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Résumé de « Votre attention est votre superpouvoir » de Fabien Olicard : le nouveau livre du mentaliste le plus connu de France, qui continue ici sur sa lancée de livres sur les superpouvoirs du cerveau et qui nous étonne, encore une fois, par sa clarté et son expertise !
Par Fabien Olicard, 2024, 216 pages.
Chronique et résumé de « Votre attention est votre superpouvoir » de Fabien Olicard
Avant-propos
À 8 ans, Fabien Olicard découvre la magie. Le livre nommé Cours Magica, de Robert Veno, lui fait découvrir le mentalisme. Cette discipline, décrite comme une magie mentale sans objets, ouvre la voie à la manipulation de l’attention. La vraie magie n’existerait alors que dans l’esprit du spectateur ! Et c’est ce qu’apprend Fabien Olicard à ce moment-là.
Travaillant depuis quinze ans sur scène en tant que mentaliste, il affirme que sa matière première est l’attention des spectateurs. Ce talent, indispensable au déroulement de ses tours, s’est toutefois affaibli chez le public, par l’effet d’une « économie de l’attention » mise en lumière par Daniel Kahneman, Herbert Simon et — notamment — Patrick Le Lay. De Netflix à TF1, l’attention humaine est devenue un bien commercialisé, ce qui suscite chez Fabien Olicard une inquiétude : qu’en est-il de l’impact de cette perte collective d’attention sur nos compétences et notre bien-être ?
Pour l’auteur, nous ne sommes pas individuellement responsables de cette situation, mais collectivement. Toutefois, la solution peut d’abord passer par la reprise en main individuelle. Dans son livre, il invite à explorer et à entraîner notre attention, tout en dénonçant ceux qui la monétisent sans se soucier de ses effets à long terme. Il conclut en incitant à rester vigilants, gardant notre attention comme un trésor.
I — Au commencement
L’attention repose sur des mécanismes mentaux qui mobilisent des ressources selon notre expérience pour simplifier les décisions quotidiennes. L’auteur illustre cet automatisme par des exemples personnels de concentration réduite, et explique l’importance de rendre un texte captivant pour maintenir l’intérêt du lecteur.
Dans une vidéo sur YouTube, il analyse l’effet de TikTok sur l’attention et note que les commentaires reflètent une vision polarisée. Pourtant, pour lui, le problème dépasse TikTok. En observant les comportements en salle d’attente, il constate que la plupart des gens utilisent leur téléphone par automatisme, cherchant des notifications sans réelle intention.
Selon une étude, les gens passent en moyenne 54 jours par an sur les réseaux sociaux, empiétant sur leur temps actif. Pour l’auteur, cette dispersion de l’attention chez les jeunes compromet leur avenir, car elle empêche la concentration essentielle pour apprendre et se motiver.
Il souligne que l’attention, véritable socle de la mémoire et de la réflexion, devient un enjeu de santé mentale et doit être protégée. Par ce livre, il propose de comprendre et préserver cette ressource précieuse, rappelant que chacun est responsable de l’attention qu’il accorde et de celle des autres.
Les bases en 60 minutes
Le cerveau, qualifié ici de « directeur de l’attention », sera au centre de cette première partie ! Fabien Olicard y introduit les bases nécessaires pour comprendre le fonctionnement des neurones et promet d’approfondir ces connaissances dans la troisième partie.
Il recommande au lecteur de prendre une heure, de se préparer en coupant les distractions, et de s’installer confortablement pour une lecture attentive.
Le cerveau, siège de l’attention
L’auteur nous invite à explorer le cerveau, centre complexe de l’attention, en expliquant qu’aucune zone spécifique ne contrôle seule cette fonction. L’attention résulte d’une coopération entre plusieurs aires cérébrales, dont la formation réticulée, qui reçoit les informations sensorielles et gère l’éveil. Cette capacité, influencée par la perception, la mémoire et l’écoute active, évalue chaque donnée en fonction de son utilité et de sa nouveauté.
Le cerveau compare les informations entrantes avec celles stockées dans nos souvenirs, choisissant de se concentrer si quelque chose semble nouveau ou pertinent. L’auteur illustre l’attention comme un champ, où la concentration est nourrie par des influences externes, comme la pluie et le soleil pour les plantes. Si elle est négligée, l’attention se remplit de distractions, tout comme un champ laissé à l’abandon se couvre de mauvaises herbes.
Attention aux circonstances et à l’environnement
Fabien Olicard propose de stimuler notre attention par des exercices interactifs tout au long de la lecture (reportez-vous à l’ouvrage pour découvrir tous les exercices proposés !).
Il explique par ailleurs qu’il existe divers types d’attention, comme la « vigilance active », mesurée par un test simple : appuyer sur un bouton dès qu’une cible apparaît à l’écran. Ce test évalue la capacité à rester réactif, comme un gardien de nuit qui attend un éventuel problème.
Autre point important : les conditions idéales de concentration varient selon chacun. Pour l’auteur, travailler avec un bruit ambiant en faisant des pauses régulières est optimal. Ainsi, il peut écrire de longues heures sans fatigue.
Il encourage les lecteurs à expérimenter et identifier leurs propres environnements idéaux pour des tâches soutenues, tout en rappelant que bien connaître ses besoins attentionnels renforcera leur capacité de concentration.
La mémoire et l’attention
L’auteur explique que l’attention, en coopération avec les émotions, ouvre la voie à la mémorisation. Il illustre cette idée par une anecdote où une situation inattendue dans un cours permet de retenir une information autrement insignifiante. Les émotions et l’originalité jouent donc un rôle majeur dans la fixation des souvenirs en mémoire.
L’attention est quant à elle indispensable pour encoder des informations de qualité, et elle ne peut se diviser efficacement entre plusieurs tâches. Par exemple, la date « 1515 » reste ancrée facilement dans la mémoire grâce à son caractère singulier, mais d’autres détails peuvent être plus difficiles à retenir sans une attention soutenue.
Mais ce n’est pas toujours facile ! Des facteurs comme l’intérêt, la fatigue, ou les distractions influencent sa puissance et sa durée. L’auteur promet de livrer des stratégies dans la troisième partie pour renforcer ces aspects…
Attention à l’ennui
L’auteur propose un exercice de deux minutes de calme total pour évaluer notre capacité à rester sans distraction.
Ce test, selon lui, aide à recentrer notre attention. Il rappelle que la durée de pleine attention diminue à cause de la gratification instantanée apportée par certains dispositifs techniques ou simplement quand nous obtenons « trop » vite et en grande quantité ce que nous désirons.
Beaucoup de personnes trouvent cette pause de 120 secondes inconfortable, certains ressentant même une forme de souffrance ou d’impatience. Ceux qui échouent tendent à dénigrer le test pour compenser l’inconfort de ne rien faire. Cependant, cet exercice montre l’impact du manque de stimulation sur notre mental.
Fabien Olicard suggère de l’utiliser régulièrement pour retrouver un état de concentration optimal, surtout dans les moments de distraction intense.
La concentration est-elle différente de l’attention ?
L’auteur distingue l’attention de la concentration :
L’attention est un état de vigilance ;
La concentration est un effort volontaire pour se focaliser sur une tâche précise, ce qui demande de l’énergie et peut être épuisant.
À la suite d’auteurs cités dans l’ouvrage, il introduit par ailleurs trois types d’attention :
Sélective, où l’on se concentre sur une cible spécifique ;
Partagée, où l’on passe rapidement d’une cible à une autre (comme jongler entre plusieurs tâches) ;
Soutenue, où l’on maintient son attention sur une même tâche pour une longue période, souvent associée à la concentration.
Des distracteurs, internes ou externes, perturbent facilement l’attention, comme des bruits inattendus ou des pensées aléatoires. L’auteur souligne que bien qu’il soit possible d’orienter consciemment notre attention, elle opère la plupart du temps de manière autonome, sensible aux distractions.
La concentration, surtout dans l’attention soutenue, exige de bloquer ces distractions pour rester focalisé, un effort qui consomme des ressources cognitives et entraîne de la fatigue.
Attention au temps qui passe
L’auteur propose une nouvelle expérience pour illustrer la relation entre attention et perception du temps. Il explique que l’impatience, souvent causée par le besoin constant de nouvelles informations, fausse notre perception temporelle. Par exemple, recevoir un indice pour résoudre une énigme stimule l’esprit et modifie notre ressenti du temps.
Ce phénomène est fréquent : une conversation captivante semble raccourcir le temps, alors qu’un cours peu intéressant paraît interminable. Ces variations démontrent que plus notre attention est exercée, plus notre perception du temps devient fiable. Ces expériences permettent ainsi de mieux comprendre son attention et d’avancer dans la maîtrise de cette faculté essentielle.
Perception, conscience et attention
L’auteur introduit la notion philosophique de l’attention comme « porte d’entrée de la conscience », affirmant qu’elle détermine ce que nous percevons dans l’instant.
Les expériences de Cherry et Moray en 1950 ont prouvé que nous sélectionnons les sons significatifs et que nous rejetons hors de notre attention ceux qui sont « inintéressants ». Cela fonctionne également avec le champ visuel : nous pouvons ne pas voir certains éléments si nous focalisons notre attention sur autre chose.
Une publicité de Skoda illustre cette sélectivité visuelle en dissimulant des changements dans le décor, ce qui a pour effet de « capturer » notre attention uniquement sur l’immuable. Les stratégies marketing manipulent ces filtres perceptifs en créant des stimuli percutants pour capter l’attention et influencer notre perception des produits.
Certaines sensations, comme celles de nos pieds dans nos chaussures, passent inaperçues jusqu’à ce que notre attention se pose dessus. Autrement dit, tout ce qui échappe à notre attention semble n’exister que partiellement dans notre expérience.
Attention à ce à quoi vous faites attention
Fabien Olicard joue avec la perception du lecteur en l’incitant à diriger son attention sur des questions sans donner de réponses, démontrant que l’attention réagit automatiquement à ce qui capte l’intérêt, même si on tente de résister. Il souligne comment l’esprit humain est programmé pour se focaliser sur des stimuli externes ou des mots spécifiques, souvent en contradiction avec les besoins de concentration.
Il propose un exercice en introduisant l’idée absurde que « 2 + 2 = 10 », en soulignant que, malgré notre conscience de la fausseté de l’information, celle-ci laisse une trace que nous ne parvenons pas à oublier. Ce passage illustre aussi la différence entre attention et mémoire procédurale : des activités simples, comme faire ses lacets, sont passées de la conscience à l’automatisme : nous les faisons « sans y penser ».
La clé, dit-il, n’est pas seulement de rester attentif mais de diriger consciemment l’attention vers des éléments utiles. En fin de compte, l’auteur invite le lecteur à « faire attention à ce à quoi il fait attention », pour un usage efficace de cette ressource précieuse.
Attention au départ !
Fabien Colicard conclut cette première partie en fournissant des bases solides pour comprendre et maîtriser l’attention. Celle-ci doit être orientée vers les activités nécessitant un effort cognitif tout en évitant les pièges de la gratification instantanée.
Les quatre bienfaits de la gestion de l’attention sont :
Améliorer la vie quotidienne ;
Alléger la charge mentale ;
Mieux gérer le temps ;
Échapper au sentiment d’être débordé.
Cherchons donc à utiliser notre attention à bon escient. Certaines entreprises exploitent cette ressource précieuse, mais nous pouvons apprendre à leur résister. C’est l’objet de la deuxième partie.
II — Comprendre qui sont les ennemis et s’en servir
Le brouhaha culturel
Fabien Olicard se souvient de son enfance, où la télévision se limitait à trois chaînes, puis cinq, avec Canal+ cryptée. Lorsque, plus tard, il utilise des moyens détournés pour déchiffrer Canal+, il découvre une nouvelle réalité : avec plus de choix, il passe simplement davantage de temps à zapper sans se fixer sur un programme particulier. C’est le paradoxe du choix.
Il note que l’élargissement de l’offre culturelle a peu à peu entraîné un déficit d’attention généralisé. Aujourd’hui, Internet et les multiples plateformes de streaming ont rendu les contenus omniprésents et éphémères, dans un foisonnement où même les choix, auparavant séduisants, deviennent oppressants.
Pour le dire encore autrement : la culture, autrefois précieuse et rare, s’est transformée en un brouhaha constant, où l’abondance de choix cause de l’anxiété et éclipse la simplicité d’un temps où quelques options suffisaient.
Le coût de choisir
Lorsque nous choisissions un programme de télévision dans les années 1990, on choisissait souvent le programme le « moins pire » parmi une série d’options limitées. Avec la VOD et les plateformes comme Netflix, nous avons désormais une liberté totale de choisir quoi regarder et quand. Mais cette surabondance de choix est paradoxalement source d’anxiété et de fatigue mentale, car chaque décision a un coût cognitif et laisse un doute quant au « bon » choix.
Cette pression du choix, qui s’étend aussi aux achats quotidiens et à l’offre culturelle de masse, transforme la consommation en source de stress. Le divertissement facile et immédiat prend l’avantage, car il garantit des sensations sans risque d’ennui, tandis que les œuvres plus réfléchies, bien qu’enrichissantes, sont souvent écartées. En réalité, plus il y a d’options, plus l’acte de choisir devient difficile, conduisant à l’épuisement mental et parfois même à des émotions négatives comme la frustration et l’anxiété.
La société de consommation exploite ce phénomène pour s’emparer de notre attention. C’est pourquoi il est essentiel de prendre conscience des limites de notre capacité d’attention pour mieux naviguer dans ce monde de choix infinis.
De l’information à l’indigestion
Fabien Olicard décrit comment l’information, autrefois payante et dépendante d’abonnements, est devenue un produit gratuit où le lecteur est lui-même le produit. En retraçant l’histoire du journalisme, depuis La Gazette de 1631 jusqu’aux journaux gratuits et aux réseaux sociaux d’aujourd’hui, il montre que l’attention des lecteurs est désormais la véritable marchandise. Les journaux gratuits et les médias en ligne monétisent leur contenu en vendant des espaces publicitaires, attirant ainsi des marques prêtes à payer pour capter l’attention des consommateurs.
En 2024, l’information est omniprésente, disponible sans frais et alimentée par une « économie de l’attention » où les utilisateurs sont ciblés comme audience pour les publicités. Fabien Olicard conclut en rappelant l’adage : « Si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit », soulignant la transformation de l’information en un commerce de l’attention.
👉 Le titre qui fait cliquer
Le phénomène du « putaclic » désigne des titres accrocheurs et souvent trompeurs, conçus pour générer des clics et attirer l’attention, quitte à déformer ou exagérer le contenu réel. Les médias en ligne, cherchant à maximiser le trafic pour vendre des espaces publicitaires, exploitent ce biais de négativité qui pousse les lecteurs à cliquer sur des titres controversés ou intrigants. Même les médias sérieux utilisent parfois des techniques similaires, en formulant des titres orientés ou ambigus qui attisent la curiosité.
Le paradoxe, cependant, est que beaucoup de personnes partagent ces articles sans les lire, mémorisant seulement le titre, souvent sans le contexte interrogatif. Une étude de 2015 menée par l’Institut français et l’université de Columbia a révélé que 59 % des articles partagés sur X n’ont pas été ouverts par les personnes les diffusant.
Cela montre un manque de vigilance, renforcé par des biais cognitifs comme le biais de confirmation. Ironiquement, plus un article est viral, moins il est souvent lu, entraînant des pertes de revenus pour les médias. En somme, même si l’accès semble gratuit, l’information est payée par notre attention et notre crédulité, utilisée comme levier commercial.
👉 L’information n’est jamais gratuite
Les médias gratuits mettent davantage l’accent sur des titres accrocheurs et des images percutantes que sur la profondeur du contenu. La rapidité de publication, cruciale pour attirer l’attention, entraîne souvent des erreurs, des informations non vérifiées ou des rectifications tardives, qui passent inaperçues pour la plupart des lecteurs. Cette précipitation reflète l’évolution de notre attention, désormais stimulée en permanence mais moins encline à approfondir ou questionner l’information.
Les modèles économiques de plateformes comme Google et Facebook reposent presque entièrement sur les revenus publicitaires, rendant la course à l’attention inévitable. Avec la montée de l’information gratuite, les vendeurs de journaux disparaissent, et les chaînes d’information en continu, comme Fox News aux États-Unis, misent sur des formats spectaculaires et clivants pour maintenir l’audience.
En France, certains médias utilisent aussi des techniques de polarisation, comme la chaîne YouTube Le Crayon, qui oppose des opinions tranchées dans de courtes vidéos sans contexte pour provoquer des réactions fortes.
Ces formats, favorisant des opinions fortes et immédiates, révèlent un modèle d’information qui privilégie l’émotion et la réaction instantanée, au détriment d’une compréhension nuancée.
Fabien Olicard observe un changement inquiétant dans la manière dont il capte l’attention du public au fil des années. Dans ses spectacles, il allie amusement et apprentissage, avec 80 % de divertissement et 20 % de contenu éducatif pour maintenir l’engagement du public.
En revanche, ses conférences, qui visent à transmettre un savoir pratique, ont évolué : autrefois composées à 80 % d’information et 20 % de show, elles nécessitent aujourd’hui davantage de divertissement pour conserver l’attention, parfois jusqu’à un équilibre 60/40. Il exprime sa préoccupation quant à la capacité décroissante du public à recevoir des connaissances sans dimension ludique.
Pour contrer cette tendance, il suggère d’opter pour des sources d’information fiables, payantes, et de résister à la tentation de partager de l’information gratuite, souvent peu approfondie. Il cite Tim Ferris, qui préfère demander à son entourage les points essentiels de l’actualité plutôt que de suivre les nouvelles en boucle, une stratégie efficace pour rester informé sans subir la surcharge médiatique.
Panem y circences : Donnez-leur du pain et des jeux !
Les jeux stimulent la mémoire, l’attention, et la capacité d’analyse du cerveau, tout en générant du plaisir, surtout en cas de victoire. Le succès du célèbre Snake sur lesNokia 3310 dans les années 1990 illustre bien cet attrait : simple, rapide à maîtriser et encourageant l’amélioration personnelle, il poussait les joueurs à rejouer pour battre leur propre score. Ce jeu, intégré par l’ingénieur Taneli Armanto, s’est imposé comme un classique, dépassant de loin les attentes de son créateur.
Aujourd’hui, les jeux mobiles représentent 50 % du marché des jeux vidéo, générant plus de 92 milliards de dollars de chiffre d’affaires mondial en 2023. Les utilisateurs de smartphones consacrent en moyenne 1 h 30 min par jour à ces jeux, un temps d’engagement comparable à celui passé sur les réseaux sociaux. La facilité d’accès et la portabilité de ces jeux contribuent à leur popularité, mais il existe aussi d’autres raisons pour lesquelles les jeux mobiles captent autant d’attention.
👉 L’apparition de la captologie
En 1996, à Stanford, le terme « captology » émerge pour désigner la science qui exploite l’interaction entre comportement humain et technologie. Google, Facebook, et Amazon se servent de captologie pour rendre leurs sites et applications intuitifs, fluides, et captivants, encourageant ainsi les utilisateurs à rester ou revenir. Les interfaces sont conçues non pour leur esthétique, mais pour leur capacité à guider discrètement les comportements en ligne, tout comme un parcours balisé dans un magasin.
Dans le monde réel, la captation de l’attention se divise entre deux stratégies :
Le parcours fluide, comme celui d’Ikea, où un chemin balisé guide le consommateur dans tous les rayons ;
La déambulation délibérément désordonnée d’Harrods, un labyrinthe conçu pour surprendre et désorienter. Les jeux sur mobiles utilisent une combinaison de ces stratégies, facilitant l’engagement tout en offrant des surprises, de façon similaire aux géants du Web.
Les jeux mobiles, plus précisément, exploitent plus directement encore le circuit de la récompense et la dopamine, la molécule du plaisir et de la motivation. Bien qu’elle stimule l’accomplissement, la dopamine possède un inconvénient majeur : elle crée de l’addiction.
Les jeux mobiles exploitent notre circuit de récompense en utilisant plusieurs techniques :
L’échantillon complet : Le jeu est d’abord présenté comme entier et pleinement accessible, sans indiquer qu’il deviendra limité. Après quelques jours, des fonctionnalités essentielles ou des améliorations demandent un paiement, comme un flacon de parfum dont l’odeur s’affaiblirait progressivement.
Les victoires faciles et rapides : Les premiers niveaux sont simples et permettent des succès en série, donnant aux joueurs un sentiment de compétence (illusion de compétence), similaire aux gains initiaux au casino qui poussent à rejouer pour retrouver cette sensation.
La quête des étoiles : Les niveaux sont souvent notés de 1 à 3 étoiles, incitant à la perfection et au désir de faire mieux. Une chaîne de réussites à 3 étoiles devient un objectif, où chaque étoile manquante crée de la frustration.
Les récompenses quotidiennes : Ces bonus encouragent la fidélité et créent l’habitude de revenir chaque jour, voire plusieurs fois par jour, pour maximiser les gains. En offrant de petites récompenses en échange de temps ou de régularité, les jeux renforcent la dépendance.
Les constructions et délais : Certains jeux proposent de construire des éléments, mais chaque construction prend de plus en plus de temps. D’autres imposent un nombre limité de parties gratuites par jour, mais seulement après avoir créé une habitude, incitant à payer pour prolonger l’expérience ou avancer plus vite.
En jouant ainsi sur la dopamine et le circuit de récompense, ces jeux transforment le divertissement en un rituel, en exploitant le besoin de satisfaction immédiate et l’habitude d’accomplir des tâches simples, jusqu’à rendre l’expérience addictive.
La captologie — de façon générale — applique cette science en manipulant le circuit de la récompense pour attirer les joueurs, les faire rester et consommer, créant ainsi un environnement qui maintient et ravive constamment leur engagement.
👉 Jouez souvent, jouez longtemps
Les jeux mobiles gratuits sont conçus pour retenir les utilisateurs et les inciter à faire des achats intégrés. Au début, ils sont fluides et simples, procurant une satisfaction immédiate. Ce modèle inclut une régie publicitaire, poussant les joueurs à visionner des annonces pour d’autres jeux, mais ce ne sont pas les publicités qui rapportent le plus : l’objectif est d’encourager les achats dans l’application.
La monnaie virtuelle, souvent des diamants ou des pièces d’or, permet de brouiller la perception de la dépense réelle. En habituant les joueurs à l’utiliser grâce à des cadeaux de départ ou des tutoriels imposant sa dépense, le jeu facilite leur transition vers l’achat. Puis vient la première difficulté, un niveau frustrant où un bonus payant devient tentant pour passer à la suite.
Les études montrent que seulement 2 % des joueurs effectuent des achats in-app, mais ces rares utilisateurs contribuent massivement aux revenus : en 2016, 0,19 % des joueurs généraient 48 % du chiffre d’affaires grâce à leurs achats, tandis que les publicités regardées par les autres 99,81 % des joueurs produisaient le reste des gains.
Ce modèle économique privilégie le profit au détriment de l’attention et des dépenses des utilisateurs.
👉 Renforcer l’addiction, de l’attention contre de l’argent
Les jeux mobiles exploitent également des félicitations simplistes pour maintenir l’attention des joueurs. Chaque succès, même minime, déclenche des animations, des sons et des couleurs pour stimuler davantage le circuit de récompense. Cette stratégie rappelle une expérience menée à l’université de Columbia, où des rats, après avoir reçu des récompenses accompagnées de lumières et de sons, développaient une addiction accrue au levier de friandises, renforcée par les effets sensoriels.
Aujourd’hui, la promotion de ces jeux gratuits a évolué : on ne voit plus seulement des annonces vantant le jeu, mais des séquences où le joueur rate volontairement un niveau de manière flagrante, suscitant chez le spectateur l’envie de prendre le relais et de « mieux faire ». Ce mécanisme joue sur l’instinct humain de réussite et d’aide, tout en exploitant notre capacité d’identification à l’échec perçu.
Pour échapper à cette emprise, Fabien Olicard propose une méthode simple mais efficace : désinstaller le jeu dès que son attrait devient excessif. Cette démarche militante protège non seulement notre attention, mais aussi notre bien-être face à des méthodes conçues pour générer dépendance et rentabilité.
Les fléaux sociaux
Dans cette section, le mentaliste met en lumière comment nos plaisirs et petits plaisirs, comme le scroll sur les réseaux sociaux, dissimulent souvent des addictions camouflées par des justifications. Les réseaux sociaux, qui ont transformé notre perception de l’ennui et de la stimulation, ne sont pas mauvais en soi. Mais ils captent notre attention en permanence, au point de détourner parfois nos actions de ce que nous apprécions vraiment faire.
Facebook, par exemple, a été fondé pour connecter les étudiants d’Harvard, un projet initialement noble et éloigné de la machine de collecte d’attention qu’il est devenu. Au départ, son créateur, Mark Zuckerberg, avait imaginé un espace d’échange authentique. Mais en introduisant le modèle gratuit, puis en cherchant à maximiser les profits avec des publicités et des algorithmes puissants, la plateforme a évolué.
En cherchant à plaire à chaque utilisateur tout en générant un maximum d’engagement pour le grand public, les réseaux sociaux ont façonné nos habitudes et capté notre attention de manière presque incontrôlable. Ce qui était autrefois un loisir est devenu un outil de manipulation attentionnelle, dicté par des impératifs financiers et commerciaux.
👉 La nécessité des algorithmes
YouTube, comme d’autres plateformes, a évolué pour garder l’attention des utilisateurs de façon de plus en plus sophistiquée. D’abord simple site de partage de vidéos, YouTube a rapidement mis en place des critères pour organiser et recommander les contenus, ce qui s’est complexifié au fil des années. Au départ, la plateforme suggérait des vidéos selon les abonnements, le nombre de vues, et des contenus proches de vos habitudes de visionnage. Avec la croissance massive des créateurs, les titres aguicheurs et même trompeurs sont apparus, et YouTube a réagi en privilégiant les vidéos ayant de nombreuses interactions et un pourcentage élevé de visionnage.
Ces changements n’étaient pas uniquement pensés pour offrir une meilleure expérience utilisateur. Ils avaient pour but de maximiser le temps passé sur la plateforme, car quitter YouTube après quelques vidéos insatisfaisantes risquait de détourner les utilisateurs vers d’autres sources de divertissement, ce qui impactait directement les revenus publicitaires.
Aujourd’hui, YouTube va plus loin : il favorise les vidéos longues avec un bon taux de rétention. Une vidéo de vingt minutes vue à 50 % peut être davantage mise en avant qu’une vidéo de dix minutes vue à 80 %, car elle garantit que vous resterez plus longtemps « dans l’aquarium ». La dernière vidéo que vous regardez avant de quitter la plateforme peut même être « pénalisée » pour avoir, potentiellement, incité votre départ.
À l’image de YouTube, d’autres réseaux sociaux, notamment avec des plateformes comme Threads, attirent d’abord un grand nombre d’utilisateurs sans trop de publicité. Ils créent ainsi un environnement attrayant qui donne envie de rester. Une fois la base d’utilisateurs stabilisée, ils mettent en place des stratégies pour maximiser la rétention ou « l’engagement » des utilisateurs — le plus souvent au détriment de la promesse d’interactions authentiques.
Les utilisateurs remarquent en fait qu’ils voient moins de publications de leurs abonnés initiaux, ce qui reflète une tendance : les plateformes choisissent de montrer des contenus conçus pour retenir l’attention et augmenter l’engagement, plus que ceux que les utilisateurs avaient pourtant exprimé vouloir suivre.
👉 Mieux vous comprendre pour mieux vous vendre
Les réseaux sociaux exploitent ainsi des mécanismes psychologiques profonds pour capter notre attention, en jouant sur la gratification, la nouveauté, et les émotions.
Reprenons l’exemple de YouTube. La plateforme ne se contente pas de vous montrer des vidéos qui pourraient seulement vous intéresser. Elle vise celles qui sont susceptibles de provoquer une émotion forte, de vous surprendre ou de vous agacer, car ce sont ces réactions qui vous poussent à rester. De même, elle capte vos données pour comprendre ce qui maintient votre attention et vous recommande alors des contenus similaires, nourrissant un cercle de visionnage prolongé. Ainsi, YouTube n’a même pas besoin de connaître votre nom ; en traçant vos comportements, elle sait précisément quel « type de consommateur » vous êtes.
X/Twitter, de son côté, mise sur la peur de manquer une information importante (le FOMO) et sur le pouvoir de l’immédiateté. Dès qu’un tweet est publié, il est valorisé s’il provoque une réaction — qu’elle soit positive ou négative — car c’est le conflit qui crée le buzz. Depuis l’acquisition par Elon Musk et la transformation de Twitter en « X », l’ajout de revenus publicitaires pour les créateurs a renforcé cette tendance. Pour attirer encore plus d’interactions, de nombreux comptes partagent désormais des contenus choquants ou provocants. Mais en fin de compte, le vrai gagnant reste la plateforme, qui vend visibilité et données aux annonceurs.
Instagram et TikTok sont également maîtres dans l’exploitation de nos besoins psychologiques. Instagram utilise les notifications pour stimuler notre recherche de validation sociale, déclenchant à chaque nouvelle interaction une double dose de sérotonine et de dopamine. TikTok, avec ses vidéos ultracourtes, s’impose comme un rouleau compresseur de la gratification instantanée : le format concis, ajouté au flux continu, capte l’attention des jeunes à un niveau impressionnant, avec une moyenne de presque 2 heures par jour de visionnage, et pour certains, jusqu’à 4 heures.
En analysant ces leviers, il devient clair que les plateformes ne se contentent pas de répondre aux envies des utilisateurs. Elles les anticipent, les guident et finissent même par créer de nouveaux comportements d’usage. Cette dynamique fait de nos choix d’attention un terrain de jeu lucratif pour les réseaux sociaux, où chaque clic, chaque scroll et chaque interaction se transforme en données, en publicités et finalement en profits.
TikTok a révolutionné la manière dont nous consommons le contenu en simplifiant radicalement l’expérience de l’utilisateur. Dès l’ouverture, l’application nous plonge dans un flux ininterrompu de vidéos courtes, éliminant la prise de décision : si un contenu ne plaît pas, un simple scroll et le suivant est déjà prêt. TikTok apprend rapidement, identifiant ce qui capte notre attention, et affine en temps réel son flux pour nous offrir une succession de vidéos parfaitement alignées avec nos goûts. La plateforme ne cherche pas à promouvoir les créateurs, elle s’érige elle-même en vedette, devenant ainsi un « réseau sans réseau », où le lien social est effacé au profit d’une consommation pure.
Mais cette surstimulation a un coût. À force d’enchaîner les contenus, notre cerveau s’habitue à des niveaux de dopamine élevés, créant un état de manque dès qu’il est confronté à l’ennui ou au calme. La difficulté que certains rencontrent lors du test de 120 secondes n’est donc pas surprenante : pour eux, l’absence de stimulation rapide devient une sorte de « douleur », un rappel brutal du besoin désormais ancré d’une gratification instantanée.
Nos usages nous trahissent
Les applications des réseaux sociaux utilisent des navigateurs internes pour garder les utilisateurs dans leur écosystème, empêchant ainsi les liens externes de diriger ailleurs leur attention. Les algorithmes favorisent les contenus internes, par exemple en limitant la visibilité des posts contenant des liens vers des plateformes concurrentes, comme YouTube sur Facebook.
Malgré son amour pour la technologie et les opportunités qu’elle offre, Fabien Olicard se sent préoccupé par l’impact de ce commerce de l’attention sur nos capacités cognitives. Tout est conçu pour capter et exploiter notre attention, mais il souligne que, après ce constat, la responsabilité de redresser nos habitudes nous revient.
👉 La vie en « fois deux »
Les applications modernes permettent d’accélérer la vitesse de lecture des contenus audio et vidéo pour satisfaire notre impatience, ce qu’elles ont elles-mêmes contribué à créer. En mode accéléré, la compréhension et la rétention de l’information exigent plus de concentration, mais paradoxalement, moins d’attention soutenue pour rester devant l’écran.
L’absence de silence et de rythme altère la perception de l’œuvre telle qu’elle a été conçue, nous privant des nuances et des pauses qui participent à sa compréhension et à son plaisir. Ce phénomène se reflète aussi dans le monde du spectacle, où les artistes adaptent leur rythme pour répondre à ce besoin de rapidité du public sans sacrifier leur style.
Le showman, bien habitué à ce phénomène, recommande de ne pas céder à l’accélération pour préserver notre capacité de concentration, et de ne pas confondre vitesse et qualité d’expérience.
👉 Éviter le choix par défaut
Les médias numériques – des applications aux réseaux sociaux, en passant par les plateformes de streaming – simplifient le choix pour éviter la charge mentale de la décision. Par exemple, Netflix personnalise les vignettes et les recommandations pour vous, rendant votre version unique et optimisée pour prolonger votre temps de visionnage. En accumulant vos données, Netflix ajuste ses contenus et collabore avec des marques, rendant chaque expérience aussi captivante que possible.
Pour conserver un usage conscient et éviter l’enchaînement non-stop des contenus, fixez-vous des règles de choix à l’avance : le type de film ou série, le temps de visionnage ou encore le réseau social à consulter. C’est un moyen simple de reprendre le contrôle et d’éviter la « boucle infernale » d’une consommation passive et sans fin.
👉 Ne laissez rien démarrer tout seul
Dans notre esprit, chaque tâche en suspens est comme une ampoule allumée qui ne s’éteint qu’une fois la tâche accomplie. Ce phénomène s’amplifie avec les notifications et les interruptions, comme un SMS non lu ou une vibration fantôme de téléphone, qui rallument des « ampoules » d’attention. Les réseaux sociaux exploitent ce besoin d’achèvement par le défilement continu et la lecture automatique, nous maintenant captivés en laissant toujours quelque chose « en cours ».
Ce mécanisme s’étend aux jeux mobiles, qui fragmentent les objectifs en niveaux rapides, incitant à compléter un chapitre. Résister à ce besoin peut être difficile, mais prendre conscience de ce processus nous permet de décider de continuer… ou de lâcher prise.
👉 La vie en noir et blanc
Les couleurs vives des écrans et des applications captent naturellement notre attention, et l’effet de familiarité (biais d’exposition) renforce notre attrait pour elles. Plus nous voyons une couleur ou une musique répétée sur les plateformes, plus nous ressentons un lien positif envers ce contenu. C’est le cas des teintes de Facebook, YouTube, et autres applications : elles deviennent des repères rassurants.
Aza Raskin, l’inventeur — repenti ! — du scroll infini, propose un moyen simple de réduire notre dépendance : passer l’écran en noir et blanc. Ce mode réduit considérablement l’attrait de notre téléphone. Testez-le pour une journée : sans couleur, l’envie d’ouvrir les applications diminue. Activez ce réglage en accédant aux options d’affichage ou d’accessibilité de votre smartphone et observez la différence.
Conclusion
Nous sommes passés d’une société tournée vers le passé à une société focalisée sur le présent, explique l’entrepreneur Nova Spivack. Jusqu’au XIXe siècle, les références culturelles et sociales se basaient sur le passé. Au XXe siècle, ce regard s’est déplacé vers le futur, inspirant l’enthousiasme pour les innovations à venir. Ayant grandi dans les années 1990, Fabien Olicard me rappelle combien nous rêvions à l’an 2000, avec des visions de voitures volantes et d’hologrammes. Ce changement explique en partie la popularité de la science-fiction à cette époque, alors que le futur semblait être le point de référence dominant.
Mais le XXIe siècle a changé la focale :
« Le XXIe siècle est le siècle du présent. Nous recevons tellement d’informations en permanence (sollicitations visuelles ou sonores, notifications, actualités, hyperconnexion), que la société se retrouve écrasée sous toutes ces données, enfermée dans un présent où l’on ne fait que « prendre connaissance » à chaque instant. L’attention est prisonnière de ce mouvement perpétuel. Les conversations évoquent souvent l’inflation économique et la baisse du pouvoir d’achat, pourtant ces variations paraissent ridiculement marginales si on les compare à l’inflation du nombre d’informations et à la baisse de la capacité d’attention. » (Votre attention est votre superpouvoir, Partie 2)
III — Comprendre qui sont les amis et s’en servir
La carte d’identité de l’attention
Les chercheurs distinguent trois types d’attentions principales :
L’alerte, qui détecte les signaux importants.
Le maintien de l’attention, pour se concentrer durablement.
La concentration normale, qui crée une bulle mentale protectrice.
En 2010, une étude de Sciforma sur ses salariés a montré que leur concentration soutenue ne durait que 12 minutes. Lorsqu’ils devaient choisir entre deux tâches, 71 % privilégiaient celle qui semblait urgente mais facile, négligeant celle vraiment importante. Cela souligne l’importance de « l’attention de persévérance » (la concentration normale), cette capacité à se concentrer malgré les distractions.
Les fonctions cognitives sont des capacités du cerveau qui nous permettent de percevoir, d’analyser et d’interagir avec le monde. Elles se divisent en plusieurs catégories, semblables à des poupées russes qui s’emboîtent et s’entrelacent.
Les fonctions vitales gèrent les besoins de base comme la respiration, le rythme cardiaque, la faim et le sommeil.
Les fonctions cognitives supérieures, qui incluent elles-mêmes cinq principales capacités :
Parole, pour exprimer et partager ses pensées.
Pensée, qui construit et évolue constamment à partir de nos expériences.
Mémoire, qui stocke les informations dans des « tiroirs » à court et long terme.
Perception, qui capte et trie les informations sensorielles.
Attention, qui nous permet de rester vigilants et de sélectionner les informations utiles.
Ces fonctions interagissent sans cesse. Elles se soutiennent et influencent la qualité de notre concentration. Si l’attention est altérée, cela impacte plusieurs de ces domaines, soulignant l’importance de prendre soin de notre cognition.
L’intention avant l’attention
Il arrive souvent d’oublier ce que l’on voulait dire ou faire, un phénomène frustrant qui résulte d’un mécanisme cérébral simple : l’intention guide l’attention. En d’autres termes, l’intention fixe une direction pour notre attention, comme un GPS. Mais pour qu’elle soit efficace, elle doit être claire et sans interférence. Fatigue, faim, émotions fortes ou stress rendent l’intention floue, diminuant ainsi la concentration.
Scientifiquement, le processus par lequel notre cerveau mémorise et conserve une intention reste flou. On sait seulement qu’il est fragile et sujet aux distractions. L’intention, comparable à un Post-It facilement détaché, est souvent chassée par des événements externes. Notre cerveau est conçu pour s’adapter et réagir, ce qui rend l’intention moins stable à long terme.
Vous perdrez toujours au « ni oui ni non »
Dans le jeu « ni oui ni non », malgré des règles simples, on perd vite. Au début, l’intention est claire : éviter « oui » et « non ». L’attention nous aide à remplacer ces mots, mais au fil du temps, l’intention s’efface, et le risque de prononcer un mot interdit augmente. La seule solution pour gagner est de renouveler consciemment l’intention en rappelant souvent : « ne pas dire oui ou non ».
L’intention ne reste pas en tête indéfiniment. Pour l’ancrer, il est utile de la reformuler fréquemment, de s’y reconnecter après chaque pause, ou même de l’écrire. Ce rappel régulier permet de maintenir votre attention sur l’objectif et d’éviter les automatismes.
Les changements de forme de l’attention
L’attention se manifeste sous différentes formes, chacune adaptée à une tâche spécifique. Michael Posner et d’autres chercheurs ont identifié six typesd’attention :
Éveillée : État général de vigilance, fluctuant selon votre rythme biologique, influencé par le sommeil, l’énergie, et les fluctuations circadiennes.
Focalisée : Capacité à diriger consciemment votre attention sur un stimulus précis ou à en ignorer un autre, essentiel pour garder le contrôle de votre concentration.
Soutenue : Capacité de maintenir l’attention sur une tâche longue, proche de la concentration nécessaire pour suivre une pièce de théâtre ou réaliser une tâche continue.
Sélective : Filtrage des stimuli pour se concentrer sur un élément unique, comme lorsqu’une personne capte votre attention en prononçant votre nom dans une pièce bruyante.
Alternée : Passer rapidement d’une tâche à une autre, sans réellement faire plusieurs choses en même temps, mais alternant entre elles.
Partagée : Suivre simultanément plusieurs stimuli complémentaires, par exemple en conduisant tout en surveillant la route et l’environnement.
Lorsque vous conduisez, ces six formes d’attention sont sollicitées simultanément, ce qui explique la fatigue mentale qui en résulte ! Cette coordination montre bien que ces formes d’attention, loin d’être mutuellement exclusives, s’adaptent constamment aux exigences de notre environnement.
Anticiper une décroche
Il existe plusieurs signaux avant-coureurs d’une attention qui s’échappe. Lorsqu’un élément externe, comme un message reçu, interrompt votre tâche, cela peut détourner votre concentration.
Jean-Philippe Lachaux appelle ce phénomène la « captivation de l’attention » : votre esprit se fixe sur ce distracteur, et vous oubliez l’intention initiale. Ce mécanisme s’active aussi par des gestes physiques qui déplacent l’attention, comme ranger ses affaires avant la fin d’une conférence, ce qui vous fait perdre le fil du discours.
Pour éviter ces déviations, identifiez et corrigez tout écart dès qu’il survient. Cet entraînement à la vigilance permet de garder votre attention focalisée sur l’instant présent et d’éviter les distractions.
Ce que vous n’aimez pas vous rend plus fort
L’inconfort mental est paradoxalement un allié de l’attention. Travailler sur des tâches peu plaisantes, résister aux distractions inutiles et accepter l’ennui sont des moyens de renforcer votre attention.
Premièrement, lorsque vous devez faire une tâche peu stimulante, comme trier des papiers, il est naturel de procrastiner. Le cerveau manque de dopamine et résiste. Mais se forcer à accomplir cette tâche renforce votre capacité à persister face aux tâches non gratifiantes, ce qui offre finalement un sentiment d’accomplissement.
Ensuite, réagir aux distractions est normal, mais savoir ignorer les signaux non essentiels, comme une sonnerie de téléphone au loin, vous aide à « muscler » votre maîtrise attentionnelle.
Enfin, accepter l’ennui est un défi. Le cerveau, en manque de stimulation, cherche frénétiquement des solutions. Apprivoiser cette peur de l’ennui permet de réduire le stress et de se libérer des réflexes d’addiction.
En réussissant à surmonter ces trois épreuves — le travail non plaisant, la résistance aux distractions et l’acceptation de l’ennui —, vous pouvez améliorer durablement votre attention.
Les troubles de l’attention
Dès le début du livre, Fabien Olicard prévient : il n’est ni médecin ni chercheur spécialisé dans le domaine de la santé. Cependant, il estime qu’il importe de traiter de la question des troubles de l’attention dans ce chapitre. Bien sûr, si vous avez des doutes ou des questions supplémentaires, il est capital de s’adresser à des spécialistes.
Le TDA/H
Les termes TDA et TDAH désignent le « trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité », un trouble diagnostiqué lorsque l’impulsivité, le déficit attentionnel et parfois l’hyperactivité motrice apparaissent durablement avant l’âge de 12 ans. Si ces symptômes persistent plus de six mois et perturbent significativement la vie sociale, on considère le trouble avéré.
Les causes exactes du TDA/H restent inconnues, bien que certains facteurs soient exclus : ce trouble n’est ni causé par un manque de volonté, ni par la paresse ou la motivation de l’enfant. Il n’est pas non plus lié à l’environnement familial, scolaire ou à un stress psychologique.
D’autres raisons, comme des troubles visuels ou auditifs non détectés, peuvent parfois expliquer les difficultés de concentration. C’est pourquoi la durée et la persistance des symptômes sont essentielles pour établir un diagnostic.
Selon le DSM-IV, le TDA/H se caractérise par une inattention et/ou une hyperactivité-impulsivité constantes, surpassant ce que l’on observe habituellement chez des enfants du même âge.
Un trouble pour toujours ?
Le TDA/H n’est pas figé et peut évoluer avec le temps. Les traitements médicamenteux, bien que parfois perçus comme apaisants, ne traitent pas la cause du TDA/H, mais atténuent certaines manifestations. En revanche, les thérapies cognitives et comportementales montrent une réelle efficacité pour gérer les effets quotidiens du trouble.
Ce trouble touche environ 5 % des enfants et moins de 3 % des adultes, avec une tendance à la stabilisation ou à l’atténuation au fil des années, parfois grâce à des stratégies compensatoires. Dans certains cas, il peut disparaître totalement ou, plus rarement, s’aggraver.
En 2021, la fédération mondiale du TDA/H a publié un document rassemblant les consensus scientifiques pour mieux prendre en charge le TDA/H et combattre les idées reçues.
Chez l’adulte
Le TDA/H chez l’adulte est diagnostiqué par un professionnel, qui analyse la fréquence de certains comportements dans divers contextes (personnel, familial, professionnel). Si au moins cinq critères d’inattention et/ou d’impulsivité sont présents, le diagnostic peut être posé.
Pour les adultes concernés, il est essentiel de se documenter sur le TDA/H afin de mieux comprendre son propre fonctionnement et de pouvoir l’expliquer aux autres. Les défis principaux à relever incluent la gestion de l’humeur et des performances. Les outils et stratégies du chapitre suivant peuvent offrir un soutien utile, mais ils ne remplacent pas un accompagnement professionnel adapté.
Conclusion
Fabien Olicard explique que l’attention tend à diminuer vers la fin d’un ouvrage, car le cerveau anticipe la fin et gère ses ressources en conséquence. Il compare cette baisse de vigilance à celle que l’on ressent lorsqu’on approche de la maison avec une envie pressante et qu’on ne « tient » plus…
Pour sa part, Fabien Olicard a toujours aimé lire et s’intéresser aux choses autour de lui avec une attention soutenue. Il souligne que la préservation de l’attention est essentielle pour nourrir ses passions et développer de nouvelles compétences, particulièrement pour les jeunes.
C’est pourquoi, dans la dernière partie de ce livre, il proposera des outils pour restaurer et renforcer notre attention dans un monde qui la disperse constamment.
IV — Il y a toujours des solutions
Fabien Olicard exprime ici une certaine gratitude et un sentiment d’accomplissement. Il remercie ses lecteurs pour leur confiance et constate le chemin parcouru ensemble. En abordant ce chapitre final, il reconnaît l’évolution de son style d’écriture, devenu plus fluide et direct, reflétant son engagement à transmettre un savoir enrichissant.
Il suggère même que ce livre, conçu avec soin et attention, a pu améliorer la capacité de concentration de ses lecteurs au fil des pages. L’auteur veut désormais présenter d’autres solutions concrètes, des outils pratiques et même des produits disponibles sur le marché pour entretenir et renforcer la concentration dans la vie quotidienne. Ce dernier chapitre est ainsi conçu comme une boîte à outils pour le cerveau et l’attention !
Comment s’aider pour être focus sur une tâche
Fabien Olicard propose une « recette » personnalisable pour optimiser l’attention et la concentration, applicable dans la vie personnelle ou professionnelle. Il insiste sur l’importance de tester chaque « ingrédient » avant de décider de l’écarter.
Ces huit recommandations sont conçues pour apporter un soutien immédiat et pour initier un entraînement à long terme, où chaque effort renforce les capacités attentionnelles. Cette méthode combine des astuces pratiques pour créer des conditions mentales idéales et instaurer des habitudes favorisant une concentration durable et efficace.
👉 Ne faites qu’une seule chose à la fois
Fabien Olicard nous invite d’abord à abandonner le multitâche, car il crée une illusion d’efficacité et épuise notre attention. Chaque changement de tâche coûte au cerveau un effort supplémentaire pour se recentrer et retrouver le fil de l’action. Il compare cela à un marathonien contraint d’alterner course et tricot – un exercice épuisant et inefficace.
Pour optimiser notre concentration, il recommande de nous focaliser sur l’« essence » d’une tâche, plutôt que sur son thème. Par exemple, vider la poubelle et nettoyer les carreaux, bien que distincts, sollicitent des ressources cognitives similaires et peuvent se compléter sans perturber l’attention. En revanche, relire un texte pour la grammaire et pour le style sont deux actions distinctes, nécessitant des ressources différentes.
Fabien Olicard révèle qu’il relit chaque texte douze fois avec un objectif spécifique pour chaque relecture, afin de rester concentré et performant.
👉 Profitez pleinement de votre réveil
Fabien Olicard recommande de préserver l’état optimal de concentration qui suit le réveil en évitant toute activité stressante ou qui génère des pensées négatives. Après une bonne nuit de sommeil, notre cerveau est à son plein potentiel : il a éliminé les impuretés et réinitialisé ses fonctions cognitives et émotionnelles.
C’est aussi le cas, bien que de manière plus légère, après une courte sieste. L’auteur compare cet état à une « jauge de concentration » qui est pleine et se vide progressivement selon l’usage qu’on en fait.
Pour prolonger cet état de grâce, le mentaliste conseille de rester dans une « bulle de déconnexion » au réveil, en évitant les sources de stress comme les e-mails, les réseaux sociaux ou les informations. Il suggère plutôt de s’adonner à des activités calmes et enrichissantes : musique, réflexion ou exercice physique.
👉 Sachez ce que vous faites
Fabien Olicard souligne l’importance d’un objectif clair pour éviter que l’attention ne dévie facilement. Sans but précis, notre esprit se laisse captiver par des distractions, comme en témoignent ces moments où l’on passe d’une tâche à une autre sans s’en rendre compte. Pour aider son attention, il recommande de définir des objectifs concrets, mesurables et atteignables, ce qui aide à rester concentré.
Par exemple, plutôt que de décider de « progresser dans les révisions », il faut déterminer un résultat précis comme « résumer un chapitre en une heure ». De plus, diviser un gros objectif en sous-tâches permet de maintenir l’attention et la motivation en surveillant régulièrement les progrès.
En guise d’illustration, Fabien Olicard donne un exemple de sa propre écriture, où il fixe des cibles concrètes pour évaluer son avancement dans la rédaction du chapitre actuel, lui permettant de rester concentré et de minimiser les distractions.
👉 Préparez-vous la veille
Le mentaliste nous conseille aussi de réduire notre charge mentale quotidienne pour préserver notre attention. Il explique qu’en préparant son départ dès l’arrivée dans un lieu, on allège son esprit et on optimise sa concentration. Ce principe, applicable aussi aux tâches de concentration, repose sur trois éléments clés :
L’objectif = définir clairement la tâche, comme discuté précédemment.
Les outils = rassembler à l’avance tout le matériel nécessaire.
La zone = préparer l’espace de travail pour qu’il soit propice à la concentration, comme choisir sa playlist en amont pour éviter de perdre du temps sur ce choix en pleine tâche.
Cette préparation préalable permet de minimiser les distractions et de renforcer la motivation. De plus, en préparant mentalement l’activité la veille, notre cerveau est imprégné de cette intention et sera naturellement plus concentré le lendemain.
Fabien Olicard nous rappelle ici l’importance de gérer notre disponibilité pour optimiser notre concentration. Il partage l’exemple d’un échange avec un jeune homme, illustrant la distinction essentielle entre accessibilité et disponibilité.
Être accessible signifie qu’on est ouvert aux échanges à des moments précis, mais cela ne signifie pas qu’on est toujours disponible pour répondre aux attentes des autres.
Pour créer un environnement propice à la concentration, il propose plusieurs astuces :
Informer les autres de vos intentions : soit directement en expliquant votre besoin de tranquillité, soit indirectement, par des signaux comme un casque sur les oreilles.
Savoir dire non : un refus clair, bien formulé et respectueux, permet de préserver votre temps de concentration tout en restant accessible. Incluez une justification courte et proposez un moment plus approprié pour être disponible.
Supprimer les distractions potentielles : désactivez les notifications et minimisez tout ce qui pourrait capter votre attention, car même un bref distracteur pompe votre énergie mentale.
En suivant ces conseils, vous pouvez vous rendre indisponible de façon temporaire tout en restant accessible pour les moments où votre attention peut être relâchée.
👉 Préparez le terrain efficacement
Fabien Olicard nous guide ici vers une concentration optimale en prenant soin de notre corps et en installant des rituels. Il commence par insister sur l’importance de vraies pauses, sans distractions comme les jeux ou les réseaux sociaux, afin de laisser notre cerveau se reposer efficacement.
Il rappelle aussi les besoins fondamentaux de notre corps :
Air frais ;
Hydratation régulière ;
Aimentation équilibrée.
Les rituels de lancement, quant à eux, préparent le cerveau en créant une routine qui met en place un état de concentration anticipé. L’auteur partage son propre rituel, qui inclut un café, une mise en ordre de ses vêtements et une playlist, signaux pour son cerveau que l’heure est à la concentration.
Il recommande également la technique d’ancrage 5-4-3-2-1, une méthode de pleine conscience d’Ellen Hendriksen, pour réduire les distractions et retrouver son focus en utilisant les cinq sens. Cette technique agit comme une « remise à zéro », permettant de se concentrer pleinement sur la tâche à accomplir.
👉 Optimisez la durée de votre attention
Fabien Olicard partage ici une méthode pour optimiser nos sessions de concentration en s’appuyant sur des recherches scientifiques. Il explique que, bien que la durée idéale d’une attention soutenue soit variable, elle se situe généralement autour de 60 minutes pour la plupart des personnes, avec une pause de 10 minutes pour recharger notre énergie mentale. Il nous encourage à utiliser une alarme douce pour éviter de devoir surveiller l’heure, permettant ainsi une meilleure immersion.
En augmentant progressivement le temps de nos sessions (en partant de 30 ou 45 minutes, si besoin), nous pouvons progressivement renforcer notre capacité d’attention. Fabien insiste aussi sur deux critères fondamentaux pour mesurer la qualité de notre concentration : la capacité à rester focalisé sans se laisser distraire, et la durée pendant laquelle cette concentration est maintenue.
Cette approche se fonde sur des principes de vigilance et des études de performance cognitive, offrant un cadre réaliste pour gérer et développer notre capacité d’attention au quotidien.
👉 Apprenez à vous entraîner
Fabien Olicard utilise ici une analogie sportive pour souligner l’importance de l’entraînement régulier pour améliorer l’attention. Comme un marathonien se prépare pour la course en s’entraînant intensément, il recommande de développer notre concentration avec de petits exercices pour ne pas « abandonner » face aux distractions.
Il propose plusieurs exercices simples pour renforcer notre attention au quotidien :
La méthode 5-4-3-2-1 : cet exercice de pleine conscience utilise les cinq sens pour calmer l’esprit en observant le monde autour de soi, un sens à la fois (voir plus haut).
Le jeu des 120 secondes : un exercice pour rester concentré pendant deux minutes (voir le premier chapitre).
La contemplation d’un objet ou paysage : observer en détail un objet ou un paysage pendant quelques minutes, en laissant passer les pensées intrusives.
La respiration consciente : suivre ses cycles respiratoires, de l’inspiration à l’expiration, pour apaiser l’esprit.
La mémorisation photographique : regarder quelque chose, puis fermer les yeux pour s’en souvenir précisément, un exercice de mémoire visuelle à pratiquer n’importe où.
Ces exercices, répétés régulièrement, servent à renforcer la concentration et à prévenir les distractions. Il termine en promettant davantage de conseils pour ceux qui souhaitent aller encore plus loin dans l’amélioration durable de leur attention.
Comment améliorer son attention sur le long terme
💡 La méditation
Fabien Olicard explique ici que, dans une société où la réactivité est devenue la norme, notre esprit est souvent projeté dans le futur, nous laissant une sensation de manque de temps. Les technologies et les moyens de déplacement rapide, conçus pour nous faire gagner du temps, nous poussent en réalité à entasser toujours plus d’activités dans nos journées.
Il propose la méditation en pleine conscience comme moyen de réorienter l’attention vers l’instant présent. En se reconnectant aux sensations corporelles, qui existent uniquement dans le « maintenant », la méditation amène notre esprit à couper avec la réactivité et à se concentrer simplement sur ce qui est. Cette pratique apaise les pensées et est bénéfique pour l’attention, en l’entraînant à se recentrer et à éviter la surcharge mentale.
L’auteur nous invite à intégrer la méditation dans la routine quotidienne, en choisissant un support simple parmi les nombreuses options disponibles pour débuter sans pression.
💡 Gérer son carburant interne
« Un rappel ne fait jamais de mal, surtout quand il s’agit d’une évidence : votre cerveau est le moteur, l’attention n’est que l’une des propulsions qui l’entraîne. » (Votre attention est votre superpouvoir, Partie IV)
Fabien Olicard fait ici un bref rappel de l’essentiel. N’oublions pas de prendre soin de notre santé ! Sans un corps en forme, pas d’attention prolongée possible. S’alimenter, dormir et faire de l’exercice sont des prérequis absolus…
💡 La stimulation choisie
Le mentaliste conseille aussi de ne pas fuir toutes les stimulations. En effet, certaines nourrissent notre esprit de manière bénéfique. Il suggère d’explorer des activités hors de la zone de confort pour satisfaire notre besoin de découverte, comme essayer des jeux de société — même ceux qui se jouent en solo — ou des escape games.
Chaque nouveau jeu ou énigme requiert d’apprendre des règles, de manipuler du matériel et de développer des stratégies, ce qui active différentes ressources cognitives.
Il recommande aussi de varier les lectures en s’ouvrant à des genres ou à des auteurs inhabituels. Cette diversité de sollicitations choisies enrichit notre esprit, contrairement à la « sursollicitation » passive et non maîtrisée de notre quotidien. En adoptant cette approche, nous renforçons non seulement notre attention, mais aussi l’ensemble de notre système cognitif.
Comment bien s’ennuyer
L’ennui, bien souvent perçu négativement, est pourtant un moteur insoupçonné pour notre esprit, comme l’ont montré les recherches d’Erik Dane et Moshe Bar. Ces études démontrent que l’ennui n’est pas une absence d’activité, mais plutôt un retour à notre fonctionnement de base.
En l’absence de sollicitations, notre cerveau, loin de « s’endormir », se met au travail : il explore des pensées, établit des connexions et favorise la créativité. En nous permettant d’errer mentalement, l’ennui peut être le terreau fertile de nouvelles idées, apportant parfois même un sentiment de joie quand une solution ou une nouvelle idée émerge.
Pour cultiver cet état, il suffit de saisir les moments propices à l’ennui ou de les provoquer. Plutôt que de combler les vides — dans une file d’attente ou dans les transports, par exemple —, on peut volontairement opter pour des activités simples qui n’exigent ni effort ni réflexion.
Fabien Olicard propose la marche sans but précis, la construction de Lego ou encore l’épluchage de légumes comme exemples d’occupations permettant cette errance mentale. Ainsi, en embrassant l’ennui au lieu de le fuir, nous laissons la créativité s’épanouir naturellement, offrant une pause à notre esprit tout en renforçant notre potentiel cognitif.
Comment utiliser le flow
Mihály Csíkszentmihályi a mis en lumière le concept du « flow » en 1975, décrivant un état de concentration totale où l’esprit est pleinement absorbé par l’action en cours. Cet état, aussi appelé « expérience optimale », nous est familier : il se produit lorsque nous sommes si immergé dans une tâche que le temps semble s’effacer, et qu’aucun effort n’est nécessaire pour maintenir notre concentration. Nous en ressortons souvent avec une sensation de plénitude et de satisfaction.
Pour expérimenter volontairement le flow, trois conditions sont essentielles :
Objectif clair et précis : que nous remplissions notre voiture d’essence ou que nous nous engagions dans une tâche créative, le but doit être limpide.
Retour immédiat qui procure une satisfaction réelle : Même pour une tâche simple comme atteindre un montant exact à la pompe, la réussite crée un plaisir authentique, souvent futile mais agréable.
Niveau de difficulté équilibré : La tâche doit être stimulante sans être frustrante. Elle doit être suffisamment complexe pour éviter l’ennui, mais assez accessible pour que nous nous sentions capable de l’accomplir.
Cet état de flow peut transformer même les petites actions en sources de satisfaction et d’épanouissement. En intégrant des activités générant le flow dans votre quotidien, vous renforcerez naturellement votre capacité de concentration, tout en profitant des bienfaits de cette expérience enrichissante.
Comment stimuler l’attention des autres
Vous avez remarqué la structure de cette partie : des chapitres courts et rythméspour maintenir votre attention, exactement comme le rythme que le showman essaie d’instaurer sur scène ou dans les vidéos. L’attention, qu’il s’agisse de la vôtre ou de celle des autres, nécessite un soin particulier pour éviter les effets de lassitude.
Stimuler l’attention des autres est en effet un art. Sur scène, Fabien Olicard doit captiver l’attention d’un large public pendant deux heures, et ce n’est pas la simple autorité ou le contenu qui suffisent : tout se joue sur le rythme. Modulation du tempo, variabilité des pauses, moments de silence et pics d’intensité… Tout cela donne un cheminement à suivre et, surtout, respecte le besoin de repos cognitif des spectateurs.
Si vous souhaitez captiver l’attention de ceux qui vous écoutent, souvenez-vous de l’importance du rythme. La répétition, les pauses calculées, et l’art de rendre vos mots vivants joueront toujours en votre faveur pour capter et maintenir l’attention de votre public.
Les produits pour aider
👉 Le café
Le café, cette boisson aimée de tous ou presque, est-elle vraiment l’alliée de notre attention ? L’université d’Édimbourg a exploré la question en 2021 sous la direction du Dr Renata Riha, et leurs résultats montrent que, pour ceux qui dorment mal, le café consommé le matin pourrait bien être un soutien.
La caféine aide effectivement à augmenter la vigilance, la concentration et la mémoire de travail, surtout pour ceux dont les cycles de sommeil sont perturbés. Trois tasses suffisent pour stimuler notre attention et nos capacités cognitives, en diminuant les effets du manque de sommeil.
Les bienfaits de la caféine ne s’arrêtent pas là. En 2022, une publication de l’Inserm a révélé que la caféine, en agissant sur l’hippocampe, pourrait favoriser l’apprentissage et renforcer la mémoire à long terme. En somme, un café bien dosé pourrait renforcer nos capacités de concentration et d’apprentissage.
Cependant, le café a aussi son revers. En 2017, les recherches conjointes de l’hôpital Johns-Hopkins et de l’université de Carnegie-Mellon ont montré que la caféine, tout en stimulant l’attention à court terme, peut également entraîner des effets moins bénéfiques. Elle provoque une libération d’adrénaline, ce qui accentue nos réactions émotionnelles, parfois au détriment de la rationalité. Le rythme cardiaque s’accélère, la respiration devient plus superficielle, et paradoxalement, le cerveau est moins bien oxygéné.
Boire trop de café peut également mener à une accoutumance, voire à une dépendance, comme pour d’autres substances. Si la consommation de café est réduite, certains ressentiront des symptômes de manque, et il est même recommandé de consulter un professionnel de santé pour gérer ce type de dépendance.
En conclusion, bien dosée et temporaire, la caféine peut être une alliée de l’attention. En revanche, une consommation excessive pourrait non seulement nuire à notre concentration, mais également impacter notre santé, notamment en augmentant le rythme cardiaque et en provoquant une fatigue accrue.
👉 Les compléments alimentaires
Les compléments alimentaires pour booster temporairement les fonctions cognitives, comme la mémoire et la concentration, promettent des résultats attractifs. Beaucoup contiennent de la caféine, des oméga-3, des vitamines et des plantes comme le ginkgo biloba, réputé pour ses effets sur le cerveau.
Pourtant, les études montrent qu’une alimentation équilibrée et variée offre tous ces bienfaits naturellement : les poissons gras, les noix et autres sources alimentaires fournissent déjà ces nutriments essentiels.
De plus, certains ingrédients, comme le ginkgo biloba, n’ont pas démontré d’efficacité prouvée sur les performances cognitives et peuvent même présenter des risques, notamment pour les personnes sous anticoagulants.
Répétons-le (au risque de lasser) : hydratez-vous bien, mangez équilibré, et votre cerveau en profitera tout autant, sans supplément inutile !
👉 La stimulation cérébrale
La recherche explore des moyens variés, des implants cérébraux à la stimulation électrique transcrânienne, pour stimuler les fonctions cognitives. Elon Musk, par exemple, développe avec Neuralink un implant cérébral invasif, tandis que des alternatives non invasives se concentrent sur des casques transmettant de faibles courants électriques.
En mai 2023, une méta-analyse de l’université de Boston a suggéré des effets positifs de cette stimulation transcrânienne sur l’attention et la mémoire. Toutefois, les chercheurs notent que ces résultats restent à confirmer, car les études analysées manquaient de rigueur scientifique standard.
En conclusion
La capacité à améliorer notre attention repose sur la connaissance de soi et la compréhension du processus attentionnel. Avec les bonnes astuces et une sensibilisation aux distractions, vous pouvez éviter les solutions externes et commerciales.
Quand un commerce provoque des effets néfastes (ici, le marchandage de notre attention par les réseaux sociaux et les outils numérique), un autre apparaît pour vendre des solutions (toutes les applications et autres solutions techniques pour retrouver notre attention). C’est sans fin et cela peut bien prendre des proportions exponentielles.
D’ailleurs, ce livre en est un exemple, puisqu’il participe en un sens à ce commerce. Il vise à contrer le marché de l’attention tout en générant des revenus pour tous les intervenants.
Toutefois, il est possible d’évaluer les solutions qui vous sont vendues. Pour cela, considérez deux critères :
Une solution efficace doit être basée sur des faits scientifiquesconcrets ;
Une solution efficace doit aller au-delà d’un simple effet immédiat.
Conclusion sur « Votre attention est votre superpouvoir » de Fabien Olicard :
Ce qu’il faut retenir de « Votre attention est votre superpouvoir » de Fabien Olicard:
Fabien Olicard nous a habitué à sa présence dans les médias traditionnels (à la télévision), sur scène et dans les nouveaux médias. Sa chaîne YouTube réunit tout de même plus de 2,2 millions d’abonnés. Pas mal !
Depuis une quinzaine d’années au moins, il explore toutes les questions liées à la mémoire et à l’attention. À la fois comme un showman — lorsqu’il nous expose à ses trucs de mentaliste — et comme un essayiste — par exemple dans ce livre.
Dans ce dernier opus, il nous propose de comprendre les rouages de l’attention. Mais surtout, il nous donne des conseils très pratiques et concrets, scientifiquement informés, pour améliorer durablement notre attention et notre concentration.
💡 Si vous voulez en lire davantage, je vous recommande Mémoire, vous avez le pouvoir ! rédigé en collaboration avec le célèbre médecin Michel Cymes.
Points forts :
Une introduction facile d’accès au thème de l’attention ;
Une expérience de « première main », grâce à son travail de mentaliste et d’influenceur ;
De nombreux conseils pratiques pour reprendre la main sur son attention.
Points faibles :
Je n’en ai pas trouvé.
Ma note :
★★★★★
Avez-vous lu le livre de Fabien Olicard « Votre attention est votre superpouvoir » ? Combien le notez-vous ?
Bienvenue sur mon blog spécialisé dans des livres rares, des livres exigeants qui ont tous une énorme qualité : ils peuvent vous faire changer de vie. Ces livres ont fait l’objet d’une sélection rigoureuse, je les ai tous lus et choisis parmi des centaines d’autres.