- Que signifie le processus créateur d’après l’auteure ?
Pour Anne-Marie, le processus créateur, c’est en quelque sorte un trajet entre une première idée et sa réalisation, un voyage entre l’esprit, d’où émane la première idée, et la matière, où cette idée s’incarnera.
5- Comment faire de l’espace selon Anne-Marie ?
D’après l’auteure, il y a plusieurs manières de faire de l’espace :
- Cesser les activités de routine et favoriser le calme dans notre mental et nosémotions.
- S’offrir régulièrement des créneaux detemps libre pour se relaxer, méditer,marcher en silence.
- Faire du ménage dans notre environnement (c’est un moyen symbolique).
- Passer des moments à ne rien faire de « productif » (ne pas sous-estimer l’importance de ces moments dans l’épanouissement de notre créativité).
Les étapes du processus créatif versus les étapes du processus non-créatif
Les étapes du processus créatif | Les étapes du processus non-créatif |
L’inspiration | Le manque d’inspiration |
La concentration | La distraction |
L’organisation de l’action | Le manque d’organisation de l’action |
La réalisation du projet | Non-réalisation du projet |
La réflexion sur l’action, le suivi et/ ou le soutien au projet | Manque de réflexion sur l’action, le suivi et/ou le soutien au projet |
Qui est Anne-Marie Jobin ?
De nationalité canadienne, Anne-Marie est fondatrice de l’École le Jet d’Ancre, créé en 2004 pour former des professionnels à la méthode du journal créatif. Elle a publié 7 livres dont 85000 livres ont été vendus, en dehors du livre ‘’Créez la vie qui vous ressemble’’ Anne-Marie est l’auteure de nombreux autres ouvrages dont ‘’La vie faite à la main, quête de sens et de créativité ; Le journal créatif : à la rencontre de soi par l’art et l’écriture’’
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