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Cités Privées Libres : pour que les gouvernements se battent pour vous

Couverture du livre cités privées libres titus gebel

Résumé de « Cités Privées Libres » de Titus Gebel : Les Cités Privées Libres sont un concept innovant présenté par l’auteur comme une alternative aux systèmes traditionnels politiques ; ces villes libres fonctionnent avec des entreprises privées dans le rôle de « prestataires de services publics » et assurent, sur la base d’un contrat volontaire et en échange d’une redevance annuelle contractuelle, une meilleure liberté et protection des biens et des individus.

Par Titus Gebel, 2020, 353 pages.

Titre original : “Free private cities – Making governments compete for you

Vous pouvez aussi découvrir cette chronique sous forme de vidéo illustrée :

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Chronique et résumé de « Cités privées libres » de Titus Gebel

Avant-propos du livre « Cités privées libres« 

L’auteur, Titus Gebel, commence son livre en nous expliquant que :

  • Son objectif est de « créer un nouveau marché ».
  • « Cités Privées Libres » est un livre qui s’adresse à ceux qui :
    • Recherchent plus de liberté et d’autodétermination.
    • Aspirent à la réforme des systèmes sociaux existants.
    • Sont conscients que les changements en ce sens ne peuvent pas se faire par le système électoral.

Le livre se découpe en 4 parties :

  • La première partie traite des questions fondamentales liées à toute structure sociale.
  • La seconde partie décrit le concept de Cités Privées Libres et étudie des modèles de sociétés pouvant nous inspirer dans la mise en place de ce concept.
  • La troisième partie aborde la création des Citées Privées Libres de manière concrète.
  • Dans la quatrième partie, l’auteur nous présente sa vision du futur et les possibles développements des villes libres.

Partie 1 – Principes de base des Cités Privées Libres

Chapitre 1 – Vivre ensemble

Dans ce premier chapitre de « Cités Privées Libres », Titus Gebel développe l’idée que la cohabitation des humains est une forme de marché : des biens et des services y sont, en effet, échangés et sont soumis à la demande des habitants. La cohabitation humaine est même, selon lui, « le plus important et le plus grand de tous les marchés ».

Or, au cœur même ce marché, il n’y a aucune concurrence. Cela est regrettable puisque, selon l’auteur, instaurer une concurrence pacifique entre les États, concevoir l’ordre social comme « produit » et les citoyens comme des « clients » permettrait grandement de désamorcer les conflits politiques. C’est d’ailleurs pour cette raison – la technologie et l’urbanisation aidant – que de nouveaux systèmes de coexistence ont, selon l’auteur, de grandes chances d’émerger au XXIe siècle. D’après lui, les villes privées libres en feront partie.

Chapitre 2 – Le droit à une vie autodéterminée

2.1 – Une minorité d’individus décide pour tous les autres

Titus Gebel commence ce deuxième chapitre de « Cités Privées Libres » en listant une série de mesures prises par le gouvernement allemand de 1957 à 2015. Il démontre alors que chacune de ces réformes a été mise en place par une petite minorité, comme c’est toujours le cas dans les systèmes classiques traditionnels. Les décisions :

  • Sont issues des propres évaluations et préférences de quelques-uns seulement, dans des domaines qui concernent pourtant tout le monde.
  • Sont prises sans que les décideurs ne prennent le risque d’être impactés économiquement : dans le cas où celles-ci provoquent de quelconques dommages, y compris financiers, ce sont ceux qui n’ont pas été autorisés à prendre part au processus décisionnel qui en supportent la charge.

En somme :

« De la naissance à la mort, des règles sont établies par une minorité qui ne se demande pas si les personnes concernées feraient ou non de tels choix si on les laissait décider par elles-mêmes. En principe, tout le système est basé sur le fait que A décide ce que B et C doivent faire et ce qu’ils doivent payer à D (et A). »

Les citoyens, c’est évident, sont capables de prendre des décisions par eux-mêmes dans de nombreux domaines de leur vie (nourriture, vêtements, voiture, amis, conjoint, enfants, investissements financiers, assurances, voyages, logement, hobbies, métier, causes soutenues, opinions, etc.). Alors, se demande Titus Gebel : pourquoi ne pourraient-ils pas aussi décider de leur retraite, des sources d’énergie, des modes de paiement, de questions politiques ?

2.2 – Les citoyens d’un système démocratique sont des sujets

À travers une longue métaphore (« la démocratie automobile »), l’auteur expose comment :

  • Un gouvernement élu impose, en réalité, à tout le monde, des droits et des devoirs, même si ceux-ci ne sont pas au goût de tous.
  • S’articulent réellement tous les enjeux de pouvoir et d’influence au sein d’un système démocratique (lobbying notamment).
  • Se met en place un système à double vitesse dénoncé par les intellectuels.
  • Tout le monde finit par accepter ce système et par penser finalement que, même s’il a des lacunes, il n’existe pas mieux.

Enfin, Titus Gebel, s’interroge sur les raisons qui poussent les gens à adhérer à un tel système :

« Les contribuables doivent financer des subventions pour des technologies non rentables, des chaînes de télévision publiques et des missions militaires à l’étranger, des chaires d’études de genre et de théologie, même s’ils rejettent tout cela. Les citoyens sont toujours obligés de prendre une assurance pension, maladie et soins de longue durée, qu’ils le veuillent ou non. […] Pourquoi les choses sont-elles ainsi ? Et pourquoi la plupart des gens ne protestent-ils pas ? »

2.3 – Le concept de souveraineté

Titus Gebel développe ensuite 4 idées principales sur le concept de souveraineté :

  • La souveraineté du peuple se limite, en réalité, à adopter ponctuellement une constitution et à participer aux élections et référendums.
  • Il n’est pas vrai que la seule alternative à l’élection démocratique d’un gouvernement soit la co-détermination ou un dictateur / monarque qui règne de manière autocratique et sans contrôle judiciaire. L’autodétermination est également une option.
  • Les États n’ont pas à déterminer comment nous devrions mener notre vie et devraient respecter deux principes :
    • « Celui qui ne nuit pas aux autres a le droit d’être laissé en paix, même par le gouvernement ou la majorité ».
    • L’interaction humaine doit se baser sur le volontariat, pas sur la coercition.
  • La liberté et la domination coercitive ne sont pas compatibles : les individus appartenant à un État ne peuvent déroger à la réglementation de l’État. L’auteur cite plusieurs exemples qui montrent que même renoncer à la citoyenneté ne change rien.
2.4 – La Règle d’or

Une Règle d’Or universelle et connue depuis l’Antiquité, se veut une ligne directrice pour l’humanité :

« Faites aux autres ce que vous voulez qu’ils vous fassent (variante positive) ou ne faites pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas endurer vous-même (variante négative). »

Ainsi, pour Titus Gebel, si la Règle d’or était respectée :

« Il ne pourrait y avoir aucune institution, ni politique, ni religion, ni majorité, qui ait le droit d’interférer dans la vie des gens contre leur gré, dans leur propre sphère, leur style de vie. »

L’auteur rajoute :

« Je suis le seul à avoir le droit de déterminer ma vie, à condition de permettre aussi aux autres d’en faire de même. […] Je peux déléguer volontairement cette autorité et, pour quelque raison que ce soit, me soumettre aux idées politiques, morales et religieuses ou à la protection d’un dirigeant, mais toute contrainte à le faire est injuste. […] Celui qui refuse aux gens le droit à une vie autodéterminée est tout simplement autoritaire, même s’il se dit libéral ou démocrate. »

2.5 – Des communautés indépendantes pour vivre de manière autodéterminée

Pour pouvoir exercer notre autodétermination, Titus Gebel propose de compléter les 200 pays actuels par des milliers de communautés indépendantes ou partiellement autonomes.

Grâce à elles :

  • Nous pourrions « voter avec les pieds » sur les mauvais systèmes « au lieu d’avoir une influence presque inexistante dans les urnes toutes les quelques années ».
  • Les États seraient obligés de se faire concurrence pour attirer des clients « en se présentant comme fournisseurs de services attrayants« .
  • Nous pourrions intégrer de nouveaux modèles de coexistence dans les États existants.

Ces nouvelles communautés proposeraient, dans un contrat non modifiable unilatéralement (comme dans d’autres marchés), et de manière payante :

  • Des services : la sécurité, la jurisprudence, des infrastructures.
  • Des droits et obligations.
  • D’autres services optionnels à choisir auprès du fournisseur de services étatiques de manière volontaire.

Peu importe alors que ces communautés plaisent à tous ou à la majorité puisque, de la même façon que dans toute relation contractuelle, la participation y est volontaire.

Par conséquent, ceux qui ne veulent pas de cette approche pourront rester dans les systèmes conventionnels. Un système fondé sur la responsabilité personnelle et l’autodétermination peut, en effet, ne pas correspondre à tout le monde. Cela nécessite un certain leadership, d’avoir des lignes de vie directrices et un sens de la raison d’être.

2.6 – La souveraineté de l’individu

Le concept de ces communautés indépendantes implique que chacun est en principe « souverain de lui-même« . Cette souveraineté de l’individu est radicalement opposée aux idées collectives politiques ou religieuses, qui oblige à prioriser le bien commun ou l’ordre divin à son désir d’une vie autodéterminée.

Chapitre 3 – Trois pays différents mais reconnaissant la souveraineté de l’individu

Dans ce troisième chapitre de « Cités Privées Libres », Titus Gebel nous invite à imaginer trois nouveaux pays implantés sur un continent reconnaissant la Souveraineté de l’individu. Ces trois systèmes de coexistence s’avèrent complètement différents. Mais malgré cela, ils possèdent deux facteurs de succès en commun :

  • La participation est volontaire.
  • Ils ne s’adaptent pas aux systèmes juridiques ou moraux actuellement en vigueur.

Chapitre 4 – Questions fondamentales de la coexistence humaine

Dans ce quatrième chapitre de « Cités Privées Libres », Titus Gebel étudie les motivations qui amènent les gens à adopter certaines formes de coexistences et le rôle que jouent les institutions. Il souhaite nous montrer comment de « nouveaux systèmes de coexistence pacifiques et efficaces » pourraient être mis en place et ce, sans demander à l’homme de changer.

4.1 – La principale motivation de l’Homme est la recherche de bien-être

Dès lors que ses besoins humains fondamentaux sont satisfaits, ce qui motive avant tout l’homme dans tout ce qu’il entreprend est l’amélioration de son bien-être. Cela peut se faire à travers des éléments matériels mais aussi immatériels (tels que le pouvoir, l’influence, le savoir, l’acceptation sociale). C’est ce qui explique que tous les représentants de l’État (élus, politiciens, fonctionnaires…), de l’Église et des institutions de bien commun recherchent à maximiser leurs intérêts personnels.

Partant de ce postulat, plusieurs raisons expliquent les faiblesses des systèmes politiques actuels.

  • Première raison : une structure d’incitation défaillante

Pour Titus Gebel, et contrairement à ce que beaucoup revendiquent, l’État-providence ne peut, à long terme, couvrir les risques de la vie que sont la faim, la maladie, la pauvreté, la dignité pour tous. Et cela à cause des fausses incitations qu’il met en place. Ces fausses incitations sont politiques, bureaucratiques et liées aux avantages sociaux. Elles :

  • Encouragent les politiciens, les administrateurs et les bénéficiaires à utiliser le système à leur propre avantage.
  • Rendent les gens moins responsables.

Pour l’auteur, le problème s’accroît avec l’ouverture des frontières et les mouvements migratoires : les contribuables quittent le pays (à cause des cotisations sociales élevées) tandis que « ceux qui ne veulent pas travailler » émigrent dans le pays (incitations offertes) :

« En conséquence, l’État-providence perd des donneurs et enregistre en retour plus de bénéficiaires. »

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  • Deuxième raison : les conséquences de ces incitations mal orientées

    • Le surendettement : l’État-providence est un État endetté ; de plus en plus de payeurs se retirent du système alors que les bénéficiaires sont de plus en plus nombreux. Cela conduit à une augmentation constante des dépenses publiques avec, dans le même temps, une croissance économique en baisse. Finalement :

« L’État-providence lutte sans cesse avec désespoir contre les problèmes qu’il s’est lui-même créés. »

  • Les systèmes par répartition : les fonds disponibles sont redistribués sans que rien ne soit jamais épargné ni investi. Aucun bénéfice n’est généré.
  • Le paternalisme : pour Titus Gebel, l’État-providence est un État autoritaire où « le gouvernement ordonne ce qui doit être fait et le citoyen doit obéir ». Le contrôle et le paternalisme ne cesse de s’accroître, restreignant ainsi la liberté aux citoyens. 
  • Le comportement antisocial : pour Titus Gebel, l’État-providence crée des luttes incessantes pour la distribution, des conflits sociaux. Il est à l’origine du remplacement de :
    • La précaution personnelle par la dépendance.
    • La responsabilité par la paresse.
    • La charité par la « traite » du système.
    • Le désir de faire ses preuves par la recherche d’un revenu immérité.
    • La gratitude par un sentiment agressif du droit.

Titus Gebel déclare enfin que rien ne peut justifier d’exploiter les autres, pas même la malchance ou l’incapacité personnelle. Selon lui, la justice sociale ne peut être définie et dépend toujours de notre position dans le système : « de quel droit A décide-t-il ce que B doit payer pour C ? ».

  • Troisième raison : le principe du minimum

Le principe du minimum, c’est vouloir obtenir le plus possible avec peu d’effort. Il est naturel chez les individus. Si sur le plan de l’évolution de l’homme, ce principe ne pose pas de problème, ce n’est pas le cas en matière de pouvoir politique.

En effet, selon ce principe du minimum, les gens vont chercher à améliorer leur niveau de vie de la manière la plus simple possible. Dès lors, ils vont « prendre chez les autres » en faisant appel à un tiers pour le faire à leur place de manière légale, à savoir l’État. Celui-ci est, en effet, « la seule institution qui peut confisquer impunément les fruits du travail des autres ».

C’est pourquoi,selon Titus Gebel, de plus en plus de groupes sociaux se servent aujourd’hui du pouvoir de l’État, et non de l’activité économique, comme principale source d’amélioration de leur niveau de vie. Et dans cette dynamique, la possibilité de mener sa vie selon ses propres choix est de plus en plus limitée.

4.2 – Seule la concurrence peut limiter le pouvoir

L’auteur aborde ici les diverses mesures prises par les hommes depuis plusieurs siècles pour tenter de limiter le pouvoir politique.

  • Le monopole de la violence

    • L’Histoire nous enseigne que, pour faire face aux agressions étrangères et ne pas être envahis ou contrôlés, les gens doivent unir leurs forces. C’est ainsi qu’au fil du temps s’est établi un monopole de la violence, détenu par une institution : la police et/ou l’armée.
    • La police possède le droit exclusif d’empêcher l’usage de la violence aux citoyens. Elle est la seule institution autorisée à employer la force à cette fin.
    • Normalement, le monopole de la violence de l’État est source de paix. Mais lorsque l’État utilise son monopole de la violence pour des objectifs allant au-delà de la sécurité intérieure et extérieure, ce n’est plus le cas. Les victimes de l’emprise de l’État doivent alors accepter ce qui leur est imposé (sans aucune possibilité de se défendre).

L’auteur nous invite ensuite à la réflexion à travers notamment deux phrases clés :

  • « Les problèmes commencent lorsque l’État cesse d’être un arbitre et commence à être un joueur. » (citation de Ludwig Erhard)
  • « Faire de la politique, c’est prendre parti et faire en sorte que les souhaits de certains servent de référence pour tous, et nous ne devons pas l’oublier, si nécessaire par la violence. En quoi est-ce légitime ? »

Les citoyens ont accordé volontairement à l’État des pouvoirs étendus afin de pouvoir vivre, en retour, en sécurité. Toutefois, l’auteur s’interroge : juridiquement, ce supposé accord de partenariat peut-il vraiment être considéré comme un contrat ? Nous pouvons, en effet, nous poser la question car, en réalité, ce contrat social est conclu :

  • Au détriment de tiers n’ayant pas donné leur consentement (il devient ainsi, selon le droit civil de la plupart des États, invalide).
  • Sans règles de réciprocité : le prétendu « contrat social » est constamment modifié et l’est exclusivement par une seule partie (à savoir l’État) sans que l’individu ne puisse rien y faire. Ce dernier, se retrouve soudainement dans un système complètement différent de celui pour lequel il a consenti.
  • Les Droits de l’Homme : ceux-ci concernent des domaines centraux pour la sécurité et la liberté des individus (l’intégrité physique, de la vie, la liberté de circulation et d’action). Le problème, c’est qu’au fil du temps, des personnes « bien intentionnées » ont ajouté à ces droits fondamentaux de plus en plus de droits dits « participatifs » (le droit au travail, à l’éducation gratuite, à une existence décente avec logement, vêtements, soins médicaux, « rémunération satisfaisante », etc.). Or, selon Titus Gebel, ces droits participatifs ne peuvent être revendiqués qu’aux dépens de tiers (via un État tout-puissant).
  • La démocratie : Titus Gebel met en lumière plusieurs faiblesses de la démocratie. Dans une démocratie :
    • C’est la majorité des personnes ayant le droit de vote qui décide et impose ainsi son point de vue à la minorité qui ne les partage pas.
    • On politise tous les domaines de la vie des citoyens avec toujours plus de centralisation, de collectivisme et d’ingérence.
    • Ceux qui bénéficient des systèmes redistributifs sont plus nombreux que les contributeurs.
    • En ne subissant aucun désavantage lorsqu’ils prennent des « décisions dévastatrices » (ils sont, au pire, éliminés de la vie parlementaire mais conservent leurs droits à pension), les politiciens ne sont pas incités à prendre des décisions raisonnables à long terme.
    • N’importe qui peut voter par référendum « pour une idée stupide qui coûte » à tout le monde, y compris à ceux qui ont voté contre, et personne ne pourra jamais en être tenu responsable.
    • Le personnel politique est de plus en plus faible intellectuellement : ni l’expérience professionnelle ni les connaissances spécialisées ne sont requises.

Pour Titus Gebel, la solution pour remédier aux faiblesses de la démocratie se situe dans la décentralisation du pouvoir.

Titus Gebel mentionne ici plusieurs exemples – la Suisse, les petites entreprises, Singapour, l’Islande, le Liechtenstein, Monaco – pour illustrer l’intérêt des petites unités. Selon lui, lorsqu’une société/structure est grande :

  • Les politiciens, fonctionnaires et lobbyistes sont plus susceptibles de se regrouper autour du centre.
  • Les hauts fonctionnaires agissent pour des raisons égoïstes.
  • Le contrôle n’est plus possible et les profits sont dépensés dans les équipements organisationnels.

À l’inverse, un petit État :

  • N’est pas « synonyme d’isolement ou de provincialisme », mais plutôt d’autonomie gouvernementale, de « principe de subsidiarité », de robustesse et d’ « anti-fragilité du système ».
  • Empêche qu’un seul État (ou un groupe d’États) menace de devenir trop puissant.
  • Apporte davantage de concurrence (en permettant, notamment, aux citoyens de changer de système facilement).

Finalement, pour Titus Gebel, ni la séparation des pouvoirs, ni l’État de droit, ni les droits de l’Homme, ni la démocratie ne se sont montrés performants pour limiter le pouvoir à long terme. En fait, pour l’auteur, seule la concurrence permet de priver durablement et efficacement l’humanité de son pouvoir.

4.3 – Les cinq leviers de la prospérité 
  • La coopération volontaire 

Basée sur la réciprocité et l’échange, la coopération volontaire enrichit tous les participants : « le gain de l’un n’est pas la perte de l’autre« . Elle est une condition de base à la prospérité. Pour Titus Gebel, cette coopération volontaire reste valable même quand l’un des participants de l’échange est dans le besoin et que l’autre ne l’est pas. En effet, celui qui vend ses biens ou son travail à très bas prix par pure nécessité considère que « le salaire de famine » est mieux que l’absence de salaire, « le petit produit des ventes est mieux que l’absence de produit ».

  • La propriété

Pour l’auteur, la propriété privée est l’unique moyen pour un individu de s’opposer au pouvoir de l’État. D’autre part, la propriété favorise :

  • La responsabilité : en plus de ressentir fierté et satisfaction, sur une propriété, nous sommes responsables des conséquences de nos actes et prenons donc généralement des décisions judicieuses.
  • L’indépendance : elle nous pousse à assurer notre propre existence, à fonder et entretenir une famille, à développer notre personnalité.
  • Une économie de marché : les propriétaires peuvent prendre de multiples décisions indépendantes concernant l’offre de biens et de services et les dépenses correspondantes.

L’auteur souligne que le droit de propriété peut, par contre, avoir des conséquences dévastatrices s’il :

  • Se trouve dans les mains d’un seul organe.
  • Est soumis à trop d’obstacles bureaucratiques.
  • Est limité d’en disposer (par la loi ou par une fiscalité élevée).

Pour Titus Gebel, une personne qui veut gagner sa vie « doit produire et offrir des biens ou des services pour lesquels d’autres sont prêts à payer volontairement ». S’il veut davantage, il doit travailler, épargner ou emprunter de l’argent pour investir dans de nouveaux produits et services à offrir.

  • L’exigence de profit

Dans le processus de l’échange volontaire de biens et de services, le profit ne peut être banni. Car, en plus d’être moteur de progrès (réduction de la maladie, de la mortalité, de la faim), la recherche du profit est source de coopération, de division du travail (en particulier au profit des pauvres) et de prospérité. Les ressources sont utilisées pour créer des produits, services, emplois qui améliorent le niveau de vie dans le monde et enrichit donc toutes les parties concernées.

En cela, l’auteur considère que les artisans, les travailleurs indépendants et les entrepreneurs sont en soi « sociaux » puisqu’ils fournissent à la société des biens et des services qui n’existeraient pas autrement.

  • Les entrepreneurs

Bien que minoritaires, les entrepreneurs et les innovateurs jouent un rôle primordial dans la société :

  • D’abord, ils offrent à leurs semblables ce dont ils ont besoin.
  • Ensuite, à l’inverse de l’État, aucun entrepreneur ne peut forcer les gens à acheter ses produits ou services. Il lui faut gagner des clients par la qualité et le prix.

Pourtant, la liberté de faire des affaires est sévèrement restreinte dans la plupart des États (lois du travail, droits d’importation et d’exportation, restrictions à la liberté contractuelle, salaires minimums, lois anti-discrimination). Cette réglementation rend l’accès des activités commerciales ou indépendantes très compliqué (et encore plus fortement pour les faibles).

Titus Gebel explique être favorable à la liberté d’entreprendre (droits et conditions accommodantes plutôt qu’entraves) avec la responsabilité entrepreneuriale que cela implique.

4.4 – La religion
  • Religion et laïcité : deux systèmes contradictoires 

Pour Titus Gebel :

« La religion n’est pas un problème pour une société si elle se présente simplement comme une affaire spirituelle privée qui donne à l’individu la force et un sens à sa vie. »

Dans ce cas, la réglementation est inutile. D’ailleurs, une société libre n’interfère pas dans les croyances privées. Par contre, l’auteur poursuit :

« Dès qu’une religion exige des privilèges pour ses membres ou l’observation de certaines règles par des non-croyants, elle devient (aussi) une idéologie politique. C’est là que les problèmes commencent. Car alors, deux systèmes de régulation se font face, à savoir le religieux et le laïque. »

Et lorsque coexiste deux systèmes contradictoires, « l’un prévaudra toujours ». « Et c’est généralement le plus violent, et non celui qui est le plus attrayant moralement ou intellectuellement » termine l’auteur.

  • La question de l’Islam

Titus Gebel explique que, dans la religion de l’Islam, rien ne sépare la religion et la société. La foi, la loi et le mode de vie islamiques sont fondés sur l’ensemble des règles de la Charia. Autrement dit, la loi divine prime sur les droits de l’Homme. Cela questionne alors les sociétés laïques sur la façon de gérer les immigrants musulmans.

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La solution durable pour Titus Gebel, c’est d’institutionnaliser un Islam réformé. Cette démarche demande nécessairement de :

  • Privatiser la foi et accepter la séparation de la religion et de la politique.
  • Reconnaître la primauté des lois laïques sans restriction.
  • Renoncer à l’usage de la force pour atteindre des objectifs religieux.
  • Admettre l’égalité juridique des autres religions, les critiques de la foi et du prophète.
4.5 – Les frontières

Une autre question cruciale pour tous les systèmes sociaux est celle de la sécurité aux frontières et du contrôle de l’immigration. Ainsi, pour l’auteur, l’ouverture des frontières n’est pas souhaitable car les frontières :

  • Sont gages de sécurité intérieure et extérieure d’une société ; elles ont un effet pacificateur.
  • Protègent les droits acquis : l’immigration grève l’ensemble des infrastructures et services ; elle représente une expropriation partielle de la population quand elle est contre la volonté de la population résidente.
  • Maintiennent l’harmonie sociale en contribuant au fait que les habitants partagent des valeurs fondamentales communes.

Par conséquent, Titus Gebel pense qu’il est essentiel de présélectionner les immigrants et conclut :

« Une société peut bien sûr choisir d’accepter des immigrants non qualifiés de toutes sortes pour des raisons humanitaires ou autres. Cependant, il s’agit alors d’une décision autonome de la société d’accueil, et non d’une revendication légale des immigrants. Même leur motif, tel que l’asile politique, ne peut rien changer à ce principe. À cet effet également, il ne peut y avoir de droit de vivre aux dépens des autres. »

4.6 – Les facteurs clés qui unissent les sociétés et garantissent leur bon fonctionnement
  • L’égalité

Pour l’auteur, il n’est pas réaliste, dans les sociétés de masse, de traiter les gens différemment selon chaque situation de la vie. La seule solution est alors de mettre en place les mêmes règles pour tout le monde, sans tenir compte de la spécificité ou de la position des personnes. Et comme les êtres humains sont uniques et divers, chaque individu pourra, si on lui donne la liberté de le faire, tirer avantage de ses propres capacités.

  • La justice et le bien commun

Tous les individus sont différents. Chacun a des valeurs et intérêts divergents et une opinion subjective. En cela, il ne peut, au-delà de la satisfaction des besoins fondamentaux ou de la justice objective, y avoir de « bien commun ».

Partant de ce principe, Titus Gebel pense qu’il n’y a aucune raison d’agir « pour nous tous ». L’objectif est plutôt d’éviter l’arbitraire et de respecter le principe de l’égalité de traitement des citoyens, particulièrement devant la loi.

  • L’identité commune et la cohésion

Selon Titus Gebel :

« Les communautés qui partagent une identité commune, qu’elle soit fondée sur l’ascendance, la culture, la langue ou la religion, ou même toutes ensemble, ont plus de facilité à créer l’harmonie sociale. »

Or, l’harmonie sociale au sein d’une société est, nous dit l’auteur, une source considérable de coopération sociale et économique. Autrement dit :

  • Plus les gens sont différents, plus la coopération est difficile.
  • L’identité commune est impérative pour le bon fonctionnement d’une société.

L’auteur précise toutefois que l’homogénéité ethnique n’est pas toujours cruciale à partir du moment où il y a une culture directrice qui s’impose à tous et que les individus s’y sont intégrés (c’est le cas notamment des États-Unis). Pour parvenir à cette intégration, les communautés ont trois options :

  • N’accepter que les personnes d’un certain groupe ethnique, culturel ou religieux.
  • Tenter d’implanter une nouvelle identité commune.
  • Accepter les différents groupes mais prendre, dans ce cas, des mesures pour que les relations entre les groupes restent stables (Ex : Singapour, Dubaï).

Chapitre 5 – Conclusions

« Afin d’éviter les problèmes causés par les luttes humaines pour le pouvoir, nous donnons plus de pouvoir à certaines personnes ; cela ne peut pas fonctionner sur le long terme. »

D’autant plus que :

« Les dirigeants respectifs ne supportent aucune conséquence économique pour leurs décisions, restent légalement à l’abri de toute responsabilité et n’ont aucune obligation exécutoire à l’égard des gouvernés. […] Si les gouvernements vont trop loin, ils sont éliminés (dans les démocraties) ou renversés (dans les autocraties et les dictatures). Puis un nouveau gouvernement arrive et le même jeu recommence. »

Pour conclure la première partie du livre « Cités Privées Libres », Titus Gebel nous invite ici à étudier de nouveaux mécanismes pour limiter ce pouvoir. Voici un résumé de ses recommandations.

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5.1 – Désarmer le pouvoir de la politique

Dans les démocraties, il y a une lutte constante pour savoir qui va exercer l’exercice politique.

La conjugaison du principe du minimum, de la non-responsabilité et de la « mentalité de troupeau » amène les démocraties, au fil du temps, à créer des règles de plus en plus totalitaires et à manquer d’argent. De tels systèmes se détruisent donc eux-mêmes avec le temps et ne peuvent perdurer.

« Le seul remède est de désarmer le pouvoir de la politique en général. »

5.2 – Mettre en place un véritable contrat social

Les citoyens ne peuvent rien faire contre les changements constants et imprévisibles des gouvernements. La mise en place continuelle et croissante de réglementations est constamment source d’incertitude tant pour les entreprises que les particuliers.

Un véritable contrat social nécessiterait en réalité :

  • Le consentement préalable de tous ;
  • D’être précis et pas modifiable de manière unilatérale.

Des systèmes de redistributions peuvent être organisés mais seulement avec le consentement des payeurs.

5.3 – Octroyer une large liberté personnelle et économique

Il est crucial d’accorder une grande liberté aux individus. Cette liberté :

  • Se limite à la liberté d’autrui et au cadre réglementaire (Règle d’Or).
  • S’applique aux libertés économiques et individuelles (pas de redistributions de force, pas de privilèges à certains).
  • Implique la responsabilité et l’obligation de répondre des conséquences de son comportement.
5.4 – Garantir la propriété privée

Il est primordial d’autoriser la propriété privée aux individus et de la restreindre le moins possible :

« Sans la propriété, il n’y a pas de liberté d’établir ses prix, pas d’incitation à créer quelque chose de durable pour soi-même ou sa famille, pas d’effet pacificateur et pas d’engagement envers une communauté particulière. »

5.5 – Instaurer l’État de droit et l’égalité devant la loi

L’auteur développe trois recommandations :

  • « Les règles doivent s’appliquer à tous, y compris aux personnes au pouvoir et celles qui dirigent la société » : seule une raison objective peut justifier une différence de traitement.
  • La religion reste une affaire privée ; sa pratique est libre mais ne permet aucun privilège.
  • « Moins, équivaut à plus » : plus il y a de règles et de lois, plus il y a de risques qu’elles ne soient pas toutes respectées et qu’elles créent des failles exploitables par les personnes bien informées.
5.6 – Favoriser la concurrence par la petitesse et la subsidiarité

La meilleure solution, selon Titus Gebel, pour limiter le pouvoir humain est la concurrence. Pour favoriser cette concurrence, l’auteur dégage trois conditions.

  • Les communautés ne doivent pas dépasser une certaine taille

Le risque sinon est :

  • De rendre le contrôle et le respect des règles/procédures très difficiles.
  • Que les décideurs soient trop éloignés des vrais problèmes pour prendre des décisions appropriées.

Il faudra donc :

  • Soit diviser la communauté lorsqu’elle dépasse une certaine taille,
  • Soit apporter des niveaux d’autonomie supplémentaires.

La diversité est source d’évolution. C’est pourquoi il est essentiel de permettre des formes alternatives de société, puis de ne pas empêcher les gens de sortir du système.

  • Les membres des communautés doivent y vivre de leur plein gré

Toutes les demandes sont admissibles si la participation est volontaire.

5.7 – Permettre la défense et la cohésion par le consensus sur les valeurs

Vivre en paix ensemble nécessite un consensus quant au respect des règles de la communauté. Pour cela et éviter la lutte constante pour le pouvoir, il n’y a pas d’autres solutions que de :

  • Séparer géographiquement les visions du monde incompatibles (les systèmes ont, par contre, la possibilité occasionnellement de coopérer et d’échanger commercialement entre eux).
  • Expulser ceux qui s’y opposent.
5.8 – Mettre en place une structure d’incitation appropriée

Les nouvelles approches doivent être conçues avec des dirigeants qui :

  • Disposent d’un intérêt économique qui leur est propre dans le succès de la société.
  • Seront tenus pour responsables en cas d’erreurs (pouvoir/responsabilité).
  • Donnent la possibilité aux membres de la communauté de la quitter ou de faire sécession à tout moment sans encombre (cela favorise la concurrence).
  • N’accordent pas d’avantages particuliers à des groupes/citoyens (on évite ainsi le lobbying, la corruption et les luttes de distribution).
  • Possèdent des obligations et des compétences précises et non modifiables unilatéralement (sécurité juridique, prévisibilité).
  • Peuvent faire l’objet d’une action en justice en cas de litiges devant des tribunaux indépendants ou des conseils d’arbitrage (règlement neutre des différends).

Partie 2 – Concept des Cités Privées Libres

Dans la seconde partie de son livre, Titus Gebel nous présente en détail ce qu’est le nouveau concept de Cités Privées Libres et en quoi il pallie les dérives des systèmes démocratiques existants décrits en première partie.

Chapitre 6 – La Citée Privée Libre comme ordre alternatif

« Une Cité Privée Libre n’est pas une utopie, mais plutôt une idée d’entreprise dont les éléments fonctionnels sont déjà connus et qui sont simplement transférés à un autre secteur, celui de la coexistence. »

cités privées libres utopie

6.1 – Les caractéristiques principales d’une Cité Privée Libre
  • La Cité est une autorité locale souveraine ou semi-autonome 

Elle possède :

  • Son propre cadre juridique et réglementaire,
  • Sa propre administration,
  • Son propre régime fiscal, douanier et social,
  • Ses propres forces de sécurité,
  • Son propre système de résolution des conflits (indépendant).

Comme une entreprise à but lucratif, cette société d’exploitation garantit au résident la protection de sa vie, de sa liberté et la propriété en échange d’une contribution financière fixe.

Cela se concrétise par la conclusion d’un accord écrit entre le futur résident et la société d’exploitation dans lequel sont stipulés les droits et devoirs de chacun (services fournis par l’opérateur, somme à payer par l’habitant, règles à appliquer dans la Cité).

  • Autres éléments caractéristiques des Cités Privées libres

De ces deux postulats, découlent d’autres points essentiels :

  • Participer et séjourner dans la Cité Privée Libre est un acte volontaire.
  • L’exploitant décide librement de l’admission de ses résidents dans la Cité selon ses propres critères (pas de réglementation).
  • Le contrat ne peut être modifié unilatéralement.
  • Les habitants peuvent faire ce qu’ils veulent, à condition qu’ils ne portent pas atteinte aux droits d’autrui ou aux autres règles mentionnées dans le contrat.
  • Tous les adultes sont responsables des conséquences de leurs actes.
  • Chaque habitant peut rompre son contrat et quitter la Cité Privée Libre à tout moment ; l’opérateur ne peut résilier cependant que pour une raison importante (violation d’obligations contractuelles).
  • En cas de conflits avec la société d’exploitation, les citoyens peuvent solliciter des tribunaux d’arbitrage indépendants (hors opérateur).
  • Pour assurer une participation volontaire, la zone est idéalement inhabitée au départ.
6.2 – L’autonomie des villes privées libres

Pour fonctionner, une autonomie interne est nécessaire au sein des Cités Privées libres.

  • La contractualisation avec un État existant

Pour permettre cette autonomie, la Cité Privée Libre doit établir un accord contractuel avec un État existant. Dans ce contrat, l’État hôte autorise la société d’exploitation à installer la Cité sur un territoire délimité.

  • Les quatre principes directeurs de la coexistence

    • L’autodétermination et l’autonomie privée.
    • La Règle d’Or : « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse ».
    • Le principe do ut des (« Je donne pour que tu donnes »), autrement dit la reconnaissance que le mérite repose sur la réciprocité.
    • La coopération volontaire.

Pour garantir le respect de ces règles, les Cités Privées Libres :

  • Peuvent exercer des mesures coercitives (en cas de violations graves ou répétées, l’exclusion de la cité privée peut être décidée).
  • Demandent à leurs citoyens d’être responsables, matures et ingénieux face aux difficultés.

Si chacun est libre de décider ce qu’il veut faire et comment il veut vivre, il n’y a pas vraiment besoin d’organes participatifs. Toutefois, s’ils le souhaitent, les habitants peuvent tout à fait choisir d’être représentés (par un conseil municipal par exemple). Par contre, souligne l’auteur, « même si 99 % de la population participe et se soumet volontairement aux décisions de la majorité, cet organe n’a pas le droit d’imposer ses idées aux autres 1 %, qui ne veut rien avoir à faire avec lui ».

  • L’exigence de rentabilité de l’opérateur de la cité

L’opérateur de la Cité Privée Libre veut gagner de l’argent, c’est clair et c’est d’une importance capitale.

Les incitations ne sont donc pas du tout les mêmes que celles d’un politicien dans les systèmes conventionnels. En effet, la concurrence et le besoin de faire du profit incitent l’opérateur d’une Cité Privée Libre à améliorer son produit en permanence, augmenter la satisfaction de ses clients et à utiliser les ressources de manière optimale. Par ailleurs, ses décisions ont un impact immédiat sur son entreprise.

6.3 – La vie dans les Cités Privées Libres 

Titus Gebel nous décrit la vie dont nous pourrions bénéficier au cœur d’une Cité Privée Libre. Voici le résumé des points essentiels :

  • Les prestataires de services innovants comme Uber ou Airbnb sont encouragés.
  • Ce sont des entrepreneurs privés qui gèrent les hôpitaux, écoles, jardins d’enfants, collecte des ordures, etc.
  • Pour parer aux éventualités de la vie (maladie, décès, accidents…), les habitants peuvent souscrire à des assurances privées ou créer des groupes d’entraide.
  • Les centres commerciaux, routes, ports, etc. sont construits et exploités par des investisseurs.
  • N’importe qui peut vendre de nouveaux produits/services sans autorisation ou licence et sans obligation de devise pour le paiement.
  • Il n’y a aucune réglementation concernant le salaire minimum.
  • C’est un système de libre-échange : possibilité d’importer des produits bon marché du monde entier, pas de droits de douane, etc.
  • Les nouveaux médicaments et traitements sont disponibles à tout adulte qui le souhaite (en connaissant les risques potentiels).
  • Les seuils environnementaux ne s’appliquent qu’aux produits et procédés considérés comme vraiment dangereux par des recherches scientifiques sérieuses.
  • La liberté d’expression est de mise.
  • La communauté définit ses propres règles d’immigration (sélection positive) ; une fois devenu résident, aucun visa n’est nécessaire.
  • Les études sont financées par celui qui veut étudier : cela l’encourage à choisir un cursus avec une réelle demande.
  • Crime, vandalisme, activisme politique, « zèle missionnaire », luttes de distribution ont pratiquement disparu.
  • Les gens sont de nouveau dans la responsabilité de prendre soin d’eux-mêmes ; ils sont plus stables et plus réalistes dans leurs évaluations.

L’auteur conclut ce chapitre ainsi :

« Après deux générations au plus tard, les Cités Privées Libres seraient plus prospères, plus libres et plus pacifiques que tout ce que nous avons connu auparavant. »

Chapitre 7 – Les avantages des Citées Privées Libres

Les avantages des Cités Privées Libres profitent autant aux particuliers, entreprises qu’aux gouvernements des États existants.

7.1 – La sécurité juridique, la fiabilité et la prévisibilité

Dans une Cité Privée Libre :

  • L’opérateur de la cité est soumis à sa responsabilité contractuelle et peut être poursuivi en justice en cas de défaillance.
  • Le résident ne paie que ce qu’il a demandé dans le cadre de son contrat et peut bénéficier de dommages-intérêts si l’opérateur ne respecte pas le contrat.
  • Les règles ne sont modifiables que d’un commun accord ou dans le cadre des mécanismes contractuels.
  • Les mêmes lois s’appliquent à tous, sans considération des différences entre les personnes.
7.2 – L’absence et l’abstinence politique

Les Cités Privées Libres sont des sociétés apolitiques (en dehors de leurs relations avec l’État hôte et le monde extérieur).

Dès lors, dans la Cité :

  • Personne n’impose ses propres valeurs aux autres.
  • Il est possible de lancer des initiatives volontaires, créer des associations.
  • Les entrepreneurs se concentrent pour servir le marché et ne perdent plus leur énergie à mettre en place des systèmes d’économie d’impôts compliqués ou à éviter des mesures défavorables.
  • La déflation des gains de productivité permet l’accumulation de biens, la prévoyance vieillesse et un meilleur pouvoir d’achat pour tous.
  • L’innovation et les nouvelles découvertes sont favorisées par une approche « essais et erreurs », désormais possible puisqu’il n’y a plus de décideurs politiques qui cherchent à acquérir du pouvoir et de l’influence en allant dans le sens des alarmistes et des sceptiques.
7.3 – La garantie des libertés

Les Cités Privées Libres accordent la plus grande liberté d’action, de contrat et d’opinion possible. Cette liberté entraîne naturellement une plus grande responsabilité (les gens ne peuvent pas compter sur « l’État grand frère » pour supporter les conséquences de leurs actes ou les décharger des risques de leur vie).

7.4 – La sûreté et la sécurité

Dans une Cité Privée Libre, l’opérateur s’efforce de fournir le maximum de sécurité et de protection car les citoyens peuvent, sinon, prétendre à des dommages-intérêts. Il peut, pour cela, expulser les délinquants et les criminels.

7.5 – La garantie de la propriété privée

Dans une Cité Privée Libre, il est possible d’acquérir un bien immobilier sans obstacles ni obligations et taxes.

7.6 – La limitation du pouvoir par la diversité et la concurrence

« Le citoyen est à la fois un client recherché qui peut changer de fournisseur à tout moment, au lieu d’une vache laitière qui est toujours disponible et qui doit acheter son départ par le biais d’une taxe de sortie. »

L’existence de nombreuses et diverses villes privées libres aux États actuels apporte une saine concurrence. Cela génère :

  • Une amélioration de la qualité des services publics et une baisse des prix.
  • Des modèles différents de vie en commun pour les goûts de chacun, via des Cités Privées Libres Spécialisées (marché de masse, de luxe, spécifiques pour des groupes ethniques, religieux ou idéologiques…).
7.7 – Une marge de manœuvre pour les expériences

Le problème d’une société est que, bien souvent, les changements sont difficiles à implémenter politiquement, culturellement ou pour des raisons religieuses. Pour un État ou un gouvernement, les Cités Privées Libres sont alors l’occasion de tester des réformes controversées sur un petit territoire délimité sans engager de risques ou conséquences importantes :

  • Si le système proposé fonctionne : il sera alors possible d’agrandir le territoire ou de le reproduire ;
  • Si toute la population n’adhère pas, ou si cela ne fonctionne pas : une simple zone spéciale peut être créée.
7.8 – L’harmonie sociale par le partage de valeurs communes

Les villes privées libres rassemblées autour de valeurs communes seront elles-mêmes plus homogènes, mais l’ensemble de toutes les villes libres proposeront finalement une grande variété de sociétés. D’ailleurs, de nouvelles formes de cohabitation pourraient être expérimentées  : l’idéologie proposée deviendrait alors une offre de produits parmi les autres. Au final, les formes de cohabitation qui marchent et sont acceptés restent, tandis que d’autres s’effondrent.

7.9 – De meilleures incitations

Les incitations pour les opérateurs des Cités Privées Libres sont fondamentalement différentes de celles des États actuels. En effet, l’opérateur :

  • Possède un intérêt économique direct dans le succès de la Cité.
  • Supporte son propre risque car il peut être tenu responsable des erreurs sans possibilité de dissimuler sa responsabilité ni la transmettre à des tiers.
  • Doit faire face à une concurrence directe et doit donc attirer ses clients uniquement par l’attrait de son produit.

Chapitre 8 – Les objections aux Citées Privées Libres

Dans ce chapitre, Titus Gebel répond aux objections concernant le concept des Cités Privées Libres.

objections et idées reçues aux cites privées libres

8.1 – « Cela ne fonctionnera pas »
  • La sécurité : même indépendantes, les Cités Privées Libres seront récupérées par l’État hôte à la première occasion.

Les Cités Privées Libres feront tout pour éviter une telle situation (en combinant les relations publiques, les contacts diplomatiques avec d’autres États, une grande capacité de défense…). Par ailleurs, l’État hôte :

  • A signé un contrat avec l’opérateur de la cité : en cas de non-application de ce contrat, il s’expose donc à des créances financières considérables.
  • Sait que cela conduirait les résidents à partir.
  • Pourrait se mettre en danger (en tout cas son dirigeant) car les potentiels enjeux mondiaux d’une telle situation amèneraient probablement des puissances mondiales à entrer en scène.

La loi peut être appliquée par le biais :

  • De registres de propriété, de tribunaux et de conseils d’arbitrage ;
  • Des organes chargés de l’application de la loi de la Cité Privée Libre.

Dans les Cités Privées Libres, la cohésion peut se nourrir d’une culture propre, qui se développera au fil du temps grâce aux valeurs communes (comme ce fut le cas pour les États-Unis). Nous pouvons noter également que Dubaï et Singapour existent à ce jour sans aucun moyen de cohésion.

  • Les modifications du contrat : les changements du contrat et les adaptations aux développements seront, à un certain moment, inévitables et nous conduiront à adopter, à nouveau, les systèmes conventionnels (sur un mode autoritaire ou via des organes de participation).

L’auteur cite l’exemple des cartes de crédit pour montrer que des réglementations allant dans l’intérêt des personnes peuvent tout à fait être implémentés sans intervention des tribunaux ni modification du contrat, et ce, dans de nombreux domaines de la vie. Sinon, il est aussi possible d’offrir aux nouveaux citoyens des contrats différents de ceux qui ont été proposés aux habitants précédents.

  • Le déficit réglementaire : dans notre monde actuel, de plus en plus complexe, un état aussi minimal ne peut plus fonctionner ; il nécessite des règles complexes.

L’approche des Cités Privées Libres est de contrer l’hyper-complexité du monde actuel et tous ses effets secondaires (tel que l’abus et l’exploitation). Pour cela, elles ne peuvent que choisir un cadre réglementaire simple.

  • Le marché : le « vivre ensemble », le domaine politique, religieux, l’amour ou la science ne sont pas des marchés ; les états ne peuvent donc pas être gérés comme des entreprises.

Les États conventionnels ne peuvent peut-être pas être gérés comme des entreprises mais les Cités Privées Libres, elles, doivent être gérées comme des entreprises car elles créent une offre pour une demande présumée sur un marché.

  • L’insolvabilité : les projets de vie des habitants vont échouer lorsque des opérateurs municipaux feront faillite.

En cas d’insolvabilité de l’opérateur, un concurrent ou les habitants pourront reprendre la cité eux-mêmes, comme c’est le cas pour toute autre entreprise (« rachat de résidence »). Par ailleurs, cette insolvabilité permet un nouveau départ réglementé et sans dette.

8.2 – « Je n’aime pas cela »
  • Parasitisme : les Cités Privées Libres utilisent l’infrastructure de l’État hôte et sa protection militaire, et ne pourraient pas exister par elles-mêmes.

Presque aucun État au monde n’est vraiment autosuffisant. Ce n’est pas un problème à partir du moment où la réciprocité est assurée pour les services utilisés. Et puis, au fil du temps, les villes privées libres se doteront normalement d’une infrastructure et d’une capacité de défense suffisantes.

  • Le dictatoriat : l’opérateur de la cité est un dictateur, les habitants sont à sa merci pour le meilleur ou pour le pire.

Les compétences de l’opérateur sont limitées aux domaines du contrat. D’autre part, la perte d’intérêts économiques est une grande source de dissuasion pour l’opérateur d’agir en dictateur : la plupart des citoyens quitteraient la Cité ; il salirait sa réputation et ne pourrait plus établir de nouvelles Cités Privées Libres ailleurs.

  • La ségrégation : les blancs qui sont riches fuient dans les ghettos de leur Cité Privée Libre et se soustraient à leurs responsabilités.

Tout le monde a le droit de décider avec qui il veut vivre. Autrement, c’est une approche totalitaire. En ce qui concerne la responsabilité envers les autres, l’auteur ajoute :

« Chaque individu est bien entendu libre de ressentir une obligation morale envers de parfaits étrangers. Cependant, aucune obligation objective ne peut en découler. […] Si la personne soi-disant défavorisée n’est pas aidée maintenant, elle est incitée à se débrouiller seule et à développer ses forces existantes, qu’elle ne peut découvrir que pour conquérir sa place dans la vie. »

  • L’exploitation : en l’absence d’un État-providence et des règles de protection qui l’accompagnent, les plus faibles seront exploités par les plus forts.

Nous ne pouvons pas parler d’exploitation puisque les individus viennent volontairement dans une Cité Privée Libre. Il est question d’exploitation lorsque nous refusons aux gens le droit de prendre leurs propres décisions. Par ailleurs, les personnes faibles ne seront pas sans défense : le système de droit civil les protège par exemple de « clauses surprenantes dans les contrats ».

  • L’exclusion : si les Cités Privées Libres s’établissent dans le monde entier, les plus faibles ne seront, au final, plus acceptés nulle part.

Dans la mesure où une personne est capable et disposée à travailler, et qu’elle a la volonté de s’adapter, elle sera acceptée. L’idée est qu’il y ait des communautés spécialisées, pour le secteur des bas salaires par exemple. Ceux qui sont « incapables » à cause d’un handicap, d’une maladie ou d’une autre incapacité ne représentent, selon l’auteur, pas plus de 5 % de la population, et l’Histoire a montré qu’ils bénéficiaient, la plupart du temps, d’une aide charitable.

  • Les problèmes de l’humanité à l’échelle mondiale : la protection de l’environnement et du climat ne seront pas résolus par les Cités Privées Libres.

Le régime réglementaire des Cités Privées Libres tiendront compte de cet aspect.

  • L’égoïsme : les Cités Privées Libres divisent la société et la polarisent. En s’installant à un endroit selon leur propre désir individuel d’une vie meilleure, les gens vont se retrouver qu’entre personnes qui ne peuvent penser d’une manière différente de la leur.

L’homme est « un animal de troupeau ». En ce sens, les groupes volontairement formés seront en effet homogènes. Et c’est pour cela qu’une multitude de modèles différents doit être préconisée : c’est la concurrence entre les systèmes qui, au final, engendrera l’évolution de la société. Concernant l’égoïsme, l’auteur répond que « le désir individuel d’une vie meilleure n’est pas seulement légitime, c’est la raison de tous les progrès de l’humanité jusqu’ici ».

Les lecteurs de cet article ont également lu :  Le Guide du Routard

Chapitre 9 – Anciens et nouveaux modèles

Dans ce chapitre du livre Citées Privées Libres, Titus Gebel analyse longuement différents modèles de systèmes politiques de cités-États très prospères existants ou ayant existé. Puis, il nous éclaire sur les points communs entre ces communautés pour mieux comprendre les facteurs décisifs de leur succès.

modèles de succès cités privées libres

9.1 – Étude des différentes cités-États
  • Les cités-États grecques du monde antique (vers 800 av. J.-C.-700 ap. J.-C.) : ces cités ont connu une longue période de prospérité ; ce qu’elles ont réalisé sur le plan culturel ont impacté le monde de manière continue jusqu’à aujourd’hui. Cette réussite est liée à des aspects qui pourraient s’appliquer dans les Cités Privées Libres :
    • La concurrence entre les systèmes (entraînant une innovation technique et institutionnelle constante) ;
    • la structure décentralisée des communautés (garantissant une stabilité politique) ;
    • Des règles fiables et des droits civils (rendant les investissements possibles et maintenant des coûts de transaction bas).
  • Les cités impériales libres du Moyen-âge (environ 1100-1800) : l’auteur décrit notamment les alliances puissantes que ces cités ont su former comme le Süddeutscher Städtebund (Association des villes du sud de l’Allemagne) ou la Hanse (Ligue hanséatique).
  • Venise (697-1797) : la ville fut une immense puissance internationale (économique, commerciale, militaire, diplomatique…) lorsqu’elle était indépendante.
  • La Principauté de Monaco (depuis 1297) : par sa taille, ses relations privilégiées avec la France et ses solutions en terme de sécurité, d’immigration et de financement des dépenses publiques, Monaco peut servir d’exemple pour les Cités Privées Libres.
  • Hong-Kong (depuis 1843) : le développement de Hong Kong est un exemple de la manière dont une cité-État peut passer d’un simple système libéral à une énorme taille et prospérité.
  • Dubaï (depuis 1971) : la ville a explosé en 50 ans pour devenir l’une des villes les plus attrayantes au monde, tant pour ses résidents que pour ses entreprises (nombreux avantages sociaux, fiscaux, etc.).
  • Singapour (depuis 1965) : cette cité bénéficie de conditions de vie extrêmement favorables sur tous les plans (personnel, professionnel, entrepreneurial) et une économie des plus avantageuses au monde.
  • Sandy Springs (depuis 2005) : dans cette ville américaine pourtant non autonome, ce sont des entreprises privées qui fournissent les services municipaux.
9.2 – Les leçons

Titus Gebel fait ici ressortir les facteurs de réussite communs qu’il a repérés dans ces villes-États libres. Ainsi, les points-clés qui se dégagent de l’analyse de l’auteur sont :

  • Le volontariat : une communauté réussit lorsque de nombreuses personnes veulent y vivre volontairement sur une longue période.
  • Le libre-échange : l’économie de marché est aussi peu réglementée que possible.
  • Le choix de ses immigrants en fonction des besoins ou du cahier des charges de la cité : pas d’ouverture de frontières incontrôlées pour tous.
  • L’absence de co-détermination démocratique, ou alors très limitée : chaque habitant analyse personnellement les coûts-bénéfices (plus de liberté économique et plus de sécurité contre moins de libertés individuelles, plus d’autodétermination contre moins de participation, etc.).
  • L’État de droit.
  • Une défense et des forces armées importantes qui s’accompagnent d’une indépendance politique appropriée, de bonnes relations avec ses voisins et l’évitement des conflits.
  • Aucune tolérance à l’intolérance : l’harmonie sociale dépend des règles de coexistence ; certaines ne sont pas négociables et sont donc strictement appliquées.

Enfin :

  • L’exemple de Sandy Springs montre qu’il est plus facile et judicieux de créer les Cités Privées Libres sur un territoire auparavant inhabité (plutôt que de chercher à convertir des communautés existantes).
  • Les villes libres du passé montrent que les poursuites pénales et la détention des criminels coûtent de l’argent aux citoyens (déjà lésés par le crime subi) : pour minimiser ces coûts, d’autres procédures sont employées et peuvent servir de modèles aux Cités Privées Libres (pas de peines de prison pour les délits mineurs, paiement d’une amende ou d’une prestation de travail, bannissement de la cité).

Pour Titus Gebel, ces méthodes ont fait leurs preuves et peuvent donc aider, au début, à établir des Cités Privées Libres. Ensuite, les villes libres pourront suivre les évolutions du marché.

Chapitre 10 – Les faits marquants de la réglementation privée

faire respecter et accepter la règlementation privée

Pour Titus Gebel, rien ne laisse penser que sans lois étatiques, il y aurait forcément un état anarchique. Car selon lui, les règles peuvent être respectées par les gens de leur plein gré simplement parce qu’elles ont un sens pour eux ou qu’elles résultent de pratiques.

Pour illustrer cette idée, Titus Gebel cite plusieurs exemples qui montrent que la réglementation privée ne passant par aucun gouvernement est, en réalité, bien plus répandue qu’on ne le croit et fonctionne. Il évoque notamment :

  • Le système de prévention de la fraude développé par Paypal et devenu, au fil du temps, une norme de référence dans l’industrie.
  • Le fonctionnement de Uber qui résout les problèmes pratiques les plus courants (conducteurs hostiles, refus des trajets courts, fraude à la facturation, nombre insuffisant de voitures aux heures de pointe), sans qu’il soit nécessaire de recourir à une réglementation étatique.
  • Les sociétés de cartes de crédit capables de réguler des opérations de paiement très complexes.
  • Les services de sécurité privées des parcs d’attractions auxquels les gens se soumettent volontiers.
  • Les bateaux de croisière : en haute mer (hors eaux territoriales), les passagers ne sont pas soumis aux lois de leur État d’origine ni de l’État au large duquel ils naviguent. Le capitaine détient alors un pouvoir exécutif suprême et assure, avec son personnel, la sécurité des personnes, des biens, le règlement des litiges à titre de services auxiliaires à la croisière en échange du paiement des clients.

Chapitre 11 – Zones spéciales et autres variantes

Dans ce chapitre, Titus Gebel nous explique comment, s’il n’est pas faisable de mettre en œuvre une administration privée, il est toujours envisageable d’implémenter au moins certains aspects du concept dans des zones particulières.

Il analyse d’abord les possibilités de mise en place, les avantages et désavantages de deux types de systèmes :

  • Des systèmes avec un peu plus d’intervention de l’État que celle prévue dans le concept d’une Cité Privée Libre.
  • Des systèmes avec un peu moins d’intervention de l’État que celle prévue dans le concept d’une Cité Privée Libre, comme c’est le cas dans les systèmes non gouvernementaux déjà existants (zones spéciales et Cités Privées factuelles).

L’auteur mentionne enfin une autre variante de zones spéciales : les Cités Migrantes.

11.1 – Les zones spéciales
  • Le concept

Il s’agit de reprendre au moins certains aspects du concept des Cités Privées Libres pour les appliquer dans une zone dite « spéciale ». Ces zones spéciales :

  • Sont situées à l’intérieur de territoires nationaux peu ou pas peuplés (pour ne rien imposer à quiconque).
  • Possèdent leurs propres règles économiques et politiques.
  • Sont en concurrence les unes avec les autres et avec l’État mère qui garde son ancien régime réglementaire.

Elles permettent en outre de :

  • Observer les modèles qui fonctionnent et ceux qui ne fonctionnent pas.
  • Offrir une alternative à une minorité non satisfaite.
  • Attirer des investisseurs (allègements fiscaux, protection des investissements, exemption des droits de douane, réglementation moins stricte pour les entreprises) de la même manière que les zones économiques spéciales qui existent déjà.

Une zone spéciale peut prendre différentes formes et donc diverses appellations : ce peut être une zone franche, une zone administrative spéciale, une zone économique spéciale plus ou une super zone économique. Des zones spéciales pour des thèmes particuliers peuvent aussi être créées : zones spéciales de crypto, de sécurité sociale, d’innovation sans procédure d’autorisation, d’immigration…

11.2 – Les Cités Privées factuelles
  • Le concept

Il est également possible de créer des cités quasi-privées. Celle-ci :

  • Se composent d’établissements construits sur des propriétés privées : le propriétaire foncier et le résident signe un contrat dans lequel il est stipulé de respecter les règles de la cité.
  • Les lois de l’État continuent de s’appliquer, mais cet arrangement offre aux habitants une coexistence plus agréable et leur laisse la possibilité d’établir leurs propres systèmes parallèles dans le domaine de l’éducation, de la sécurité sociale, de leur monnaie.
  • Les candidats sont admis selon une sélection positive (comme le font les Amish en Amérique du Nord ou les Mennonites en Amérique du Sud).
11.3 – Les Cités Migrantes

Pour Titus Gebel, le nombre grandissant de migrants rend les conflits inévitables dans l’avenir. Les Cités Migrantes, basées sur le modèle des Cités Privées Libres, sont alors, pour lui, une solution potentielle. Ces cités proposent ce qui fait défaut aux pays d’émigration pour leur développement économique, à savoir :

  • Un cadre juridique fiable ;
  • La possibilité d’acquérir des biens immobiliers ;
  • Le droit d’importer et d’exporter des marchandises ;
  • Des facilités pour créer des entreprises.

Les Cités Migrantes :

  • Garantissent une vie sûre, une nouvelle communauté et des chances économiques aux migrants dans leur propre culture.
  • Attirent des entreprises et prestataires de services des régions voisines et du monde entier.

L’établissement d’une telle cité nécessite un accord entre l’opérateur de la cité, l’État d’accueil et d’autres États signataires en tant que garants de la Cité des migrants.

L’auteur expose ensuite le fonctionnement de ces villes de manière détaillée. En voici quelques éléments clés :

  • Les parties s’engagent à appliquer les droits de l’Homme et les accords internationaux.
  • Neutre, la Cité Migrante s’abstient d’intervenir dans les conflits extérieurs.
  • La sécurité extérieure revient à des sociétés de sécurité internationales.
  • Les citoyens renoncent à l’emploi de la violence et font preuve de tolérance envers ceux qui ont une religion et des opinions différentes (si violation de ces règles, le résident est expulsé de la cité).
  • Une redevance annuelle est payée pour le service fourni par l’opérateur de la cité avec quelques aménagements possibles (report de cotisations, par exemple, pour les nouveaux venus sans ressources).
  • Les habitants sont prêts à travailler et à contribuer significativement à l’émergence de la cité ; des incitations doivent être pensées pour favoriser l’établissement de personnes hautement qualifiées, d’entrepreneurs et d’investisseurs.
  • La cité doit pouvoir sélectionner ses habitants afin « d’obtenir un mélange sain de quantité et de qualité ».

Partie 3 – Mise en œuvre des Cités Privées Libres

Dans cette troisième partie, Titus Gebel nous détaille comment pourront être mises en œuvre concrètement les Cités Privées Libres et poursuit en nous en expliquant leur fonctionnement dans tous les aspects.

Chapitre 12 – La création des Cités Privées Libres

Pour Titus Gebel, il est indispensable de créer ces villes privées libres (et non pas seulement les décrire) si l’on veut convaincre le monde de leurs avantages.

12.1 – Les avantages pour les pays d’accueil

Les États ne renonceront à leur souveraineté sur une partie de leur territoire que s’ils peuvent en tirer profit. C’est d’ailleurs le cas des cités-États de Hong Kong, Singapour ou Monaco. Les villes-États :

  • Font bénéficier d’une ceinture de prospérité à leurs pays voisins : impôts, création d’emplois pour les travailleurs transfrontaliers des pays voisins…
  • Sont l’opportunité de tester de nouvelles opportunités sans avoir à changer le système politique de l’État hôte : pour ce dernier, il est alors possible d’essayer des idées alternatives sans se heurter à l’opposition au changement de leur propre pays.
12.2 – L’accord avec l’État hôte

Une ville privée libre ne sera probablement pas en mesure de négocier une indépendance totale par rapport à l’État hôte. En effet, en plus de la souveraineté territoriale (défense, politique étrangère), ce dernier voudra probablement continuer à appliquer certaines normes juridiques (droits de l’Homme inscrits dans sa constitution, accords internationaux, codes pénaux). Ainsi, Titus Gebel cite des exemples d’intérêts qui risquent fortement d’entrer en conflit avec ceux de l’État hôte. Il conseille que ceux-ci soient donc pensés et réglementés en amont pour que l’État d’accueil ne soit pas lésé.

Toutefois, certains droits d’autonomie ne pourront pas faire l’objet de discussion car une ville privée libre n’est viable que s’il elle propose un avantage concurrentiel. Ainsi, la Cité Privée Libre doit conserver le pouvoir de :

  • Réglementer le droit des affaires et le droit commercial.
  • Implémenter son propre régime fiscal, douanier et social, indépendamment des réglementations de l’État hôte.
  • Acquérir des biens conformément aux règles de la Cité Privée Libre.

Elle doit également :

  • Posséder ses propres services de police, justice et sa propre administration.
  • Pouvoir garantir les libertés fondamentales (liberté d’expression, de réunion, égalité devant la loi), même si ce n’est pas le cas dans l’État hôte.
  • Avoir le droit d’expulser les personnes indésirables ou leur refuser l’entrée, même si elles sont des citoyens de l’État hôte.
  • Offrir une protection spéciale aux investissements par contrat.
12.3 – La gestion des conflits

Malgré l’accord écrit avec l’État hôte, il peut y avoir des différences d’interprétation au niveau du contenu du contrat. Par ailleurs, de nouvelles questions se poseront forcément au cours du temps et pourront entraîner des conflits d’intérêts. L’auteur préconise donc que les deux administrations prévoient des rencontres régulières pour traiter des problèmes aussi tôt que possible. En cas de litige, il faudra faire appel à un tribunal arbitral reconnu au niveau international.

12.4 – Les anciens résidents

L’auteur aborde ensuite la question des anciens résidents. Cette situation devrait être une exception puisque les Cités Privées Libres doivent idéalement être implantées dans des zones inhabitées.

Si ceux-là ne souhaitent pas signer le contrat de citoyenneté comme les nouveaux colons, Titus Gebel propose différentes solutions, mais dont aucune n’est optimale : quitter le territoire en échange d’une compensation, rester soumis à l’ancien système juridique et exécutif, forcer d’adhérer au contrat avec des aménagements (comme un quartier à eux), etc.

Chapitre 13 – Le système juridique

Les règles de ce système se fondent sur une réciprocité et égalité stricte. Contrairement au système en place dans la majorité des pays du monde qui se base sur le droit public, privé et pénal, les Cités Privées Libres proposent un « droit administratif privé« .

Au regard du concept des villes libres, le droit public n’a en effet pas lieu d’être : les règles sont fixées dans le Contrat du Citoyen ; elles ne peuvent donc pas être étendues unilatéralement par l’opérateur.

Ainsi :

« L’opérateur n’a pas de position juridique qui va au-delà de celle d’un prestataire de services et qui peut être contrôlée devant les tribunaux civils ordinaires ou les tribunaux d’arbitrage. »

En cas de violation de ces lois, des dommages et intérêts de droit privé devront être versés, sauf pour certains actes qui nécessiteront la résiliation du contrat, des travaux d’intérêts généraux, l’emprisonnement ou en tous cas d’être traités comme des infractions pénales (refus d’indemniser les victimes, actes graves comme blessures importantes, meurtres ou viols)

Enfin, l’auteur détaille certains points comme :

  • Le principe du libre choix de la loi et de la juridiction (État hôte ou pays dont le citoyen est ressortissant).
  • Le choix du système de droit privé (droit civil ou common law).
  • La force exécutoire des jugements (mesures d’injonction via un huissier indépendant).
  • La question des registres personnels, des sociétés et des propriétés.
  • L’intégration de la loi de l’État hôte.

Chapitre 14 – L’ordre public

Le système de droit privé utilisé par l’opérateur prend en charge les conflits d’intérêts les plus attendus. Toutefois, un cadre avec des règles de coexistence, autrement dit un Ordre public, reste nécessaire :

« Outre les règles pratiques, cela comprend également des règles qui reflètent les convictions de base communes des résidents, une sorte de « règlement intérieur » non négociable. »

Ainsi, dans l’intérêt de ses clients et dans l’objectif d’un développement urbain attrayant, l’opérateur de la cité :

  • Peut établir des règles spécifiques de construction, de circulation, de sécurité professionnelle, environnementales, ou concernant certaines activités et substances dangereuses.
  • Met en place des règles de cohabitation en vue d’accroître la qualité de vie de la communauté et de créer une harmonie sociale.
  • Doit prendre en considération les exigences de l’État hôte et respecter certaines restrictions concédées dans l’accord avec ce dernier.

Titus Gebel souligne que :

  • Les règles seront connues avant la conclusion du contrat.
  • Quelques différenciations sont possibles mais, globalement, l’idée est que l’Ordre Public soit uniforme pour toute la Cité Privée Libre.
  • Comme chacun a un avis bien à lui des règles à appliquer, il est judicieux que les gens puissent choisir de bénéficier de différents ordres sociaux à travers les différentes villes privées libres.

Chapitre 15 – Un contrat des citoyens au lieu d’une constitution

contrat de citoyens cités privées libres

Le contrat conclu entre chaque résident et la société d’exploitation, appelé Contrat du Citoyen, est le document central de la Cité privée Libre :

« Ce contrat règle explicitement et définitivement les droits et obligations mutuels et remplace une constitution ou un contrat social fictif dans une Cité Privée Libre. »

En effet, toutes les règles à appliquer, incluant droit privé et Ordre public, font partie de ce contrat :

« Dans un sens, il s’agit de la charte constitutionnelle personnelle de chaque individu. »

  • Les fondamentaux

Plus précisément, les deux parties contractantes sont :

  • Du côté de la Cité Privée Libre : la société d’exploitation ou la cité qu’elle exploite en tant qu’entité.
  • Du côté des habitants : des sociétés, des personnes adultes, des familles (les enfants sont inclus dans le contrat d’un parent, mais une fois majeurs, décideront de signer un contrat à leur tour ou de quitter la Cité).

Pour ceux qui ne séjournent que temporairement dans la Cité (visiteurs et navetteurs qui ne font que travailler dans la ville), plusieurs possibilités sont proposées : contrats spéciaux, pancarte à la frontière, document à signer à l’entrée avec éventuellement une contribution journalière et une assurance à payer…

  • Le contenu

Le contrat du Citoyen couvre trois domaines :

  • Les services,
  • Le système juridique,
  • La rupture de contrat.

Le domaine central est la protection de la vie, de la liberté et des biens des citoyens contractuels. En contrepartie, les citoyens s’engagent à s’acquitter d’un montant fixe.

  • Le règlement des différends

En cas de conflits entre l’opérateur et les citoyens contractuels, le contrat du Citoyen prévoit que :

  • Les procédures puissent être résolues devant un tribunal d’arbitrage neutre ou ad hoc.
  • La partie lésée puisse solliciter des dommages-intérêts contre la société d’exploitation.

Titus Gebel évoque plusieurs possibilités pour apporter des ajustements au contrat du Citoyen : la pratique montrera quel modèle ou combinaison est le/la plus efficace. Dès lors, la société d’exploitation peut :

  • Proposer un amendement au contrat, mais seulement aux personnes qui acceptent le (nouveau) contrat.
  • Exclure complètement l’élément contractuel qui nécessiterait une modification.
  • Faire apparaître une clause générale qui autorise à réviser le contrat en cas de situations exceptionnelles (guerre, catastrophes naturelles…).

L’auteur fait ensuite état de cas particuliers :

  • Dans les villes privées libres récemment créées, une modification unique du contrat pourrait être convenue après une période de démarrage de 3 ou 5 ans.
  • Si des circonstances non prévues lors de la conclusion du contrat se produisent et nécessitent vraiment un ajustement du contrat, les citoyens pourraient bénéficier d’une compensation pour cette incertitude juridique (réductions de leurs contributions par exemple ou autres avantages).
  • Certaines modifications exceptionnelles du contrat peuvent être soumises à l’approbation de majorités qualifiées ou au droit de veto.

Comme le modèle estonien, les Cités Privées Libres pourraient accorder un simple statut de citoyen « électronique » aux non-résidents. Ainsi, bien qu’ils ne soient présents physiquement, ces e-citoyens pourraient :

  • Créer des sociétés dans la Cité Privée Libre.
  • Y ouvrir des comptes commerciaux.
  • Participer au système de règlement des différends de la cité.

Chapitre 16 – Propriété commune et co-détermination

Le principal point à retenir de ce chapitre est le suivant : dans une Cité Privée Libre, il n’y a pas de « bien public ». En effet, toutes les installations et services sont :

  • Soit construits et exploités par des entreprises privées : ce sont alors les propriétaires.
  • Soit détenus par la société d’exploitation : les installations notamment (routes, places, véhicules de police, etc.) lui appartiennent.

Chapitre 17 – Sécurité intérieure et extérieure

Les forces de sécurité et les forces de secours sont sous le contrôle de l’opérateur pour qu’il puisse garantir l’application de ses obligations contractuelles. Il est intéressant (pour éviter le monopole) mais compliqué dans la pratique d’autoriser des prestataires de services de sécurité concurrents. Dans les Cités Privées libres, la sécurité peut alors s’organiser selon les principes suivants :

  • Une police privée sert de médiateur pour les petits litiges ; elle doit posséder un esprit de service.
  • Les services de pompiers et de secours d’urgence sont inclus dans le forfait obligatoire et la redevance de base du contrat ; ils sont donc fournis par l’exploitant.
  • Pour ce qui concerne l’application des règles, le principe de la tolérance zéro est de mise.
  • L’expulsion reste la sanction principale : d’une part, elle soulage la population des malfaiteurs, d’autre part, il y a une forte incitation pour les citoyens contractuels à respecter les règles s’ils veulent continuer à vivre dans la Cité Privée Libre.
  • La surveillance et le contrôle des frontières seront fortes, avec des mesures spécifiques dans les pays où le taux de criminalité est élevé ou pour éviter le chantage ou la capture de la Cité par l’État hôte.

Chapitre 18 – Immigration et sélection

Pour garantir l’ordre, la sécurité et la prospérité à un niveau élevé, l’opérateur doit être le seul à contrôler l’immigration dans la Cité. Les dispositions à ce propos seront clairement mentionnées dans le contrat du Citoyen.

C’est donc l’opérateur qui choisit ses critères d’immigration. Ceux-ci s’articulent globalement autour de :

  • La sécurité,
  • L’auto-suffisance,
  • L’harmonie sociale.
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L’opérateur peut donc procéder à des vérifications dans ce sens.

Chapitre 19 – Infrastructure et services

Titus Gebel nous décrit les différentes possibilités de l’opérateur pour garantir l’infrastructure et les services dans la cité :

  • Attirer des prestataires spécialisés (par le biais d’avantages financiers si besoin).
  • Fonder ses propres filiales, qui pourront ensuite être vendues à des prestataires ou des citoyens contractuels intéressés.
  • Négocier avec les fournisseurs publics et privés du pays hôte le partage de leurs infrastructures et de leurs services en échange d’un paiement.

Dans la pratique, il est probable que les trois méthodes soient combinées.

L’auteur explique ensuite que le développement de l’infrastructure et des services peuvent être conçus en plusieurs étapes en fonction du nombre d’habitants :

  • Première étape (1 000 habitants) : bâtiments résidentiels et commerciaux, premier réseau routier, les services de police, de pompiers et de secours d’urgence, les tribunaux ou instances d’arbitrage, le bâtiment administratif, l’électricité, l’eau, la couverture Internet et cellulaire, l’épicerie et l’accès aux services médicaux.
  • Deuxième étape (10 000 habitants) : les services postaux et de colis, une station d’épuration, une décharge, des banques, des écoles, des jardins d’enfants, un hôpital, des restaurants, des artisans et autres prestataires de services, des centres commerciaux, des magasins de détail, des pharmacies, des installations culturelles et de loisirs.
  • Troisième étape (100 000 habitants) : construction d’aéroports, de ports maritimes, de parcs, d’un système de transport public, de zones industrielles et autres.
  • Quatrième étape (1 million d’habitants) : autres quartiers et sous-centres, universités, grands aéroports, etc.

Chapitre 20 – Activité économique

L’installation d’entreprises industrielles et commerciales dans les Cités Privées Libres est cruciale, notamment parce que cela génère des emplois qui permettent aux habitants de gagner leur vie. Elle est favorisée par le peu de réglementation et donc des coûts de maintien réduits combinés à la sécurité juridique et la protection des investissements.

Chapitre 21 – Sécurité sociale

Les alternatives aux systèmes sociaux actuels qui permettraient de maintenir, dans la Cité, les personnes y ayant passé la majeure partie de leur vie mais ne pouvant plus prendre soin d’eux-mêmes à cause de leur âge ou d’un accident, sont ici décrites par Titus Gebel.

  • Les institutions collectives d’entraide

Elles versent des prestations, en cas d’urgence extrême, à ceux qui contribuent régulièrement à cette caisse commune ou qui aident les autres en nature.

  • L’assurance privée

Il s’agit d’une assurance commerciale proposée soit par l’opérateur de la Cité, soit par des prestataires. Elle prévaut pour l’assurance retraite et l’assurance maladie.

  • La famille et les amis

La plus ancienne forme d’aide aux faibles reste le soutien de la famille et des amis. Elle est primordiale car elle est source de compassion et de solidarité volontaire et authentique.

  • Les institutions caritatives

Lorsque la famille ou les amis ne peuvent pas aider pour des raisons financières, et quand aucune assurance ou institution d’entraide ne peut intervenir, alors, et seulement dans ce cas, un don de bienfaisance est possible. Il proviendra d’un fonds social financé par des dons volontaires. Selon l’auteur, cela ne concerne que 5 % de la population dans les pays développés.

  • Une sécurité sociale minimale

Cette protection sociale minimale (nourriture, abri, soins) est stipulée dans le contrat et donc incluse dans la redevance de base. Elle est fournie par l’opérateur de la cité à condition d’apporter la preuve de l’inefficacité ou de l’inexistence des systèmes mentionnés ci-dessus.

Pour Titus Gebel, ce modèle améliorera les conditions sociales et apportera une stabilité sociale, bien mieux que celui proposé par les États-providence actuels :

« Cela inclut la prise de responsabilité pour soi-même et pour les autres, une véritable compassion, le renforcement de la famille et des petites communautés, l’imagination et l’ingéniosité pour surmonter les difficultés, la solidarité volontaire et, en retour, la gratitude et, enfin et surtout, la fierté et la satisfaction de maîtriser la vie par soi-même. »

Encore une fois, ce système s’appuie sur le principe de réciprocité, de volontariat et de la Règle d’Or.

Chapitre 22 – L’éducation

éducation dans les cités privées libres

22.1 – Les failles du système scolaire actuel

L’auteur souligne ici les failles des systèmes éducatifs des démocraties :

  • Manque d’incitations à faire des bénéfices (dans le système public).
  • Dans les établissements scolaires, publics et privés, les enseignants et les élèves doivent suivre des programmes obligatoires et autres directives provenant des idées politiques des personnes au pouvoir, sans possibilité d’y échapper.
  • L’inclusion des personnes gravement handicapées dans les classes normales est préjudiciable car il « réduit le niveau d’éducation » en ralentissant l’apprentissage des autres.
  • Ouvrir l’accès à une éducation élevée au plus grand nombre possible d’étudiants diminue le niveau d’exigences et dévalorise donc les diplômes.
22.2 – Le fonctionnement du système éducatif dans les Citées Privées Libres

Voici les propositions principales de l’auteur en termes d’éducation dans les Cités Privées Libres. Il faut, d’une manière générale, accorder beaucoup plus de liberté aux concepts éducatifs. Ce qui veut dire, notamment :

  • Autoriser tous les types de cours et concepts, sans se limiter à des exigences de programme.
  • Donner aux étudiants la liberté de choisir n’importe quel système et école, y compris l’enseignement à domicile.
  • Laisser la gestion des écoles et des universités à des prestataires privés, qui ont un objectif lucratif et visent donc la qualité et la satisfaction des étudiants.
  • Ne pas rendre la scolarité obligatoire : la réussite à un/des examens à un certain âge pourraient, par contre, être exigée ; les compétences de base (lecture, écriture, arithmétique…) pourraient être évaluées.
  • L’éducation ne doit pas être gratuite. La gratuité est, pour l’auteur, une idée « absurde ». Il précise à ce propos :

« Derrière le « droit à l’éducation » se cache le désir […] de vivre aux dépens des autres. Il est important que les contractants comprennent que l’éducation est un service comme un autre et qu’elle doit être payée en conséquence, soit par les utilisateurs des institutions respectives, soit par tous les citoyens contractants de manière égale, soit par des donateurs et des organisations privés. »

Enfin, les principes de base des villes privées libres doivent être enseignés à tous les jeunes et nouveaux citoyens, à savoir la Règle d’Or, le principe d’autodétermination, de réciprocité et de volontariat.

Chapitre 23 – La protection de l’environnement et externalités

Pour être attrayante, une Cité Privée Libre doit obligatoirement s’intéresser à un environnement propre. Elle aura sinon des difficultés pour attirer des résidents productifs. L’idée majeure au sujet de l’environnement est que « le principe de danger l’emporte sur le principe de précaution ».

Cette idée s’applique en faveur de l’innovation. Ainsi, inutile de mettre en place des milliers de lois et directives. Et dans les Cités Privées Libres, aucun dommage théoriquement concevable ne justifie l’interdiction de nouveaux projets et technologies. L’auteur pense, en effet, que :

« L’aversion pour le risque transforme progressivement les communautés dynamiques en sociétés prohibitives. »

Chapitre 24 – Les questions budgétaires et monétaires

attirer des citoyens questions budgétaires monétaires cités privées

Pour attirer des citoyens, l’enjeu de l’opérateur de la Cité est de :

« Trouver diverses sources de revenus de manière à ce que le niveau des contributions soit abordable tout en permettant un niveau de performance suffisamment élevé et une infrastructure attrayante ».

24.1 – Revenus des Cités Privées Libres

Titus Gebel liste ici les différentes sources de revenus possibles des villes privées libres : des contributions placées dans une relation contractuelle, réciproque et soumise à un contrôle judiciaire.

  • La cotisation de base 

L’opérateur perçoit une contribution annuelle (la même pour tous les résidents) qui couvre les coûts des services offerts dans le cadre du paquet obligatoire du contrat du Citoyen. Il peut y avoir de très rares exceptions qui autorisent le report de paiement de cette cotisation ou une contribution symbolique (premiers colons puis nouveaux venus à la recherche d’un emploi, enfants mineurs, retraités). L’opérateur a la possibilité de résilier le contrat de ceux qui ne payent pas.

  • Les autres sources de revenus possibles

    • Les droits d’accise ;
    • Les droits de propriété (sur les biens immobiliers) ;
    • Dans les villes libres qui réussissent : une sorte de paiement unique des nouveaux citoyens en échange d’une part des investissements déjà réalisés ;
    • Les tarifs spécifiques comme le paiement de la protection d’un événement privé majeur par la police et les pompiers ;
    • Les transactions immobilières (vente ou location) ;
    • L’actionnariat : l’opérateur peut investir dans des entreprises qui fournissent des services aux résidents et génèrent ainsi des profits.
  • La pondération des recettes

À priori, les revenus d’une Cité Privée Libre devraient provenir à :

  • 60-70 % des transactions immobilières.
  • 20-30 % des services (entreposage, gestion portuaire, élimination des déchets).
  • 10-20 % des frais d’administration et de licence.
24.2 – Dépenses des Citées Privées Libres
  • Répartition des dépenses

L’auteur prévoit :

  • Une part importante des dépenses pour l’éducation, la santé, les retraites, les dépenses sociales et le service de la dette.
  • 10 % des dépenses totales pour les infrastructures.
  • 5 % du budget total pour la sécurité intérieure.

Puis, Titus Gebel déclare :

« Cela signifie qu’une Cité Privée Libre peut être exploitée avec seulement 15 % du budget normal de l’État. »

  • Coût de la cotisation annuelle dans une Cité Privée Libre

Sur la base de ces valeurs, Titus Gebel explique qu’une Cité Privée Libre devrait s’en sortir en demandant à ses résidents une contribution annuelle de 500 à 1 200 $ / habitant. Ainsi, pour une ville de 100 000 habitants, l’auteur affirme qu’une contribution annuelle de seulement 350 $ par personne serait « en théorie suffisante pour garantir un niveau typique d’un pays très développé ».

Parallèlement, chaque citoyen est en droit de se constituer son propre portefeuille et son propre niveau de protection en fonction de son budget et de ses préférences personnelles. Il devra aussi faire face aux dépenses des charges non incluses dans le paquet obligatoire (idéalement privatisées) comme l’eau, les eaux usées, l’électricité, le ramassage des ordures, les écoles, l’éducation, la formation, l’assurance maladie, la prévoyance vieillesse et les autres assurances.

En somme, la vie dans les Cités Privées Libres devrait, selon Titus Gebel, être moins chère pour quasiment toute la population active, et ce, sans perte de prestations. Les gens seraient alors en mesure de prévoir un revenu vieillesse, améliorer leur niveau de vie et réaliser divers autres objectifs.

24.3 – Monnaie et banque centrale

Une monnaie stable :

  • Facilite les transactions et l’épargne.
  • Génère de la confiance.
  • Permet de planifier à long terme (retraite).

Les Cités Privées Libres n’ont aucune raison de créer une banque centrale ou d’exiger une monnaie spécifique pour les opérations de paiement des citoyens de la Cité :

« La monnaie de l’État hôte, une crypto-monnaie comme le bitcoin ou une monnaie régionale ou de réserve commune finira probablement par dominer les marchés ou plusieurs monnaies coexisteront. »

Partie 4 – L’avenir

Chapitre 25 – L’évolution au lieu de la révolution

25.1 – Le marché de la coexistence existe déjà

Titus Gebel mentionne plusieurs exemples qui montrent que le marché de la coexistence est déjà en cours de création. C’est le cas :

  • Des zones spéciales appelées ZEDE, au Honduras, et notamment le projet Prospera, qui commence à sortir de terre, et qui est piloté par Titus Gebel et son équipe (le Honduras a d’ailleurs modifié sa constitution pour permettre ce genre de projets)
  • Des cités flottantes en mer, comme en Polynésie française.
  • De la cité libre de Mu Aye Pu au Myanmar dans l’État autonome Karen.
  • Du nouvel État libéral classique Liberland sur le point d’émerger sur une parcelle de territoire non revendiqué entre la Serbie et la Croatie.
  • Du projet Neom en Arabie saoudite.
  • De Bitnation, un État virtuel doté de son propre système juridique et de règlement des litiges.

« Les Cités Privées Libres ont le potentiel de devenir une véritable alternative aux ordres existants ou de les surmonter dans le sens de la « destruction créative » (Schumpeter) sans les renverser. Les changements évolutifs sont toujours préférables aux révolutions violentes. Chaque révolution finit par manger ses enfants et chaque révolution jusqu’à présent a simplement remplacé un groupe de privilégiés par un autre. »

Lorsque les différentes Cités Privées Libres seront répandues dans le monde, cela exercera une pression concurrentielle positive sur les États existants qui devront ajouter plus de liberté à leurs systèmes s’ils ne veulent pas perdre leurs citoyens les plus productifs.

25.2 – La diversité au lieu de l’uniformité

Les communautés peuvent être multiples et variées à condition que la participation à celles-ci soit volontaire.

Dans les Cités privées Libres, les individus sont libres d’être ceux qu’ils veulent. C’est, en ce sens, un pas vers le bien-être et l’équilibre personnel :

« La Cité Privée Libre est un système d’exploitation qui permet à l’individu de réaliser sa notion du bonheur ou, de manière moins dramatique, de vivre sa vie comme il le souhaite. »

L’autonomie privée y est un principe directeur, et non plus le bien commun « prétendument objectif ». Souverains de nous-mêmes, nous pouvons y déterminer notre propre vie. Il ne s’agit plus de diriger le collectif.  L’homme est « le produit de ses propres décisions, et non la victime de quelque circonstance que ce soit ».

Chapitre 26 – « Le choix vous revient »

Dans cet avant-dernier chapitre du livre « Cités Privées Libres« , Titus Gebel dresse le tableau de trois scénarios possibles selon lui.

26.1 – Plus de politique : « Nannytopia »

Dans ce scénario, le monde possède un gouvernement unifié. Les mêmes règles s’appliquent à tous. C’est un monde démocratique et juste, ayant pour devise : « Tout pour la démocratie, tout par la démocratie, rien contre la démocratie ».

26.2 – Plus de religion : « le califat universel »

Dans cette seconde hypothèse, Titus Gebel nous décrit une société dans laquelle les musulmans sont majoritaires dans tous les pays du monde « grâce à des décennies de djihad de natalité ». L’ouverture mondiale des frontières, combinée à l’ancrage du droit humain à l’immigration dans la Charte de l’ONU, a largement contribué à cette situation.

26.3 – Plus d’autodétermination : décentralisation

Dans ce monde, il existe plus de 2 000 systèmes différents. Tous sont des systèmes volontaires, gérés par des entreprises privées, mais il existe aussi des modèles coopératifs, des démocraties directes et indirectes et de nombreuses formes hybrides.

L’auteur conclut en affirmant que ni « plus de politique » ni « plus de religion » ne sont des solutions appropriées pour une coexistence harmonieuse et que les systèmes proposés dans les deux premiers monde, la Nannytopia et le Califat universel, « retarderaient l’évolution ».

Chapitre 27 – Le développement des Cités Privées Libres

Dans ce dernier chapitre, Titus Gebel émet de nombreuses hypothèses sur la forme que prendront les villes privées libres dans l’avenir et leur multiplication. Il évoque notamment :

  • Les potentielles alliances avec d’autres petits et grands États (comme Singapour et Israël qui travaillent ensemble sur les questions de sécurité).
  • La possibilité que les villes libres soient gérées par les États territoriaux.
  • Le fait que les Cités Privées Libres favoriseront l’innovation et le progrès technologique :

« Tout comme l’homme s’est efforcé d’atteindre les coins les plus éloignés de la terre, les pôles, le plus haut sommet de l’Himalaya, la plus profonde tranchée sous-marine, il continuera à s’efforcer de s’étendre. Il est allé sur la lune. La prochaine étape pourrait être la colonisation des mers ou le saut vers nos planètes voisines. Les Cités Privées Libres sont également un système d’exploitation approprié pour cela. »

Conclusion de « Cités privées libres » de Titus Gebel

La conclusion de l’auteur

En conclusion (annexe du livre), l’auteur répond à une question que le lecteur, au terme du livre, est fortement susceptible de se poser : sommes-nous fait pour vivre dans une Cité Privée Libre ? Et à cette question l’auteur répond que cela dépend…

En fait, pour l’auteur, les Cités Privées Libres sont faites pour les personnes qui se reconnaissent dans les principes de liberté, de volontariat, d’autodétermination, et d’auto-responsabilité, et qui ne croient pas au bien commun. Ceux qui préfèrent la protection des risques par l’État, l’équité globale et qui croient aux grandes idées pour sauver l’humanité ne pourraient probablement pas s’adapter au concept des villes privées libres. Finalement, l’auteur résume ainsi :

« En fin de compte, peu importe que l’on se dise croyant, athée, socialiste, conservateur, libéral ou libertaire. Au fond, l’humanité est divisée en deux groupes seulement : ceux qui veulent imposer leur volonté aux autres et ceux qui ne le font pas. »

Le concept de Cités Privées Libres | Résumé en quelques lignes

Résumons en quelques mots le concept de Cité Privée Libre décrit par Titus Gebel dans ce livre. Dans les Cités Privées libres, la relation entre l’autorité et le sujet est remplacée par la relation entre le client et le prestataire de services.

Une Cité privée Libre est :

  • Une ville autonome ou semi-autonome, libre de toute politique, dans laquelle une entreprise privée en tant que « prestataire de services publics » offre la protection de la vie, de la liberté et de la propriété. Ce service comprend la sécurité interne et externe, un cadre juridique et le règlement indépendant des différends.
  • Pour ces services, les habitants concluent un contrat, appelé Contrat du Citoyen, avec l’opérateur de la Cité, une entreprise privée plus ou moins ordinaire. Ils payent un montant fixe annuel. Le prestataire de services publics ne peut pas modifier unilatéralement ce Contrat du Citoyen par la suite. En tant que « citoyen contractuel », l’habitant a un droit légal à son respect et à des dommages-intérêts en cas d’exécution défectueuse.
  • Offre une grande liberté économique et personnelle, la propriété privée, l’égalité pour tous et un climat accueillant pour l’emploi et les initiatives entrepreneuriales ; dans la cité, chacun est Souverain de lui-même et peut faire ce qu’il veut à condition de respecter les droits des autres et les autres règles modérées de coexistence.
  • Une forme de laboratoire d’idées où de nouveaux modèles économiques et sociaux peuvent être testés sur un petit territoire, sans prendre de trop grands risques.

En fait, nous utilisons déjà l’approche du service dans de nombreux domaines de notre vie quotidienne (assurance, boulanger, conseiller fiscal…). Finalement, les villes privées libres proposent de globaliser cette conception au marché de la coexistence.

Un livre révolutionnaire qui propose une alternative aux systèmes conventionnels

« Cités Privées Libres » est un livre qui ne peut que susciter les polémiques. Innovant, révolutionnaire et libertaire, le concept des villes libres présentées par Titus Gebel est en rupture complète avec la pensée majoritaire. Les propos de l’auteur :

  • Mettent en avant des idées radicales et un point de vue très critique quant aux modèles démocratiques et systèmes sociaux proposés par les gouvernements des États-providence.
  • Proposent une alternative pacifiste et une réflexion élaborée face à ces systèmes conventionnels qui semblent avoir atteint leurs limites : plus de liberté, plus de responsabilisation citoyenne ; moins de politique, moins de bien commun et la concurrence comme solution au progrès social.

En tout cela, l’ouvrage est très audacieux et intéressant. Il :

  • Nous oblige à nous questionner, à voir les choses sous un autre angle.
  • Conteste les dogmes et remet en cause des grands principes universaux parfois « intouchables » (système électoral, fondement de certains droits de l’Homme).
  • Soulève, sans détours, les questions taboues. Il aborde des problématiques hors des réponses habituelles ou idées bien-pensantes.

Ce que les lecteurs peuvent ne pas aimer 

L’ouvrage est long, dense et pas toujours facile à lire. Le sujet en est sans doute la raison : une proposition aussi vaste et complexe ne peut se réduire à un simple exposé ou à un argumentaire succinct.

Par ailleurs, les lecteurs peuvent être heurtés par :

  • Certains propos extrêmes et réducteurs de l’auteur qui se laisse aller à des généralités sans évoquer ses sources (sur les immigrés musulmans notamment auxquels il attribue une grande partie des maux de la société occidentale, ou l’inclusion scolaire des enfants handicapés qui retarderait l’apprentissage des autres élèves).
  • Des passages très caricaturaux comme la description des trois sociétés de l’avenir (dans l’avant dernier chapitre) ou la réponse apportée à la question en annexe « la cité Privée Libre est-elle faite pour vous ? »

Pour comprendre le message et le concept des Cités Privées Libres, il faut réussir à aller au-delà des positions de l’auteur sur ces sujets. La démarche n’est pas toujours facile mais cela en vaut la peine.

Enfin, le concept pourra paraître utopique et encore trop faillible pour certains. Mais finalement, c’est le cas de tout première proposition innovante qui s’améliore et s’optimise au fil du temps et des expériences.

Pourquoi je conseille le livre « Cités Privées Libres« 

Qu’on y croit ou pas, qu’on adhère ou pas, « Cités Privées Libres » mérite vraiment une lecture. Et ce pour différentes raisons :

  • D’abord, parce que cette lecture ouvre l’esprit, nous projette dans un futur autre que ce qu’on nous donne à penser habituellement, génère des idées inexplorées, sort des sentiers battus et crée un débat sérieux et nouveau.
  • Ensuite, parce que l’ouvrage est force de proposition : il présente une réelle option de vie pour les personnes qui ont le sentiment d’être contrôlé par les systèmes politiques traditionnels et qui rêvent de vivre librement dans une ville où le payeur d’impôt deviendrait un client soumis aux lois d’un nouveau marché et non plus aux intérêts de quelques personnes au pouvoir.

Points forts :

  • « Cités Privées Libres » propose une réelle alternative aux systèmes politiques et sociaux conventionnels.
  • Un concept révolutionnaire et unique qui élargit notre façon de penser.
  • L’auteur parle sans langue de bois, loin des discours politiquement corrects.
  • Des principes qui s’apprêtent à être mis en oeuvre concrètement dans le projet Prospera au Honduras, ainsi que dans d’autres endroits du monde : ce n’est pas juste de la théorie.

Points faibles :

  • Des raccourcis malvenus qui ne s’appuient sur aucune source et des passages parfois très caricaturaux.
  • Une lecture longue et pas toujours fluide.

Ma note :

              

Le petit guide pratique du livre Cités Privées Libres : pour que les gouvernements se battent pour vous de Titus Gebel

Les grandes parties du livre Cités Privées Libres de Titus Gebel

1. Les questions fondamentales liées à la structure sociale

2. Le concept des Cités Privées Libres et étude des modèles de sociétés inspirant

3. La création des Cités Privées Libres de manière concrète

4. La vision du futur et les possibles développements des villes libres de Titus Gebel

Foire Aux Questions (FAQ) du livre Cités Privées Libres de Titus Gebel

1. Comment le public a accueilli le livre Cités Privées Libres de Titus Gebel ?

En référence aux évaluations et avis des lecteurs sur Amazon, le livre a cumulé 100% d’avis positifs et recommandations vives.

2. Quel fut l’impact du livre Cités Privées Libres de Titus Gebel ?

Les lecteurs ont été séduit par le projet de l’auteur. Ils ont compris le sens propos des mots du livre et opèrent déjà des changements dans leur vie en attendant de voir de près les avancées de l’auteur.

3. À qui s’adresse le livre Cités Privées Libres de Titus Gebel ?

Cités Privées Libres s’adresse à tous ceux qui cherchent plus de liberté et d’autodétermination. Ceux qui aspirent à la réforme des systèmes sociaux existants et ceux qui sont conscients que les changements en ce sens ne peuvent pas se faire par le système électoral.

4. Quelles sont les idées principales développées par l’auteur sur le concept de souveraineté ?

1. La souveraineté du peuple se limite

2. Les États n’ont pas à déterminer comment nous devrions mener notre vie

3. L’alternative à l’élection démocratique

4. La liberté et la domination coercitive ne sont pas compatibles

5. Qu’est-ce que la souveraineté de l’individu ?

La souveraineté de l’individu implique que chacun est en principe souverain de lui-même. Elle est radicalement opposée aux idées collectives, politiques ou religieuses qui obligent à prioriser le bien

Les frontières vs Les facteurs clés qui unissent les sociétés 

Les frontièresLes facteurs clés qui unissent les sociétés 
Sont gages de sécurité L’égalité
Protègent les droits acquisLa justice et le bien commun
Maintiennent l’harmonie socialeL’identité commune et la cohésion

Qui est Titus Gebel ?

Titus Gebel : Auteur du livre Cités Privées Libres.

Titus Gebel est un entrepreneur allemand. Titulaire d’un doctorat en droit international, il a passé 30 ans dans la politique avant de conclure que la liberté ne peut être atteinte par la démocratie. Il tente de mettre cette idée en pratique en écrivant un livre sur les villes privées : Cités Privées Libres : pour que les gouvernements se battent pour vous.

Avez-vous lu le livre “Cités Privées Libres” de Titus Gebel ? Combien le notez-vous ?

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(version en anglais)

Autres ressources :

3 commentaires
  1. J’aime beaucoup l’idée à la base sauf quelques points qui me semblent pouvoir être des dérives : favoriser l’entreprenariat oui mais il faut tout de même des règles pour l’encadrer sinon il y a des exploitants et des exploités. Du coup, quand dans la conclusion je lis que ces Cités Privées Libres vont favoriser l’uberisation de nos vies, ça ne me fait pas rêver. Uber, c’est le retour de l’esclavage : des blancs qui se font livrer de la bouffe par des noirs parce qu’ils ont la flemme de sortir de chez eux. Personnellement, je pense qu’il faut un entre-deux : laisser la liberté aux gens de decider ce qui est bon pour eux mais aussi imposer certaines choses dans le contrat social : le systeme de santé par exemple (c’est facile de refuser la secu tant qu’on n’est pas malade mais se soigner sans l’hopital, ça devient compliqué.) C’est là que l’union fait la force, on met nos moyens en commun pour payer du matériel, des médecins compétents… mais il faut que tout le monde contribue et pas seulement quand on sent la fin arriver… bon je vais m’arrêter là car il y’a énormément de choses à dire mais je vais peut-être m’acheter ce livre pour les vacances. Merci

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